Concassage de granite à Parakou : Entre survie et risques sanitaires

Le Bénin, à l’instar des autres pays de l’Afrique de l’Ouest aspire à l’émergence. Depuis son accession à la souveraineté nationale et internationale jusqu’au renouveau démocratique, en passant par la période révolutionnaire, des gouvernements se sont succédés et ont travaillé à mettre le pays sur la voie du développement.

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Casimir Nanlomè

Cependant, l’épineux problème qui demeure est celui du sous-emploi et du chômage des jeunes. Ils sont plus nombreux aujourd’hui, ces hommes et femmes qui tentent de joindre les deux bouts en pratiquant des activités indécentes et à hauts risques.

Travailler et vivre au péril de sa santé, c’est le choix difficile que sont obligés de faire ces centaines de citoyens à Parakou qui, au lever du soleil, prennent d’assaut la carrière de granite située à l’ouest du périmètre de reboisement à la sortie Sud de la ville de Parakou.

Marie Kouagou, la quarantaine, est originaire de l’Atacora, et exerce l’activité de concassage depuis 4 ans sur la carrière de granite à Parakou. À l’instar de dame Marie, de nombreux jeunes et parfois adolescents, s’y consacrent. Brûler, concasser et ramasser les pierres, c’est ce à quoi s’attellent au quotidien ces hommes et femmes que l’équipe du Journal Santé Environnement est allée rencontrer au petit matin de ce samedi 11 novembre 2023 au quartier Kpébié à Parakou.

Le travail que font ces braves hommes et femmes comporte de grands risques. Des risques à prendre pour survivre. « Nous souffrons beaucoup ici. Mais puisque nous n’avons pas d’autres choix, nous sommes obligés de venir chercher ce qu’il faut pour nous nourrir », a confié dame Marie Kouagou. Dans cette tâche, dame Marie se fait aider par son jeune garçon Charlemagne qui, lui aussi, fait la douloureuse expérience du marteau aux côtés de sa mère. « Le marteau fait mal à la main. Quand on rentre à la maison les soirs, on chauffe l’eau en y ajoutant du sel, et on introduit nos mains dedans. Ça nous permet de calmer la douleur », a-t-il laissé entendre.

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Marie Kouagou

Malgré les risques liés à cette activité, la majorité des acteurs exerçant sur la carrière de granite ne dispose pas de matériels de protection et se voit ainsi exposée à de nombreuses maladies. A en croire Casimir Nanlomè, massier chargé du concassage des grosses pierres, la majorité de ceux qui exercent cette activité souffrent fréquemment du paludisme. Les hommes, en particulier, voient leur hernie prendre du volume, les empêchant de poursuivre l’activité, a confié Casimir Nanlomè. « Il y a ceux qui souffrent du paludisme et de la toux du fait de la poussière et de l’exposition au soleil », a ajouté Marie Kouagou.

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Des travailleurs sur le site de concassage
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Site de concassage

Selon les spécialistes de la santé, ces travailleurs courent le risque d’une infection respiratoire, de troubles auditifs, de blessures et traumatismes, ainsi que d’une pneumoconiose silicotique, qui est une maladie pulmonaire grave. Autant de risques que prennent ces compatriotes, loin des regards bienveillants et laissé à leur triste sort. « L’activité n’est pas rentable, mais nous n’avons pas d’autres choix. Quand nous tombons malades, les patrons n’arrivent pas à nous aider. Nous nous débrouillons nous-même pour nous en sortir », a confié Casimir Nanlomè. Dans ces conditions, l’autorité municipale est interpellée. Ces concasseurs de granite demandent le soutien des autorités de la mairie de Parakou, afin que leur soient mis à disposition des matériaux de protection adaptés à leur activité.

Le gouvernement quant-à-lui, devra intensifier et étendre ses actions sociales au profit de cette couche vulnérable de citoyens, afin que celle-ci bénéficie également de bonnes conditions de travail, tel que recommandé dans la Constitution en son article 30, qui dispose que : « L’Etat reconnaît à tous les citoyens le droit au travail et s’efforce à créer les conditions qui rendent la jouissance de ce droit effective et garantissent au travailleur la juste rétribution de ses services ou de sa production. »

Faut-il le rappeler, en travaillant à améliorer les conditions de travail de ces compatriotes, le Bénin réalise ainsi l’ODD 8, celui de promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein-emploi productif et un travail décent pour tous.

Bénin, like other West African countries, aims for development but struggles with youth underemployment and unemployment. Many citizens are compelled to do risky, dangerous jobs, such as the granite quarry workers in Parakou, who lack protective equipment and expose themselves to numerous diseases. They are appealing for government assistance and social support for better working conditions.

Venance Ayébo TOSSOUKPE 




Parc W-Arly-Pendjari : un patrimoine mondial à la merci des terroristes

Depuis quelques années, des actions terroristes menacent les zones du complexe W-Arly-Pendjari (WAP), classé patrimoine mondial de l’humanité. Outre les menaces sur la faune, le complexe est devenu un lieu de passage de trafics divers dans lesquels des groupes armés et des agents de l’Etat sont cités. Une équipe de journalistes de la CENOZO a enquêté.

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Vue partielle du Complexe WAP / Ph : DR

« Nous ne sommes plus en mesure de vous dire ce que ce parc est devenu ». L’aveu est de Aboubacar Salifou, un écogarde ayant longtemps séjourné dans le parc W au Niger. Il témoigne ainsi du triste sort du complexe du W-Arly-Pendjari, appelé « complexe WAP ». Selon un document fourni à la CENOZO par la Direction régionale de l’Environnement de l’Est au Burkina Faso, des centaines d’espèces végétales et animales vivent dans ce parc.

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Aujourd’hui, ce complexe est sous la pression de plusieurs groupes terroristes qui s’y sont installés progressivement. A Fada, localité située à 130 kilomètres à l’est de la capitale du Burkina Faso, se trouve le siège du Mouvement africain pour les droits de l’environnement dans la région de l’Est (MADEE). C’est là que le 24 août 2023, un membre de notre équipe de journalistes a rencontré Alassane Nakandé, directeur exécutif de l’ONG. Ce dernier, un forestier de formation, connaît bien la situation et les lieux. Il avait l’habitude de travailler avec les populations installées aux abords du parc.

Par la force des choses, il est aujourd’hui obligé de travailler désormais à distance. Raison évoquée : l’occupation de la zone par les terroristes. L’alternative trouvée par le MADEE est le recrutement de “répondeurs locaux” qui lui font le point de la situation de la destruction de la biodiversité. Il confie que depuis 2019 son organisation a des difficultés d’accès à des zones comme Mandjoari, Tansarga, Tambaga. Ces communes de la région de l’Est (Burkina Faso) sont sous pression des groupes terroristes.

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Cartographie des zones occupées par les groupes armés terroristes au sein du Parc, réalisée en 2022 dans le cadre du plan d’urgence sécuritaire du parc par le ministère en charge de l’Environnement du Burkina Faso.

Monsieur Nakandé brandit le lien d’une déclaration faite par son Mouvement en mai 2022 qui est adressée aux autorités de la Transition du Burkina. C’est une alerte sur la disparition de la biodiversité et surtout des éléphants dans le parc WAP.  « La viande des animaux sauvages était devenue moins chère et inondait les marchés de certains villages. Avec la pression des groupes terroristes, le braconnage s’est accentué et des populations s’en prennent à la faune. Ils tuent et font transiter la viande avec des taxis-motos vers le Niger et le Togo », explique-t-il avec tristesse.

