Cardiologie interventionnelle: Entretien avec Raymond ZEKPA, Expert en gouvernance hospitalière et Président de Benin Projects

En marge du Master Class organisé par Benin Projects en partenariat avec le Ministère de la Santé le 08 décembre 2022 sur la simulation des pratiques de haut niveau en cardiologie interventionnelle, l’expert en gouvernance hospitalière et Président de Benin Projects, monsieur Raymond ZEKPA a accordé une interview à Venance Tossoukpe du Journal Santé Environnement.

Lire l’intégralité de cette interview ici :

Journal Santé Environnement : Bonjour monsieur le Président. Veuillez-vous présenter à nos fidèles lecteurs s’il vous plait.

Président Raymond ZEKPA : Merci monsieur le Journaliste. Je suis Raymond ZEKPA, Président de Benin Projects et Expert en gouvernance hospitalière.

Journal Santé Environnement : Quel regard portez-vous de façon générale sur le système sanitaire au Bénin et sur l’offre sanitaire en cardiologie en particulier ?

Président Raymond ZEKPA : Je voudrais d’abord saluer le dynamisme du Ministre de la Santé, le Professeur Benjamin HOUNKPATIN qui, avec son équipe, a su mener les réformes nécessaires pour améliorer la qualité de l’offre sanitaire au Bénin. Le regard que je porte sur le système sanitaire au Bénin est positif. Il y a certes encore des choses à améliorer, des compétences à aller chercher, mais je pense que les lignes bougent depuis quelques années dans le domaine de la santé au Bénin. J’en veux pour preuve la mise en place de l’Autorité de Régulation du Secteur de la Santé (ARS), ainsi que la création de plusieurs agences de santé. Toute chose qui permet de réguler le secteur et de fluidifier la gouvernance hospitalière.

Pour ce qui concerne l’état des lieux de la cardiologie, je pense que c’est un secteur nouveau au Bénin. Le Bénin dispose toutefois de cardiologues de haut niveau, de cardiologues bien formés qui ont juste besoin d’une remise à niveau pour pouvoir se spécialiser dans la cardiologie interventionnelle. Je tiens à préciser que la cardiologie interventionnelle va de pair avec la chirurgie cardiaque comme avec l’endoscopie. Des efforts se font et Benin Projects est là pour accompagner le gouvernement, faire venir des compétences et des infrastructures de pointe pour permettre à nos professionnels de s’aguerrir afin de mieux soigner la population.

Journal Santé Environnement : Le 08 décembre dernier, Bénin Projects a, en partenariat avec le Ministère de la Santé, organisé un Master Class sur la simulation des pratiques de haut niveau en cardiologie interventionnelle. Que peut-on y comprendre ?

Président Raymond ZEKPA : Benin Projects a pris la responsabilité de faire venir au Bénin, ou de déceler sur place, des compétences de haut niveau pour participer au développement du pays. C’est dans ce cadre que j’ai pris mon bâton de pèlerin pour proposer à ceux qui le veulent, de venir voir le ‘’miracle’’ qui s’opère au Bénin. Cela m’a permis de rencontrer le Professeur Tran avec qui j’ai eu à travailler par le passé et qui est aussi membre et Vice-Président de Benin Projects. Nous avons ainsi décidé de la mise en place d’un projet de simulation pour la pratique de haut niveau en cardiologie interventionnelle, en ophtalmologie et en endoscopie. C’est dans ce cadre que, sur invitation du Président de la République, j’ai, accompagné du Professeur Tran, rencontré la haute autorité pour expliquer les tenants et les aboutissants de ce projet. Très réceptif, le Président de la République a donné son   accord pour la mise en œuvre du projet. C’est à la suite de cela que j’ai été nommé, par décision du Ministre, Président du Comité mixte de suivi et de mise en place du projet. Et c’est pour anticiper sur le fonctionnement futur du centre qui sera mis en place qu’en collaboration avec le Professeur Tran, nous avons décidé d’organiser des Masters Class afin de préparer la partie béninoise à la découverte des nouvelles techniques et technologies en matière de cardiologie interventionnelle, d’ophtalmologie et d’endoscopie. Ce premier Master Class consacré à la cardiologie interventionnelle n’est que le début d’une série. Il s’agira pour les fois à venir de deux autres Masters class qui se pencheront sur l’ophtalmologie et l’endoscopie.     

Journal Santé Environnement : En quoi consiste la cardiologie interventionnelle ?

Président Raymond ZEKPA : La cardiologie interventionnelle est en fait l’ensemble de tous les actes exploratoires et thérapeutiques qui sont réalisés par voie endo-vasculaire. La cardiologie interventionnelle concerne tous les domaines de la cardiologie, que ça soit les pathologies corolaires et les malformations congénitales telles que la fermeture d’une communication, une insuffisance cardiaque et tout ce qui est pathologie valvulaire.  

Journal Santé Environnement : Il a été annoncé lors de ce Master Class que le projet aboutira à la mise en place d’un centre chirurgical hybride de formation en pratique de haut niveau en cardiologie interventionnelle, en ophtalmologie et en endoscopie. Quel impact un projet du genre pourrait-il avoir dans l’offre sanitaire au Bénin ?

Président Raymond ZEKPA  : C’est une question très intéressante. La mise en place de ce centre hybride sera une première en Afrique et dans la sous-région. Ce centre aura à jouer deux rôles : dispenser des formations professionnelles d’excellence et de qualité au profit de nos professionnels ; et fournir des soins de qualité aux populations. C’est un projet phare pour l’Afrique et particulièrement pour l’Afrique de l’ouest qui viendra compléter l’offre de soins au Bénin tout en l’alliant à la formation continue de nos professionnels. Cela est très important dans la mesure où les techniques et technologies changent à une vitesse vertigineuse de nos jours. Il est donc nécessaire de se mettre au diapason. Mon rêve est qu’on ait au Bénin, à moyen et à long terme, un véritable hôpital virtuel où tous les professionnels, quelle que soit leur spécialité, peuvent venir compléter leur formation, s’aguerrir, se perfectionner et se donner les moyens de réussir dans leur métier. L’essentiel, comme je l’ai dit au début de cet entretien, c’est de pouvoir soigner de manière optimale et efficace la population béninoise et africaine, de limiter les évacuations sanitaires qui coûtent un budget énorme à notre État. Le Bénin est sur la bonne voie. Nous y croyons et nous y arriverons !  

Journal Santé Environnement : Le Ministre de la santé, le Professeur Benjamin HOUNKPATIN déclarait au cours du Master Class que « l’ambition à terme est de révolutionner la pratique en se positionnant comme un hub en matière de médecine de pointe ». Le Bénin a-t-il les moyens de concrétiser cette ambition ?

Président Raymond ZEKPA : Oui. Le Bénin a suffisamment les moyens de concrétiser cette ambition. Dans le Programme d’Action du Gouvernement, le budget alloué au secteur de la santé est colossal. Je peux vous rassurer que la plupart de ces projets sont inscrits dans le P.A.G et les financements nécessaires y ont été alloués. Les compétences existent également ici au Bénin comme ailleurs et peuvent contribuer à la concrétisation de cette ambition. Il faut juste que chacun y mette du sien. Je profite de cette occasion pour dire à certains de mes frères et amis de la diaspora de venir pour qu’on puisse, ensemble, construire notre pays. C’est ensemble que nous pouvons travailler pour aller de l’avant. Seul on est invisible mais ensemble on est invincible.

Journal Santé Environnement : Jusqu’à quand faut-il attendre pour constater l’effectivité de ce projet ?

Président Raymond ZEKPA : Nous avons une feuille de route à laquelle nous tenons. Ce Master Class que nous avions organisé le 08 décembre dernier est une étape pour préparer la ressource humaine dont nous aurons besoin pour faire fonctionner le centre. Je ne peux pas vous donner une date fixe mais je peux vous dire que la mise en place de ce centre sera effective à moyen terme. Benin Projects jouera pleinement sa partition et je ne doute pas de la détermination du Ministre de la santé et de toute son équipe, très dynamique. Je vous exhorte donc à la patience. Nous tiendrons notre promesse. Je suis un homme de parole et je ne lâche jamais.

Journal Santé Environnement : Nous arrivons au terme de cet entretien. Qu’avez-vous à dire pour conclure monsieur le Président ?

Président Raymond  ZEKPA : Je vous remercie pour cette opportunité que vous m’avez offerte. Je voudrais préciser que Benin Projects ne s’intéresse pas qu’au domaine de la santé et de la gouvernance hospitalière. Nous intervenons dans tous les domaines qui contribuent au développement d’une nation.

Je remercie tous les cadres du ministère de la santé qui ont rendu le séjour de notre délégation agréable. J’invite, une fois encore, tous ceux qui aiment ce pays à venir contribuer à son développement.

Journal Santé Environnement : Merci monsieur le Président. Nous vous souhaitons de passer un très bon séjour.

Président Raymond ZEKPA : Merci.




Pétards et feux d’artifice : Quels dangers pour la santé ?

En période de fêtes de fin d’année, ils sont nombreux à détonner en pleine agglomération. Les pétards et les feux d’artifice sont source de divertissement pour beaucoup de gens, mais ils présentent aussi des dangers pour la santé. En raison de leur potentiel explosif, de la production de particules et de gaz, les pétards et les feux d’artifice représentent de véritables dangers pour la santé humaine.

En effet, l’utilisation de pétards et de feux d’artifice entraîne dans la plupart des cas, des brûlures, des blessures oculaires et des dommages auditifs. Les particules et les gaz produits par ces éléments sont également nocifs pour les personnes souffrant d’asthme et d’autres affections respiratoires.

Tout d’abord, il faut savoir que les pétards et les feux d’artifice sont des éléments explosifs qui peuvent causer des brûlures et des blessures graves si on ne les manipule pas correctement. Les mains et les yeux sont particulièrement vulnérables aux blessures causées par ces éléments. Il est donc important de porter des lunettes de protection et de respecter les distances de sécurité recommandées lors de l’utilisation de pétards et de feux d’artifice.

En outre, la combustion de pétards et de feux d’artifice produit des particules et des gaz qui peuvent être nuisibles pour la santé. Ces particules et ces gaz peuvent irriter les voies respiratoires et aggraver les problèmes respiratoires existants, tels que l’asthme. Il est donc recommandé de se tenir à une distance sécuritaire de ces éléments et de ne pas rester dans une zone où ils sont utilisés pendant de longues périodes.

Aussi faut-il noter que les enfants sont particulièrement vulnérables aux dangers liés aux pétards et aux feux d’artifice. Ils peuvent être tentés de jouer avec ces éléments et de ne pas respecter les consignes de sécurité, ce qui peut entraîner des blessures graves. Il est donc essentiel de ne pas laisser les enfants manipuler ou jouer avec ces éléments et de veiller à ce qu’ils soient utilisés de manière responsable.

Il est important de respecter les consignes de sécurité lors de l’utilisation de pétards et de feux d’artifice et de s’assurer que ces éléments sont utilisés de manière responsable. Cela peut inclure l’utilisation de protections telles que des lunettes de protection et des bouchons d’oreille, ainsi que le respect des distances de sécurité recommandées.

Megan Valère SOSSOU




Saison sèche au Bénin: Les feux de végétation, un handicap pour la conservation de la biodiversité

« Quand nous mettons le feu dans la brousse, nous nous mettons aux aguets pour atteindre nos cibles » Roch K., mécanicien moto et chasseur à Zogbodomey. Comme Roch, ils sont nombreux ces jeunes et adolescents à s’adonner à la chasse sans limite au mépris des règles qui régissent l’exercice d’une telle activité devenue la cause incontournable des feux dans les milieux végétatifs.

Les feux de brousse, également connus sous le nom de feux de végétation ou de feux de forêt, sont des incendies qui se produisent dans les zones de végétation plus ou moins dense, telles que les forêts, les savanes et les prairies. Ils peuvent être causés par des facteurs naturels tels que la foudre, mais dans la plupart des cas, ils sont déclenchés par l’homme, soit intentionnellement ou par négligence. Lorsque les feux sont utilisés pour défricher des terres ou pour contrôler les mauvaises herbes, ils peuvent causer des grands incendies. Quelle que soit la cause, les feux de végétation ont un impact négatif sur la faune et la flore.

Dans la commune de Zogbodomey, département du Zou au centre Bénin, Roch et ses acolytes se donnent depuis plus de 10 ans et à chaque saison sèche à la chasse de jour comme de nuit. Bien qu’il ait son activité de mécanique moto, Roch ne se lâche pas d’exercer la chasse en plein temps pendant la saison sèche. Une activité rentable qui profite aux pratiquants, mais qui n’est pas sans conséquence sur la biodiversité.

Roch explique qu’en raison de la rareté des reptiles et rongeurs tant convoités, il est de plus en plus difficile que ces derniers soient pris aux pièges. Ainsi, la nouvelle trouvaille plus efficace, à l’en croire, est de raser l’espace avec du feu. « Les animaux d’aujourd’hui sont de plus en plus rusés. Ils échappent souvent aux pièges ou peuvent les emportés. Mais avec le feu, ils sont plus vulnérables » confie-t-il tout en se montrant insouciant des répercussions sur la biodiversité.

Ces feux de végétation provoqués sont à la base de la destruction des habitats naturels des animaux, tels que les forêts, les savanes et les prairies. Si les feux sont intenses et durables, ils peuvent causer des pertes permanentes de biodiversité en atteignant des espèces en voie de disparition.

Du feu pour une chasse déloyale

De nombreuses espèces animales sont tuées dans les feux ou fuient leur habitat et sont exposées à de nouveaux dangers, tels que les prédateurs ou les maladies. Les plantes sont également affectées par les feux de végétation, car elles sont détruites ou endommagées. Elles qui servent parfois aux soins médicinaux. Les feux de végétation perturbent également les écosystèmes et les cycles biologiques, ce qui engendre des répercussions à long terme sur la biodiversité.

La force du feu, Roch s’en souvient comme si c’était hier. Seulement, la saison sèche passée, il avait fait une grande moisson en mettant le feu à un milieu vierge dans les parages de Tanwe-Hessou. Il raconte « Plus d’une trentaine d’animaux de même espèce et d’espèce différentes étaient pris dans le piège du feu. C’est vrai que les forestiers nous surprennent par moment à travers des contrôles, mais il est de notre coutume de chasser dans la commune de Zogbodomey ».

A travers le monde d’importantes superficies riches en espèces animales et végétales sont en proie aux feux de végétation. Ces feux ont des conséquences graves sur l’environnement et la biodiversité. Ils entraînent également des pertes économiques et sociales importantes, telles que des pertes de récoltes et de moyens de subsistance pour les communautés locales.

En outre, les feux de végétation contribuent au changement climatique en libérant des quantités importantes de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Un fait qui dégrade l’état de la biodiversité, car le changement climatique cause des modifications des conditions climatiques qui sont difficiles pour certaines espèces à adapter.

Il est important de prendre des mesures pour prévenir les feux de végétation et protéger la biodiversité. Cela peut inclure la sensibilisation à l’importance de la prévention des feux de forêt, la mise en place de systèmes de gestion des incendies efficaces et la réglementation des activités qui peuvent causer des incendies de forêt. En agissant maintenant, nous pouvons protéger la biodiversité et préserver ces écosystèmes importants pour les générations à venir.

Megan Valère SOSSOU




Prévision budgétaire : Benjamin HOUNKPATIN annonce 125.785.961.000 milliards FCFA pour le secteur sanitaire en 2023

Le Ministre de la santé Prof Benjamin HOUNKPATIN était ce vendredi 18 novembre 2022 devant la Commission budgétaire de l’Assemblée Nationale. L’autorité ministérielle a présenté un budget en hausse caractérisé par une forte augmentation des ressources d’investissement.

