AfterPOP sur les changements climatiques au Bénin: la commune d\’Athiémé brise le silence
La commune d\\\’Athiémè, réputée comme l\\\’une des plus vulnérables aux inondations au Bénin, a accueilli le vendredi 08 décembre 2023 l\\\’AfterPop. Cette rencontre de grande importance a réuni des acteurs clés, notamment des scientifiques, des autorités locales, des représentants de la société civile et des citoyens, autour du thème percutant : \\\ »L\\\’horloge climatique tourne : il est temps d\\\’agir\\\ ».
Vue d\\\’ensemble des participants
Pendant trois heures de discussions engagées, d\\\’échanges et de réflexions, des experts éminents ont partagé leurs connaissances et leurs perspectives sur les défis posés par les changements climatiques. Les panélistes de renom qui ont marqué cette rencontre étaient le Prof. Albert HONLONKOU, Directeur de l’ENEAM, le Prof. Nestor Aho, agroclimatologue, Bassel ALKARI, chargé de programme à JVE BENIN, Patrice BADA, Directeur exécutif de l\\\’ONG AMN, et Aude Myriame SALANON, Épopeuse. Ces personnalités ont apporté des éclairages essentiels dans le cadre du projet ePOP Villes durables, porté par l\\\’Institut de recherche pour le développement et RFI Planète Radio.
L\\\’initiative AfterPop, intégrée au projet ePOP Villes durables, se distingue en tant que plateforme de dialogue unique où des vidéos inspirantes sont partagées et discutées, rassemblant citoyens, décideurs, scientifiques et entreprises autour des enjeux liés à l\\\’environnement.
Le Maire d\\\’Athiémè, Saturnin DANSOU, a souligné l\\\’importance des débats menés en français et en langue Mina, déclarant que cette rencontre a constitué une opportunité majeure d\\\’éveiller les communautés sur la crise climatique. \\\ »Nous sommes à une étape où il faut des actions pour réduire les effets des changements climatiques. Nous avons besoin d’être suffisamment informés pour que chaque conseiller communal et chaque concitoyen adopte les gestes nécessaires\\\ », a-t-il déclaré.
Le Maire a également favorablement accueilli l\\\’idée de la mise en place d\\\’un cadre de concertation sur les changements climatiques, émise par certains participants. Le Professeur Nestor AHO a souligné l\\\’importance de faire des espaces de dialogue tels que les AfterPop des événements fréquents et permanents pour identifier rapidement les situations et rechercher des solutions adaptées. \\\ »Il est très important que cette concertation entre tous les acteurs à tous les niveaux, et à tous les âges soit fréquente\\\ », a insisté Nestor AHO.
Au cours de l\\\’AfterPop, les panélistes ont exposé les raisons pour lesquelles l\\\’horloge climatique tourne et les effets induits au niveau local. Des mesures d\\\’atténuation et d\\\’adaptation ont été partagées avec le public présent. Le réseau ePOP, qui collecte des témoignages de citoyens confrontés à la crise environnementale dans le monde entier, a présenté trois vidéos captivantes lors de cet événement, dont celle de l\\\’Épopeuse Aude Myriame Salonon, qui a participé au panel. \\\ »Je suis très heureuse de constater que ces vidéos suscitent de l\\\’intérêt auprès des communautés. En écoutant ici les élus locaux de la commune d\\\’Athiémè et les organisations paysannes, j\\\’ai ressenti le besoin que nous puissions continuer dans ce sens\\\ », a déclaré Aude.
Pour finir, le Maire de la commune a exprimé sa gratitude envers l\\\’ensemble des partenaires impliqués dans la mise en place de cette initiative, soulignant l\\\’importance cruciale de telles collaborations pour faire face aux défis climatiques qui pèsent sur Athiémè et au-delà.
Constance AGOSSA
Un réseau de biostatisticiens se met en place pour l\’Afrique de l\’Ouest et du Centre
Un réseau de biostatisticiens pour l\\\’Afrique de l\\\’Ouest et du Centre verra le jour à la fin de l’atelier de renforcement des capacités en biostatistique qui se déroule à Abomey-Calavi du 18 au 20 décembre 2023. Cet atelier, faisant suite à celui organisé en Gambie il y a un peu plus d\\\’un an, intervient dans un contexte où le fardeau des maladies infectieuses et les problèmes environnementaux en Afrique subsaharienne demeurent parmi les plus élevés au monde. De plus, l\\\’expertise en biostatistique, discipline appliquant la théorie et les méthodes statistiques à l’environnement, les sciences biologiques notamment la santé publique pour mieux comprendre les épidémies, est très limitée.
Vue d\\\’ensemble des participants
Dans ce contexte, les biostatisticiens de l\\\’Afrique de l\\\’Ouest et du Centre se mobilisent pour, à partir d\\\’une grande quantité de données existantes, contribuer à une prise de décision efficace, étant donné le faible nombre de statisticiens/biostatisticiens dans la région. \\\ »Il est crucial de former les jeunes dans ce domaine. Des initiatives sont en cours dans la région, et nous devons unir nos efforts pour des actions plus efficaces et efficientes\\\ », a déclaré le Prof. Romain GLELE KAKAI, Directeur du Laboratoire de Biomathématiques et d\\\’Estimations Forestières (LABEF/FSA/UAC) et président du comité national d\\\’organisation.
Cet atelier réunit des experts d\\\’Afrique de l\\\’Ouest et centrale, d\\\’Europe et des États-Unis, ainsi que de jeunes chercheurs en début de carrière dans le domaine de la biostatistique/biomathématique. Pendant trois jours, il sera question d\\\’examiner l\\\’état du renforcement des capacités en biostatistiques/biomathématiques en Afrique de l\\\’Ouest et du Centre, de mettre à jour les connaissances sur les avancées récentes en biostatistique/biomathématique dans la région, et de réfléchir à la mobilisation de fonds pour renforcer les ressources en biostatistique. \\\ »L\\\’organisation de cet atelier à Cotonou envoie un message fort.