International Crisis group a noté dans son rapport 310 du 26 janvier 2023 intitulé « Contenir l’insurrection jihadiste dans le Parc W en Afrique de l’Ouest », qu’une prise de vue aérienne dans le cadre d’une enquête réalisée en 2021 a dénombré quelque 63.000 têtes de bétail à l’intérieur du Parc W. Elle a également observé que la population d’éléphants était tombée à 4.046 contre 8.938 en 2015. Les mouvements des groupes armés impactent en effet la faune et occasionnent des déplacements des troupeaux d’animaux.

Des cas de mouvements ont été  signalés dans la préfecture de Tône au nord du Togo, selon un autre Commandant et conservateur de parcs. « Un autre élément qui agit sur la faune est le crépitement des balles. Étant habitués au calme de la forêt, ces animaux se sentent menacés quand résonne le bruit des armes », confie-t-il.

A titre d’exemple, il raconte : « Nous avons accueilli une horde d’éléphants, environ une vingtaine, dans la préfecture de Tône. Mais faute de moyens pour leur créer un environnement propice qui les retient, ils sont repartis peu après vers le complexe ». Il compare ces mouvements à ceux des humains qui fuient les zones de conflits et estime en définitive que la présence des groupes armés a des impacts négatifs sur la richesse de ces parcs.

Si les populations témoignent que l’accès est difficile depuis 2019, International Crisis Group souligne que, en 2018 des groupes terroristes de la Katiba Ansaroul Islam et de la Katiba Serma sont arrivés dans le parc W. L’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GITOC) a aussi noté dans son dernier rapport paru en mai 2023 que « les gardes du parc ont remarqué une recrudescence des activités des groupes armés au début de 2019 dans les parties du parc W situées dans l’est du Burkina Faso et l’ouest du Niger (bien que des combattants soient peut-être arrivés dans le Parc dès 2018) ».

Le Groupe de soutien aux musulmans et à l’islam ou Jama’at Nasr al-Islam wal Muslimin (JNIM), Ansaroul Islam et l’État islamique de la province du Sahel (ISSP) sévissent aussi dans le complexe WAP. « Depuis fin 2019-2020, ces groupes opèrent dans la région de l’Est du Burkina jusqu’en territoire béninois et togolais dans le complexe WAP », selon l’ONG Armed conflict location and Event data project (ACLED). Une organisation qui répertorie les victimes des conflits dans le monde.

Cette présence des groupes terroristes est marquée par des attaques de postes forestiers et des campements touristiques. A Tillaberi, région située à l’ouest de la capitale nigérienne, précisément dans le parc du W et dans les dunes de Kareygoru non loin de Niamey, des établissements hôteliers sont aujourd’hui fermés pour cause d’insécurité liée au terrorisme.  « Ce qui a eu comme conséquence l’arrêt des activités et la mise au chômage du personnel dont la majorité est issue de la région », a expliqué à la CENOZO Oumarou Siddo, promoteur de l’Agence Croix du Sud.

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Cartographie du complexe WAP / @ DR

La présence des groupes armés a contribué à affaiblir les capacités d’intervention des services forestiers. La surveillance dans les aires protégées n’est plus effective. En juillet 2023, un reporter de notre équipe a rencontré un lieutenant des Eaux et forêts burkinabè, victime des actions terroristes. Affecté dans la région de l’Est depuis 2013, il a vu avec peine l’arrivée des groupes armés terroristes dans le parc W.

Le forestier confie qu’aux premières heures du phénomène, des patrouilles étaient faites. « Mais, nos éléments n’ont plus la capacité de contenir les groupes terroristes qui se sont installés progressivement dans la forêt pour opérer des enlèvements. Nous avons un personnel très réduit avec des moyens de défense insuffisants », regrette-il.

Les terroristes ont multiplié les actions jusqu’à l’embuscade contre un bus transportant des travailleurs de la mine de Boungou, contrôlée par une société canadienne, en 2019, qui a fait 39 morts. Cette attaque va contraindre le forestier et ses hommes à abandonner leur position pour se retrouver à Fada, chef-lieu de la région de l’Est (Burkina Faso). Le Lieutenant a finalement quitté l’Est pour se réfugier à Ouagadougou depuis 2021.

Le Plan d’urgence de sécurisation du Complexe  WAP, élaboré par le ministère de la Transition écologique et de l’Environnement du Burkina Faso en janvier 2022, révèle que sur l’ensemble des 29 postes forestiers dont les trois départements de l’environnement de l’Est, six sont en permanence fonctionnels et sept fonctionnent par intermittence, car les agents ont dû abandonner les postes du fait de l’insécurité.    

Ces abandons de postes de services étatiques ont permis aux groupes terroristes d’occuper plusieurs espaces. C’est plus de 722 000 hectares qui sont sous occupation des terroristes, selon un rapport sur l’état d’occupation du parc WAP fait par la Direction régionale de la Transition écologique et l’Environnement de l’Est du Burkina Faso, en janvier 2022. Huit aires protégées, sur les treize que compte le Parc au niveau du Burkina sont contrôlées par les groupes armés terroristes.

Les populations dénoncent les mauvais comportements des gardes-forestiers

Affectés pour surveiller les aires protégées, des gardes-forestiers au Burkina Faso ont souvent exacerbé le ressentiment des communautés vivant autour de ces aires. Bien que rétribués par l’Etat ou des concessionnaires privés, il est rapporté des comportements proches de l’exploitation et des cas d’injustice qui ont contribué à radicaliser certaines communautés. Comme par exemple les amendes arbitraires infligées aux populations locales.

Un responsable de la sécurité et de l’accès pour les Nations Unies dans la région Est du Burkina cité dans le rapport de GITOC, indique qu’un garde-forestier peut couper la branche d’un arbre puis imputer cette coupe au premier berger qu’il trouverait à proximité de l’acte qu’il a lui-même posé, et ensuite lui infliger une sévère amende. « Cela a vraiment renforcé les tensions et contribué à radicaliser certaines communautés », lit-on dans le rapport de cet organisme de lutte contre le crime organisé.

S’il est vrai qu’il existe un soutien général des Etats riverains et leurs partenaires pour la préservation des ressources naturelles du complexe, il ressort toutefois que l’inégale répartition des avantages tirés de ces ressources cristallise les frustrations. Aux yeux des résidents du complexe, les avantages issus de la préservation sont loin de compenser les gains qu’ils en tiraient au temps de la libre utilisation des ressources de la réserve, indique le rapport de GITOC.

Avant la préservation du complexe, celui-ci était considéré comme une source de terres, de viande de brousse et de fourrage à haute valeur nutritive pour les animaux. Avec la préservation, le tourisme y est devenu une source d’emplois et des habitants pouvaient travailler dans le complexe comme gardes forestiers, éco-gardes, guides ou responsables de l’entretien des pistes. Des femmes ont initié diverses activités économiques comme la vente de produits forestiers tels que le beurre de karité, le miel sauvage et les fruits du baobab.

Au niveau du Burkina, toute cette zone occupée est soumise à la pression de l’homme via le braconnage, les empiétements agricoles, la transhumance illégale, la pêche illégale, l’orpaillage. Certes, aucune évaluation des dégâts n’a été faite par les autorités en charge de l’environnement du Burkina, mais des rapports décrivent une dégradation préoccupante des ressources forestières et fauniques.

