Professeur. Romain Glèlè Kakaï, Biomathématicien :  « L’Intelligence Artificielle est une nécessité pour le secteur agricole »

En dépit de sa contribution à l’économie et à la sécurité alimentaire d’une population en pleine croissance, l’agriculture demeure encore conventionnelle dans la plupart des pays africains. Pourtant, des technologies innovantes existent et font le succès du secteur agricole dans plusieurs pays développés. C’est le cas de l’Intelligence Artificielle, encore peu expérimentée et qu’il faudra intégrer au système agricole des pays africains pour plus d’efficacité et de productivité. A travers cette interview, Professeur Romain Glèlè Kakaï revient sur les enjeux au détour du séminaire scientifique que le Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières (LABEF) a organisé le 25 novembre 2022 sur l’Intelligence Artificielle et l’Agriculture de précision.

Journal Santé Environnement : Le Labef a organisé un séminaire sur Intelligence Artificielle pour une agriculture de précision. Pourquoi une telle initiative ?

Professeur Romain Glèlè Kakaï : Nous avons organisé ce séminaire pour mettre en relief les opportunités que présente aujourd’hui l’Intelligence Artificielle pour une Agriculture de précision. En réalité, l’Intelligence Artificielle, associée à d’autres technologies, peut jouer un rôle essentiel pour aider les pays d’Afrique subsaharienne à atteindre les objectifs de développement durable. Face à la croissance démographique et aux problèmes de sécurité alimentaire qui se pose dans le monde, surtout en Afrique, l’Intelligence Artificielle est une nécessité pour le secteur agricole. L’agriculture conventionnelle, telle que pratiquée dans les pays africains et précisément en Afrique de l’Ouest ne satisfait plus totalement aux besoins des populations. À travers ce séminaire, nous avons voulu regrouper au sein d’un creuset, tous ceux qui travaillent dans le domaine de l’Intelligence Artificielle et l’agriculture de précision, dont les Start-up, les chercheurs et les décideurs, afin d’échanger sur l’intégration de l’Intelligence Artificielle dans les politiques et pratiques agricoles au Bénin. C’est donc l’enjeu majeur de ce séminaire qui n’est que le premier d’une série.

Parlant de l’Intelligence Artificielle et de l’agriculture de précision, pensez-vous que le Bénin est prêt pour développer une telle innovation ?

Professeur Romain Glèlè Kakaï : Je ne dirai pas que le Bénin est totalement prêt pour développer l’Intelligence Artificielle, mais le Bénin fait déjà des efforts dans ce sens. Il existe quelques lacunes qui entravent l’intégration et l’adoption des technologies d’intelligence artificielle de manière responsable qui, je crois commence à être corrigée grâce à la volonté politique. Vous devez savoir que l’agriculture de précision nécessite un certain nombre de facteurs préalables comme : une bonne couverture Internet, une bonne couverture en énergie électrique, etc. Le Bénin à travers la Stratégie nationale pour l’e-agriculture fait des expériences concluantes en termes d’agriculture de précision. Cependant, des efforts doivent se poursuivre dans ce sens. C’est là, l’importance de la recherche scientifique. Au Labef, cinq doctorants font actuellement leurs travaux de recherche sur l’intelligence artificielle et l’agriculture. En tant que chercheurs, nous devons contribuer à repousser les limites, proposer des solutions à mettre au profit des agriculteurs, par le biais des services de vulgarisation agricole. Et c’est ce que le Labef fait avec l’appui de ses partenaires. J’ai été heureux de découvrir au cours de ce séminaire qui n’est que le premier d’une série, l’engagement des start-ups sur le terrain, aux côtés des chercheurs et des décideurs.

À ce séminaire, en dehors des chercheurs et des start-ups, les acteurs du monde rural ne sont pas représentés. Comment comptez-vous travailler avec cette catégorie d’acteurs pour réussir à implémenter cette technologie de l’Intelligence Artificielle dans l’agriculture au Bénin ?

Professeur Romain Glèlè Kakaï : C’est vrai que les associations de producteurs n’ont pas pris part pour le moment à ce séminaire qui, comme je le disais est le premier d’une série. Cependant, l’Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB) et les Start-up sont en contact avec les associations de producteurs qui, comme ils le faisaient par le passé, pourront relayer les conclusions issues de ce séminaire. Toutefois, les prochains séminaires connaîtront la participation et l’implication directe des associations de producteurs.

Quel appel avez-vous à lancer à l’endroit des différents acteurs, les acteurs politiques surtout ?

Professeur Romain Glèlè Kakaï : Je voudrais inviter surtout les acteurs politiques à s’intéresser véritablement dans les recherches que nous menons à l’Université dans le domaine de l’Intelligence Artificielle pour une agriculture de précision et à prendre en considération les résultats et les propositions qui en sont issus.

Propos recueillis par Megan Valère SOSSOU et transcrits par Venance Ayebo TOSSOUKPE




Sécurité alimentaire au Bénin : le LABEF promeut l’intelligence artificielle et l’agriculture de précision

Avec l’appui financier de l’Artificial Intelligence for Developpment Africa (AI4D), géré par African Centre For Technology Studies (ACFTS), le Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières (LABEF) a organisé le vendredi 25 novembre 2022 à l’Amphithéâtre Etisalat de l’Université de Abomey-Calavi, un séminaire portant sur l’intelligence artificielle et l’agriculture de précision. L’événement a réuni plusieurs acteurs du monde scientifique, des start-ups et des politiques.

À l’ouverture, le Professeur Romain Lucas Glèlè Kakaï, Directeur du Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières a remercié les différents acteurs qui se sont rendus disponibles à ce premier séminaire dédié à l’intelligence artificielle et l’agriculture de précision. C’est le tout premier séminaire qui ne sera pas sans doute le dernier dixit-il. Car il y en aura qui vont permettre de dérouler des formations sur le développement d’applications tangibles afin de lever les contraintes liées à l’agriculture au Bénin.

Au regard du contexte actuel marqué par la croissance démographique, la pénurie d’eau, la dégradation des sols et les changements climatiques, ce séminaire vient à point nommé selon Achille Ephrem ASSOGBADJO, Secrétaire Permanent du Comité Scientifique Sectoriel des Sciences Agronomiques. À l’en croire, il ne reste qu’à savoir comment rendre opérationnelles toutes les applications liées à l’intelligence artificielle pour une agriculture de précision tout en prenant en compte le pouvoir de décision des politiques dans le cadre législatif, administratif et institutionnel.

Les méthodes agricoles traditionnelles sont tout simplement insuffisantes pour produire suffisamment en réponse à l’augmentation de la demande alimentaire mondiale dira le représentant de l’Institut National de Recherche Agricole du Bénin (INRAB) à ce séminaire. Le Professeur ZOFFOUN Gbeliho Alex, Directeur scientifique de l’INRAB a expliqué qu’aujourd’hui, l’agriculture n’est pas qu’une affaire d’engrais, de semis et d’irrigation. Mais c’est aussi une affaire d’algorithme et d’intelligence artificielle. L’Afrique n’y échappe pas. Le Bénin, non plus, a-t-il poursuivi.

Le Directeur de l’École Doctorale des Science Agronomique et de l’Eau, Professeur Marcel Romuald Benjamin HOUINATO en lançant officiellement l’ouverture du séminaire s’est montré très honoré de prendre part au séminaire. C’est en effet, un domaine scientifique récent qui retient l’attention de tous. Il reste persuadé qu’au terme du séminaire, les échanges permettront de tracer la voie à suivre pour faire de l’agriculture de précision une réalité au Bénin.

Les diverses présentations qui ont meublé l’événement, ont permis aux participants de comprendre l’importance de l’intelligence artificielle et de l’agriculture de précision pour le développement du Bénin. De la clarification des concepts de l’intelligence artificielle et de l’agriculture de précision à la présentation des travaux de recherche en intelligence artificielle et agriculture de précision, dirigés par le Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières, les participants ont découvert non seulement les résultats et perspectives de jeunes doctorants, mais aussi les actions probantes des start-ups en matière d’intelligence artificielle et d’agriculture de précision.

Les conférenciers quant à eux ont proposé aux décideurs, aux politiques et aux populations béninoises des éclairages sur la thématique et des avis scientifiques constructifs.
Les participants à ce séminaire dont l’entrée a été rendue libre et gratuite se sont réjoui des efforts et ont leurs yeux déjà rivés sur le second séminaire qui s’annonce tout aussi intéressant.

Encore faut-il rappeler que ce séminaire, qui a regroupé différents acteurs du monde agricole, est en phase avec la vision du gouvernement qui a su poser les fondations d’une agriculture béninoise émergente.

Constance AGOSSA




Projet AGIR-Bénin: L’équipe du projet formée sur la protection de l’environnement et la gestion des ressources naturelles

Pour permettre à l’équipe du projet d’Appui à la Gouvernance et aux Initiatives Relais pour une éducation de qualité (AGIR-Bénin) de jouer pleinement sa partition dans l’accompagnement des élèves et des communautés des villages cibles pour le développement des écoles, l’ONG Aide et Action devenue Action Éducation a initié une formation de renforcement des capacités des membres de son personnel sur les notions de protection de l’environnement et de la gestion des ressources naturelles. Cette formation s’est déroulée en présentiel dans les locaux du projet AGIR Bénin à Allada le 21 novembre 2022.

L’objectif de cette formation, selon Justin AKPO, chef du projet AGIR-Bénin, est de renforcer les capacités techniques des membres de l’équipe opérationnelle du projet sur la protection de l’environnement et la gestion des ressources naturelles. À l’en croire, il est important que les équipes opératrices chargées de l’accompagnement des élèves et des membres de la communauté soient formées en amont sur les différentes thématiques en particulier celle de la protection de l’environnement et de la gestion des ressources naturelles.

Au nombre d’une dizaine, les participants, composés des animateurs et du personnel administratif du projet à cet atelier ont pris connaissance des fondements et défis actuels liés à la protection de l’environnement. Cette formation animée par Megan Valère SOSSOU, Consultant environnementaliste et Directeur Exécutif de l’ONG Save Our Planet a aussi permis aux participants de découvrir les différentes implications en matière de gestion des ressources naturelles et les écogestes pour contribuer à la protection de l’environnement et à la gestion des ressources naturelles au Bénin.

Plusieurs thématiques étaient au cœur des échanges. Il s’agit de l’utilisation rationnelle de la ressource en eau en quantité et en qualité, la gestion des produits de faune et de flore, l’utilisation abusive des produits chimiques dans l’agriculture et la gestion des déchets. Animaux, végétaux, sols, eaux, énergies, minéraux, toutes les composantes de l’environnement ont été passées en revue au cours de cette formation conduite avec une méthodologie assez simple et interactive.

Convaincus, les participants ont pris l’engagement d’œuvrer à une sensibilisation positive à travers l’éducation relative à l’environnement pour impacter les comportements des différentes communautés du département de l’Atlantique.

Pour madame ADIMI Samira, animatrice du projet AGIR-Bénin à So-Ava,« Je croyais avoir maîtrisé des notions assez suffisantes mais cette formation vient éclairer plus ma lanterne sur les points d’ombre. » Forte de ses nouveaux acquis, Samira s’engage à déconstruire les stéréotypes culturels qui continuent d’être un frein pour la protection de l’environnement et la gestion de ressources naturelles dans sa communauté.

Comme elle, Moise OKPE, animateur du projet AGIR-Bénin à Kpomassè, a aussi beaucoup appris. « Cette formation m’a permis de savoir plus par rapport à la protection de l’environnement et à la gestion des ressources naturelles ». À partir de cet instant, il s’engage à dupliquer ce qu’il a appris au niveau des communautés dans sa sphère d’intervention.

Rappelons que le projet AGIR-BENIN est initié par Action Éducation en consortium avec Plan International Bénin avec l’appui financier de la Coopération Suisse au Bénin. Ce projet a été initié afin d’accompagner le gouvernement béninois dans sa volonté d’améliorer la qualité de son système éducation.

Constance AGOSSA




ECLOSIO recrute 15 jeunes pour une formation en agroécologie au Bénin

Eclosio recrute 15 jeunes pour suivre un parcours d’acquisition de connaissances en agroécologie. Une opportunité à saisir pour avoir les capacités de compétir sur le marché de l’emploie et dans le développement de vos initiatives entrepreneuriales.

Le projet de Promotion de la transition agroécologique dans la filière anacarde mis en œuvre par Eclosio et financé par Enabel dans le cadre du programme DEFIA (Développement de l’Entreprenariat dans les Filières Agricoles), développe des activités orientées vers les producteurs d’anacarde et les jeunes diplômés du Lycée Technique Agricole de Natitingou. Il vient renforcer les actions du projet PROFI-Anacarde avec un focus sur la promotion des pratiques agroécologiques dans les vergers d’anacardiers de 5 communes des départements de l’Atacora (Natitingou, Péhunco, Kouandé) et de la Donga (Djougou, Bassila).Dans le cadre de ce projet, Eclosio collabore étroitement avec l’Union Régionale des Coopératives des Producteurs d’Anacarde de l’Atacora-Donga (URCPA-AD)

Vous êtes un jeune (homme ou femme) diplômé du secteur agricole; vous avez entre 18 et 28 ans; vous avez suivi votre formation technique et professionnelle en Production Végétale (PV) ou Production Animale (PA) au Lycée Technique Agricole de Natitingou; vous défendez une alimentation saine des populations, et la protection de l’environnement.

