Le LABEF/UAC outille docteurs, doctorants et mastorants
Plusieurs centaines de docteurs, doctorants et mastorants des Universités du Bénin et de la Sous-région Ouest Africaine suivent depuis ce mercredi 24 janvier 2024, en ligne et en présentiel, une formation en écriture scientifique et éthique scientifique. Une opportunité qui leur a été offerte par le Laboratoire de Biomathématiques et d\\\’Estimations Forestières (LABEF), avec le soutien de la Fondation Alexander von Humboldt (Allemagne).
Dans son intervention à l’entame de la formation, le Prof. Romain GLELE KAKAI, Directeur du Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières (LABEF/FSA/UAC), a souligné l’importance d\\\’une publication scientifique de qualité. «La publication scientifique vous permet de vous faire connaître en tant que chercheur dans votre domaine, d’y faire avancer les connaissances pour une meilleure prise de décision par les politiques, mais également d’accroître votre crédibilité dans la soumission de projets de recherche pour financement par les bailleurs. Les partenaires financiers ne vont pas investir dans un projet hasardeux sans s’assurer de votre capacité à produire de la connaissance. Il y a également des intérêts professionnels », a-t-il expliqué.
Cette formation intervient dans un contexte où le plagiat et les revues prédatrices sont devenus des fléaux majeurs, au point qu\\\’il est devenu primordial que le chercheur soit sensibilisé et outillé pour les éviter. Ainsi, en procédant au lancement des travaux, Prof. Marcel HOUINATO, Directeur de l’École Doctorale de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’UAC, a salué l’initiative avant d’inviter les participants à se départir de ces mauvaises pratiques en se formant et en mettant de la rigueur scientifique dans leur travail. « Ce n’est pas le nombre de pages qui compte, mais la qualité du contenu. Faites attention à la qualité de vos travaux et au plagiat », a-t-il martelé.
678 mastorants, doctorants et docteurs se sont inscrits pour participer à cette formation qui se déroule du 24 au 26 janvier 2024. « Cela témoigne de l’intérêt de la formation, et nous ferons en sorte de multiplier de telles opportunités de formation », a rassuré le Prof. Romain GLELE KAKAI. Outre le directeur du LABEF, la formation est assurée par d’éminents chercheurs, notamment le Directeur de Recherche Guy MENSAH, le Professeur Achille ASSOGBADJO, et le Professeur Sylvain KPENAVOUN.
De nombreux conseils ont été prodigués concernant les caractéristiques d\\\’un manuscrit de qualité, le processus de soumission et les attentes pour espérer un retour favorable.
Megan Valère SOSSOU
14e Sommet du GFMD à Genève : Henri TOTIN remporte le premier prix Migrants4Climate
Après avoir été couronné au siège des Nations Unies à New York avec la GLOBAL COALITION, où il a reçu le prix International des Droits Humains pour un Environnement Sain, le jeune béninois Henri TOTIN a une fois encore révélé le Bénin à l’international. En effet, au cours du 14e Sommet du GFMD (Global Forum on Migration and Development) à Genève, la semaine du 23 janvier 2024, Henri TOTIN, Directeur Exécutif de JEVEV-ONG, a reçu le prestigieux prix Migrants4Climate.
Le 14e sommet du GFMD (Global Forum on Migration and Development) a eu lieu du 23 au 25 janvier 2024 à Genève en Suisse. Un événement qui a réuni plus de 1000 participants pour des échanges enrichissants sur les innovations, les solutions et les partenariats face à la migration climatique.
La cérémonie de passation de la présidence du Forum Mondial sur la Migration et le Développement (FMMD) entre la France et la Colombie a été marquée par une activité importante. Il s’agit de la distinction Migrants4Climate qui célèbre le rôle essentiel des migrants et des communautés dans la promotion des actions climatiques et dont le premier prix a été attribué au leader environnementaliste béninois Henri Totin. C’est grâce à son projet novateur, la \\\ »Route de la Jacinthe d\\\’eau\\\ », inspiré de pratiques écologiques autochtones visant à améliorer la qualité et la gestion des territoires.
Outre Henri TOTIN, le deuxième et le troisième prix ont été remportés respectivement par Osiakwa Bismark, fondateur de Réutilisable Bags Gh au Ghana, et Illac Angelo Diaz, fondateur de Liter of Light aux Philippines.
