Femmes et prise de décision : Voix Essentielles étend son action au Bénin et au Togo
Dans le cadre de la Journée internationale des femmes 2025, Speak Up Africa réaffirme son engagement en faveur de l’autonomisation des femmes en Afrique de l’Ouest à travers le projet Voix Essentielles. Une rencontre virtuelle a réuni des expertes et militantes avec des journalistes sur l’importance du plaidoyer et du leadership féminin. Avec l’élargissement du projet Voix Essentielles au Bénin et au Togo, Speak Up Africa se veut renforcer l’impact des organisations communautaires et d’accroître la participation des femmes dans les espaces de décision.

En prélude à la journée internationale de la femme célébrée le 8 mars, une importante rencontre virtuelle a regroupé une centaine de journalistes du REMAPSEN autour de Mme Awa Yanogo, chargée de plaidoyer à Speak Up Africa, Mme Cécile Konan, présidente de l’Union nationale des femmes handicapées de Côte d’Ivoire, Mme Armanda Sawadogo, secrétaire générale de l’Association de soutien aux enfants et femmes vulnérables au Burkina Faso et Mme Fatimata Sy, présidente de l’Association sénégalaise pour l’avenir de la femme et de l’enfant. Ces panélistes ont entretenu les journalistes sur le thème : Plaidoyer et changement social, amplifier les initiatives locales pour un impact durable.
Chacune des intervenantes a amplement expliqué les activités menées dans sa structure, les résultats enregistrés ainsi que les difficultés rencontrées. C’est dans cet esprit que Mme Awa Yanogo, chargée de plaidoyer à Speak Up Africa, s’est beaucoup appesantie sur le projet Voix Essentielles, les raisons de sa création, les résultats enregistrés et les perspectives de ce projet qui œuvre aujourd’hui dans cinq pays africains. Ce projet est mis en œuvre par Speak Up Africa, une organisation à but non lucratif de communication stratégique et de plaidoyer, en partenariat avec la Fondation CHANEL.
Donnant les raisons de la création de Voix Essentielles, Mme Awa Yanogo a affirmé dans sa présentation que : « Malgré leurs contributions significatives à l’économie africaine, les femmes ont un accès limité aux opportunités dans divers aspects de la vie. La voix, la prise de décision et le leadership sont des facteurs essentiels pour l’autonomisation des femmes. Ces facteurs, selon elle, garantissent que les femmes peuvent exprimer leurs préférences, leurs demandes, leurs points de vue et leurs intérêts et qu’elles peuvent accéder aux postes de décision.»
Elle a rappelé que la phase 1 du projet Voix Essentielles, lancée en juillet 2021 au Sénégal, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire, a mobilisé 38 organisations à base communautaire (OCBs) dans le secteur de la santé, qui ont reçu un soutien technique et financier. « L’objectif principal visait à renforcer les politiques et les programmes qui soutiennent la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles et à investir dans la réduction des inégalités en matière de santé et des disparités liées au genre et à l’âge.»
Elle a ajouté que les organisations de la société civile participantes ont pu bénéficier d’une assistance financière dédiée à l’engagement significatif et d’une assistance technique, fournie par l’Université de l’Excellence, sous la forme d’un renforcement des capacités sur mesure des organisations bénéficiaires et d’un programme de leadership ouvert à toutes les organisations communautaires partenaires.
*« Ces organisations ont pu renforcer leurs compétences en leadership, en plaidoyer et en communication afin d’amplifier l’impact de leurs activités communautaires. Cette phase a aussi vu la création de réseaux dirigés par des femmes dans chaque pays et l’établissement de feuilles de route qui ont permis la mise en place d’un plaidoyer pour influencer positivement les plateformes de prise de décision. *»
Ce qui a permis aux femmes d’avancer à grands pas dans le domaine du dialogue national, d’intégrer des instances de décisions publiques et de bénéficier de formations diverses, notamment en matière de leadership.
Eu égard aux résultats enregistrés, la phase 2 du projet (2024-2027) a été étendue à deux nouveaux pays, le Togo et le Bénin. L’objectif, selon Mme Awa Yanogo, est « de transformer les normes sociales et culturelles, lutter contre les lois, politiques et pratiques discriminatoires qui contribuent aux inégalités entre les sexes et augmentent la vulnérabilité des femmes et des filles aux maladies.»
Elle a expliqué que « cet appui consistera à identifier 10 organisations communautaires de base dans chacun de ces pays afin de soutenir leurs efforts de plaidoyer autour de l’accès des femmes et des filles aux espaces de décision et l’amélioration de leurs conditions de vie.»
L’objectif, selon la chargée de plaidoyer de Speak Up Africa, est de renforcer la capacité de ces OCBs à relever efficacement les défis liés à la santé, notamment le VIH, la violence basée sur le genre (VBG), la tuberculose (TB), la santé sexuelle et reproductive (SSR), le paludisme, le changement climatique et la vaccination, et à faciliter l’intégration des femmes dans les espaces de décisions publiques et sanitaires.
Ainsi, « chaque organisation sélectionnée pourra accéder à un financement d’un maximum de 9.000.000 F CFA sur la base d’un plan d’action de plaidoyer et de renforcement des capacités. Ce financement pourra être utilisé pour la réalisation d’activités durant l’année calendaire 2025, renouvelable une fois pour l’année 2026.» Il faut rappeler que l’initiative Voix Essentielles vise à fournir un soutien significatif aux organisations de femmes et de filles œuvrant au niveau communautaire en Afrique francophone de l’Ouest.