Justice sociale : la Convergence Globale des Luttes pour la Terre et l’Eau en Afrique de l’Ouest défend les communautés de Djêgbadji

Dans le cadre de la 4e édition de la Caravane Ouest Africaine, la Convergence Globale des Luttes pour la Terre et l’Eau en Afrique de l’Ouest (CGLTE-AO) a tenu une importante activité de mobilisation des communautés de Ouidah précisément celles de Djêgbadji ce vendredi 13 octobre 2023. Par cet acte, la CGLTE-AO engage les communautés durement touchées par l’accaparement de leurs terres dans un processus de plaidoyer pour répondre à la situation. Cette initiative a pris place dans le village de Kouvènanfidé, situé sur la côte de l’arrondissement de Djêgbadji à Ouidah.

Massa Kone/Porte parole CGLTE-AO

A cette occasion, les membres de la CGLTE-AO du Bénin, du Mali et d’Allemagne ont rencontré les communautés locales de Djègbadji, qui ont été durement touchées par l’accaparement des terres pour des projets touristiques, hôteliers et routiers menés par le gouvernement béninois.

Des projets de développement du tourisme de luxe à Ouidah ayant eu un impact dévastateur sur les communautés locales, causant le déplacement de 4 198 personnes et la destruction de biens sans un soutien social et économique adéquat.

Bertrand Yèhouenou, Secrétaire Permanent de Synergie Paysanne

Bertrand Yèhouenou, Secrétaire Permanent de Synergie Paysanne et membre de la coordination de la CGLTE-AO, en rappelant les succès obtenus dans les luttes similaires à Womey et à Gbahoueté, a expliqué que le choix de Djègbadji pour cette initiative de plaidoyer n’était pas fortuite. Il laisse entrevoir un avenir prometteur pour le cas de Ouidah en soulignant que pour répondre à cette crise, la CGLTE-AO a commencé un travail en amont.

Il s’agit de l’animation d’un atelier de création collective à travers la photographie documentaire. Une activité qui à en croire, Jerry Tchiakpe, membre de la Coordination de la CGLTE-AO a permis de collecter des images essentielles pour soutenir les plaidoyers en faveur de ces communautés dépossédées de leurs terres, de leur maisons, des matériels et équipements de travail. Il a souligné que ce travail préliminaire avait pour objectif d’aider ces communautés à trouver des solutions concrètes à leurs problèmes au regard des pertes considérables qu’elles ont subies.

Jerry Tchiakpe, membre de la Coordination de la CGLTE-AO

Plusieurs acteurs étaient présents à cette grande rencontre dont la représentation des têtes couronnées d’Afrique de l’ouest à travers la présence du roi d’Agonli. Cette présence, dit-il, témoigne de la disponibilité continue des chefs traditionnels à œuvrer aux côtés de la CGLTE-AO et des communautés conformément à l’engagement pris en 2019, au Mali, en soutien aux actions de la CGLTE-AO.

Roi d’Agonli

Dans sa prise de parole, Massa KONE, porte-parole de la CGLTE-AO est revenu sur les enjeux des luttes de la convergence pour le droit des communautés et la justice sociale, en particulier pour celles qui rencontrent des difficultés. Il a invité le gouvernement béninois à répondre aux besoins des communautés de Djêgbadji en mettant en place des mesures d’accompagnement et de réinsertion, soulignant que tout projet de développement doit être porté par les communautés locales pour réussir.

A leur tour, les représentants des communautés ont salué l’engagement de la convergence à leurs côtés. Saturnin Mensah, Président de l’Association des Maraichers pour la production écologique pour l’humanité (AMAPECH), a exprimé la profonde gratitude des communautés envers la CGLTE-AO tout en émettant l’espoir que les efforts entrepris portent des fruits concrets au profit des communautés.

Représentante des communautés

La représentante des communautés a également attiré l’attention sur les conditions des femmes mareyeuses, appelant les autorités à prendre en compte leurs besoins spécifiques pour leur épanouissement.

Notons qu’à titre symbolique, un livret de plaidoyer appelé le « livret vert » a été remis aux différentes parties prenantes. Un acte qui engage désormais, les sept villages de Djêgbadji  dans un processus de plaidoyer pour faire face aux difficultés auxquelles ils sont confrontés.

