Emplois verts au Cameroun: IASTCA propulse des techniciens en énergie renouvelable sur le marché de l’emploi et pour l’auto-emploi

Dans une initiative conjointe avec l’Association Camerounaise pour les Énergies Renouvelables (ACER), l’Ingenium Academy of Science and Technologies of Central Africa (IASTCA) a mis sa toute première promotion de techniciens en énergie renouvelable sur le marché de l’emploi et de l’auto-emploi.

Intervention du Président de l’ACER

La cérémonie s’est déroulée le 21 février 2024 au campus annexe de NKOMKANA, en présence de parents et d’amis, où les étudiants de la première promotion ont brillamment soutenu leurs mémoires de fin de formation après 12 mois d’un programme intensif mêlant théorie et pratique.

Le président de l’ACER, Gérard NTCHOUABIA a exprimé sa satisfaction quant aux compétences professionnelles des étudiants de cette première promotion, soulignant le rôle de l’IASTCA en tant que bras de formation du consortium ACER avec des ancrages implications internationales.

Le président du jury, Hervé Landry KEMEDY, a salué le professionnalisme des étudiants, mettant en avant leur capacité à réaliser des travaux de grande qualité dans des délais restreints.

Les lauréats ont exprimé leur joie et leur gratitude envers l’IASTCA pour leur avoir permis d’acquérir des compétences précieuses dans le domaine des énergies renouvelables, les rendant ainsi opérationnels sur le terrain.

Loic OLINGA en pleine présentation

Ces jeunes techniciens sont impatients d’intégrer le monde du travail, avec des aspirations variées allant de la création d’entreprises à la poursuite d’études pour rester à la pointe de la technologie.

Loïc OLINGA est lauréat. Il apprécie : « C’est un sentiment de joie et de satisfaction après avoir soutenu car dès le départ quand je ne connaissais pas encore IASTCA, je ne savais pas ce qu’on appelle le biogaz, ni les énergies renouvelables. Aujourd’hui grâce à IASTCA, j’ai pu me former et je suis déjà apte. Je peux déjà être opérationnel sur le terrain »

Pour son camarade Essono Anguissa Christopha, lauréat : « Je ne suis pas encore à mes limites. La technologie ne cesse de croître du coup il faut continuer d’étudier pour être à jour. »

Ange Boris NGONO en pleine présentation

Ange Boris NGONO, lauréat, a exprimé : « Je compte continuer à travailler. Ce que j’ai fait n’est que le début et j’espère ouvrir une grande entreprise pour créer des emplois. »

Le major de la promotion, Messanga FOUDA Germain, a souligné l’importance de cette reconnaissance qui l’encourage à redoubler d’efforts. À l’en croire, l’aventure n’est pas encore terminée. Lui qui travaille déjà sur un projet avec ses camarades espère voir ses camarades et lui-même devenir de futurs entrepreneurs prospères dans le secteur des énergies renouvelables.

NKAPKO TOGUEM Hervé est le Directeur de l’IASTCA. Il a exprimé sa satisfaction quant à la préparation de ses étudiants pour l’auto-emploi parce que, justifie-t-il, c’était le but de la fondation de l’école. « Il est question pour nous de changer le paradigme, de former des jeunes qui peuvent s’auto-employer ou avoir des capacités pour être directement employés. »Tous les regards sont désormais tournés vers la seconde promotion, avec l’espoir de voir émerger de nouveaux talents et entrepreneurs dans le domaine des énergies renouvelables dès l’année prochaine.

Megan Valère SOSSOU




Accès à l’énergie au Cameroun : Le Président de l’ACER conduit une délégation d’entreprises au Ministère de l’Eau et de l’Énergie

En marge du 3e Salon International sur les Énergies Renouvelables, inscrit dans le cadre prestigieux de PROMOTE 2024, le ministre de l’Eau et de l’Énergie a accueilli une délégation de chefs d’entreprises nationales et internationales, conduite par le Président de l’Association Camerounaise pour les Énergies Renouvelables, Gérard NTCHOUABIA. La rencontre, tenue dans la salle de conférence du ministère, a été l’occasion d’échanges fructueux sur les enjeux énergétiques du Cameroun.

Audience ACER / Entreprises avec le ministre

Le ministre a exprimé sa gratitude envers l’Association Camerounaise pour les Énergies Renouvelables (ACER) pour son leadership diplomatique dans la mobilisation des partenaires pour la promotion des énergies renouvelables. Dans ses propos préliminaires, il a souligné la nécessité impérieuse d’accroître la capacité de production en mégawatts. Il a également salué les efforts des partenaires présents, soulignant que la solution pour répondre aux besoins énergétiques des ménages et des zones rurales réside dans les énergies renouvelables.

Remise de trophée et de tableau d’honneur au ministre

À l’issue de ces échanges constructifs, une série de protocoles d’accord ont été signés entre l’État du Cameroun et les entreprises représentées. Ces accords marquent une avancée significative dans la promotion des énergies renouvelables et soulignent l’engagement mutuel en faveur d’une transition énergétique durable.

En reconnaissance de ses efforts continus et de son dévouement dans le secteur de l’énergie, le président de l’ACER a remis au ministre de l’Eau et de l’Énergie le trophée des Awards sur les Énergies Renouvelables 2024 ainsi qu’un tableau d’honneur, symbolisant l’importance des partenariats et des actions concertées pour relever les défis énergétiques du Cameroun.

Cette rencontre témoigne de l’engagement de l’Association camerounaise pour les Énergies renouvelables (ACER) du gouvernement camerounais en faveur du développement des énergies renouvelables et de sa volonté de collaborer étroitement avec le secteur privé pour assurer un avenir énergétique durable et inclusif pour tous.

Megan Valère SOSSOU




Une alliance stratégique pour l’électrification rurale au Cameroun : EDF et upOwa unissent leurs forces

C’est dans l’élégance feutrée de l’Hôtel Hilton de Yaoundé que s’est scellée une alliance prometteuse. EDF (Electricité De France), géant mondial de l’énergie décarbonée, et upOwa, éminent fournisseur de kits solaires domestiques, ont annoncé leur partenariat pour propulser le développement des solutions d’énergie bas carbone en zone rurale au Cameroun.

Photo de l’alliance Edf et upOwa

Pour Loic Descamps, PDG d’upOwa, cette collaboration marque un tournant majeur : « Cette alliance promet de renforcer considérablement notre capacité à répondre aux besoins énergétiques croissants au Cameroun et à encourager activement l’adoption des énergies renouvelables dans la région. Nous sommes convaincus que cette alliance fructueuse ouvrira la voie à des initiatives novatrices et durables pour contribuer positivement au secteur énergétique local. »

Cette vision est partagée par EDF, comme l’explique Olivier Fesquet, directeur général de la filiale camerounaise du groupe : « Le Cameroun est un pays d’intérêt pour EDF dans lequel nous nous positionnons d’ores et déjà comme un partenaire privilégié du secteur électrique pour contribuer au développement de la production d’électricité. Ce nouvel investissement vient renforcer notre ancrage déjà fort, permettant ainsi de se rapprocher de l’objectif d’apporter des solutions bas carbone à toutes les populations. »

L’annonce officielle de cette collaboration s’est déroulée devant un parterre d’experts du domaine énergétique, en présence remarquée du ministre de l’Eau et de l’Énergie ainsi que de son homologue du Travail et de la Sécurité Sociale. Pour le ministre de l’Eau et de l’Énergie, ce partenariat stratégique entre EDF et upOwa intervient à point nommé pour répondre aux besoins énergétiques croissants en zone rurale à travers des dispositions innovantes axées sur la conservation du froid, la cuisson décarbonée et l’accès à Internet dans les régions éloignées.

L’objectif de cette alliance est également de soutenir l’expansion et la pérennité de la start-up upOwa, qui ambitionne, d’ici cinq ans, de fournir de l’énergie hors réseau (off-grid) à plus d’un million de personnes au Cameroun. Ce pays affiche un taux d’accès à l’électricité d’environ 71%, mais avec d’énormes disparités entre les zones urbaines et rurales, où il est seulement d’environ 40%, selon les données du ministère de l’Énergie.

Xavier Rouland, Directeur Off Grid à la Direction Internationale d’EDF, souligne : « EDF accroît sa présence au Cameroun et se rapproche de son objectif de connecter 1 million de foyers d’ici 2030 par le biais de solutions off-grid en Afrique. »

La collaboration entre EDF et upOwa ouvre ainsi une nouvelle ère pour l’accès à l’électricité en zone rurale au Cameroun, offrant des perspectives concrètes pour un développement durable.

Megan Valère SOSSOU




Cameroun / Promote 2024 : Un tremplin majeur pour le développement économique en Afrique

Le coup d’envoi de la foire commerciale pour la 9e édition de Promote a retenti le lundi 19 février 2024 au Palais des Congrès de Yaoundé. Ce salon international des affaires, des PME et du partenariat, qui se tient chaque deux ans, réunit cette année plus de 1000 entreprises nationales et étrangères. L’objectif est d’offrir aux entreprises une plateforme propice pour saisir de nouvelles opportunités d’affaires, établir des partenariats stratégiques, accéder plus facilement aux marchés internationaux et appréhender les dynamiques économiques des 8 zones économiques du continent africain.

Photo des officiels au lancement de la foire commerciale

L’inauguration officielle de Promote 2024 a été présidée par le ministre du Commerce, représentant du Premier Ministre, Luc Magloire Mbarga Atangana, qui a rappelé le rôle de leadership joué par le Cameroun dans la promotion des entreprises, contribuant ainsi au renforcement de l’économie en Afrique Centrale.

Sous le thème central de « Secteur privé, évolution et transformation structurelle de nos économies », ce salon international voit la participation active d’entreprises aussi bien camerounaises qu’étrangères, venues exposer leurs produits et valoriser leur expertise.

Parmi ces acteurs majeurs présents à cette rencontre internationale se trouve l’Association Camerounaise pour les Énergies Renouvelables, accompagnée de ses entreprises membres et qui se distingue en proposant des solutions innovantes pour l’efficacité énergétique, la gestion durable de l’eau, la mobilité durable, l’électrification et la promotion des énergies bas-carbone.