La biostatistique concerne directement la population dans le sens où nous abordons les problèmes environnementaux et de santé auxquels elle est confrontée. Nous discuterons de la manière d\\\’obtenir des résultats probants pour aider les décideurs à prendre des décisions efficientes\\\ », a souligné le Professeur Ngianga-Bakwin KANDALA de l\\\’Université de Western au Canada.
cérémonie d\\\’ouverture
En ouvrant les travaux, Prof. Marcel HOUINATO, Directeur de l\\\’École Doctorale de la Faculté des Sciences Agronomiques de l\\\’UAC, a remercié l\\\’office des Affaires étrangères de la République fédérale d\\\’Allemagne, qui a permis la mise en place d\\\’un hub de recherche sur la modélisation socio-écologique de la dynamique de la COVID-19 en collaboration avec l\\\’Université de Freiburg (Allemagne) et qui soutient l\\\’organisation de cet atelier. \\\ »Je suis convaincu que les présentations, les échanges et les discussions de cet atelier permettront de définir des stratégies visant à dynamiser davantage le réseautage et les collaborations pour le renforcement des capacités en biostatistique en Afrique de l\\\’Ouest et du Centre\\\ », a-t-il affirmé.
Establishment of a BiostatisticiansNetwork for West and Central Africa
A network of biostatisticians for West and Central Africa will be established at the end of the capacitybuilding workshop taking place in Abomey-Calavi from December 18 to 20, 2023. Following the one organized in The Gambia just over a year ago, this workshop comes at a time when the burden of infectious diseases in sub-Saharan Africa remains among the highest globally. Moreover, expertise in biostatistics, a discipline applying statistical theory and methods to public health to better understand epidemics, is severely limited.
In this context, biostatisticians from West and Central Africa are mobilizing to contribute to effective decision-making based on a large quantity of existing data, given the scarcity of statisticians/biostatisticians in the region. \\\ »It is crucial to train the youth in this field. Initiatives are underway in the region, and we must unite our efforts for more effective and efficient actions,\\\ » stated Prof. Romain GLELE KAKAI, Director of the Laboratory of Biomathematics and Forest Estimations (LABEF/FSA/UAC) and President of the National Organizing Committee.
This workshop brings together experts from West and Central Africa, Europe, and the United States, as well as young researchers in the early stages of their careers in biostatistics/biomathematics. Over three days, the agenda includes examining the state of capacity-building in biostatistics/biomathematics in West and Central Africa, updating knowledge on recent advances in biostatistics/biomathematics in the region, and reflecting on mobilizing funds to strengthen biostatistical resources.
\\\ »The organization of this workshop in Cotonou sends a powerful message. Biostatistics directly concerns the population in the sense that it addresses the health and environmental issues they face. We will discuss how to obtain conclusive results to assist decision-makers,\\\ » emphasized Prof. Ngianga-Bakwin KANDALA from the University of Western in Canada.
In opening the proceedings, Prof. Marcel HOUINATO, Director of the Doctoral School of the Faculty of Agricultural Sciences at UAC, thanked the Federal Foreign Office of Germany, which facilitated the establishment of a research hub on socio-ecological modeling of COVID-19 dynamics in collaboration with the University of Freiburg and supported the organization of this workshop.
\\\ »I am confident that the presentations, exchanges, and discussions at this workshop will lead to strategies to energize further networking and collaborations for strengthening biostatistical capacities in West and Central Africa,\\\ » he asserted.
La Côte d\’Ivoire Rejoint le RAMPAO pour la Protection Marine en Afrique de l\’Ouest
Une étape historique a été franchie dans le domaine de la préservation des aires marines protégées en Afrique de l\\\’Ouest avec l\\\’annonce de l\\\’adhésion de la Côte d\\\’Ivoire au Réseau régional d’Aires Marines Protégées en Afrique de l\\\’Ouest (RAMPAO). Le Conseil d\\\’Administration du RAMPAO a approuvé cette adhésion à l\\\’unanimité lors d\\\’une réunion tenue à Dakar le 31 octobre 2023.
Cette décision marque un tournant significatif dans la coopération régionale visant à renforcer la protection de la richesse marine et côtière dans la région. Elle atteste de l\\\’engagement de la Côte d\\\’Ivoire en faveur de la conservation des écosystèmes marins, et elle s\\\’est déjà traduite par la création de l\\\’Aire Marine Protégée de Grand-Béréby, établie par décret présidentiel n°2022-448 le 6 juillet 2022.
M. Degrâce N’da Kognan, Directeur de l’Écologie et de la Protection de la Nature au Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) de Côte d’Ivoire, a souligné que cette adhésion au RAMPAO favorisera la création de synergies entre les gestionnaires d\\\’AMP, ainsi qu\\\’entre les gestionnaires et les acteurs techniques impliqués dans la gestion des Aires Marines Protégées en Afrique de l’Ouest. La Côte d\\\’Ivoire s\\\’engage ainsi à œuvrer en conformité avec ses engagements internationaux pour la préservation de l\\\’environnement marin.
Les Aires Marines Protégées jouent un rôle crucial dans la préservation de la biodiversité, la restauration des habitats côtiers et la promotion de la pêche durable, entre autres. Leur importance en tant que solutions fondées sur la nature pour atténuer les effets des changements climatiques, particulièrement dans les régions vulnérables de l\\\’Afrique de l\\\’Ouest, est incontestable.
Pour Marie Suzanna TRAORÉ, Secrétaire Exécutive du RAMPAO, la biodiversité marine transcende les frontières, et l\\\’unité d\\\’engagement est essentielle pour fédérer les actions en faveur d\\\’Aires Marines Protégées fonctionnelles en Afrique de l\\\’Ouest. Le RAMPAO attend avec enthousiasme la collaboration avec les autorités ivoiriennes, les organisations de conservation et toutes les parties prenantes pour promouvoir la gouvernance partagée des AMP.