Grâce à ces jeunes, le Bénin, le Ghana et les Philippines se distinguent ainsi en termes d\\\’innovation dans la gestion de la migration climatique avec des projets qui servent d\\\’inspiration pour un avenir durable et inclusif au sein de leurs différentes communautés.
Il est à noter que le prix Migrants4Climate (M4C) 2023 a été lancé en 2022 lors de la 27e Conférence des Parties (COP27) en Égypte. Une initiative du Climate Vulnerable Forum (CVF), dirigé par la présidence du CVF Ghana, en partenariat avec l\\\’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Forum mondial sur la migration et le développement (FMMD), en collaboration avec un large éventail d\\\’organisations. Elle vise à identifier, à travers un processus compétitif, des initiatives innovantes menées par ou avec la participation des migrants et des diasporas, ayant un impact démontré sur l\\\’action climatique au niveau local.
Rappelons que le prix Migrants for Climate (M4C) est initié pour soutenir les migrants climatiques et les personnes déplacées, exploitant le pouvoir des communautés de migrants pour susciter un changement positif face aux défis climatiques.
Megan Valère SOSSOU
Agriculture Biologique et Écologique au Bénin: Les prouesses de Ecological Organic Agriculture Initiative à l\’honneur
Dans la quête résolue du Bénin pour instaurer une agriculture respectueuse de l\\\’environnement, Ecological Organic Agriculture Initiative (EOAI), sous la houlette du Professeur Davo Simplice Vodouhè, Coordonnateur national, dévoile ses avancées significatives lors de l\\\’atelier bilan tenu à Bohicon le vendredi 29 décembre 2023.
Atelier Bilan / EOAI
Cet événement majeur a rassemblé divers acteurs engagés du secteur public au secteur privé, des universitaires aux acteurs des médias et les membres de l’équipe de pilotage de l’EOAI. L\\\’objectif principal était de faire un bilan approfondi des activités menées au cours de cette phase de l’initiative. Les différents piliers ont été passés en revue. Il s’est agi des résultats obtenus, des obstacles surmontés, des leçons apprises, et des perspectives prometteuses au niveau de chaque pilier.
L’entomologiste, Aimé BOKONON-GANTA souligne que ces progrès témoignent d\\\’un avenir prometteur pour ce secteur au Bénin. Il met en avant l\\\’intérêt croissant des autorités politico-administratives, en particulier au ministère de l\\\’agriculture, de l\\\’élevage et de la pêche, démontrant ainsi une prise de conscience au plus haut niveau.
Djibril AZONSI, du Groupe de Presse Le Rural, a chaleureusement salué les résultats obtenus, appelant à une implication renforcée des médias à toutes les étapes du programme. Il a souligné la disponibilité des médias à collaborer étroitement pour une diffusion optimale des résultats, soulignant ainsi l\\\’importance de leur rôle dans la sensibilisation et le plaidoyer.
Le Professeur Davo Simplice Vodouhè, fervent défenseur de l\\\’agriculture biologique et écologique à la fin de la rencontre a remercié les différents acteurs invités. Reconnaissant le pas qui a été fait dans l\\\’élaboration de la stratégie de promotion de l\\\’agriculture biologique et écologique, il a insisté sur l\\\’impératif de ne plus tarder dans les actions. Il a appelé à une réflexion approfondie sur l\\\’institutionnalisation de la production agricole écologique et biologique au Bénin, ainsi qu\\\’à un partenariat solide avec les médias pour accroître la visibilité des actions entreprises.
Julien BOKINNI du ministère de l\\\’Agriculture, de l\\\’Élevage et de la Pêche, n’a pas manqué d’exprimer sa profonde satisfaction au regard de la dynamique créée au cours de cet atelier bilan. Selon lui, les résultats partagés ne sont pas de simples diapositives, mais le reflet d\\\’un engagement collectif envers une agriculture respectueuse de l\\\’environnement et bénéfique pour tous. Ces résultats, affirme-t-il, marquent le début d\\\’une transformation positive et durable pour l\\\’agriculture au Bénin.
Plusieurs recommandations ont été formulées à la fin de cet atelier bilan pour être prises en compte pour davantage d’impacts significatifs en faveur de l’agriculture écologique et biologique au Bénin.
Alors que plusieurs nations africaines, dont le Togo, mènent de grands efforts dans le domaine de l\\\’agriculture biologique et écologique, le Bénin ne manque pas à l’appel. Il trace avec détermination sa voie vers une agriculture respectueuse de l\\\’environnement.
