L’ONUSIDA appelle à confier le leadership aux communautés pour mettre fin au sida d’ici 2030

Dans un contexte où des informations controversées sur de présumées contaminations au VIH/SIDA secouent la toile béninoise, l’ONUSIDA a dévoilé son dernier rapport sur l’état des lieux de la maladie, offrant ainsi un grand aperçu sur la situation actuelle. Les statistiques de l’édition 2022 révèlent à la fois des progrès encourageants et des défis persistants dans la lutte contre cette pandémie dévastatrice. Avec 39 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde, les données mettent en lumière l’urgence continue de l’action mondiale.

Mais, cette année l’ONUSIDA lance un appel passionné aux gouvernements du monde entier pour confier le leadership à des communautés engagées dans la lutte contre le VIH. Un rapport récemment publié par l’organisation, intitulé « Confier le leadership aux communautés », met en lumière le rôle crucial joué par ces groupes, tout en soulignant les défis auxquels ils sont confrontés en raison du sous-financement et des obstacles entravant leurs efforts.

Selon ce rapport, le sida ne pourra être éradiqué en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030 que si les communautés en première ligne reçoivent un soutien complet des gouvernements et des donateurs. Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA, a souligné l’importance de reconnaître les communautés comme des leaders plutôt que comme des problèmes à gérer. « Les communautés ne se tiennent pas en travers du chemin, elles éclairent la voie qui mène à la fin du sida », a-t-elle déclaré.

Le rapport, présenté lors d’un événement à Londres organisé par l’organisation de la société civile STOPAIDS, met en évidence le rôle moteur des communautés dans le progrès de la lutte contre le VIH. Des campagnes menées par ces communautés ont contribué à élargir l’accès aux médicaments génériques contre le VIH et à réduire considérablement le coût du traitement. Des exemples au Nigeria montrent comment les programmes dirigés par des organisations communautaires ont augmenté de 64 % l’accès au traitement anti-VIH.

Le rapport met également en lumière des initiatives novatrices des communautés, telles qu’un projet en Namibie utilisant des vélos électriques pour fournir des médicaments anti-VIH aux jeunes et des applications sur smartphone en Chine pour encourager l’autodépistage du VIH.

Pourtant, malgré ces réussites, les communautés font face à des obstacles majeurs, tels que le sous-financement et les attaques dans certains endroits. Robbie Lawlor, cofondateur d’Access to Medicines Ireland, souligne le besoin urgent de soutien financier : « On attend de nous que nous déplacions des montagnes sans soutien financier. L’heure est venue de nous confier le leadership. »

Le rapport appelle à placer le rôle de leader des communautés au cœur de tous les plans anti-VIH, à financer pleinement et durablement ce rôle, et à éliminer les obstacles entravant leur capacité à agir. À l’heure actuelle, les communautés sont à la pointe de l’innovation et jouent un rôle crucial dans la riposte au sida. Il est temps de reconnaître et de soutenir pleinement leur leadership pour mettre fin au sida d’ici 2030.

Rappelons que des explications sur ce rapport ont été données aux Hommes des médias du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement.

Megan Valère SOSSOU




Grand-Popo et Athiémè : Une Caravane pour la justice climatique et l’intégration de l’Adaptation Basée sur l’Écosystème dans les Plans de Développement Communaux

Le 14 et 15 novembre 2023, les villes de Grand-Popo et Athiémè ont accueilli une initiative majeure visant à sensibiliser et plaider en faveur de l’intégration de l’Adaptation basée sur l’Écosystème (AbE) dans les Plans de Développement Communaux (PDC). Organisée dans le cadre du projet BENKADI, cette caravane de sensibilisation a été coordonnée et animée par l’ONG JVE BENIN, mandatée par le Projet BENKADI.

L’objectif de cette caravane était de donner une voix aux communautés locales, mobiliser les acteurs locaux et sensibiliser sur l’importance cruciale d’intégrer l’AbE dans les PDC, renforçant ainsi la résilience face aux changements climatiques et promouvant la durabilité environnementale.

À Grand-Popo et Athiémè, une cinquantaine de participants issus de divers secteurs ont activement participé à cette caravane, scandant des chants et des slogans tels que « AbE PDC » pour rythmer le parcours jusqu’à la mairie, lieu symbolique où le plaidoyer a pris toute son ampleur. La déclaration de plaidoyer des communautés a été remise aux autorités municipales.

Dans la commune d’Athiémè, le Secrétaire Exécutif a officiellement reçu la déclaration, exprimant chaleureusement son engagement à prendre en compte les préoccupations de la communauté. À Grand-Popo, c’est le Chef du Service Environnement qui a pris la déclaration, affirmant l’engagement de la mairie à intégrer les préoccupations communautaires.

Les engagements pris par les autorités municipales portent sur l’intégration de l’AbE dans les PDC, le développement et la mise en œuvre des politiques locales favorisant les pratiques d’AbE, ainsi que la promotion de la durabilité environnementale.

À la fin de cette initiative, plusieurs résultats concrets ont été obtenus, dont un fort engagement communautaire, une influence sur les décideurs locaux pour l’inclusion de stratégies AbE dans les PDC, et le renforcement de la résilience communautaire face aux changements climatiques.

Cette caravane a clairement fait entendre la voix des communautés et a eu un impact positif sur les décideurs locaux. Les résultats obtenus démontrent que la mobilisation communautaire est une force catalysatrice pour promouvoir des politiques locales adaptatives et durables. Les engagements des autorités locales et la participation active des communautés marquent une avancée significative vers la création de communautés plus résilientes et durables face aux défis environnementaux.




Gestion post-adoption de la contraception: Le CERRHUD lance un dispositif innovant à Allada

Du 27 au 30 novembre 2023, une campagne de sensibilisation sur la gestion saine post adoption de la  contraception  se déroule dans la commune d’Allada. Cette activité fait partie d’un dispositif de suivi instauré par le Centre de Recherche en Reproduction Humaine et en Démographie (CERRHUD), en partenariat avec l’UNFPA, ABPF, et le bureau de la Zone sanitaire Allada, Toffo et Zè.

Sensibilisation

Sous la paillote du Centre de Santé de Sékou, dans la commune d’Allada, une trentaine de femmes sont concentrées à suivre une communication. Ce mardi, Gisèle H. sage-femme en service au Cerrhud, aborde l’importance de la planification familiale pour l’épanouissement des couples. « Nous aspirons à une harmonie dans les foyers, les familles et la communauté. Pour cela, le couple doit bien planifier le nombre d’enfants qu’il souhaite, au moment voulu », explique-t-elle. 

Après avoir détaillé la procédure d’adoption d’une méthode contraceptive, elle communique un numéro de téléphone, le 55 33 96 96, que les femmes peuvent appeler pour obtenir un soutien sûr et apaisant concernant toute préoccupation liée à la planification familiale après adoption. « Il vous suffit de bipper, nous vous rappellerons pour vous orienter et vous assurer une prise en charge efficace », rassure Gisèle H.

« Bipé-mi, Après la Planification familiale, je t’écoute »

Le mot d’ordre est ainsi lancé, tant à Sékou que dans  les autres arrondissements de la commune. Cette initiative, mise en œuvre par le Cerrhud en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), l’ABPF et le bureau de la zone sanitaire Allada Toffo et Zè vise l’utilisation sûre des  méthodes contraceptives. 

 » Après l’adoption d’une méthode de planification, le dispositif offre une écoute attentive, pour répondre à vos préoccupations et vous aider à maintenir une bonne harmonie avec votre corps, avec votre famille et avec votre entourage. Cette écoute attentive est confidentielle et basée sur les principes du secret médical. Elle s’appuie sur une cellule d’écoute formée qui implique des agents de santé et des assistants sociaux, avec la possibilité de mobiliser si besoin, l’appui des juristes, des officiers de police, des ONGs et des autorités politico-administratives », déclare le Directeur exécutif.