125.785.961.000 milliards FCFA en 2023 contre 98.100 milliards FCFA en 2022, soit une augmentation de plus de 28 % estimée en numéraire à 28 milliards Fcfa. Le secteur de la santé porte à la hausse son ambition de poursuivre les projets en cours en axant sa politique sur un accroissement des ressources d’investissement. En prévision pour 2023, il est annoncé un vaste programme de recrutement du personnel de santé.

Au total, 980 agents de santé qualifiés seront recrutés. Au niveau communautaire, 416 agents de santé communautaires qualifiés et 3741 relais communautaires seront également appelés à servir dans le secteur de la santé. Parallèlement, le plan de formation entamé va se poursuivre avec la pré-insertion de 200 médecins, 200 infirmiers et sage-femmes et 300 aides-soignants ainsi que la mise en place d’un programme spécial de formation de 6 mois des médecins généralistes pour l’acquisition de compétences en chirurgie, pédiatrie, gynécologie obstétrique et le renforcement de capacités des infirmiers et sage-femmes d’État en aides chirurgiens, dialyse, anesthésie-réanimation, soins palliatifs et autres.

Au niveau des infrastructures, les prévisions budgétaires de 2023 prévoit entre autres, la poursuite de la construction du Centre hospitalier de référence de rang régional à Abomey-Calavi, l’achèvement de la construction de l’hôpital de zone et des six centres de santé dans la Commune de Tchaourou, l’acquisition, l’installation et la mise en service d’équipements au profit de l’Hôpital de Zone de Savè, la construction et l’équipement du Centre national hospitalier universitaire de Psychiatrie d’Allada ainsi que le démarrage des travaux de construction de trois hôpitaux de zone de 120 lits à Avrankou – Adjarra – Akpro – Missérété; Adjohoun – Bonou – Dangbo et Zogbodomey – Bohicon – Zakpota. Il est également envisagé l’acquisition de 100 ambulances médicalisées pour le compte de l’année 2023.  

Très satisfait de l’intérêt des députés pour les défis liés au secteur, le Ministre de la santé a rassuré de la disponibilité du Gouvernement à tout mettre en œuvre pour assurer des soins de qualité aux populations.




Simulation des pratiques de haut niveau en cardiologie interventionnelle au Bénin : Du rêve à la réalité

Le Ministre de la santé Pr Benjamin HOUNKPATIN a reçu en audience le vendredi 09 décembre 2022, des experts internationaux et des représentants de FUJI-HITACHI, HOPI MÉDICAL et SYNBIONIX conduits par le Prof. Nguyen TRAN dans le cadre du Master Class sur la simulation des pratiques de haut niveau en cardiologie interventionnelle qui a démarré le 8 décembre 2022 au Palais des Congrès de Cotonou au Bénin. Le Ministre et ses hôtes ont exploré tous les contours de ce vaste projet qui aboutira à la mise en place d’un centre chirurgical hybride de formation en pratiques de haut niveau en cardiologie interventionnelle, en ophtalmologie et endoscopie. 

Le Bénin par le biais de ces pôles d’excellence et les investissements en cours dans le secteur de la santé s’emploie à tutoyer le sommet en matière de médecine de haut niveau. Il s’impose comme le premier pays en Afrique à démarrer un projet ambitieux de création d’un centre hybride de formation et de soins d’excellence en chirurgie dans les domaines de la cardiologie interventionnelle, de l’ophtalmologie et de l’endoscopie. Les premiers pas de ce dessein osé sont en train d’être posés avec l’organisation de ce Master Class.

Des experts béninois en cardiologie, neurologie et en anesthésie réanimation pratiquent en présentiel, des gestes délicats de cardiologie interventionnelle sur des simulateurs. La finalité de cet ambitieux projet, est d’assurer le développement rapide d’un transfert de compétences axé sur des approches pédagogiques innovantes via les nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Au cours de son intervention, le Ministre de la santé a rappelé la vision du Gouvernement qui est de doter le Bénin d’un système hospitalier robuste axé sur la technologie de pointe et les innovations. Il a mis l’accent sur toutes les réalisations infrastructurelles et technologiques en cours dans le secteur de la santé. L’ambition à terme est de révolutionner la pratique en se positionnant comme un hub en matière de médecine de pointe.

Séduit par la dynamique en cours, le Professeur Nguyen TRAN, Vice-Président de Bénin Projects et Directeur Opérationnel de l’École de Chirurgie de Nancy du Centre Hospitalier Régional et Universitaire de Nancy a renouvelé son engagement à apporter sa précieuse contribution à la concrétisation de cet ambitieux projet. Il a fait remarquer que « La cardiologie interventionnelle ne peut exister sans un service de chirurgie cardiaque. Il s’agit d’un bon départ pour placer le Bénin sur la liste des Nations avancées en matière de santé les années qui viennent » a-t-il conclu.




Un mois après la COP 27 en Egypte : Décryptage du tourisme le plus régulier et rentable au monde

Même si finalement le bilan sur le plan touristique a été bien meilleur que celui attendu à la COP 27, elle-même, on peut se réjouit que l’Afrique ait accueilli une nouvelle fois une COP sur le climat. Elle reste le continent le plus touché par le changement climatique, bien qu’elle contribue à moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Dans l’optique de pallier cette grande problématique de notre siècle, les experts, activistes, scientifiques, politiques se sont réunis dans le pays de Pharaon. Ils y sont rendus non pas pour visiter les pyramides et ses œuvres d’art historiques, mais pour une question urgente et vitale.

Exceptionnellement, il s’est soucié de mettre à l’ordre du jour les priorités des pays en développement, notamment les questions examinées par les petits États insulaires il y a plus de 30 ans et jusque-là soumises à un blocus complet par les pays développés. Il s’agit du Financement des pertes et dommages. Ce sont les effets irréversibles du changement climatique. La plupart des pays en développement n’ont pas les ressources nécessaires pour reconstruire les infrastructures, indemniser et accueillir adéquatement les personnes touchées.

Cependant, il n’est pas responsable de la crise climatique, car il a beaucoup moins de polluants que les pays du Nord comme l’Union européenne et les États-Unis. C’est donc une question de justice climatique que de demander l’aide des pays développés pour aider à reconstruire les peuples du Sud, et reconstruire des communautés dont le quotidien s’est effondré dans de bonnes conditions.

Après bien des hésitations, des progrès remarquables ont été accomplis à cette grande rencontre faite parfois de tourisme. Les pays développés ont enfin reconnu la nécessité de financer les pertes et dommages. La politique de l’autruche est terminée et l’Union européenne a même été proactive, changeant de position depuis la COP 26.

Après d’intenses négociations, notamment sur les questions d’équité, les pays développés ont finalement accepté les propositions des pays en développement. Les pays doivent maintenant définir la fonction de ce fonds, décider où trouver le financement pour le compenser et s’assurer qu’il est distribué à ceux qui en ont le plus besoin.




Bénin: Recrutement d’animateurs de terrain dans le département des collines

Dans le cadre de l’élaboration des Plans de Développement Communaux de quatrième génération, le Groupement Intercommunal des Collines (GIC) est mandaté par les communes de Bantè, Dassa Zoumé, Glazoué, Ouessè et Savalou et Savè en vue coordonner ce processus.

A cet effet, il souhaite recruter des animateurs de terrain en vue de la collecte digitale des données au niveau infra-communal (arrondissement et village). Dans ce cadre, l’animateur devra organiser et animer des assemblées villageoises de diagnostic communautaire et des ateliers d’arrondissement de concertation, priorisation et de synthèse du diagnostic 

Le présent avis est ouvert à toute personne de sexe masculin ou féminin de nationalité béninoise, remplissant les conditions ci-après :

– Être titulaire d’un diplôme d’étude de niveau Bac + 3 en science sociale, en économie, ou dans une discipline connexe pertinente, 

– Résider ou avoir travaillé dans l’une des communes du département, 

– Disposer d’un smartphone d’une bonne capacité de stockage avec une bonne autonomie et en avoir une bonne maitrise d’utilisation,

– Disposer d’un moyen de déplacement en bon état de fonctionnement,

– Avoir déjà participé à une enquête digitalisée, 

– Être âgé de 45 ans au plus au premier janvier 2023,

– Avoir le contact facile et disposer d’atouts en communication interpersonnelle et de groupe, 

– Avoir une expérience de travail avec les communautés en qualité de volontaire membre d’association de développement, agent de développement communautaire ou personnel de projet,

– Maitriser au moins une des langues de la commune choisie,

– Maitriser les outils de collecte tels que KOBOCOLLECT ou AKVO FLOW.

Le Directeur Exécutif du GIC invite les personnes intéressées par le présent avis et remplissant les conditions requises, à faire parvenir leur dossier de candidature au Secrétariat du GIC aux jours ouvrables ou à l’adresse mail suivante : info@gic-benin.org au plus tard le 30 décembre 2022 à 9 heures.

Les dossiers de candidature devront comporter les pièces ci-après :

– Une lettre de motivation adressée au Directeur Exécutif précisant la commune et les arrondissements choisis, 

– Une copie légalisée du diplôme / Attestation requis

– Les preuves de l’expérience de travail avec les communautés et ou octroyant la qualité d’enquêteur 

Les dossiers déposés après la date et heure butoirs ne seront pas pris en compte.

Les dossiers physiques seront mis sous plis fermés, dans une seule enveloppe portant la mention « RECRUTEMENT D’ANIMATEURS DANS LE CADRE DES ENQUETES POUR LE PROCESSUS D’ELABORATION DE LA 4ème GENERATION DES PLANS DE DEVELOPPEMENT COMMUNAUX DANS LE DEPARTEMENT DES COLLINES « .

NB : Les animateurs enquêteurs sont rémunérés à 20 000 F CFA par villages tous frais compris 

Pour des renseignements complémentaires, les candidats peuvent s’adresser au Chargé de Mission Planification et suivi-évaluation du GIC au numéro 95-09-72-27/97-44-58-40 ou auprès des Directeurs du Développement Local et de la Planification (DDLP) ou des Responsables du Développement Local et de la Planification (RDLP) des mairies des Collines.




5e édition du Forum Galien Afrique à Dakar : accélérateur de la marche africaine vers la couverture sanitaire universelle

La cinquième édition du Forum Galien Afrique s’est tenue du 06 au 09 décembre 2022 à Dakar au Sénégal. Axée sur le thème  »Accélérer la marche de l’Afrique vers la couverture sanitaire universelle », elle s’est ouverte le vendredi 06 décembre devant un parterre d’homme et de femmes scientifique, politiques et de la société civile africaine. Il s’agit d’une plateforme annuelle instituée il y a cinq ans qui travaille au renforcement de la recherche et du développement durable, par le partage d’expériences, pour résoudre les problèmes majeurs de santé publique en Afrique.

C’est non seulement un rendez-vous scientifique continental qui vise le renforcement de la recherche et le développement durable mais aussi une occasion de présenter les innovations et de rencontrer des investisseurs tout en assistant aux conférences du forum.

En ouvrant les travaux, le ministre-secrétaire général de la présidence de la République du Sénégal, Oumar Samba Bâ, a souligné que l’objectif de son pays était « de parvenir d’ici les dix prochaines années à la couverture sanitaire universelle ».

Rappelant les dernières statistiques à ce sujet, il a révélé que le taux de couverture sanitaire de la population, « tous régimes confondus, est actuellement de 53% ».

 »Les défis restent élevés, notamment ceux relatifs à l’universalité et l’intensification des interventions qui doivent être de qualité », a toutefois souligné M. Bâ. Il a ajouté que pour faire face à ces défis, le président sénégalais Macky Sall avait préconisé de changer de terminologie, en misant désormais sur le concept de couverture sanitaire universelle.

La santé, qui est plus que jamais « un droit fondamental et précieux pour chaque personne », demeure « une impérieuse nécessité pour protéger nos populations et, surtout, préserver la stabilité et la sécurité mondiale », a conclu M. Bâ.

Les différents participants à cette rencontre de haut niveau sont convaincus d’une seule chose, une couverture de santé universelle passe par l’accès équitable à des soins de de santé de base et de qualité.

Il convient de rappeler qu’à cette nouvelle édition ont pris part des milliers de personnes constituées par des délégations en provenance de divers pays dont le Bénin.

Cette année le prix Galien qui vise à primer les chercheurs, institutions et industries pharmaceutiques qui, à travers leurs produits et services améliorent les conditions de vie des populations, n’a pas été décerné. Un fait qui justifie la rigueur et le sérieux du processus de sélection.




Le cri de détresse de Antonio Guterres SG ONU à l’ouverture de la C0P 15 Biodiversité à Montréal

« Il n’y a pas de planète B. C’est à nous de réparer le monde que nous avons » Antonio Guterres

A l’ouverture de la 15e Conférence des Parties (COP15) à la Convention sur la diversité biologique à Montréal, au Canada, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé mardi 06 décembre 2022 à arrêter la destruction de la nature et demandé aux participants de la conférence de s’entendre sur un cadre mondial de la biodiversité audacieux pour l’après-2020.

« Nous faisons la guerre à la nature », a dénoncé le chef de l’ONU dans un discours. « La déforestation et la désertification créent des friches d’écosystèmes autrefois florissants. Notre terre, notre eau et notre air sont empoisonnés par les produits chimiques et les pesticides, et étouffés par les plastiques ».

Selon lui, « notre dépendance aux combustibles fossiles a plongé notre climat dans le chaos ». « La production et la consommation non durables font monter en flèche les émissions et dégradent notre terre, notre mer et notre air », a-t-il ajouté.

Le Secrétaire général a noté qu’aujourd’hui, « un tiers de toutes les terres sont dégradées, ce qui rend plus difficile de nourrir des populations croissantes ». « Les plantes, les mammifères, les oiseaux, les reptiles, les amphibiens, les poissons et les invertébrés sont tous à risque. Un million d’espèces sont au bord du gouffre », a-t-il ajouté. « La dégradation des océans accélère la destruction des récifs coralliens vitaux et d’autres écosystèmes marins – et affecte directement les communautés qui dépendent des océans pour leur subsistance ».

« Nous traitons la nature comme des toilettes »

Selon M. Guterres, « avec notre appétit sans fond pour une croissance économique incontrôlée et inégale, l’humanité est devenue une arme d’extinction massive ». « Nous traitons la nature comme des toilettes. Et finalement, nous nous suicidons par procuration », a-t-il martelé.

Face à cette situation, il estime que cette conférence est notre chance d’arrêter « cette orgie de destruction » et de « passer de la discorde à l’harmonie ».

Il a dit attendre rien de moins de cette réunion qu’un cadre mondial de la biodiversité audacieux pour l’après-2020, qui « repousse l’apocalypse de la biodiversité en s’attaquant de toute urgence à ses moteurs – changement d’utilisation des terres et des mers, surexploitation des espèces, changement climatique, pollution et espèces exogènes envahissantes ».

Il souhaite aussi que ce cadre « s’attaque aux causes profondes de cette destruction », notamment les subventions nuisibles, les investissements mal orientés, et les systèmes alimentaires non durables.

Il souhaite aussi que l’accord soutienne d’autres accords mondiaux visant à protéger notre planète – de l’Accord de Paris sur le climat aux accords sur la dégradation des terres, les forêts, les océans, les produits chimiques et la pollution.