Pour rappel le 6 novembre prochain, la Convergence Globale des Luttes pour la Terre et l’Eau en Afrique de l’Ouest, qui regroupe 16 pays, organisera la 4e édition de la Caravane Ouest Africaine à partir du Burkina Faso. Cette initiative phare qui souligne l’engagement inlassable de la CGLTE-AO en faveur du bien-être des communautés rurales en Afrique de l’Ouest.

Megan Valère SOSSOU




Coup d’envoi officiel de la Campagne nationale de Plaidoyer pour l’Intensification de la Nutrition au Bénin

Placée sous le sceau de la Journée Internationale des Femmes Rurales, célébrée sous le thème « Les femmes rurales cultivent la bonne nourriture pour toutes et tous, » la conférence de presse consacrée au lancement officiel de la campagne nationale de plaidoyer pour l’intensification de la nutrition a eu lieu ce Dimanche 15 octobre 2023 à Cotonou.

Cette initiative portée par l’Alliance de la Société Civile pour l’Intensification de la Nutrition au Bénin (ASCINB) dans le cadre du projet CASCADE, visant à sensibiliser les autorités et l’opinion publique nationale et internationale sur les défis liés à la nutrition, en particulier dans les zones rurales du Bénin. Cette campagne a pour objectif principal d’influencer les politiques et stratégies actuelles et celles qui seront adoptées dans le futur fin qu’elles créent un environnement favorable pour l’atteinte des objectifs stratégiques de CASCADE.

Lancement officiel de la CaNPIN

Dans son message de lancement officiel, Aurélien ATIDEGLA, Président du Conseil d’Administration de l’ASCINB a déclaré que la campagne se veut une occasion unique de mettre en lumière le rôle essentiel des femmes rurales dans la nutrition et le développement durable. Et pour cela, explique-t-il, cette Journée Internationale des Femmes Rurales offre une plateforme exceptionnelle pour sensibiliser sur les défis auxquels sont confrontées les femmes rurales et pour plaider en faveur de politiques et programmes adaptés. Il convient de noter que l’ASCINB collabore activement avec Care International Benin Togo et Gain pour la mise en œuvre du projet CASCADE. Ce projet a pour ambition pour objectif de renforcer l’efficacité des politiques nationales de nutrition existantes en vue de l’amélioration de la sécurité alimentaire et de la contribution à la réduction de la malnutrition des femmes en âge de procréer et des enfants.

Son gestionnaire, Gisèle DENOU SABOU a au cours de la conférence de presse souligné l’importance de la synergie d’action entre les parties prenantes au plan local et l’implication du collectif des consommateurs dans la réalisation des objectifs du projet CASCADE au profit des femmes et des enfants.

De plus, selon Pascal DJOHOSSOU, Trésorier Général de l’ASCINB, au cours de cette Campagne Nationale de Plaidoyer pour l’Intensification de la Nutrition, des bonnes pratiques en matière de nutrition seront mises à la disposition des populations et diffusées. Ce plaidoyer tiendra compte à l’en croire de tous les enjeux actuels liés à la nutrition à savoir l’adaptation au changement climatique, l’entreprenariat et bien d’autres.

En ce qui concerne la contribution des médias, Mesmin DJEDJI, RMM/ ASCINB a pris l’engagement à travers l’ASCINB de mettre à la disposition des médias des contacts de personnes ressources déjà disponibles pour renforcer la production de riches contenus liée à la nutrition tout au long de la campagne.

La campagne, lancée ce 15 octobre 2023, s’étendra jusqu’à décembre 2026 rappelle Calixta D’Almeida, Secrétaire Générale de l’ASCINB, exprimant le souhait que les médias et les autres  acteurs puissent continuer à jouer un rôle essentiel tout au long de cette période et au-delà pour atteindre les objectifs fixés.

Parlant des autres acteurs, le secteur privé préoccupe Aubierge FLENON, représentante du partenaire GAIN à cette rencontre. Elle a mis l’accent sur le rôle du secteur privé dans la production et la transformation des produits alimentaires pour les consommateurs et a souligné l’importance de garantir que le secteur privé soit adéquatement pris en compte dans les politiques de nutrition au Bénin.