Promote 2024 s’annonce ainsi comme un carrefour incontournable pour le développement économique régional et continental. Cette manifestation d’envergure témoigne de la vitalité et de la dynamique du tissu entrepreneurial africain, tout en offrant des perspectives concrètes pour l’essor des PME et le renforcement des partenariats stratégiques, dans un contexte où l’innovation et la durabilité sont au cœur des enjeux économiques contemporains.

Megan Valère SOSSOU




Bénin : Vers une meilleure redevabilité dans l’offre de services de santé sexuelle et reproductive pour les adolescents

Entre juillet et décembre 2021, le Cerrhud et l‘Institut de Médecine Tropicale (IMT) d’Anvers (Belgique) ont mené une étude sur la redevabilité des ONGs et autres intervenants dans l’offre de services de Santé et droits sexuels et reproductifs vis-à-vis des adolescents et des jeunes dans les zones urbaines défavorisées.

Sensibilisation sur les grossesses non désirées, Crédit Photo: Fulbert Adjimehossou

Dans le cadre de cette étude réalisée dans huit quartiers de Cotonou, les auteurs ont opté pour une approche réaliste. Selon le Dr Sara Van Belle de l’IMT, « C’est une méthodologie de recherche fondée sur le réalisme scientifique », précise-t-elle. « Elle permet d’évaluer comment le contexte et l’action individuelle et collective interagissent pour façonner les voies causales qui sous-tendent la responsabilité, un domaine trop souvent négligé par la recherche sur la responsabilité ».

Selon l’anthropologue de santé publique et chercheur au Cerrhud, Mena K. Agbodjavou, la redevabilité consiste à garantir l’accès aux services, en mettant l’accent sur la qualité des soins et le respect des bénéficiaires. Il explique : « Les organisations doivent, entre autres, travailler à prendre en compte les besoins et les attentes des jeunes / adolescents à la base, pour les transférer à des niveaux supérieurs en vue de la prise de décision (réactivité). Elles devront inscrire leurs interventions dans les politiques et plans gouvernementaux (responsabilité) ; réaliser des interventions coplanifiées avec les adolescents (contrôlabilité). Également, dans une logique de redevabilité, elles doivent également rendre compte aux bénéficiaires. C’est une pratique à promouvoir ».

La redevabilité pour l’efficacité dans les interventions.

Les résultats de l’étude témoignent d’efforts louables au sein de ces communautés à Cotonou. Mena Agbodjavou mentionne l’existence d’un comité local de suivi composé du responsable du Centre de promotion sociale (CPS) de l’arrondissement, du médecin coordonnateur de la zone sanitaire, d’un membre de l’association des parents d’élèves (APE), du délégué des élèves, d’un représentant des leaders religieux et d’un représentant de la mairie. En plus de faciliter les interventions dans les quartiers défavorisés, le comité est mandaté pour s’assurer de la qualité des services fournis à l’endroit des jeunes et des adolescents des zones défavorisées. Ce qui permet de porter un regard sur les aspects négligés de la SDSR dans ces zones.

Cependant, le tabou autour du sexe et de l’identité sexuelle des adolescents semble ne pas faciliter le travail au sein du comité. Des mécanismes ont été identifiés à la suite de l’étude pour favoriser une bonne redevabilité autour de l’offre des services de SDSR.

Il convient de rappeler que cette étude a été financée par le Fonds Flamand de recherche et l’Institut de médecine tropicale de Belgique.

Megan Valère SOSSOU




Accès à l’énergie dans l’espace CEDEAO: Des avancées vers la durabilité énergétique

En 2013, lors de la 43ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO, les États se sont engagés à un accès universel aux services énergétiques propres, abordables et durables pour l’ensemble de leurs populations à l’horizon 2030. Une décennie après et dans un rapport publié en décembre 2023, la Commission de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest) dresse un bilan exhaustif des avancées et des défis en matière  d’énergie au sein de la sous-region ouest-africaine.

Selon Bayaornibè DABIRE, Directeur de l’Energie et des Mines de la Commission de la CEDEAO, cette publication de la Direction de l’Energie et des Mines de la CEDEAO présente les chiffres clés sur l’énergie dans l’espace CEDEAO. L’édition 2023 fournit des données sur l’approvisionnement, la transformation, la consommation d’énergie, les échanges d’énergie et les principaux indicateurs environnementaux et de développement durable jusqu’à l’année 2021 a-t-il indiqué.

Ce rapport met en lumière la diversification de l’approvisionnement énergétique de la CEDEAO. Il s’agit de la biomasse énergie, du pétrole brut et ses dérivés, du gaz naturel, de l’hydroélectricité, du charbon minéral, du solaire, et d’autres sources. En 2021, cet approvisionnement est estimé à 145 785 ktep, avec une prédominance écrasante de la biomasse énergie, représentant près de 61% du total, suivi de l’hydroélectricité à 1,4% et des importations d’électricité à 0,1%.

Approvisionnement, Production, Transformation et Consommation de l’énergie en Afrique de l’ouest

Entre 2010 et 2021, l’approvisionnement total en énergie a augmenté de manière significative, passant de 103 199 ktep à 145 785 ktep. La progression la plus remarquable a été observée dans le secteur de l’énergie solaire photovoltaïque, avec une croissance moyenne annuelle de 48%, permettant une augmentation de la production d’électricité de 18 GWH à 1 500 GWH en 2021.

En ce qui concerne la production d’énergie électrique en 2021, le gaz naturel est en tête avec 42%, suivi des produits pétroliers à 37%, de l’hydroélectricité à 19%, et du solaire photovoltaïque à 1%.

La production de charbon de bois reste significative dans certains pays de la CEDEAO, avec une augmentation observée ces dernières années. La Guinée, le Libéria et le Togo se distinguent en produisant plus de charbon de bois par habitant que les autres pays, avec une moyenne de 52 kg par habitant dans l’espace CEDEAO.

En ce qui concerne la consommation d’énergie, les secteurs résidentiel et des transports sont les plus gros consommateurs dans la CEDEAO, tandis que l’agriculture en est le secteur le moins consommateur.

Accès à l’énergie et défis environnementaux

Entre 2018 et 2021, la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité a augmenté de 3,3% par an, témoignant d’une tendance positive vers la durabilité énergétique. En termes d’accès à l’électricité, certains pays comme le Cap-Vert, le Mali, la Gambie, le Nigéria, le Togo, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Sénégal se démarquent en offrant un meilleur accès à l’électricité que d’autres dans l’espace CEDEAO.

Le secteur des transports, en particulier le transport routier, demeure la principale source d’émissions de CO2 dans la CEDEAO, représentant environ 46% des émissions totales. Cette réalité souligne l’urgence d’adopter des politiques et des pratiques plus durables pour atténuer l’impact environnemental de cette sous-région dynamique mais confrontée à des défis énergétiques majeurs.

Sédiko DOUKA, Commissaire chargé des Infrastructures, de l’énergie et de la digitalisation, Commission de la CEDEAO pense que la décennie entamée est importante car elle doit servir de boussole et permettre de faire les efforts nécessaires pour atteindre les objectifs fixes au regard de l’engagement pris par les Etats pour assurer l’accès à l’énergie de leurs population.

Megan Valère SOSSOU




One Health: le Pr Brama Koné de l’OMS Afrique appelle à un leadership des pays Africains

Le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) a tenu son rendez-vous habituel d’échange, ce mercredi 14 février 2024. Le Professeur Brama Koné, Responsable du Portefeuille changement climatique et santé au bureau régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique a été l’invité de ce webinaire axé sur le thème : « One Health : Enjeux, défis et perspectives dans un contexte de changement climatique en Afrique ».

Professeur Brama Koné

Initié au début des années 2000, le concept One Health est une solution à la recrudescence et à l’émergence des maladies infectieuses. Selon le Pr Brama Koné, cette approche transdisciplinaire et multisectorielle est essentielle pour faire face aux maladies à l’interface entre l’homme et l’animal, connues sous le nom de zoonoses. Elle peut aider les États africains à relever les défis de santé actuels a-t-il expliqué avant d’ajouter: « Si on veut traiter un problème de santé, il faut au moins un médecin, un sociologue et un environnementaliste. »

Dans un contexte de résistance antimicrobienne, le Pr Koné souligne l’importance d’adopter le concept One Health. Cette approche répond aux enjeux actuels de lutte contre les maladies zoonotiques, la résistance antimicrobienne et les menaces environnementales sur le continent.

Le Pr Koné appelle les pays africains à jouer un rôle de leader dans l’adoption de cette approche. « La région africaine se trouve être la plus affectée à cause de la pauvreté, du faible niveau de formation, etc. L’Afrique doit jouer le rôle de leader. Nous devons nous approprier le concept One Health en commençant par nous organiser, » déclare-t-il.

Il encourage également les pays africains à s’approprier la convention mise en place par l’OMS, la FAO, le PNUD et l’Organisation Mondiale pour la Santé Animale pour assurer la sécurité alimentaire et sanitaire. « Il est important que cette convention soit représentée au niveau basique dans les pays pour relayer les messages de la plateforme quadripartite. Il est important que des systèmes de surveillance soient mis en place pour collecter des informations sanitaires et environnementales, » conseille-t-il.

Pour prévenir, détecter et faire face efficacement aux enjeux sanitaires qui surviennent à l’interface entre humains, animaux et environnement en Afrique, il est essentiel d’adopter l’approche One Health.

Megan Valère SOSSOU




La valorisation de la jacinthe d’eau à Ganvié : une solution contre la migration des communautés

Ganvié, surnommée la « Venise d’Afrique », est une communauté lacustre située sur le lac Nokoué, au nord de Cotonou, au Bénin. Connue pour son cadre unique et ses pirogues en bois, la vie des habitants repose essentiellement sur la pêche, une activité aujourd’hui menacée par la prolifération de la jacinthe d’eau. Cette plante aquatique envahissante, originaire d’Amérique du Sud, compromet la navigation, asphyxie l’écosystème et réduit considérablement les ressources halieutiques, rendant la survie des communautés locales de plus en plus difficile.