Selon un soldat burkinabè rencontré à Bilanga, l’une des six communes rurales de la province de Bogandé à 140 kilomètres de Fada, chef-lieu de la région de l’Est, les « terroristes occupent les zones bien couvertes comme des refuges ». « Ils en profitent pour exploiter les mines d’or », ajoute-il. Ce soldat des Bataillons d’intervention rapide n’en dira pas plus, surtout en ce qui concerne la part de responsabilité des forces de défense et sécurité dans la destruction de la biodiversité au sein du parc.     

Les actions néfastes des populations locales sur les parcs combinées aux actes répréhensibles des gardes forestiers sont  accentuées maintenant par les contrôles des terroristes. Vers Diapaga, dans l’Est du Burkina, deux groupes armés cherchent à étendre leur influence vers les États côtiers. Le plus important d’entre eux est Jama’at Nasr al-Islam wal Muslimin (JNIM) – un amalgame de groupes extrémistes violents, idéologiquement affiliés à Al-Qaïda. L’État islamique de la province du Sahel (ISSP) y est également actif, bien que ce soit dans une moindre mesure, selon GI TOC. Près du parc, il y a plusieurs sites d’or.

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Site clandestin d’orpaillage / Ph : DR

L’exploitation de l’or par les groupes armés terroristes est connue des autorités burkinabè. C’est ainsi que lors du Conseil des ministres du 24 mai 2023, le Gouvernement a mis en place un groupe de réflexion pour faire des propositions d’actions pour « l’assèchement des financements du terrorisme à partir de l’exploitation minière artisanale ».

Plusieurs sources sécuritaires confirment qu’il existe une dizaine de sites d’exploitation artisanale d’or dans le complexe WAP. Après que les orpailleurs industriels y ont été chassés par les groupes armés, les mineurs artisanaux ont vu l’accès aux mines libéré, ainsi que le choix des acheteurs de l’or extrait. Dans la province de Kompienga au Burkina Faso, en bordure de la réserve de Pama (Burkina Faso), à l’extrémité ouest du complexe WAP, un groupe armé a chassé les concessionnaires de l’État auxquels les mineurs artisanaux locaux étaient obligés de vendre. Cela a permis aux exploitations minières à petite échelle de choisir des acheteurs pour leur or et d’augmenter potentiellement leurs marges bénéficiaires, rapporte GITOC.

La prise d’otages, une source de revenus pour les terroristes basés dans le Parc

Le complexe WAP et sa biosphère servent à cacher des otages en même temps qu’ils constituent une base arrière aux groupes armés. Les bois et les buissons rendant difficile la surveillance aérienne par les autorités des pays menacés et ces groupes s’en servent pour s’y cacher. D’après des témoignages des éco gardes, « les enlèvements par les combattants du JNIM sont fréquents et les otages sont souvent emmenés à leurs bases dans les zones du parc national pour décourager les frappes aériennes sur leurs positions stratégiques ». Cette biosphère sert également de base logistique importante pour leur réapprovisionnement.

Un conservateur de parcs du nord du Togo explique que la présence des groupes armés a fait fuir nombre d’agriculteurs qui ont abandonné leurs terres pour des régions moins risquées. « Nous avons vécu ces situations en live avec par exemple un petit garçon de  huit ans qui trimbalait sa grand-mère. Selon leurs propos, ils ont quitté leur village sans rien emporter », raconte-t-il.

Cette situation, poursuit le conservateur, a poussé le Togo à interdire la transhumance à travers les zones interétatiques : « Les terroristes s’assimilent aux populations pour s’attaquer aux forces armées du pays. Ils donnent l’impression d’être des bouviers, mais en réalité, ce sont des terroristes déguisés. Raison pour laquelle, lorsqu’on vous surprend dans cette zone, on vous saisit tout. La transhumance est interdite, sauf celle interne qui concerne les sédentaires ».

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Une vue des animaux à l’intérieur du Parc W du Niger / Photo : MateosH40

Des éleveurs s’entendent avec des groupes armés au nord-est du complexe pour tirer avantage des pâturages, comme l’a rapporté un agent des eaux et forêts de Falmey au sud-ouest du Niger : « des transhumants sont complices des djihadistes qui prennent leur zakat et les laissent paître leurs bêtes dans le parc. Notre collègue, enlevé à Tapoa par des djihadistes il y a six mois, raconte que tous les matins, ils livrent du lait aux djihadistes dans des bidons. Les djihadistes prennent la zakat, mais ils les rassurent en leur garantissant la sécurité pour que nous les agents, ne les dérangeons pas ». Des propos confirmés par le Commandant Kpidiba Bonaventure dans les bureaux du Lieutenant-Colonel Adjei-Toure Issobou, Chef Division des aires protégées et de la faune au Togo.

Des sources locales affirment que le groupe s’oppose au braconnage et à la chasse excessive pour des motifs religieux, et a cherché à éliminer cette activité illicite du parc. Sur une base similaire, le groupe a également découragé l’abattage d’arbres pour la contrebande de bois et la production locale de charbon de bois. Des habitants autour du complexe affirment que les groupes armés ne se livrent pas au braconnage commercial, mais chassent spécifiquement certains types d’animaux, surtout pour leur subsistance.

Toutefois, il a été rapporté dans la région des trois frontières du Liptako-Gourma, commune au Mali, au Burkina et au Niger dans certaines communautés vivant aux abords du Complexe, que des groupes armés ont parfois protégé des braconniers en échange du paiement de la zakat. La particularité de la région du Liptako-Gourma réside dans le fait qu’elle est constituée de zones particulièrement enclavées et des plus déshéritées des trois pays.

Ce n’est plus un secret que le complexe WAP est devenu une vaste zone de contrebande : cigarettes, produits médicaux et autres articles contrefaits et de qualité douteuse y transitent. Un douanier béninois confie également l’existence d’un grand marché pour les motos, les pièces détachées et autres biens plus banals, tels que les vêtements et les articles ménagers. Mais c’est surtout la contrebande de carburant qui est la plus répandue, ce produit étant vital pour les groupes armés. Le fleuve Niger se révèle d’une importance réelle dans le trafic.

Un gendarme de la ville nigérienne de Gaya à la frontière avec le Bénin est formel : allez à moto au bord de l’affluent du fleuve et faites semblant de passer. Vous verrez comment les drogues traversent la rivière, et de l’autre côté, il y en a d’autres qui attendent chaque jour pour passer au Niger ».

Le même agent décrit la multiplication de débarcadères le long du fleuve : « une série de nouveaux quais et débarcadères étaient en cours de construction par des contrebandiers dans les villages de chaque côté du fleuve Niger, près des bords du parc W, apparemment en prévision de volumes élevés de marchandises passées en contrebande en provenance du Nigéria, du Bénin et du Ghana ». Le rapport de mai 2023 de la GI TOC atteste que la contrebande de carburant est répandue dans le complexe et ses zones environnantes, et des personnes à tous les niveaux de la société y sont impliquées.

Des riverains rescapés ayant fui les abords du Complexe ont certainement été témoins de situations de destruction et d’exploitation des ressources des forêts.  Malheureusement la zone reste interdite d’accès, y compris pour les journalistes.