Rappelons que Ecological Organic Agriculture Initiative est une initiative continentale dirigée par l’Union Africaine et mise en œuvre dans neuf pays africain dont le Bénin. Elle a pour objectif de contribuer à l’intégration de l’agriculture biologique écologique dans les systèmes nationaux de production agricole d’ici 2025 afin d’améliorer la productivité agricole, la sécurité alimentaire, l’accès au marché et le développement durable en Afrique.
Megan Valère SOSSOU
Genre et Inclusion sociale pour l’adaptation climatique: le succès du Projet BENKADI
Dans la chaleur des grottes de Dassa-Zoumé, les jeunes, les femmes et les personnes handicapées ayant choisi de faire du maraîchage pour s’adapter aux changements climatiques, bénéficient du soutien du projet Benkadi.
«Grâce au Projet BENKADI, nous utilisons désormais des composts efficaces pour nos cultures maraîchères, économisant ainsi sur les engrais chimiques coûteux », se réjouit Rachelle ABREWA, maraîcher à Dassa-Zoumè. Son témoignage est à l’image de ceux de nombreuses autres femmes et jeunes maraîchers de la commune qui saluent la transition vers une agriculture plus adaptative aux changements climatiques, insufflée par le Projet BENKADI.
Cultures de piment avec des diguettes
Ce projet novateur a fait des jeunes, des femmes et des personnes handicapées les cibles privilégiées de ses interventions. Conscient des obstacles auxquels elles sont confrontées, notamment en matière d\\\’accès aux ressources essentielles, telles que l\\\’eau, l\\\’énergie et la terre agricole, le Projet BENKADI intervient pour combler ces écarts.
Marie Odile HOUNTONDJI, épouse COMLANVI, Experte en Genre et Inclusion du Projet BENKADI, explique: « Les interventions de Benkadi sur le terrain se font surtout à travers les groupes organisés à savoir les groupements et associations dont les personnes vulnérables sont membres. Le projet a mis l’accent sur le renforcement des capacités des membres de ces groupements et associations pour leur implication effective dans les activités liées aux changements climatiques ». Ces personnes participent aux séances de sensibilisation et aux formations organisées sur le terrain à travers des ONG partenaires de mise en œuvre a-t-elle précisé.
À Dassa-Zoumè, après le consortium AVOTRIDEB ONG – CPN Les papillons, c’est CREDEL ONG qui met en œuvre actuellement les actions du projet BENKADI. Elle implique davantage de jeunes, de femmes et de personnes handicapées dans diverses initiatives liées aux interrelations entre changements climatiques, le genre et l\\\’inclusion sociale, ainsi que sur la promotion des pratiques d\\\’adaptation basées sur les écosystèmes.
Intervention de BENKADI, échos des bénéficiaires
Salomée KOBA, membre de la coopérative agricole Itchéléré, témoigne de l\\\’impact transformateur des formations reçues: «Nos sols s’épuisaient, c’était inquiétant. Mais grâce au projet BENKADI, on a trouvé des astuces pratiques. On a commencé à planter du pois d’angole et du mucuna pour les enrichir et c’est vraiment efficace pour nos sols. »
Son collègue, Maurice Kadoukpè AGOSSOU vit de belles expériences. Il raconte : À travers le Projet BENKADI, nous avons eu l’opportunité de mettre en avant à l’élaboration du Plan de Développement Communal, 4ème Génération, des idées pour promouvoir le maraîchage biologique et l’utilisation des semences locales résilientes à la sécheresse.»
De plus, renchérit, Rosine KOBA, «Le projet BENKADI nous a appris des techniques précieuses comme la construction des diguettes pour préserver les cultures des inondations et le labour en pente contre l’érosion. »
Par ailleurs, les déchets agricoles servent autrement à ces maraîchers determinés à offirir des produits sains à la population. Joséphine KOBA, apprécie: «Nous avons expérimenté plusieurs fois les composts et les avions trouvés très efficaces pour nos cultures. » C’est pourquoi, poursuit-elle, «nous continuons de l’adopter. »
Un dispositif de compostage
Comme eux, Pauline AWAKADJI, Yves GBEDJI et Jeanette BADJAGOUN ont témoigné également des avantages des formations sur leurs pratiques agricoles et leur leadership, leur permettant de faire face aux défis liés aux changements climatiques.