La Côte d\\\’Ivoire se joint ainsi aux huit pays membres actuels du réseau RAMPAO, qui compte déjà une cinquantaine d\\\’Aires Marines Protégées. Cette expansion du réseau renforce l\\\’efficacité de la protection des écosystèmes marins et côtiers dans la région.
Rappelons que le Réseau régional d’Aires Marines Protégées en Afrique de l\\\’Ouest (RAMPAO) est une organisation dédiée à la gouvernance et à la gestion des Aires Marines Protégées dans la région de l\\\’Afrique de l\\\’Ouest. Il couvre les pays côtiers d\\\’Afrique de l\\\’Ouest et supervise actuellement une cinquantaine d\\\’Aires Marines Protégées. Le RAMPAO travaille en étroite collaboration avec les pays membres, les gestionnaires des AMP et les communautés locales pour promouvoir la conservation de la biodiversité marine et la restauration des habitats marins et côtiers.
Megan Valère SOSSOU
Préparation de la COP28: les jeunes, OSC, négociateurs et acteurs étatiques s’activent
La menace croissante du changement climatique, mise en lumière par le récent rapport du GIEC, pousse les acteurs du Bénin à se mobiliser en vue de la COP 28 qui se tiendra à Dubaï. L\\\’importance cruciale de cette conférence annuelle réside dans la nécessité de trouver des solutions aux défis majeurs tels que l\\\’augmentation du niveau de la mer, les inondations fréquentes, et la sécheresse, qui ont des répercussions dévastatrices sur des secteurs vitaux comme l\\\’agriculture, l\\\’eau, et les économies locales.
Photo Pré COP 28 du Bénin
Sous la houlette du Ministère du Cadre de Vie, par le biais de la Direction Générale de l\\\’Environnement et du Climat, et avec le soutien de la Plateforme des Acteurs de la Société Civile au Bénin (PASCIB) via son projet Benkadi, l\\\’atelier national de préparation du Bénin à la COP 28 s\\\’est déroulé du 17 au 18 novembre 2023 à Ouidah. Cette initiative a réuni divers acteurs, tels que des représentants de la société civile, des négociateurs, des jeunes engagés, et des acteurs étatiques.
Aurélien ATIDEGLA, Président de la PASCIB, a souligné l\\\’importance cruciale de la COP pour le Bénin et la société civile. Il a affirmé que ce processus vise à unir les positions de toutes les parties en vue de concrétiser l\\\’effort national de lutte contre le changement climatique. Il a également souligné l\\\’importance de la participation de la société civile, régie par des lignes directrices bien définies, et a exprimé l\\\’espoir que celle-ci pourra définir des contributions significatives pour assurer le suivi des communautés locales. Il a salué l\\\’engagement du gouvernement en faveur du renforcement de la gouvernance participative de l\\\’environnement au Bénin.
Wilfried MONGAZI BIAO, Point focal Changement climatique de la Direction Générale de l\\\’Environnement et du Climat, a souligné la nécessité de définir les grandes priorités pour l\\\’Afrique lors de cette conférence. Il a mentionné des thèmes clés tels que les pertes et préjudices, l\\\’atténuation, les mécanismes et l\\\’autorité, l\\\’Accord de Paris, et la mise en œuvre des contributions déterminées au niveau local. Il a appelé à des orientations nationales couvrant ces questions cruciales pour assurer une participation fructueuse du Bénin à la COP 28.
Maximin DJONDO, Coordinateur National de Pro Environnement, a souligné l\\\’importance de concilier les attentes des différentes parties pour garantir une représentation informée et efficace de la société civile. Il a souligné la nécessité de rendre compte de manière exhaustive des résultats des échanges aux autorités béninoises et à la société civile.
En tant que jeune délégué pour la COP 28, Anas Seko considère cette occasion comme une chance exceptionnelle de comprendre les enjeux entourant les COP et d\\\’adopter les attitudes nécessaires pour atteindre les objectifs fixés.
Les discussions au cours de cette rencontre ont couvert divers aspects, tels que les négociations sur l\\\’atténuation, l\\\’adaptation, les financements, les pertes et préjudices, l\\\’état des discussions et les perspectives de l\\\’article 6 de l\\\’Accord de Paris. L\\\’évaluation des besoins en technologie, le transfert de technologie, la contribution des OSC à la COP 28, la participation des jeunes, et l\\\’organisation de la délégation béninoise ont également été abordés, sans oublier la restitution du Sommet de Nairobi.
La mobilisation de la PASCIB et l\\\’engagement des différents acteurs témoignent de la détermination du Bénin à jouer un rôle actif dans la lutte mondiale contre le changement climatique lors de la COP 28 à Dubaï. La collaboration entre les secteurs publics et privé, les jeunes et la société civile est essentielle pour trouver des solutions durables aux défis climatiques pressants.
Abalo TOWANOU
GREEN KIDS À COTONOU : L\’ONG ATINSSA ÉCLAIRE LA CONSCIENCE ÉCOLOGIQUE DES ENFANTS
Ils étaient nombreux à répondre présents à l\\\’appel de l\\\’ONG ATINSSA et de ses partenaires pour participer au Green Kids ce samedi 25 novembre 2023 à Cotonou. Ces enfants épris de la protection de l\\\’environnement ont passé une journée ludique et pédagogique en faveur de la protection de l\\\’environnement. Il s\\\’agit du Green Kids, une initiative de l\\\’ONG Atinssa en partenariat avec l\\\’ONG Havre de Paix et l\\\’Association humanitaire Verre d\\\’Eau Fraiche.
Photo de famille / Green Kids
L\\\’événement a été honoré par la présence du duo dynamique, Cynthia Hégron et Anas Seko, membres de l\\\’association ATINSSA, du jeune animateur communautaire Pothin Adanvessi, et d\\\’une représentante de l\\\’ONG Havre de Paix. Tous ont été chaleureusement accueillis par les membres de l\\\’Association humanitaire Verre d\\\’Eau Fraiche et les enfants participants.