Eclosio et Enabel vous offrent cette opportunité de suivre un parcours d’acquisition de connaissances afin de disposer des compétences avérées et de qualité en agroécologie. Cette opportunité de formation va vous permettre d’être compétitif non seulement sur le marché de l’emploi (prestataires des projets/programmes, techniciens en agriculture durable, etc.) mais aussi dans le développement de vos initiatives entrepreneuriales. Les capacités des jeunes diplômés sélectionnés seront renforcées sur les thématiques suivantes : les changements climatiques, les principes de l’agroécologie, les pratiques agroécologiques, les systèmes alimentaires durables, le marché des produits agroécologiques, méthodes participatives d’accompagnement de la transition agroécologique, coaching, Etc….

Les candidatures sont attendues avant le 15 Décembre 2022 en suivant ce lien https://urlz.fr/jwqt

Avant de remplir le formulaire en ligne, assurez-vous que vous disposez des documents suivants :

·        Une photo claire de vous

·        Une attestation de résidence en format pdf ou jpg

·        Votre attestation de fin d’étude en format pdf ou jpg

·        Votre CV actualisé en format pdf




Prolifération des sachets en plastique non biodégradable au Bénin : sur les traces des hors-la-loi

Il n’a jamais vécu un tel désastre dans la lagune de Cotonou depuis plus de vingt (20) ans qu’il y exerce la pêche. En lieu et place des poissons et des crevettes que Pierre AMOUSSOU pêchait, les mailles de son filet n’amassent désormais que des déchets plastiques majoritairement constitués des sachets en plastique non biodégradable. Ces déchets, le Bénin en produit cent trente-neuf mille kilogrammes chaque jour (139 000 kg).

Un véritable drame écologique et sanitaire, au regard de ce que les sachets en plastique non biodégradable prennent plus de 400 ans avant de se décomposer entièrement dans la nature.

Marché Dantokpa, Crédit Photo : Megan Valère SOSSOU

Selon les données recueillies sur le site web du Programme de gestion du littoral ouest africain géré par la Banque Mondiale, en 2019, soit deux ans après le vote de la loi sur les sachets en plastiques non biodégradables, le Bénin a importé 6,7 millions de kg de plastiques dont environ 89 % de chlorure de polyvinyle et de polyéthylène connus pour leur dangerosité à la santé et à l’environnement.

Deux années avant, soit le 26 décembre 2017, le Bénin a adopté la loi N° 2017 – 39 portant interdiction de la production, de l’importation, de l’exportation, de la commercialisation, de la détention, de la distribution et de l’utilisation des sachets en plastique non biodégradable sur son territoire. Une loi qui punit toute contravention de personne physique ou morale à une amende de cinq (5) millions à cinquante (50) millions avec un retrait de l’agrément ou de l’autorisation, du gel et de la confiscation des avoirs.

Même si un décret d’application est venu dispenser certains domaines de cette interdiction, plus de quatre ans après, les sachets en plastique non biodégradable de tout genre ont plus que jamais envahi les surfaces de vente au Bénin. Le marché international de Dantokpa à Cotonou se trouve au cœur de ce trafic avec des grossistes qui commercialisent au vu et au su de tout le monde.

Dame Samira A., la quarantaine, totalise plus de huit ans d’expériences dans le commerce des sachets en plastique non biodégradable. Elle raconte « Nous commandons les sachets en plastique depuis Lomé parce que les sachets de là-bas sont plus résistants et donc plus prisés par nos clients ». Les balles de sachets sur son espace de ventes étiquetées « Top Chaos » et « Togo Star » en renseignent largement.

Elles sont souvent dix à quinze grossistes à s’associer pour lancer deux tonnes de commande chaque mois chez des commerçants togolais, précise-t-elle avant de faire remarquer les deux possibilités pour faire entrer sur le territoire béninois des marchandises stockées discrètement dans des magasins gérés par la Société de Gestion des Marchés Autonomes (SOGEMA) au sein du marché Dantokpa.

« Quand c’est une grosse marchandise, nous passons par la faveur des agents de la douane à Hillacondji, mais quand c’est d’une quantité moins importante, nous prenons par les voies frauduleuses parallèles à la frontière » a-t-elle avoué.

Hillacondji, la grande porte d’entrée des sachets en plastique non biodégradable au Bénin

À Hillacondji, des sachets en plastique non biodégradable sont déclarés biodégradables et passent la frontière. Des sources bien informées évoquent une nouvelle trouvaille pour camoufler et faire entrer les marchandises de sachets en plastique non biodégradable au Bénin. Il s’agit du système « acquis » ou « escorte douanière » où contrairement à la note circulaire No3774/DGDDI/DLRI, les marchandises passent sans contrôle, au vu et au su des services de conditionnement et de contrôle pourtant assisté techniquement par la société Benin Control SA.

Hillacondji Frontière Bénin-Togo, Crédit Photo : Megan Valère SOSSOU

Le jeu se fait de connivence avec les agents de la douane du Togo et du Bénin. Nous en avons rencontré un du côté du Bénin, pas les moindres. Il a souhaité garder l’anonymat. Pour lui, cela ne gêne en rien si les commerçants des sachets en plastique non biodégradable remplissent les formalités douanières.

D’ailleurs, dit-il, je ne peux pas vous avouer que les sachets plastiques qui passent la frontière sont non biodégradables. Mais ce qui est sûr ajoute-t-il, le douanier n’est pas un laboratoire ambulant pour tester la biodégradabilité des sachets en plastique. « Il n’existe pas un réactif pour tester la nature d’un sachet plastique et ce n’est pas à l’œil nu qu’on le fera. » a-t-il laissé entendre.

Les deux courriers de demande d’interview que nous avons adressés à la Direction Générale de la Douane et des Droits Indirects pour comprendre les dispositions prises pour l’application de la loi 39-2017 sont restés sans réponse.

A la frontière d’Hillacondji, il n’existe pas un seul agent de la police environnementale. Sur environ la dizaine d’agents de la police environnementale que compte le Bénin, aucun n’est affecté à cette frontière, selon le Directeur général de l’Agence Béninoise pour l’Environnement, François-Corneille KEDOWIDE.

Au Ministère du Cadre de vie et du développement durable, la lutte contre la prolifération des sachets plastiques non biodégradables se mène avec tact selon Bertin BOSSOU, Directeur en charge de la Gestion de Pollution et de la Nuisance. Le ministère, dit-il, dans sa politique de lutte a recruté plus d’une vingtaine d’Organisations Non Gouvernementales, réparties dans les 77 communes du Bénin pour renforcer la sensibilisation. À l’en croire, il a également été déployé dans cette lutte la police républicaine, la police environnementale, la douane, les contrôleurs de commerce, des leaders religieux, des producteurs de Pur Water, des chefs d’établissement, en particulier ceux des écoles frontalières.

Outre ces actions, poursuit-il, des descentes ont été effectuées dans les marchés de la Société de Gestion des Marchés Autonomes pour sensibiliser et pour saisir des marchandises de sachets en plastique non biodégradable.

Un des douze détecteurs de sachets en plastiques biodégradable acquis par le ministère du cadre de vie et du développement durable Crédit photo : Megan Valère SOSSOU

Il reste optimiste qu’avec l’acquisition récente de douze détecteurs de sachet en plastique biodégradable, la lutte prendra un autre virage. Ces appareils seront déployés au niveau des postes frontaliers en attendant douze (12) autres qui couvriront l’étendue du territoire national. Bien que décidé à poursuivre la sensibilisation à travers l’information, la formation, il a sans cesse déploré la porosité des frontières qui complique la tâche sur le terrain.

Des voies frauduleuses à la frontière Bénin-Togo

En-dehors de la complicité avec la douane, des commerçants usent de plusieurs stratagèmes pour acheminer les marchandises de sachets en plastique non biodégradable sur le territoire béninois.

Gaël Tchiko est un conducteur de taxi-moto dans la journée et passeur la nuit. Il explique : « Quand bien même les sachets n’étaient pas interdits, les commerçants avaient pris l’habitude de ne pas déclarer leurs marchandises. Imaginez ce que c’est devenu dans ce contexte d’interdiction ». Pour découvrir quelques circuits frauduleux avec lui, il décide de garder notre téléphone éteint dans sa poche pour ne pas se taxer de traître par ses pairs. Nous empruntons une voie embroussaillée passant par Athiémé pour arriver à Fokomé.

À quelques encablures, nous apercevons un véhicule  Toyota Picnic immatriculé au Togo en panne, lourdement chargé en provenance du pont d’Athiémé (Frontière Bénin-Togo). À l’intérieur, d’importantes marchandises dissimulées dans le tableau de bord, le repose-tête, les compartiments, des sièges de derrière éventrés contiennent également des marchandises. À force de questionner le conducteur, il fulmine en vernaculaire « je n’ai rien à vous dire ». Nous continuons avec Gaël qui indique, « C’est ici, à Fokomé, que plusieurs produits, dont les sachets en plastique non biodégradable bien dissimulés, arrivent à traverser le fleuve Mono pour le Bénin ». Une activité très lucrative et très dangereuse, mais le jeu en vaut la chandelle selon notre guide.

Si le trafic passant par Athiémé au Togo est très apprécié des fraudeurs, il n’en demeure pas moins du trafic Lokossa-Azovè-Tohoun-Wantché sans occulter celui fluvial qui passe par Djanglanmè pour Agomé-Glozou ou à Agbannankin pour Batonou.

À en croire notre guide, c’est en réalité par ces voies frauduleuses que la grande partie des marchandises de sachets en plastique non biodégradable tout comme d’autres produits interdits ou contrefaits passent nuitamment avant d’atterrir dans des abris de fortune à Fokomé ou au centre-ville d’Athiémé. Pour les contrebandiers, la frontière n’existe que théoriquement.Ils sont tous autant convaincus qu’il serait difficile pour la patrouille douanière de surveiller 24 heures sur 24 les mouvements au niveau de ces voies frauduleuses.

Des commerçantes rencontrées au marché Dantokpa ont fait savoir que des marchandises proviennent également du Nigéria même si ces derniers sont moins résistants et moins prisés. La localité de Banigbé dans le département du plateau et la commune de Semè-Kpodji dans l’Ouémé ont été désignées comme porte d’entrée des sachets en plastique non biodégradables en provenance du voisin de l’Est.

L’internet comme facilitateur des commandes en Chine

Les sachets en plastique non biodégradables sont sans frontières. Pour faciliter les commandes, des fournisseurs confirmés en ligne sont mis à contribution sur Alibaba.com. Sur cette plateforme de vente en ligne, des entreprises chinoises proposent plusieurs gammes de sachets en plastique non biodégradable à destination de nombreux pays du monde dont le Bénin, le Togo et le Ghana.

Au nombre des produits proposés, nous avons des enveloppes plastiques à bulbes, des sacs plastiques autoadhésifs, des assiettes jetables en plastique à emporter, des sachets d’eau, des sachets plastiques transparents et de toutes les couleurs avec diverses dimensions allant de 15/23 cm à 40/60 Cm.

Pour Rodrigue RUSTICO, Financier économiste, les dispositions sont claires : un produit interdit ne doit pas avoir la complicité d’un agent. Si c’est le cas, l’agent s’expose et l’importateur aussi. En la matière, explique-t-il, c’est l’économie béninoise et l’environnement qui en souffrent. Il n’est pas surpris de la grande avancée dans la fraude après le vote de la loi. Car soutient-il, ce sont les mêmes acteurs qui sont toujours restés dans cette filière et cela démontre combien de fois les frontières sont perméables.

Le Spécialiste recommande le renforcement de la sécurité au niveau des frontières avant d’inviter chacun à se ranger et comprendre qu’au-delà de l’aspect financier, la protection de l’environnement doit primer.

Dans la perspective de donner aux consommateurs une alternative, le gouvernement, à travers un décret d’application, a autorisé et fixé les conditions d’installation des sociétés de production des sachets en plastique biodégradable au Bénin. Mais, la mayonnaise tarde à prendre.

« Prêts à faire des sachets en plastiques biodégradables, mais la corde au cou »

Selon Clément KOTAN, Directeur de l’organisation de la société civile dénommée, Unité de Protection de l’Environnement (UPE), aucune des sociétés agréées pour fabriquer les sachets en plastique biodégradable ne peut le faire réellement. Et pour cause, l’investissement serait trop coûteux. Il évoque une somme minimum de 500 millions à 800 millions de Francs CFA.

Par ailleurs, l’amidon, la matière première qui doit servir à la fabrication des sachets en plastiques biodégradables en plus d’être coûteuse est périssable. Les acteurs étants prêts à faire des sachets en plastiques biodégradables, mais la corde au cou, regrette Clément KOTAN.

Tandis que le sachet en plastique non biodégradable du format 40/60 Cm est vendu à 50 Fcfa au marché Dantokpa celui biodégradable du même format est vendu à 250 Francs CFA dans les supermarchés. Un prix inabordable pour le commun des Béninois qui trouve déjà de difficulté à distinguer le bon grain de l’ivraie dans un contexte où tous les sachets en plastique sont vantés de biodégradables.