Monique CHABI, animatrice de CREDEL ONG à Dassa Zoumè, loue l’assiduité des bénéficiaires au cours des formations et la mise en œuvre effective des pratiques durables acquises.
Si le projet BENKADI a su répondre aux besoins de ses bénéficiaires, c’est parce qu\\\’en amont un travail a été fait. Selon Mme Comlanvi « BENKADI a réalisé des études de référence respectivement sur le genre et l’inclusion sociale dans la dynamique d’adaptation basée sur les écosystèmes et sur l’appui aux jeunes la promotion des meilleures pratiques et solutions endogènes et ou innovantes dans l\\\’adaptation et l\\\’atténuation des effets des changements climatiques.» Ces outils comprennent des modules de formation, des films documentaires, des recueils de textes et des sessions de sensibilisation, qui ont renforcé la compréhension et l\\\’engagement des bénéficiaires.
Coopérative Agricole Itchéléré de Dassa -Zoumè
L\\\’implication des populations vulnérables dans les processus décisionnels est au cœur de l\\\’approche du Projet BENKADI. L’experte souligne : « il a été nécessaire d’associer les personnes vulnérables à la constitution et aux séances de dynamisation des cadres de concertation et de dialogue multi acteurs pour la gouvernance participative inclusive des changements climatiques au niveau des secteurs de l’agriculture, de l’environnement, de l’eau et de la décentralisation. » Le leadership manifeste des femmes, des jeunes et des personnes handicapées lors de la Journée Internationale de la Femme 2023 en est un exemple concret a-t-elle rappelé.
Pour le compte de l’année 2023, les statistiques parlent d\\\’elles-mêmes. Le Projet BENKADI a impacté plus de 900 personnes, dont un tiers de jeunes et près d\\\’un tiers de femmes, démontrant ainsi son engagement en faveur de l\\\’égalité des genres et de l\\\’inclusion sociale pour l’adaptation aux changements climatiques.
Megan Valère SOSSOU
L\’appétit vorace de l\’industrie norvégienne du saumon menace les moyens de subsistance en Afrique de l’ouest
Les éléments clés du rapport révèlent que le secteur du saumon d\\\’élevage norvégien extrait près de 2 millions de tonnes de poissons sauvages chaque année pour nourrir les saumons en élevage. Cette extraction massive représente 2,5 % des captures mondiales de pêche marine. Une part significative de l\\\’huile de poisson utilisée dans l\\\’élevage du saumon norvégien provient d\\\’Afrique du Nord-Ouest, une région déjà touchée par une grave insécurité alimentaire.
Feedback a calculé que le poisson utilisé pour produire cette huile aurait pu nourrir jusqu\\\’à 4 millions de personnes en Afrique de l\\\’Ouest, répondant ainsi à leurs besoins nutritionnels annuels. Les principaux responsables de cette situation sont les quatre géants de l\\\’alimentation animale, MOWI, Skretting, Cargill et Biomar, qui fournissent la quasi-totalité de l\\\’alimentation utilisée dans l\\\’élevage du saumon norvégien.
Le rapport met en évidence la disproportion entre la production de saumon d\\\’élevage en Norvège et la quantité de poisson sauvage nécessaire pour produire l\\\’huile de poisson.
Alors que la Norvège envisage de tripler sa production de saumon d\\\’élevage d\\\’ici 2050, la demande en poissons sauvages pourrait être trois fois plus importante qu\\\’en 2020. Malgré les engagements affichés en matière de développement durable, le secteur n\\\’adopte que peu d\\\’alternatives pour remplacer le poisson sauvage dans l\\\’alimentation des saumons.
L\\\’impact sur l\\\’Afrique de l\\\’Ouest est dramatique, avec des conséquences directes sur la sécurité alimentaire. Le poisson provenant des zones de pêche au large des côtes de l\\\’Afrique de l\\\’Ouest aurait pu nourrir des millions de personnes, mais est détourné pour alimenter l\\\’industrie du saumon norvégien. En 2021, la Norvège a exporté 118 000 tonnes de saumon vers la France, représentant 70% de la consommation de saumon dans le pays.
Des experts et représentants d\\\’organisations ont réagi au rapport. Natasha Hurley, directrice de campagnes de Feedback, dénonce l\\\’expansion de l\\\’aquaculture industrielle comme un \\\ »colonialisme des temps modernes\\\ ». Marie Suzanna Traore, secrétaire exécutive du RAMPAO, souligne que la pêche artisanale est vitale pour les communautés autochtones, tandis que Dr. Aliou Ba de Greenpeace Afrique appelle à l\\\’arrêt immédiat de ces pratiques destructrices.