La conférence se tient du 7 au 19 décembre à Montréal. La première partie de la COP15 s’est tenue à Kunming, en Chine, en octobre de l’année dernière. Cette deuxième partie comprend la poursuite des négociations par les Parties à la Convention sur la diversité biologique (CDB).

La Convention a été signée pour la première fois par 150 chefs de gouvernement lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992. Montréal est le siège du secrétariat de la CDB. Plus tôt dans la journée, le Secrétaire général a assisté à l’une des manifestations parallèles organisées par le Réseau mondial des jeunes pour la biodiversité (Global Youth Biodiversity Network) et d’autres groupes de jeunes.




Accès aux soins de Santé en Afrique : Zoom sur la Déclaration de Dakar

Déclaration de Dakar sur l’accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques équitables, abordables et de qualité d’ici 2030 en Afrique

Une initiative africaine

Cette déclaration est le fruit des réflexions des participants au Symposium International sur le Renforcement des Systèmes de soins Chirurgicaux, Obstétricaux et Anesthésiques en Afrique d’ici 2030 qui a eu lieu à Dakar les 4-6 mai 2022.

Ce Symposium International s’est tenu sous le haut patronage de S.E. Macky Sall, Président de la République du Sénégal et Président de l’Union Africaine, présidé par Mr Abdoulaye Diouf Sarr, Ministre de la Santé et de l’Action Sociale du Sénégal et organisé par le Gouvernement du Sénégal et Mercy Ships, en étroite collaboration avec le Bureau Régional de l’OMS pour l’Afrique et en partenariat avec l’ONG Internationale Smile Train, le Programme de Santé mondiale, de Chirurgie et du Changement social de l’École de Médecine de l’Université de Harvard, le Collège Ouest-Africain des Chirurgiens, le Collège des Chirurgiens d’Afrique de l’Est, Centrale, et du Sud, l’Université McGill, l’Organisation Internationale Lifebox, le Collège Royal des Chirurgiens d’Irlande et le Centre régional de collaboration pour les soins chirurgicaux de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe.

Le Symposium International a été organisé en 2 parties :

1) La Réunion des Experts des 4 et 5 mai, présidée par le Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye, Directrice Générale de la Santé Publique représentant Mr Abdoulaye Diouf Sarr, Ministre de la Santé et de l’Action Sociale du Sénégal et le Dr Pierre M’Pelé, Directeur Régional de Mercy Ships pour l’Afrique au nom Mr Gert van de Weerdhof, Directeur Général de Mercy Ships. 2) La Réunion des Ministres Africains de la Santé du 6 mai 2022 présidée par Mr Abdoulaye Diouf Sarr, Ministre de la Santé et de l’Action Sociale du Sénégal.

L’évaluation de base

Une évaluation de base sur l’accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques a été réalisée pour donner un éclairage sur l’élaboration de politiques et stratégies basées sur des données objectives. L’évaluation de base concerne les 32 pays à partir d’un échantillon de 609 hôpitaux de district de la région sub-saharienne de l’Afrique. Les participants ont reconnu le soutien exceptionnel du Bureau Régional de l’OMS pour l’Afrique dans la réalisation de l’évaluation de base et l’appui technique à la Réunion des Experts en conformité avec l’accord de collaboration signé le 28 août 2018 entre le Bureau Régional de l’OMS pour l’Afrique et Mercy Ships.

De la recherche à l’action politique

Les participants à la Réunion des Experts ont identifié et approuvé les principales conclusions de l’Évaluation de base, formulé des recommandations prioritaires, proposé une feuille de route 2022-2030 sur l’amélioration de l’investissement dans le renforcement des soins chirurgicaux, obstétricaux, anesthésiques et infirmiers en Afrique et élaboré un projet de Déclaration à l’intention des Ministres de la Santé réunis à Dakar le 6 mai 2022.

La Réunion des Ministres

Les Ministres de la Santé, Chefs de délégation et Représentants des pays suivants : Bénin, Burundi, Burkina Faso, Cameroun, République Centrafricaine, Tchad, Congo, Comores, Côte d’Ivoire, Éthiopie, Eswatini, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Madagascar, Mali, Malawi, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Seychelles, Sierra Leone, Sud-Soudan, Ouganda et Togo et le Ministre de la Santé du Somaliland, en tant qu’observateur, ont participé à la Réunion des Ministres Africains de la Santé. Les objectifs de la Réunion des Ministres Africains de la Santé étaient de discuter et d’adopter soumis à leur attention par les Experts : (i) le projet de Déclaration de Dakar sur l’accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques équitables, abordables et de qualité en Afrique, et (ii) le projet de Plan régional d’actions 2022-2030, feuille de route pour l’amélioration de l’investissement dans le renforcement des systèmes de chirurgie, d’obstétrique et d’anesthésie en Afrique d’ici 2030.

Les participants du Symposium International ont remercié le Gouvernement du Sénégal pour l’accueil et l’hospitalité fraternels, ainsi que pour sa disponibilité et son engagement dans l’organisation du Symposium International. Ils ont également remercié l’Organisation Non Gouvernementale Internationale Mercy Ships pour le soutien technique et financier à la réalisation de l’évaluation de base et à l’organisation du Symposium International.

Conversation présidentielle

Les Ministres de la Santé soumettent à la très haute attention des Chefs d’État Africains réunis à Dakar, Sénégal le 30 mai 2022, un projet de Déclaration sur l’accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques, équitables, abordables et de qualité en Afrique « La Déclaration de Dakar » et une feuille de route 2022-2030 pour l’amélioration de l’investissement pour le renforcement des systèmes de chirurgie, d’obstétrique et d’anesthésie en Afrique d’ici 2030.

Nous, Chefs d’État des Comores, de la Guinée-Bissau et du Sénégal, et les Représentants des Chefs d’État du Cameroun, du Congo, et de La Gambie, réunis à Dakar, République du Sénégal à l’occasion de l’ ‘Africa Celebration’ qui commémore les 30 ans de service de Mercy Ships en Afrique, organisée par le Gouvernement du Sénégal et Mercy Ships en étroite collaboration avec le Bureau Régional de l’OMS pour l’Afrique, et en partenariat avec l’ONG internationale Smile Train, le programme de chirurgie mondiale et de changement social de la faculté de médecine de l’Université Harvard Cambridge, le Collège Ouest Africain des chirurgiens, le Collège des Chirurgiens d’Afrique de l’Est, Centrale, et du Sud, l’Université Mc Gill, l’Organisation Internationale Lifebox et le Collège Royal des Chirurgiens d’Irlande et le Centre régional de collaboration pour les soins chirurgicaux de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe.

2. Nous reconnaissons la charge mondiale des maladies pouvant faire l’objet de soins chirurgicaux, mise en évidence par l’adoption des résolutions WHA68.15 et WHA70(22) de l’ Assemblée Mondiale de la Santé visant à renforcer les soins chirurgicaux et anesthésiques essentiels d’urgence comme composante de la couverture sanitaire universelle (CSU), les travaux de la Commission Lancet sur la chirurgie mondiale (2015) et l’Objectif de Développement Durable n°3, notamment n°3.8 sur la couverture sanitaire universelle incluant la protection contre les risques financiers d’ici 2030, et en particulier les cibles 3.1 et 3.6 sur la mortalité maternelle et les accidents de la route.

3. Nous reconnaissons également le soutien de l’Organisation Non Gouvernementale Internationale « Mercy Ships » dans la promotion d’une chirurgie sûre en Afrique, apportant depuis 1990 espoir et guérison, et transformant les vies des populations africaines.

4. Nous reconnaissons également les progrès importants qui ont été réalisés au cours des deux dernières décennies en termes d’ (a) expansion des services chirurgicaux, (b) expansion des compétences chirurgicales et croissance de la formation locale des
spécialistes en chirurgie et dans les disciplines connexes, (c) mise en œuvre accrue des politiques et stratégies nationales qui soutiennent les intentions des pays en termes de soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques en vue d’atteindre les Objectifs de Développement Durable et un développement potentiel dans un plus grand nombre de pays, (d) accès plus grand aux données sur les conditions et les services chirurgicaux ayant le plus d’impact, grâce à une utilisation accrue des services informatiques et numériques et des systèmes de dossiers médicaux électroniques, (e) augmentation de la disponibilité des services chirurgicaux au niveau des districts dans plusieurs pays.

5. Nous reconnaissons à la suite de l’analyse des résultats de l’évaluation de base, les défis actuels à relever en matière de couverture sanitaire universelle pour les soins chirurgicaux, obstétricaux, anesthésiques et connexes en raison (1) des déficits en termes de ressources humaines nécessaires au bon fonctionnement des services chirurgicaux, (2) d’importantes lacunes en matière d’infrastructures et d’équipements et une mauvaise répartition au sein des pays, (3) de la faiblesse des services de base et de soutien nécessaires à l’offre de soins chirurgicaux sûrs, il y a pénurie de prestation de services, (4) de difficultés de financement des services de chirurgie, d’obstétrique et d’anesthésie dans le cadre des stratégies nationales de santé, (5) d’absence de réglementation et de structures de gouvernance pour les soins chirurgicaux à tous les niveaux, (6) d’accès limité à l’information, (7) d’efforts insuffisants pour promouvoir bien-être et santé et prévenir les facteurs de morbidité et de mortalité liées à la chirurgie et aux affections connexes, (8) de gouvernance et gestion des soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques à développer.

Les 9 Engagements

1. NOUS DEMANDONS à toutes les Nations de la Région Africaine, aux principaux partenaires nationaux et internationaux et aux acteurs de la santé en matière de sécurité chirurgicale de s’engager à mettre en œuvre les 12 actions urgentes requises conformément à l’annexe 1 de la présente déclaration.

2. NOUS NOUS ENGAGEONS, à impliquer les gouvernements, les parlements, les ministères de la santé, les ministères des finances, soutenus par les parties prenantes essentielles, notamment les éducateurs, les formateurs et les mentors des professionnels de la chirurgie, de l’obstétrique et de l’anesthésie, les associations et sociétés professionnelles de santé, les institutions académiques, les partenaires locaux et internationaux, les organes de régulation des professions de la santé, la société civile et les groupes de défense des droits des patients.

3. NOUS NOUS ENGAGEONS, à intensifier l’investissement dans le renforcement des soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques en Afrique en vue de la mise en œuvre du plan d’action régional 2022-2030.

4. NOUS RECONNAISSONS, que la chirurgie a été une composante négligée des systèmes de santé nationaux et que les Nations partagent les mêmes défis notamment en matière d’infrastructures, de ressources humaines, de financement et de vision stratégique.

5. NOUS NOUS ENGAGEONS, à atteindre l’objectif de la Déclaration d’Abuja d’allouant 15 % des budgets nationaux à la santé.

6. NOUS NOUS ENGAGEONS, à plaider pour la création d’un fonds régional (similaire à celui du Fonds mondial contre le sida, le paludisme et la tuberculose) pour améliorer la mobilisation des ressources en vue de renforcer l’accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques.

7. NOUS NOUS ENGAGEONS, à mettre en œuvre la feuille de route 2022-2030 avec ses priorités stratégiques, ses indicateurs clés et son tableau de bord, conformément à l’annexe 2 de la présente déclaration.

8. NOUS APPROUVONS, les conclusions de la réunion des 28 Ministres Africains de la santé de la Région Afrique de l’OMS réunis à Dakar, République du Sénégal, le 6 mai 2022 ainsi que la création d’un groupe de travail scientifique africain pour superviser la mise en œuvre du plan d’action régional.

9. NOUS NOUS ENGAGEONS à nous réunir tous les 2 ans d’ici à 2030 pour évaluer les progrès accomplis, échanger des idées et des innovations, et partager les expériences entre les pays.
Les Chefs d’État EXPRIMENT leur profonde gratitude à S.E. Macky Sall, Président de la République du Sénégal et Président de l’Union Africaine pour son leadership visionnaire et son engagement pour la santé ; et LUI DEMANDENT HUMBLEMENT de porter à l’ordre du jour de la session ordinaire de l’Union Africaine le sujet important sur les soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques équitables, abordables et de qualité en Afrique afin d’en faire une priorité essentielle de l’Union Africaine.

MANDATENT, S.E. Macky Sall, Président de la République du Sénégal, en sa qualité de Président de l’Union Africaine, de donner la priorité à cet ordre du jour lors des consultations entre l’Union Africaine et le G20 et le G7 ainsi qu’avec d’autres partenaires stratégiques tels que la Chine, la Turquie, l’Union Européenne, le Japon, l’Australie, le Canada, l’Inde, etc.




Bénin: le Ministère de la santé recrute 37 agents communautaires dans le Borgou et l’Alibori

Dans le souci d’atteindre les Objectifs du Développement Durable, le gouvernement du Bénin a prévu dans son programme d’actions des interventions pour assurer à la population une couverture sanitaire universelle. Pour opérationnaliser cette politique, il a décidé de mettre en œuvre une phase pilote dans six communes des départements de l’Alibori et du Borgou.

Ainsi, le ministère de la santé a annoncé le recrutement de 37 agents de santé communautaires au profit de ces départements. Les candidats intéressés sont appelés à déposer leurs dossiers en ligne via le lien emploisante.gouv.bj au plus tard le 12 décembre 2022 à minuit.

Plus d’information




Hernie et Éventrations : Une mission Italienne chirurgicale à l’hôpital de Zinvié

Dans la société béninoise, les hernies et les éventrations sont de plus en plus récurrentes. Il est cependant difficile pour les malades de se faire opérer en raison du contexte socio-économique. Dans un communiqué signé du Directeur de l’Hôpital « La croix » de Zinvié, il est porté à l’attention de tous les centres de soins, des paroisses, et de tous les malades qu’une mission Italienne de Chirurgie de la Paroi sera dans ledit hôpital du 05 au 15 décembre 2022.

Les patients souffrants d’éventrations, de hernie ombilicale, de hernie de la ligne blanche, de hernie inguino-scrotale etc… sont donc priés de se rendre à l’Hôpital « La croix » de Zinvié. Pour plus d’information, le numéro de téléphone + 229 97 21 48 39 est à votre disposition.

Rappelons qu’au cours de ces missions se font un diagnostic sur la base d’examens médicaux et une détermination de l’opération la mieux adaptée à la pathologie du patient. Ces missions de chirurgie sont des occasions en or à saisir pour guérir d’un mal. Certes, elles sont de plus en plus courantes. Mais la bonne option serait de ne pas les manquer.




« 2023 sera une année charnière du PIDACC au Bénin » WOROU WARA Adamou, Coordonnateur National du PIDACC/BN au Bénin

WOROU WARA Adamou, Coordonnateur National PIDACC/BN Bénin

Renforcer la résilience des écosystèmes et des populations affectées par le changement climatique dans le bassin du fleuve Niger au Bénin, c’est l’objectif du Programme Intégré de Développement et d’Adaptation au Changement Climatique dans le Bassin du fleuve Niger. Plus de deux ans après son lancement officiel par la Banque Africaine de Développement, le gouvernement du Bénin et l’Autorité du Bassin du Niger, nous sommes allés à la rencontre du Responsable au niveau national du programme au Bénin.

Journal Santé Environnement : Bonjour Monsieur, Veuillez-vous présenter s’il vous plaît ?

Je suis WOROU WARA Adamou. Coordonnateur National du Programme Intégré de Développement et d’Adaptation au Changement Climatique dans le Bassin du fleuve Niger (PIDACC/BN Bénin).

Journal Santé Environnement : Comment est-ce qu’on est venu au Programme Intégré de Développement et d’Adaptation au Changement Climatique dans le Bassin du fleuve Niger ?