Félix ADEGNIKA, expert en Eau et Assainissement, relève trois niveaux de contraintes dans cette lutte : Il s’agit du fort ancrage de l’usage des sachets plastiques dans les habitudes des Béninois, de la multiplicité des sources informelles des marchés de sachets en plastiques non biodégradables et de l’absence de substitut en quantité et à prix abordable. Pour y arriver, il propose des actions qui se résument en trois mots. Sensibiliser, Substituer et Sanctionner.

Tant que les sachets plastiques continueront de rentrer dans le pays, les messages de sensibilisation seront dans le vide, dira Sandra IDOSSOU, activiste environnementaliste. Dans tous les cas, le bilan reste un échec quatre ans après le vote de la loi. Le chemin serait long à moins d’un changement de paradigme à tous les niveaux.

Cet article a été rédigé dans le cadre d’un programme de formation de l’association Ekôlab Retrouvez Ekôlab sur Twitter, Facebook et LinkedIn.

Megan Valère SOSSOU




Libération de cinq tortues marines adultes à l’AMP de Donaten à Cotonou

Ce lundi 7 Novembre 2022, dans l’Aire Marine Protégées (AMP) de Donaten, sur la plage Abattoir PK6 Tokplégbé, les Ecogardes de cette zone ont récupéré 4 tortues vertes capturées dans les filets des pêcheurs et une tortue olivâtre qui est venue pondre les 137 œufs dans la nuit du dimanche 6 Novembre 2022 à 23h45 mn. Dans le même temps, les œufs récupérés par la BPLP, il y a environ 46 jours ont donné 108 bébés qui sont libérés.

Les représentants de la Direction Générale des Eaux Forêt et Chasse (DGEFC), à travers la nouvelle Brigade Forestière Maritime et de la Brigade de Protection du Littoral et la lutte Anti-Pollution (BPLP), les Ecogardes, les écotouristes et les communautés locales de la zone étaient présentes à cette libération. C’était aussi une occasion de sensibilisation des participants. Il s’agit du RAMPAO, CEBIOS, Convention d’Abidjan, PAPBIO et du Ministère du Cadre de Vie et du Développement Durable (MCVDD).

C/Com Nature Tropicale ONG




Stockage des produits de faune saisis au Bénin: les procédures opérationnelles standardisées validées, pour une gestion plus efficace

Ce mardi 08 novembre 2022, a eu lieu à la Direction générale des eaux, forêts et chasse (DGEFC), l’atelier de validation des procédures opérationnelles standardisées de gestion des stocks des produits d’espèces sauvages saisis et détenus par le gouvernement de la République du Bénin. C’était en présence des acteurs concernés, douaniers, policiers forestiers, etc, sous les directives du CITES, de la DEFC et de l’ONG Nature Tropicale.

« On a longtemps saisi des produits et on ne sait pas si ces produits reviennent sur le marché ou pas », a déploré Benoît TCHOGOU, représentant du Directeur général de la DGEFC. À l’entame de ses propos, le Chef service contentieux a souhaité la bienvenue aux participants, avant d’attirer leur attention sur l’importance de l’atelier qui les réunit. Selon ce dernier, c’est pour régler ce problème sus soulevé que cet atelier a été initié. « Il ne s’agit donc pas de venir applaudir seulement pour dire, on a validé un document, niet », a-t-il clamé avant d’ajouter qu’il faut plutôt se l’approprier et voir ce qu’il faut amender, « puisque c’est un outil qui va nous permettre de faire la traçabilité des produits saisis ». C’est toute la quintessence de ce document pour lequel il invite les acteurs à passer au crible, tout au long de l’atelier.

Sur la même lancée, Ulysse KOROGONE, Conseiller technique de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction), clarifie le contexte d’élaboration du document. « Il y a environ un an, à travers le ministère du cadre de vie et du développement, il a été sollicité l’appui de EPIF (Elephant protection initiative Foundation) pour accompagner le gouvernement du Bénin à mettre en place des procédures visant à assurer la traçabilité et la transparence dans la gestion des produits d’espèces sauvages ». En effet, le gouvernement multipliant les actions pour la lutte contre la criminalité, saisis d’énormes produits. Et selon le Chef service de la législation de la DGEFC, ces produits ont besoin d’être stockés et gérés de façon transparente afin d’assurer que ces mêmes produits ne retournent plus jamais dans le commerce illégal, comme pour répondre à l’inquiétude de Benoît TCHOGOU. Ainsi, on aboutira à des produits sécurisés et bien gérés. Au gouvernement de décider de la finalité des produits qui, au-delà du stockage, revient à des questions de souveraineté. « Ils peuvent être utilisés à des fins de destruction ou à des fins d’éducation environnementale », martèle Ulysse KOROGONE.

Pourquoi la présence de Nature Tropicale à cet atelier ?

À cette question, Josea Dossou BODJRENOU, Directeur exécutif de Nature Tropicale ONG a apporté des éléments de réponses pointus. À en croire, pendant plusieurs années, Nature Tropicale a bénéficié d’un accord-cadre du ministère en charge du cadre de vie et du développement durable. Dans le cadre dudit accord, des actions ont été menées pour la lutte contre la criminalité environnementale en général, et faunique en particulier, au Bénin. « Pendant environ six à sept ans, les actions menées ont porté sur la lutte contre le trafic de faune : surtout les espèces intégralement protégées dont l’éléphant et les ivoires qui ont été saisis, les peaux des félins, etc. Ces différents produits ont été gardés dans certains endroits dont les tribunaux, les directions ou inspections forestières… », explique le Directeur de Nature Tropicale, revenant comme ses prédécesseurs au risque qu’ils se retrouvent à nouveau sur le marché. Une question toujours soulevée par la société civile. « C’est ainsi que dans le cadre de notre collaboration avec la DGEFC, qui dirige la gestion de cette problématique, EPIF a accepté accompagner le gouvernement. C’est alors que Nature Tropicale a été associée parce qu’on avait déjà un partenariat avec le gouvernement, et nous conduisons le processus avec la DGEFC », a-t-il expliqué de long en large. Il s’agissait donc pour ces acteurs de se mettre ensemble pour adapter les procédures du Bénin à la procédure reconnue par la CITES. D’où cet atelier de compléments et de validation des procédures opérationnelles standardisées. Place au gouvernement pour la suite.

À noter que ledit document vise à normaliser les procédures de gestion et d’exploitation des produits de la faune stockés dans tous les entrepôts sous le contrôle du Ministre du Cadre de Vie et du Développement Durable du Bénin ; présente les exigences minimales pour la gestion efficace et sécurisée des entrepôts ; et s’applique à tout personnel responsable de la réception, du transport, de la livraison et du stockage des produits de la faune au Bénin.

Arsène AZIZAHO




youth-conservation.org : la nouvelle plateforme d’éducation environnementale des jeunes

Faire prendre conscience à la jeunesse qu’il faut agir pour sauver la nature, tel est l’objectif de youth-conservation.org. Ce site met à disposition, gratuitement et de façon illimitée, un parcours didactique pour que les enfants appréhendent mieux les enjeux environnementaux. Il a été lancé officiellement en octobre 2022 par l’Union Internationale pour la conservation de la nature (UICN) à travers son Programme Aires Protégées d’Afrique & Conservation (UICN-Papaco).

La jeunesse doit apprendre les bons réflexes pour préserver la nature, avant qu’il ne soit trop tard. Youth-conservation expose de façon simple i) le concept de nature, ii) en quoi elle nous importe et iii) quoi faire pour la conserver. Les jeunes (du primaire au secondaire) sont la cible, leurs enseignants et parents sont un moyen de les atteindre. Actuellement, les activités de promotion de la plateforme sont en cours afin de la faire connaitre et adopter par les écoles et les organisations environnementales ou éducatives en Afrique.

Pour plus d’actualités sur l’évolution de la plateforme, suivez Youth Conservation sur les réseaux: https://www.facebook.com/youthconservation et https://www.linkedin.com/showcase/youth-conservation/

Si vous souhaitez plus d’information, adressez-vous à Monsieur Firmin TAPE joignable +226 56667952, WhatsApp : +22653253893, mail : firmintape7@gmail.com et à Madame Pethuelle Melatia BAYANGA KITEMO, téléphone: +242 066754393, WhatsApp : +242 066754393, e-mail : pethlaprecieuse@gmail.com.




Mission Planète Urgence: Formation aux gestes de premier secours à l’ODDB ONG

L’Organisation pour le Développement Durable et la Biodiversité (ODDB ONG) a organisé à l’endroit de son personnel et des collaborateurs externes, une formation en gestes de premiers secours. Pour cette formation, une phase préliminaire de trois (03) jours a permis à la formatrice d’aller en forêts, visiter les installations pour évaluer les risques éventuels auxquels sont exposés le personnel. La formation proprement dite a débuté le vendredi 4 novembre 2022 et se tient au siège de l’ONG, sis à Fidjrossè. Cette formation est possible grâce au partenariat avec Planète Urgence dans le cadre des missions de congés solidaires.

Le secteur de l’aménagement forestier, la gestion des aires protégées comporte plusieurs risques pour les travailleuses et travailleurs. Que faire quand quelqu’un fait un malaise, un arrêt cardiaque, une chute ? Quelles dispositions prendre en cas d’une brûlure, une hémorragie, un accident ? Bref, comment secourir quelqu’un en danger grâce aux gestes de premiers secours. C’est autour de ces notions que sont réunis depuis quelques jours, le personnel de l’ONG ODDB et d’autres collaborateurs externes. Selon Alfred OGA, Chargé de l’Écotourisme et du Développement Communautaire à ODDB, le besoin a été senti et exprimé. « Etant donné que nous intervenons régulièrement dans les forêts pour diverses activités et sommes aussi souvent en contact avec les animaux sauvages, nous avons exprimé, sous forme de mission, le besoin d’être formé en secourisme et geste de premiers secours », a-t-il expliqué avant d’ajouter que ladite formation permettra est à l’équipe de l’ODDB et ses collaborateurs sur les différents sites d’interventions d’intervenir en cas d’urgence et  d’appliquer  les  principes d’intervention avant l’arrivée des services médicaux d’urgence.

Animée par Christine Blanchard, employée au département de Loire-Atlantique en France, la formatrice dispose de plus de 10 ans des missions humanitaires avec l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) en tant que coordinatrice RH pour leurs missions d’urgence.

Pour mieux aguerrir les participants, la formatrice a opté pour des cours purement pratiques, avec des projections (PowerPoint et vidéos) et des simulations. « Je veux qu’ils soient préparés le plus possible et connaissent ses gestes par cœur ; ainsi, automatiquement, face à une situation, ils pourront faire quelque chose pour sauver une ou des vies », a-t-elle souhaitée. Quant au contenu de la formation, elle y a concocté tout ce qu’une personne peut rencontrer en premier secours. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les participants sont tous aussi attentifs que dévoués. « Ils ont l’air intéressés », a confié Christine Blanchard, parlant des participants.

Et justement, elle n’a pas tort. C’est du moins ce qu’il faille retenir des confidences de Modeste Agossou qui a trouvé la formation opportune et utile. Pour Jessica Fongang, volontaire à ODDB Bénin, cette formation est toute aussi importante parce qu’ils ont l’habitude d’accompagner différents acteurs (collaborateurs, volontaires, étudiants, stagiaires, touristes, etc.) dans des missions en brousse et autres. « Et ne pas savoir les dispositions à prendre en cas d’accident ou d’incident, ce n’est pas judicieux », a-t-elle avouée. Rassurant que la formation se déroule très bien avec Christine, elle se réjouit du fait qu’elle peut déjà sauver quelqu’un confronté à un incident ou autre, en attendant les secours. C’est pourquoi elle n’a pas manqué de remercier la formatrice pour sa disponibilité et la qualité de la formation dispensée. Ses mots de remerciements vont également à l’endroit de l’ODDB qui a permis non seulement à son personnel interne de bénéficier de cette formation, mais aussi à ses collaborateurs externes.

Faut-il le rappeler, le premier secours est la conduite qu’on doit avoir avant l’arrivée des secours, c’est-à-dire des médecins, des pompiers, tutti quanti. N’importe quelle personne peut donc apporter du soutien à une victime, dans la rue, chez soi, au sein de sa famille, etc., quand elle est formée. Le personnel de l’ODDB et tous les participants peuvent de ce fait s’en réjouir.

Arsène AZIZAHO




Caravane « Tambour battant en route vers la COP 27 » : la déclaration officielle des OSC du Bénin

L’ONG Jeunes volontaires pour l’environnement (JVE Bénin) a organisé une conférence de presse, le mercredi 2 novembre 2022 au siège de SUCO sis à la cité Houéyiho à Cotonou. L’objectif était de faire la lumière sur la Caravane nationale « Tambour battant en route vers la COP 27 », qui s’est déroulée du 29 septembre au 28 octobre, dans plusieurs villes du Bénin. La déclaration de cette caravane africaine, qui constitue même l’essence de ladite conférence devra être vulgarisée, en prélude à la COP 27.