Navigation fluide sur l’eau à Ganvié

Face à cette situation critique, l’Organisation non gouvernementale Jeunesse et Emplois Verts pour une Économie Verte (JEVEV) a mis en place le « Projet Route de la Jacinthe d’Eau », une initiative innovante qui a non seulement permis de freiner la migration des habitants de Ganvié, mais aussi de transformer un problème environnemental en une opportunité économique.

Lauréat du Prix M4C 2023, ce projet montre comment les défis environnementaux peuvent être relevés lorsque les acteurs locaux, la diaspora et les migrants de retour unissent leurs forces pour mettre en œuvre des solutions écologiques durables. L’initiative valorise la jacinthe d’eau en la transformant en ressources utiles telles que le compost, le biogaz, le charbon et le papier, améliorant ainsi la qualité de l’eau et la gestion des terres tout en créant des emplois verts. Grâce à l’engagement d’Henri Totin, directeur de JEVEV et expert en économie verte, et de son équipe, cette plante, autrefois perçue comme un fléau, est désormais considérée comme une « ressource verte ».

La valorisation de la jacinthe a eu des impacts notables. Le compost issu de la plante s’est révélé être un excellent engrais organique, utilisé par plus de 3 550 agriculteurs dans les communes de Bonou, Dangbo et Adjohonu, améliorant ainsi la productivité agricole sans recours aux produits chimiques. De plus, la production de charbon à partir des tiges a permis à 45 % des ménages de la région de remplacer le charbon traditionnel, réduisant ainsi la pression sur les ressources forestières et contribuant à la lutte contre la déforestation.

En plus, plusieurs produits sont conçus à base de la matière première « jacinthe d’eau » afin de limiter l’impact environnemental et favoriser l’économie circulaire locale dans la communauté de Ganvié grâce au Projet Route de la Jacinthe d’eau de l’Ong Jevev

Ce projet a également permis de revitaliser la navigation fluviale sur le lac Nokoué, rendant les déplacements plus sûrs et plus rapides pour les pêcheurs et les habitants de Ganvié. L’impact sur la biodiversité est également significatif : la jacinthe, qui asphyxiait le lac, est aujourd’hui contrôlée, permettant aux plantes aquatiques indigènes de se régénérer et aux poissons de retrouver leur habitat naturel.

L’une des clés de la réussite du projet est la formation. JEVEV a formé plus de 1 450 jeunes entrepreneurs verts, ainsi que 240 producteurs, leur permettant de maîtriser les techniques de transformation de la jacinthe. Cette approche permet aux jeunes et aux femmes, principaux bénéficiaires du programme, de trouver des alternatives économiques durables, réduisant ainsi la pression migratoire.

Henri Totin, le pionnier de cette transformation écologique, explique que ce projet est né d’une expérience personnelle douloureuse. « Un jour, mon jeune frère a eu un accident en raison du retard causé par la jacinthe d’eau sur la rivière. Cet événement tragique m’a poussé à trouver une solution », raconte-t-il. Depuis lors, Henri et son équipe ont investi dans la recherche et le développement de nouvelles techniques pour exploiter les ressources de la jacinthe d’eau, transformant ainsi un problème environnemental en opportunité.

Le projet de JEVEV illustre l’importance de la coopération communautaire dans la lutte contre les défis environnementaux. Grâce à cette initiative, Ganvié, autrefois menacée par l’exode rural, connaît aujourd’hui un renouveau économique et écologique, prouvant que des solutions locales peuvent faire la différence face aux crises mondiales.

Avec le soutien d’organisations internationales et l’engagement des autorités locales, le « Projet Route de la Jacinthe d’Eau » continue de tracer la voie vers une gestion durable des ressources naturelles, tout en préservant les moyens de subsistance des communautés riveraines. Ce modèle pourrait servir d’exemple pour d’autres régions confrontées à des défis similaires, montrant que la valorisation des ressources naturelles peut être un levier de développement durable et une réponse efficace à la migration forcée.

Megan Valère SOSSOU




Nutrition au Bénin: Voici les meilleures sources de vitamines pour les enfants et les femmes

Le Bénin, riche en diversité culturelle et en ressources naturelles, abrite un trésor souvent sous-estimé : ses aliments nutritifs. Dans un pays où la malnutrition demeure un défi, il est essentiel de mettre en valeur les meilleures sources de vitamines essentielles pour les femmes et les enfants, des couches sensibles de notre société.

Voici un aperçu d’alicaments régulièrement présents au Bénin

Le Moringa : Aussi connu sous le nom d’« arbre miracle », le moringa offre une gamme d’utilisations allant de la racine à la feuille. Riche en vitamines A et C, ainsi qu’en minéraux tels que le calcium et le potassium, il combat diverses affections telles que le diabète, l’hypertension et les ulcères, tout en préservant les tissus des reins, du cœur et du foie. Cette superaliment se déguste en sauce, en infusion, incorporé à des boissons ou sous forme de préparations pour desserts ou smoothies.

Le Fonio: Traditionnellement cultivé et consommé en Afrique de l’Ouest, le fonio est une céréale appréciée pour son goût délicat. Sans gluten et bénéfique pour la santé, cette céréale résistante à la sécheresse est riche en fer, acides aminés, zinc, magnésium, vitamines B1 et B3, ainsi qu’en phosphore.

Le Pois Bambara: Cette légumineuse à grains, au goût rappelant celui de l’arachide, est une excellente source de protéines, de méthionine et de sélénium. Résistante et adaptée aux conditions de sécheresse, elle offre des rendements raisonnables même sur des sols peu fertiles, tout en favorisant la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins et l’absorption du zinc.

Le Gombo: Véritable concentré de vitamines, minéraux et nutriments, le gombo est un précieux allié pour la santé. Il régule le cholestérol, favorise la satiété grâce à sa teneur élevée en fibres, renforce le système immunitaire et préserve la santé rénale, en particulier chez les personnes diabétiques. Riche en vitamines A, B et C, ainsi qu’en zinc, calcium et acide folique, il est recommandé pendant la grossesse.

Le Baobab: Symbole emblématique de l’Afrique, le baobab offre une multitude de bienfaits. Sa pulpe, connue sous le nom de « pain de singe », est réputée pour ses propriétés antidiarrhéiques, anti-inflammatoires et analgésiques, ainsi que pour sa richesse en calcium, vitamine C, potassium, phosphore et fer. Il constitue un aliment idéal pour prévenir la dénutrition chez les personnes âgées et est très apprécié des femmes enceintes pour ses nombreux micronutriments et antioxydants.

La Patate douce, une culture omniprésente sur le continent, est une source riche en vitamine A, cruciale pour la santé oculaire des enfants et le bien-être des femmes enceintes.

Les Ignames: Riches en vitamine B6, les ignames sont un pilier de l’alimentation africaine, essentielles pour le développement neurologique des enfants.

Les Noix de cajou: En plus d’être une collation délicieuse, les noix de cajou fournissent de la vitamine K, bénéfique pour la coagulation sanguine et la santé osseuse.

Le Poisson : Les variétés riches en oméga-3 offrent une source importante de vitamine D, de calcium et de protéines, favorisant ainsi un développement sain chez les enfants.

Ces sources de vitamines essentielles témoignent de la richesse naturelle du Bénin et de son potentiel à nourrir ses populations de manière saine et équilibrée. En intégrant ces aliments nutritifs dans leur alimentation quotidienne, le Bénin peut faire un pas de géant vers une nutrition saine et durable. Le combat de plusieurs programmes et projets de développement dont le Projet CASCADE porté par l’ASCINB.

Megan Valère SOSSOU




Genre et Inclusion sociale pour l’adaptation climatique: le succès du Projet BENKADI

Dans la chaleur des grottes de Dassa-Zoumé, les jeunes, les femmes et les personnes handicapées ayant choisi de faire du maraîchage pour s’adapter aux changements climatiques, bénéficient du soutien du projet Benkadi.

«Grâce au Projet BENKADI, nous utilisons désormais des composts efficaces pour nos cultures maraîchères, économisant ainsi sur les engrais chimiques coûteux », se réjouit Rachelle ABREWA, maraîcher à Dassa-Zoumè. Son témoignage est à l’image de ceux de nombreuses autres femmes et jeunes maraîchers de la commune qui saluent la transition vers une agriculture plus adaptative aux changements climatiques, insufflée par le Projet BENKADI.

Cultures de piment avec des diguettes

Ce projet novateur a fait des jeunes, des femmes et des personnes handicapées les cibles privilégiées de ses interventions. Conscient des obstacles auxquels elles sont confrontées, notamment en matière d’accès aux ressources essentielles, telles que l’eau, l’énergie et la terre agricole, le Projet BENKADI intervient pour combler ces écarts.

Marie Odile HOUNTONDJI, épouse COMLANVI, Experte en Genre et Inclusion du Projet BENKADI, explique: « Les interventions de Benkadi sur le terrain se font surtout à travers les groupes organisés à savoir les groupements et associations dont les personnes vulnérables sont membres. Le projet a mis l’accent sur le renforcement des capacités des membres de ces groupements et associations pour leur implication effective dans les activités liées aux changements climatiques ». Ces personnes participent aux séances de sensibilisation et aux formations organisées sur le terrain à travers des ONG partenaires de mise en œuvre a-t-elle précisé.

À Dassa-Zoumè, après le consortium AVOTRIDEB ONG – CPN Les papillons, c’est CREDEL ONG qui met en œuvre actuellement les actions du projet BENKADI. Elle implique davantage de jeunes, de femmes et de personnes handicapées dans diverses initiatives liées aux interrelations entre changements climatiques, le genre et l’inclusion sociale, ainsi que sur la promotion des pratiques d’adaptation basées sur les écosystèmes.

Intervention de BENKADI, échos des bénéficiaires

Salomée KOBA, membre de la coopérative agricole Itchéléré, témoigne de l’impact transformateur des formations reçues: «Nos sols s’épuisaient, c’était inquiétant. Mais grâce au projet BENKADI, on a trouvé des astuces pratiques. On a commencé à planter du pois d’angole et du mucuna pour les enrichir et c’est vraiment efficace pour nos sols. »

Son collègue, Maurice Kadoukpè AGOSSOU vit de belles expériences. Il raconte : À travers le Projet BENKADI, nous avons eu l’opportunité de mettre en avant à l’élaboration du Plan de Développement Communal, 4ème Génération, des idées pour promouvoir le maraîchage biologique et l’utilisation des semences locales résilientes à la sécheresse.»