Ainsi, jusqu’au 30 novembre, des équipes seront déployées dans les marchés, les centres de santé, les centres de promotion sociale et autres lieux publics. Les groupements de femmes et les conducteurs de taxi-motos sont aussi sensibilisés sur ce dispositif. Les capacités des prestataires de soins de la commune d’Allada ont par ailleurs déjà été renforcées.

« Sur le terrain, nous constatons une attention du public au message, ce qui démontre l’importance du sujet pour la population montre le besoin d’écoute. Nous espérons que maintenant qu’ils sont informés sur la gestion post-adoption et la disponibilité d’un centre d’écoute, ils pourront massivement recourir au 55 33 96 96 pour être orientés en cas d’inquiétude après l’adoption », mentionne Dr Gottfried A. , Coordonnateur des activités.Allada pourra donc prouver que faire des choix éclairés et bénéficier d’un suivi efficace garantit des vies épanouies.




Projet BENKADI : Pêcheurs et agriculteurs s’engagent pour une Gestion Durable des Terres et des Ressources en Eau

Les communautés agricoles et de pêche de Grand-Popo et Athiémè ont été aguerries au cours des sessions de formation tenues, les 14 et 15 novembre 2023. Il s’agit d’une série d’ateliers de formation, organisé par l’ONG JVE BENIN, dans le cadre du Projet BENKADI. L’objectif est de renforcer les capacités adaptatives des associations de pêcheurs et d’agriculteurs, en mettant l’accent sur la Gestion Durable des Terres (GDT) et la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE).

Formation à Grand Popo

Les sessions interactives à Grand-Popo et Athiémè ont réuni des acteurs variés, notamment des pêcheurs, des mareyeuses, des maraîchers, des producteurs de plantain, de maïs et de riz. Les deux axes majeurs de la formation, la GDT et la GIRE, ont été présentés de manière à susciter un vif intérêt, favorisant ainsi l’apprentissage de solutions et de bonnes pratiques.

L’approche participative a été privilégiée pour impliquer au maximum les participants, suscitant un intérêt accru et facilitant l’échange de connaissances. À l’issue de l’atelier, les associations de pêcheurs et d’agriculteurs ont pris des engagements concrets, démontrant leur volonté d’adopter des pratiques durables.

Formation à Athiémé

Chantal MESSAN, secrétaire de l’Association des Femmes Mareyeuses de NONVILONLON, témoigne que c’est une première pour elle d’acquérir ces compétences. Elle envisage de les appliquer pour optimiser ses pratiques agricoles et accroître son autonomie tout en renforçant sa résilience face aux changements climatiques. « L’eau et la terre sont au cœur de nos activités. Grâce à cette formation, nous avons une idée de comment utiliser efficacement ces ressources pour une agriculture durable » a souligné Gaétan AMOUZOUN, Président de l’Association du Riz EVOLUA.

De même, Ghislaine TEYI, Trésorière de l’Union Communale des Coopératives des Maraîchers « La Lumière » (UCCM « La Lumière »), exprime sa satisfaction d’avoir suivi cette formation. Elle est convaincue que cela lui fournira les moyens d’augmenter la productivité de ses produits tout en réduisant les impacts environnementaux.

Enfin, les agriculteurs se sont engagés à promouvoir la conservation de l’eau, à adopter des pratiques agricoles durables et à sensibiliser leur communauté aux enjeux environnementaux. De leur côté, les pêcheurs ont pris l’engagement d’adopter des pratiques de pêche respectueuses de l’écosystème, évitant la surpêche et la destruction des habitants marins, tout en partageant leurs connaissances pour promouvoir des pratiques durables au sein de la communauté.

Les résultats de la formation sont manifestes, avec un nombre élevé de participants et un intérêt vif témoignant de l’impact positif de l’initiative. Les associations sont désormais mieux outillées pour faire face aux enjeux environnementaux, renforçant ainsi la résilience des communautés agricoles et de pêche. La collaboration renforcée entre les pêcheurs et les agriculteurs ouvre ainsi la voie à une synergie d’action face aux défis environnementaux et climatiques pour des communautés plus résilientes et durables.

Megan Valère SOSSOU




GREEN KIDS À COTONOU : L’ONG ATINSSA ÉCLAIRE LA CONSCIENCE ÉCOLOGIQUE DES ENFANTS

Ils étaient nombreux à répondre présents à l’appel de l’ONG ATINSSA et de ses partenaires pour participer au Green Kids ce samedi 25 novembre 2023 à Cotonou. Ces enfants épris de la protection de l’environnement ont passé une journée ludique et pédagogique en faveur de la protection de l’environnement. Il s’agit du Green Kids, une initiative de l’ONG Atinssa en partenariat avec l’ONG Havre de Paix et l’Association humanitaire Verre d’Eau Fraiche.

Photo de famille / Green Kids

L’événement a été honoré par la présence du duo dynamique, Cynthia Hégron et Anas Seko, membres de l’association ATINSSA, du jeune animateur communautaire Pothin Adanvessi, et d’une représentante de l’ONG Havre de Paix. Tous ont été chaleureusement accueillis par les membres de l’Association humanitaire Verre d’Eau Fraiche et les enfants participants.

Dès le début, l’enthousiasme des enfants était palpable alors qu’ils créaient des groupes de jeux et désignaient leurs capitaines d’équipe. Les activités qui ont suivi ont inclus la sensibilisation à la gestion des déchets, le jeu Atinssa Quiz, le jeu sur la culture du « jeter par terre », et enfin, le ramassage de déchets.

La sensibilisation à la gestion des déchets a constitué le fondement de la journée, offrant aux enfants une compréhension approfondie des systèmes de gestion des déchets, du tri, et de l’importance cruciale des poubelles. Chaque équipe, munie de feuilles et de stylos, a pris des notes pour le jeu « Atinssa Quiz ». Ces équipes ont collaboré pour mettre en pratique les connaissances acquises, le jeu animé par Pothin Adanvessi offrant un moment d’apprentissage dynamique où la rapidité et la précision étaient récompensées.

Un autre jeu, axé sur la culture du « jeter par terre », a permis aux enfants d’expérimenter concrètement l’importance de l’utilisation des poubelles pour une gestion responsable des déchets. Les yeux bandés et munis de sacs poubelles, ils ont souligné le rôle individuel dans la préservation de l’environnement.

La dernière activité a été le ramassage des déchets, où les enfants ont trié les déchets plastiques, électriques et organiques dans leur rue, prenant ainsi une action concrète pour comprendre et réduire la pollution environnementale.

Cette journée mémorable initiée par l’ONG ATINSSA s’est conclue par des notes de satisfaction de Cynthia Hégron d’ATINSSA, de la représentante de l’ONG Havre de Paix, et du président de l’Association humanitaire Verre d’Eau Fraiche.

Cette expérience exceptionnelle avec les enfants témoigne que la sensibilisation environnementale peut être une aventure à la fois ludique et éducative. En collaboration avec ses partenaires, l’ONG ATINSSA a réaffirmé son engagement à continuer d’inspirer les jeunes générations à prendre des mesures concrètes pour un avenir plus durable.

Megan Valère SOSSOU




FESTISOL 2023 : l’ONG Save Our Planet sensibilise à la préservation des semences locales

La préservation des semences locales revêt une importance cruciale pour garantir la diversité génétique des cultures et la souveraineté alimentaire des communautés. L’ONG Save Our Planet, consciente de cet enjeu, a organisé, à l’occasion de l’édition 2023 du Festival des Solidarités (FESTISOL), une sensibilisation grand public sur la nécessité de préserver les semences locales pour renforcer la souveraineté alimentaire.