Enquête réalisée par Frank POUGBILA (Burkina Faso), Ibrahim Manzo DIALLO (Niger) et Godson KETOMAGNAN (Togo), avec l’appui de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO).

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Encadré : Confidences d’un ex-otage des terroristes

« Il a commencé à me frapper devant les gens. Il me traitait de traître, de corrompu, d’ennemi de ma communauté… », raconte un ancien otage des terroristes
J’ai peur de vous parler de ces gens-là (Ndlr : les terroristes) mais vous m’avez convaincu que si je le fais, c’est pour la bonne cause. Voilà, je suis originaire d’un village situé non loin du Parc W. Je connais le Parc comme le fond de ma poche. Avant, je travaillais comme garçon de courses au profit des agents du Parc du W qui étaient basés au village de Tamou, à l’entrée du Parc. J’étais leur enfant, un peu comme leurs « oreilles et yeux » dans les villages avoisinants. Je leur rapportais des informations et en même temps, j’écoulais sur les marchés ruraux ce que ces agents avaient en abondance : « les pintades, les œufs et des fois de la viande de brousse. Je brûlais avec leur permission du bois sec pour faire du charbon prisé dans les grandes villes comme Niamey ». « Tout allait bien, jusqu’au 4 décembre 2020 quand aux premières heures de l’aube, des motos aux guidons desquelles des hommes armés ont attaqué la base des forestiers de Tamou. Les agents ont vaillamment riposté mais le feu de l’ennemi était plus intense et au bout de 30 à 40 minutes de combats, tout s’était calmé. Nous avons tenté de fuir mais nous étions encerclés. Ils ont tué deux gardes et les autres ont pris la fuite. Ils ont juré de tuer celui qui bougerait. Au cours du contrôle, un terroriste que je connais car originaire du village de Alfakoara m’a appelé et a commencé à me frapper devant les gens. Il me traitait de traître, de corrompu, d’ennemi de ma communauté. Après, les terroristes ont intimé l’ordre à tous les villageois de se disperser et d’aller chez eux. Quant à moi, ils m’ont dit de porter des bagages abandonnés par les gardes forestiers et de les suivre. C’était de la nourriture. On a marché pendant plusieurs heures, jusqu’à une rive et on a traversé en pirogue. Quand nous étions arrivés, il faisait déjà nuit. Nous nous étions cachés là pour manger. On n’a pas allumé le feu au cas où l’on nous suivrait. Les arbres touffus nous ont protégés toute la nuit. Wallahi, les terroristes ne veulent pas qu’on touche aux arbres. Mais les animaux, ils les tuent par dizaines. Ils ne tirent pas sur eux. Ils les attrapent avec des pièges traditionnels. Hé, ces gens sont très malins et informés. Ils ne restent pas ensemble au même endroit. Ils bougent beaucoup et ce qui m’avait surpris, c’est le fait qu’ils enterrent leurs armes et leurs motos. Des fois, même dans l’eau, emballées dans des bâches en plastique. J’étais resté 9 mois avec eux avant que je ne sois libéré parce qu’un de mes parents a appris que j’étais vivant et gardé par ces gens-là. Il m’a dit de venir rester avec lui. Ces gens ne se rassemblent pas tous les jours. Quand ils ont une action à faire, ils se retrouvent dans le parc et reprennent leurs armes.




Sommet Africain sur le Climat : Les chefs religieux formulent six demandes

Les chefs religieux ont condamné l\\\’inaction des responsables de la crise climatique et reproché aux pays du Nord d\\\’avoir détourné le sommet africain sur le climat.

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L-R Sujarta Kotamraju, Chediel Elinaza, Sheikh Ibrahim,Lethome, FrCharles Chilufy et Bishop Hassa Kukah

Dans une déclaration lue à l\\\’historique Ufungamano House de Nairobi, en marge du sommet africain sur le climat, des représentants des communautés hindoues, musulmanes et chrétiennes de diverses confessions ont déclaré que l\\\’événement ignorait les voix les plus cruciales dans les efforts déployés pour faire face à la crise climatique.

Ils ont formulé six demandes. Concernant le financement de la lutte contre le changement climatique, ils ont déclaré \\\ »Nous sommes conscients du fait que le continent africain n\\\’a pas bénéficié d\\\’un soutien financier adéquat malgré les efforts et les engagements des pays développés en ce sens. Le sommet africain sur le climat est l\\\’occasion pour les pays développés, qui ont le plus contribué à la crise climatique, d\\\’aller au-delà de la rhétorique et de fournir le financement attendu depuis longtemps.

Les dirigeants ont demandé des fonds pour indemniser les victimes de pertes et de dommages, ajoutant que le continent s\\\’attendait \\\ »aux effets néfastes les plus graves du changement climatique induit par l\\\’homme, par rapport à la plupart des autres régions du monde, en raison d\\\’une capacité d\\\’adaptation relativement faible\\\ ».

Ils ont appelé à l\\\’opérationnalisation, \\\ »y compris la capitalisation par les pays riches, du fonds de pertes et dommages pour offrir une aide aux pays du Sud par l\\\’octroi de subventions\\\ ».

D\\\’autres étaient \\\ »Les jeunes et les emplois verts\\\ », en reconnaissance de la croissance démographique. \\\ »Nous appelons les dirigeants africains à adopter un plan d\\\’action avec des mesures politiques et réglementaires solides nécessaires pour que les pays africains mettent en œuvre et soutiennent la croissance d\\\’économies vertes inclusives qui peuvent fournir des emplois aux jeunes\\\ ». D\\\’autres demandes concernaient le soutien à la recherche et à l\\\’innovation pour promouvoir une diversification et une croissance économiques plus vertes, des stratégies qui facilitent le développement de solutions financières, entre autres. La quatrième demande concernait l\\\’adaptation au climat, avec un appel à la Semaine africaine du climat pour \\\ »avoir des plans de mise en œuvre clairs sur le renforcement des actions d\\\’adaptation et de résilience contre les conséquences de la crise climatique comme l\\\’un de ses principaux résultats\\\ ».

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Jessica Mwali

Les chefs religieux ont abordé la question de l\\\’élimination progressive des combustibles fossiles et du soutien à l\\\’accès aux énergies renouvelables, ainsi que l\\\’agriculture, la sécurité alimentaire et la souveraineté.

\\\ »En tant que gardiens de la sagesse spirituelle et de l\\\’orientation morale, nous sommes découragés par la façon dont les actions visant à lutter contre le changement climatique ne sont pas à la hauteur de l\\\’ambition urgente requise. Les valeurs d\\\’intendance, d\\\’empathie, de justice, d\\\’équité et de solidarité inscrites dans nos traditions religieuses doivent guider chaque décision et action prises lors du Sommet et de la Semaine africains du climat\\\ », peut-on lire en partie dans la déclaration.