« L’heure est grave ; non à l’inaction climatique ; justice pour les communautés ; non aux énergies fossiles, passons aux renouvelables ; nous luttons pour le climat ; nous demandons le financement des pertes et dangers etc ». Ce sont là les cris de guerre et de ralliement des jeunes volontaires, engagés dans cette campagne. Ils ont fait le tour de cinq villes phares du Bénin à savoir Cotonou, Porto-Novo, So-Ava, Bohicon et Natitingou, sous le lead de l’ONG Jeunes Volontaires pour l’Environnement (JVE BENIN), avec le soutien d’Oxfam. Lancée officiellement par un forum communautaire avec les populations de Tokplégbé (1er arrondissement de cotonou) sur « Comment vivre avec l’érosion côtière ? », elle a mobilisé tout au long du parcours une cinquantaine d’Organisations de la Société Civile et plus de 500 jeunes, femmes, membres d’associations, acteurs locaux (organisations paysannes, associations de producteurs, etc.) demandant la justice climatique et est allée à la rencontre des communautés vulnérables en vue de recueillir leurs voix et messages à remonter aux négociateurs béninois et africains présents à la COP27.

En effet, pendant trop longtemps, les espaces élitistes comme les Conférences des Parties (CdP en français et COP en anglais) ont exclu les perspectives de ceux qui sont les plus touchés par l’urgence climatique mondiale mais qui en sont les moins responsables. C’est à juste titre que la Caravane Africaine pour le Climat “Tambour battant vers la COP27” a logiquement émergé de manière organique pour soutenir l’action collective, la construction de mouvements, la sensibilisation, les campagnes conjointes ainsi que pour mettre en lumière les solutions et les actions d’adaptation en vue de la résilience des communautés africaines. Partant de plus de 21 pays africains, ces caravanes qui représentent un appel à la justice climatique, sont des mouvements citoyens qui visent à galvaniser les voix des parties prenantes à travers le continent africain, à porter les voix des communautés et à transmettre leurs revendications au monde entier qui se réunira en Egypte à Sharm El-Sheikh pour la 27ème session de la Conférence des Parties (COP27). « Plus qu’une initiative portée par les Organisations de la Société Civile (OSC) africaines pour influencer les décisions à l’occasion de la COP27, la Caravane Africaine pour le Climat est un acte d’unité, d’action collective qui rend visible les expériences et les connaissances de diverses communautés s’adaptant au changement climatique ».

Déclaration des caravanes africaines pour la Justice climatique

Ladite déclaration tenant compte de l’état des lieux, des décideurs et politiques aux communautés à la base, dans la lutte contre le changement climatique fait des doléances à l’endroit des Chefs d’Etats et de gouvernements, aux Parties prenantes de l’Accord de Paris, aux Etats riches et pollueurs responsables du réchauffement climatique, et aux bailleurs de fonds multilatéraux.
Aux Chefs d’Etats et de gouvernements, ces OSC demandent de soutenir toutes les propositions de loi et textes réglementaires, et leur application pour la sécurisation des terres des communautés ; soutenir la reprise de contrôle de l’agriculture mondiale par les communautés ; protéger les bassins-versants ; accroître la recevabilité sur les flux financiers reçus et fournis au profit des communautés ; assurer une représentation égale et un engagement significatif des femmes et des jeunes, à tous les processus clé du changement climatique.

Aux Parties prenantes de l’Accord de Paris, il est demandé de tenir les pays riches responsables de l’objectif des 100 milliards de dollars et faire en sorte qu’ils s’engagent à respecter leur promesse ; réviser l’article 6 de l’Accord de Paris dont les approches contribuent à renforcer la marchandisation des ressources naturelles y compris la terre au détriment des communautés ; asseoir une démarche scientifique et la réalisation d’études pertinentes sur les dommages et préjudices subies par les communautés africaines liés au changement climatique, et de créer un comité consultatif de jeunes sur les pertes et dommages ; établir un guichet financier provisoire pour financer les pertes et dommages urgents dans le cadre du Fonds vert pour le climat ; définir le nouvel objectif de financement du climat pour la période post-2025 en se basant sur les besoins des communautés d’Afrique.

En ce qui concerne les États riches et pollueurs responsables du réchauffement climatique, les porteurs de cette campagne demandent d’accroître le financement de l’adaptation en donnant la priorité aux subventions plutôt qu’aux prêts ; fournir une feuille de route quantifiée conformément à l’objectif de doubler le financement de l’adaptation d’ici 2025 ; créer un mécanisme d’allègement de la dette souveraine comme moyen de restructurer ou d’annuler les dettes de manière équitable ; mettre en place un mécanisme de financement des pertes et dommages pour faire face aux impacts climatiques dévastateurs subis par les pays vulnérables au climat et les communautés pauvres ; arrêter immédiatement tous les nouveaux investissements dans les combustibles fossiles et l’énergie nucléaire, et passer progressivement aux renouvelables.

Quant aux bailleurs de fonds multilatéraux, les OSC demandent de reconnaître l’inadéquation des dispositions actuelles et passer à un financement de l’adaptation davantage basé sur des subventions, les bailleurs multilatéraux tels que la Banque mondiale, le FIDA ou le Fonds vert pour le climat (qui est l’un des bailleurs ayant le pourcentage le plus élevé de prêts non concessionnels) devraient s’orienter vers une proportion significativement plus élevée de financement de l’adaptation par des subventions pour les PMA et les pays les plus vulnérables au climat ; renforcer les capacités des gouvernements d’Afrique, à tous les niveaux, pour assurer une gestion des risques liés aux changements climatiques et une résilience collective et locale.

À noter que cette déclaration a été officiellement transmise à toutes les mairies qui ont fait l’objet d’une étape de la caravane (Cotonou, Porto-Novo, Bohicon, Natitingou), mais aussi à l’Assemblée nationale et au Ministre du Cadre de Vie et du Développement Durable (représenté par le Directeur Général de l’Environnement et du Climat), Chef de la délégation du Bénin pour la COP27 en Egypte. Cette même déclaration est mise en application dans les autres pays où la caravane s’est tenue.
Ainsi, le plaidoyer vient donc d’être acté. C’est pourquoi le Directeur Exécutif de l’ONG JVE, Mawuse Hountondji se réjoui de cette déclaration qu’il espère sera vulgarisé par les hommes de médias. « L’objectif est donc atteint », se réjouissent Mawuse Hountondji et Kossi Appeda, représentant de l’Oxfam. Aux deux s’ajoute dans le présidium, la représentante de SUCO qui a chaleureusement accueilli ladite conférence. Des partenaires qui ne ménagent aucun effort pour apporter leur soutien à l’ONG JVE.

Arsène AZIZAHO




Kenya : Chefs et leaders religieux engagés pour la sortie des combustibles fossiles en Afrique

À Nairobi, ils étaient des dizaines de chefs et de leaders religieux représentant différentes religions, y compris les dénominations chrétiennes hindoues, musulmans et autres à se préoccuper de l’avenir du monde dans les énergies fossiles. Un événement organisé par Greenfaith.

Ils ont appelé à un accès universel et plus rapide à l’énergie renouvelable. Ils n’ont pas manqué d’exhorter les gouvernements africains à rejeter les efforts des pays du Nord et des entreprises mondiales à introduire de nouveaux projets de carburants fossiles tels que le pipeline pétrolier brut de l’Est de l’Est (EACOP) sur le continent alors que le reste du monde est en train de progresser.

Le résumé de cette rencontre est à retrouver ici




4e édition du Prix d’Excellence Be The Best (BTB) : soumettez votre dossier de candidature

Après le franc succès de sa troisième édition. Be The Best a lancé la 4e édition de son prix qui promeut l’excellence en milieu scientifique. En effet, Be The Best est un événement qui vise à encourager la recherche scientifique de qualité et à promouvoir l’excellence dans les Facultés et Écoles d’Agronomie de toutes les universités publiques du Bénin.

Il s’inscrit dans une dynamique de compétition et regroupe les candidatures des étudiants ayant soutenu le diplôme de Master (Master Professionnel ou Master de Recherche) de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université d’Abomey-Calavi, de l’Université d’Agriculture de Ketou, de la Faculté d’Agronomie de l’Université de Parakou, et des Écoles doctorales (Master Recherche) des dites universités.

Pour participer cette compétition scientifique il faut que votre dossier complet soit soumis en ligne à l’aide du formulaire accessible sur le site ici. Une fois sur la page d’accueil, cliquez sur Participer pour postuler jusqu’au 31 Octobre 2022 à minuit.

Il est également possible de soutenir cet évènement car l’éducation est le socle de développement de toute nation. Le développement d’une éducation de qualité passe avant tout par la promotion de l’excellence dans tous les domaines.

C’est pourquoi, Be The Best se veut un cadre d’incubation des meilleurs talents des Universités du Bénin. Son ambition est de devenir un levier pour la promotion des meilleurs.

Pour ne rien rater de ce grand évènement, vous pouvez vous rendre sur la page Facebook de l’évènement ici




Santé : Le plomb tue chaque année près d’un million de personnes

En marge de la Semaine internationale pour la prévention de l’intoxication au plomb, l’Organisation Mondiale de la Santé a émis une alerte sur les risques d’exposition au plomb. Près d’un million de personnes meurent chaque année d’un empoisonnement.

Des malades d’empoisonnement au plomb, nous les sommes peut-être sans le savoir. « Près d’un million de personnes meurent chaque année des suites d’un empoisonnement au plomb, et davantage d’enfants souffrent d’effets à long terme sur la santé », alerte l’Oms dans un communiqué de presse en date du 23 octobre 2022.

Pour l’agence sanitaire des Nations Unies, l’exposition à de faibles niveaux de plomb, peut provoquer des problèmes de santé à vie, notamment l’anémie, l’hypertension, l’immunotoxicité et la toxicité pour les organes reproducteurs. Les effets neurologiques et comportementaux pourraient être irréversibles. « L’exposition au plomb est particulièrement dangereuse pour le cerveau en développement des enfants et peut entraîner une réduction du quotient intellectuel, de la capacité d’attention, une altération de la capacité d’apprentissage et un risque accru de problèmes de comportement », a déclaré Dr Maria Nera, cheffe du département de l’environnement, du changement climatique et de la Santé à l’Oms.

Le plomb est en effet toxique pour plusieurs systèmes corporels, notamment le système nerveux centrale, le cerveau, le système reproducteur, les reins, le système cardiovasculaire, le système sanguine le système immunitaire. L’Oms estime que 30% des déficiences intellectuelles idiopathiques, 4,6 % des maladies cardiovasculaires et 3 % des maladies rénales chroniques peuvent être attribuées à l’exposition au plomb.

Comment sommes-nous exposés au Plomb ?

Il existe plusieurs sources d’exposition au plomb. Les principales sources d’exposition comprennent la contamination de l’environnement due au recyclage des batteries au plomb et à des opérations d’extraction et de fusion de plomb mal contrôlées ; l’utilisation de remèdes traditionnels contenant du plomb ; émaux céramiques au plomb utilisés dans les récipients pour aliments ; tuyaux en plomb et autres composants contenant du plomb dans les systèmes de distribution d’eau ; et peinture au plomb.

L’exposition peut également se produire dans les maisons, car la peinture au plomb peut être trouvée dans les maisons, les écoles, les hôpitaux et les terrains de jeux. Les enfants peuvent ingérer des flocons et de la poussière provenant de jouets ou de surfaces peints au plomb ou être exposés à travers des céramiques émaillées au plomb et certains médicaments et cosmétiques traditionnels.

«Non au Plomb »

L’Oms a identifié cette substance comme l’un des dix produits chimiques les plus préoccupants pour la santé publique nécessitant une action de la part des États membres. Des progrès significatifs ont été faits dans ce sens, selon Les ley Onyon, chef d’unité, Sécurité chimique, du département de l’environnement, du changement climatique et de la Santé. « Le monde a vu la réduction significative de l’utilisation du plomb dans la peinture au cours des dix dernières années, plus de 84 pays disposant désormais de contrôles juridiquement contraignants pour limiter la production, l’importation et la vente de peintures au plomb.

« Nous avons également maintenant une interdiction mondiale de l’essence au plomb. Mais il reste encore du travail à faire. L’empoisonnement au plomb est entièrement évitable grâce à une série de mesures visant à restreindre les utilisations du plomb et à surveiller et gérer les expositions. C’est pourquoi cette année, nous élargissons le champ d’application pour prévenir toutes les sources d’exposition au plomb », a-t-il souligné.

L’Unicef estime qu’un enfant sur trois à un plomb émie égale ou supérieure à 5 µg/dl. Une actions mondiale immédiate est nécessaire pour résoudre ce problème.

Odette M. ATEYIHO




Bénin, la grande porte d’entrée des produits bas de gamme en Afrique

Le Bénin en tête de liste. Le silence coupable et complice des autorités béninoises. Des industriels français pointés du doigt. Le poulet de chair, le porc et la production de lait conventionnel au cœur de ce business. Mauvaise nouvelle pour les adeptes de la malbouffe.