Le rapport appelle le gouvernement norvégien à stopper la croissance du secteur du saumon d\\\’élevage, exiger une transparence totale dans la chaîne d\\\’approvisionnement et s\\\’assurer que les objectifs de développement global ne soient pas compromis. Les entreprises, dont les producteurs de saumon et d\\\’aliments pour animaux, sont également appelées à divulguer de manière transparente leurs approvisionnements, cesser de s\\\’approvisionner dans des zones exacerbant l\\\’insécurité alimentaire et mettre fin à l\\\’utilisation de poissons sauvages dans l\\\’alimentation animale.
Megan Valère SOSSOU
Boîte d’info
Pour satisfaire l\\\’appétit de l\\\’aquaculture mondiale pour le poisson sauvage, l\\\’industrie de la farine et de l\\\’huile de poisson s\\\’est développée en Afrique de l\\\’Ouest ces dernières années. Au cours de ces dix dernières années, le nombre d\\\’usines de farine et d\\\’huile de poisson en Afrique de l\\\’Ouest est passé de 5 à 49. Les producteurs norvégiens d\\\’aliments pour animaux s\\\’approvisionnent en huile de poisson produite à partir de captures issues de la Principale zone de pêche 34 de l\\\’Atlantique Centre-Est, telle que définie par la FAO (« FAO 34 »). Il s\\\’agit de la zone située au large de la côte ouest de l\\\’Afrique, qui s\\\’étend du détroit de Gibraltar jusqu\\\’à l\\\’embouchure du fleuve Zaïre.
Tout savoir sur l’hypertrophie des végétations adénoïdes : un mal peu connu
Les végétations adénoïdes, également appelées amygdales pharyngiennes, sont une zone de tissu lymphoïde située derrière et en haut du palais, où les cavités nasales ou cavités sont en contact avec le pharynx. Elles font partie du système lymphatique et jouent un rôle important dans la défense immunitaire.
Chez certains enfants, ces amygdales peuvent devenir hypertrophiées, entraînant des symptômes tels que des problèmes respiratoires, des infections fréquentes de la gorge et des troubles du sommeil. En milieu hospitalier, l’hypertrophie des végétations adénoïdes représente 15 à 20% des consultations en ORL au Bénin, selon le Dr Ulrich Vodouhè, médecin ORL. Ce mal, qui semble être peu connu de la population, sévit principalement chez les enfants. Rencontrée au cours de nos enquêtes, une mère, qui a préféré garder l’anonymat, est revenue sur le cas de son enfant, à qui on aurait diagnostiqué l\\\’hypertrophie des végétations adénoïdes. \\\ »Quelques semaines après sa naissance, mon fils n\\\’arrivait pas à avoir un sommeil normal comme tous les autres nourrissons. Il souffrait souvent du rhume et de la toux, et se réveillait en pleurs. À peine faisait-il 45 minutes de sommeil. C’est après plusieurs remèdes infructueux qu’un médecin ORL lui a diagnostiqué l\\\’hypertrophie des végétations adénoïdes\\\ », a-t-elle témoigné.
La taille des végétations adénoïdes est à son maximum chez les enfants de 2 à 6 ans. Les causes de cette maladie sont liées à une infection causant le mal de gorge, une allergie saisonnière ou permanente, des produits irritants, le reflux gastrique, augmentant le volume de cette formation lymphoïde. Les conséquences pour les enfants souffrant se résument à un retard de développement ou d’intelligence, car le manque d’oxygène dans le cerveau entraîne un retard de croissance. Il y a également une déformation du visage et des dents qui donne à l’enfant le profil d\\\’un bec d’oiseau.
Heureusement, en cas d’hypertrophie des végétations adénoïdes, des traitements sont disponibles pour sauver les victimes, selon le médecin ORL. \\\ »Au début de l\\\’inflammation, on peut procéder à un traitement médicamenteux ou au lavage du nez. Ce qui permet de détruire les microbes qui favorisent le développement des végétations adénoïdes et d’obtenir un taux de guérison de 60% des cas\\\ », a rassuré le Dr Ulrich Vodouhè.