S\\\’exprimant après avoir lu la déclaration hier, Sheikh Ibrahim Lethome, du Conseil religieux islamique, a déclaré que les jeunes étaient essentiels à la réalisation d\\\’actions dans le domaine de l\\\’agriculture et dans d\\\’autres secteurs. Il a insisté sur la nécessité de faire entendre la voix des chefs religieux dans les discussions sur le changement climatique, en tant que guide moral pour le reste du monde, afin de restaurer le bien-être de notre mère la Terre.
\\\ »Je n\\\’ai jamais vu quelqu\\\’un acheter une voiture et l\\\’utiliser d\\\’une manière qui n\\\’est pas indiquée dans le manuel d\\\’utilisation. Je n\\\’ai jamais vu personne ajouter du porridge, du thé noir ou du soda dans un réservoir de carburant. La religion est un atout pour la reconquête de notre environnement. Dieu a créé ce qui est bon pour nous, et nous devons suivre le mode d\\\’emploi. Notre espoir réside dans le retour au manuel d\\\’utilisation. Nous devons guider les hommes politiques. Ce n\\\’est jamais la charrette qui mène le cheval\\\ », a-t-il déclaré.
L\\\’ecclésiastique a demandé aux dirigeants africains de défendre les intérêts du continent lors du sommet, qui a été condamné pour avoir exclu de nombreuses personnes et ressemblé à des amphithéâtres.

L\\\’évêque tanzanien Chediel Elinaza Sendoro a appelé à la récupération de la place de la foi pour assurer le bien-être de la société, et a encouragé les jeunes à maintenir le cap dans la lutte contre la crise climatique.
L\\\’évêque Hassan Kukah, du Nigeria, a demandé aux jeunes de \\\ »décider du type de siège qu\\\’ils souhaitent occuper à la table des décisions\\\ » et a appelé à la responsabilité personnelle pour mener à bien l\\\’action climatique.
\\\ »Alors que nous attribuons à Dieu et aux gouvernements le blâme et la responsabilité de la crise climatique, nous devons également nous rappeler de regarder vers l\\\’intérieur et de nous attaquer résolument à la corruption, au niveau local, même si nous la combattons au niveau international\\\ », a-t-il déclaré.
L\\\’ecclésiastique a ajouté que la conversation sur le climat devait commencer au niveau local et aller au-delà de la publication de déclarations. \\\ »Les jeunes sont bien mieux équipés. Ils peuvent emprunter nos voix alors que nous cherchons à utiliser leur énergie\\\ », a-t-il déclaré.
Sujarta Kotamraju, du Conseil religieux hindou, a déclaré que tous les livres saints recommandaient la protection de l\\\’environnement. \\\ »Avant le plastique, nous survivions. Aujourd\\\’hui, il abîme les animaux dans les parcs, les chutes d\\\’eau, les océans et toutes les créations qui s\\\’y trouvent\\\ », a-t-elle déclaré, se réjouissant de la décision des participants à la réunion de demander à l\\\’hôtel de leur servir de l\\\’eau dans des verres plutôt que dans des bouteilles en plastique.
Sujarta Kotamraju, du Conseil religieux hindou, a déclaré que tous les livres saints ordonnaient la protection de l\\\’environnement. \\\ »Avant le plastique, nous survivions. Aujourd\\\’hui, il abîme les animaux dans les parcs, les chutes d\\\’eau, les océans et toutes les créations qui s\\\’y trouvent\\\ », a-t-elle déclaré, se réjouissant de la décision des participants à la réunion de demander à l\\\’hôtel de leur servir de l\\\’eau dans des verres plutôt que dans des bouteilles en plastique.

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Matobu

Mme Kotamraju a exhorté les jeunes à utiliser leur énergie et leur agilité pour exiger de leurs dirigeants qu\\\’ils fassent preuve de justice climatique, tout en se faisant les champions du bien-être dans leur environnement. \\\ »Si vous prenez soin de l\\\’environnement, il prendra soin de vous\\\ », a-t-elle déclaré.
Charles Chilufya, un religieux zambien, a exhorté les Africains à veiller à ce que l\\\’action climatique soit menée au niveau local.\\\ »L\\\’augmentation du financement de la lutte contre le changement climatique est importante, mais ne doit pas être le seul objectif. Des vies sont en danger. Nous devons respecter davantage la dignité humaine et celle des autres créations, et faire preuve de compassion pour stimuler l\\\’action\\\ », a-t-il déclaré.
Jessica Mwali, une jeune Zambienne, a demandé aux chefs religieux de faire en sorte que l\\\’Afrique soit reconnue comme un cas à part, afin de mettre un terme à l\\\’idée que le continent se voit prêter de l\\\’argent pour relever les défis du changement climatique. \\\ »L\\\’argent devrait être versé à l\\\’Afrique sous la forme de subventions, et non de prêts\\\ », a-t-elle déclaré.
Un religieux ougandais nommé Matobu a demandé aux participants d\\\’être de bons intendants des créations de Dieu. \\\ »Tout comme les humains, les arbres pleurent et l\\\’environnement est également fatigué. Nous devons intégrer des enseignements qui encouragent à traiter la création de Dieu comme il l\\\’a ordonné\\\ », a-t-il déclaré.
Il a appelé les jeunes à s\\\’exprimer haut et fort sur les questions climatiques et à s\\\’emparer de l\\\’espace qui leur revient pour proposer des solutions. \\\ »Nous n\\\’avons pas besoin du soutien de l\\\’Occident pour apprendre à nos concitoyens à bien traiter l\\\’environnement\\\ », a-t-il déclaré.
À la fin de la réunion, Sheikh Lethome a donné aux participants des pistes de réflexion : \\\ »Nous ne pouvons pas aller au paradis sans préparer une meilleure place sur terre. Vous devez traiter l\\\’environnement correctement pour mériter votre place au paradis\\\ ».




Justice sociale : la Convergence Globale des Luttes pour la Terre et l’Eau en Afrique de l’Ouest défend les communautés de Djêgbadji

Dans le cadre de la 4e édition de la Caravane Ouest Africaine, la Convergence Globale des Luttes pour la Terre et l’Eau en Afrique de l’Ouest (CGLTE-AO) a tenu une importante activité de mobilisation des communautés de Ouidah précisément celles de Djêgbadji ce vendredi 13 octobre 2023. Par cet acte, la CGLTE-AO engage les communautés durement touchées par l’accaparement de leurs terres dans un processus de plaidoyer pour répondre à la situation. Cette initiative a pris place dans le village de Kouvènanfidé, situé sur la côte de l\\\’arrondissement de Djêgbadji à Ouidah.

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Massa Kone/Porte parole CGLTE-AO

A cette occasion, les membres de la CGLTE-AO du Bénin, du Mali et d\\\’Allemagne ont rencontré les communautés locales de Djègbadji, qui ont été durement touchées par l\\\’accaparement des terres pour des projets touristiques, hôteliers et routiers menés par le gouvernement béninois.

Des projets de développement du tourisme de luxe à Ouidah ayant eu un impact dévastateur sur les communautés locales, causant le déplacement de 4 198 personnes et la destruction de biens sans un soutien social et économique adéquat.

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Bertrand Yèhouenou, Secrétaire Permanent de Synergie Paysanne

Bertrand Yèhouenou, Secrétaire Permanent de Synergie Paysanne et membre de la coordination de la CGLTE-AO, en rappelant les succès obtenus dans les luttes similaires à Womey et à Gbahoueté, a expliqué que le choix de Djègbadji pour cette initiative de plaidoyer n\\\’était pas fortuite. Il laisse entrevoir un avenir prometteur pour le cas de Ouidah en soulignant que pour répondre à cette crise, la CGLTE-AO a commencé un travail en amont.

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Il s’agit de l’animation d’un atelier de création collective à travers la photographie documentaire. Une activité qui à en croire, Jerry Tchiakpe, membre de la Coordination de la CGLTE-AO a permis de collecter des images essentielles pour soutenir les plaidoyers en faveur de ces communautés dépossédées de leurs terres, de leur maisons, des matériels et équipements de travail. Il a souligné que ce travail préliminaire avait pour objectif d\\\’aider ces communautés à trouver des solutions concrètes à leurs problèmes au regard des pertes considérables qu\\\’elles ont subies.

