Diabète de type 1 : La prévalence pourrait doubler d’ici 2040
Une étude publiée le 13 septembre 2022 dans la revue The Lancet tire la sonnette d’alarme sur la charge mondiale de diabète d’ici deux décennies.
Les scientifiques mettent en garde. Une nouvelle étude de modélisation estime que 8,4 millions de personnes vivaient avec le diabète de type 1 Dt1 dans le monde en 2021. Mais cette charge va accroître pour atteindre entre 13,5 et 17,4 millions de personnes d’ici 2040. C’est presque le double.
Et ça inquiète. « Nos résultats mettent en garde contre des implications négatives substantielles pour les sociétés et les systèmes de santé. Il existe une opportunité de sauver des millions de vies dans les décennies à venir en élevant la norme de soins pour le Dt1 et en augmentant la sensibilisation aux signes et symptômes du Dt1 pour permettre un taux de 100 % de diagnostic dans tous les pays », déclare Prof. Graham Ogle, l’un des auteurs de l’étude. Il est affilié à Sydney Medical School, Université de Sydney.
Le diabète de type 1 en trois points
Le diabète correspond à une élévation prolongée de la concentration de glucose dans le sang : on parle d’hyperglycémie. Dans le cas du diabète de type 1, ce dérèglement se caractérise par l’absence totale de production d’insuline. Le sujet dépend donc d’injections quotidiennes d’insuline ou d’une pompe à insuline pour assurer sa survie. Longtemps considéré comme un « diabète de l’enfant », le DT1 peut survenir à tout âge.
Cette étude a permis de répondre au besoin de données sur le diabète, en fournissant des estimations de modélisation, fournissant une base plus significative pour le changement des soins et des politiques de prise en charge du diabète de type 1.
Ainsi, dans le cadre de ces travaux, les chercheurs ont modélisé des données sur la prévalence du DT1 chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte dans 97 pays, ainsi que des données sur l’incidence au fil du temps de 65 pays et des données sur la mortalité de 37 pays pour prédire l’incidence, la prévalence et la mortalité du DT1 en 2021 pour 201 pays, avec des projections de la prévalence future jusqu’en 2040.
Des implications
En 2021, le modèle a estimé à 8,4 millions, le nombre de personnes dans le monde vivant avec le Dt1. Parmi ces personnes, 18 % avaient moins de 20 ans, 64 % avaient entre 20 et 59 ans et 19 % avaient plus de 60 ans. Ces résultats révèlent que numériquement plus d’adultes que d’enfants sont diagnostiqués chaque année, avec un âge moyen de 32 ans. « Nos résultats soulignent le besoin urgent d’améliorer la surveillance et la collecte de données sur l’incidence, la prévalence et la mortalité du Dt1 dans les populations adultes, un domaine où les données sont particulièrement rares », a souligné Prof. Dianna Magliano, l’un des auteurs.
Les pays au rouge
Les États-Unis, l’Inde, le Brésil, la Chine, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Russie, le Canada, l’Arabie saoudite et l’Espagne sont les dix pays dans lesquels la prévalence est plus élevée. Ils représentent 60 % des cas mondiaux de DT1.
Les décès mondiaux dus au DT1 ont été estimés à 175 000 en 2021. Parmi ceux-ci, 35 000 cas, soit 20 % ont été attribués à un non-diagnostic, dont 14 500 en Afrique subsaharienne. « L’Afrique subsaharienne compte 357 000 cas de DT1 ou 4 % de la prévalence mondiale, mais 23 % des vies perdues chaque année, soulignant le besoin urgent d’accroître la sensibilisation sur les signes et symptômes du DT1 », a recommandé Prof Kim Donaghue, l’un des auteurs de l’étude.
Au regard de ces indicateurs, il faudra, selon les auteurs, des initiatives pour améliorer la surveillance du DT1 dans le monde et encourager les programmes de couverture sanitaire universelle, afin que les soins du DT1 soient disponibles et abordables pour tous.
Mitondé Odette ATEYIHO