Vue d’ensemble Festisol 2023 / ONG Save Our Planet

Tenue le samedi 18 novembre 2023 à l’École Nationale Supérieure des Biosciences, Biotechnologies Appliquées (ENSBBA) de Dassa-Zoumé, cette activité a permis de sensibiliser les enfants, les adolescents, les étudiants, les agriculteurs et tout autre acteur du monde agricole sur l’importance des semences locales dans le renforcement de la souveraineté alimentaire.

En prenant la parole, avant de présenter sa communication, Megan Valère SOSSOU, Directeur Exécutif de l’ONG Save Our Planet, a salué la présence effective des participants invités à cette séance. Occasion pour lui de présenter aux participants l’ONG qu’il dirige, ses objectifs, mission et vision.

Communication Megan Valère SOSSOU

Dans sa communication, Megan Valère SOSSOU a montré aux participants l’importance de préserver les semences locales pour renforcer la souveraineté alimentaire. Il dénonce la volonté des multinationales d’imposer aux agriculteurs des pays sous-développés les semences industrialisées dites améliorées, qui sont généralement non reproductibles. « On met en place des brevets qui refusent aux agriculteurs la possibilité de prélever leurs semences dans leurs propres récoltes et leur interdisent les échanges. Les agriculteurs sont ainsi mis hors du circuit de création et de production de nouvelles variétés », a-t-il dénoncé.

Pour le communicateur, les semences locales sont la base de la création de nouvelles espèces et de nouvelles variétés, et doivent être, à ce titre, préservé. Les semences locales sont un immense trésor que nous avons reçu de nos parents qui l’on reçut eux aussi des leurs, a-t-il laissé entendre.

Face aux enjeux liés à la préservation des semences locales, les participants ont été invités à s’engager dans la lutte pour la préservation de ces semences, afin de leur garantir la place qui est la leur dans le système agricole au Bénin, car la préservation des semences locales peut aider à protéger les droits des agriculteurs locaux et à promouvoir une agriculture durable et équitable, a conclu Megan Valère SOSSOU.

Table ronde/Etudiants

Il faut noter que des échanges débat ont également eu lieu au cours de cette sensibilisation grand public, où quatre jeunes étudiants débatteurs, Abel DEHOUEGNON, Luxe HOUNDIN, Evans ALLOGNON et Florentin SOGLONOU, ont partagé avec le public leurs connaissances et expériences sur les méthodes et techniques de conservation des semences locales, les opportunités qui s’offrent aux jeunes en matière de lutte pour la préservation des semences locales, de même que les contraintes qui limitent l’engagement des jeunes à mener efficacement la lutte pour la préservation des semences locales.

Prestation culturelle

L’effectivité de cette activité de sensibilisation est un pari gagné pour l’ONG Save Our Planet à travers les membres de la Coordination Centre, qui se sont mobilisés pour la réussite de l’événement.

Venance Ayébo TOSSOUKPE




Projet Benkadi: le Bénin actualise son dossier MAB UNESCO en intégrant de nouveaux sites

Du 7 au 9 novembre 2023 à Lokossa, une étape cruciale a été franchie pour la préservation de la biodiversité au Bénin, avec la validation des plans d’aménagement et de gestion de neuf nouveaux sites, dont ceux du Mono et de la basse vallée de l’Ouémé. Cet événement d’envergure, fruit d’un travail méticuleux mené par un groupe de consultants sous l’égide de MAB UNESCO, du CENAGREF et du Projet Benkadi, marque une avancée significative dans la promotion de pratiques durables de gestion des réserves naturelles.

L’intégration de ces neuf nouveaux sites dans le dossier MAB UNESCO souligne l’engagement continu du Bénin envers la préservation de sa richesse naturelle et de sa biodiversité exceptionnelle. Les acteurs impliqués dans ce processus ont consacré des efforts considérables pour assurer la conformité des plans d’aménagement et de gestion aux normes rigoureuses établies par MAB UNESCO.

La signature des documents afférents par les communautés de gestion des nouveaux sites atteste de leur accord formel, établissant ainsi une base solide pour une collaboration efficace dans la mise en œuvre des mesures de conservation.

Cet événement a été rendu possible grâce à la coopération étroite entre MAB UNESCO, le CENAGREF et le Projet Benkadi. Ces partenaires ont travaillé main dans la main pour élaborer des plans d’action concrets pour les réserves du Mono et de la basse vallée de l’Ouémé.

Megan Valère SOSSOU

Pour plus d’information, suivez ce reportage de la cellule de communication du Projet Benkadi ici




Urgence médicale en Afrique subsaharienne : Des lacunes criantes dans l’accès aux soins chirurgicaux appellent à une action immédiate

Une évaluation approfondie menée en 2022 dans 601 hôpitaux de district de 32 pays d’Afrique subsaharienne a révélé des lacunes et des disparités alarmantes dans l’accès aux soins chirurgicaux, obstétriques et anesthésiques. Les domaines examinés comprenaient l’infrastructure, les ressources humaines, la prestation de services, la gestion de l’information, les finances, la gouvernance et le leadership.

Les résultats de l’étude, présentés lors du symposium international le 6 mai 2022, soulignent une situation préoccupante nécessitant une action immédiate. Parmi les conclusions les plus frappantes :

– 75 % des pays ne disposent pas de Plan National de Chirurgie, Obstétrique et Anesthésie ;

– La densité de professionnels de la santé spécialistes est de 1,36 pour 100 000 habitants ;

– Un hôpital de district sur quatre manque d’eau et d’électricité, et seulement un sur vingt-cinq a une connexion internet ;

– 70 % des pays n’ont pas de système d’assurance maladie universelle efficace ;

– 70,1 % des hôpitaux de district n’ont pas de salle d’opération dédiée à la chirurgie infantile ;

– Seulement 26,3 % des hôpitaux de district peuvent fournir une transfusion sanguine dans les deux heures suivant la demande.

Ces résultats mettent en lumière la vulnérabilité des systèmes de santé en Afrique subsaharienne, avec la chirurgie comme composante particulièrement négligée malgré les avancées médicales récentes. Dr Pierre M’PELÉ, Coordinateur de l’équipe scientifique, a souligné l’importance de l’action politique pour remédier à cette situation.

L’Initiative Chirurgie Afrique 2030 a été lancée pour mobiliser des investissements et des actions coordonnées en vue d’améliorer l’accès aux soins chirurgicaux, obstétriques et d’anesthésie. Cette initiative se concentre sur la mise en œuvre de la Déclaration de Dakar et de son Plan d’action régional 2022-2030, avec un objectif clair d’atteindre la couverture sanitaire universelle d’ici 2030.

Les gouvernements africains et leurs populations sont appelés à jouer un rôle clé dans ces efforts, notamment en améliorant l’accès à des soins chirurgicaux de qualité pour tous. Le Collège Ouest-Africain des Chirurgiens, Mercy Ships, et le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique sont parmi les partenaires clés dans cette initiative.

Plusieurs partenaires internationaux ont apporté leur soutien technique et financier à l’évaluation de base et se sont engagés à continuer leur soutien dans la mise en œuvre de la Déclaration de Dakar et de son Plan d’action régional 2022-2030.

Face au défi pressant, l’Initiative Chirurgie Afrique 2030 appelle à une coordination accrue des partenaires, au suivi des progrès conformément à l’évaluation de base de 2022, et à un engagement continu pour améliorer l’accès aux soins chirurgicaux, obstétriques et d’anesthésie en Afrique subsaharienne.