Dès le début, l\\\’enthousiasme des enfants était palpable alors qu\\\’ils créaient des groupes de jeux et désignaient leurs capitaines d\\\’équipe. Les activités qui ont suivi ont inclus la sensibilisation à la gestion des déchets, le jeu Atinssa Quiz, le jeu sur la culture du \\\ »jeter par terre\\\ », et enfin, le ramassage de déchets.
La sensibilisation à la gestion des déchets a constitué le fondement de la journée, offrant aux enfants une compréhension approfondie des systèmes de gestion des déchets, du tri, et de l\\\’importance cruciale des poubelles. Chaque équipe, munie de feuilles et de stylos, a pris des notes pour le jeu \\\ »Atinssa Quiz\\\ ». Ces équipes ont collaboré pour mettre en pratique les connaissances acquises, le jeu animé par Pothin Adanvessi offrant un moment d\\\’apprentissage dynamique où la rapidité et la précision étaient récompensées.
Un autre jeu, axé sur la culture du \\\ »jeter par terre\\\ », a permis aux enfants d\\\’expérimenter concrètement l\\\’importance de l\\\’utilisation des poubelles pour une gestion responsable des déchets. Les yeux bandés et munis de sacs poubelles, ils ont souligné le rôle individuel dans la préservation de l\\\’environnement.
La dernière activité a été le ramassage des déchets, où les enfants ont trié les déchets plastiques, électriques et organiques dans leur rue, prenant ainsi une action concrète pour comprendre et réduire la pollution environnementale.
Cette journée mémorable initiée par l\\\’ONG ATINSSA s\\\’est conclue par des notes de satisfaction de Cynthia Hégron d\\\’ATINSSA, de la représentante de l\\\’ONG Havre de Paix, et du président de l\\\’Association humanitaire Verre d\\\’Eau Fraiche.
Cette expérience exceptionnelle avec les enfants témoigne que la sensibilisation environnementale peut être une aventure à la fois ludique et éducative. En collaboration avec ses partenaires, l\\\’ONG ATINSSA a réaffirmé son engagement à continuer d\\\’inspirer les jeunes générations à prendre des mesures concrètes pour un avenir plus durable.
Megan Valère SOSSOU
Le consortium AMSHART – ANEB lance la 3e édition de la Salubrité Zogbodo Gan à Gbègnigan
Ce 04 novembre 2023, à petit Tokpa, à proximité de l\\\’ancien commissariat, non loin du bar Pêle Mêle à Gbègnigan, a eu lieu le lancement officiel de la 3ème édition de la compétition de salubrité \\\ »Zogbodo Gan\\\ ». Cet événement qui rassemble cinq quartiers : Togbin Dahô, Togbin Kpèvi, Togbin Fandji, Gbègnigan et Allègléta, est mis en place dans le cadre d\\\’une initiative conjointe du consortium des ONG Amshart et Aneb.
Lancement 3e édition de la salubrité ZOGBODO GAN
La cérémonie officielle a été présidée par Sinsin Gansou M. Léontine, représentante du directeur départemental du cadre de vie et des transports de l\\\’Atlantique. Elle était entourée du Président du Jury, de Sonon Théhouéa, Directeur exécutif de l\\\’ONG Amshart et chef de file du consortium, du coordinateur de l\\\’ANEb, du conseiller représentant du CQ Gbègnigan, et de la délégation des trois quartiers Togbin.
Le concours se déroulera en quatre sorties simultanées dans les cinq quartiers, respectivement les 10, 18, 26 novembre et 4 décembre. Le jury effectuera deux descentes les 18 et 9 décembre. La proclamation des résultats est prévue pour le 12 décembre 2023 à Togbin. Cette année, les prix décernés ne se limiteront pas à de simples certificats, mais incluront également des enveloppes, aussi modestes soient-elles.
Un appel a été lancé aux âmes charitables pour soutenir cette noble cause en fournissant du matériel de travail, des équipements de protection individuelle, et en contribuant au rafraîchissement des bénévoles.
Salubrité ZOGBODO GAN
Lors de cette occasion, Togbin Dahô, lauréat du 1er Prix lors de la 1ère Édition en 2021, a émis des recommandations essentielles :
Il a appelé les Chefs de Quartier à collaborer étroitement pour mobiliser les populations en faveur de la salubrité.
Il a insisté sur l\\\’importance de l\\\’application de la réglementation en matière d\\\’hygiène publique, conformément à l\\\’Article 27 de la Constitution du Bénin, afin de décourager l\\\’incivisme croissant qui entrave le travail des bénévoles. Cela inclut la gestion rigoureuse des WC publics, la gestion des déchets et la préservation des eaux de Djessin. Selon GBETIE Adolphe, sans ces conditions, l\\\’initiative risque de perdre de son sens.
Le lancement a bénéficié du soutien de la SGDS (Société de Gestion des Déchets Solides) par le superviseur de la zone Pré-collecte 37 et Lot Salubrité 36, Assogba Max, ainsi que d\\\’Adjovi Kpehounton Rodolphe, promoteur de la PME \\\ »La Volonté de Vaincre 2V\\\ » couvrant la Zone 37. Ils ont effectué une visite sur les lieux du lancement et ont envoyé un tricycle pour le ramassage systématique des déchets amassés.
Cette 3ème édition de la Salubrité Zogbodo Gan promet d\\\’être un événement majeur pour la préservation de l\\\’hygiène publique et l\\\’unité des communautés locales.
Megan Valère SOSSOU
Non-réhabilitation des sites miniers au Burkina Faso : que deviennent les 60 milliards FCFA versés par les sociétés minières ?
Les différents Codes miniers que le Burkina Faso a adoptés encadrent la question de la fermeture et de la réhabilitation des sites miniers. En effet, les sociétés minières qui sont en fin d’exploitation ont l’obligation de réhabiliter le cadre ayant servi à leurs activités. Pour ce faire, elles cotisent annuellement pendant la phase d’exploitation de leur mine afin que cette manne financière puisse servir à la réhabilitation. Malgré tout, aucun site n’a été réhabilité. Alors, quel est le point des cotisations des sociétés minières ? Que deviennent ces milliards FCFA ?Pourquoi les sites ne sont pas réhabilités malgré les milliards FCFA versés par les sociétés minières ? Nous avons cherché à comprendre cette impossible réhabilitation des sites miniers fermés au Burkina Faso.