De plus, renchérit, Rosine KOBA, «Le projet BENKADI nous a appris des techniques précieuses comme la construction des diguettes pour préserver les cultures des inondations et le labour en pente contre l’érosion. »

Par ailleurs, les déchets agricoles servent autrement à ces maraîchers determinés à offirir des produits sains à la population. Joséphine KOBA, apprécie: «Nous avons expérimenté plusieurs fois les composts et les avions trouvés très efficaces pour nos cultures. » C’est pourquoi, poursuit-elle, «nous continuons de l’adopter. »

Un dispositif de compostage

Comme eux, Pauline AWAKADJI, Yves GBEDJI et Jeanette BADJAGOUN ont témoigné également des avantages des formations sur leurs pratiques agricoles et leur leadership, leur permettant de faire face aux défis liés aux changements climatiques.

Monique CHABI, animatrice de CREDEL ONG à Dassa Zoumè, loue l’assiduité des bénéficiaires au cours des formations et la mise en œuvre effective des pratiques durables acquises.

Si le projet BENKADI a su répondre aux besoins de ses bénéficiaires, c’est parce qu’en amont un travail a été fait. Selon Mme Comlanvi « BENKADI a réalisé des études de référence respectivement sur le genre et l’inclusion sociale dans la dynamique d’adaptation basée sur les écosystèmes et sur l’appui aux jeunes la promotion des meilleures pratiques et solutions endogènes et ou innovantes dans l’adaptation et l’atténuation des effets des changements climatiques.» Ces outils comprennent des modules de formation, des films documentaires, des recueils de textes et des sessions de sensibilisation, qui ont renforcé la compréhension et l’engagement des bénéficiaires.

Coopérative Agricole Itchéléré de Dassa -Zoumè

L’implication des populations vulnérables dans les processus décisionnels est au cœur de l’approche du Projet BENKADI. L’experte souligne : « il a été nécessaire d’associer les personnes vulnérables à la constitution et aux séances de dynamisation des cadres de concertation et de dialogue multi acteurs pour la gouvernance participative inclusive des changements climatiques au niveau des secteurs de l’agriculture, de l’environnement, de l’eau et de la décentralisation. » Le leadership manifeste des femmes, des jeunes et des personnes handicapées lors de la Journée Internationale de la Femme 2023 en est un exemple concret a-t-elle rappelé.

Pour le compte de l’année 2023, les statistiques parlent d’elles-mêmes. Le Projet BENKADI a impacté plus de 900 personnes, dont un tiers de jeunes et près d’un tiers de femmes, démontrant ainsi son engagement en faveur de l’égalité des genres et de l’inclusion sociale pour l’adaptation aux changements climatiques.

Megan Valère SOSSOU




Tout savoir sur l’hypertrophie des végétations adénoïdes : un mal peu connu

Les végétations adénoïdes, également appelées amygdales pharyngiennes, sont une zone de tissu lymphoïde située derrière et en haut du palais, où les cavités nasales ou cavités sont en contact avec le pharynx. Elles font partie du système lymphatique et jouent un rôle important dans la défense immunitaire.

Chez certains enfants, ces amygdales peuvent devenir hypertrophiées, entraînant des symptômes tels que des problèmes respiratoires, des infections fréquentes de la gorge et des troubles du sommeil. En milieu hospitalier, l’hypertrophie des végétations adénoïdes représente 15 à 20% des consultations en ORL au Bénin, selon le Dr Ulrich Vodouhè, médecin ORL. Ce mal, qui semble être peu connu de la population, sévit principalement chez les enfants. Rencontrée au cours de nos enquêtes, une mère, qui a préféré garder l’anonymat, est revenue sur le cas de son enfant, à qui on aurait diagnostiqué l’hypertrophie des végétations adénoïdes. « Quelques semaines après sa naissance, mon fils n’arrivait pas à avoir un sommeil normal comme tous les autres nourrissons. Il souffrait souvent du rhume et de la toux, et se réveillait en pleurs. À peine faisait-il 45 minutes de sommeil. C’est après plusieurs remèdes infructueux qu’un médecin ORL lui a diagnostiqué l’hypertrophie des végétations adénoïdes », a-t-elle témoigné.

La taille des végétations adénoïdes est à son maximum chez les enfants de 2 à 6 ans. Les causes de cette maladie sont liées à une infection causant le mal de gorge, une allergie saisonnière ou permanente, des produits irritants, le reflux gastrique, augmentant le volume de cette formation lymphoïde. Les conséquences pour les enfants souffrant se résument à un retard de développement ou d’intelligence, car le manque d’oxygène dans le cerveau entraîne un retard de croissance. Il y a également une déformation du visage et des dents qui donne à l’enfant le profil d’un bec d’oiseau.

Heureusement, en cas d’hypertrophie des végétations adénoïdes, des traitements sont disponibles pour sauver les victimes, selon le médecin ORL. « Au début de l’inflammation, on peut procéder à un traitement médicamenteux ou au lavage du nez. Ce qui permet de détruire les microbes qui favorisent le développement des végétations adénoïdes et d’obtenir un taux de guérison de 60% des cas », a rassuré le Dr Ulrich Vodouhè.

« Lorsqu’il s’agit d’un stade très avancé de la maladie, on préconise une ablation chirurgicale des végétations, afin d’élargir le diamètre du cavum dans les 40% des cas restants », a-t-il ajouté. Il est donc primordial qu’en cas de rhume répétitif, de nez qui coule, de respiration bruyante, de toux ou de ronflement pendant le sommeil, les parents consultent rapidement un médecin ORL pour une prise en charge efficace de leurs enfants.

Ferrante GNIMADI, Stagiaire




Combattre la Désinformation : un grand défi pour la planification familiale au Bénin

Alors que le Bénin s’est engagé au Partenariat de Ouagadougou à faire passer le taux de prévalence contraceptive moderne chez toutes les femmes de 11,7 % à 18 % en 2026, c’est sans compter sur les rumeurs et fausses informations qui circulent au sujet de la contraception au Bénin.

Selon les données de la 5e enquête démographique et de santé au Bénin, seuls cinq pour cent des jeunes femmes du département du Couffo, où se trouve Aboloumè, utilisent des méthodes contraceptives modernes. Ce faible taux s’explique en grande partie par la propagation de mythes et de fausses informations au sein de communautés conservatrices.

Amour Priscille AGUIAR, sage-femme et spécialiste en santé sexuelle et reproductive, explique que de nombreuses rumeurs sont basées sur des « on-dit » plutôt que sur des expériences réelles. Elle qui a longtemps servi au Centre de Santé de Akassato dans la commune de Abomey-Calavi, l’une des villes populaires du Bénin, a elle-même été témoin de cas de désinformation, tels qu’une femme prétendant qu’un dispositif intra-utérin s’était déplacé dans la gorge de sa sœur, provoquant une opération chirurgicale. En réalité, il s’agissait d’un goitre non lié au dispositif.

Même s’il existe quelques effets secondaires liés à certaines méthodes contraceptives, les avantages de l’utilisation des contraceptifs l’emportent largement.

Nécessité de combattre les informations anti-contraceptives

Edwige BINAZON, journaliste spécialisée dans la vérification des informations à UNICEF Bénin et activiste des droits en santé sexuelle et reproductive, relève des progrès significatifs au Bénin, mais souligne que les informations correctes ne sont pas encore accessibles à tous. Elle plaide pour la création d’un répertoire des fausses informations afin de mieux orienter la lutte contre la désinformation.

Les adolescentes et les jeunes sont particulièrement exposés aux conséquences de la désinformation, avec des grossesses non intentionnelles et des infections sexuellement transmissibles en hausse. Le rapport 2022 du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) estime qu’environ 12 millions de grossesses non intentionnelles surviennent chaque année dans le monde, avec des naissances de plus en plus rapprochées au sein des couples.

Pourtant, selon les estimations de données réalisées en 2021 par Track20 grâce à l’utilisation de contraceptifs, 140 000 grossesses non intentionnelles pourraient être évitées, ainsi que 52 000 avortements non sécurisés. De plus, 410 décès maternels pourraient être évités chaque année au Bénin.

Il est donc impératif de lutter contre les rumeurs et les fausses informations afin de promouvoir efficacement la planification familiale, que ce soit en milieu rural ou urbain. Si de telles désinformations étaient déconstruites dans l’entourage de dame Nondi, elle ne serait pas aujourd’hui confrontée à la difficulté de subvenir aux besoins de huit enfants à seulement 25 ans.

L’engagement du tous les acteurs

« La taille d’une population et sa jeunesse peuvent être un atout, son augmentation trop rapide est un frein pour son développement, quand dans un pays la demande en matière d’éducation, de santé et de l’emploi croît beaucoup trop vite que l’investissement et l’offre dans ces trois domaines, le pays s’appauvrit », avait déclaré le Président de la République du Bénin, Patrice Talon au cours d’une interview accordée au média français Le Figaro.

En claire, le président Patrice Talon soutient que l’explosion démographique constitue un frein au développement, et la responsabilité de tous les acteurs est nécessaire pour atteindre cet objectif.

Pour y parvenir, il faut miser sur l’engagement des activistes, des agents de santé, des Organisation de la Société Civile, des gouvernants et aussi bien des femmes que des hommes. A cet effet, les personnes ressources rencontrées recommandent de profiter des opportunités de sensibilisation à la maternité pour mieux informer les femmes. Des campagnes d’information, y compris des cliniques mobiles au sein des communautés et des campagnes digitales, sont nécessaires pour lutter efficacement contre la désinformation et atteindre les objectifs de planification familiale au Bénin.

Megan Valère SOSSOU




Prévention de la poliomyélite au Bénin : Une campagne de vaccination démarre aujourd’hui

Du 2 au 5 février 2024, s’ouvre au Bénin, la campagne de riposte contre la poliomyélite. Il s’agit d’une campagne de vaccination inscrite dans le cadre du Programme Elargi de Vaccination (PEV), qui constitue un pilier fondamental de la mise en œuvre des soins primaires et de l’atteinte de la couverture sanitaire universelle.