Le communiqué de presse est à téléchargé ici COMMUNIQUE DE PRESSE

L’intégralité du communiqué de presse est à lire ici




Projet SE WADEDJI BOGAN : Savalou désormais mieux informé sur la vaccination

La pandémie de la COVID-19 a laissé des cicatrices profondes à travers le monde, tant en termes de vies humaines perdues que d’impacts économiques dévastateurs. Les tentatives de contenir la propagation du virus ont conduit au développement de vaccins, bien que l’acceptation universelle de ces derniers demeure un défi. Des informations erronées circulant dans l’opinion publique ont semé le doute quant à la sécurité des vaccins, engendrant une psychose qui persiste jusqu’à ce jour. Cette méfiance envers la vaccination se reflète également au Bénin, et plus particulièrement dans la commune de Savalou, où les taux de vaccination demeurent insatisfaisants.

Dans le cadre du concours « Stop fakes news, tous vaccinés, tous sauvés », les jeunes U-reporters de l’ONG Save Our Planet ont lancé officiellement le projet SE WADEDJI BOGAN à Savalou le samedi 18 novembre 2023. Ce projet vise à sensibiliser la population sur l’importance de la vaccination et à contrer les fausses informations liées à la COVID-19.

La salle de réunion de l’arrondissement Aga a été le lieu choisi pour le lancement officiel du projet SE WADEDJI BOGAN à Savalou. Cette initiative a été suivie d’une campagne de sensibilisation à l’importance de la vaccination et la lutte contre les fausses informations, déployée à Savalou Centre et à Savalou Ouest (Tchetti) les 18 et 19 novembre 2023. L’objectif principal était d’informer la population sur l’importance de la vaccination, de démystifier les rumeurs entourant la COVID-19 et de partager des outils et techniques de vérification des fausses informations.

Sensibilisation à Savalou Centre

De nombreux habitants, qu’ils soient élèves, enseignants ou artisans, ont participé activement à ces séances. Certains ont partagé leurs préoccupations initiales quant à la vaccination, mettant en lumière les craintes de risques potentiels pour la santé après la vaccination. Générose DJAHOTO, participant à Tchetti, a témoigné : « Au départ, j’ai hésité, j’ai même refusé carrément que je ne ferai pas la vaccination. Il a fallu d’abord que mon papa aille se faire vacciner, avant que moi-même je ne prenne la décision de le faire. » Abel HOUNNOU, un autre participant, a ajouté : « Par exemple, moi, le jour de la vaccination, ma maman m’appelait et me disait de ne pas me faire vacciner. »

Megan Valère Sossou, lors de sa communication, a souligné l’importance cruciale de la vaccination et a partagé des techniques de vérification des fausses informations liées à la COVID-19. Il a également mis en avant la nécessité de poursuivre les vaccinations de routine, englobant diverses maladies aussi dangereuses que la COVID-19. Les participants, désormais mieux informés, expriment leur soulagement quant à la vaccination et soulignent l’importance de la vérification constante des informations pour éviter de contribuer à la désinformation.

Sensibilisation à Tchetti

Mirabelle ADJI, participante à Savalou Centre, a déclaré : « Je suis fière d’avoir participé au projet SE WADEDJI BOGAN. Je suis contente des informations qu’on m’a données à propos de la vaccination. J’en parlerai avec mes amis ». Thierry DADEGNON a promis : « Avec tout ce que j’ai entendu aujourd’hui, je vais pouvoir sensibiliser mon entourage que c’est bon de se faire vacciner et d’être vigilant par rapport aux fausses informations. »

Les participants, munis de leurs attestations de participation, ont exprimé leur gratitude à l’ONG Save Our Planet d’avoir choisi la commune de Savalou pour cette initiative.

Il est à rappeler que le projet SE WADEDJI BOGAN bénéficie du soutien de l’Unicef Bénin et de l’Ambassade de la France au Bénin avec pour objectif de lutter contre la désinformation en sensibilisant la population sur l’importance de la vaccination et la lutte contre les fausses informations.

Venanace Ayebo TOSSOUKPE




Préparation de la COP28: les jeunes, OSC, négociateurs et acteurs étatiques s’activent

La menace croissante du changement climatique, mise en lumière par le récent rapport du GIEC, pousse les acteurs du Bénin à se mobiliser en vue de la COP 28 qui se tiendra à Dubaï. L’importance cruciale de cette conférence annuelle réside dans la nécessité de trouver des solutions aux défis majeurs tels que l’augmentation du niveau de la mer, les inondations fréquentes, et la sécheresse, qui ont des répercussions dévastatrices sur des secteurs vitaux comme l’agriculture, l’eau, et les économies locales.

Photo Pré COP 28 du Bénin

Sous la houlette du Ministère du Cadre de Vie, par le biais de la Direction Générale de l’Environnement et du Climat, et avec le soutien de la Plateforme des Acteurs de la Société Civile au Bénin (PASCIB) via son projet Benkadi, l’atelier national de préparation du Bénin à la COP 28 s’est déroulé du 17 au 18 novembre 2023 à Ouidah. Cette initiative a réuni divers acteurs, tels que des représentants de la société civile, des négociateurs, des jeunes engagés, et des acteurs étatiques.

Aurélien ATIDEGLA, Président de la PASCIB, a souligné l’importance cruciale de la COP pour le Bénin et la société civile. Il a affirmé que ce processus vise à unir les positions de toutes les parties en vue de concrétiser l’effort national de lutte contre le changement climatique. Il a également souligné l’importance de la participation de la société civile, régie par des lignes directrices bien définies, et a exprimé l’espoir que celle-ci pourra définir des contributions significatives pour assurer le suivi des communautés locales. Il a salué l’engagement du gouvernement en faveur du renforcement de la gouvernance participative de l’environnement au Bénin.

Wilfried MONGAZI BIAO, Point focal Changement climatique de la Direction Générale de l’Environnement et du Climat, a souligné la nécessité de définir les grandes priorités pour l’Afrique lors de cette conférence. Il a mentionné des thèmes clés tels que les pertes et préjudices, l’atténuation, les mécanismes et l’autorité, l’Accord de Paris, et la mise en œuvre des contributions déterminées au niveau local. Il a appelé à des orientations nationales couvrant ces questions cruciales pour assurer une participation fructueuse du Bénin à la COP 28.

Maximin DJONDO, Coordinateur National de Pro Environnement, a souligné l’importance de concilier les attentes des différentes parties pour garantir une représentation informée et efficace de la société civile. Il a souligné la nécessité de rendre compte de manière exhaustive des résultats des échanges aux autorités béninoises et à la société civile.

En tant que jeune délégué pour la COP 28, Anas Seko considère cette occasion comme une chance exceptionnelle de comprendre les enjeux entourant les COP et d’adopter les attitudes nécessaires pour atteindre les objectifs fixés.

Les discussions au cours de cette rencontre ont couvert divers aspects, tels que les négociations sur l’atténuation, l’adaptation, les financements, les pertes et préjudices, l’état des discussions et les perspectives de l’article 6 de l’Accord de Paris. L’évaluation des besoins en technologie, le transfert de technologie, la contribution des OSC à la COP 28, la participation des jeunes, et l’organisation de la délégation béninoise ont également été abordés, sans oublier la restitution du Sommet de Nairobi.

La mobilisation de la PASCIB et l’engagement des différents acteurs témoignent de la détermination du Bénin à jouer un rôle actif dans la lutte mondiale contre le changement climatique lors de la COP 28 à Dubaï. La collaboration entre les secteurs publics et privé, les jeunes et la société civile est essentielle pour trouver des solutions durables aux défis climatiques pressants.

Abalo TOWANOU




Dialogue ouvert à Parakou : les acteurs échangent pour la résilience climatique

L’ONG Save Our Planet, en collaboration avec Open Dialogue International et le Journal Santé Environnement, a organisé un dialogue ouvert des plus pertinents le samedi 04 novembre 2023 à son annexe à Parakou. Cet événement a réuni un panel diversifié d’experts, de citoyens engagés, et d’agriculteurs passionnés pour discuter des impacts des changements climatiques au Bénin et dans de nombreux autres pays africains.