Site minier /Ph:DR
L’exploitation minière à un impact significatif sur l’environnement. Mais à la fin de l’exploitation d’une mine, la société a l’obligation de réaliser des travaux de remblaiement, de re-couverture des sols par l’utilisation des matériaux de remblaiement des fonds de carrière, excavation, puits et la reconstitution de la base du biotope par des plantations des différentes espèces, etc. C’est pour couvrir les frais liés à ces différentes opérations de restauration de l’environnement et du cadre ayant servi aux activités minières que le Code minier fait obligation pour chaque exploitant minier, de créer un compte à la BCEAO ou dans une banque commerciale où elles cotisent en fonction des éléments contenus dans le plan de gestion environnemental et social. Le montant issu de ces cotisations servira à toutes les activités de réhabilitation.
Le Code minier adopté en 2015 s’est voulu clair sur la question. En effet, en son article 141, la loi n°036-CNT portant Code minier prescrit que « tout titulaire d’un permis d’exploitation de grande ou de petite mine, d’un permis d’exploitation semi-mécanisée ou d’une autorisation d’exploitation industrielle de substances de carrières est tenu d’ouvrir et d’alimenter un compte fiduciaire à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ou dans une banque commerciale du Burkina Faso qui servira à la constitution d’un fonds pour couvrir les coûts de la mise en œuvre du programme de préservation et de réhabilitation de l’environnement. Les sommes ainsi utilisées sont en franchise des impôts sur les bénéfices. Les modalités d’alimentation et de gestion de ce fonds sont établies par voie réglementaire ».
La gestion de ces fonds cotisés par les mines relève des compétences du Fonds d’intervention pour l’environnement (FIE). Dans ce sens, le FIE « est mobilisateur et gestionnaire du fonds. Il a œuvré à l’ouverture des comptes » par les sociétés minières, expliquent les responsables du FIE. En outre, le décret n°2017-0047/PRES/PM/MEMC/ MEEVCC/MINEFID/MATDS 15 février 2017, portant organisation, fonctionnement et modalités de perception des ressources du Fonds de réhabilitation et de fermeture des mines, précise les conditions d’approvisionnement du compte ainsi que les conditions d’utilisation des fonds qui y sont versés.
Ces milliards FCFA qui dorment en banque
Selon les informations recueillies auprès de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE-BF), les sociétés minières ont assuré le versement de leurs cotisations. En 2016 par exemple, le solde global de leurs cotisations était à seulement 9.110.134.041 FCFA contre 23.950.892.373 FCFA attendus en fin 2015 selon les chiffres de l’ITIE-BF. Ce qui donnait déjà un manque à gagner de 14.840.758.332 FCFA.
Par la suite, la situation semble avoir plus ou moins évolué. A la date du 31 décembre 2022 et selon le rapport d’avancement 2023 de l’ITIE, ce sont 57.128.711.498 FCFA qui ont été cotisés par 11 sociétés minières. A la même date, il était cependant attendu des sociétés minières, des cotisations à hauteur de 60.640.610.823 FCFA. En fin 2022, le manque à gagner est de 3.511.899.325 FCFA. Ce qui veut dire que le compte n’est pas encore bon pour ce fonds de réhabilitation malgré les efforts des sociétés minières. Néanmoins, « il est important de souligner que toutes les sociétés minières contribuent », précise ITIE-Burkina.
Pour l’année 2023, des sociétés ont déjà opéré des versements pour le Fonds. A la fin du premier semestre de l’année 2023, l’on apprend auprès du FIE, que 12 sociétés ont procédé au paiement des cotisations du fonds de réhabilitation et de fermeture des sites miniers. L’ensemble des cotisations depuis l’initiative du fonds de Réhabilitation en 2015 donne la somme de 60.933.070.629 FCFA à la date du 30 juin 2023.
Impossible réhabilitation ?
Cependant, cette réhabilitation des sites miniers au Burkina Faso connaît des difficultés, sinon des blocages, selon les responsables du FIE. Ces derniers confirment d’ailleurs que les sites des mines en situation de fermeture n’ont pas encore été réhabilités. Selon les informations d’ITIE Burkina, à ce jour, il est fait état de « 6 mines en arrêt pour diverses raisons » et non des mines fermées.
Des sociétés minières disposent de leur plan de réhabilitation, mais peinent à les voir étudiés par un Comité. En effet, les plans de réhabilitation et de fermeture d’une mine industrielle et semi mécanisée ou une carrière industrielle sont examinés et validés par le Comité technique interministériel d’examen des plans et programmes de réhabilitation et de fermeture des mines.
Ce Comité a été créé par l’arrêté interministériel n°2019-554/MEEVCC/MMC/ MINEFID/MATDCS du 30 octobre 2019. Composé de 24 membres, il est présidé par le Secrétaire général du ministère en charge de l’Environnement. Les membres ont été officiellement installés le 9 décembre 2020. La procédure veut que chaque mine adresse son plan de réhabilitation au ministre chargé des Mines qui saisit le Président du Comité pour statuer. Malheureusement, révèlent les responsables du FIE, à la date du 30 juin 2023, aucun plan de réhabilitation et de fermeture de mine n’a été soumis au Comité.
« Les charges de fonctionnement du CT/EV et du Comité Interministériel de suivi-contrôle sont supportées par le Fonds de réhabilitation et de fermeture des mines. »
Le FIE accuse « le manque de ressources pour le fonctionnement du Comité mis en place ». En outre, le manque de ressources nécessaires au fonctionnement des comités mis en place; le manque de textes qui fixent les modalités d’accès aux ressources et la non-tenue des comités chargés de l’examen et de la validation des plans et programmes de réhabilitation et de fermeture des mines constituent des barrières à la mise en œuvre de la réhabilitation des sites miniers, à en croire les experts du FIE.