WOROU WARA Adamou : Pour en venir au PIDACC, il y avait un projet précurseur. Le Programme de Lutte Contre l’Ensablement du fleuve Niger dénommé PLCE. Un programme pilote initié et exécuté entre 2007 et 2012 dans trois pays le Niger, le Burkina Faso et le Mali. C’est au regard des résultats obtenus par ce programme qu’il a été décidé de l’étendre dans l’ensemble des neuf pays membres de l’Autorité du Bassin du Niger. Le PIDACC s’exécute donc dans cet espace. Au plan national, il a été lancé en décembre 2019 pour une durée de six (06) ans.

Journal Santé Environnement : Au menu de ce programme, quelles sont les principales actions prévues et comment se déroulent -elles au sein des communautés ?

WOROU WARA Adamou: Le Programme Intégré de Développement et d’Adaptation au Changement Climatique dans le Bassin du fleuve Niger a trois composantes. La première est liée à la préservation des écosystèmes dans le bassin du fleuve Niger, la seconde à la résilience des populations au changement climatique et la troisième à la gestion de la coordination du projet.

En ce qui concerne la première composante, des actions essentielles sont prévues. Vous savez que la zone a été sujette de déforestation excessive en particulier la portion nationale qui subit des dégradations avec l’agriculture sur brûlis.

Alors, il a été prévu le traitement de plus de 2500 m3 de ravins. Le développement de l’agroforesterie. Les populations sont désormais amenées à faire de la plantation associée à l’agriculture. Donc il y a un certain nombre d’essences qui sont mises à la disposition des populations pour être plantées sur 1000 hectares.

Des travaux de défense et de restauration des sols, de traitement biologique des ravins et des études telles que le schéma directeur du sous-bassin du Niger, portion nationale sont prévus. Des actions de soutien à la couche vulnérable. De façon globale, des sous-projets sont élaborés par les populations et sont financés par le PIDACC selon les besoins. Quelques-uns sont déjà connus à savoir : la zone cynégétique de la Djona, au niveau du parc W et qui fait objet de réhabilitation sur 450 hectares, la rôneraie de Goroubi entre Malanville et Karimama sur 550 hectares pour régénérer le sol.

Journal Santé Environnement : Que dire donc de la deuxième composante qui a trait aux ouvrages ?

WOROU WARA Adamou : Oui, pour être résilient la population a souvent besoin d’ouvrage. Il est prévu également dans la composante 2 du PIDACC, la réhabilitation de quelques micros-barrages à vocation agropastorale. Ils sont au nombre de cinq. La construction des barrages qui seront des infrastructures à but multiples disposées pour l’agriculture, l’élevage et la pêche.
Ainsi, il est prévu trois barrages, dont un à Dougoulaye (Gogounou), un à Gamia (Bémbereke) et un autre à Dounkassa (Kalalé). En aval de ces barrages, nous comptons aménager 100 hectares par site donc au total 300 hectares à aménager pour les cultures de contre saison et le riz. Dans le même ordre, nous avons des bas-fonds à aménager sur 100 hectares et la réalisation des magasins de stockage des produits agricoles.

Nous avons des infrastructures qui vont en appui à la lutte contre le changement climatique. Par exemple, compléter à la digue de protection existante, une autre digue sur cinq (05) kilomètres de façon à protéger les populations contre les inondations cycliques.

Il y a deux embarcadères/débarcadères à faire à Malanville et Karimama. Nous aurons à aménager le tronçon de navigation entre Malanville et Karimama pour éviter les noyades.

Puisque le poisson se fait rare dans la zone du bassin du Niger. Un centre d’alevinage sera construit. Aussi, allons-nous développer la pisciculture en cage flottante. Les barrages ont été déjà identifiés bientôt des poissons serons produits en cages flottantes.

La construction de la digue à Malanville nous tient beaucoup à cœur, car par le passé, il y a une digue qui a été réalisée, mais qui ne protège qu’une partie de la population. L’autre partie étant laissée, nous pensons que si nous complétons sur 5 km, elle pourrait réduire les inondations que nous remarquons chaque année à ce niveau. Des hangars et ponceaux sont entre autres infrastructures qui seront réalisées pour la résilience des populations. C’est là, les actions phares sur lesquels nous avançons tout doucement.

Il y a des activités qui ont démarré. D’autres attendent parce que nous sommes en train d’achever le recrutement des gros bureaux d’étude qui vont non seulement réaliser les DAO, mais qui vont aussi contrôler aussi les activités. Nous sommes à la phase presque terminale.

Journal Santé Environnement : Jusque-là, connaissez-vous des difficultés dans l’exécution de ce programme ?

WOROU WARA Adamou : Oui, des difficultés ne manquent pas en matière de gestion de projet. La première difficulté a été l’absence d’un relais terrain. Mais un bureau d’ingénierie sociale est en train d’être recruté pour mettre à disposition des animateurs qui faciliteront les interventions dans les treize (13) communes que couvre le bassin. Ils seront dès lors, l’interface du projet avec les populations.

L’autre difficulté a été le siège du programme. Dans les documents, le projet doit siéger à Kandi. Nous avons siégé de mi 2020 à mi 2021. Mais il a été constaté que le résultat était difficile à avoir parce que dans le système de passation de marché, il fallait se recourir chaque fois à notre ministère de tutelle. À plus de 700 km de Cotonou, le suivi de nos dossiers a été très difficile.
Ainsi, il a été pris la résolution de déplacer le siège proche du ministère de tutelle afin de liquider les dossiers de passation de marché. Donc, plus tard, on va avoir une antenne mi 2023 à Kandi. L’autre difficulté est liée à la menace terroriste. Nous sommes encore en train de mener des activités surtout à côté du parc W, mais on était obligé d’arrêter. Toutefois, des mesures non moins aisées sont en train d’être prises afin de poursuivre.

Journal Santé Environnement : Quel est la particularité du programme ?

WOROU WARA Adamou : Dans le cadre du programme, nous avons à identifier des couches vulnérables avec qui des actions ponctuelles seront faites. Ces couches vulnérables sont à la fois des groupements de femmes ou des groupements de jeunes qui vont bénéficier d’un certain nombre d’appuis pour des activités génératrices de revenus.

Il y a à Malanville une bonne partie de l’eau envahie par les plantes aquatiques. Au lieu de ramasser ces plantes incessamment, nous allons le transformer en sous-projet. À Malanville, elles seront transformées en compost et utilisées comme fertilisant. À Karimama, ils ont voulu en faire du fourrage pour le bétail.

C’est autant de choses que nous allons développer. Ça ne fait que commencer. Il y a aura des formations à l’endroit des populations à la base. Le compact riz, le compact maïs, et même le compact blé qu’on va introduire dans la zone. Donc c’est vraiment tout un package d’actions.
Des populations à la base seront amenées à se mettre en groupement pour porter des sous-projets. C’est-à-dire que même si le projet prend fin, les populations peuvent prendre le relais sur la base des acquis.

Par exemple, nous avons traité des ravins à Mamassy Gourma (Karimama). En le faisant, nous avons insisté pour que les populations soient impliquées en termes de main d’œuvre. L’impact socioéconomique et environnemental sur les populations a été énorme. Le ruissellement s’est presque annulé.

Journal Santé Environnement : L’avenir s’annonce donc prometteur pour les populations vivant dans le bassin du fleuve Niger ?

WOROU WARA Adamou : Il faut noter que le Bénin fait partie des pays ayant sorti la tête au plan régional en termes d’avancé. Nous comptons encore redoubler d’efforts. Fort heureusement nous allons commencer 2023 avec les différents bureaux d’étude et le boom sera d’un trait. Les actions que nous menons actuellement témoignent de ce que 2023 sera une année charnière du PIDACC au Bénin.

Journal Santé Environnement : Merci Monsieur le Coordonnateur d’avoir répondu à notre interview

WOROU WARA Adamou : C’est moi qui vous remercie.

Propos recueillis par Megan Valère SOSSOU et transcrits par Constance AGOSSA




La santé en Afrique : l’arbre qui cache la forêt

En août, l’OMS a révélé dans son rapport de suivi de la Couverture Sanitaire Universelle en Afrique une augmentation de 10 ans de l’espérance de vie entre 2000 et 2019. Cette hausse spectaculaire résulte de la chute de la mortalité de 37% entre 2000 et 2015 consécutive à la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire 2000-2015.

En effet, au cours des deux dernières décennies, l’Afrique a fait d’énormes progrès dans le domaine de la santé et ces deux indicateurs essentiels, marqueurs de la santé d’une population, l’attestent.

S’il est certes légitime de se réjouir de cette hausse pour un continent miné par tant de maux, il faut cependant être prudent et éviter l’autosatisfaction car cette nouvelle positive est un arbre qui cache la forêt. Il est donc sage de rester vigilant et de poursuivre inlassablement les efforts pour améliorer le niveau de santé des populations africaines.   

L’Arbre… Le baobab qui cache la forêt

De nombreux rapports, études et évaluations, notamment ceux de l’OMS, montrent que ces progrès émanent des avancées réalisées dans les domaines de la prévention et du traitement des maladies infectieuses (VIH, tuberculose et paludisme), de la santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile, notamment avec l’amélioration de la couverture des services de santé essentiels qui atteignaient 46% en 2019, contre 24% en 2000.

Même si ces progrès sont notables, ils sont inégalement répartis en Afrique, entre les régions, entre les pays et même au sein des pays, et la lente réduction des maladies infectieuses indique une transition épidémiologique qui mérite une attention toute particulière car les maladies non transmissibles constituent aujourd’hui et demain une épidémie tueuse et silencieuse.

Ces progrès sont également le résultat des engagements pris successivement dans le cadre des objectifs du Millénaire 2000-2015 suivis de ceux du développement durable 2015-2030. Ils ont amené le leadership national à être au service du plus grand nombre pour garantir un changement durable. Au niveau national et international, ces engagements ont permis une vision centrée sur la personne et la planification de plus d’investissements pour la santé dans le cadre des programmes nationaux de développement. La bonne gouvernance démocratique, la stabilité et la croissance économique des pays africains ces vingt dernières années, de même que le soutien de nombreuses initiatives ont influencé positivement les indicateurs sanitaires.

Afin d’accéder à la Couverture Sanitaire Universelle conformément aux Objectifs de Développement Durable (ODD) d’ici à l’an 2030, il est indispensable de construire des partenariats associant gouvernements, secteur privé, société civile et communautés qui soient efficaces, inclusifs. Ils doivent être construits sur des principes et valeurs communes de solidarité et de fraternité qui placent tous les peuples au cœur de la démarche.  C’est dans ce contexte que l’organisation Mercy Ships est engagée depuis 1990 auprès des populations africaines pour, comme le dit le Professeur de médecine français Marc Gentilini « tempérer la douleur du monde » grâce à un accès gratuit à des soins chirurgicaux de qualité et très complexes proposés aux plus démunis d’entre nous. 

La Forêt… Des systèmes de santé désorganisés, fragiles et déséquilibrés 

L’Afrique, qui héberge 17% de la population mondiale, ne compte que 2% du nombre total des médecins au monde et moins de 1 spécialiste en chirurgie pour 100 000 habitants. Ce continent concentre à lui seul 25% de la morbidité mondiale et un tiers des conditions cliniques nécessitant des soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques.

Aujourd’hui, les systèmes de santé africains mettent en évidence des lacunes sanitaires lourdes, comme

–     Un financement insuffisant, une part des dépenses publiques de santé toujours trop faible, avec un « reste à payer » à la charge des patients bien trop élevé

–     Un accès limité des populations aux soins et services de santé de qualité, abordables et disponibles en tout lieu et en tout temps

–     L’inadéquation du système de collecte des données et des statistiques qui empêche le suivi des interventions et leur évaluation pourtant utile pour guider l’action en faveur de la santé publique

–     Une centralisation surdimensionnée du système au détriment des niveaux périphériques

–     La pauvreté des infrastructures sanitaires

–     La persistance des inégalités dans l’accès à des interventions de santé éprouvées, notamment dans la couverture de populations clés et vulnérables comme les enfants, les adolescents, les femmes et les personnes âgées

–     L’insuffisance et l’inadéquation des ressources humaines en santé

–     L’inadaptation des systèmes de surveillance et de réponse aux épidémies et pandémies 

–     Un faible accès aux médicaments essentiels, aux vaccins et aux technologies

–     Un manque de transparence et de leadership de la gouvernance qui ne considère pas toujours la santé comme un droit fondamental de l’Homme.

En parallèle, la pandémie du Covid-19 a révélé récemment la fragilité des systèmes de santé dans un grand nombre de pays africains. La gestion de la santé publique doit donc être rigoureuse et efficace, transparente et solidaire, basée sur l’évidence scientifique et le respect des droits humains. Au centre de l’action, des femmes et des hommes d’excellence, compétents, intègres et responsables permettront d’atteindre l’Objectif de Développement Durable : « Vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge, conditions essentielles au développement durable ». 

L’orée à l’abandon… La chirurgie, composante négligée des systèmes de santé en Afrique

Ces vingt dernières années, les efforts de santé publique en Afrique n’ont pas été accompagnés de progrès similaires au niveau des systèmes de santé, de l’intégration des services ou des soins hospitaliers et n’ont pas non plus été équitablement distribués entre les individus de tous les statuts socio-économiques. Les soins chirurgicaux et anesthésiques ont été largement négligés dans la majorité des pays africains.

 Selon la commission Lancet sur la chirurgie mondiale, 93 % de la population de l’Afrique sub-saharienne n’a pas accès à une chirurgie sûre et plus de 25 millions d’interventions chirurgicales supplémentaires seraient nécessaires chaque année pour sauver des vies et prévenir l’invalidité.

Le défi de l’équité et l’intégration des soins chirurgicaux et anesthésiques dans les systèmes nationaux de santé sont des conditions indispensables pour atteindre la Couverture Sanitaire Universelle en Afrique.

En Afrique, recevoir des soins adaptés face à une hémorragie déclenchée par un accouchement ou une brûlure par exemple est un défi pour l’individu, sa famille, le personnel de la santé et la communauté.

Une dystocie entraine la mort de la mère et du nouveau-né, une fente labiale et palatine devient un obstacle à la croissance et au développement normal d’un enfant, un os brisé mène à une invalidité permanente pour un jeune homme qui travaille pour subvenir aux besoins de sa famille. Avoir accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques de qualité, surs et abordables est un luxe dans la majorité des pays africains et surtout pour les populations les plus pauvres.

L’Afrique, Mercy Ships et les partenaires relèvent le défi…

Dans le cadre de la commémoration de ses 30 ans de mission sur le continent africain et pour renforcer son action plaidoyer pour une chirurgie sûre et de qualité en Afrique, Mercy Ships a engagé les gouvernements africains, les partenaires nationaux et internationaux, les experts de la santé en Afrique, dans une action stratégique et politique d’envergure continentale, : de la recherche-action à l’engagement politique. Elle vise la croissance des investissements destinés à la mise à niveau des systèmes de soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques d’ici à 2030 en vue d’assurer la Couverture Sanitaire Universelle.

La recherche

La recherche a consisté en une évaluation des insuffisances des systèmes de soins chirurgicaux en Afrique. Elle a permis d’élaborer un plan d’actions prioritaire pour l’intensification et l’investissement dans le renforcement des soins en Afrique, et une stratégie de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation. Unique en son genre, cette étude a été menée dans 602 hôpitaux de district de 32 pays d’Afrique sub-saharienne. Les résultats préliminaires montrent une situation alarmante qui nécessite une action urgente dans tous les pays. A titre d’exemple, un hôpital de district sur quatre ne possède ni eau ni électricité, et un sur vingt-cinq seulement dispose d’une connexion internet dans ce siècle de l’informatisation.