Vue d’ensemble

Le débat animé par le Journaliste, Venance Ayébo TOSSOUKPE, a été le lieu d’échanges fructueux, mettant en lumière les défis que les agriculteurs affrontent silencieusement en raison des extrêmes climatiques. Les participants ont identifié diverses stratégies de résilience, adaptées à leurs réalités locales, soulignant l’importance de solutions contextualisées.

Tous les intervenants, experts, citoyens et agriculteurs, ont unanimement reconnu que les phénomènes climatiques extrêmes sont largement attribuables aux activités humaines.

Les panélistes

Augustin Accompli Sovegnon, agriculteur et technicien en agroforesterie, a souligné l’importance cruciale de l’information et de la formation des agriculteurs. Il a abordé des aspects pratiques tels que la mise à disposition des semences à cycle court, la valorisation des bas-fonds, et le réajustement du calendrier agricole. Selon lui, l’éducation et la formation joueront un rôle clé dans l’adaptation des agriculteurs aux nouvelles réalités climatiques.

Marie Reine Houndjo, figure éminente dans la lutte contre les changements climatiques, a mis en avant la nécessité de tenir compte des réalités locales des communautés lors de la mise en œuvre des mesures de résilience. Elle a insisté sur l’intégration des opinions et des besoins des communautés par les décideurs et les organismes pour garantir l’efficacité des solutions proposées.

En analysant les résultats scientifiques de nombreuses études, Marcel Adigbegnon a pointé du doigt la responsabilité des pays développés dans la situation actuelle, appelant à une justice climatique mondiale. Selon lui, l’adoption de pratiques agricoles durables offre une lueur d’espoir pour renverser la tendance.

Si Marcel Adigbegnon a averti des conséquences d’une modernisation accrue de l’agriculture dans la prochaine décennie, Marie Reine Houndjo a mis en garde contre les effets continus des changements climatiques sans des mesures appropriées. Augustin Accompli Sovegnon partage ce point de vue tout en maintenant un esprit optimiste.

Une partie des participants

Notons que la rencontre, organisée en version hybride, a attiré une trentaine de participants en ligne et en présentiel. Leurs préoccupations et idées ont enrichi les discussions, soulignant l’importance de l’engagement communautaire dans la lutte contre les changements climatiques.

Cet événement s’inscrit dans le contexte actuel où le monde se prépare pour les échanges à la COP 28 à Dubaï. Il témoigne de la nécessité d’une collaboration internationale Nord-Sud pour inverser la tendance climatique et préparer les communautés à un avenir plus durable.

En mobilisant un éventail diversifié d’acteurs, l’ONG Save Our Planet continue de jouer un rôle crucial dans la sensibilisation et l’action concrète pour un avenir plus résilient face aux changements climatiques.

Megan Valère SOSSOU




Concassage de granite à Parakou : Entre survie et risques sanitaires

Le Bénin, à l’instar des autres pays de l’Afrique de l’Ouest aspire à l’émergence. Depuis son accession à la souveraineté nationale et internationale jusqu’au renouveau démocratique, en passant par la période révolutionnaire, des gouvernements se sont succédés et ont travaillé à mettre le pays sur la voie du développement.

Casimir Nanlomè

Cependant, l’épineux problème qui demeure est celui du sous-emploi et du chômage des jeunes. Ils sont plus nombreux aujourd’hui, ces hommes et femmes qui tentent de joindre les deux bouts en pratiquant des activités indécentes et à hauts risques.

Travailler et vivre au péril de sa santé, c’est le choix difficile que sont obligés de faire ces centaines de citoyens à Parakou qui, au lever du soleil, prennent d’assaut la carrière de granite située à l’ouest du périmètre de reboisement à la sortie Sud de la ville de Parakou.

Marie Kouagou, la quarantaine, est originaire de l’Atacora, et exerce l’activité de concassage depuis 4 ans sur la carrière de granite à Parakou. À l’instar de dame Marie, de nombreux jeunes et parfois adolescents, s’y consacrent. Brûler, concasser et ramasser les pierres, c’est ce à quoi s’attellent au quotidien ces hommes et femmes que l’équipe du Journal Santé Environnement est allée rencontrer au petit matin de ce samedi 11 novembre 2023 au quartier Kpébié à Parakou.

Le travail que font ces braves hommes et femmes comporte de grands risques. Des risques à prendre pour survivre. « Nous souffrons beaucoup ici. Mais puisque nous n’avons pas d’autres choix, nous sommes obligés de venir chercher ce qu’il faut pour nous nourrir », a confié dame Marie Kouagou. Dans cette tâche, dame Marie se fait aider par son jeune garçon Charlemagne qui, lui aussi, fait la douloureuse expérience du marteau aux côtés de sa mère. « Le marteau fait mal à la main. Quand on rentre à la maison les soirs, on chauffe l’eau en y ajoutant du sel, et on introduit nos mains dedans. Ça nous permet de calmer la douleur », a-t-il laissé entendre.

Marie Kouagou

Malgré les risques liés à cette activité, la majorité des acteurs exerçant sur la carrière de granite ne dispose pas de matériels de protection et se voit ainsi exposée à de nombreuses maladies. A en croire Casimir Nanlomè, massier chargé du concassage des grosses pierres, la majorité de ceux qui exercent cette activité souffrent fréquemment du paludisme. Les hommes, en particulier, voient leur hernie prendre du volume, les empêchant de poursuivre l’activité, a confié Casimir Nanlomè. « Il y a ceux qui souffrent du paludisme et de la toux du fait de la poussière et de l’exposition au soleil », a ajouté Marie Kouagou.

Des travailleurs sur le site de concassage
Site de concassage

Selon les spécialistes de la santé, ces travailleurs courent le risque d’une infection respiratoire, de troubles auditifs, de blessures et traumatismes, ainsi que d’une pneumoconiose silicotique, qui est une maladie pulmonaire grave. Autant de risques que prennent ces compatriotes, loin des regards bienveillants et laissé à leur triste sort. « L’activité n’est pas rentable, mais nous n’avons pas d’autres choix. Quand nous tombons malades, les patrons n’arrivent pas à nous aider. Nous nous débrouillons nous-même pour nous en sortir », a confié Casimir Nanlomè. Dans ces conditions, l’autorité municipale est interpellée. Ces concasseurs de granite demandent le soutien des autorités de la mairie de Parakou, afin que leur soient mis à disposition des matériaux de protection adaptés à leur activité.

Le gouvernement quant-à-lui, devra intensifier et étendre ses actions sociales au profit de cette couche vulnérable de citoyens, afin que celle-ci bénéficie également de bonnes conditions de travail, tel que recommandé dans la Constitution en son article 30, qui dispose que : « L’Etat reconnaît à tous les citoyens le droit au travail et s’efforce à créer les conditions qui rendent la jouissance de ce droit effective et garantissent au travailleur la juste rétribution de ses services ou de sa production. »

Faut-il le rappeler, en travaillant à améliorer les conditions de travail de ces compatriotes, le Bénin réalise ainsi l’ODD 8, celui de promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein-emploi productif et un travail décent pour tous.

Bénin, like other West African countries, aims for development but struggles with youth underemployment and unemployment. Many citizens are compelled to do risky, dangerous jobs, such as the granite quarry workers in Parakou, who lack protective equipment and expose themselves to numerous diseases. They are appealing for government assistance and social support for better working conditions.