Viandes de volaille et du porc, du lait en poudre

Trois organisations accusent la France d’exporter des produits de mauvaise qualité dans des pays en voie de développement en particulier sur le continent africain.

En effet, dans un rapport intitulé, «Les coulisses de l’élevage d’exportation bas de gamme » publié mardi 4 octobre, Réseau Action Climat, Greenpeace et Oxfam ont dévoilés, preuve à l’appui comment la France exporte des produits que ses citoyens ne consommeraient jamais vers l’Afrique.

Trois filières de production sont pointées du doigt par ce nouveau rapport, le poulet de chair, le porc et la production de lait conventionnel. Ces filières de production sont détenues par une poignée d’industriels parmi lesquels Bigard, Agromousquetaire, ou encore LDC.

Parmi les pays en voie de développement gros importateur et consommateur des produits d’élevage bas de gamme, se trouvent le Bénin, le Togo, le Niger, le Gabon, la Guinée-Équatoriale, le Congo, La République démocratique du Congo, la Guinée, la Mozambique et les Comores.

Le Bénin capte à lui seul 28 % de ces exportations et s’impose ainsi comme le 1er pays africain consommateur de ces produits congelés vendus par la France en Afrique, devant le Congo (13 %) et le Gabon (11 %).

Au total, note-on dans le rapport, 10 000 à 50 000 tonnes de viande de volailles congelés, 20 000 à 50 000 tonnes de porc et abats congelés, 8 100 000 à 9 900 000 de tonnes de lait en poudre ont été exportés en Afrique de l’ouest principalement au Bénin seulement en 2021. Ces produits de mauvaises qualités sont importés par des commerçants véreux en complicité avec l’Etat censé de veiller à la qualité des produits consommables importés sur son territoire.

Le Bénin…Poubelle de la France ?

Au Bénin, le silence coupable et complice du gouvernement, des autorités au niveau du ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche et celui de l’industrie et du commerce démontre bien l’admissibilité de ce business. Ces stocks n’arriveraient pas au Bénin s’il y avait un contrôle plus renforcé des produits et un environnement beaucoup plus favorable aux entrepreneurs locaux.

Car, apprend-on, le principal effet négatif de ces importations découle de la concurrence féroce qu’elles génèrent vis-à-vis des filières locales des pays concernés. Étant donné que les tarifs douaniers appliqués à ces produits sont très souvent avantageux pour les importateurs.
L’Etat Béninois et toutes les entreprises qui ont contribué à révéler le Bénin dans ce commerce qui empoissonne à petit coup la population béninoise devront répondre de leurs implications.

« Au-delà des problèmes socio-économiques que pose cette concurrence des importations low-cost en provenance de pays comme la France, ces pratiques posent des questions éthiques. On peut légitimement s’interroger sur la moralité d’une méthode consistant à exporter à bas coût dans des pays tiers des produits de faible qualité dont les consommateurs européens ne veulent pas », avance le rapport.

Paradoxalement, le rapport renseigne que la demande intérieure en France est alimentée par des produits plus haut de gamme. C’est ainsi que les pays en voie de développement subissent de plein fouet cette stratégie barbaresque, où les produits déversés à bas coût déstructurent les marchés locaux et nuisent à leur véritable souveraineté alimentaire.

La nécessité d’un coût toujours plus bas entraîne une intensification dont les impacts touchent en particulier le bien-être animal et l’environnement. C’est en clair accentué la densité du nombre d’animaux, la pollution aux nitrates et à l’ammoniac, l’émission de gaz à effet de serre et la déforestation.

Rappelons que ce rapport est rendu public dans un contexte où les filières de la viande de volaille, du porc et du lait sont en grande difficulté à cause de la crise sanitaire empirée par la guerre en Ukraine faisant exploser les prix des intrants d’élevage. Les importations de produits de pêche dépassent largement ceux de l’exportation. Le lait en poudre français est vendu jusqu’à 66 % moins cher que le lait local.

Toutefois, le rapport recommande de sortir des élevages intensifs et d’enclencher la transition vers un élevage durable, d’accompagner l’évolution des modes de consommation alimentaire et d’accompagner la réorientation des stratégies commerciales des filières.

Enfin, la survie de ce business dépourvu totalement d’humanisme, dépend à la fois des consommateurs locaux et des autorités politico-administratives au Bénin.

Megan Valère SOSSOU




L’ONG Afrique Espérance engage les parlementaires Béninois pour un avenir libre de combustibles fossiles

Convaincue de ce que la crise climatique représente aujourd’hui l’une des plus graves menaces pour la civilisation humaine et la nature, l’Organisation Internationale Non Gouvernementale Afrique Espérance a initié l’appel des parlementaires pour un avenir libre de combustibles fossiles.

Atelier ONG Afrique Espérance

Une conférence hybride a été organisée ce samedi 22 octobre 2022 à l’hôtel Bénin Royal Hôtel, avec les députés de la huitième législature, afin d’attirer leur attention sur la nécessité d’une coopération internationale pour une lutte plus efficace contre le changement climatique.

Au total, ils sont une dizaine de députés, membres de la commission du Plan, de l’Équipement et de la Production de l’Assemblée nationale du Bénin, présidée par l’Honorable Barthélémy Kassa, à marquer leur présence à cette rencontre qui fait office d’atelier de réflexion.

Pour Charles Balogoun, Président de l’ONG Afrique Espérance, cette initiative est envisagée comme catalyseur pour intensifier les engagements et les actions des gouvernements, et même des entreprises au niveau national, régional et mondial, et pour renforcer la coopération et la collaboration internationales sur la crise climatique.

C’est un secret de polichinelle. La planète se réchauffe, rappellera-t-il avant de préciser que : « Les effets du climat, tels que les précipitations irrégulières, les sécheresses, les inondations, les cyclones, l’élévation du niveau des mers et les incendies de forêt, font des ravages et détruisent des vies, des moyens de subsistance et des écosystèmes ».

À l’origine, l’exploitation des combustibles fossiles dont 80 % des émissions de dioxyde de carbone contribuent au changement climatique depuis la période industrielle.

C’est pour pallier ce problème que l’ONG Afrique Espérance a pensé ajouter les voix des « Parlementaires préoccupés par le climat », pour persuader les gouvernements, les institutions publiques et les entreprises, à prendre des mesures climatiques plus décisives, notamment en abandonnant les combustibles fossiles et en accélérant le développement de systèmes d’énergie renouvelable et propre.

Il était également question pour cette organisation éprise de la protection de l’environnement d’élargir et d’approfondir l’implication des parlementaires signataires dans les activités de plaidoyer pour une transition rapide, juste et équitable vers de nouveaux systèmes d’énergie renouvelable. Ceci en conformité avec l’objectif de l’accord de Paris à maintenir l’augmentation de la température en dessous de 1,5 °C.

Atelier ONG Afrique Espérance

L’engagement sans faille des députés

Comme la société civile et le gouvernement, les parlementaires de la 8e législature sont préoccupés par la question du changement climatique. C’est d’ailleurs pourquoi la commission que préside l’honorable Barthélémy Kassa n’a pas hésité à répondre favorablement à cet appel.

« Les actions visant la résilience et l’adaptation aux changements climatiques constituent l’une des préoccupations majeures de l’Assemblée nationale depuis des législatures », dixit l’honorable Barthélémy Kassa dans son allocution. La preuve, une multitude de lois est votées par le Parlement en faveur de la protection de l’environnement au Bénin.

L’honorable déplore tout de même que les plans de production de charbon, de pétrole et de gaz soient toujours largement incompatibles avec les objectifs de l’Accord de Paris.

Cet atelier, vient donc à point nommé, « parce qu’il intervient à un moment où nous nous apprêtons à ouvrir la session budgétaire. Il nous permettra d’aborder l’examen du projet de la loi des finances avec un souci d’amener le gouvernement à moins recourir à l’énergie fossile dans les projets et les programmes qui y sont inscrits » a-t-il souligné.

À l’issue des travaux de cet atelier un appel fort et vibrant sera lancé à l’ensemble des parlementaires du Bénin et du monde. Une lueur d’espoir qui se dessine en faveur de la transition énergétique et dont les parlementaires souhaitent contribuer par le vote des lois et le contrôle de l’action gouvernementale.

Il convient de noter qu’en prélude à la COP 27, une pétition est en cours pour situer les responsabilités des grands pollueurs.

Arsène AZIZAHO




Gouvernance climatique au Bénin : Les députés de la 8e législature s’engagent aux côtés du projet BENKADI de la PASCiB

« Les Parlementaires s’engagent aux côtés de BENKADI pour la gouvernance participative inclusive et le renforcement de la résilience des communautés vulnérables face aux effets néfastes des changements climatiques ». C’est le mot d’ordre qui résume les échanges issus de l’atelier organisé par la Plateforme des Acteurs de la Société Civile au Bénin (PASCiB) à l’endroit des parlementaires, du jeudi 20 au vendredi 21 octobre, à l’hôtel Bel Azur de Grand Popo.

L’atelier qui a réuni une trentaine de députés, une quinzaine de fonctionnaires et assistants parlementaires autour de la gouvernance climatique au Bénin a été présidé par l’Honorable Robert GBIAN, représentant le Président de l’Assemblée nationale.

« Le changement climatique est l’un des plus grands défis de notre millénaire et la menace liée à ce fléau interpelle chaque citoyen du monde » a-t-il rappelé dans son allocution. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, il urge donc d’agir, avant de rappeler les actions menées par le gouvernement et le Parlement ainsi que plusieurs lois et budgets bien adoptés, élaborés pour le bien-être des populations, conformément à l’Accord de Paris sur le climat de 2015. « Des actes qui prouvent que les parlementaires Béninois sont très sensibles aux questions de changement climatique », a-t-il précisé.

Une implication salutaire des députés

Le Vice-président n’est pas le premier à se prononcer. En effet, les cinq autres allocutions qui ont précédé son intervention ont reconnu et salué la volonté et l’implication des parlementaires dans cette initiative.
Ernest MEDEWANOU, Coordonnateur du réseau des Parlementaires pour la population et le développement a ensuite remercié la PASCiB et le Projet BENKADI pour avoir initié cet atelier à l’endroit du réseau parlementaire qu’il conduit.

Le Président du conseil d’administration de la PASCiB, Aurélien ATIDEGLA a quant à lui insisté sur la mutualisation des efforts, surtout à un moment où les populations subissent les affres des changements climatiques, notamment la crue et les inondations. À l’en croire, il faut saluer les efforts du gouvernement ces cinq dernières années dans le cadre législatif et réglementaire.
Toutefois, il urge de renforcer ce cadre pour encourager d’une part la gouvernance participative qui met l’accent sur la participation citoyenne ; et d’autre part, les bonnes pratiques et leur mise à échelle, favorisant ainsi la promotion de l’approche d’Abe. C’est d’ailleurs pourquoi la PASCiB a organisé ce présent atelier.

Cet événement est unique dans l’espace régional du programme, où des parlementaires travaillent avec la société civile constate Sylvestre TIEMTORE, Directeur régional du Programme BENKADI avant de remarquer que le programme BENKADI au Bénin, est sur la bonne voie ». C’est à juste titre que Dossa AGUEMON, Directeur de cabinet du ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche souligne qu’il faut garder le cap, face au défi du changement climatique qu’il qualifie de « bête noire » pour l’agriculture béninoise.

Le défi est donc grand. Et voir les députés se mobiliser autour démontre tout le sens d’écoute aux problèmes des populations, malgré leur agenda, se réjouit Jeanne AKAKPO, Directrice de cabinet du ministre du cadre de vie et du développement durable. Au nom de ce dernier, elle s’est engagée à travailler pour faire appliquer ces textes qui permettront de trouver des solutions durables, face aux effets néfastes des changements climatiques.

L’engagement des députés aux côtés de BENKADI

À la fin des différents échanges qui ont eu lieu, les députés de la huitième législature présents à cet atelier ont adopté un communiqué final marquant leur disponibilité à accompagner le projet BENKADI. Selon ce communiqué, les députés expriment leur total appui à la PASCiB et au projet BENKADI pour que les politiques publiques inclusives adoptées soient mises en œuvre, pour le renforcement de la résilience des populations vulnérables au changement climatique en République du Bénin.

En termes de conclusion, Aurélien ATIDEGLA, Président du Conseil d’Administration de la PASCiB a confié être satisfait de la qualité des échanges, surtout pour l’engagement des honorables. Comme lui, Sylvestre TEMTORE le Directeur régional du Programme BENKADI, l’honorable Bio SOUNOU BOUKO, Joseph Amavi ANANI repartent très satisfaits des communications et des échanges.

Selon l’honorable Euric GUIDI, il importe d’accompagner le projet pour le bien-être des populations ». C’est pourquoi l’honorable Etienne TOGNIGBAN souhaiterait que les organisateurs mettent sur pied un comité de suivi, pour que les propositions de loi à prendre à l’avenir parviennent à l’hémicycle, afin qu’elle soit discutée et votée dans l’intérêt de tous les Béninois.