A noter que plusieurs activités sont prévues cette semaine, notamment la participation de la Campagne Nationale de Plaidoyer pour l’Intensification de la Nutrition (CaNPIN) à la Journée Mondiale de l’Alimentation ce 16 octobre 2023 à Savalou, ainsi qu’un atelier de sensibilisation et de mobilisation des médias pour une meilleure appropriation de la campagne par les médias et acteurs alliés.

Encore faut-il rappeler que le lancement de la campagne a été rendu possible grâce à la précieuse collaboration du Réseau des Acteurs des Médias pour l’Eau, l’Environnement et le Climat (RAMEC), de la Fédération Nationale des Femmes Agricultrices du Bénin (FENAFAB) et de la FERCAB.

Cette campagne marque le début d’une série d’activités de sensibilisation et de plaidoyers de l’ASCINB à travers le projet CASCADE, soutenu par Care International Benin Togo, le Royaume des Pays-Bas, Gain, et le gouvernement du Bénin, en faveur de la nutrition au Bénin. Elle démontre l’engagement résolu de l’ASCINB à créer un environnement favorable à la nutrition et au bien-être des femmes et des enfants dans les zones rurales du pays.

Megan Valère SOSSOU




Recrutement de 105 fonctionnaires des Eaux, Forêts et Chasse au Bénin

Le Directeur Général des Eaux, Forêts et Chasse lance un concours de recrutement de 105 fonctionnaires des Eaux, Forêts et Chasse dont 95 gardes forestiers, 05 contrôleurs et 05 conservateurs. Plus d’informations ici




Déclaration de Marrakech: Renforcer la coopération Sud-Sud pour la souveraineté sanitaire de l’Afrique

La 2e édition de la Conférence Africaine sur la Réduction des Risques en Santé, qui s’est déroulée à Marrakech, Maroc, du 27 au 29 septembre 2023, a été marquée par une déclaration historique de la part d’African Global Health (AGH), en partenariat avec l’Union Africaine et Africa CDC.

Cette déclaration, intitulée « Déclaration de Marrakech », vise à renforcer la souveraineté sanitaire de l’Afrique en encourageant la mise en œuvre d’initiatives Sud-Sud et en promouvant la collaboration, l’innovation et l’équité dans le domaine de la santé.

Dans cette déclaration ambitieuse, African Global Health exprime son engagement à bâtir un avenir où les nations africaines non seulement atteindront une couverture sanitaire complète, mais contribueront également au renforcement des systèmes de santé dans tous les pays du Sud grâce à leur expertise et à leurs ressources.

La Déclaration de Marrakech énonce plusieurs recommandations cruciales formulées lors de la conférence à savoir : la collaboration sous la direction africaine,la solidarité Sud-Sud, la politique de santé panafricaine, la Charte Panafricaine sur la réduction des risques sanitaires et les partenariats mondiaux.

La Déclaration de Marrakech démontre la volonté des acteurs de la santé en Afrique de renforcer leur capacité à fournir des soins de qualité à leurs citoyens. Elle met également en avant le leadership de l’Afrique dans la promotion de la santé mondiale, contribuant ainsi à créer un monde plus sain et plus équitable pour tous.

Lire la Déclaration de Marrakech 2023 ici.

Megan Valère SOSSOU




2e édition de la Conférence Africaine sur la Réduction des Risques en Santé au Maroc: Modèle de coopération internationale et intersectorielle pour la santé en Afrique

Le lancement officiel de la 2e édition de la Conférence Africaine sur la Réduction des Risques en Santé a eu lieu ce 28 septembre 2023 au palais des congrès Mansour Eddahbi de Marrakech.

Un événement honoré par la présence du Chef du Gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, du Ministre de la Santé et de la Protection Sociale, le Pr Khalid Ait Taleb, ainsi que du Ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Durable et des Eaux et Forêts, le Pr Mohammed Sadiki.

Aziz Akhannouch

Dans un discours d’ouverture plein de conviction, Aziz Akhannouch, Chef du Gouvernement marocain, a exprimé son profond respect pour l’engagement des pays africains en matière de réduction des risques pour la santé. Il a souligné la nécessité de la stratégie de prévention et de réduction des risques pour faire face aux défis de l’insécurité alimentaire, de la qualité des ressources en eau et de la crise climatique. Il n’a pas manqué d’appeler à la synergie d’efforts et à la mise en valeur des expertises africaines pour relever ce défi.