Venance Ayébo TOSSOUKPE 




Pisciculture : La vie reprend près du lac Toho au Bénin

En mai 2018, le Lac Toho, au Sud-Ouest du Bénin, a connu la mort de milliers de poissons. Aujourd’hui, les riverains construisent l’avenir autour de la pisciculture, avec l’appui du Projet d’investissement pour la résilience des zones côtières en Afrique de l’Ouest (Waca ResIP). Retour sur cette transformation à Kpinou, dans la commune de Athiémé.

Ferme Wizard sur la berge du Lac Toho. En face, une succession d’étangs où les poissons se font discrets. « Nous les avons nourris il n’y a que peu de temps, donc ce n’est pas le moment de les pêcher », confie Armel Coffi Gbékan, l’un des responsables de ce site de cinq hectares situé sur les berges du lac Toho, à Kpinnou, commune d’Athiémé, à 100 km de Cotonou. Au loin, un milan à bec jaune surgit, survole les étangs et reste dissuadé par des filets qui couvrent les étangs. L’oiseau se retourne avec un cri de désespoir. Ces oiseaux semblent y être fréquents pour trouver de la nourriture, surtout que le plan d’eau semble de moins en moins généreux depuis le drame de mai 2018. « Des poissons, nous n’en avons plus sur le lac », lâche-t-il tristement.

Cette nuit-là de mai 2018, les riverains avaient découvert des milliers de poissons sans vie, flottant à la surface du lac. D’aucuns soupçonnent le déversement d’une substance nocive dans le lac en amont des parcs de production piscicole. Mais la source de cette intoxication, le produit en question, ainsi que les circonstances restent inconnus jusqu’à présent. Alors, à la ferme Vizar, on s’est tourné vers des étangs pour se déconnecter du plan d’eau, tout en continuant à produire des poissons et à les fournir aux mareyeuses.

Avec le soutien du Projet d’investissement pour la résilience des zones côtières en Afrique de l’Ouest (Waca ResIP), ils sont passés de quatre étangs à une dizaine. La productivité s’est également intensifiée. « Pour le premier cycle, nous avons produit 12 tonnes. Nous sommes dans le second cycle et nous avoisinons déjà 24 tonnes. Les gens apprécient la qualité. Nous n’avons plus de craintes parce que nous ne sommes pas proches du lac, donc même s’il pleut il n’y a pas d’infiltration. Nous avons beaucoup de commandes venant des hôtels, en plus des mareyeuses », souligne Armel Coffi Gbékan.

Repousser le danger loin

Le promoteur est appuyé par Waca ResIP en ce qui concerne la mise en place et l’ensemencement des étangs, le nourrissage des alevins et l’acquisition des autres équipements de pêche. Mais il a fallu s’assurer de certains préalables pour repousser loin toute nuisance et sécuriser l’investissement. « Les étangs qui sont mis en place sont contrôlés de jour comme de nuit. Les étangs qui ont été creusés ont fait l’objet d’études concernant la qualité de l’eau, et la surveillance est renforcée. Ce qui nous permet d’avoir une pollution saine », dévoile Abdou Salami Amadou, responsable des activités, sous financement du Fonds pour l’Environnement Mondial à Projet Waca ResIP-Bénin.

Le promoteur dispose d’un autre site ailleurs, dans la commune de Ouidah, où Waca Resip-Bénin a financé des cages flottantes installées au niveau des anciennes carrières de sable. « Quand on fait l’extraction des carrières de sables, il y a des excavations qui sont laissées et qui deviennent des pièges pour l’homme et le bétail. Tout promoteur qui est en mesure de valoriser ces sites a besoin d’être appuyé. Ils sécurisent ainsi le site, les gens ne tomberont plus dans ces excavations grâce à la surveillance, ensuite, il y a la production de poissons », explique Abdou Salami Amadou.

Au Bénin, la pêche est principalement artisanale et représente plus de 75% de la production nationale. La production totale en 2022 était de 74 000 tonnes pour un besoin de 220 000 tonnes, soit une couverture de 34%. Pour combler ce déficit, il faudra accentuer la production piscicole qui était de 2528 tonnes en 2022.  Pour les producteurs, cette intervention de Waca Résip Bénin est la bienvenue et suscite un engouement. « Notre ambition, c’est d’augmenter le nombre d’étangs. Nous formons et sensibilisons d’autres riverains. Une trentaine de personnes nous ont emboîté le pas », témoigne Armel Coffi Gbékan.

Ainsi, en plus de s’attaquer à l’érosion côtière et aux inondations affectant le littoral ouest africain, Waca Résip œuvre également pour protéger les communautés, leurs moyens de subsistance, leurs investissements et les aires communautaires de conservation de la biodiversité, comme celle du Lac Toho, auxquelles elles sont intimement liées.

Fulbert ADJIMEHOSSOU




Protection côtière : À Hillacondji, l’océan bat en retraite

Finalisés il y a quelques mois, les travaux de protection de la côte à Grand Popo, à la frontière avec le Togo, montrent des résultats probants. Les ouvrages stabilisent la côte et protègent les populations longtemps tourmentées par une érosion côtière sévère.

C’est la fin des travaux de protection côtière à l’ouest du Bénin. Depuis lors, les riverains, désormais éloignés de l’océan par des enrochements et des moteurs de sable, ne se préoccupent plus du bruit des vagues. « Nous avons enfin les ouvrages tant espérés et nous sommes soulagés », confie Abbeyvi Matey, un dignitaire religieux résidant près du segment transfrontalier Bénin-Togo.

Pourtant, il y a quelques années, cette zone était réputée comme étant une série de plages fortement érodées, sujettes à des épisodes de submersion marine et aux risques d’inondation. « Il y a trente ans, quand j’étais jeune, la mer était à 4 km. Puis, avec l’érosion, des maisons ont été progressivement englouties », se remémore Abbeyvi Matey.

En 2012, la réhabilitation des épis d’Anèho au Togo a entraîné le blocage du sédiment en transit vers le Bénin. Cette situation a exacerbé l’érosion sur 23 km entre Hillacondji et Grand-Popo, menaçant de priver le Bénin de plus de 325 miles (soit 12027 km²) de ses eaux territoriales. Cependant, la collaboration entre les deux pays dans le cadre du Projet d’Investissement pour la Résilience des Zones Côtières en Afrique de l’Ouest (Waca ResIP), a mis fin à cette menace.

Des plages reconstituées

Aujourd’hui, entre Louis-Condji et Agoué, l’océan s’est retiré de 200 mètres par rapport à sa position en novembre 2022. Les cocotiers sur la plage marquent désormais jusqu’où les vagues avait grignoté le littoral. Mieux, les risques d’inondations liées à la submersion marine sont du passé.

« Nous avons remblayé la côte à 4,6 mètres au-dessus du niveau moyen de la mer. Cette hauteur a été choisie pour lutter contre l’érosion côtière et la submersion marine. Cette année, malgré la submersion marine, nous n’avons pas connu d’inondations, ce qui prouve que l’ouvrage a rempli son rôle », souligne Dr Moussa Bio Djara, spécialiste du littoral du projet Waca.

Concrètement, les travaux ont consisté en la construction de 8 épis, le comblement du bras mort lagunaire avec 100 000 m3 de sédiments, le rechargement des casiers situés entre deux épis, ainsi que le rechargement massif avec 6 400 000 m3 de sable.

Une reconstitution sur 3 km

L’ensemble des ouvrages s’étend sur une distance de 8,3 km de façade maritime aménagée. « Le bras mort qui prend sa source au Togo posait des problèmes de sécurité et de santé publique, en raison du risque de noyade et du fait qu’il favorisait le développement de gîtes larvaires. Il posait également un problème de pollution qui a maintenant été résolu car il était devenu un dépotoir », explique-t-il.