À Parakou et ses environs, les acteurs se mobilisent pour faire de cette opération un succès. Depuis quelques jours, les relais communautaires sont déployés sur le terrain pour sensibiliser les ménages et recenser les cibles concernées, les enfants de moins de 5 ans.

Pour le Dr Akim Gouda, médecin coordonnateur de la zone sanitaire Parakou-N’dali, reçu sur Fraternité FM, l’objectif est de réussir à vacciner 95% des enfants de 0 à 5 ans dans la zone sanitaire Parakou-N’dali.

Tout en rassurant les parents de la fiabilité des vaccins, le Dr Akim Gouda invite les ménages à réserver un accueil chaleureux aux agents vaccinateurs qui seront déployés sur le terrain. « Tous les vaccins du Programme Elargi de Vaccination sont des vaccins sûrs, car toutes les activités de vaccination sont homologuées par les instances indiquées », a-t-il rassuré.

Sont concernées par cette activité préventive, les communes de Cotonou, Porto-Novo, Calavi, Toffo, So-Ava, Aguegues, Sèmè, Djougou, Bembèrèkè, Nikki, Pèrèrè, Parakou et Tchaourou.

Pour rappel, la poliomyélite est une maladie virale très contagieuse causée par le poliovirus. Elle touche principalement les enfants de moins de 5 ans et peut entraîner une paralysie touchant le plus souvent les membres inférieurs et atteindre l’appareil respiratoire. Selon l’OMS, il n’existe pas de traitement curatif contre la poliomyélite. La prévention est donc la seule solution. On estime, selon l’OMS, que 1,5 million de décès d’enfants ont été évités grâce à l’administration systématique de la vitamine A lors des activités de vaccination. Cette nouvelle campagne de vaccination est donc une opportunité pour les parents de faire vacciner leurs enfants pour les épargner d’une maladie aussi dangereuse que la poliomyélite.

Venance Ayébo TOSSOUKPE    




L’appétit vorace de l’industrie norvégienne du saumon menace les moyens de subsistance en Afrique de l’ouest

Un nouveau rapport intitulé « Blue Empire : How the Norwegian salmon industry extracts nutrition and undermines livelihoods in West Africa » dévoile les conséquences dévastatrices de l’industrie norvégienne du saumon d’élevage sur les populations d’Afrique de l’Ouest. Publié par Feedback et une coalition d’organisations d’Afrique de l’Ouest et de Norvège, le rapport dénonce la voracité de cette industrie qui entraîne une perte des moyens de subsistance et des problèmes de malnutrition dans la région.

Les éléments clés du rapport révèlent que le secteur du saumon d’élevage norvégien extrait près de 2 millions de tonnes de poissons sauvages chaque année pour nourrir les saumons en élevage. Cette extraction massive représente 2,5 % des captures mondiales de pêche marine. Une part significative de l’huile de poisson utilisée dans l’élevage du saumon norvégien provient d’Afrique du Nord-Ouest, une région déjà touchée par une grave insécurité alimentaire.

Feedback a calculé que le poisson utilisé pour produire cette huile aurait pu nourrir jusqu’à 4 millions de personnes en Afrique de l’Ouest, répondant ainsi à leurs besoins nutritionnels annuels. Les principaux responsables de cette situation sont les quatre géants de l’alimentation animale, MOWI, Skretting, Cargill et Biomar, qui fournissent la quasi-totalité de l’alimentation utilisée dans l’élevage du saumon norvégien.

Le rapport met en évidence la disproportion entre la production de saumon d’élevage en Norvège et la quantité de poisson sauvage nécessaire pour produire l’huile de poisson.

Alors que la Norvège envisage de tripler sa production de saumon d’élevage d’ici 2050, la demande en poissons sauvages pourrait être trois fois plus importante qu’en 2020. Malgré les engagements affichés en matière de développement durable, le secteur n’adopte que peu d’alternatives pour remplacer le poisson sauvage dans l’alimentation des saumons.

L’impact sur l’Afrique de l’Ouest est dramatique, avec des conséquences directes sur la sécurité alimentaire. Le poisson provenant des zones de pêche au large des côtes de l’Afrique de l’Ouest aurait pu nourrir des millions de personnes, mais est détourné pour alimenter l’industrie du saumon norvégien. En 2021, la Norvège a exporté 118 000 tonnes de saumon vers la France, représentant 70% de la consommation de saumon dans le pays.

Des experts et représentants d’organisations ont réagi au rapport. Natasha Hurley, directrice de campagnes de Feedback, dénonce l’expansion de l’aquaculture industrielle comme un « colonialisme des temps modernes ». Marie Suzanna Traore, secrétaire exécutive du RAMPAO, souligne que la pêche artisanale est vitale pour les communautés autochtones, tandis que Dr. Aliou Ba de Greenpeace Afrique appelle à l’arrêt immédiat de ces pratiques destructrices.

Le rapport appelle le gouvernement norvégien à stopper la croissance du secteur du saumon d’élevage, exiger une transparence totale dans la chaîne d’approvisionnement et s’assurer que les objectifs de développement global ne soient pas compromis. Les entreprises, dont les producteurs de saumon et d’aliments pour animaux, sont également appelées à divulguer de manière transparente leurs approvisionnements, cesser de s’approvisionner dans des zones exacerbant l’insécurité alimentaire et mettre fin à l’utilisation de poissons sauvages dans l’alimentation animale.

Megan Valère SOSSOU

Boîte d’info

Pour satisfaire l’appétit de l’aquaculture mondiale pour le poisson sauvage, l’industrie de la farine et de l’huile de poisson s’est développée en Afrique de l’Ouest ces dernières années. Au cours de ces dix dernières années, le nombre d’usines de farine et d’huile de poisson en Afrique de l’Ouest est passé de 5 à 49.
Les producteurs norvégiens d’aliments pour animaux s’approvisionnent en huile de poisson produite à partir de captures issues de la Principale zone de pêche 34 de l’Atlantique Centre-Est, telle que définie par la FAO (« FAO 34 »). Il s’agit de la zone située au large de la côte ouest de l’Afrique, qui s’étend du détroit de Gibraltar jusqu’à l’embouchure du fleuve Zaïre.




L’IA dans la santé, l’agriculture et l’environnement: le LABEF/UAC mobilise les chercheurs africains

Depuis ce lundi 29 janvier 2024, le Bénin accueille la Conférence Humboldt sur l’Intelligence Artificielle en Agriculture, Santé et Environnement. Organisé par le Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières (LABEF/FSA/UAC), cet atelier constitue une occasion pour les chercheurs de dévoiler les avancées dans ces domaines.

L’Afrique peut s’appuyer sur l’intelligence artificielle pour faire face à de nombreux défis entravant son développement, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de la santé et de l’environnement. La richesse des travaux présentés depuis ce lundi à la Conférence Humboldt sur l’Intelligence Artificielle en Agriculture, Santé et Environnement qui se déroule à Abomey-Calavi en est une preuve.

Cette conférence, organisée avec le soutien de la Fondation Alexander von Humboldt (Allemagne), mobilise des experts et des chercheurs du Bénin, du Cameroun, du Nigeria, du Ghana, du Sénégal, du Rwanda, de la Côte d’Ivoire, du Cap-Vert, de la Guinée et de l’Allemagne.

« Il est utile que les chercheurs dans le domaine de l’IA fédèrent les efforts, harmonisent les pratiques et les objectifs de recherche pour plus d’impact. C’est à juste titre que nous organisons cette conférence sur l’IA pour présenter les résultats de recherche, les perspectives, ainsi que les collaborations », a déclaré le Professeur Romain GLELE KAKAI, Directeur du Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières (LABEF/FSA/UAC).

En réalité, l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique constituent l’un des axes de recherche de ce laboratoire, membre de Artificial Intelligence for Africa Development. Actuellement, un post-doctorat, 6 doctorants et des mastorants travaillent sur des thèmes de recherche en lien avec les applications de l’IA en santé, en agriculture et en environnement.

Le Directeur du LABEF/FSA/UAC a saisi l’occasion pour remercier la Fondation Alexander von Humboldt pour son appui. « Depuis 2007 que je suis entré dans la famille Humboldt à travers la bourse post-doctorale, la fondation ne cesse de soutenir différentes initiatives que je porte. Une présentation sera faite sur la fondation et ses activités pour permettre à tous d’être informés et de postuler à leurs programmes de financement », a-t-il martelé.

Des avancées significatives

Les communications présentées au cours de cette conférence dévoilent les réalisations et avancées du point de vue scientifique, ainsi qu’au niveau des start-ups de l’IA dans les domaines de la santé, de l’agriculture et de l’environnement en Afrique. Il en est de même des défis liés à la mise en œuvre et au déploiement des technologies d’IA dans ces trois secteurs en Afrique et des projections.

Pour le Secrétaire Général du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, l’Afrique reste le continent de l’avenir, et des innovations sont nécessaires dans les secteurs de l’agriculture, de la santé et de l’environnement pour améliorer la sécurité alimentaire sur le continent, la gestion des maladies et l’accessibilité aux soins de santé, ainsi que la gestion des écosystèmes environnementaux et naturels.

« Le gouvernement de la République du Bénin en a d’ailleurs fait une grande priorité à travers le Ministère du Numérique et de la Digitalisation du Bénin, avec par exemple le projet Sèmè City dont le campus est en cours de construction à Ouidah sur environ 350 hectares et devrait être opérationnel pour la rentrée 2025 », a-t-il fait savoir.

Dans son discours, la représentante de la Fondation allemande Alexander Von Humboldt, le Dr. Charlotte Baeuml, a souligné que l’intelligence artificielle est l’une des choses les plus importantes de notre époque à mettre au service de la santé, de l’agriculture et de l’environnement.

« Le déploiement du numérique en agriculture peut constituer un véritable levier pour contribuer à la transformation des systèmes agricoles et alimentaires face aux effets néfastes des changements climatiques », explique le doyen Professeur Bonaventure Ahohuendo, doyen de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’UAC.