\\\ »Lorsqu\\\’il s\\\’agit d\\\’un stade très avancé de la maladie, on préconise une ablation chirurgicale des végétations, afin d’élargir le diamètre du cavum dans les 40% des cas restants\\\ », a-t-il ajouté. Il est donc primordial qu\\\’en cas de rhume répétitif, de nez qui coule, de respiration bruyante, de toux ou de ronflement pendant le sommeil, les parents consultent rapidement un médecin ORL pour une prise en charge efficace de leurs enfants.
Ferrante GNIMADI, Stagiaire
One Health: le Pr Brama Koné de l\’OMS Afrique appelle à un leadership des pays Africains
Le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) a tenu son rendez-vous habituel d’échange, ce mercredi 14 février 2024. Le Professeur Brama Koné, Responsable du Portefeuille changement climatique et santé au bureau régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique a été l’invité de ce webinaire axé sur le thème : « One Health : Enjeux, défis et perspectives dans un contexte de changement climatique en Afrique ».
Professeur Brama Koné
Initié au début des années 2000, le concept One Health est une solution à la recrudescence et à l’émergence des maladies infectieuses. Selon le Pr Brama Koné, cette approche transdisciplinaire et multisectorielle est essentielle pour faire face aux maladies à l’interface entre l’homme et l’animal, connues sous le nom de zoonoses. Elle peut aider les États africains à relever les défis de santé actuels a-t-il expliqué avant d’ajouter: \\\ »Si on veut traiter un problème de santé, il faut au moins un médecin, un sociologue et un environnementaliste.\\\ »
Dans un contexte de résistance antimicrobienne, le Pr Koné souligne l\\\’importance d\\\’adopter le concept One Health. Cette approche répond aux enjeux actuels de lutte contre les maladies zoonotiques, la résistance antimicrobienne et les menaces environnementales sur le continent.
Le Pr Koné appelle les pays africains à jouer un rôle de leader dans l\\\’adoption de cette approche. \\\ »La région africaine se trouve être la plus affectée à cause de la pauvreté, du faible niveau de formation, etc. L’Afrique doit jouer le rôle de leader. Nous devons nous approprier le concept One Health en commençant par nous organiser,\\\ » déclare-t-il.
Il encourage également les pays africains à s\\\’approprier la convention mise en place par l’OMS, la FAO, le PNUD et l’Organisation Mondiale pour la Santé Animale pour assurer la sécurité alimentaire et sanitaire. \\\ »Il est important que cette convention soit représentée au niveau basique dans les pays pour relayer les messages de la plateforme quadripartite. Il est important que des systèmes de surveillance soient mis en place pour collecter des informations sanitaires et environnementales,\\\ » conseille-t-il.
Pour prévenir, détecter et faire face efficacement aux enjeux sanitaires qui surviennent à l’interface entre humains, animaux et environnement en Afrique, il est essentiel d’adopter l\\\’approche One Health.
Megan Valère SOSSOU
Nutrition au Bénin: Voici les meilleures sources de vitamines pour les enfants et les femmes
Le Bénin, riche en diversité culturelle et en ressources naturelles, abrite un trésor souvent sous-estimé : ses aliments nutritifs. Dans un pays où la malnutrition demeure un défi, il est essentiel de mettre en valeur les meilleures sources de vitamines essentielles pour les femmes et les enfants, des couches sensibles de notre société.
Voici un aperçu d\\\’alicaments régulièrement présents au Bénin
Le Moringa : Aussi connu sous le nom d’« arbre miracle », le moringa offre une gamme d\\\’utilisations allant de la racine à la feuille. Riche en vitamines A et C, ainsi qu\\\’en minéraux tels que le calcium et le potassium, il combat diverses affections telles que le diabète, l’hypertension et les ulcères, tout en préservant les tissus des reins, du cœur et du foie. Cette superaliment se déguste en sauce, en infusion, incorporé à des boissons ou sous forme de préparations pour desserts ou smoothies.
Le Fonio: Traditionnellement cultivé et consommé en Afrique de l’Ouest, le fonio est une céréale appréciée pour son goût délicat. Sans gluten et bénéfique pour la santé, cette céréale résistante à la sécheresse est riche en fer, acides aminés, zinc, magnésium, vitamines B1 et B3, ainsi qu\\\’en phosphore.
Le Pois Bambara: Cette légumineuse à grains, au goût rappelant celui de l’arachide, est une excellente source de protéines, de méthionine et de sélénium. Résistante et adaptée aux conditions de sécheresse, elle offre des rendements raisonnables même sur des sols peu fertiles, tout en favorisant la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins et l’absorption du zinc.