Une préoccupation partagée également par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) lors de sa 72e Assemblée Générale, mettant en avant la nécessité d’une collaboration intersectorielle pour la protection du secteur de la santé et la promotion des pratiques écologiques.

Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus

C’est pourquoi, le Directeur Général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a exprimé son soutien à cette initiative du Maroc. Par le biais d’une vidéo projetée aux parties prenantes à la conférence, il a déclaré : « J’encourage vivement l’initiative du Maroc visant à fournir une plateforme multisectorielle africaine pour la santé publique et la prévention des risques. »

Cette conférence internationale rassemble de nombreuses personnalités éminentes d’Afrique et d’autres régions du monde, notamment des ministres, des ambassadeurs, des experts, des personnalités scientifiques et politiques, ainsi que des représentants d’organisations internationales non gouvernementales. Elle offre une plate-forme exceptionnelle pour l’échange d’informations, d’expériences et de perspectives en matière de réduction des risques pour la santé, tout en abordant les enjeux liés à l’eau, à l’environnement et à leur impact sur la sécurité alimentaire et la santé en Afrique.

Pour rappel, cette conférence vise à créer un cadre africain solide, basé sur les expériences des nations africaines et les idées d’experts en santé publique. Elle se concentre sur la mise en place de mesures préventives efficaces pour atténuer les effets des crises humaines, sociales, politiques et économiques, avec pour objectif ultime le développement d’une politique de santé commune pour faire face aux risques et aux crises émergents.

Megan Valère SOSSOU




Promouvoir la connaissance et la sensibilisation aux risques naturels : L’Expertise de la Pr Hasnaa Chennaoui Aoudjehane

Au cours de la table ronde consacrée aux catastrophes naturelles à la première journée de la Conférence Africaine sur la Réduction des Risques en Santé, la Professeure Hasnaa Chennaoui Aoudjehane, éminente spécialiste en Géochimie Planétologie de l’Université Hassan II de Casablanca et Présidente de All Together Taskforce for Advancing Research Innovation and Knowledge (ATTARIK Foundation), a apporté une contribution importante en soulignant l’urgence de valoriser les résultats de la recherche scientifique pour mieux prévenir et gérer les catastrophes naturelles.

Prof Chennaoui Aoudjehane

Elle a mis en évidence que, bien que de nombreuses recherches de qualité existent, il subsiste un défi crucial à relever : l’intégration de ces travaux dans les processus décisionnels et un besoin pressant de sensibilisation des populations aux risques naturels.

Dans le cadre spécifique des séismes, la Professeure Chennaoui Aoudjehane a annoncé une initiative prometteuse : « Nous avons prévu de développer des supports didactiques qui seraient accessibles à tous les collégiens et écoliers afin de démystifier les appréhensions liées aux risques naturels. » Cette démarche vise à rendre les connaissances scientifiques plus accessibles et compréhensibles pour un public plus large.

Elle a également plaidé en faveur d’une collaboration étroite entre les chercheurs et la société civile scientifique pour faire avancer la cause de la prévention des catastrophes naturelles. Parmi ses recommandations clés figurent le développement et la promotion de la géologie, formations académiques universitaires dédiées à la gestion des risques naturels et technologiques, ouverture des chercheurs universitaires sur le public : sensibilisation des élèves et du grand public aux risques naturels et la promotion des risques scientifiques et développement d’un esprit critique.

La contribution de la Professeure Hasnaa Chennaoui Aoudjehane met en lumière l’importance cruciale de combler le fossé entre la recherche scientifique et la prise de décision, tout en soulignant l’urgence de sensibiliser davantage le public aux risques naturels. Ces recommandations s’appuient sur une approche multidisciplinaire et collective pour faire face aux défis posés par les catastrophes naturelles, et elles méritent une attention particulière dans le contexte de la préparation aux catastrophes.

Megan Valère SOSSOU




Sauver des vies en période de catastrophes : l’expertise du Dr. Diego Joaquin Verrastro, médecin urgentiste

Au cœur de la table ronde consacrée aux « Catastrophes naturelles : Réduction des risques et gestion des urgences », en marge de la 2e Conférence Africaine sur la Réduction des Risques en Santé, le Dr. Diego Joaquin Verrastro, éminent chirurgien généraliste spécialisé dans la médecine d’urgence de l’Argentine, a partagé son expérience avec un parterre d’acteurs nationaux et internationaux.