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Jerry Tchiakpe, membre de la Coordination de la CGLTE-AO

Plusieurs acteurs étaient présents à cette grande rencontre dont la représentation des têtes couronnées d’Afrique de l’ouest à travers la présence du roi d’Agonli. Cette présence, dit-il, témoigne de la disponibilité continue des chefs traditionnels à œuvrer aux côtés de la CGLTE-AO et des communautés conformément à l\\\’engagement pris en 2019, au Mali, en soutien aux actions de la CGLTE-AO.

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Roi d\\\’Agonli

Dans sa prise de parole, Massa KONE, porte-parole de la CGLTE-AO est revenu sur les enjeux des luttes de la convergence pour le droit des communautés et la justice sociale, en particulier pour celles qui rencontrent des difficultés. Il a invité le gouvernement béninois à répondre aux besoins des communautés de Djêgbadji en mettant en place des mesures d\\\’accompagnement et de réinsertion, soulignant que tout projet de développement doit être porté par les communautés locales pour réussir.

A leur tour, les représentants des communautés ont salué l’engagement de la convergence à leurs côtés. Saturnin Mensah, Président de l’Association des Maraichers pour la production écologique pour l’humanité (AMAPECH), a exprimé la profonde gratitude des communautés envers la CGLTE-AO tout en émettant l\\\’espoir que les efforts entrepris portent des fruits concrets au profit des communautés.

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Représentante des communautés

La représentante des communautés a également attiré l\\\’attention sur les conditions des femmes mareyeuses, appelant les autorités à prendre en compte leurs besoins spécifiques pour leur épanouissement.

Notons qu’à titre symbolique, un livret de plaidoyer appelé le \\\ »livret vert\\\ » a été remis aux différentes parties prenantes. Un acte qui engage désormais, les sept villages de Djêgbadji  dans un processus de plaidoyer pour faire face aux difficultés auxquelles ils sont confrontés.

Pour rappel le 6 novembre prochain, la Convergence Globale des Luttes pour la Terre et l’Eau en Afrique de l\\\’Ouest, qui regroupe 16 pays, organisera la 4e édition de la Caravane Ouest Africaine à partir du Burkina Faso. Cette initiative phare qui souligne l\\\’engagement inlassable de la CGLTE-AO en faveur du bien-être des communautés rurales en Afrique de l\\\’Ouest.

Megan Valère SOSSOU




Dégradation des terres en Afrique: l\’agriculture de conservation comme bouclier

L\\\’Afrique, qui détient 60% des terres non cultivées dans le monde, se trouve confrontée à une réalité alarmante. Selon les données de Fara Africa, 65% de ces terres sont déjà dégradées, entravant ainsi la productivité agricole. Les chiffres de la Banque mondiale révèlent une statistique particulièrement préoccupante : chaque année, 50 millions de couches arables du sol disparaissent en raison de l\\\’érosion en Afrique.

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Cette constatation met en évidence la disparition progressive et totale de la fertilité des terres agricoles sur le continent africain. Malgré les efforts déployés par les organisations non gouvernementales et les gouvernements, la dégradation des terres agricoles persiste de manière critique. De nombreuses tentatives de solutions ont échoué en raison des exigences du marché de la consommation.

L\\\’une des solutions les plus appropriées pour lutter contre ce phénomène est l\\\’agriculture de conservation. Elle repose sur trois principes fondamentaux : la réduction du travail du sol, la couverture du sol et la rotation diversifiée des cultures. Selon le directeur de recherche en agronomie systémique au centre INRAE Occitanie-Toulouse, ces trois piliers sont essentiels pour faire de l’agriculture de conservation un moyen efficace de préserver la fertilité des sols.

Ces trois piliers clés de l\\\’agriculture de conservation offrent des méthodes pratiques et avantageuses pour contrer la crise liée à la dégradation des terres arables. Tout d\\\’abord, le premier principe de cette agriculture, qui consiste à réduire ou à abandonner le travail du sol, nécessite une pause temporaire de la production agricole sur les terres. Les agriculteurs peuvent ainsi préparer leurs terres en laissant certaines parcelles en jachère pendant un certain temps avant de reprendre la production.

Le deuxième principe, la couverture du sol, implique l\\\’utilisation de débris végétaux issus des récoltes pour recouvrir le sol. Au lieu de brûler ou de jeter ces résidus végétaux, ils servent de couverture, favorisant ainsi la production et la restitution de biomasse précieuse perdue au cours de la croissance végétale. Ces plantes de couverture se décomposent naturellement pour enrichir le sol, le préservant ainsi de la surexploitation.

La troisième méthode, la rotation des cultures, implique la diversification des cultures sur une même parcelle, soit d\\\’une saison à l\\\’autre, soit d\\\’une année à l\\\’autre. Cette approche oblige les agriculteurs à varier leurs cultures. Étant donné que différentes plantes ont des besoins nutritifs distincts, le choix des semences doit être sélectif et organisé. Certaines plantes prélèvent davantage d\\\’azote, de magnésium, et de calcium du sol, tandis que d\\\’autres les utilisent pour produire plus, compensant ainsi la quantité prélevée.

Il existe une multitude de plantes aux fonctions fertilisantes, telles que la consoude et le pissenlit, riches en potasse, azote, phosphore et calcium. L\\\’achillée millefeuille, riche en potasse et soufre, ainsi que la camomille, riche en calcium, sont d\\\’autres exemples. Ces plantes contribuent à la fertilisation des sols et à la prévention de leur acidification.

L\\\’agriculture de conservation constitue l\\\’une des nombreuses techniques visant à conserver la fertilité des sols pour les générations futures. Au-delà de ces méthodes de conservation, les acteurs du secteur agricole doivent également éviter des pratiques nuisibles à la protection des terres, telles que l\\\’utilisation de glyphosates, désormais reconnue comme une menace majeure pour l\\\’écosystème. De même, les feux de brousse, utilisés comme moyen de nettoyage et de désherbage, perturbent également la fertilité des sols.

Il est impératif que l\\\’Afrique adopte des pratiques agricoles durables pour préserver ses terres agricoles et assurer la sécurité alimentaire à long terme. L\\\’agriculture de conservation offre un espoir dans cette lutte cruciale pour l\\\’appauvrissement des terres, et son adoption généralisée est une étape nécessaire pour garantir un avenir prospère pour le continent.

Germain ALOZE (Stg)




APPUI À LA MISE EN ŒUVRE DES ACTIVITÉS DU PROJET BENKADI AU BÉNIN: ZAKPOTA ET OUINHI ENGAGÉES DANS L\’ACTION

L\\\’Intégration de l\\\’Approche Basée sur l\\\’Écosystème (AbE) dans les Plans de Développement Communal (PDC) au cœur d\\\’importantes rencontres dans les communes de Ouinhi et de Za-Kpota.

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet BENKADI Bénin dans la commune d\\\’Ouinhi et de Zakpota, une séance de sensibilisation et de formation s\\\’est tenue du 28 au 29 septembre 2023. Ces différentes rencontres ont été marquées par la présence des élus locaux et autorités politico administratives, le Point Focal de la PASCIB, et la Directrice Exécutive de l\\\’Organisation pour le Développement Durable et la Biodiversité (ODDB), l\\\’Organisation de mise en œuvre du projet BENKADI à Ouinhi et Za-Kpota.