En effet, l’article 21 de l’Arrêté n°2019-554/MEEVCC/MMC/ MINEFID/MATDCS dit que « les charges de fonctionnement du CT/EV et du Comité interministériel de suivi-contrôle sont supportées par le Fonds de réhabilitation et de fermeture des mines ». Et l’article 22 ajoute que « les indemnités de session des membres du CT/EV, les frais de mission des membres du comité interministériel et suivi-contrôle et les indemnités de session du conseil d’administration du Fonds d’intervention pour l’environnement sont servis conformément aux textes en vigueur ». Le texte ne précise donc pas l’origine des indemnités et autres prises en charge, puisque les activités financées par les cotisations sont clairement citées dans le décret.
Faut-il parler de problèmes de prise en charge des membres du Comité ? Non, répond un technicien de l’ITIE-Burkina. Avant lui, nous avons tenté de poser la même question aux acteurs directs de l’Etat, mais nos demandes d’entretien avec le Ministère des Mines, celui de l’Environnement, et l’Agence nationale des évaluations environnementales, toutes datées du 5 juillet 2023 n’ont pas eu de réponse.
L’une des difficultés majeures, selon notre source de l’ITIE-Burkina, est de pouvoir disposer de ressources humaines aguerries pour faire des travaux de terrain, évaluer l’impact réel des activités minières avant de pouvoir apprécier les éventuelles propositions de plan de réhabilitation des sites. A cela, confie-t-il, s’ajoute la question sécuritaire qui ne facilite pas des travaux de ce type.
Néanmoins, selon l’Inspecteur de l’environnement Juste Bationo, la question de la prise en charge des membres du Comité technique demeure une réalité. Il explique le lien avec les questions de prises en charge par les dispositions réglementaires qui encadrent les conditions de décaissement des fonds.
« Il est difficile à l’Administration de procéder au déblocage des fonds pour la tenue des sessions de validation des plans et programmes annuels de réhabilitation et de fermeture. »
Il y a plusieurs conditions à remplir, selon lui : « Les dépenses relatives aux travaux de réhabilitation et de fermeture des sites miniers ne peuvent être autorisées qu’après la réalisation d’une évaluation précise du coût de la réhabilitation et de fermeture des sites miniers, la transmission du rapport d’évaluation du comité technique faisant ressortir les conclusions des travaux, l’avis final, la liste des membres ayant participé aux travaux ainsi que la version définitive du plan de réhabilitation et de fermeture au Conseil d’Administration du FIE et l’établissement d’un rapport d’exécution physique et financière des travaux de l’année précédente s’il y a lieu. »
Cette autorisation des dépenses de réhabilitation est assurée par le comité technique interministériel chargé de l’évaluation et de la validation des plans de réhabilitation. De ce fait, il est difficile à l’Administration « de procéder au déblocage des fonds pour la tenue des sessions de validation des plans et programmes annuels de réhabilitation et de fermeture ». Selon le Directeur général par intérim du FIE, il faut vite trouver une solution aux différentes difficultés liées à la réhabilitation des mines.
Afin de comprendre ces blocages, nous avons adressé une correspondance au ministère en charge de l’Environnement ainsi qu’à celui chargé des Mines et au Comité. Mais jusqu’au moment où nous bouclions ces lignes, nous n’avions reçu aucune réponse.
Face à toutes ces difficultés constatées dans le dispositif, l’on apprend qu’une relecture des textes régissant la réhabilitation est en cours afin de rendre le Comité plus opérationnel. Cela permettra de prendre en compte les nouvelles réalités qui s’imposent. En outre, les acteurs s’accordent à dire qu’il serait judicieux d’envisager une réhabilitation progressive des mines.
Situation environnementale déplorable
En clair, tant que les sites ne sont pas réhabilités, la situation environnementale des sites miniers demeure préoccupante. En cas de non-réhabilitation, les conséquences sont donc énormes. Ainsi, selon un expert de l’ITIE, la non-réhabilitation cause des problèmes pour les populations environnantes. Les bacs à résidus chargés de produits chimiques toxiques comme le cyanure, dit-il, peuvent contaminer la nappe phréatique et les trous béants menacent la sécurité physique des populations.
La mine de Kalsaka, dans la région du Nord, en est l’illustration. Fermée depuis 2013, la nonréhabilitation fait craindre le pire. Des animaux sont morts à l’intérieur du site qui a connu un saccage des populations, selon les témoignages de l’ancien maire. La mine de Poura est aussi une parfaite illustration. Elle n’a connu aucune réhabilitation depuis sa fermeture en 1999. Selon des témoignages recueillis sur place, les eaux souterraines de la ville de Poura ont été contaminées par des produits toxiques. Des dizaines d’animaux sont morts après avoir bu de l’eau contaminée. La mine de Zinc de Perkoa, celle d’or de Youga en arrêt risque de subir le même cas si la réhabilitation n’est pas effective. Pourtant, toutes ces mines ont versé leur cotisation au fonds de la réhabilitation. Mieux, Kalsaka et Essakane ont déposé respectivement en août 2015 et en novembre 2020 leur plan de réhabilitation auprès du ministère des Mines. Les dossiers de Kalsaka et de Essakane n’ont jamais été transmis à ce Comité, encore moins examiné. Ces 02 sociétés qui sont à jour de leur cotisation au fonds de réhabilitation et de fermeture des mines n’y ont pas accès pour débuter la réhabilitation.
Le manque de moyens est battu en brèche par une enquête réalisée en 2016 par les députés de la septième législature. Pour les députés, « les compagnies minières sont en deçà des réponses environnementales légalement et socialement attendues ». Et les députés de déplorer le fait que les ministères des Mines et de l’Environnement ne montrent aucune volonté réelle « à obtenir les mesures correctives nécessaires ».