Le suivi effectué depuis la fin des travaux révèle un gain de plage sur 3 km derrière l’hôtel Millenium Popo Beach. De plus, au dernier casier formé par les épis 7 et 8, une saturation a été observée. « Le casier est arrivé à saturation. Cela démontre le succès de l’ouvrage en matière d’engraissement », ajoute Dr Moussa Bio Djara.

Après la stabilisation de la côte, des aménagements récréotouristiques sont prévus. Une piste cyclable a été aménagée entre Louis Condji et Agoué, suivie de la plantation de cocotiers sélectionnés et traités pour le verdissement de la zone. Il ne reste plus qu’à installer des opérateurs pour que la zone reprenne vie.

Fulbert ADJIMEHOSSOU




Le Réseau des Organisations de Jeunesse pour l’Environnement et le Climat au Bénin mis sur les fonts baptismaux

Le dimanche 22 octobre 2023, marque le début d’une nouvelle ère dans la vie des organisations de jeunesse engagées pour la protection de l’environnement au Bénin. Le Réseau des Organisations de Jeunesse pour l’Environnement et le Climat au Bénin a été officiellement lancé.

Ce réseau, regroupant une vingtaine d’organisations de jeunesse déterminées, est une réponse proactive à l’urgence climatique et environnementale au Bénin. Il vise une synergie d’action entre les organisations de jeunesse pour plus d’impacts significatifs au sein des différentes communautés.

L’une des pierres angulaires de ce réseau est la volonté de partager des expériences, des compétences et des ressources entre organisations environnementales de jeunesse au Bénin. La synergie d’action est perçue comme un levier essentiel pour renforcer les actions entreprises et influencer positivement les politiques et les comportements individuels en faveur de l’environnement.

Face aux problèmes climatiques et environnementaux que subissent les communautés Rurales et urbaines du Bénin, des organisations de jeunesse ont décidé de s’unir pour former un réseau solidaire et engagé. Le réseau souhaite promouvoir l’engagement, la créativité et le dynamisme pour susciter des changements durables dans les politiques et les comportements individuels.

A noter, qu’au cours de l’Assemblée générale constitutive, plusieurs membres ont été élus pour siéger au bureau national du Réseau. Il s’agit de:

– Megan Valère SOSSOU, Coordonateur national.

– Evelyne KADJA, Coordinatrice nationale adjointe.

– Stanislas OUSSOUKPEVI, Secrétaire Général.

– Brunelle GUEZODJE, Secrétaire Générale adjointe.

– Bernice GBEBIOHO, Trésorière Générale.

– Ange KOTIN, Trésorier Général Adjoint.

Et Luc ADETONA, Organisateur Général. Ces jeunes leaders dévoués incarneront le leadership du ROJEC Bénin et travailleront ensemble pour atteindre les objectifs ambitieux du réseau.

En créant ce réseau, ces organisations de jeunesse entendent renforcer leur capacité d’agir en tant que jeunes acteurs de la société civile. Ils aspirent ainsi à contribuer à un Bénin plus durable et respectueux de l’environnement pour les générations présentes et futures. Le Réseau des Organisations de Jeunesse pour l’Environnement et le Climat au Bénin (ROJEC Bénin) est un pas en avant vers la synergie d’action tant souhaitée pour toutes les organisations de la société civile militant en faveur de l’environnement au Bénin.

Stanislas OUSSOUKPEVI (SG ROJEC BENIN)




La Côte d’Ivoire Rejoint le RAMPAO pour la Protection Marine en Afrique de l’Ouest

Une étape historique a été franchie dans le domaine de la préservation des aires marines protégées en Afrique de l’Ouest avec l’annonce de l’adhésion de la Côte d’Ivoire au Réseau régional d’Aires Marines Protégées en Afrique de l’Ouest (RAMPAO). Le Conseil d’Administration du RAMPAO a approuvé cette adhésion à l’unanimité lors d’une réunion tenue à Dakar le 31 octobre 2023.

Cette décision marque un tournant significatif dans la coopération régionale visant à renforcer la protection de la richesse marine et côtière dans la région. Elle atteste de l’engagement de la Côte d’Ivoire en faveur de la conservation des écosystèmes marins, et elle s’est déjà traduite par la création de l’Aire Marine Protégée de Grand-Béréby, établie par décret présidentiel n°2022-448 le 6 juillet 2022.

M. Degrâce N’da Kognan, Directeur de l’Écologie et de la Protection de la Nature au Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) de Côte d’Ivoire, a souligné que cette adhésion au RAMPAO favorisera la création de synergies entre les gestionnaires d’AMP, ainsi qu’entre les gestionnaires et les acteurs techniques impliqués dans la gestion des Aires Marines Protégées en Afrique de l’Ouest. La Côte d’Ivoire s’engage ainsi à œuvrer en conformité avec ses engagements internationaux pour la préservation de l’environnement marin.

Les Aires Marines Protégées jouent un rôle crucial dans la préservation de la biodiversité, la restauration des habitats côtiers et la promotion de la pêche durable, entre autres. Leur importance en tant que solutions fondées sur la nature pour atténuer les effets des changements climatiques, particulièrement dans les régions vulnérables de l’Afrique de l’Ouest, est incontestable.

Pour Marie Suzanna TRAORÉ, Secrétaire Exécutive du RAMPAO, la biodiversité marine transcende les frontières, et l’unité d’engagement est essentielle pour fédérer les actions en faveur d’Aires Marines Protégées fonctionnelles en Afrique de l’Ouest. Le RAMPAO attend avec enthousiasme la collaboration avec les autorités ivoiriennes, les organisations de conservation et toutes les parties prenantes pour promouvoir la gouvernance partagée des AMP.

La Côte d’Ivoire se joint ainsi aux huit pays membres actuels du réseau RAMPAO, qui compte déjà une cinquantaine d’Aires Marines Protégées. Cette expansion du réseau renforce l’efficacité de la protection des écosystèmes marins et côtiers dans la région.

Rappelons que le Réseau régional d’Aires Marines Protégées en Afrique de l’Ouest (RAMPAO) est une organisation dédiée à la gouvernance et à la gestion des Aires Marines Protégées dans la région de l’Afrique de l’Ouest. Il couvre les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest et supervise actuellement une cinquantaine d’Aires Marines Protégées. Le RAMPAO travaille en étroite collaboration avec les pays membres, les gestionnaires des AMP et les communautés locales pour promouvoir la conservation de la biodiversité marine et la restauration des habitats marins et côtiers.

Megan Valère SOSSOU




Le consortium AMSHART – ANEB lance la 3e édition de la Salubrité Zogbodo Gan à Gbègnigan

Ce 04 novembre 2023, à petit Tokpa, à proximité de l’ancien commissariat, non loin du bar Pêle Mêle à Gbègnigan, a eu lieu le lancement officiel de la 3ème édition de la compétition de salubrité « Zogbodo Gan ». Cet événement qui rassemble cinq quartiers : Togbin Dahô, Togbin Kpèvi, Togbin Fandji, Gbègnigan et Allègléta, est mis en place dans le cadre d’une initiative conjointe du consortium des ONG Amshart et Aneb.

Lancement 3e édition de la salubrité ZOGBODO GAN

La cérémonie officielle a été présidée par Sinsin Gansou M. Léontine, représentante du directeur départemental du cadre de vie et des transports de l’Atlantique. Elle était entourée du Président du Jury, de Sonon Théhouéa, Directeur exécutif de l’ONG Amshart et chef de file du consortium, du coordinateur de l’ANEb, du conseiller représentant du CQ Gbègnigan, et de la délégation des trois quartiers Togbin.

