Changement climatique et évolution démographique : les populations en sacrifice

Le Bénin est davantage exposé à l’insécurité alimentaire que le Yémen en raison des impacts du changement climatique.

La Fiche de Données sur la Population Mondiale pour le compte de l’année 2023 réalisée par Population Reference Bureau (PRB) a été rendue publique le 15 janvier dernier. Elle met l’accent sur le rôle essentiel des données démographiques dans la préparation et l’adaptation des pays face au changement climatique. Cette fiche offre un autre regard sur la manière dont l’analyse des caractéristiques de la population peut guider les décideurs dans l’allocation stratégique des ressources et la préparation des systèmes pour faire face aux défis climatiques.

Ainsi, les caractéristiques de la population, telles que l’âge, le sexe et le statut socio-économique demeurent les facteurs clés qui rendent certaines personnes plus vulnérables aux effets néfastes du changement climatique. Comprendre ces caractéristiques permet aux pays d’améliorer la résilience de leurs populations, les aidant à s’adapter aux effets variés du changement climatique, tels que l’augmentation des températures, les inondations fréquentes, les perturbations de la production alimentaire et les dommages aux infrastructures.

Les indicateurs présentés dans cette nouvelle fiche, mettent en lumière l’étendue des défis à relever. La fiche prévoit une variation significative des taux de mortalité annuels pour 100 000 personnes entre 2040 et 2059 en raison des effets du changement climatique sur la température quotidienne. Les chiffres varient de manière frappante, avec 53 au Niger, 42 au Pakistan, 44 au Burkina Faso et 19 en Australie.

L’équation à trois inconnus

L’augmentation de la mortalité, la migration climatique et l’insécurité alimentaire sont les trois conséquences majeures incriminées. Les chiffres contenus dans la fiche indiquent qu’à la fin de 2022, 8,7 millions de personnes étaient déplacées à l’intérieur de leur propre pays en raison de catastrophes, avec des chiffres particulièrement préoccupants au Pakistan, au Nigeria et en République démocratique du Congo (RDC).

À l’échelle mondiale, 69 % des personnes vivant dans des pays à faible revenu (PFR) sont touchées par une insécurité alimentaire modérée à grave. Des pourcentages alarmants sont observés en Sierra Leone (89 %), en Afghanistan (79 %), au Bénin (74 %) et au Yémen (67 %).

Les projections de décès pour 100 000 personnes en raison du changement de température entre 2040 et 2059, le nombre impressionnant de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays en raison de catastrophes, le pourcentage de la population urbaine vivant dans des bidonvilles et le pourcentage de la population en insécurité alimentaire modérée à grave sont autant de témoignages de l’impact imminent du changement climatique sur les populations. Des populations en sacrifice à l’autel de l’inaction climatique.

Megan Valère SOSSOU

Intérêt de l’analyse de cette fiche de données sur la population mondiale

Cette analyse croisée entre la vulnérabilité de la population et le risque d’exposition aux chocs climatiques doit servir aux décideurs de cibler les régions les plus nécessiteuses. Elle ouvre la voie à une utilisation plus efficace des ressources et à la préparation proactive des populations face aux changements climatiques. Car comprendre l’impact du changement climatique et l’évolution démographique permet aux pays d’améliorer la résilience de leurs populations, les aidant à s’adapter aux effets variés du changement climatique, tels que l’augmentation des températures, les inondations fréquentes, les perturbations de la production alimentaire et les dommages aux infrastructures.




CAN 2023 / Campagne Carton Rouge : Le REMAPSEN s’engage avec l’ARDN contre les Violences Basées sur le Genre

Les membres du Réseau des médias africains pour la promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) ont récemment participé à un webinaire avec le Dr Djibril Diallo, Président Directeur Général du Réseau de la Renaissance Africaine et de la Diaspora (ARDN), le mercredi 17 janvier. Le thème du webinaire était axé sur la « Campagne carton rouge aux violences basées sur le genre (VBG) : Enjeux, défis et perspectives ».

La campagne de mobilisation, baptisée « Carton rouge contre les violences basées sur le genre (VBG) », a été inaugurée le 12 décembre 2023 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Prévue sur une période de 12 mois, elle s’inscrit dans le contexte de la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), qui se déroule en Côte d’Ivoire depuis le 13 janvier et se clôturera le 11 février prochain.

Le Dr Djibril Diallo a souligné dans son intervention à l’entame que cette initiative, soutenue par le Comité d’Organisation de la Coupe d’Afrique des Nations et le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant de la Côte-d’Ivoire, vise à sensibiliser les acteurs du football sur l’importance de lutter contre les violences envers les femmes et les filles. L’objectif est d’obtenir des engagements concrets de leur part pour mettre fin à ce phénomène mondial et favoriser l’épanouissement des femmes.

Les violences basées sur le genre (VBG), reconnues depuis des décennies comme le résultat de rapports de force historiquement inégaux entre hommes et femmes, sont un obstacle majeur à la promotion des femmes et à leurs libertés fondamentales. Cette campagne se déroulera en quatre phases clés, incluant un projet de jumelage entre des municipalités américaines et africaines, l’amélioration de la qualité de l’enseignement supérieur, un partenariat avec les médias pour renforcer la couverture de sujets pertinents, et la promotion des investissements entre le secteur privé américain et les opérateurs économiques africains.

Conscient du rôle des médias dans la lutte contre les VBG, le Dr Djibril Diallo a annoncé la signature d’un partenariat entre le REMAPSEN et l’ARDN. Ce partenariat vise à atteindre les objectifs de la campagne, en mettant l’accent sur le soutien aux victimes de ces violences.

Il est à noter que le lancement de cette campagne se poursuivra au Burkina Faso, après avoir été déployée dans plusieurs pays d’Afrique, des Caraïbes, d’Amérique latine et aux États-Unis en collaboration avec l’UNFPA, ONU Femmes, la FIFA et le PNUD/Afrique. L’ARDN, basée à New York, agit dans plus de 80 pays avec pour objectif fondamental le renforcement des liens entre l’Afrique et sa diaspora, tout en contribuant aux Objectifs de Développement Durable (ODD).

Megan Valère SOSSOU