Dr. Diego Joaquin Verrastro

Parlant de la gestion des catastrophes, le Dr. Verrastro a dans son intervention déclaré : « La planification et la préparation sont essentielles. Les plans irréalistes sont voués à l’échec, c’est pourquoi nous devons nous exercer avant que la catastrophe ne survienne. » Si la médecine d’urgence vise à sauver un maximum de vies lors de situations de catastrophe, ces opérations ne sont pas sans l’implication de tous les acteurs de la chaine. Pour Dr Diego Joaquin Verrastro, il est impératif d’impliquer toutes les parties prenantes dans la gestion des catastrophes avant leur survenue, en veillant à ce que les processus décisionnels soient clairs.

Il a également mis en avant l’importance de la préparation des secouristes, en dépit de l’impossibilité de prédire les catastrophes naturelles. Les médecins ne sont souvent pas familiers avec les conditions de travail en plein air, dans des environnements incendiaires ou inondés, qui sont des conditions extrêmes. Selon lui, les formations des agents doivent prendre en compte ces réalités sur le terrain, et il est nécessaire d’élargir la formation à toutes les parties prenantes.

Le Dr. Verrastro a insisté sur la nécessité de prendre des décisions rapidement lors de situations d’urgence, sans tarder. Il a souligné la différence entre l’urgent et le moins urgent, rappelant qu’il ne faut jamais improviser lors de catastrophes naturelles.

Retenons que Dr. Diego Joaquin Verrastro a plaidé pour une préparation rigoureuse afin de réduire les risques dans un laps de temps très court. Il a rappelé l’importance de la planification, de la préparation et de la coordination de tous les acteurs impliqués dans la gestion des catastrophes naturelles. Ses paroles ont résonné comme un rappel de l’urgence de mieux nous préparer pour faire face aux défis inévitables que présentent les catastrophes naturelles.

Megan Valère SOSSOU




Renforcer la préparation aux Catastrophes Naturelles : la vision de Dr Imane Kendili

Au début de la première table ronde sur les « Catastrophes Naturelles : Réduction des Risques et Gestion des Urgences », la Docteure Imane Kendili, Présidente de l’Association Africaine de Santé Globale (African Global Health), a livré une intervention remarquable sur la gestion des catastrophes naturelles.

Dr Imane Kendili

Elle a souligné l’importance d’investir davantage dans le secteur de la santé pour permettre à l’Afrique d’atteindre un niveau de préparation optimal. Cette initiative nécessite une action gouvernementale au niveau de chaque nation africaine, mais également une contribution internationale provenant d’autres continents. Elle met en avant l’importance de la collaboration pour le partage de technologies et de connaissances préalablement acquises dans d’autres régions du monde, dans le but de favoriser un développement continental plus étendu dans le domaine de la santé.

Le Dr. Kendili insiste sur le rôle fondamental de la Conférence africaine sur la réduction des risques sanitaires, en raison de la participation active et du soutien apporté par des responsables administratifs et des experts venant d’autres pays. Cette collaboration internationale constitue un élément clé dans la promotion de la préparation aux catastrophes sanitaires en Afrique.

« Faire confiance aux experts et à l’expertise, que ce soit en Afrique ou à travers le monde ». Pour elle, la résilience, la responsabilité et la solidarité sont des valeurs intrinsèques au continent africain, ancrées dans les racines. Elle a rappelé que l’union et la collaboration sont essentielles pour relever les défis posés par les catastrophes naturelles, transcendant les frontières et les différences.

Docteure Kendili a précisé que l’engagement collectif de tous les participants à cette table ronde témoigne de cette solidarité, et elle a exprimé sa confiance que cette collaboration fructueuse mènera à des recommandations importantes en matière de souveraineté sanitaire.

Les paroles inspirantes de la Docteure Kendili reflètent la détermination des acteurs engagés dans la prévention et la gestion des catastrophes naturelles à travailler ensemble pour un avenir plus sûr et résilient. Ces recommandations, issues de cette table ronde, sont destinées à renforcer notre capacité à faire face aux défis posés par les catastrophes naturelles, en préservant les valeurs fondamentales de confiance, de résilience et de solidarité.

Megan Valère SOSSOU




1ère Table ronde sur les catastrophes naturelles : l’émouvant discours d’ouverture du Pr Saaid Amzazi

Entre Solidarité nationale et reconstruction, le Maroc se relève après le séisme du 08 septembre dernier.