Arsène AZIZAHO




Écologie du Lac Ahémé : Christian Comlan VIAHO fait un diagnostic profond dans sa thèse

Écologie et Exploitation des principales espèces de l’ichtyofaune du lac Ahémé et de ses chenaux au Sud-Ouest du Bénin avant le dragage. C’est le sujet de la thèse défendue par Christian Comlan VIAHO après des années de recherches sur le lac Ahémé et ses chenaux au Sud-Ouest du Bénin. C’était à l’amphi SOKPON du Laboratoire d’Écologie Appliquée de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université d’Abomey-Calavi, dans la matinée de ce vendredi 21 octobre 2022.

L’objectif de cette recherche conduite par Christian Comlan VIAHO, est de contribuer à de meilleures connaissances et gestion des écosystèmes aquatiques à travers la caractérisation de l’environnement physico-chimique, l’analyse du peuplement et la détermination du niveau d’exploitation des principales espèces de poissons.

Après des années de dur labeur sur les eaux du lac Ahémé, les résultats de ses travaux de thèse dirigés par le Professeur Titulaire, Philipe A. LALEYE, ont enfin été présentés devant un jury composé de sept membres, présidé par le Professeur Titulaire Émile Didier FIOGBE en présence d’un public composé de parents, amis et collègues.

Cette défense de thèse marque la fin de sa formation doctorale en aménagement et gestion des ressources naturelles, option Pêche et Aquaculture. L’impétrant s’en est sorti avec la mention très honorable avec les félicitations du jury.

Quid des résultats ?

Les résultats des travaux de la thèse de Christian Comlan VIAHO sur le lac Ahémé et ses chenaux ont montré que les eaux sont caractérisées par une conductivité variant de 0 à 46,5 mS/cm, une salinité comprise entre 0 et 28,3 g/L et une teneur en oxygène dissous se situant entre 0 et 8,55 mg/L avec une profondeur allant de 0,4 à 8 m.

Au total, 76 espèces de poisson, réparties dans 59 genres et dans 38 familles ont été recensées. 41 espèces sont estuariennes, 20 espèces sont d’origine marine et 15 sont des espèces d’eau douce. La connectivité entre les plans d’eau est faible due au comblement, provoqué par l’érosion des berges, les mauvaises pratiques de pêche et le mauvais dimensionnement des infrastructures de franchissement installées lors de la construction des routes.

Les engins et techniques de pêche utilisés n’assurent pas une gestion rationnelle et durable des ressources halieutiques. La présence de stress subi par les peuplements de poisson a été également décelée.

À cet effet, l’impétrant n’a pas manqué de faire des recommandations pour l’amélioration de la gestion de cet écosystème aquatique et la durabilité des ressources halieutiques. Lesdites recommandations ont été adressées à l’endroit du Ministère du Cadre de Vie et du Développement Durable, à la Direction de la Production Halieutique, à l’Agence pour la Réhabilitation du Lac Ahémé et ses Chenaux (ADELAC) l’Agence Béninoise pour l’Environnement, à la Direction Générale des Eaux, des Forêts et des Chasses et du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche.

Selon Martin Nani GBEDEY, Directeur Général de l’Agence pour la Réhabilitation du Lac Ahémé et ses Chenaux (ADELAC) présent à ce rendez-vous scientifique, c’est un plaisir de voir le monde universitaire s’intéresser au travail entamé par sa direction. « C’est un document de référence qui permettra de faire l’évaluation une fois que le dragage sera terminé » a-t-il indiqué.

Le nouveau Docteur, Christian Comlan VIAHO a fait remarquer que son étude fait appel aux exploitants, aux pêcheurs ainsi qu’aux décideurs de prendre des décisions hâtives dans le sens d’une gestion durable des ressources halieutiques. « Ce que nous venons de faire est juste un chemin ouvert. Après les opérations de dragage, il faut reprendre pour comparer les données que nous avons actuellement » a-t-il laissé entendre.

Rappelons que le lac Ahémé et ses chenaux font partie des zones humides du Sud-Ouest du Bénin. Ils constituent à la fois un atout écologique et socioéconomique important pour les communautés riveraines.

Constance AGOSSA




Gestion de l’Aire Marine Protégée de Donaten : Nature Tropicale ONG forme les écogardes à l’utilisation efficace de l’application SMART

Une vingtaine d’écogardes sont en formation depuis la matinée de ce jeudi 20 octobre 2022, au siège de Nature Tropicale à Cotonou (Akpakpa). Cette initiative de Nature Tropicale ONG, soutenue par Rampao, Cebios et autres partenaires, vise à renforcer les capacités des écogardes pour une gestion durable des espèces menacées des AMP.

Deux jours durant, ils seront formés à l’utilisation de l’application SMART, dans l’objectif de mener, sur le terrain, une collecte de donnée plus efficace. Par décret n°2022-003 du 05 janvier 2022, le gouvernement du Bénin créait les aires marines protégées (AMP) de Donaten et de la Bouche du Roy (Togbin).

L’urgence était de lutter contre la menace des espèces maritimes en disparition. Afin d’accompagner le gouvernement dans son initiative salutaire, et en attendant l’élaboration du plan d’aménagement et de gestion de ces AMP, l’ONG Nature Tropicale a alors pensé à encourager et à renforcer l’approche utilisée sur le terrain pour protéger au mieux ces espèces, les écogardes, précisément sur le site de Donaten. Ils sont une vingtaine venue de Donaten, Tokplégbé, Pk 6, Abatoir, Sèmè Okoun, Sèmè Kraké, Djeffa, Ekpè et tutti quanti (la couverture côtière de l’AMP de Donaten) suivre ladite formation.

Selon Joséa Dossou Bodjrenou, Président de l’ONG Nature Tropicale, ils s’agira de renforcer leur capacité sur la collecte des données scientifiques. « Nous sommes dans le cadre d’une recherche participative. Les pêcheurs, les écogardes sont sur le terrain 24/24 heures. Avant, nous leur donnions des fiches à remplir, mais maintenant avec la technologie SMART, à la suite de cette formation, ces écogardes pourront inscrire directement les données sur leur smartphone », a-t-il expliqué.

À en croire, sans se déplacer, ils peuvent transférer ces informations collectées. De plus, l’outil va permettre d’avoir des informations fiables. Aussi a-t-il confié : « Nous travaillons dans ce sens pour que, quand le plan d’aménagement et de gestion sera élaboré, on n’oublie pas ces acteurs qui font déjà de très bon travail sur le terrain ». Nature Tropicale mise donc sur une approche participative et entend faire son possible pour inclure ces premiers acteurs indispensables dans le plan du gouvernement.

C’est pourquoi les partenaires n’ont ménagé aucun effort pour accompagner cette noble initiative. En effet, selon la clarification de Marie Dossou Bodjrenou, c’est un projet que Cebios, PAPBio Rampao etc ont financé dans le cadre de l’AMP de Donaten pour appuyer les écogardes qui sont déjà sur le terrain par des équipements et une formation sur l’outil SMART afin de collecter les données sur les espèces migratrices en général. Ainsi, sur place, les matériels ont été mis à la disposition de ces 25 écogardes. Il s’agit de cinq portables android, 20 torches, et 12 imperméables.

L’outil SMART et son importance

L’outil SMART est une application téléchargeable sur playstore, et utilisable sur les smartphones. Invitée pour initier les écogardes à son utilisation, Fai CHABI-YAOURE, Spécialiste en gestion des AMP apporte quelques explications. En ce qui concerne l’utilité, cette application permet de collecter les données sur le terrain, les analyser ou les traiter dans le logiciel smart.

« Aujourd’hui, nous allons faire la phase théorique. C’est-à-dire qu’on va les montrer d’abord ce que c’est que l’outil. Comment on l’utilise. Les écosystèmes dans lesquels on peut l’utiliser et comment on essaie de collecter des données sur le terrain avec l’application smart mobile. On va les montrer comment on installe l’application sur un appareil Android et comment on démarre une patrouille ; comment on enregistre une patrouille, comment on enregistre les différentes données, à savoir les activités anthropiques et aussi l’observation de la faune sauvage », explique-t-elle de long en large.

Pour rappel, la formation se poursuit ce vendredi 21 octobre 2022, cette fois-ci dans sa phase pratique, avec les écogardes, sur l’AMP de Donaten. À noter, que pour une gestion durable de ces AMP, les OSC ne cessent de multiplier les actions de veille. En attendant le plan d’aménagement et de gestion de ces AMP, les acteurs sollicitent le soutien et l’engagement aussi bien des riverains, que du gouvernement, par le biais du CENAGREF (Centre national de gestion des réserves de faune).

Arsène AZIZAHO




Dégradation des voies à Parakou : La voie Camp adagbè – Kpérou guerra, le chemin de croix des parakois

Située à quelques mètres de l’aérodrome, la voie reliant le quartier Camp-adagbè à Kpérou guerra dans le premier arrondissement de Parakou est quasi impraticable du fait de sa dégradation très avancée.

En effet, depuis le démarrage de la saison pluvieuse et à l’instar de plusieurs autres axes routiers dans la ville de Parakou, les habitants du quartier Kpérou guerra ont vu leur peine s’accroître toutes les fois qu’ils ont la malchance d’emprunter cette voie. Une voie qui pourtant leur permet de joindre le quartier Camp adagbè et le reste de la ville de Parakou.

Jérôme Sognon est usager et conducteur de taxi-moto à Parakou. Il témoigne que le passage sur cette voie est un véritable calvaire. « C’est difficile pour les riverains de pouvoir circuler sur cette voie », a confié Omer Nassara, riverain et habitant du quartier Kpérou guerra. S’il est vrai que l’on peut y voir les effets des fortes pluies, la Mairie de Parakou est aussi pointée du doigt. Selon les riverains, les travaux de nivelage entrepris par la Mairie sur le site de la décharge d’ordures qui se trouve au bord de cette voie auraient bouché le passage habituel des eaux. « Ce qui aurait exposé la voie à la furie des eaux en cette période de saison pluvieuse », ont-ils affirmé.

Par ailleurs, les actes d’incivisme de certains citoyens sont aussi indexés. « Il y en a qui ramasse du sable sur les voies et cela contribue également à ce que nous déplorons aujourd’hui », a dénoncé Jérôme Sognon, usager et conducteur de taxi-moto.

Des populations oubliées à leur triste sort

Face à cette situation, habitants et usagers se disent être oubliés à leur triste sort. « Nous sommes séparés du reste de la ville de Parakou du fait de cette voie, et nous nous sentons oubliés par les autorités », a laissé entendre Jérôme Sognon. Mais le chef du quartier Kpérou guerra, monsieur Cyprien Vodounbo rassure : « Les autorités sont informées de la situation. Elles sont à pied d’œuvre pour que des solutions puissent être trouvées », a-t-il déclaré.

L’élu local se fait plus précis : « Nous avions tenu une rencontre avec le Chef d’Arrondissement et celui-ci nous a rassuré que des travaux seront entrepris sur les différentes voies en dégradation à la fin de la saison pluvieuse », a-t-il précisé. Par ailleurs, Cyprien Vodounbo invite ses administrés à un peu plus de patience. « J’invite mes administrés à prendre leur mal en patience », a-t-il lancé.

Notons que de nombreuses autres voies restent encore difficilement praticables dans la ville de Parakou, 3e ville à statut particulier du Bénin. Les autorités en charge de la ville de Parakou sont interpellées aux fins d’agir dans les meilleurs délais pour rendre les voies plus accessibles et faciliter la libre circulation des populations et de leurs biens. Toute chose qui favorise le développement local.

Les populations, quant à elles, devront se montrer plus civiques vis-à-vis du bien public notamment des infrastructures routières, qui garantissent la libre circulation des personnes et des biens.

Venance Ayébo TOSSOUKPE




Postulez à l’appel à propositions de l’AFD pour la transition écologique

L’AFD lance un appel à propositions de recherche pour une revue systématique sur le croisement de questions thématiques concernant le secteur de l’éducation et les transitions écologiques, avec une attention particulière aux pays en développement et émergents. La revue répondra à l’une des trois questions prioritaires identifiées dans cet appel, à savoir : les effets de l’éducation sur l’atténuation des changements climatiques, sur l’adaptation aux changements climatiques, ou sur la protection et la conservation de la biodiversité. Elle permettra d’obtenir, synthétiser et évaluer les preuves disponibles sur ces questions, et d’identifier les principaux besoins en termes de production des connaissances et les leviers d’action pour les projets de développement.

L’appel est ouvert jusqu’au 15 novembre 2022 à 23h59.

La proposition retenue devra permettre d’explorer les impacts de l’enseignement général (ou du sous-secteur de l’éducation de base) et des interventions dans ce(s) secteur(s) sur : l’atténuation du changement climatique et/ou ; l’adaptation au changement climatique et/ou ; la transition écologique pour la conservation de la biodiversité. 

Les propositions doivent fournir un objectif clair d’analyse de la littérature autour d’au moins une des trois questions prioritaires, précisées dans l’appel à manifestations d’intérêt.

Porteurs de projets éligibles :

L’équipe de recherche doit avoir une seule institution principale soumettant la demande et celle-ci doit être une institution académique (université, centre de recherche, laboratoire, think tank, etc.). La candidature devra préciser l’institution principale de l’équipe de recherche et les affiliations. L’institution qui soumet la candidature peut être de n’importe quel pays du monde. L’AFD encourage les équipes candidates à faire appel à des partenaires d’autres organisations pour compléter leur équipe et répondre aux exigences de cet appel.

