Publié le: 6 mars 2020 Par: Journal Santé Environnement Commentaire: 0

Plus d’une décennie déjà, qu’en Afrique et précisément au Bénin, beaucoup d’habitants des zones rurales sont encore privés d’accès à l’énergie encore moins celle propre. Parmi les 728 millions de personnes qui utilisent des combustibles nocifs, comme le charbon ou le bois, pour la cuisine, ce sont en grande partie les femmes qui supportent le fardeau. Ce sont elles qui assurent la gestion de l’énergie au sein des foyers, qui investissent dans l’éducation de leurs enfants et qui s’occupent des personnes âgées ou malades. Ce sont donc elles qui ont le plus besoin de solutions utilisant les énergies propres et renouvelables.
Aujourd’hui, le constat est reluisant car il a été adopté une approche axée sur la participation des femmes à l’accès à toutes les formes d’énergies durables.

Les femmes de la commune de Matéri et le foyer amélioré wanrou

C’est le cas de la commune de Matéri, dans le département de l’Atacora au Nord Bénin où autrefois des femmes étaient sévèrement confrontées au manque récurrent du bois de chauffe constaté dans leur milieu. Un foyer amélioré du nom de wanrou a vu le jour par l’entremise d’une organisation de la société civile. C’est en effet un grand soulagement dans le rang de ces femmes qui ne savaient pas qu’il existe la possibilité d’utiliser très peu de bois pour cuisiner dans la propriété. Elles ont à faire à un foyer amélioré qui se diffère des autres foyers vulgaires à trois pierres. Parce que ayant été fait à base d’argile et ayant comme combustible une très faible quantité de bois de chauffe. Ce foyer vecteur d’une cuisine propre est composé de quatre grandes parties à savoir : une chambre de ventilation (par où circule l’air), une chambre de combustion, un support de la marmite, et une cheminée qui canalise la fumée hors de la cuisine.
Il compte à ce jour des milliers d’utilisateurs répartis dans une dizaine de commune au Bénin et surtout dans les zones atteintes du phénomène de déboisement accru.
Rappelons qu’en terme de stockage du carbone, les ménages dans leur utilisation de ce foyer ne serait ce que pour la cuisson des trois repas (matin, midi, soir) permettrait d’éviter l’émission d’une quantité importante de dioxyde de carbone. Egalement, ce foyer présente une efficacité énergétique qui oscille entre 22 et 23 %. Ces femmes affirment s’être à l’aise désormais dans l’exercice de leurs différentes activités de transformation des produits agricoles et de la cuisine en famille. Généralement, les foyers améliorés constituent une transition de l’énergie non durable à celle durable comme l’énergie solaire.

Les femmes de la commune de Djidja et les panneaux solaires

L’utilisation de l’énergie solaire a beaucoup amélioré la qualité de vie des populations, et surtout celle des femmes. Si l’inclusion des femmes est nécessaire pour relever les défis énergétiques, cela sous entend qu’elles seront bien formées à la manipulation de l’énergie solaire. Ce n’est pas le cas d’un groupe de femmes grossistes dans la vente du charbon de bois rencontrées dans l’arrondissement de Dan, commune de Djidja qui souhaiterait se reconvertir dans l’énergie solaire. Or, comme l’a fait remarquer la Banque mondiale, «….par rapport aux hommes, les femmes réinvestissent généralement une part plus importante de leurs revenus dans leur famille et leur communauté, distribuant la richesse au-delà d’elles-mêmes». Et donc insérer les femmes dans cette compréhension revient à impacter toute une communauté.
Justement, dame Eugénie Adagbè, transformatrice d’arachide dans l’arrondissement rural de Avogbanan dans la commune de Bohicon déclare comme pour étayer «depuis l’installation des panneaux solaires chez nous, nous n’achetons plus du charbon de bois ni du pétrole pour les tâches ménagères et tous nos voisins viennent charger leurs téléphone portable chez nous moyennant un coût».

L’inclusion des femmes est nécessaire pour relever le défi énergétique.

Selon M. Sinsin un acteur majeur de l’énergie solaire au Bénin, on peut bien sûr miser sur les femmes dans un domaine majoritairement masculin. Les femmes des milieux ruraux surtout qui possèdent des lampes solaires bénéficient d’un pouvoir de décision accru, davantage de respect et d’un contrôle plus important sur les décisions financières.
Enfin, pour garantir le développement durable du Bénin, il est indispensable de reconnaître le rôle crucial des femmes dans l’offre au sein de la chaine de valeur des énergies durables, de promouvoir leur inclusion à tous les niveaux et de lutter contre les barrières culturelles et traditionnelles auxquelles elles continuent d’être confrontées au jour le jour dans la transitions énergétique.

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