La discussion stratégique

Du 4 au 6 mai 2022, cette discussion a rassemblé à Dakar les experts de 28 pays africains dans les domaines de la chirurgie, de l’obstétrique et de l’anesthésie. Puis les ministres de la santé, qui se sont engagés à améliorer cette situation ces dix prochaines années, ont proposé un engagement appelé Déclaration de Dakar sur l’accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques équitables, abordables et de qualité en Afrique, ainsi qu’un Plan régional d’actions 2022-2030. Ils les ont soumis aux Chefs d’États Africains, notamment à Macky Sall, Président de la République du Sénégal et Président de l’Union Africaine.

L’engagement politique

Le 30 mai à Dakar, six états Africains (Cameroun, Comores, Congo, Gambie, Guinée Bissau et Sénégal) ont adopté la Déclaration de Dakar. Cette Déclaration annonce neuf engagements forts et son Plan Régional d’Actions 2022-2030 comprend 12 actions urgentes et nécessaires, 6 priorités stratégiques, 16 indicateurs clés et un tableau de bord de suivi annuel. 

Cette Déclaration est ambitieuse et apporte l’espoir de combler le manque de soins pour la majorité des populations africaines. Cet espoir, c’est que tous les dirigeants africains, gouvernements et partenaires, s’engagent en faveur de l’investissement financier indispensable au développement d’actions concrètes pour une meilleure santé des populations, et notamment les plus démunies.

Mais une Déclaration politique n’est que le point de départ d’une action. Pour la concrétiser, il faut une volonté politique réelle et un leadership fort pour la santé. En Afrique, tant de Déclarations sont restées dans les starting-blocks… Celle d’Abuja de 2001 (affectation de 15% du budget national annuel destiné à la santé) par exemple est encore et toujours en cours d’exécution, entrainant l’inconsistance des systèmes de santé et le fait que la chirurgie en demeure une composante négligée.

Le garde forestier… La solution

Tout comme l’Homme conduit la voiture, pilote l’avion ou le drone, conçoit et guide l’intelligence artificielle, l’homme doit être au cœur du changement. C’est l’Homme qui fait la santé et sa santé. Il est aujourd’hui plus utile d’avoir des médecins et infirmiers qualifiés, spécialisés et dévoués même sans équipements sophistiqués, que des hôpitaux dotés d’équipements coûteux sans ressources humaines en santé de haut niveau pour les exploiter.

C’est la raison pour laquelle les programmes de formation sont essentiels ; l’un des grands défis pour les professionnels de la santé du continent africain est en effet d’accéder à des formations avancées, aux programmes de renforcement continu des capacités et à la recherche pour éviter les évacuations sanitaires couteuses dans les pays développés. Il nous faut en Afrique des professionnels de santé capables de guérir et de redonner la dignité nécessaire aux patients.

Dans la marche vers la Couverture Sanitaire Universelle, les gouvernements Africains doivent s’imposer une démarche stratégique et scientifique rigoureuse : planifier un programme adapté à la situation locale soutenu par un engagement politique suffisant pour être pérenne, faire un meilleur usage des ressources disponibles, supprimer les barrières financières à l’accès aux soins tout en réduisant les risques financiers liés à la maladie, mettre à exécution et respecter l’engagement d’Abuja 2001 et enfin investir dans la construction de systèmes de santé résilients.

La richesse relative d’un pays n’est pas le seul facteur en jeu. Bien que la priorité donnée à la santé dans les budgets nationaux augmente généralement avec le revenu national, il est important de noter que certains gouvernements choisissent de consacrer une part élevée de leur budget en dépenses de santé malgré un niveau de revenu national relativement faible. D’autres en revanche, relativement plus riches, leur accordent une proportion moindre.

La Déclaration de Dakar pour l’accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques équitables, abordables et de qualité et son Plan d’Action 2022-2030 soumis par les Chefs d’État Africains en mai 2022 sont un levier politique puissant. La feuille de route permettra d’accélérer la Couverture Sanitaire Universelle d’ici à l’an 2030 en Afrique.

C’est un véritable défi universel à relever car il reste moins de 10 ans pour réussir. Les gouvernements africains et leurs populations ont donc un rôle clé à jouer dans ces efforts, notamment ceux qui visent un accès amélioré aux soins chirurgicaux de qualité, qui ne laisse personne de côté. Force est de constater que : « c’est l’action politique qui fera la différence parce qu’elle doit être comme le scalpel du chirurgien : ne pas laisser la place à l’incertitude ».

Pierre M’Pelé, Directeur Afrique de Mercy Ships




Santé au Bénin : Des médicaments antipaludiques jugés non conformes

Dans une alerte émise le vendredi 02 décembre 2022, l’Agence Béninoise de Régulation Pharmaceutique (ABRP) a ordonné le retrait de lots de spécialités de médicaments antipaludiques dans tous les établissements pharmaceutiques et structures sanitaires au Bénin.

E effet, cette alerte fait suite à une série d’analyse effectuée par l’agence Nationale de Contrôle de Qualité des Produits de Santé et de l’Eau (ANCQ) et dont les résultats font état de la non-conformité de certains lots de médicaments antipaludiques. Au total neuf (09) médicaments ayant pour principes actifs la quinine sulfate, la quinine dihydrochloride, la quinine dihydrochlorydrate et l’Artéméther

« Je voudrais inviter tous les établissements pharmaceutiques et toutes les structures sanitaires à retirer de leurs stocks, les boites des lots susvisés et à les retourner, sans délai, aux sociétés de Grossistes Répartiteurs pour les dispositions qui s’imposent » a insisté Dr CHABI dans son adresse.

Rappelons que c’est dans le cadre de la surveillance du marché au Bénin que l’Agence béninoise de régulation Pharmaceutique a effectué sur toute l’étendue du territoire national des prélèvements de médicaments antipaludiques dans certaines officines de pharmacie.

Megan Valère SOSSOU




Professeur. Romain Glèlè Kakaï, Biomathématicien :  « L’Intelligence Artificielle est une nécessité pour le secteur agricole »

En dépit de sa contribution à l’économie et à la sécurité alimentaire d’une population en pleine croissance, l’agriculture demeure encore conventionnelle dans la plupart des pays africains. Pourtant, des technologies innovantes existent et font le succès du secteur agricole dans plusieurs pays développés. C’est le cas de l’Intelligence Artificielle, encore peu expérimentée et qu’il faudra intégrer au système agricole des pays africains pour plus d’efficacité et de productivité. A travers cette interview, Professeur Romain Glèlè Kakaï revient sur les enjeux au détour du séminaire scientifique que le Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières (LABEF) a organisé le 25 novembre 2022 sur l’Intelligence Artificielle et l’Agriculture de précision.

Journal Santé Environnement : Le Labef a organisé un séminaire sur Intelligence Artificielle pour une agriculture de précision. Pourquoi une telle initiative ?

Professeur Romain Glèlè Kakaï : Nous avons organisé ce séminaire pour mettre en relief les opportunités que présente aujourd’hui l’Intelligence Artificielle pour une Agriculture de précision. En réalité, l’Intelligence Artificielle, associée à d’autres technologies, peut jouer un rôle essentiel pour aider les pays d’Afrique subsaharienne à atteindre les objectifs de développement durable. Face à la croissance démographique et aux problèmes de sécurité alimentaire qui se pose dans le monde, surtout en Afrique, l’Intelligence Artificielle est une nécessité pour le secteur agricole. L’agriculture conventionnelle, telle que pratiquée dans les pays africains et précisément en Afrique de l’Ouest ne satisfait plus totalement aux besoins des populations. À travers ce séminaire, nous avons voulu regrouper au sein d’un creuset, tous ceux qui travaillent dans le domaine de l’Intelligence Artificielle et l’agriculture de précision, dont les Start-up, les chercheurs et les décideurs, afin d’échanger sur l’intégration de l’Intelligence Artificielle dans les politiques et pratiques agricoles au Bénin. C’est donc l’enjeu majeur de ce séminaire qui n’est que le premier d’une série.

Parlant de l’Intelligence Artificielle et de l’agriculture de précision, pensez-vous que le Bénin est prêt pour développer une telle innovation ?

Professeur Romain Glèlè Kakaï : Je ne dirai pas que le Bénin est totalement prêt pour développer l’Intelligence Artificielle, mais le Bénin fait déjà des efforts dans ce sens. Il existe quelques lacunes qui entravent l’intégration et l’adoption des technologies d’intelligence artificielle de manière responsable qui, je crois commence à être corrigée grâce à la volonté politique. Vous devez savoir que l’agriculture de précision nécessite un certain nombre de facteurs préalables comme : une bonne couverture Internet, une bonne couverture en énergie électrique, etc. Le Bénin à travers la Stratégie nationale pour l’e-agriculture fait des expériences concluantes en termes d’agriculture de précision. Cependant, des efforts doivent se poursuivre dans ce sens. C’est là, l’importance de la recherche scientifique. Au Labef, cinq doctorants font actuellement leurs travaux de recherche sur l’intelligence artificielle et l’agriculture. En tant que chercheurs, nous devons contribuer à repousser les limites, proposer des solutions à mettre au profit des agriculteurs, par le biais des services de vulgarisation agricole. Et c’est ce que le Labef fait avec l’appui de ses partenaires. J’ai été heureux de découvrir au cours de ce séminaire qui n’est que le premier d’une série, l’engagement des start-ups sur le terrain, aux côtés des chercheurs et des décideurs.

À ce séminaire, en dehors des chercheurs et des start-ups, les acteurs du monde rural ne sont pas représentés. Comment comptez-vous travailler avec cette catégorie d’acteurs pour réussir à implémenter cette technologie de l’Intelligence Artificielle dans l’agriculture au Bénin ?

Professeur Romain Glèlè Kakaï : C’est vrai que les associations de producteurs n’ont pas pris part pour le moment à ce séminaire qui, comme je le disais est le premier d’une série. Cependant, l’Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB) et les Start-up sont en contact avec les associations de producteurs qui, comme ils le faisaient par le passé, pourront relayer les conclusions issues de ce séminaire. Toutefois, les prochains séminaires connaîtront la participation et l’implication directe des associations de producteurs.

Quel appel avez-vous à lancer à l’endroit des différents acteurs, les acteurs politiques surtout ?

Professeur Romain Glèlè Kakaï : Je voudrais inviter surtout les acteurs politiques à s’intéresser véritablement dans les recherches que nous menons à l’Université dans le domaine de l’Intelligence Artificielle pour une agriculture de précision et à prendre en considération les résultats et les propositions qui en sont issus.

Propos recueillis par Megan Valère SOSSOU et transcrits par Venance Ayebo TOSSOUKPE




Sécurité alimentaire au Bénin : le LABEF promeut l’intelligence artificielle et l’agriculture de précision

Avec l’appui financier de l’Artificial Intelligence for Developpment Africa (AI4D), géré par African Centre For Technology Studies (ACFTS), le Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières (LABEF) a organisé le vendredi 25 novembre 2022 à l’Amphithéâtre Etisalat de l’Université de Abomey-Calavi, un séminaire portant sur l’intelligence artificielle et l’agriculture de précision. L’événement a réuni plusieurs acteurs du monde scientifique, des start-ups et des politiques.

À l’ouverture, le Professeur Romain Lucas Glèlè Kakaï, Directeur du Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières a remercié les différents acteurs qui se sont rendus disponibles à ce premier séminaire dédié à l’intelligence artificielle et l’agriculture de précision. C’est le tout premier séminaire qui ne sera pas sans doute le dernier dixit-il. Car il y en aura qui vont permettre de dérouler des formations sur le développement d’applications tangibles afin de lever les contraintes liées à l’agriculture au Bénin.

Au regard du contexte actuel marqué par la croissance démographique, la pénurie d’eau, la dégradation des sols et les changements climatiques, ce séminaire vient à point nommé selon Achille Ephrem ASSOGBADJO, Secrétaire Permanent du Comité Scientifique Sectoriel des Sciences Agronomiques. À l’en croire, il ne reste qu’à savoir comment rendre opérationnelles toutes les applications liées à l’intelligence artificielle pour une agriculture de précision tout en prenant en compte le pouvoir de décision des politiques dans le cadre législatif, administratif et institutionnel.

Les méthodes agricoles traditionnelles sont tout simplement insuffisantes pour produire suffisamment en réponse à l’augmentation de la demande alimentaire mondiale dira le représentant de l’Institut National de Recherche Agricole du Bénin (INRAB) à ce séminaire. Le Professeur ZOFFOUN Gbeliho Alex, Directeur scientifique de l’INRAB a expliqué qu’aujourd’hui, l’agriculture n’est pas qu’une affaire d’engrais, de semis et d’irrigation. Mais c’est aussi une affaire d’algorithme et d’intelligence artificielle. L’Afrique n’y échappe pas. Le Bénin, non plus, a-t-il poursuivi.

Le Directeur de l’École Doctorale des Science Agronomique et de l’Eau, Professeur Marcel Romuald Benjamin HOUINATO en lançant officiellement l’ouverture du séminaire s’est montré très honoré de prendre part au séminaire. C’est en effet, un domaine scientifique récent qui retient l’attention de tous. Il reste persuadé qu’au terme du séminaire, les échanges permettront de tracer la voie à suivre pour faire de l’agriculture de précision une réalité au Bénin.

Les diverses présentations qui ont meublé l’événement, ont permis aux participants de comprendre l’importance de l’intelligence artificielle et de l’agriculture de précision pour le développement du Bénin. De la clarification des concepts de l’intelligence artificielle et de l’agriculture de précision à la présentation des travaux de recherche en intelligence artificielle et agriculture de précision, dirigés par le Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières, les participants ont découvert non seulement les résultats et perspectives de jeunes doctorants, mais aussi les actions probantes des start-ups en matière d’intelligence artificielle et d’agriculture de précision.

Les conférenciers quant à eux ont proposé aux décideurs, aux politiques et aux populations béninoises des éclairages sur la thématique et des avis scientifiques constructifs.
Les participants à ce séminaire dont l’entrée a été rendue libre et gratuite se sont réjoui des efforts et ont leurs yeux déjà rivés sur le second séminaire qui s’annonce tout aussi intéressant.

Encore faut-il rappeler que ce séminaire, qui a regroupé différents acteurs du monde agricole, est en phase avec la vision du gouvernement qui a su poser les fondations d’une agriculture béninoise émergente.

Constance AGOSSA




Formations en soins de santé primaire : Pari gagné pour la PSSP et l’Université d’Ottawa

Démarrée le lundi 21 novembre 2022, à l’hôtel KTA de Cotonou, la formation en soins de santé primaires axée sur les maladies transmissibles au Bénin et l’éthique clinique a connu son épilogue ce vendredi 25 novembre 2022. À la fin, les participants ont exprimé leurs impressions sur le déroulement de ladite formation.

« Pour moi, c’était une expérience magnifique », a confié Benoît Agossoukpe, médecin et participant à cette formation de cinq jours. Une formation qui lui paraissait longue au début, mais qui est passée très vite. Pour lui, il n’y a que la qualité du savoir partagé, la convivialité dans les échanges qui leur ont permis d’apprendre de nouvelles connaissances et d’acquérir de nouvelles aptitudes, à dupliquer dans leurs formations sanitaires.