Le Recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, Prof Félicien Avléssi, a souligné que l’intelligence artificielle s’offre comme une opportunité pour résoudre certains problèmes majeurs, optimiser certaines activités humaines du secteur agricole comme le semis, l’entretien des cultures et les récoltes. Cette conférence va permettre de discuter des projections de l’intelligence artificielle dans la santé, l’agriculture et l’environnement en Afrique.

Isidore ATINDEYETIN




14e Sommet du GFMD à Genève : Henri TOTIN remporte le premier prix Migrants4Climate

Après avoir été couronné au siège des Nations Unies à New York avec la GLOBAL COALITION, où il a reçu le prix International des Droits Humains pour un Environnement Sain, le jeune béninois Henri TOTIN a une fois encore révélé le Bénin à l’international. En effet, au cours du 14e Sommet du GFMD (Global Forum on Migration and Development)  à Genève, la semaine du 23 janvier 2024, Henri TOTIN, Directeur Exécutif de JEVEV-ONG, a reçu le prestigieux prix Migrants4Climate.

Le 14e sommet du GFMD (Global Forum on Migration and Development) a eu lieu du 23 au 25 janvier 2024 à Genève en Suisse. Un événement qui a réuni plus de 1000 participants pour des échanges enrichissants sur les innovations, les solutions et les partenariats face à la migration climatique.

La cérémonie de passation de la présidence du Forum Mondial sur la Migration et le Développement (FMMD) entre la France et la Colombie a été marquée par une activité importante. Il s’agit de la distinction Migrants4Climate qui célèbre le rôle essentiel des migrants et des communautés dans la promotion des actions climatiques et dont le premier prix a été attribué au leader environnementaliste béninois Henri Totin. C’est grâce à son projet novateur, la « Route de la Jacinthe d’eau », inspiré de pratiques écologiques autochtones visant à améliorer la qualité et la gestion des territoires.

Outre Henri TOTIN, le deuxième et le troisième prix ont été remportés respectivement par Osiakwa Bismark, fondateur de Réutilisable Bags Gh au Ghana, et Illac Angelo Diaz, fondateur de Liter of Light aux Philippines.

Grâce à ces jeunes, le Bénin, le Ghana et les Philippines se distinguent ainsi en termes d’innovation dans la gestion de la migration climatique avec des projets qui servent d’inspiration pour un avenir durable et inclusif au sein de leurs différentes communautés.

Il est à noter que le prix Migrants4Climate (M4C) 2023 a été lancé en 2022 lors de la 27e Conférence des Parties (COP27) en Égypte. Une initiative du Climate Vulnerable Forum (CVF), dirigé par la présidence du CVF Ghana, en partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Forum mondial sur la migration et le développement (FMMD), en collaboration avec un large éventail d’organisations. Elle vise à identifier, à travers un processus compétitif, des initiatives innovantes menées par ou avec la participation des migrants et des diasporas, ayant un impact démontré sur l’action climatique au niveau local.

Rappelons que le prix Migrants for Climate (M4C) est initié pour soutenir les migrants climatiques et les personnes déplacées, exploitant le pouvoir des communautés de migrants pour susciter un changement positif face aux défis climatiques.

Megan Valère SOSSOU




Le LABEF/UAC outille docteurs, doctorants et mastorants

Plusieurs centaines de docteurs, doctorants et mastorants des Universités du Bénin et de la Sous-région Ouest Africaine suivent depuis ce mercredi 24 janvier 2024, en ligne et en présentiel, une formation en écriture scientifique et éthique scientifique. Une opportunité qui leur a été offerte par le Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières (LABEF), avec le soutien de la Fondation Alexander von Humboldt (Allemagne).

Dans son intervention à l’entame de la formation, le Prof. Romain GLELE KAKAI, Directeur du Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières (LABEF/FSA/UAC), a souligné l’importance d’une publication scientifique de qualité. «La publication scientifique vous permet de vous faire connaître en tant que chercheur dans votre domaine, d’y faire avancer les connaissances pour une meilleure prise de décision par les politiques, mais également d’accroître votre crédibilité dans la soumission de projets de recherche pour financement par les bailleurs. Les partenaires financiers ne vont pas investir dans un projet hasardeux sans s’assurer de votre capacité à produire de la connaissance. Il y a également des intérêts professionnels », a-t-il expliqué.

Cette formation intervient dans un contexte où le plagiat et les revues prédatrices sont devenus des fléaux majeurs, au point qu’il est devenu primordial que le chercheur soit sensibilisé et outillé pour les éviter. Ainsi, en procédant au lancement des travaux, Prof. Marcel HOUINATO, Directeur de l’École Doctorale de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’UAC, a salué l’initiative avant d’inviter les participants à se départir de ces mauvaises pratiques en se formant et en mettant de la rigueur scientifique dans leur travail. « Ce n’est pas le nombre de pages qui compte, mais la qualité du contenu. Faites attention à la qualité de vos travaux et au plagiat », a-t-il martelé.

678 mastorants, doctorants et docteurs se sont inscrits pour participer à cette formation qui se déroule du 24 au 26 janvier 2024. « Cela témoigne de l’intérêt de la formation, et nous ferons en sorte de multiplier de telles opportunités de formation », a rassuré le Prof. Romain GLELE KAKAI. Outre le directeur du LABEF, la formation est assurée par d’éminents chercheurs, notamment le Directeur de Recherche Guy MENSAH, le Professeur Achille ASSOGBADJO, et le Professeur Sylvain KPENAVOUN.

De nombreux conseils ont été prodigués concernant les caractéristiques d’un manuscrit de qualité, le processus de soumission et les attentes pour espérer un retour favorable.

Megan Valère SOSSOU




Optez pour les charbons écologiques, une décision positive pour la Planète

Pour préserver les forêts dans leur rôle de régulation du climat, il faut désormais opter pour les charbons écologiques. C’est l’essentiel à retenir du message de la Plateforme des Acteurs de la Société Civile au Bénin (PASCiB) à travers son projet BENKADI dans une nouvelle vidéo publiée sur YouTube.

Dans un contexte marqué par les problèmes environnementaux, les charbons écologiques sont bien plus qu’une alternative durable, ils représentent un choix conscient pour l’environnement. Fabriqués à partir de sources renouvelables telles que les résidus agricoles, les coques de noix de coco et les sciures de bois recyclées, ils contribuent à la gestion durable des ressources naturelles.

🍃 Avantages des Charbons Écologiques:

✅ Fabriqués à partir de sources renouvelables.

✅ Moins de fumée et d’émissions toxiques.

✅ Réduction de la déforestation et préservation de la biodiversité.

✅ Moins d’énergie nécessaire à leur production, réduisant l’empreinte carbone.

🚫 Inconvénients des Charbons de Bois Traditionnels:

❌ Déforestation et perte de biodiversité.

❌ Émissions polluantes contribuant à la pollution atmosphérique.

❌ Impact négatif sur le changement climatique.

Opter pour les charbons écologiques, c’est contribuer à la préservation des écosystèmes forestiers et à lutter contre des problèmes environnementaux majeurs tels que la déforestation, le changement climatique et la pollution de l’air.

Megan Valère SOSSOU




Changement climatique et évolution démographique : les populations en sacrifice

Le Bénin est davantage exposé à l’insécurité alimentaire que le Yémen en raison des impacts du changement climatique.

La Fiche de Données sur la Population Mondiale pour le compte de l’année 2023 réalisée par Population Reference Bureau (PRB) a été rendue publique le 15 janvier dernier. Elle met l’accent sur le rôle essentiel des données démographiques dans la préparation et l’adaptation des pays face au changement climatique. Cette fiche offre un autre regard sur la manière dont l’analyse des caractéristiques de la population peut guider les décideurs dans l’allocation stratégique des ressources et la préparation des systèmes pour faire face aux défis climatiques.

Ainsi, les caractéristiques de la population, telles que l’âge, le sexe et le statut socio-économique demeurent les facteurs clés qui rendent certaines personnes plus vulnérables aux effets néfastes du changement climatique. Comprendre ces caractéristiques permet aux pays d’améliorer la résilience de leurs populations, les aidant à s’adapter aux effets variés du changement climatique, tels que l’augmentation des températures, les inondations fréquentes, les perturbations de la production alimentaire et les dommages aux infrastructures.

Les indicateurs présentés dans cette nouvelle fiche, mettent en lumière l’étendue des défis à relever. La fiche prévoit une variation significative des taux de mortalité annuels pour 100 000 personnes entre 2040 et 2059 en raison des effets du changement climatique sur la température quotidienne. Les chiffres varient de manière frappante, avec 53 au Niger, 42 au Pakistan, 44 au Burkina Faso et 19 en Australie.

L’équation à trois inconnus

L’augmentation de la mortalité, la migration climatique et l’insécurité alimentaire sont les trois conséquences majeures incriminées. Les chiffres contenus dans la fiche indiquent qu’à la fin de 2022, 8,7 millions de personnes étaient déplacées à l’intérieur de leur propre pays en raison de catastrophes, avec des chiffres particulièrement préoccupants au Pakistan, au Nigeria et en République démocratique du Congo (RDC).

À l’échelle mondiale, 69 % des personnes vivant dans des pays à faible revenu (PFR) sont touchées par une insécurité alimentaire modérée à grave. Des pourcentages alarmants sont observés en Sierra Leone (89 %), en Afghanistan (79 %), au Bénin (74 %) et au Yémen (67 %).

Les projections de décès pour 100 000 personnes en raison du changement de température entre 2040 et 2059, le nombre impressionnant de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays en raison de catastrophes, le pourcentage de la population urbaine vivant dans des bidonvilles et le pourcentage de la population en insécurité alimentaire modérée à grave sont autant de témoignages de l’impact imminent du changement climatique sur les populations. Des populations en sacrifice à l’autel de l’inaction climatique.