L’équipe de recherche doit comprendre à minima un chercheur d’un pays à revenu faible ou intermédiaire (défini comme une personne ressortissant d’un pays à revenu faible ou intermédiaire résidant dans ce pays). L’AFD encourage les propositions provenant de pays à revenu faible ou intermédiaire (définis comme des ressortissants de pays à revenu faible ou intermédiaire résidant dans ce pays) et les propositions incluant de tels chercheurs dans l’équipe d’étude. L’AFD encourage également les institutions chefs de file candidates à faire appel à des partenaires d’autres organisations pour compléter leurs équipes.

Propositions multiples de revues : une même institution chef de file peut soumettre plus d’une proposition de revue systématique (avec différentes questions prioritaires pour chaque article), à condition que les chercheurs principaux aient l’expertise pour conduire l’analyse thématique proposée pour chaque revue systématique.

Géographies concernées :

Si l’intérêt de l’AFD porte principalement sur les pays à revenu faible ou intermédiaire, la revue de littérature pourra porter également sur les pays à revenu élevés, afin de mettre en exergue les lacunes existantes en termes des connaissances produites sur les pays à revenu faible ou intermédiaire, et de construire sur les connaissances collectées dans d’autres contextes. 

Secteurs/thématiques concernés :

Ce travail explorera les interactions entre le secteur de l’enseignement général (ou le sous-secteur de l’éducation de base), d’une part, et la transition écologique d’autre part. En fonction des expertises des équipes, il pourra porter sur les enjeux d’atténuation du changement climatique, et/ou d’adaptation à ses effets, et/ou la transition écologique visant à conserver la biodiversité (cf. appel à manifestations d’intérêt). 

Montant du financement accordé : 

49 000 euros TTC 

Durée des projets :

10 mois

Déposez votre candidature ici




Projet Adapt-WAP: Agriculteurs et éleveurs de l’Alibori mieux aguerris sur le reboisement et la régénération naturelle assistée

Démarrée le 04 Octobre à Kandi, la session de formation des formateurs sur le reboisement et la régénération naturelle assistée dans la zone riveraine au Parc W-Bénin s’est achevée ce vendredi 07 Octobre 2022. Elle s’inscrivait dans le cadre du projet Adapt-WAP et organisée au profit des agriculteurs et éleveurs des communes riveraines du Parc W-Bénin. L’objectif est de renforcer leurs capacités sur les bonnes techniques en matière de reboisement, de défrichement et sur la régénération naturelle assistée.

Durant quatre jours de formation, les fruits ont tenu la promesse des fleurs, selon les différents acteurs rencontrés. À en croire Ange Kotin, agronome forestier et consultant formateur, les objectifs sont totalement atteints. « Les participants ont désormais les connaissances nécessaires pour pouvoir faire le travail à la base, ils sont maintenant des formateurs en matière de reboisement », clame-t-il.

Le projet Adapt-WAP intervient dans un contexte où le complexe WAP fait face à des menaces liées aux mauvaises pratiques anthropiques et aux effets pervers des changements climatiques. C’est ce qui justifie la joie et la satisfaction des participants rencontrés à la sortie de cette formation. « J’attendais une formation du genre, il y a très longtemps, car, nos arbres et forêts disparaissent sous nos yeux à une allure inquiétante », a déclaré Moussa Yéro, éleveur venu de la commune de Banikoara.

Pour l’agriculteur de Malanville, Yayé Gado Sarè, le projet Adapt-WAP vient ainsi booster le développement des communes bénéficiaires. « Je remercie énormément les initiateurs de ce projet qui contribuera à la réduction des effets du changement climatique et au développement socio-économique de nos communes respectives », a-t-il déclaré.

Satisfaction de la théorie à la pratique

Sur le terrain, les participants ont été édifiés sur les techniques et les bonnes pratiques en matière de reboisement, de défrichement et de régénération naturelle assistée. C’est le site de l’Inspection Forestière de l’Alibori et un champ ‘’école’’ dans la commune de Kandi qui ont servi de cadre pour cette incursion.

A l’occasion, le Colonel des eaux et forêts à la retraite et consultant formateur, monsieur Désiré Ezin Houngbo a su montrer aux participants, les étapes et techniques à suivre pour réussir le reboisement et améliorer le défrichement.

« On nous a montré comment partir de la pépinière pour obtenir des plants », a confié, dame Rékia Kotedji, agricultrice venue de la commune de Malanville. Elle se veut être plus précise : « On nous a appris la technique de piquetage, de l’élagage, de l’éclaircie et de l’habillage des plants ».

Désormais dotés de connaissances nécessaires, « ces participants doivent se rendre disponibles pour poursuivre la mise en œuvre de cette formation dans leurs communes respectives », pense le Colonel des eaux et forêts à la retraite, Désiré Ezin Houngbo.

Mais pour ces ambassadeurs du projet Adapt-WAP, les démarches de mise en œuvre des acquis sont déjà connues. « Une fois à la base, nous allons rendre compte à nos autorités de ce que nous sommes venus apprendre à travers cette formation et, ensuite, nous organiserons des rencontres pour sensibiliser et former nos paires sur les bonnes pratiques », a détaillé Moussa Yéro, éleveur venu de la commune de Banikoara.

Ali Bello, éleveur de Karimama, se dit aussi être outillé et engagé à répliquer la formation une fois dans sa commune. Du côté de dame Rékia Kotedji, il n’est plus question de perdre du temps. « Je viens de commander à l’instant même quinze (15) mille francs de plants auprès du pépiniériste que j’irai mettre en terre une fois arrivée à Malanville » a-t-elle confié.

Venus des quatre communes riveraines du Parc W-Bénin, ces participants repartent ainsi avec des connaissances et expériences à partager avec les leurs pour s’adapter au changement climatique dans leurs différentes communautés.

Venance Ayébo TOSSOUKPE




Le reboisement et la régénération naturelle assistée au cœur d’une session de formation du Projet Adapt-WAP à Kandi

Prévue pour se tenir du 04 au 07 Octobre 2022, la session de formation des formateurs sur le reboisement et la Régénération Naturelle Assistée (RNA) s’est ouverte ce mardi 04 Octobre 2022 à l’hôtel SAKA KINA de Kandi. Cette session de formation se tient dans le cadre du projet Adapt-WAP Intégration des mesures d’adaptation au changement climatique dans la gestion concertée du complexe transfrontalier W-Arly-Pendjari (WAP).

Marquée par la forte présence des bénéficiaires composés d’agriculteurs et d’éleveurs des communes riveraines du Parc W-Bénin, l’ouverture officielle de cette session de formation a également connu la présence des responsables en charge du projet, ainsi que d’importantes personnalités du département de l’Alibori dont le Préfet Ahmed Bello Ky-Samah.

À sa prise de parole, Benoît Nouhoheflin, Commandant des Eaux, Forêts et Chasse, et Coordonnateur National du projet Adapt-WAP, n’a pas manqué de saluer la présence remarquable de tous les acteurs invités à cette cérémonie. « Je voudrais vous saluer pour avoir répondu à l’appel du projet Adapt-WAP et du CENAGREF. Je voudrais remercier et féliciter tous les partenaires qui nous accompagnent dans la mise en œuvre de ce projet », a-t-il déclaré avant de rappeler les objectifs liés à la présente session de formation.

« Il s’agit de façon globale, d’améliorer les connaissances des populations locales autour du Parc W, à se réapproprier la notion de reboisement et des défrichements améliorés et de façon spécifique, de renforcer les capacités des agriculteurs et éleveurs sur les techniques de reboisement et des défrichements améliorés », a-t-il précisé.

Très honoré, le Préfet de l’Alibori, Ahmed Bello Ky-Samah n’a pas caché ses impressions. « Je suis très honoré de présider cette cérémonie, fort-simple consacrée à l’ouverture de la session de formation des formateurs sur le reboisement et la Régénération Naturelle Assistée, au profit des communes riveraines du Parc W-Bénin », a-t-il exprimé. « Je voudrais également vous exprimer mes vifs remerciements et vous souhaiter la chaleureuse bienvenue pour avoir effectué le déplacement à Kandi, la Cité des Saka et des Kandissounon à cette présente session de formation », a-t-il ajouté.

À en croire Léon Fantodji, Chef de l’Inspection Forestière de l’Alibori, la Direction de l’Inspection Forestière ne ménagera aucun effort pour accompagner la mise en œuvre du projet Adapt-WAP dans le département de l’Alibori.

Pour Benoît Nouhoheflin, Coordonnateur National du projet Adapt-WAP, il est clair que ce projet est en phase avec la vision du gouvernement en ce qui concerne l’amélioration du cadre de vie et du bien-être. C’est pourquoi il invite les participants à y accorder une attention particulière. « Je vous invite à suivre attentivement les enseignements issus de cette formation, car vous constituez le socle et le levier sur lesquels s’appuieront la mise en œuvre et la poursuite des activités de ce projet », va-t-il signifier.

Du côté du Préfet Ahmed Bello Ky-Samah, l’on est très optimiste quant à la qualité des enseignements qui seront donnés à cette vingtaine de participants, visiblement très avisés. « Je demeure persuadé que de meilleures approches sortiront de cette session de formation pour la promotion du reboisement dans les communes riveraines du Parc W-Bénin) » , a-t-il conclut avant de déclarer ouverte, la session de formation des formateurs sur le reboisement et la Régénération Naturelle Assistée dans les communes riveraines du Parc W-Bénin.

Il faut signaler que cette session de formation se fera en phase théorique et pratique.

Venance Ayébo TOSSOUKPE




Les techniques chinoises offrent aux producteurs de maïs du Bénin un moyen de s’adapter au changement climatique

Les formations dispensées dans ce pays d’Afrique de l’Ouest aident les agriculteurs à utiliser des variétés tolérantes à la sécheresse, mais le soutien financier fait défaut.

Megan Valère Sossou

Un centre de formation conseille l’utilisation de variétés modernes de maïs à haut rendement, mais des obstacles à l’accès demeurent (Image : Godong / Alamy)

En 2018, Epiphane Fagbohoun a perdu la quasi-totalité de sa récolte de maïs doux à cause d’une vague de sécheresse et de canicule qui a frappé le département du Plateau au Bénin. Ces intempéries inattendues ont flétri ses plants de maïs pendant leur phase de floraison. « N’ayant plus de revenus, j’ai dû emprunter de l’argent pour survivre », a-t-il déclaré.

Puis en 2020, de fortes pluies dans le département voisin de l’Ouémé ont fait sortir le fleuve Ouémé de son lit, anéantissant les cultures de maïs sur 15 des 23 hectares de Richard Houeto dans la commune d’Avrankou. « Deux producteurs de maïs sur trois ont été touchés d’une manière ou d’une autre par les inondations dans la commune », a-t-il déclaré.

Une partie du maïs de Richard Houeto à Gbozounmè, Avrankou, Ouémé (Image : Megan Valère Sossou)

La culture du maïs est très répandue au Bénin. Selon le recensement agricole de 2019, près de 80% des agriculteurs produisent du maïs. Dans des régions comme l’Ouémé et le Plateau, elle s’apparente à un patrimoine familial, la culture remontant à plusieurs générations.

Mais depuis plusieurs années, les producteurs de maïs du Bénin subissent les effets néfastes des conditions météorologiques extrêmes exacerbées par le changement climatique.

Cette situation a provoqué d’importants manques à gagner pour les agriculteurs, dont beaucoup ont des dettes impayées auprès des institutions de microfinance.

Nicaise Ganhounouto, agent de crédit et responsable d’Alidé, une agence de microfinance à Bohicon, a déclaré : « A ce jour, aucune structure d’assurance et de microfinance au Bénin ne couvre les risques climatiques liés au financement du secteur agricole. »

Alors que le changement climatique rend les conditions météorologiques extrêmes, plus fréquentes en Afrique de l’Ouest, les agriculteurs doivent s’adapter afin de protéger à la fois leurs moyens de subsistance et la sécurité alimentaire au sens large.

Qu’est-ce que l’adaptation au climat ?

Il s’agit de modifier les pratiques économiques et sociales pour mieux répondre aux réalités climatiques actuelles et futures. L’objectif est de « préparer l’avenir » de l’économie et de la société, de réduire les risques liés au changement climatique et de saisir les opportunités de changement positif que ce processus peut impliquer.
L’adaptation est nécessaire dans tous les secteurs, de l’agriculture à la production d’énergie, en passant par le logement et les infrastructures de transport. Elle devrait être l’un des principaux sujets de discussion lors de la COP27 de cette année, qui se tiendra en Égypte du 6 au 18 novembre, tout comme la question de l’argent nécessaire à son financement.

Gildas Djohy, chercheur en agroclimatologie à l’université béninoise de Parakou, suggère que les producteurs de maïs du Bénin puissent varier les dates de semis en fonction des pluies, qui arrivent désormais généralement en retard. Ils devraient continuer à adopter des variétés de maïs sélectionnées pour avoir un cycle de récolte plus court, ajoute-t-il. L’aménagement des bas-fonds humides pour la culture du maïs, et la culture associée avec le soja ou l’arachide, permettraient de maximiser l’espace, d’augmenter les revenus et de tirer le meilleur parti de la saison des pluies.