Un engagement que chaque participant a d’ailleurs pris. « Quand nous serons de retour, nous allons essayer d’élaborer de petits projets pour renforcer les connaissances de nos confrères et consœurs ; et aussi aller à la performance dans nos secteurs différents, dans nos formations sanitaires », a-t-il promis aux formateurs. Une raison de plus pour ne pas manquer de remercier aussi bien les organisateurs que les formateurs. « Nous vous exposons notre gratitude pour le temps passé avec nous, votre disponibilité, le partage de votre savoir, de votre connaissance qui vont vraiment nous aider et qui vont vraiment faire bouger beaucoup de choses dans nos différentes structures. Que Dieu vous bénisse », a confié la Sœur Solange Houinato, médecin pédiatre, au nom de tous les participants.

Quant au contenu de la formation dispensée, Honed Avahoundje, médecin généraliste s’en réjouit et reste convaincu du travail à faire par la suite. « Ce que je retiens, c’est qu’il y a eu beaucoup de thèmes et on a vu que, face à nos réalités, nous avons encore beaucoup de choses à faire. Nous devons améliorer nos pratiques dans nos structures sanitaires. Il y a beaucoup d’autres choses qu’on a eu à apprendre au cours de cette formation », a-t-il fait comprendre.

L’après formation

Une chose est d’être formée certes, mais une autre est de s’en servir. Là-dessus, les formateurs et les organisateurs n’ont cessé d’insister sur cette réalité. Les participants eux-aussi n’ont pas manqué de s’y engager. C’est pourquoi Jean Roy, le responsable du projet a tenu à les remercier pour leur active participation. « On est ouvert à vos suggestions et recommandations. À moyen et long termes, c’est de vous former comme formateurs », a-t-il laissé entendre.

Une bonne nouvelle que confirme Pascal Fafeh, Secrétaire Exécutif de la PSSP. Appréciant l’assiduité des participants pendant l’ESS cinq jours de travail, il a invité les impétrants, au retour dans les formations sanitaires, à faire un effort pour mettre en pratique les retombées de cette formation, et mettre en exécution leur plan d’amélioration de la qualité. De plus, cette formation ne va pas s’arrêter là. « Il y aura la formation des formateurs. Et c’est justement parmi vous, pour qu’on puisse avoir des équipes mixtes, constituées des Canadiens et des Béninois », a confirmé le Secrétaire Exécutif. Le représentant de la PSSP n’a pas manqué de remercier les formateurs pour la collaboration et la qualité de la formation, mais également les participants pour la volonté d’améliorer leurs pratiques. « Nous sommes toujours prêts à continuer dans la lancée avec ce projet, pour qu’on arrive à un état de changement total du secteur de la santé pour le bonheur des populations », a martelé Pascal Fafeh à l’endroit de l’équipe canadienne.

Faut-il le rappeler, les participants (médecins, infirmiers, sages-femmes) ont essentiellement été formés sur la prévention des infections ; l’antibioprophylaxie ; l’hépatite B ; les meilleures stratégies d’intervention pour réduire les infections chirurgicales ; la résistance aux antimicrobiens ; le professionnalisme et collaboration interprofessionnelle. Ces différentes thématiques ont été animées par des professionnels de la santé, venus du Canada. Il s’agit de Dr Jean Roy, Dre Marie-Hélène Chomienne, Muleka Ngenda, et Maud Mediell. À noter que les participants sont repartis avec des attestations de participation, heureux et engagés.

Arsène AZIZAHO




Cotonou accueille le 37e Congrès de la Société d’Anesthésie-Réanimation d’Afrique Francophone

Le 37e congrès de la société d’anesthésie-réanimation d’Afrique francophone (SARAF), coparrainés par les ministères de l’enseignement supérieur et de la santé s’est ouvert depuis hier au Bénin. L’événement qui rassemble des professionnels de la santé de plus de 20 pays d’Afrique et d’Europe a été officiellement lancé le mercredi 23 novembre 2022 au Palais des Congrès de Cotonou, par le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin. Ce même jour où le Conseil des ministres autorisait l’organisation de ce congrès de la SARAF à Cotonou, du 23 au 25 novembre 2022.

Plus de 600 professionnels de santé, en général les médecins, en particulier les anesthésistes-réanimateurs, les paramédicaux et autres acteurs du domaine sont attendus à ce congrès de la SARAF, le quatrième organisé au Bénin. À l’entame de la cérémonie d’ouverture, le Professeur Eugène Zoumenou, Président de la Société des médecins anesthésistes-réanimateurs du Bénin (SMARB) a formulé ses mots de bienvenue à l’endroit de tous les participants, des conférenciers, des congressistes, des maîtres et des experts venus aussi bien d’Afrique que d’ailleurs. Il n’a pas manqué de reconnaître le coup de génie du comité d’organisation et de tous ceux qui ont contribué à l’organisation de ce 37e congrès, sans oublier les deux ministères qui co-parrainent de cet auguste événement.

« Ce congrès de Cotonou se veut être mémorable », a clamé le Professeur Youssouf Coulibaly, Président de la SARAF. Au regard du riche programme concocté à cet effet, et comptant sur les participants, le président de la SARAF a invité les uns et les autres à participer activement aux échanges.  A noter qu’il sera question de conférences pour les médecins et les paramédicaux ; échange avec des experts ; symposiums ; ateliers ; communications libres ; atelier de secourisme grand public ; don de sang, etc.

L’engagement du gouvernement du Bénin

À son tour, le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin a, au nom du gouvernement du Bénin, souhaité à tous, la bienvenue à Cotonou, au pied de l’Amazone (Place des amazones). Un honneur, s’est-il réjoui. Selon le ministre Béninois, ce 37e congrès de la SARAF se tient à un moment important où le secteur de la santé des différents pays est en pleine immersion sur les leçons apprises de la gestion de la pandémie de la Covid-19, qui a mis à l’épreuve les systèmes de santé du monde entier. « S’il est vrai qu’aucun sous-secteur n’a été épargné, il est évident que la filière urgence anesthésie-réanimation a été particulièrement éplorée. C’est le lieu de remercier les collègues pour leur engagement, leur savoir-faire et le courage dont ils ont fait preuve u cours de ces durs moments. Nous sommes tous convaincus que rien n’était possible sans la contribution des autres spécialités, et nous avons tous retenus la grande importance de la gestion pluridisciplinaire des urgences sanitaires », a-t-il martelé.

Le moment des bilans, des projections, pour préparer les ressources humaines à faire face davantage à toutes les situations est venu à l’en croire. Il n’a point de doute que la SARAF saura dégager des pistes claires qui permettront l’atteinte des objectifs de développement durable. Pour sa part, le gouvernement de Patrice Talon depuis 2016, n’a cessé de mener des actions concrètes et tangibles pour la marche vers l’atteinte de ces ODD. Une marche qui prend en compte la revalorisation des ressources humaines (10 bourses offertes chaque année en anesthésie-réanimation et 20 pour les paramédicaux) ; la mise à disposition des infrastructures et des équipements de qualité ; la promotion d’une organisation résiliente de l’offre des soins ; la culture de la bonne gouvernance à tous les niveaux, retient-on de son discours.

Comme son prédécesseur, Benjamin Hounkpatin attend des propositions concrètes des conférences, tables rondes et symposiums, sur les thématiques qui impactent le secteur de la santé, notamment la surmortalité maternelle, les urgences pédiatriques, etc. Persuadé, que les échanges d’expériences seront très importants pour ce congrès, il se réjouit d’avance de l’apport de ces assises à l’ambition du savoir-faire en anesthésie-réanimation dans les différents pays d’Afrique francophone. C’est en souhaitant plein succès aux travaux que le ministre de la Santé a officiellement déclaré ouvert le 37e congrès de la SARAF au Bénin.

Il convient de noter qu’en guise de conférence inaugurale, il s’est entretenu avec les participants sur le thème : couverture sanitaire universelle en Afrique, mythe ou réalité ? ». Partant de l’état des lieux de son pays, il conclut que c’est déjà une réalité en cours au Bénin. « Pour les autres pays, il suffit de s’y engager et ce sera une réalité », a-t-il laissé entendre comme pour inviter chacun à répondre à la problématique tout en surpassant la limite d’un mythe. La cérémonie d’ouverture a pris fin avec une photo de famille et la visite des différents stands prévus dans le cadre de ce congrès.

Pour rappel, la SARAF a été créée en 1984 et regroupe tous les médecins anesthésistes-réanimateurs exerçants an Afrique francophone. Le congrès annuel est aujourd’hui le premier cadre de rencontre des spécialistes de l’anesthésie-réanimation des différents pays membres. L’un des pères fondateurs de la SARAF est le professeur Martin Chobli, Père de l’anesthésie-réanimation béninoise, Président d’honneur de ce 37e congrès.

Arsène AZIZAHO




Projet AGIR-Bénin: L’équipe du projet formée sur la protection de l’environnement et la gestion des ressources naturelles

Pour permettre à l’équipe du projet d’Appui à la Gouvernance et aux Initiatives Relais pour une éducation de qualité (AGIR-Bénin) de jouer pleinement sa partition dans l’accompagnement des élèves et des communautés des villages cibles pour le développement des écoles, l’ONG Aide et Action devenue Action Éducation a initié une formation de renforcement des capacités des membres de son personnel sur les notions de protection de l’environnement et de la gestion des ressources naturelles. Cette formation s’est déroulée en présentiel dans les locaux du projet AGIR Bénin à Allada le 21 novembre 2022.

L’objectif de cette formation, selon Justin AKPO, chef du projet AGIR-Bénin, est de renforcer les capacités techniques des membres de l’équipe opérationnelle du projet sur la protection de l’environnement et la gestion des ressources naturelles. À l’en croire, il est important que les équipes opératrices chargées de l’accompagnement des élèves et des membres de la communauté soient formées en amont sur les différentes thématiques en particulier celle de la protection de l’environnement et de la gestion des ressources naturelles.

Au nombre d’une dizaine, les participants, composés des animateurs et du personnel administratif du projet à cet atelier ont pris connaissance des fondements et défis actuels liés à la protection de l’environnement. Cette formation animée par Megan Valère SOSSOU, Consultant environnementaliste et Directeur Exécutif de l’ONG Save Our Planet a aussi permis aux participants de découvrir les différentes implications en matière de gestion des ressources naturelles et les écogestes pour contribuer à la protection de l’environnement et à la gestion des ressources naturelles au Bénin.

Plusieurs thématiques étaient au cœur des échanges. Il s’agit de l’utilisation rationnelle de la ressource en eau en quantité et en qualité, la gestion des produits de faune et de flore, l’utilisation abusive des produits chimiques dans l’agriculture et la gestion des déchets. Animaux, végétaux, sols, eaux, énergies, minéraux, toutes les composantes de l’environnement ont été passées en revue au cours de cette formation conduite avec une méthodologie assez simple et interactive.

Convaincus, les participants ont pris l’engagement d’œuvrer à une sensibilisation positive à travers l’éducation relative à l’environnement pour impacter les comportements des différentes communautés du département de l’Atlantique.

Pour madame ADIMI Samira, animatrice du projet AGIR-Bénin à So-Ava,« Je croyais avoir maîtrisé des notions assez suffisantes mais cette formation vient éclairer plus ma lanterne sur les points d’ombre. » Forte de ses nouveaux acquis, Samira s’engage à déconstruire les stéréotypes culturels qui continuent d’être un frein pour la protection de l’environnement et la gestion de ressources naturelles dans sa communauté.

Comme elle, Moise OKPE, animateur du projet AGIR-Bénin à Kpomassè, a aussi beaucoup appris. « Cette formation m’a permis de savoir plus par rapport à la protection de l’environnement et à la gestion des ressources naturelles ». À partir de cet instant, il s’engage à dupliquer ce qu’il a appris au niveau des communautés dans sa sphère d’intervention.

Rappelons que le projet AGIR-BENIN est initié par Action Éducation en consortium avec Plan International Bénin avec l’appui financier de la Coopération Suisse au Bénin. Ce projet a été initié afin d’accompagner le gouvernement béninois dans sa volonté d’améliorer la qualité de son système éducation.

Constance AGOSSA




Lutte contre les infections et maladies transmissibles au Bénin: La PSSP et l’université d’Ottawa forment plusieurs acteurs de la santé

Depuis ce lundi 21 novembre 2022, se déroule à l’hôtel KTA de Cotonou, la formation en soins de santé primaires axée sur les maladies transmissibles au Bénin et volet transversal en éthique clinique. Conjointement organisé par la Plateforme du secteur sanitaire privé du Bénin (PSSP) et les Affaires francophones de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, avec le soutien de la Fondation Mérieux de Lyon, cette formation des professionnels de la santé vise en général à améliorer les services de santé offerts aux populations Béninoises.

Trouver des solutions pratiques et concrètes pour minimiser les effets néfastes des maladies transmissibles au Bénin afin d’améliorer la santé de la population d’une part, et intégrer les meilleures pratiques  de soins centrés sur le patient à l’aide des équipes travaillant en collaboration interprofessionnelle en faisant preuve d’un grand professionnalisme, d’autre part, sont les objectifs phares de cette initiative qui permet de former depuis quatre ans des acteurs de la santé au Bénin.

Après deux éditions en présentiel en 2019 et trois éditions en ligne en 2021, cette première en présentiel post COVID se déroule du 21 au 25 novembre 2022 et réunis médecins, infirmiers, sages-femmes, aussi bien du privé que du public. Selon Pascal Fafeh, secrétaire exécutif de la faîtière des structures privées du secteur de la santé, la PSSP a mis en place un programme d’optimisation de la qualité qui consiste en une amélioration continue de la qualité des soins et services dans les formations sanitaires privées. Ceci s’inscrit dans la logique de l’implémentation de la convention de partenariat que la PSSP a signée en juillet 2017 avec le ministère de la santé pour amener les acteurs du secteur privé à observer les bonnes pratiques en matière de soin.

« C’est dans le cadre de ce programme que cette formation est initiée pour amener les acteurs des secteur privé et public à avoir les meilleures pratiques, à améliorer les pratiques en matière de service de soins, notamment en ce qui concerne la maîtrise des infections dans les établissements de soins au Bénin », a martelé le Secrétaire Exécutif de la PSSP. Il laisse comprendre, avant de finir, que le partenariat entre la PSSP et l’Université d’Ottawa est bien solide et fructueux et augure des lendemains encore meilleurs en matière du renforcement de la qualité dans les pratique de soins.   

Quant au contenu de cette formation qui dure cinq jours, il sera question de : prévention des infections ; antibioprophylaxie ; hépatite B ; meilleures stratégies d’intervention pour réduire les infections chirurgicales ; résistance aux antimicrobiens ; professionnalisme et collaboration interprofessionnelle, renseigne Dr Jean Roy, médecin généraliste à Ottawa et responsable du projet. A l’en croire, il y aura pour chaque formation, une heure de discussion et d’échange, où on essaye d’établir les meilleures façons de procéder ici au Bénin, tenant compte des milieux, respectant les cultures et les façons de faire.

« De ces formations purement pratiques, on veut que des gens apprennent des choses et qu’ils iront changer dans leurs milieux, acquitter de nouvelles connaissances acquises », a-t-il souhaité. Cela lui tient vraiment à cœur. C’est pourquoi il a tenu remercier la PSSP et les affaires francophones de l’université d’Ottawa (Capitale du Canada), ainsi que la fondation Mérieux en France (Lyon) qui finance ce projet.