Megan Valère SOSSOU

Intérêt de l’analyse de cette fiche de données sur la population mondiale

Cette analyse croisée entre la vulnérabilité de la population et le risque d’exposition aux chocs climatiques doit servir aux décideurs de cibler les régions les plus nécessiteuses. Elle ouvre la voie à une utilisation plus efficace des ressources et à la préparation proactive des populations face aux changements climatiques. Car comprendre l’impact du changement climatique et l’évolution démographique permet aux pays d’améliorer la résilience de leurs populations, les aidant à s’adapter aux effets variés du changement climatique, tels que l’augmentation des températures, les inondations fréquentes, les perturbations de la production alimentaire et les dommages aux infrastructures.




CAN 2023 / Campagne Carton Rouge : Le REMAPSEN s’engage avec l’ARDN contre les Violences Basées sur le Genre

Les membres du Réseau des médias africains pour la promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) ont récemment participé à un webinaire avec le Dr Djibril Diallo, Président Directeur Général du Réseau de la Renaissance Africaine et de la Diaspora (ARDN), le mercredi 17 janvier. Le thème du webinaire était axé sur la « Campagne carton rouge aux violences basées sur le genre (VBG) : Enjeux, défis et perspectives ».

La campagne de mobilisation, baptisée « Carton rouge contre les violences basées sur le genre (VBG) », a été inaugurée le 12 décembre 2023 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Prévue sur une période de 12 mois, elle s’inscrit dans le contexte de la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), qui se déroule en Côte d’Ivoire depuis le 13 janvier et se clôturera le 11 février prochain.

Le Dr Djibril Diallo a souligné dans son intervention à l’entame que cette initiative, soutenue par le Comité d’Organisation de la Coupe d’Afrique des Nations et le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant de la Côte-d’Ivoire, vise à sensibiliser les acteurs du football sur l’importance de lutter contre les violences envers les femmes et les filles. L’objectif est d’obtenir des engagements concrets de leur part pour mettre fin à ce phénomène mondial et favoriser l’épanouissement des femmes.

Les violences basées sur le genre (VBG), reconnues depuis des décennies comme le résultat de rapports de force historiquement inégaux entre hommes et femmes, sont un obstacle majeur à la promotion des femmes et à leurs libertés fondamentales. Cette campagne se déroulera en quatre phases clés, incluant un projet de jumelage entre des municipalités américaines et africaines, l’amélioration de la qualité de l’enseignement supérieur, un partenariat avec les médias pour renforcer la couverture de sujets pertinents, et la promotion des investissements entre le secteur privé américain et les opérateurs économiques africains.

Conscient du rôle des médias dans la lutte contre les VBG, le Dr Djibril Diallo a annoncé la signature d’un partenariat entre le REMAPSEN et l’ARDN. Ce partenariat vise à atteindre les objectifs de la campagne, en mettant l’accent sur le soutien aux victimes de ces violences.

Il est à noter que le lancement de cette campagne se poursuivra au Burkina Faso, après avoir été déployée dans plusieurs pays d’Afrique, des Caraïbes, d’Amérique latine et aux États-Unis en collaboration avec l’UNFPA, ONU Femmes, la FIFA et le PNUD/Afrique. L’ARDN, basée à New York, agit dans plus de 80 pays avec pour objectif fondamental le renforcement des liens entre l’Afrique et sa diaspora, tout en contribuant aux Objectifs de Développement Durable (ODD).

Megan Valère SOSSOU




Prévention du paludisme : arrivée des premières doses de vaccins au Bénin

Alors que le Cap-Vert célèbre sa certification officielle en tant que pays exempt de paludisme, le Bénin, de son côté, redouble d’efforts dans la lutte contre cette maladie. Le pays reçoit ses premières doses de vaccins contre le paludisme. Ces livraisons de vaccins antipaludiques destinés aux enfants de moins de deux ans dans les pays africains annoncent l’imminence de la vaccination à grande échelle contre le paludisme. Au total, 215 900 doses de vaccins antipaludiques RTS,S recommandés par l’OMS et achetés par l’UNICEF avec le soutien de Gavi, sont arrivées au Bénin ce lundi 15 janvier 2023.

La cérémonie officielle de réception a été présidée par le Ministre de la Santé du Bénin, Benjamin Hounkpatin et le Coordonnateur Résident des Nations Unies, en présence des chefs d’Agences de l’UNICEF et de l’OMS, ainsi que des responsables de l’Agence Nationale des Soins de Santé Primaires.

Le Ministre de la Santé, Benjamin Houknpatin, a indiqué : « La réception officielle des premières doses du vaccin contre le paludisme marque un coup d’accélérateur dans la lutte contre cette maladie, notamment pour réduire le taux de mortalité des enfants. Il encourage les populations, en particulier les parents, à faire vacciner leurs enfants contre le paludisme pour les protéger contre cette maladie mortelle. Le Ministre de la Santé a ajouté que l’introduction du vaccin contre le paludisme dans le PEV favorisera l’amélioration globale de la santé et du bien-être des femmes, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents.

Le Coordonnateur Résident des Systèmes des nations unies, Salvator Niyonzima a souligné l’importance cruciale de l’arrivée des vaccins au Bénin : « L’introduction du vaccin contre le paludisme dans le Programme élargi de vaccination (PEV) contribuera significativement à la réduction des cas graves et, surtout, des décès d’enfants liés au paludisme ».

Il a particulièrement mis en avant l’importance de continuer à renforcer les programmes de lutte contre le paludisme, à susciter l’implication des communautés et à déployer d’autres outils de prévention, tels que les moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée, afin de réduire efficacement le taux de mortalité et d’incidence du paludisme.

L’arrivée de ces doses de vaccins marque un tournant dans la lutte contre le paludisme au Bénin en particulier celui vers une vaccination plus large contre l’une des maladies les plus mortelles pour les enfants de 0 à deux ans en Afrique. Au Bénin, le paludisme est la première cause de décès chez les enfants de moins de cinq ans.

En effet, il s’agit du fruit de la manifestation d’intérêt pour l’introduction de ce vaccin dans le programme de vaccination de routine soumise par le Gouvernent du Bénin et approuvée par Gavi, l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination.

Pour rappel, le Bénin est le quatrième pays à recevoir des doses de vaccins RTS,S après le Cameroun, la Sierra Leone et le Burkina-Faso, marquant ainsi la fin de la phase pilote de la vaccination antipaludique. Cette livraison permettra au Bénin de commencer l’administration du vaccin antipaludique aux enfants en 4 doses (6 mois, 7 mois, 9 mois et aux enfants de moins de 2 ans) dès le premier trimestre 2024 par l’intermédiaire du Programme Elargi de Vaccination soutenu par GAVI, l’Alliance mondial du Vaccin.

Megan Valère SOSSOU

Quelques statistiques à propos

Chaque minute ou presque, un enfant de moins de 5 ans meurt du paludisme. Selon l’OMS, en 2021, le monde a enregistré 247 millions de cas de paludisme et 619 000 décès liés à la maladie. Parmi les personnes décédées, 77 % étaient des enfants de moins de 5 ans, dont la majorité vivait en Afrique. Cette dernière, qui est le continent le plus durement touché par le paludisme, a enregistré près de 95 % des cas dans le monde et 96 % des décès liés à la maladie en 2021.
Au Bénin, plus de 4,7 millions de cas de paludisme et 10 000 décès avaient été signalés en 2020 parmi les 12,1 millions d’habitants, principalement chez les enfants de moins de cinq ans selon les données de l’OMS. Depuis 2019, dans le cadre du programme pilote, connu sous le nom de Programme de mise en œuvre du vaccin antipaludique (MVIP), le Ghana, le Kenya et le Malawi administrent les quatre doses du vaccin antipaludique aux enfants dès l’âge de 5 mois dans les districts les plus touchés.
Plus de deux millions d’enfants ont ainsi bénéficié du vaccin antipaludique dans ces trois pays africains grâce à ce programme. Résultat : le taux de mortalité toutes causes confondues a chuté de 13 % chez les enfants en âge de recevoir le vaccin, et le nombre de cas graves et d’hospitalisations liées au paludisme a considérablement diminué.




Le Cap-Vert certifié, exempt du paludisme par l’Organisation Mondiale de la Santé

Depuis le vendredi 12 janvier 2024, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé une nouvelle prouesse dans la lutte mondiale contre le paludisme. En effet, elle a certifié officiellement le Cap-Vert comme exempt de cette maladie. Cette réalisation marque une étape historique pour le pays, le positionnant en tant que troisième nation de la région africaine de l’OMS à obtenir le statut de pays exempt de paludisme.

Le pays rejoint ainsi un groupe sélect de 42 autres nations et un territoire dans le monde qui ont déjà reçu cette reconnaissance de l’OMS. Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a exprimé sa reconnaissance envers le gouvernement et le peuple du Cap-Vert pour leur engagement et leur résilience dans l’éradication du paludisme.

Il souligne que : « La certification par l’OMS de l’absence de paludisme au Cabo Verde témoigne de la puissance de la planification stratégique de la santé publique, de la collaboration et des efforts soutenus pour protéger et promouvoir la santé. Le succès de Cabo Verde est le dernier en date dans la lutte mondiale contre le paludisme et nous donne l’espoir qu’avec les outils existants, ainsi que les nouveaux, y compris les vaccins, nous pouvons oser rêver d’un monde sans paludisme ».

Le Cap-Vert a accompli cette prouesse grâce à la mise en œuvre efficace d’un plan stratégique de lutte contre le paludisme entre 2009 et 2013. Après avoir surmonté des défis majeurs liés au paludisme par le passé, le pays est désormais positionné pour bénéficier économiquement de cette certification, en particulier dans le secteur du tourisme, qui représente environ 25 % de son PIB.

En tant que pays exempt de paludisme, le Cabo Verde peut désormais accueillir des voyageurs en toute confiance, sans le risque de la maladie, anticipant ainsi une augmentation significative du nombre de visiteurs. Cette réussite témoigne du pouvoir de la persévérance, de la planification stratégique et de l’engagement continu dans la lutte mondiale contre le paludisme.

