Publié le: 18 mars 2020 Par: Journal Santé Environnement Commentaire: 0

21 Mars, journée réservée aux forêts se réveille en 2020 avec une nouvelle alerte inquiétante. Ce nest pas des incendies mais en réalités leurs effets sur le piégeage du carbone. Les principales forêts du monde atteignent le pic de la séquestration du carbone.

Si les forêts tropicales demeurent lun des fers de lance de la communauté internationale pour lutter contre le changement climatique, leur capacité à piéger le carbone de latmosphère décroît, selon une nouvelle étude publiée dans le journal scientifique « Nature ».

Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont suivi lévolution de 300 000 arbres dans 565 espaces forestiers pendant 30 ans : une tâche ambitieuse et chronophage ! Ils ont mesuré le diamètre de chaque arbre et estimé le carbone de leur biomasse, en revenant à quelques années dintervalle pour assurer ce suivi. En calculant le carbone stocké dans les arbres qui survivaient et dans ceux qui étaient morts, ils ont pu quantifier lévolution du stockage du carbone au fil du temps. Cette situation sexplique principalement par une mortalité des arbres plus élevée, et donc un plus important rejet de carbone dans latmosphère.

Le Dr Wannes Hubau, chercheur au Musée royal de lAfrique centrale et premier auteur de larticle a expliqué « Nous montrons que le pic de séquestration du carbone a eu lieu dans les années 1990. En combinant des données dAfrique et dAmazonie, nous avons pu expliquer pourquoi ces forêts changent. En créant des modèles sur base de tous ces facteurs, nous avons montré que le puits de carbone des forêts africaines diminuera sur le long terme, tandis que celui des forêts amazoniennes diminue beaucoup plus rapidement ».
Si les forêts amazoniennes pourraient dans un futur proche devenir émettrices de carbone, celles de lAfrique centrale nen seront pas moins non plus. Selon cette étude, dans les années 1990, les forêts tropicales intactes ont capturé près de 46 milliards de tonnes de CO2 de latmosphère. La capacité de ces forêts à capturer du carbone a diminué donc de 33 %, la superficie de forêt intacte a diminué de 19 %, alors que les émissions de carbone ont augmenté de 46 %.

Le professeur Simon Lewis de lUniversité de Leeds, au Royaume Uni a alerté « Les forêts tropicales intactes restent un puits de carbone important, mais notre étude montre que si des politiques environnementales importantes ne sont pas mises en uvre rapidement afin de stabiliser le climat, les forêts tropicales ne pourront bientôt plus absorber de carbone »,
Après des années de recherches de terrain en Afrique et en Amazonie, les scientifiques ont découvert que les conséquences dangereuses du changement climatique sur les forêts ont déjà commencé. Ceci, plusieurs dizaines dannées avant ce que prédisaient les modèles les plus pessimistes.

Pour W. Hubau « Le suivi-évaluation de forêts intactes est crucial si lon veut pouvoir suivre les effets du changement climatique. Ce travail est plus que jamais nécessaire, car les forêts tropicales sont de plus en plus menacées ». A cet effet, les scientifiques suggèrent que les budgets carbones et les objectifs climatiques soient revus. Les menaces immédiates pour les forêts tropicales sont la déforestation, lexploitation et les feux. Ces menaces nécessitent des actions urgentes, recommandent les chercheurs.

L’etude conclut que « En réduisant nos émissions de carbone plus rapidement que prévu, il serait encore possible déviter que les forêts tropicales intactes ne deviennent une source importante démissions de carbone ». Notons par ailleurs que les forêts tropicales humides intactes sont connues comme étant des puits de carbone importants. Elles freinent le réchauffement climatique en capturant du CO2 de latmosphère et en le stockant dans leurs arbres.

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