Le concours se déroulera en quatre sorties simultanées dans les cinq quartiers, respectivement les 10, 18, 26 novembre et 4 décembre. Le jury effectuera deux descentes les 18 et 9 décembre. La proclamation des résultats est prévue pour le 12 décembre 2023 à Togbin. Cette année, les prix décernés ne se limiteront pas à de simples certificats, mais incluront également des enveloppes, aussi modestes soient-elles.

Un appel a été lancé aux âmes charitables pour soutenir cette noble cause en fournissant du matériel de travail, des équipements de protection individuelle, et en contribuant au rafraîchissement des bénévoles.

Salubrité ZOGBODO GAN

Lors de cette occasion, Togbin Dahô, lauréat du 1er Prix lors de la 1ère Édition en 2021, a émis des recommandations essentielles :

Il a appelé les Chefs de Quartier à collaborer étroitement pour mobiliser les populations en faveur de la salubrité.

Il a insisté sur l’importance de l’application de la réglementation en matière d’hygiène publique, conformément à l’Article 27 de la Constitution du Bénin, afin de décourager l’incivisme croissant qui entrave le travail des bénévoles. Cela inclut la gestion rigoureuse des WC publics, la gestion des déchets et la préservation des eaux de Djessin. Selon GBETIE Adolphe, sans ces conditions, l’initiative risque de perdre de son sens.

Le lancement a bénéficié du soutien de la SGDS (Société de Gestion des Déchets Solides) par le superviseur de la zone Pré-collecte 37 et Lot Salubrité 36, Assogba Max, ainsi que d’Adjovi Kpehounton Rodolphe, promoteur de la PME « La Volonté de Vaincre 2V » couvrant la Zone 37. Ils ont effectué une visite sur les lieux du lancement et ont envoyé un tricycle pour le ramassage systématique des déchets amassés.

Cette 3ème édition de la Salubrité Zogbodo Gan promet d’être un événement majeur pour la préservation de l’hygiène publique et l’unité des communautés locales.

Megan Valère SOSSOU




Conservation de la biodiversité : Waca Bénin compte sur les femmes  

Du Lac Toho à la mare aux crocodiles de Tannou, dans les départements du Mono et du Couffo, au sud-ouest du Bénin, les femmes deviennent progressivement les gardiennes de la biodiversité. Les Coopératives financées par le Projet d’Investissement pour la Résilience des Zones Côtières en Afrique de l’Ouest (Waca ResIP) transforment des vies, tant celles des membres de la faune que de la flore.

Une coopérative de femmes

Alors que le soleil se retire derrière les buissons de Kpoba, commune de Djakotomey, à 140 km au nord-ouest de Cotonou, Houefa Bodrenou, ne se presse pas pour autant pour dévoiler la magie qui s’opère dans la coopérative Gbénondjou dont elle est la secrétaire générale. « Ne vous inquiétez pas. Même s’il fait tard, nous disposons d’un panneau solaire qui illumine nos vies et nous permet de poursuivre nos activités », confie-t-elle. Cette source d’énergie renouvelable, tout comme de nombreux autres équipements, a été acquise grâce au financement du Projet d’Investissement pour la Résilience des Zones Côtières en Afrique de l’Ouest (Waca ResIP).

Ce qui améliore significativement, depuis 2022, la productivité de ces femmes spécialisées dans la transformation du manioc en Gari et dérivés. « Waca nous a dotées de magasins et de salles de transformation, de tricycles, de bassines, d’un château d’eau, de machines à rappeuses et de ressasseuses. Cela nous a permis de passer d’une production de deux sacs de 315 kg par semaine à dix sacs. Nos vies ont changé. Nous pouvons désormais éduquer nos enfants et soutenir nos maris dans la gestion du foyer », se réjouit Houefa Bodrenou.

En choisissant de soutenir ces femmes de Kpoba, le projet connu sous son acronyme anglais Waca (West Africa Coastal Areas Program) vise à réduire les pressions sur les ressources naturelles. « Beaucoup pensent que nous sommes concentrés principalement sur la lutte contre l’érosion côtière. Cependant, il y a le Fonds pour l’Environnement Mondial, qui ne finance pas les infrastructures grises, mais qui appuie la préservation de la biodiversité et la lutte contre la pauvreté », explique Abdou Salami Amadou, responsable des activités, sous financement du Fonds pour l’Environnement Mondial à Projet Waca ResIP-Bénin.

Aider les femmes, signifie protéger « l’hippopotame »

A Kpoba, l’appui cible principalement l’Aire Communautaire de Conservation de la Biodiversité d’Adjamé qui fait partie de la Réserve de Biosphère Transfrontalière du Delta du Mono, reconnue par l’UNESCO en 2017. Le site situé dans l’arrondissement de Kpoba sur la rive Est du Fleuve Mono, abrite diverses espèces de faune, dont l’hippopotame, le sitatunga (Tragelaphus spekei) en danger dans la région, et le singe à ventre rouge (Cercopithecus erythrogaster erythrogaster) endémique au Dahomey Gap.

« Nous disposons ici d’une aire communautaire de proximité, la marre d’Adjamé, où l’espèce emblématique protégée est l’hippopotame. Si nous permettons aux communautés de continuer la chasse, d’ici quelques années, l’hippopotame pourrait disparaître de cette partie du sud-ouest de notre pays. C’est pourquoi nous avons décidé d’accompagner cette communauté tout en nous fixant pour objectif d’impacter encore davantage les femmes pour des retombées indirectes », précise Abdou Salami Amadou.

Dans les départements du Mono et du Couffo, au sud-ouest du Bénin, de nombreuses coopératives ont été soutenues, couvrant les aires communautaires de conservation de la biodiversité d’Adjamé (Djakotomey), du Lac Toho (Lokossa, Athiémé et Houéyogbé), de Naglanou (Athiémé) et de la Bouche du Roy (Grand-Popo). Cette bataille concerne également les trois nouvelles aires créées, à savoir le Chenal Gbaga (Grand-Popo), Avlékété-Djègbadji (Ouidah) et la Mare aux Crocodiles de Tannou (Aplahoué).

Des amazones de la biodiversité

À travers ces coopératives, les femmes sont donc mises en avant, comme un rempart contre la dégradation des ressources naturelles. « Pour défendre un espace, il faut permettre aux communautés d’avoir des activités alternatives génératrices de revenu revenus. Nous avons alors soutenu plus de 250 microprojets, bénéficiant à plus de 3500 personnes, dont 75% sont des femmes. Dans le Couffo, malgré l’avancée de l’agriculture, ce sont les femmes qui accomplissent le travail. Grâce à ces activités génératrices de revenus, elles gagnent plus qu’en travaillant aux champs », souligne l’expert.

Ces microprojets apportent également des avantages en termes de réduction de la pauvreté, d’autonomisation des femmes, ainsi qu’une amélioration de leurs conditions de vie et de travail. À Agamè, dans la commune de Lokossa, près du Lac Toho, l’énergie déployée par les membres de la coopérative des transformateurs de produits agricoles en est une preuve tangible. Cette coopérative bien organisée, composée de 730 membres, s’emploie à valoriser les noix de palme produites par l’Union des Coopératives d’Aménagement Rural (UCAR).

Rien ne se perd ici, tout se transforme. De la matière première à la transformation, cette coopérative couvre toute la chaîne, avec des retombées significatives, pour l’autonomisation des femmes. « Nous disposons désormais de grandes machines qui nous aident à produire suffisamment d’huile. Nous avons même un stock selon la période que nous vendrons au meilleur prix. Aujourd’hui, avec l’amélioration des conditions de production, nous avons un peu plus de moyens pour nourrir nos enfants », renseigne Philomène Adangnonnan, secrétaire générale de la coopérative des transformateurs des produits agricoles de Agamè. Cette résilience, ces femmes entendent la renforcer, même après la fin du projet en Décembre 2024.

Fulbert ADJIMEHOSSOU