Megan Valère SOSSOU




S’adapter à la désertification en Afrique : Une perspective critique sur les approches conventionnelles

Les perceptions de la désertification en Afrique suscitent des controverses. Les Experts scientifiques Emmanuel Chauvin, Pierre Hiernaux et Christine Raimond l’ont exprimé dans un document paru en cette année 2024 dans la collection Enjeux Sciences. Des réflexions qui soutiennent que les visions de la désertification, ses causes et ses effets varient considérablement en fonction des acteurs qui l’abordent. En Afrique par exemple, les trois experts ont mis en lumière le fait que le concept de désertification est souvent une construction coloniale, mal compris sur le plan écologique et lié aux systèmes d’activités rurales.

L’analyse scientifique de cette construction a été réalisée, mais elle est parfois adoptée sans discernement par les États postcoloniaux et les acteurs internationaux. Ces derniers utilisent souvent la désertification pour justifier leurs actions dans les domaines de l’environnement et du développement.

A les croire, les théories attribuant principalement la désertification à des causes anthropiques sont persistantes. Elles mettent la responsabilité de la dégradation des sols sur les pratiques agro-sylvo-pastorales, telles que la surexploitation, l’itinérance des cultures, l’élevage pastoral transhumant et les feux de brousse. Ces idées orientent souvent les mesures proposées pour prévenir ou remédier à la désertification, comme la sédentarisation des éleveurs, la fixation des activités agropastorales et le reboisement, impliquant parfois l’exclusion de populations et la réduction des droits d’accès.

Cependant, les sociétés rurales et urbaines vivant dans ces régions ont développé des adaptations séculaires aux climats arides, semi-arides et subhumides secs. Ces adaptations sont souvent en contradiction avec les approches préconisées par les projets de développement pour contrer la désertification.

Les écosystèmes de ces régions se sont formés en réponse à une contrainte hydrique majeure et saisonnière, associée à des températures élevées. Les pluies, survenues pendant la période où les jours sont les plus longs et les températures élevées, sont un avantage pour la végétation et l’agriculture. La variabilité dans la distribution des pluies, du ruissellement et de l’écoulement de subsurface, ainsi que la diversité de la fertilité biochimique des sols, expliquent la répartition hétérogène de la végétation et de ses productions.

Face à la rareté et à la variabilité des ressources, les sociétés africaines ont développé des adaptations diverses, articulées autour de cinq principes : l’exploitation extensive des ressources, la mobilité et la migration, la multiactivité des exploitations, la multifonctionnalité des espaces et les complémentarités régionales entre zones agroécologiques contrastées reposant sur les flux de produits.

Cette perspective remet en question les approches conventionnelles et souligne l’importance de comprendre les adaptations locales pour élaborer des stratégies efficaces contre la désertification en Afrique. La reconnaissance de la richesse des connaissances autochtones et des pratiques traditionnelles peut offrir des solutions plus durables et respectueuses de l’environnement ont-ils écrit.

Megan Valère SOSSOU




Agriculture Biologique et Écologique au Bénin: Les prouesses de Ecological Organic Agriculture Initiative à l’honneur

Dans la quête résolue du Bénin pour instaurer une agriculture respectueuse de l’environnement, Ecological Organic Agriculture Initiative (EOAI), sous la houlette du Professeur Davo Simplice Vodouhè, Coordonnateur national, dévoile ses avancées significatives lors de l’atelier bilan tenu à Bohicon le vendredi 29 décembre 2023.

Atelier Bilan / EOAI

Cet événement majeur a rassemblé divers acteurs engagés du secteur public au secteur privé, des universitaires aux acteurs des médias et les membres de l’équipe de pilotage de l’EOAI. L’objectif principal était de faire un bilan approfondi des activités menées au cours de cette phase de l’initiative. Les différents piliers ont été passés en revue. Il s’est agi des résultats obtenus, des obstacles surmontés, des leçons apprises, et des perspectives prometteuses au niveau de chaque pilier.

L’entomologiste, Aimé BOKONON-GANTA souligne que ces progrès témoignent d’un avenir prometteur pour ce secteur au Bénin. Il met en avant l’intérêt croissant des autorités politico-administratives, en particulier au ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, démontrant ainsi une prise de conscience au plus haut niveau.

Djibril AZONSI, du Groupe de Presse Le Rural, a chaleureusement salué les résultats obtenus, appelant à une implication renforcée des médias à toutes les étapes du programme. Il a souligné la disponibilité des médias à collaborer étroitement pour une diffusion optimale des résultats, soulignant ainsi l’importance de leur rôle dans la sensibilisation et le plaidoyer.

Le Professeur Davo Simplice Vodouhè, fervent défenseur de l’agriculture biologique et écologique à la fin de la rencontre a remercié les différents acteurs invités. Reconnaissant le pas qui a été fait dans l’élaboration de la stratégie de promotion de l’agriculture biologique et écologique, il a insisté sur l’impératif de ne plus tarder dans les actions. Il a appelé à une réflexion approfondie sur l’institutionnalisation de la production agricole écologique et biologique au Bénin, ainsi qu’à un partenariat solide avec les médias pour accroître la visibilité des actions entreprises.

Julien BOKINNI du ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, n’a pas manqué d’exprimer sa profonde satisfaction au regard de la dynamique créée au cours de cet atelier bilan. Selon lui, les résultats partagés ne sont pas de simples diapositives, mais le reflet d’un engagement collectif envers une agriculture respectueuse de l’environnement et bénéfique pour tous. Ces résultats, affirme-t-il, marquent le début d’une transformation positive et durable pour l’agriculture au Bénin.

Plusieurs recommandations ont été formulées à la fin de cet atelier bilan pour être prises en compte pour davantage d’impacts significatifs en faveur de l’agriculture écologique et biologique au Bénin.

Alors que plusieurs nations africaines, dont le Togo, mènent de grands efforts dans le domaine de l’agriculture biologique et écologique, le Bénin ne manque pas à l’appel. Il trace avec détermination sa voie vers une agriculture respectueuse de l’environnement.

Rappelons que Ecological Organic Agriculture Initiative est une initiative continentale dirigée par l’Union Africaine et mise en œuvre dans neuf pays africain dont le Bénin. Elle a pour objectif de contribuer à l’intégration de l’agriculture biologique écologique dans les systèmes nationaux de production agricole d’ici 2025 afin d’améliorer la productivité agricole, la sécurité alimentaire, l’accès au marché et le développement durable en Afrique.

Megan Valère SOSSOU




Adaptation au changement climatique : l’AbE comme cheval de bataille du projet Benkadi au Bénin

La PASCIB à travers son projet Benkadi a marqué sa présence à la 4e édition de la Conférence Citoyenne pour le Climat et la Biodiversité au Bénin organisée par l’ONG Save Our Planet à l’université d’Abomey-Calavi, le samedi 09 décembre 2023.

Présentation Carin GOGAN

Au cours de cette rencontre qui a réuni un nombre important d’acteurs de la société civile, du secteur privé, d’acteurs locaux et de jeunes citoyens, le représentant du Projet Benkadi, Carin GOGAN, Expert Senior en suivi évaluation et capitalisation du Projet Benkadi a présenté la PASCIB et son projet Benkadi.

Il a focalisé l’attention des participants sur les expériences du projet Benkadi en matière de promotion de l’Adaptation basée sur les Ecosystèmes (AbE) dans sa lutte contre les changements climatiques.

Encore désignée par Adaptation fondée  sur les Ecosystèmes (AfE) ou Solutions fondées sur la nature (SfN), selon l’expert, l’Adaptation basée sur les Ecosystèmes (AbE) est une stratégie d’adaptation aux changements climatiques qui s’appuie sur des solutions fondées sur la nature et sur les services écosystémiques.

A l’en croire, elle relie les approches traditionnelles de conservation de la biodiversité et des écosystèmes au développement socio-économique durable dans le cadre d’une stratégie globale pour aider les communautés à s’adapter au changement climatique.

C’est pourquoi, explique-t-il, cette approche dans le cadre du projet Benkadi consiste à la vulgarisation des bonnes pratiques de gestion durable des sols, de la gestion intégrée des ressources en eau, de la lutte contre la pollution environnementale.

Participants à la conférence

Il s’agit de façon concrète de promouvoir l’agriculture biologique, l’agriculture de contre-saison, le reboisement, l’agroforesterie, l’irrigation gravitaire, la sélection variétale. La disponibilité d’Innovations technologiques agricoles dans plusieurs spéculations, le recours aux plantes fertilisantes, l’aménagement durable, l’association culturale et la diversification des cultures.

L’Adaptation basée sur les Ecosystèmes au cœur du projet Benkadi

Carin GOGAN a abordé plusieurs autres stratégies entrant en ligne de mire pour l’adaptation basée sur les écosystèmes en termes de préservation de la biodiversité, de mesures AbE sensibles au genre de lutte contre l’érosion côtière, de lutte contre la pollution environnementale et du dialogue multi-acteurs.

A noter que dans le cadre du même projet Benkadi, plusieurs perspectives sont en vue à savoir : la formalisation du cadre de dialogue multi-acteurs, le renforcement des capacités des acteurs sur la GoPA des Aires Marines Protégées, le renforcement des capacités des acteurs communaux sur le crédit carbone, l’adoption d’une politique Responsabilité Sociétale des Entreprises dans les entreprises, l’appui aux communautés de pêcheurs/chasseurs pour la  diversification des activités économiques et la réalisation de Ceinture verte avec la cocoteraie et les palétuviers. Des perspectives qui sont d’un grand intérêt pour les communautés vulnérables aux changements climatiques au Bénin.

Vue d’ensemble à la fin

Rappelons qu’au terme de sa mise en œuvre, il est attendu comme principal changement au Bénin que les communautés vulnérables aux effets des changements climatiques dans le secteur agricole et les ressources en eau améliorent leur résilience à travers une participation efficace au dialogue politique sectoriel orienté vers l’Adaptation basée sur les Ecosystèmes (AbE).

Ce premier panel d’échange et de partage d’expérience au cours de la 4e édition de la Conférence Citoyenne pour le Climat et la Biodiversité au Bénin a offert l’opportunité à la cinquantaine de participants de découvrir la PASCIB, son projet Benkadi, et les avancées de ce dernier en matière de promotion de l’Adaptation basée sur les Ecosystèmes (AbE) dans sa lutte contre les changements climatiques au Bénin.

Constance AGOSSA