Le Gombo: Véritable concentré de vitamines, minéraux et nutriments, le gombo est un précieux allié pour la santé. Il régule le cholestérol, favorise la satiété grâce à sa teneur élevée en fibres, renforce le système immunitaire et préserve la santé rénale, en particulier chez les personnes diabétiques. Riche en vitamines A, B et C, ainsi qu\\\’en zinc, calcium et acide folique, il est recommandé pendant la grossesse.
Le Baobab: Symbole emblématique de l’Afrique, le baobab offre une multitude de bienfaits. Sa pulpe, connue sous le nom de \\\ »pain de singe\\\ », est réputée pour ses propriétés antidiarrhéiques, anti-inflammatoires et analgésiques, ainsi que pour sa richesse en calcium, vitamine C, potassium, phosphore et fer. Il constitue un aliment idéal pour prévenir la dénutrition chez les personnes âgées et est très apprécié des femmes enceintes pour ses nombreux micronutriments et antioxydants.
La Patate douce, une culture omniprésente sur le continent, est une source riche en vitamine A, cruciale pour la santé oculaire des enfants et le bien-être des femmes enceintes.
Les Ignames: Riches en vitamine B6, les ignames sont un pilier de l\\\’alimentation africaine, essentielles pour le développement neurologique des enfants.
Les Noix de cajou: En plus d\\\’être une collation délicieuse, les noix de cajou fournissent de la vitamine K, bénéfique pour la coagulation sanguine et la santé osseuse.
Le Poisson : Les variétés riches en oméga-3 offrent une source importante de vitamine D, de calcium et de protéines, favorisant ainsi un développement sain chez les enfants.
Ces sources de vitamines essentielles témoignent de la richesse naturelle du Bénin et de son potentiel à nourrir ses populations de manière saine et équilibrée. En intégrant ces aliments nutritifs dans leur alimentation quotidienne, le Bénin peut faire un pas de géant vers une nutrition saine et durable. Le combat de plusieurs programmes et projets de développement dont le Projet CASCADE porté par l\\\’ASCINB.
Megan Valère SOSSOU
Prévention de la poliomyélite au Bénin : Une campagne de vaccination démarre aujourd\’hui
Du 2 au 5 février 2024, s’ouvre au Bénin, la campagne de riposte contre la poliomyélite. Il s’agit d’une campagne de vaccination inscrite dans le cadre du Programme Elargi de Vaccination (PEV), qui constitue un pilier fondamental de la mise en œuvre des soins primaires et de l’atteinte de la couverture sanitaire universelle.
À Parakou et ses environs, les acteurs se mobilisent pour faire de cette opération un succès. Depuis quelques jours, les relais communautaires sont déployés sur le terrain pour sensibiliser les ménages et recenser les cibles concernées, les enfants de moins de 5 ans.
Pour le Dr Akim Gouda, médecin coordonnateur de la zone sanitaire Parakou-N’dali, reçu sur Fraternité FM, l’objectif est de réussir à vacciner 95% des enfants de 0 à 5 ans dans la zone sanitaire Parakou-N’dali.
Tout en rassurant les parents de la fiabilité des vaccins, le Dr Akim Gouda invite les ménages à réserver un accueil chaleureux aux agents vaccinateurs qui seront déployés sur le terrain. « Tous les vaccins du Programme Elargi de Vaccination sont des vaccins sûrs, car toutes les activités de vaccination sont homologuées par les instances indiquées », a-t-il rassuré.
Sont concernées par cette activité préventive, les communes de Cotonou, Porto-Novo, Calavi, Toffo, So-Ava, Aguegues, Sèmè, Djougou, Bembèrèkè, Nikki, Pèrèrè, Parakou et Tchaourou.
Pour rappel, la poliomyélite est une maladie virale très contagieuse causée par le poliovirus. Elle touche principalement les enfants de moins de 5 ans et peut entraîner une paralysie touchant le plus souvent les membres inférieurs et atteindre l’appareil respiratoire. Selon l’OMS, il n’existe pas de traitement curatif contre la poliomyélite. La prévention est donc la seule solution. On estime, selon l’OMS, que 1,5 million de décès d’enfants ont été évités grâce à l’administration systématique de la vitamine A lors des activités de vaccination. Cette nouvelle campagne de vaccination est donc une opportunité pour les parents de faire vacciner leurs enfants pour les épargner d’une maladie aussi dangereuse que la poliomyélite.