La proposition de la Chine pour la culture du maïs     

Les partenaires internationaux du développement du Bénin ont un rôle majeur à jouer dans l’augmentation de la productivité. Depuis les années 1970, la Chine a intensifié son aide au développement agricole du Bénin, par la formation aux techniques de culture, la mécanisation et la transformation, notamment du maïs.

Il existe un certain nombre de centres Chine-Bénin dans le pays, axés sur des domaines tels que l’agriculture, la santé et le développement économique et commercial. Ils fournissent des services aux entreprises chinoises présentes sur le marché béninois et aux entreprises béninoises intéressées par le marché chinois, et organisent des formations pour les communautés locales.

En janvier 2010, un tel centre a ouvert ses portes dans la commune de Sèmè-Kpodji, dans l’Ouémé. Le centre de démonstration agricole Chine-Bénin a été construit dans le cadre d’un accord, conclu en 2006 lors du 3e Forum sur les relations Afrique-Chine, visant à établir 14 centres de démonstration agricole à travers l’Afrique. Pour construire le centre, le ministère chinois du commerce a accordé au gouvernement béninois 3 milliards de francs CFA (environ 6,5 millions de dollars à l’époque). Depuis, il mène des recherches et des formations sur les nouvelles techniques de culture.

Vingt parcelles de démonstration pour le maïs à haut rendement ont été mises en place par le centre. Il est conseillé aux agriculteurs de semer les graines individuellement, contrairement à la méthode traditionnelle béninoise qui consiste à semer trois graines par trou. La méthode traditionnelle ne donne pas un grand rendement, selon Delphin Adoko, un agriculteur d’Adakplamè, dans la commune de Kétou, qui a suivi une formation au centre de Sèmè-Kpodji.

Un champ de maïs appartenant à Delphin Adoko à Plateau, au Bénin (Image : Megan Valère Sossou)

Le centre promeut également les variétés de semences à cycle court, qui peuvent donner des récoltes en 60 à 90 jours, par rapport aux variétés traditionnelles qui prennent environ 120 jours. En 2014, le centre a mené des recherches sur les performances des variétés de semences de maïs au Bénin. Cela a conduit à de bons résultats de trois variétés chinoises à haut rendement – Guidan 162, Jinyu No.8 et Xianyu 335 – qui sont toutes vendues aux agriculteurs par le centre. Ces semences sont relativement résistantes aux conditions de sécheresse et sont prêtes à être récoltées en 80 à 84 jours.

Gérard Agognon, directeur général adjoint du centre de Semè-Kpodji, explique que les techniques modernes de production de maïs vulgarisées par le centre permettent d’optimiser l’utilisation de l’espace, d’utiliser des engrais organiques locaux et de faire un usage modéré des engrais chimiques.

Succès et défis

Dans l’Ouémé et le Plateau, de nombreux maïsiculteurs ont adopté les techniques enseignées par le centre agricole chinois, et les vulgarisent au-delà des frontières des départements.

Selon Léopold Biaou, chef du service de formation opérationnelle et entrepreneuriale au ministère de l’Agriculture du Bénin, ces techniques ont permis d’augmenter les rendements moyens nationaux d’une à plus de cinq tonnes par hectare et par saison agricole.

Cependant, bien qu’Agognon qualifie de modérée l’utilisation d’engrais avec la nouvelle méthode, elle reste significative. Pour un hectare de maïs cultivé, il faut appliquer 12 sacs d’engrais chimiques, indiquent Epiphane Fagbohoun et Delphin Adoko.

Des agriculteurs béninois lors d’une formation par des experts chinois au centre de Seme-Kpodji (Image : Seraphin Zounyekpe / Alamy)

Cela représente un coût important et une barrière d’accès pour les agriculteurs béninois, dont la plupart sont des petits exploitants. L’accès aux engrais chimiques est géré exclusivement par le ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Le coût des engrais, déjà élevé, est devenu encore plus prohibitif depuis que Covid-19 et la guerre russo-ukrainienne ont fait grimper les prix. Selon la Banque africaine de développement, les prix des engrais ont augmenté de 300 % depuis le début de la guerre, et l’Afrique est confrontée à une pénurie d’engrais de 2 millions de tonnes métriques.

Le centre conseille une utilisation modérée des engrais et des pesticides, mais les agriculteurs restent méfiants face à la charge financière. Les agriculteurs interrogés n’ont toutefois pas exprimé d’inquiétude quant aux risques de l’utilisation d’engrais sur la santé des sols et la qualité de l’eau potable.

Un problème similaire d’accessibilité se pose avec le degré de mécanisation requis. La majorité des agriculteurs béninois ne disposent pas de tracteurs ou de semoirs pour faciliter l’application de ce qu’ils apprennent pendant la formation. Le coût d’achat et d’entretien des machines, la rareté des pièces de rechange et le prix de l’essence sont autant d’obstacles majeurs.

Il n’est donc pas surprenant que, selon le recensement agricole national de 2019, seuls 10 % des producteurs béninois aient accès à des variétés modernes de semences de maïs – telles que EVDT STR 97 et DMR, et les variétés chinoises Guidan 162, Jinyu No.8 et Xianyu 335 – et ils sont probablement encore moins nombreux à les cultiver.

« Après la formation, chaque agriculteur est laissé à lui-même », explique

Delphin Adoko, agriculteur.

Le manque de soutien financier offert aux agriculteurs a fortement limité l’impact des programmes de formation et des techniques qu’ils promeuvent. Dans son rapport de 2015 sur le changement climatique et la sécurité alimentaire, la FAO a recommandé de prendre en compte les besoins socio-économiques des communautés dans la mise en œuvre des mesures de résilience agricole.

« Un point crucial à prendre en compte dans la création de moyens de subsistance agricoles résilients est le coût des actions à entreprendre et en particulier les implications sur les flux financiers au niveau des ménages », indiquait le rapport.

De la pandémie à la guerre en Ukraine, en passant par l’intensification des impacts du changement climatique, la production de maïs au Bénin est confrontée à de nombreux défis. La méthode enseignée au Centre de démonstration agricole Chine-Bénin à Sèmè-Kpodji présente une solution possible, mais l’oubli du durcissement des vents financiers pour les agriculteurs béninois limite son potentiel. Tous les acteurs agricoles qui se sont entretenus avec China Dialogue souhaitent que la méthode soit étendue à tout le pays, mais il faut d’abord s’attaquer aux obstacles à l’accès.

Cet article a été réalisé grâce à une subvention du Africa-China Reporting Project du Wits Centre for Journalism de l’Université de Witwatersrand, Johannesburg, et du China Dialogue Trust. Les opinions exprimées sont celles des auteurs.

Megan Valère Sossou est journaliste d’investigation environnementale, directrice éditoriale du Journal Santé Environnement, et point focal Bénin Centre du RAMEC (Réseau des acteurs des médias pour l’eau, l’environnement et le climat).

Lire la version originale ici




A Kandi, des agriculteurs et éleveurs seront formés sur le reboisement et la régénération naturelle assistée

Dans sa démarche d’accompagner les communautés à améliorer leurs moyens de subsistance par la mise en œuvre des actions concrètes d’adaptation face aux effets des changements climatiques, le Projet Adapt-WAP compte former une vingtaine d’agriculteurs et d’éleveurs de la zone riveraine du parc W. Ce sera du 04 au 07 Octobre 2022 à Kandi.

L’objectif de cette session de formation est d’améliorer les connaissances des populations riveraines du Parc W-Bénin à se réapproprier les notions de reboisement, de la régénération naturelle assistée (RNA) et des défrichements dans les communes riveraines du Parc W-Bénin.

En provenance de Banikoara, de Karimama, de Kandi et de Malanville, les participants seront outillés pendant quatre sur les techniques de reboisement et des défrichements améliorés.

Rappelons que la zone du complexe WAP est soumise à de multiples pressions et menaces marquées par des sécheresses prolongées entraînant des mouvements pastoraux incontrôlés, des inondations menaçant la sécurité des populations et des plaines. Cette zone est également marquée par la perte de récoltes, des feux de brousse incontrôlés entraînant la dégradation et la réduction des zones forestières.

L’expansion des terres agricoles au détriment des surfaces forestières, ce qui engendre la pression sur les ressources naturelles, la perte de services écosystémiques et la baisse du potentiel de séquestration du carbone, l’ensablement des cours d’eau entrainant chaque année leur tarissement rapide.

Le Projet régional  » Intégration des mesures d’adaptation au changement climatique dans la gestion concertée du complexe transfrontalier WAP  » Adapt-WAP est venu à point nommé pour y remédier.

Conduit au Bénin par le Centre National de Gestion des Réserves de Faunes (CENAGREF) à travers le Ministère du Cadre de Vie et du Développement Durable avec l’appui technique de l’Observatoire du Sahara et du Sahel-OSS, il vise à renforcer la résilience des écosystèmes face au changement climatique et à améliorer les moyens de subsistance des populations du complexe WAP.

Venance Ayébo TOSSOUKPE




Les institutions régionales ouest-africaines en marche vers la COP27

Dans la perspective de la 27ième Conférence des Parties (COP27) de la Convention Cadre des Nations Unies contre les Changements Climatiques (CCNUCC) qui se tiendra à Sharm El-Sheik en Egypte du 6 au 18 novembre 2022, les institutions d’intégration régionale ouest-africaines se préparent activement pour une participation commune.

Premier jalon de cette participation conjointe, l’atelier régional de préparation aux négociations climat.

Cette coopération régionale renforcée est le fruit de plusieurs années de partenariat, notamment autour de la préparation des négociations internationales sur le climat. Historiquement, les institutions régionales (CEDEAO, UEMOA, CILSS et BOAD) s’unissent et organisent chaque année un atelier régional de préparation aux COPs avec les négociateurs des Etats membres pour discuter des priorités et enjeux de la région. Comme à l’accoutumée, les discussions de cette année seront animées par le Groupe Régional d’Appui aux Négociations Internationales sur le Climat (GRANIC) de la CEDEAO et feront l’objet d’une position commune régionale qui sera publiée à l’ouverture de la COP27.

L’atelier se tient du 27 au 29 septembre à Lomé au Togo avec une nouvelle composante scientifique coordonnée par le CILSS. Des travaux de mesure et de suivi du carbone en Afrique de l’Ouest seront présentés pour notamment approfondir les connaissances des négociateurs sur le potentiel de stockage de carbone des différents écosystèmes rencontrés dans leurs pays.

L’Afrique de l’Ouest, une région unie dans la lutte contre les changements climatiques

Pour symboliser cette collaboration régionale, un pavillon ouest-africain sera érigé à la COP27, COP africaine. Co-piloté par la Commission de la CEDEAO et la BOAD en partenariat avec l’UEMOA et le CILSS, ce pavillon sera équipé d’une salle de conférences et constituera une plateforme de choix pour valoriser l’action climat des institutions régionales ainsi que celle de leurs Etats membres, renforçant ainsi la voix de l’Afrique de l’Ouest sur la scène internationale climat.

Plus qu’un symbole, ce pavillon témoigne de la volonté des institutions régionales de renforcer leur coopération autour du défi commun que constitue la question des changements climatiques. Cette approche vise une meilleure coordination et efficacité de la réponse à apporter au bénéfice des populations de la région.

Le maître mot de cette coopération est la complémentarité entre les mandats régionaux respectifs et l’action des Etats membres. C’est l’intervention coordonnée des différents leviers des institutions régionales qui leur sont propres (financements, renforcement de capacités, dispositif politique et règlementaire, ressources scientifiques) qui permettra un soutien efficace et effectif aux Etats membres dans la mise en œuvre de leurs Contributions Déterminées au niveau National (CDN) sous l’Accord de Paris sur le climat. Cette coopération répond ainsi à un principe de solidarité régionale et incarne l’adage « Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ».

2022, une année symbolique de l’engagement climat des institutions régionales ouest-africaines

L’année 2022 marque l’aboutissement du processus d’élaboration de la Stratégie Régionale Climat de la CEDEAO et son plan d’actions à l’horizon 2030, adoptés par la Quatre-Vingt-Huitième Session Ordinaire du Conseil des Ministres de la CEDEAO tenue du 30 juin au 1er juillet 2022 à Accra au Ghana. Pilotée par la Commission de la CEDEAO, la stratégie régionale incarne la collaboration entre institutions régionales ouest-africaines. La BOAD, l’UEMOA et le CILSS ont été parties prenantes au processus d’élaboration et seront partenaires dans la mise en œuvre.

En adoptant cette stratégie, la CEDEAO s’engage aux côtés de ses quinze (15) Etats membres pour faire du climat une priorité de l’action politique de la région, en cohérence avec sa Vision 2050, en partant du constat que les impacts du changement climatique sont transfrontaliers et que c’est ensemble que les Etats membres de la CEDEAO peuvent relever ce défi. C’est aussi l’opportunité d’élever la voix de la région sur la scène internationale, en portant les messages d’une région unie et solidaire dans la négociation sur le climat.

https://ecowas.int/wp-content/uploads/2022/09/download.png