Pire, du fait de la non-utilisation des fonds par l’Etat, certaines sociétés minières ont souhaité utiliser leurs fonds logés dans les banques pour la mise en œuvre de leur plan de gestion environnementale et sociale (PGES), ce qui est différent du plan de fermeture et de réhabilitation.
Ce manque de moyen financier est aussi battu en brèche par bon nombre d’observateurs du secteur minier qui estiment qu’il existe plusieurs moyens de financer le fonctionnement de ce Comité. Les services financiers du ministère de l’Environnement peuvent solliciter des ressources au titre des dépenses interministérielles du budget national. Il suffit d’en faire la demande au ministère des Finances ou de créer une ligne dans le budget de l’année.
Enquête réalisée par Aimé Kobo NABALOUM avec l’appui de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO).
Encadré :
Situation nominative des sociétés mines
Liste des Mines en fonction : Essakane SA, Houndé Gold, Mana, Boungou, Wahghion, Roxgold, Bissa Gold, Ymiougou, Orezone, Somisa, Karma
Liste des sociétés minières en situation d’arrêt Kalsaka mining SA, Semafo Burkina SA, Somita SA, Netiana mining Company, Société des mines de Belahouro (SMB), Bouere-Dohoun Gold Operation SA et Nantou mining Perkoa.
Concassage de granite à Parakou : Entre survie et risques sanitaires
Le Bénin, à l’instar des autres pays de l’Afrique de l’Ouest aspire à l’émergence. Depuis son accession à la souveraineté nationale et internationale jusqu’au renouveau démocratique, en passant par la période révolutionnaire, des gouvernements se sont succédés et ont travaillé à mettre le pays sur la voie du développement.
Casimir Nanlomè
Cependant, l’épineux problème qui demeure est celui du sous-emploi et du chômage des jeunes. Ils sont plus nombreux aujourd’hui, ces hommes et femmes qui tentent de joindre les deux bouts en pratiquant des activités indécentes et à hauts risques.
Travailler et vivre au péril de sa santé, c’est le choix difficile que sont obligés de faire ces centaines de citoyens à Parakou qui, au lever du soleil, prennent d’assaut la carrière de granite située à l’ouest du périmètre de reboisement à la sortie Sud de la ville de Parakou.
Marie Kouagou, la quarantaine, est originaire de l’Atacora, et exerce l’activité de concassage depuis 4 ans sur la carrière de granite à Parakou. À l’instar de dame Marie, de nombreux jeunes et parfois adolescents, s’y consacrent. Brûler, concasser et ramasser les pierres, c’est ce à quoi s’attellent au quotidien ces hommes et femmes que l’équipe du Journal Santé Environnement est allée rencontrer au petit matin de ce samedi 11 novembre 2023 au quartier Kpébié à Parakou.
Le travail que font ces braves hommes et femmes comporte de grands risques. Des risques à prendre pour survivre. « Nous souffrons beaucoup ici. Mais puisque nous n’avons pas d’autres choix, nous sommes obligés de venir chercher ce qu’il faut pour nous nourrir », a confié dame Marie Kouagou. Dans cette tâche, dame Marie se fait aider par son jeune garçon Charlemagne qui, lui aussi, fait la douloureuse expérience du marteau aux côtés de sa mère. « Le marteau fait mal à la main. Quand on rentre à la maison les soirs, on chauffe l’eau en y ajoutant du sel, et on introduit nos mains dedans. Ça nous permet de calmer la douleur », a-t-il laissé entendre.
Marie Kouagou
Malgré les risques liés à cette activité, la majorité des acteurs exerçant sur la carrière de granite ne dispose pas de matériels de protection et se voit ainsi exposée à de nombreuses maladies. A en croire Casimir Nanlomè, massier chargé du concassage des grosses pierres, la majorité de ceux qui exercent cette activité souffrent fréquemment du paludisme. Les hommes, en particulier, voient leur hernie prendre du volume, les empêchant de poursuivre l’activité, a confié Casimir Nanlomè. « Il y a ceux qui souffrent du paludisme et de la toux du fait de la poussière et de l’exposition au soleil », a ajouté Marie Kouagou.
Des travailleurs sur le site de concassageSite de concassage
Selon les spécialistes de la santé, ces travailleurs courent le risque d’une infection respiratoire, de troubles auditifs, de blessures et traumatismes, ainsi que d’une pneumoconiose silicotique, qui est une maladie pulmonaire grave. Autant de risques que prennent ces compatriotes, loin des regards bienveillants et laissé à leur triste sort. « L’activité n’est pas rentable, mais nous n’avons pas d’autres choix. Quand nous tombons malades, les patrons n’arrivent pas à nous aider. Nous nous débrouillons nous-même pour nous en sortir », a confié Casimir Nanlomè. Dans ces conditions, l’autorité municipale est interpellée. Ces concasseurs de granite demandent le soutien des autorités de la mairie de Parakou, afin que leur soient mis à disposition des matériaux de protection adaptés à leur activité.
Le gouvernement quant-à-lui, devra intensifier et étendre ses actions sociales au profit de cette couche vulnérable de citoyens, afin que celle-ci bénéficie également de bonnes conditions de travail, tel que recommandé dans la Constitution en son article 30, qui dispose que : « L’Etat reconnaît à tous les citoyens le droit au travail et s’efforce à créer les conditions qui rendent la jouissance de ce droit effective et garantissent au travailleur la juste rétribution de ses services ou de sa production. »
Faut-il le rappeler, en travaillant à améliorer les conditions de travail de ces compatriotes, le Bénin réalise ainsi l’ODD 8, celui de promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein-emploi productif et un travail décent pour tous.
Bénin, like other West African countries, aims for development but struggles with youth underemployment and unemployment. Many citizens are compelled to do risky, dangerous jobs, such as the granite quarry workers in Parakou, who lack protective equipment and expose themselves to numerous diseases. They are appealing for government assistance and social support for better working conditions.