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Séance de travail

Au cours de ces deux jours, plusieurs activités, telles que des communications et des travaux de groupe, ont été organisés, notamment la présentation de l\\\’ODDB et du projet BENKADI, des exposés sur les stratégies l\\\’Approche Basée sur l\\\’Écosystème (AbE), les études de cas AbE et les besoins en actions. Il s’est agi de l\\\’identification des écosystèmes à restaurer ou protéger, et l\\\’intégration des stratégies de l\\\’Approche Basée sur l\\\’Écosystème (AbE) dans le Plan de Développement Communal des différentes communes.

Cette séance a permis aux participants de mieux comprendre les avantages des stratégies AbE pour la commune, les populations, les écosystèmes et la biodiversité, ainsi que l\\\’importance de la collaboration entre les acteurs locaux et les structures impliquées.

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Séance de Ouinhi
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Séance de Zakpota

Elaboration du Plan de Développement Communal (PDC), Mairies et cabinets mieux informés à Zakpota et à Ouinhi

Dans le but de mieux informer les mairies de Zakpota et de Ouinhi, et le cabinet de consultation, chargé de l\\\’élaboration du Plan de Développement Communal (PDC) sur les mesures et stratégies AbE. Pour y arriver, des séances de sensibilisation ont été organisées le mardi 3 et mercredi 4 octobre 2023 respectivement à Za-Kpota et à Ouinhi par l\\\’Organisation pour le Développement Durable et la Biodiversité (ODDB ONG) qui met en œuvre le projet BENKADI dans la zone.

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Au menu des échanges, la présentation des résultats de l\\\’enquête sur les mesures l\\\’Approche Basée sur l\\\’Écosystème (AbE) adoptées, les communications sur les stratégies l\\\’Approche Basée sur l\\\’Écosystème (AbE) et l\\\’identification d\\\’indicateurs vérifiables des stratégies l\\\’Approche Basée sur l\\\’Écosystème (AbE).

Les participants ont saisi l’opportunité d’identifier les indicateurs de suivi et d\\\’évaluation des activités du PDC tenant compte des stratégies Approche basée sur les Ecosystèmes. Ils ont également mis à jour le répertoire des acteurs à impliquer dans les activités de renforcement des capacités.

Ces différentes séances ont été marquées par la présence des élus locaux et des principaux acteurs impliqués dans le projet.

Megan Valère SOSSOU




Le Marché des Innovations et Technologies Agricoles (MITA) 2023 s\’ouvre aujourd\’hui

Le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF) est sur le point d\\\’accueillir la troisième édition du Marché des Innovations et Technologies Agricoles (MITA) du 12 au 15 septembre 2023 à la Salle de Conférence de Ouaga 2000.

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Cet événement d\\\’envergure, sous le haut patronage du Prof. Adjima Thiombiano, Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation du Burkina Faso, s\\\’annonce comme un rendez-vous incontournable pour mettre en avant les innovations et les avancées technologiques issues de la recherche, tant publique que privée, en Afrique de l\\\’Ouest et du Centre.

Le thème de cette troisième édition, \\\ »Facilitation de l’accès des technologies et innovations agricoles sensibles au genre et à la nutrition\\\ », reflète l\\\’engagement du CORAF et de ses partenaires à promouvoir des innovations agricoles sensibles au genre et à la nutrition, répondant aux besoins de tous les acteurs de la chaîne de valeur agricole, de la production à la transformation, en passant par la mécanisation.

Cette édition du MITA s\\\’inscrit dans la continuité de la précédente qui s\\\’est tenue à Dakar, au Sénégal, en 2022. Le CORAF, à travers des initiatives telles que CAADP-XP4, PRSA/FSRP (Programme de Résilience du Système Alimentaire) et AICCRA, vise à renforcer l\\\’accès et la diffusion des technologies agricoles en Afrique de l\\\’Ouest et du Centre. Le MITA 2023 offre un cadre privilégié pour l\\\’échange d\\\’informations technologiques et d\\\’innovations au profit du public et des professionnels agricoles, avec des sessions B to B et des forums. Il représente donc une opportunité unique pour mettre en avant des innovations et des technologies éprouvées capables de transformer l\\\’agriculture et de contribuer à une plus grande sécurité alimentaire.

Le MITA 2023 réunira un large éventail de participants, notamment des ministères de l\\\’agriculture, des organismes régionaux, des instituts de recherche, des universités, des acteurs du secteur privé, des organisations non gouvernementales, des associations agricoles, des investisseurs potentiels, et bien d\\\’autres.

Dr. Abdou TENKOUANO, Directeur Exécutif du CORAF, souligne l\\\’importance de cette édition en mettant en avant les technologies sensibles au genre et à la nutrition. Il explique que ces technologies ont le potentiel de révolutionner l\\\’agriculture tout en prenant en compte la dimension genre et la nutrition, contribuant ainsi à une plus grande sécurité alimentaire.

Dans les jours à venir, les participants auront l\\\’occasion de découvrir des technologies agricoles de pointe, de participer à des discussions approfondies et d\\\’assister à la soirée de gala des innovateurs agricoles où l\\\’excellence sera récompensée.

Les résultats attendus de cette édition contribueront à renforcer l\\\’engagement en faveur de la recherche agricole et de la mise à l\\\’échelle des technologies climato-intelligentes et sensibles au genre et à la nutrition, ouvrant ainsi la voie à une agriculture plus inclusive et plus résiliente en Afrique de l\\\’Ouest et du Centre.

Megan Valère SOSSOU




Appauvrissement des sols : Vers les vers de terre, véritables fertilisateurs des sols

Les humbles vers de terre, ces créatures souterraines qui passent souvent inaperçues, sont en réalité des acteurs clés dans la préservation de notre environnement. Ils sont bien plus que de simples créatures rampantes ; ce sont de véritables, fertilisateurs des sols dont le rôle est essentiel pour maintenir la santé des écosystèmes terrestres.

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Des vers en activité

Ces petits êtres inestimables sont responsables de la digestion, de la transformation, et de la régénération du sol, et ils jouent un rôle fondamental dans le maintien de sa structure grumeleuse.

Les vers de terre, ces insatiables tubes digestifs, sont capables d\\\’ingérer des quantités incroyables de matière organique. On estime qu\\\’ils peuvent consommer jusqu\\\’à 400 tonnes de matière par hectare par an. En dix ans, ils ont la capacité de digérer complètement la couche arable d\\\’un sol sur 25 centimètres de profondeur. Les populations de vers de terre sont constamment à l\\\’œuvre, décomposant la litière végétale à la surface du sol et la transformant en boulettes fécales, appelées « turricules », qu\\\’ils rejettent à la surface ou dans leurs galeries plus profondes. Ce processus permet de mélanger la matière organique et minérale du sol, créant ainsi des complexes organo-minéraux sous forme de micro-agrégats qui donnent au sol sa structure grumeleuse caractéristique.