Premier jour, un satisfécit

« Prévention et contrôle des infections, et sécurité des patients ». C’est le thème du premier jour de ladite formation, animé par Muleka Ngenda, Infirmière clinicienne, spécialisée en prévention et contrôle des infections. Selon ses clarifications, quand on parle de prévention et de contrôle des infections, c’est qu’on a des mesures préventives qu’on peut mettre en place pour prévenir l’arrivée ou la survenue d’une maladie. « Mais une fois que la maladie est déjà arrivée, on peut avoir d’autres mesures supplémentaires pour contrôler cette maladie. Les infections liées aux soins de santé, c’est des incidents qui sont évitables », a martelé la formatrice. A travers sa communication parfaitement animée, les participants ont retenu l’essentiel. C’est du moins ce qu’il ressort de leur avis. « La prévention, le contrôle des infections et la sécurité des patients sont une affaire de tous, aussi bien des patients que des soignants.

En ce qui nous concerne, la responsabilité est accrue, car nous devons évaluer les risques afin de mener des actions pour prévenir les infections dans le milieu hospitalier. C’est le résumé succinct de ce qu’a retenu  Kévin Amoussou, médecin et participant. Si pour ce dernier, la facilitatrice leur a apporté l’information de la manière la plus claire possible, Renaude Noucle, infirmière diplômée d’Etat a beaucoup apprécié la manière dont les travaux de groupe se sont déroulés. « Il nous a permis de rappeler à chaque prestataire de soins, certaines pratiques, peut-être délaissées, dont le but est de protéger aussi bien le patient que le prestataire de soins contre certaines infections », a-t-elle retenue. Il s’en est suivi une mise à jour sur l’hépatite virale B, animée par Dr Marie-Hélène Chomienne.

Les attentes du PSSP

« Les attentes, c’est qu’à la sortie, tous les participants maitrisent les modules abordés tout au long des cinq jours de formation ; cernent les méandres des infections pour mieux y faire face sur le terrain », a notifié Pascal Fafeh, Secrétaire Exécutif de la PSSP. Ensuite, ils mettront en place un plan d’amélioration de la qualité des soins dans leurs établissement d’intervention. Il s’agit d’un « plan que chaque participant va élaborer pour sa clinique, et qu’il va mettre en œuvre au niveau de son service », a précisé Pascal Fafeh. Un suivi continu sera fait par l’équipe de la PSSP appuyée par ses partenaires du Canada pour l’obtention des résultats escomptés.

A la fin de cette formation, les participants seront soumis à une évaluation des connaissances en matière de maitrise des infections de la qualité des plans d’action. Des attestations seront délivrées aux participants qui auront passé le cap.

Faut-il le rappeler, la Plateforme du secteur sanitaire privé du Bénin est une structure faitière qui regroupe les acteurs du secteur privé de la santé au Bénin, c’est-à-dire des associations professionnelles du privé qui sont dans le secteur de la santé. Elle travaille à fédérer tous les acteurs du secteur privé de la santé sous un organisme de coordination et d’œuvrer à les amener à une meilleure pratique en terme de respect de la réglementation, respect des normes et des pratiques que le ministère de la santé a défini pour le secteur de la santé au Bénin.

Arsène AZIZAHO




Vaccination contre la COVID-19 : UNICEF Benin prime les meilleures productions, projets et challengers

Alors que le taux de vaccination peine à s’élever au Bénin, les actions ne cessent de se multiplier pour une meilleure couverture de vaccination. C’est ainsi que des concours médias, des appels à projets et des challenges ont été initiés par l’UNICEF en partenariat avec l’UNFPA, l’INSIDE, l’OMS et le gouvernement du Bénin avec le soutien de l’ambassade de France, afin d’inciter et de mobiliser la population, à se faire vacciner. À l’apothéose de la remise des prix le vendredi 18 novembre 2022 au siège de l’UNICEF à Cotonou, les lauréats sont repartis avec plus de quatre millions de Fcfa.

À ce jour, le Bénin est à environ 30 % de couverture vaccinale (au lieu d’une prévision de 60, voire 70 %), un des plus hauts de la sous-région certes. Mais il est resté stable depuis un bon moment en raison de la déformation au sujet de la vaccination. Une situation qui préoccupe plus d’un et qui urge d’être résolue pour le bien-être de la population béninoise. « Le besoin d’une redynamisation de la stratégie de mobilisation communautaire s’est donc imposé », a souligné le représentant de la représentante résidente de l’UNICEF au Bénin, dans son discours. C’est à la suite de ce besoin que l’UNICEF avec l’accompagnement de ses partenaires, grâce aux financements du gouvernement français, a jugé important de mettre les médias et les jeunes au cœur de cette stratégie de mobilisation pour la vaccination. Ainsi, plusieurs actions ont été menées, dont la formation de plus de 200 jeunes de U-Reporter et 100 journalistes dans tous les départements du Bénin sur l’importance de la vaccination et les techniques de vérification de l’information afin de partager des informations fiables pour encourager le public à se faire vacciner. Ce rendez-vous est donc venu reconnaître et célébrer les lauréats et les différentes initiatives, notamment le concours des meilleures productions médiatiques sur la vaccination contre la COVID-19, le concours vaccinons-nous et celui, embarquons-nous pour la vaccination. Des concours qui visent à encourager le public à se faire vacciner et à lutter contre la désinformation.

Une cagnotte de plus de 4 millions Fcfa pour les lauréats

À l’issue de ces concours, 58 projets ont été reçus et 254 participants pour les concours. De sept projets retenus, trois équipes sont sorties gagnantes. Il s’agit des projets : « Vacciner et protéger », le premier qui repart avec 1.500.000 Fcfa; « Tous vaccinés, tous rassurés », deuxième avec 1.000.000 Fcfa ; et « Abawhè », troisième avec 750.000 Fcfa. Quant au concours médiatique, 27 productions ont été reçues, dont 18 radios, 8 presses écrites et 1 télévision. À l’arrivée, Patrice Sokégbé, du quotidien Fraternité est sorti lauréat de la presse écrite et repart avec 500.000 Fcfa. Dans la catégorie, radio, Serge Fanou, de la radio rurale locale de Banikoara occupe la première place et empoche aussi 500.000 Fcfa. Un prix spécial genre a été attribué à Amélie Zonmadin, la candidature féminine ayant recueilli la meilleure note, toute catégorie confondue. La journaliste de la radio Tado d’Abomey-Calavi est repartie avec 200.000 Fcfa. Quant au challenge Embarquons-nous pour la vaccination, huit lauréats ont été primés avec des gadgets. Le premier a fait vacciner 44 personnes. Le reste comptabilise 70 personnes vaccinées.

Les officiels Concours Covid-19 Unicef Benin

Notons que tous les lauréats ont également reçu des certificats de mérite. Leurs joies étaient énormes, et ils n’ont pas manqué de remercier l’UNICEF pour l’initiative. Ils s’engagent à continuer sur la même lancée pour que l’objectif soit atteint, même s’ils reconnaissent que le travail de terrain n’est pas une sinécure.

Une initiative salutaire

Cette initiative de l’UNICEF vient donc à point nommé renforcer la volonté du gouvernement et des nations unies de protéger les populations contre les effets dévastateurs de cette pandémie qu’est la COVID-19. Pour Camille Baumann, représentante de l’ambassade de France, « au cœur de ce projet, se trouve la volonté de permettre à chacun d’avoir accès à une information fiable et de qualité sur la vaccination et sur la santé ». C’est pourquoi l’ambassade de France n’a ménagé aucun effort pour l’appuyer. Un effort que salue d’ailleurs Conrad Deguenon. Le représentant de l’Agence nationale des soins de santé primaires (ANSSP) remercie l’ambassade de France pour l’accompagnement, de même l’UNICEF pour sa disponibilité et son engagement, sans oublier tous les autres partenaires techniques qui de par leur nature constante les aident à améliorer la lutte contre la pandémie.

Un certificat de reconnaissance a été décerné par ailleurs, à cinq membres du comité d’organisation du Camp national Adjarra 2022 qui a réuni 148 jeunes autour du thème « La déconstruction des rumeurs sur la vaccination contre la COVID-19 ». La désinformation détourne l’information, dixit Josias Koularambaye. C’est pourquoi il a lancé cet appel fort à la fin de la cérémonie : « La Covid-19 n’est pas finie. Continuons la vaccination ; la sensibilisation afin de faire de ceux qui sont vaccinés des sensibilisateurs ».

Arsène AZIZAHO




ECLOSIO recrute 15 jeunes pour une formation en agroécologie au Bénin

Eclosio recrute 15 jeunes pour suivre un parcours d’acquisition de connaissances en agroécologie. Une opportunité à saisir pour avoir les capacités de compétir sur le marché de l’emploie et dans le développement de vos initiatives entrepreneuriales.

Le projet de Promotion de la transition agroécologique dans la filière anacarde mis en œuvre par Eclosio et financé par Enabel dans le cadre du programme DEFIA (Développement de l’Entreprenariat dans les Filières Agricoles), développe des activités orientées vers les producteurs d’anacarde et les jeunes diplômés du Lycée Technique Agricole de Natitingou. Il vient renforcer les actions du projet PROFI-Anacarde avec un focus sur la promotion des pratiques agroécologiques dans les vergers d’anacardiers de 5 communes des départements de l’Atacora (Natitingou, Péhunco, Kouandé) et de la Donga (Djougou, Bassila).Dans le cadre de ce projet, Eclosio collabore étroitement avec l’Union Régionale des Coopératives des Producteurs d’Anacarde de l’Atacora-Donga (URCPA-AD)

Vous êtes un jeune (homme ou femme) diplômé du secteur agricole; vous avez entre 18 et 28 ans; vous avez suivi votre formation technique et professionnelle en Production Végétale (PV) ou Production Animale (PA) au Lycée Technique Agricole de Natitingou; vous défendez une alimentation saine des populations, et la protection de l’environnement.

Eclosio et Enabel vous offrent cette opportunité de suivre un parcours d’acquisition de connaissances afin de disposer des compétences avérées et de qualité en agroécologie. Cette opportunité de formation va vous permettre d’être compétitif non seulement sur le marché de l’emploi (prestataires des projets/programmes, techniciens en agriculture durable, etc.) mais aussi dans le développement de vos initiatives entrepreneuriales. Les capacités des jeunes diplômés sélectionnés seront renforcées sur les thématiques suivantes : les changements climatiques, les principes de l’agroécologie, les pratiques agroécologiques, les systèmes alimentaires durables, le marché des produits agroécologiques, méthodes participatives d’accompagnement de la transition agroécologique, coaching, Etc….

Les candidatures sont attendues avant le 15 Décembre 2022 en suivant ce lien https://urlz.fr/jwqt

Avant de remplir le formulaire en ligne, assurez-vous que vous disposez des documents suivants :

·        Une photo claire de vous

·        Une attestation de résidence en format pdf ou jpg

·        Votre attestation de fin d’étude en format pdf ou jpg

·        Votre CV actualisé en format pdf




Dans les coulisses du « bizi », la prostitution digitalisée au Bénin

Le « bizi », dérivé de « bizness » est l’appellation d’une activité qui prend de l’ampleur ces dernières années au Bénin. Il s’agit d’une nouvelle forme de prostitution qui se démarque du travail de s3xe traditionnel par le mode opératoire des « bizi-girls » ou des « géreuses de bizi » comme elles se font appeler. Diversement apprécié au sein de la société, le « bizi » est devenu quand même une activité génératrice de revenu au profit des acteurs directs, de leur entourage et de certaines entreprises. 

Mireille est une jeune femme,  la trentaine environ. « Gereuse de bizi » depuis bientôt deux ans, nous l’avons rencontrée dans un forum WhatsApp exclusivement dédié à l’activité de « bizi ». Pour accéder à ce forum, nous avons été soumis à un processus qui est commun à tous les forums que nous avons intégrés dans le cadre de cette enquête. Après avoir pris contact avec l’administratrice principale, nous avons reçu les conditions d’adhésion qui tournaient autour d’un versement de 2100 FCFA comme frais d’inscription, présentation avec photo complète et engagement à respecter rigoureusement le règlement intérieur du groupe, dans lequel il est clairement inscrit : “l’inscription au club nécessite un degré de responsabilité. Si vous n’êtes pas majeur, abstenez-vous”. Le règlement demande également à tout membre du forum de s’abstenir de réclamer des photos des “bizi-girls” de façon tous azimuts et exagérée. C’est après avoir satisfait à ces exigences que notre numéro téléphone a été ajouté au forum. Au niveau du règlement intérieur, il y a un point qui n’est pas passé inaperçu, il était mis en exergue. Ce point indique que “tout nouveau membre du forum a droit à un plan (rencontre) gratuit avec la bizi girl de son choix”. L’objectif serait de faciliter son intégration et lui souhaiter la « bienvenue ».

Mireille réside à Porto-Novo, à plus de 40 kilomètres de Cotonou, la capitale économique du Bénin. Une situation géographique qui parfois lui fait perdre des clients. « Certains te contactent depuis Cotonou ou Calavi. Dans ces cas, le coût de la prestation monte, parce qu’il faut y ajouter les frais de transport. Ce que beaucoup n’arrivent pas à supporter ».

Néanmoins, Mireille ne se plaint pas. Elle rencontre  en moyenne  deux clients par semaine. Sa recette varie selon plusieurs facteurs, mais ce qui est sûr, le montant le plus bas que peuvent générer ses prestations pour deux clients est de 10 mille francs CFA. Interrogée sur le coût d’une prestation à effectuer à Cotonou, elle n’a pas hésité à dire 12 mille francs CFA. En détail, elle explique que 2 000 francs CFA sont réservés pour le transport et les 10 mille francs CFA pour le « service rendu ».

Des éléments de facturation…

Tout dépend, en effet, des exigences du client. En général, les « bizi girls » fixent le coût de leur prestation en fonction du nombre de coups et des pratiques sexuelles souhaitées par le client. La facture est généralement salée quand il s’agit de faire une nuit entière. Dans ce cas, la prestation peut coûter jusqu’à 60 mille francs, a confié Mireille, qui avoue que c’est l’option la plus rentable.

Si le montant est discuté et arrêté avant l’arrivée de la « bizi girls », il peut aussi changer pendant la prestation. En clair, les clauses du « contrat » peuvent être révisées selon les circonstances (le canal de prise de contact, le lieu de la rencontre et les pratiques s3exuels exigées par le client). Il faut également noter que la facturation peut aussi varier d’une « bizi girl » à une autre.

Pendant que Mireille vivant à Porto-Novo facture  12 mille francs CFA pour une prestation à Cotonou, Nadège Z. qui habite dans un arrondissement populaire de Cotonou, fixe son prix à 15 mille francs CFA. De taille courte et de teint clair, Nadège paraît plus ouverte à la négociation que sa collègue Mireille qui reste campée sur sa position. 

Lors des négociations avec le client, Mireille s’oppose à toute demande d’envoi de photos. Par contre, Nadège ne trouve pas d’objection à cette demande. Pour elle, c’est une méthode pour mettre en confiance le client et monter les enchères.

La recherche de clients…

Tout part généralement des réseaux sociaux, notamment Facebook, mais la suite se gère plus facilement via WhatsApp. Dès les premiers échanges sur Facebook, Tik Tok ou encore Tinder, vous recevez un contact Whatsapp qui vous demande de venir en inbox pour plus de détails. Ici, il n’y a pas de temps à perdre pour des discussions inutiles. C’est du bizness et  le temps, c’est de l’argent.

Comme nous l’avions signifié un peu plus haut, le « bizi » se démarque de la prostitution classique par le mode opératoire qui n’est rien d’autre que la recherche de clients en ligne. On peut penser que le choix de l’internet fait par les « bizi girls », se justifie par la facilité et la rapidité d’atteindre un nombre élevé de potentiels clients, en un temps record. Mais derrière, se cache une autre raison.