Venance Ayébo TOSSOUKPE
Protection côtière : À Hillacondji, l\’océan bat en retraite
Finalisés il y a quelques mois, les travaux de protection de la côte à Grand Popo, à la frontière avec le Togo, montrent des résultats probants. Les ouvrages stabilisent la côte et protègent les populations longtemps tourmentées par une érosion côtière sévère.
C’est la fin des travaux de protection côtière à l’ouest du Bénin. Depuis lors, les riverains, désormais éloignés de l\\\’océan par des enrochements et des moteurs de sable, ne se préoccupent plus du bruit des vagues. « Nous avons enfin les ouvrages tant espérés et nous sommes soulagés », confie Abbeyvi Matey, un dignitaire religieux résidant près du segment transfrontalier Bénin-Togo.
Pourtant, il y a quelques années, cette zone était réputée comme étant une série de plages fortement érodées, sujettes à des épisodes de submersion marine et aux risques d\\\’inondation. « Il y a trente ans, quand j\\\’étais jeune, la mer était à 4 km. Puis, avec l\\\’érosion, des maisons ont été progressivement englouties\\\ », se remémore Abbeyvi Matey.
En 2012, la réhabilitation des épis d\\\’Anèho au Togo a entraîné le blocage du sédiment en transit vers le Bénin. Cette situation a exacerbé l’érosion sur 23 km entre Hillacondji et Grand-Popo, menaçant de priver le Bénin de plus de 325 miles (soit 12027 km²) de ses eaux territoriales. Cependant, la collaboration entre les deux pays dans le cadre du Projet d\\\’Investissement pour la Résilience des Zones Côtières en Afrique de l\\\’Ouest (Waca ResIP), a mis fin à cette menace.
Des plages reconstituées
Aujourd\\\’hui, entre Louis-Condji et Agoué, l\\\’océan s\\\’est retiré de 200 mètres par rapport à sa position en novembre 2022. Les cocotiers sur la plage marquent désormais jusqu\\\’où les vagues avait grignoté le littoral. Mieux, les risques d\\\’inondations liées à la submersion marine sont du passé.
« Nous avons remblayé la côte à 4,6 mètres au-dessus du niveau moyen de la mer. Cette hauteur a été choisie pour lutter contre l\\\’érosion côtière et la submersion marine. Cette année, malgré la submersion marine, nous n\\\’avons pas connu d\\\’inondations, ce qui prouve que l\\\’ouvrage a rempli son rôle », souligne Dr Moussa Bio Djara, spécialiste du littoral du projet Waca.
Concrètement, les travaux ont consisté en la construction de 8 épis, le comblement du bras mort lagunaire avec 100 000 m3 de sédiments, le rechargement des casiers situés entre deux épis, ainsi que le rechargement massif avec 6 400 000 m3 de sable.
Une reconstitution sur 3 km
L\\\’ensemble des ouvrages s\\\’étend sur une distance de 8,3 km de façade maritime aménagée. « Le bras mort qui prend sa source au Togo posait des problèmes de sécurité et de santé publique, en raison du risque de noyade et du fait qu\\\’il favorisait le développement de gîtes larvaires. Il posait également un problème de pollution qui a maintenant été résolu car il était devenu un dépotoir », explique-t-il.
Le suivi effectué depuis la fin des travaux révèle un gain de plage sur 3 km derrière l\\\’hôtel Millenium Popo Beach. De plus, au dernier casier formé par les épis 7 et 8, une saturation a été observée. « Le casier est arrivé à saturation. Cela démontre le succès de l\\\’ouvrage en matière d\\\’engraissement », ajoute Dr Moussa Bio Djara.
Après la stabilisation de la côte, des aménagements récréotouristiques sont prévus. Une piste cyclable a été aménagée entre Louis Condji et Agoué, suivie de la plantation de cocotiers sélectionnés et traités pour le verdissement de la zone. Il ne reste plus qu\\\’à installer des opérateurs pour que la zone reprenne vie.
Fulbert ADJIMEHOSSOU
GIRE et bonne gestion des eaux usées: AGIR EAU/GIZ et le RAMEC pour un plaidoyer efficace
Du 23 au 24 novembre, Porto-Novo a accueilli un atelier de formation rassemblant les journalistes émérites des médias béninois, en particulier ceux du Réseau des Acteurs des Médias pour l’Eau, l’Environnement et le Climat (RAMEC). Organisé par le Projet AGIR Eau de la GIZ en collaboration avec le Ministère de l’Eau, cet événement visait à sensibiliser et former les journalistes sur l\\\’importance de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) et la nécessité d\\\’une bonne gestion des eaux usées.
Atelier AGIR EAU GIZ en salle
L\\\’atelier a débuté par une cérémonie d\\\’ouverture officielle, marquant le commencement de deux jours d’activités intenses. Les participants ont bénéficié de modules variés couvrant le secteur de l\\\’Eau au Bénin, notamment la GIRE, l\\\’état actuel de la gestion des eaux usées, ainsi que les implications des changements climatiques sur la GIRE. Ces sessions ont permis d\\\’approfondir la compréhension des journalistes sur ces enjeux.
Visite de terrain à Dangbo
Le moment fort de l\\\’atelier a été la descente sur le terrain, où les hommes des médias ont pu observer de près les efforts déployés par le Projet AGIR Eau/GIZ en matière de gestion intégrée des ressources en eau à Dangbo et d\\\’assainissement au centre ville de Porto-Novo. Cette immersion sur le terrain a offert aux journalistes une perspective concrète et enrichissante sur les initiatives mises en place.
Cette initiative collaborative entre la GIZ, le Projet AGIR Eau, et le RAMEC témoigne de l\\\’importance de réunir les médias, les experts, et les organisations engagées pour sensibiliser sur des questions cruciales telles que la Gestion Intégrée des Ressources en Eau et la bonne gestion des eaux usées. Les journalistes, issus de toute l’étendue du territoire national et de divers médias (Radio, Télévision, Presse écrite et en ligne), formés lors de cet atelier, deviennent ainsi des porte-paroles informés capables de diffuser des informations essentielles sur la protection des ressources en eau au Bénin.