Les vers de terre ont une réelle importance dans la régulation des écosystèmes. Ils sont classés en trois catégories : les épigés, les endogés, et les anéciques. Les épigés, les plus petits, travaillent à la surface en fragmentant le couvert végétal. Les endogés, de taille moyenne, vivent sous terre, se nourrissent de matière organique déjà dégradée, et créent des réseaux de galeries horizontales. Les anéciques, les plus grands vers de terre, forment des galeries verticales profondes, jusqu\\\’à trois mètres de profondeur, facilitant l\\\’aération du sol et la pénétration des eaux. Ils sont également essentiels pour approfondir la couche arable.

Cependant, ces précieux architectes du sol sont en danger. La pratique agricole intensive, notamment le labour systématique, menace leur habitat. La charrue est leur ennemi numéro un, car elle détruit leurs galeries et les enfouit. La disparition des vers de terre a des conséquences néfastes sur la structure du sol, la rétention de l\\\’eau et la biodiversité. Les pratiques agricoles qui préservent ces ingénieurs du sol sont devenues cruciales pour la santé de nos écosystèmes.

L\\\’abandon progressif du labour est l\\\’une des solutions préconisées pour préserver ces populations de vers de terre. Les agriculteurs qui adoptent des techniques culturales simplifiées constatent des économies significatives en coût de mécanisation, une amélioration de la santé du sol, et une réduction de l\\\’utilisation d\\\’engrais. Le non-labour favorise également le stockage du carbone dans la matière organique, contribuant ainsi à la lutte contre les changements climatiques.

Il est temps de reconnaître l\\\’importance des vers de terre dans la préservation de nos sols et de promouvoir des pratiques agricoles respectueuses de ces précieux alliés. En multipliant les pratiques positives, nous pouvons aider à inverser la tendance à la diminution de ces ingénieurs du sol, assurant ainsi la santé de nos écosystèmes et la durabilité de notre agriculture.

Ces informations sont des compilations des savoirs partagés par Guy Richard, Ancien Directeur de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique. Et Frédéric Thomas, agriculteur, directeur de la revue Techniques culturales simplifiées.

Megan Valère SOSSOU




Célébration de la journée internationale des primates : l’ODDB ONG sacrifie à la tradition

Chaque année, le 1er septembre est une date spéciale pour la communauté internationale, marquant la célébration de la Journée Internationale des Primates. Pour commémorer cet événement crucial, l\\\’ODDB ONG a organisé une journée de visite inoubliable au Sanctuaire des Singes de Drabo Gbo le 10 septembre 2023.

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Créé par Peter Neuenschwander, le Sanctuaire des Singes de Drabo Gbo est un site de conservation ex-situ unique en son genre, offrant aux visiteurs l\\\’opportunité rare d\\\’observer le singe à ventre roux à une distance incroyablement proche, à moins d\\\’un mètre. Cette journée exceptionnelle a accueilli les premiers visiteurs dès 9h30 du matin, pour se clôturer aux alentours de 18h45, offrant une expérience immersive tout au long de la journée.

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Au cours de la visite, le privilège est donné aux visiteurs de plonger dans l\\\’histoire fascinante du sanctuaire, de comprendre l\\\’importance cruciale d\\\’un tel site de conservation, et d\\\’en apprendre davantage sur la diversité et la répartition des primates au Bénin. Une attention particulière a été portée au singe à ventre roux, une espèce en danger critique d\\\’extinction, dont la présence est limitée au Bénin, au Togo et au Nigeria, faisant de ces pays des abris essentiels pour cette espèce endémique.

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Cette journée mémorable a attiré un public varié composé de Béninois, d\\\’Américains et de Français. Au total, 35 visiteurs ont participé à cet événement organisé par l\\\’Organisation pour le Développement Durable et la Biodiversité (ODDB ONG) en l\\\’honneur de la Journée Internationale des Primates.

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Pour Auriol Gansou, l’un des visiteurs à cette occasion, c’est un moment idéal d’apprendre davantage sur les efforts de conservation de l’ODDB ONG vis-à-vis des primates diurnes notamment le singe à ventre roux. Comme lui, de nombreux participants ont exprimé leur fascination pour cette expérience éducative unique, mettant en lumière l\\\’importance de préserver ces espèces vulnérables.

Cette journée est une illustration vivante de l\\\’engagement de l\\\’ODDB ONG envers la biodiversité et la conservation. Elle n’a pas manqué de remercier tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à la réussite de cette journée exceptionnelle dédiée à la préservation des primates. La Journée Internationale des Primates 2023 a été donc célébrée en beauté au Sanctuaire des Singes de Drabo Gbo.

Megan Valère SOSSOU




L’ASCINB ET LES MEDIAS : LE MARIAGE PARFAIT POUR L’INTENSIFICATION DE LA NUTRITION AU BENIN

Après son lancement officiel, le dimanche 15 octobre 2023, la Campagne Nationale de Plaidoyer pour l\\\’Intensification de la Nutrition au Bénin (CaNPIN), enregistre déjà une forte adhésion des médias à travers une mobilisation significative.

Des hommes et femmes des médias venus des quatre coins du Bénin et réunis en atelier à Grand-Popo les 17 et 18 octobre 2023, sur l\\\’initiative de l\\\’Alliance de la Société Civile pour l’Intensification de la Nutrition au Bénin (ASCINB) dans le cadre du projet CASCADE.

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Les Hommes des médias

L\\\’objectif de cet atelier était de sensibiliser et de mobiliser les médias en faveur de la Campagne Nationale de Plaidoyer pour l\\\’Intensification de la Nutrition au Bénin. Au cours de ces deux jours, les participants ont été familiarisés avec les notions de base du plaidoyer et ses différentes étapes, la campagne et son déroulement. L\\\’atelier a été un cadre pour les acteurs des médias qui ont collaboré et défini des actions concrètes à entreprendre dans le cadre de cette campagne pour la nutrition au Bénin.

L’un des points forts de l\\\’atelier a été l\\\’engagement des médias à soutenir activement l\\\’ASCINB à travers son projet CASCADE pour garantir le succès de la Campagne Nationale de Plaidoyer pour l\\\’Intensification de la Nutrition au Bénin. Pour le Président de l’ASCINB, Aurélien ATIDEGLA, il est essentiel que cette campagne atteigne toutes les régions du pays, avec une attention particulière portée à la sensibilisation des jeunes filles en âge de procréer et les enfants.

C’est pourquoi, ajoute-il, les médias doivent jouer un rôle essentiel dans la diffusion de l\\\’information, en organisant des interviews et des débats sur des questions liées à la nutrition.

Au nom du Réseau des Acteurs des Médias pour l\\\’Eau, l’Environnement et le Climat (RAMEC), Antoinette SAGBO a chaleureusement salué l\\\’ASCINB pour son initiative. Elle a souligné que l’atelier a le mérite de renforcer les compétences des journalistes sur un sujet de grande importance comme la nutrition.

En ce qui concerne le projet CASCADE, il est mis en œuvre au Bénin dans 20 commune et vise à renforcer l\\\’efficacité des politiques nationales de nutrition existantes, dans le but d\\\’améliorer la sécurité alimentaire et de contribuer à la réduction de la malnutrition. Il mérite d\\\’être mentionné que ce projet est financé par le ministère des affaires étrangères des Pays-Bas.

La mobilisation des acteurs étant une étape cruciale dans la lutte contre la malnutrition et l’amélioration de la santé nutritionnelle, l\\\’ASCINB et les médias font donc le mariage parfait pour réussir cette Campagne Nationale de Plaidoyer pour l\\\’Intensification de la Nutrition au Bénin.

Megan Valère SOSSOU