Selon Émile Comlan Badevou, économiste et docteur en sociologie, « les réseaux sociaux offrent plus d’anonymat et de discrétion, donc sont moins stigmatisants. Étant une pratique hors norme, les acteurs se cachent pour la pratiquer afin de ne pas s’exposer aux critiques de la communauté. Or, la rue ou les espaces publics n’offrent pas cette discrétion que la prostitution en ligne offre ».

Les « géreuses de bizi » ne sont pas les seules qui échappent aux regards du public grâce aux nouvelles technologies . « Les clients aussi recherchent cette discrétion ; ce qui fait que la prostitution en ligne se développe. Les groupes WhatsApp de sexe sont créés à cet effet. Il  suffira de les intégrer », a confié le sociologue.

Le fonctionnement des groupes de « bizi » sur WhatsApp

Sur les réseaux sociaux, les groupes de « bizi » sont à peine voilés. Les annonces d’adhésion sont publiées à tout bout de champ et abondamment sur la toile. Les créateurs sont appelés « managers » et dictent les règles à suivre. La condition sine qua non, commune à tous les groupes, ce sont les frais d’adhésion. Sur une dizaine de groupes expérimentés, on a constaté que les frais d’adhésion sont fixés à 2100 francs CFA par groupe. Les frais sont à verser via un numéro Mobile money que l’interlocuteur derrière le clavier communique. C’est du ni vu, ni connu. Les annonces d’adhésion se présentent généralement comme indiqué sur les images ci-dessous.

Dès que vous payez les frais d’adhésion, vous êtes automatiquement ajouté dans le groupe et vous recevez un message qui vous indique la suite de la procédure. Irmine, 24 ans, administre un groupe de « bizi ». Ancienne « bizi girl », elle a déposé les armes pour « encadrer et coacher les plus jeunes dans l’activité ». Elle confie que dans son groupe, chaque nouvel adhérent a droit à une prestation gratuite. « L’objectif, c’est de faciliter son intégration et montrer que nous faisons du sérieux », a-t-elle affirmé. 

Une fois dans le groupe, les potentiels clients ont la possibilité d’aborder directement en inbox les filles. Celles-ci peuvent également faire le premier pas. C’est d’ailleurs la méthode la plus courante. Pour convaincre le client, tous les moyens sont bons, notamment le partage de photos et de vidéos de performances précédemment réalisées. Ce qui n’est pas le cas dans le cadre de la prostitution de rue. « À partir de quelques séquences de vidéos, les clients ont un avant-goût de la prestation de la travailleuse du sexe qu’ils sont amenés à choisir parmi tant d’autres. La prostitution de la rue n’offre pas cette possibilité aux clients, d’où la préférence pour la prostitution en ligne  », a expliqué Dr Émile Comlan Badevou.

Jérôme vient de décrocher son diplôme de licence dans une université privée de la place, client fidèle de plusieurs « bizi girl ». Il avoue être très investi en tant que client dans cette activité. Pour lui, c’est plus facile de contacter une “fille prostituée” en ligne que d’aller se pointer au Stade de l’Amitié, à Joncquet, à Gbégamey ou à Zongo à la recherche de filles de joie. « Jusque-là, tout s’est toujours bien passé. C’est du business. Chacun joue sa partition et à la fin, tout le monde est content », a-t-il confié avec sourire.

Dos au mur, le bizi comme alternative

Les raisons qui justifient la présence des “bizi girls” dans cette activité sont multiples et diverses, mais celle qui revient très souvent et semble même commune à toutes les bizi girls, c’est la précarité. Selon Nadège Z. et Mireille, cette activité leur permet d’échapper à la précarité et de joindre les deux bouts au quotidien. “J’ai tout essayé. Ce n’est pas de gaieté de cœur que je suis dans le bizi, Livrée à moi-même et sans un travail digne, j’ai opté pour le bizi qui me nourrit désormais”, a confié la première. Elle avoue par la suite qu’elle exerce cette activité grâce à l’influence de ses amies qui y étaient déjà. Les sorties en boîte de nuit entre copines et les “chill party” ont participé à sa prise de décision. Pour ces deux bizi girls, le bizi est une transition vers une activité commerciale. C’est d’ailleurs l’objectif qu’elles s’étaient fixées au début. Elles ne comptent donc pas y demeurer toute leur vie, même si, pour le moment, elles sont encore loin du but. Mireille pense qu’il lui faudra encore un peu plus de temps pour lancer son commerce de friperie qui devait la “sauver des griffes” de la prostitution en ligne. Elle se contente pour le moment de satisfaire ses besoins vitaux. Elle n’a pas encore assez de réserves pour réaliser son projet.

Les bizi girls sont conscientes des conséquences néfastes et du danger qu’elles courent dans ce métier. Elles tentent de se protéger comme elles peuvent. Sur le plan sanitaire, elles sont vulnérables face aux  maladies sexuellement transmissibles (IST/MST). Pour être à l’abri de ce danger, “certaines bizi girls se soumettent rigoureusement à des contrôles sanitaires périodiques”, a confié une source (responsable d’un groupe de bizi).

Selon Silvio Zohoungbogbo, spécialiste en épidémiologie et santé publique, les acteurs impliqués dans cette activité de bizi s’exposent de façon permanente aux IST. “Il y a la gonococcie, la chlamydiose qui est une infection très dangereuse, mais très peu connue de la population”, a-t-il indiqué.

Le spécialiste en santé publique évoque l’ignorance des bizi girls qui ne s’offrent pas des soins adéquats. “Ces IST sont généralement causées par des rapports sexuels non protégés avec des partenaires à risque. Nos sœurs qui s’adonnent au bizi sont exposées à beaucoup de maladies. Elles n’ont pas souvent la présence d’esprit de consulter des professionnels de la santé qui s’y connaissent pour un diagnostic complet et un traitement adéquat. Elles font ce qu’on appelle un traitement probabiliste et souvent les gènes responsables de ces IST au lieu d’être tué, sont renforcés”, a-t-il ajouté.

Sur un autre plan, les bizi girls sont exposées à des actes de violences et d’insécurité. Elles peuvent subir des violences par leurs clients ou encore constituées des proies à des crimes rituels.

“Spirituellement et moralement, le bizi a également des inconvénients”, ont laissé entendre certains responsables religieux et sages que nous avons abordés sur le sujet. Mais, ces derniers se sont montrés très réticents et n’ont pas souhaité répondre à nos questions. 

Impacts socio-économiques

Le bizi est une activité informelle et indigne aux yeux du commun des Béninois, mais visiblement organisée. C’est du moins ce qu’on peut retenir des propos d’un manager « bizi ». « C’est un travail que nous prenons au sérieux, puisque ça nous permet de survivre », a-t-il confié.

Il est vrai que les retombées financières dépendent de plusieurs facteurs, mais ce qui est tangible, c’est que le « bizi » donne des moyens de subsistance aux différents acteurs. Selon Brythanie, l’une des bizi-girls les plus connues à Cotonou, le gain dépend de la clientèle. Dans une émission diffusée sur la chaîne TVC, elle a publiquement indiqué qu’elle a déjà gagné en une séance de « bizi » la somme de 5 millions de francs CFA.

La prostitution en ligne, à l’instar de la prostitution de la rue, n’impacte pas que les « bizi girls ». Elle procure également « des moyens de survie, à d’autres personnes et secteurs d’activités connexes (parents, amis, propriétaires des maisons de passe, proxénètes, hôteliers, commerçants, salons de coiffure et d’esthétiques, établissements financiers, etc.) », a indiqué Émile Comlan Badevou, auteur d’une thèse sur la prostitution. « Ce faisant, elle soutient les économies locales, morales et marchandes », a-t-il ajouté.

Sur le plan purement social, le sociologue affirme que “la prostitution assure aux hommes qui y ont recours des fonctions d’écoute, de confidence, conseillère conjugale, thérapeutiques, de préservation des couples pour les mariés, de refuge, de survie pour certains, assistance sexuelle aux personnes handicapées, source potentielle de renseignements pour les agents de la sécurité publique, contribue au maintien de l’ordre social.”

Une activité fortement dénoncée, mais…

Sur la plupart des avis reçus sur le bizi, il ressort clairement que c’est une activité qui ne fait pas l’unanimité au sein de l’opinion. “C’est salissant pour la gent féminine. Elles ont refusé de fournir le moindre effort intellectuel ou physique pour choisir la voie de la facilité. Elles ont choisi de vendre leur corps pour de l’argent, ce n’est pas bien pour l’éducation que nous avons reçue”, s’insurge Roland Djossou, web activiste. Il est appuyé par Habib Ahandessi, activiste politique et leader d’opinion, qui estime qu’il faut fortement dénoncer le phénomène pour ramener les bizi-girls à une vie « normale ». « Il faut dénoncer par tous les moyens », a-t-il martelé. “Les hommes aussi doivent comprendre qu’ils courent beaucoup de risques en côtoyant ces filles (bizi girls)”, a-t-il ajouté. D’un autre côté, “des clients aussi ont intérêt à se méfier des bizi-girls qui développent toutes sortes de vices, notamment le vol”, a confié un agent de la sécurité publique.

Le bizi est dénoncé et contesté, mais légalement, il n’y a pas de dispositif pour conforter l’indignation de la société. A la Brigade des mœurs, unité de police chargée de gérer ces genres de situation, les actions sont limitées à cause de l’absence d’une loi interdisant la prostitution. “Le problème au Bénin, c’est que la prostitution n’est pas interdite. C’est ça le vrai souci que nous avons avec ce qui se passe”, a confié une source proche de la Brigade.

Pour tenter de limiter les dégâts, la Brigade des mœurs s’investit dans la sensibilisation et la répression contre les proxénètes. Précisément, dans le cas de bizi, la Brigade a dans son viseur, les “managers, responsables de groupe bizi et ceux qui jouent les intermédiaires entre bizi-girls et clients”. “Celui ou celle qui met en contact, c’est moyennant quelque chose. Si on prend ces gens-là, on va sévir. C’est sur ceux-là qu’on peut taper pour couper la chaîne. Si un administrateur de groupe WhatsApp joue ce rôle-là, on va le coffrer », a insisté le premier responsable de la Brigade des mœurs.

Le vide juridique qui profite aux travailleurs de s3xe en général, avait été déjà relevé à plusieurs reprises. Le sujet a été remis sur le tapis lorsque le préfet de Cotonou, Alain Orounla, a enclenché une lutte contre le phénomène. Le juriste Bob Yaovi Liassidji, lui avait rappelé que “la prostitution n’est pas un délit. Aucune autorité, soit-elle un préfet de département, ne peut procéder à l’interpellation ou à l’arrestation aux fins de présenter au procureur de la République des personnes qui s’y adonnent”, avait-il expliqué.

En attendant donc ce dispositif légal qui viendra renforcer les actions des structures compétentes de répression, le bizi continue son chemin avec son lot de conséquences.

Cet article a été rédigé dans le cadre d’un programme de formation de l’association Ekôlab. Retrouvez Ekôlab sur Twitter, Facebook et LinkedIn.

Cochimau HOUNGBADJI




Le Maroc à l’initiative d’un débat fructueux sur la réduction des risques sanitaires

Mercredi 16 novembre 2022. Ouverture officielle au Fairmont Royal Palm de Marrakech, de la première conférence africaine sur les risques en santé. L’événement qui a été mis sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu l’assiste, réunit en conclave un parterre d’acteurs scientifiques, experts en politique, décideurs et de spécialistes de la protection sociale. Ils sont venus de cinquante-sept pays de par le monde pour trois jours d’échange prometteur.

Cérémonie d’ouverture officielle

Cet événement d’envergure internationale vise à créer une plateforme africaine d’échange enrichissant dans le domaine de la santé publique et de la prévention des risques. Pour y arriver, il sera question de se baser sur l’expérience des différents pays et des points de vue des experts nationaux et internationaux, afin de partager l’expérience et les compétences marocaines. Toute chose qui permettra de déterminer les meilleures pratiques au niveau de la gouvernance et de faire face aux défis budgétaires et de durabilité financière dans le secteur de la santé.

L’organisation de cette conférence dirigée par le ministère de la Santé et de la Protection Sociale du Maroc en partenariat avec l’Association Marocaine de Médecine addictive et Pathologies Associées (MAPA) s’inscrit dans l’optique d’anticiper des crises et de gérer des risques. C’est en effet dans le cadre de la dynamique du système de santé mondiale et du besoin croissant de le réformer suite à l’impact de la pandémie COVID-19 que cette initiative marocaine s’ouvre aux acteurs de la santé et la protection sociale comme un creuset de réflexion et d’action.

La sécurité sanitaire réfère aujourd’hui à l’ensemble des dangers et des risques pour la santé qui échappent au contrôle des individus et relèvent donc de la responsabilité des pouvoirs publics.

Pr Khalid Ait Taleb, Ministre de la Santé et de la Protection Sociale du Maroc

Selon le Pr Khalid Ait Taleb, ministre de la Santé et de la Protection Sociale du Maroc, la sécurité sanitaire réfère aujourd’hui à l’ensemble des dangers et des risques pour la santé qui échappent au contrôle des individus et relèvent donc de la responsabilité des pouvoirs publics. Une déclaration partagée par le Secrétaire Général Adjoint et Haut Représentant de l’Alliance des Civilisations des Nations Unies, M. Miguel Ángel Moratinos présent à l’ouverture.

Dr. Imane Kendili est la Présidente de l’Association Marocaine de Médecine Addictive et Pathologies Associées. À l’en croire, cette rencontre se justifie par le fait que la santé prend de nouveaux sillons et les réalités du terrain invitent à repenser les politiques de santé publique de demain.

La santé prend de nouveaux sillons et les réalités du terrain invitent à repenser les politiques de santé publique de demain.

Dr. Imane Kendili, Présidente de l’Association Marocaine de Médecine Addictive et Pathologies Associées

Cette conférence Internationale vient à point nommé dira Pr Morgan CHETTY tout en précisant qu’elle devrait adresser outre des défis ce d’ordre épidémiologique liés au contrôle des déterminants sociaux de la santé.

Les participants mobilisés comme jamais de divers horizons, souhaitent tirer des recommandations pertinentes basées sur l’adoption des politiques et des stratégies de réduction des risques sanitaires à travers l’amélioration des systèmes de prévention, le changement des modes de consommation et la promotion d’un mode de vie sain.

Il convient de noter que suite aux recommandations du système de santé international 2015 (RSI 2005) instaurées par l’Organisation Mondiale de la Santé, le ministère de la Santé et de la Protection Sociale du Maroc a mis en place depuis 2015 des plans de riposte contre les cas d’urgence sanitaire potentiels au niveau international.

La visite des stands

Il appelle donc les différents pays à préparer des stratégies de riposte incluant les plans de communication et de mobilisation sociale afin de sensibiliser les citoyens sur des risques sanitaires et les informer des mesures prises par les autorités sanitaires pour contenir les risques et prévenir son impact.

Aussi, le Maroc a-t-il entamé l’adoption des stratégies et des projets concernant la refonte de son système de santé afin d’assurer une mise en place efficace du chantier Royal portant sur la généralisation de la protection sociale.

Rappelons pour finir que la visite des stands qui a suivi la cérémonie d’ouverture officielle a permis de découvrir les efforts qui sont déployés pour le développement du système sanitaire par des laboratoires, des start-ups et des entreprises. Elle vient à juste titre confirmer la nécessité d’anticiper les risques sanitaires en renforçant la recherche scientifique et en considérant leurs impacts sociaux.

Megan Valère SOSSOU