Venance Ayébo TOSSOUKPE
Combattre la Désinformation : un grand défi pour la planification familiale au Bénin
Alors que le Bénin s’est engagé au Partenariat de Ouagadougou à faire passer le taux de prévalence contraceptive moderne chez toutes les femmes de 11,7 % à 18 % en 2026, c’est sans compter sur les rumeurs et fausses informations qui circulent au sujet de la contraception au Bénin.
Selon les données de la 5e enquête démographique et de santé au Bénin, seuls cinq pour cent des jeunes femmes du département du Couffo, où se trouve Aboloumè, utilisent des méthodes contraceptives modernes. Ce faible taux s\\\’explique en grande partie par la propagation de mythes et de fausses informations au sein de communautés conservatrices.
Amour Priscille AGUIAR, sage-femme et spécialiste en santé sexuelle et reproductive, explique que de nombreuses rumeurs sont basées sur des \\\ »on-dit\\\ » plutôt que sur des expériences réelles. Elle qui a longtemps servi au Centre de Santé de Akassato dans la commune de Abomey-Calavi, l’une des villes populaires du Bénin, a elle-même été témoin de cas de désinformation, tels qu\\\’une femme prétendant qu\\\’un dispositif intra-utérin s\\\’était déplacé dans la gorge de sa sœur, provoquant une opération chirurgicale. En réalité, il s\\\’agissait d\\\’un goitre non lié au dispositif.
Même s’il existe quelques effets secondaires liés à certaines méthodes contraceptives, les avantages de l\\\’utilisation des contraceptifs l’emportent largement.
Nécessité de combattre les informations anti-contraceptives
Edwige BINAZON, journaliste spécialisée dans la vérification des informations à UNICEF Bénin et activiste des droits en santé sexuelle et reproductive, relève des progrès significatifs au Bénin, mais souligne que les informations correctes ne sont pas encore accessibles à tous. Elle plaide pour la création d\\\’un répertoire des fausses informations afin de mieux orienter la lutte contre la désinformation.
Les adolescentes et les jeunes sont particulièrement exposés aux conséquences de la désinformation, avec des grossesses non intentionnelles et des infections sexuellement transmissibles en hausse. Le rapport 2022 du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) estime qu\\\’environ 12 millions de grossesses non intentionnelles surviennent chaque année dans le monde, avec des naissances de plus en plus rapprochées au sein des couples.
Pourtant, selon les estimations de données réalisées en 2021 par Track20 grâce à l\\\’utilisation de contraceptifs, 140 000 grossesses non intentionnelles pourraient être évitées, ainsi que 52 000 avortements non sécurisés. De plus, 410 décès maternels pourraient être évités chaque année au Bénin.
Il est donc impératif de lutter contre les rumeurs et les fausses informations afin de promouvoir efficacement la planification familiale, que ce soit en milieu rural ou urbain. Si de telles désinformations étaient déconstruites dans l\\\’entourage de dame Nondi, elle ne serait pas aujourd\\\’hui confrontée à la difficulté de subvenir aux besoins de huit enfants à seulement 25 ans.
L’engagement du tous les acteurs
« La taille d’une population et sa jeunesse peuvent être un atout, son augmentation trop rapide est un frein pour son développement, quand dans un pays la demande en matière d’éducation, de santé et de l’emploi croît beaucoup trop vite que l’investissement et l’offre dans ces trois domaines, le pays s’appauvrit », avait déclaré le Président de la République du Bénin, Patrice Talon au cours d’une interview accordée au média français Le Figaro.
En claire, le président Patrice Talon soutient que l\\\’explosion démographique constitue un frein au développement, et la responsabilité de tous les acteurs est nécessaire pour atteindre cet objectif.
Pour y parvenir, il faut miser sur l’engagement des activistes, des agents de santé, des Organisation de la Société Civile, des gouvernants et aussi bien des femmes que des hommes. A cet effet, les personnes ressources rencontrées recommandent de profiter des opportunités de sensibilisation à la maternité pour mieux informer les femmes. Des campagnes d\\\’information, y compris des cliniques mobiles au sein des communautés et des campagnes digitales, sont nécessaires pour lutter efficacement contre la désinformation et atteindre les objectifs de planification familiale au Bénin.