En marge de la 2e édition de la Conférence Africaine sur la réduction des risques en santé, une table ronde spéciale a rassemblé d’éminents experts autour du thème « Catastrophes naturelles : Réduction des risques et gestion des urgences ». Le panel a été présidé par le Pr Saaid Amzazi du Maroc, qui est revenu sur le séisme dévastateur ayant secoué la région du Haut Atlas, au sud de Marrakech, le 8 septembre dernier.

Pr Saaid Amzazi

En effet, le Professeur a rappelé l’ampleur de la catastrophe, mettant en exergue le fait que le séisme, d’une magnitude de 7 sur l’échelle de Richter, a entraîné la perte tragique de près de 3000 vies humaines et blessé plus de 5600 personnes. Cette catastrophe a ravagé de nombreuses régions montagneuses du Haut Atlas, touchant de plein fouet des populations déjà vulnérables et isolées, engendrant ainsi une crise humanitaire déchirante qui a particulièrement touché les enfants et les écoles de la région a-t-il affirmé. Au cours de son discours, il n’a pas manqué d’exposer une série de décisions audacieuses prises pour répondre à cette tragédie.

Face à un public composé de représentants nationaux et internationaux, Saaid Amzazi a souligné la nécessité de la solidarité nationale et de la reconstruction, tout en mettant en avant l’importance de préserver l’identité culturelle profondément enracinée dans les régions touchées.

Des mesures prises par le gouvernement marocain

Le Professeur en sa qualité du président de la séance a mis en lumière les mesures immédiates prises par le gouvernement marocain sous la direction éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Il est à noter que les Forces Armées Royales, les autorités locales et les équipes de la protection civile ont été mobilisées avec célérité pour coordonner les opérations de sauvetage et d’évacuation des zones sinistrées. Un approvisionnement en eau, en vivres, en tentes et en couvertures a été mis en place, même dans les zones les plus reculées, grâce à la mobilisation d’hélicoptères de l’armée.

Le Ministère de la Santé et de la Protection Sociale a pris en charge rapidement les blessés, garantissant une réponse médicale efficace, tandis que le gouvernement a décrété un deuil national de trois jours et a organisé la prière de l’absent (Salat Al Ghaib) dans toutes les mosquées du Royaume en mémoire des victimes.

Le Ministère de l’Éducation Nationale a assuré la continuité pédagogique des élèves touchés par la catastrophe en mettant en place des classes temporaires dans les zones sinistrées, prenant également en charge les enfants orphelins qui bénéficieront du statut de pupilles de la nation.

Reconstruction et reprise économique

Le discours du professeur a ensuite abordé les plans ambitieux de relogement et de reconstruction, qui représentent un défi de taille dans cette région montagneuse accidentée. Il a souligné l’importance de respecter les caractéristiques architecturales uniques de ces régions tout en adoptant des normes parasismiques rigoureuses pour les nouvelles constructions. La participation active des populations locales et l’utilisation de matériaux locaux ont été mises en avant comme des éléments cruciaux de ce processus de reconstruction.

Sur le plan financier, a-t-il chiffré, le gouvernement a alloué un budget considérable de 120 milliards de dirhams sur cinq ans pour la réhabilitation, le développement et la résorption des déficits sociaux dans les zones touchées.

Concernant la reprise économique, Saaid Amzazi a souligné la nécessité de transformer cette épreuve en une opportunité en valorisant les régions sinistrées, notamment par le biais du tourisme durable et en préservant le patrimoine culturel unique de ces régions.

En raison de l’expertise avérée des divers intervenants à la table ronde, le Président de cette table ronde inaugurale est resté convaincu que des recommandations pertinentes émergent des échanges entre les éminents scientifiques et specialistes présents.

Il s’agit de Sanaa Sayegh (Maroc), Wessam Mankola (Éthiopie), le Colonel Zineddine Ammamou (Maroc), Ali Ardalan (Égypte), Edward Wollants (Salvador), Solomone Rataemane (Afrique du Sud), Patrick Mateta (Zimbabwe), Daouda Diouf (Sénégal), Hassan Ibouh (Maroc), Chiara Dimla (Philippines), Ahmed Benlakhdim (Maroc), Ertugrul Taciroglu (USA), Diego Verrastro (Argentine), Avraham Rivkind (Israël), Recep Akdag (Turquie), et avec la précieuse contribution de la Docteur Sara Touirsi en sa qualité de Secrétaire de session, ainsi que du Docteur David Khayat (France) modérateur, et de la Docteur Daniela Munene du Kenya.

