Prévisions agro-hydro-climatiques de la campagne agricole 2020

La situation agro climatique que connait l’Afrique reste préoccupante et les risques d’exacerbation demeurent fortement remarquables face à la récurrence des extrêmes climatiques (sécheresses et inondations). Les agriculteurs assistent à un changement progressif du calendrier agricole avec pour conséquence un net décalage de la date de semis comparativement à la situation ancienne. Toujours à cause de la variabilité climatique et du défaut de prévisions agro climatiques précises, des zones de production vivrière se voient inondées et la crue fait son lot de sans-abris qui se compte par centaines. Une situation qui laisse planer un grand risque sur le pari de la sécurité alimentaire, aggravée par le nouveau coronavirus, le Covid 19 avec toutes ses conséquences dévastatrices de la production agricole voire fatales aux différentes communautés de l’Afrique et précisément du Bénin.
Dans sa dynamique de lutte contre le réchauffement climatique le Centre Régional AGRHYMET du CILSS, le Centre Africain pour les Applications de la Météorologie au Développement (ACMAD), les services météorologiques et hydrologiques (SMNH) des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Tchad, les Organismes des Bassins, avec la collaboration de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) ont fait des prévisions. 

 Une saison des pluies 2020, globalement humide.
En effet, des quantités de pluies supérieures ou équivalentes aux moyennes saisonnières 1981-2010 sont attendues sur toute la bande sahélienne. Un démarrage précoce à normal, une fin tardive à normale, des séquences sèches plus courtes en début de saison et moyennes vers la fin de saison, et des écoulements globalement moyens à supérieurs à la moyenne sont attendus.
Les grandes tendances de ces prévisions
Pour le cas du Bénin, deux tendances paramétriques clés ci-après se dégagent de la saison des pluies 2020 :
• Des quantités de pluies globalement supérieures aux cumuls moyens de la période 1981-2010 sont attendues sur la bande sahélienne et soudanienne allant du Tchad à la façade Atlantique, notamment sur la partie Sud du Tchad, la bande agricole du Niger, le Burkina Faso, la partie agricole du Mali, le Sud de la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Guinée Bissau, le Cap-Vert, le Nord de la Guinée, les parties extrême Nord de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Togo, du Benin et du Nigéria.
Des dates de début de saison précoces à normales sont probables sur les parties Centre et Est du Sahel, notamment sur le Sud-est du Mali, le Burkina Faso, les bandes agricoles du Niger et du Tchad et sur les parties Nord de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Togo, du Benin et du Nigeria.
Des recommandations à l’endroit de tous les acteurs agricoles
En outre, il est recommandé aux agriculteurs, éleveurs, autorités, gestionnaires des ressources en eau et de l’hydro-électricité, Projets, Organisations Non Gouvernementales et Organisations Paysannes qu’au regard du caractère globalement humide attendu de la saison des pluies, de soutenir au prime abord, le déploiement de techniques d’augmentation de rendements des cultures, à travers l’apport des fertilisants (fumure organique et engrais minéral) et la mise en place de variétés à haut rendement. Ensuite de renforcer les dispositifs d’encadrement et d’assistance agro-hydro-météorologiques des producteurs ; puis de faciliter aux producteurs l’accès aux semences améliorées, notamment celles à haut rendements. Et enfin d’exploiter les eaux disponibles, à travers la promotion de l’irrigation, des cultures de décrue et de l’aquaculture, en particulier dans les plaines inondables.
Rappelons que ces prévisions saisonnières 2020 sont basées sur la configuration actuelle et future des Températures de Surfaces des Océans (TSO), les prévisions des grands centres mondiaux, les sorties des modèles statistiques et dynamiques et les connaissances des experts sur les caractéristiques du climat dans la région.
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Covid-19 : Un mince répit pour la planète Terre

Il y a trois mois que le Covid-19 changeait de statut. Alors que certains le qualifiaient encore d’épidémie à foyer multiple, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a officiellement déclaré que le nouveau coronavirus passe d’épidémie à « pandémie ». Pour cause sa propagation à l’échelle mondiale et la hausse du nombre total de personnes infectées. Pour lutter contre ce fléau, certains pays ont mis sur pied des mesures radicales. La conséquence imprévue de l’une de ces mesures qu’est le confinement, c’est la diminution spectaculaire des émissions de gaz à effet de serre, gaz qui contribuent au réchauffement climatique de la planète. Ainsi, pendant que la pandémie sévit et que les scientifiques s’échinent à trouver des solutions pour lutter contre elle, la planète bénéficie d’un petit moment de répit.
Le coronavirus, une bonne nouvelle pour la planète
Réduction du transport routier, baisse du trafic aérien, confinement des populations, diminution de la consommation et arrêt temporaire du fonctionnement des usines : depuis l’avènement du covid-19, plusieurs États ont décidé de fermer leurs frontières et d’arrêter temporairement leurs activités économiques. Cette pandémie ainsi que les mesures prises pour la contenir ont, non seulement provoqué un ralentissement de l’économie mondiale, mais elles ont également entraîné des bénéfices inattendus sur le climat. Le coronavirus a sans doute un effet positif évident sur l’environnement. Depuis le début de la crise sanitaire, avec la baisse des activités anthropiques, on constate une réduction de la pollution atmosphérique et de la température moyenne à la surface de la terre. Un mince répit éphémère ou durable ?
Impact sur l’environnement à long terme
Bien que la crise sanitaire actuelle soit perçue comme bénéfique pour l’environnement, cette situation ne sera que de courte durée. En réalité, la relance des activités économiques après la pandémie pourrait induire une augmentation des rejets de polluants dans l’atmosphère. Ceci, surtout si les pays touchés comme la chine décident d’investir dans les énergies fossiles pour relancer plus rapidement leurs économies. « Les réductions d’émissions liées au coronavirus ne sont pas structurelles. Elles vont disparaître dès que le transport de biens et de personnes sera rétabli après la pandémie » signale le chercheur Joeri Rogelj. Un scénario similaire à celui des années 2008 lors de la crise financière serait donc à craindre. D’autre part, les nombreux efforts consentis par les États pour protéger l’environnement, en particulier les mesures visant à limiter le réchauffement climatique sont en passe d’être réduire à néant. Des scientifiques s’accordent à dire qu’il existe un risque majeur de rebond après la relance des activités à la fin de la pandémie.
Pendant que de nombreux pays sont rentrés en phase de déconfinement partiel ou total cette semaine, les conséquences économiques, sociales et politiques de la pandémie du covid-19 restent colossales. Au même moment, l’environnement semble être la nouvelle proie des géants du monde.
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