Megan Valère SOSSOU




Débordement des eaux de l’océan Atlantique à Togbin : un fait à craindre ou à banaliser ?

De nombreux restaurants ont été envahis par les eaux de l’océan Atlantique le mercredi 20 septembre 2023 à Cotonou. Cette montée soudaine des eaux a causé d’importants dégâts matériels, notamment au bar « Le Club des Rois » situé à Togbin. Heureusement, il n’y a eu aucune perte en vies humaines, mais des meubles ont été emportés par les flots, comme l’a rapporté l’un des responsables du bar.

Ce dernier raconte que la hauteur de l’eau avait atteint ses genoux, renversant chaises et tables sur son passage. De plus, d’importantes quantités de sable ont été charriées par les vagues, obstruant les paillotes du restaurant « Le Club des Rois ».

Doit-on craindre ou banaliser ce phénomène aux côtes béninois ? Selon l’océanographe Zacharie SOHOU, il s’agit d’un phénomène ponctuel qui ne devrait pas perdurer sur plusieurs jours. Cependant, il souligne que la côte Ouest Africaine traverse une période critique, caractérisée par un équilibre dynamique entre l’érosion lors de cette période critique et l’accrétion pendant les périodes plus calmes.

Aucune prévision n’avait anticipé une montée des eaux à ce niveau critique, car elle se situait encore dans la catégorie « orange ». Cependant, un coup de vent rapide peut déclencher ce genre de phénomène. Cette zone côtière est en constante évolution, mais les spécialistes renforcent la surveillance pour un système d’alerte plus efficace.

Megan Valère SOSSOU




Pratiques agricoles saines : Des visiteurs s’en imprègnent à la Ferme Ecole Cité Bio à Bohicon

C’est à travers le programme « Mon Week-end à la ferme, » initié par la société Cité Bio, que des visiteurs venus de Cotonou ont découvert les pratiques agricoles respectueuses de la santé et de l’Environnement, ce samedi 23 septembre 2023.

Ce programme a effectivement démarré sur la ferme école Cité Bio, située à Koklofinta, dans l’arrondissement de Sodohomè à Bohicon. Les participants venus vivre leur premier week-end à la ferme ont été chaleureusement accueillis par le Directeur Général, Gaétan ALLIDE à leur arrivée. Ils ont aussitôt saisi l’opportunité de plonger dans une expérience agricole immersive, guidée par le gestionnaire de la ferme, Déo Gracias Assognon.

Du champ de basilic en première ligne, conçu pour repousser les nuisibles, aux plantations de moringa, en passant par la bananeraie, les cultures de stevia, de piments, de tomates, de bisaps, de la grande morelle, de lauriers et de papayers, les visiteurs ont pu explorer une variété fascinante de cultures entretenues avec soin.

Pour Déo gracias Assognon, Gestionnaire de la Ferme, c’est une expérience émouvante. Il partage son enthousiasme : « J’ai eu le privilège de présenter les différentes cultures que nous développons sur la ferme avec nos visiteurs. Ils ont pu découvrir notre bananeraie, nos plantations de stevia, et ont même goûté à sa saveur puissante. »

Dans la dynamique d’une agriculture respectueuse de l’environnement, nul ne peut ignorer l’élevage. C’est pourquoi la section volaille de la ferme a également été mise en lumière, avec ses sujets de moins de trois mois déjà impressionnants à 2,5 kilos.

Christian GOUDOU, Président de l’ONG Les Centenaires fait partie des heureux visiteurs. Il raconte « Cette visite nous a permis de nous redécouvrir. Elle a permis de découvrir les potentialités de la nature et de montrer que c’est possible. »

Comme lui, Lisette Zitti, épouse Assogba, a été aussi impressionnée par tout ce qu’elle a pu découvrir. Elle témoigne : « J’ai même eu l’occasion de toucher certaines feuilles, comme celles du laurier. J’invite la population de Bohicon et de tout le Bénin à venir visiter la ferme école de Cité Bio. »

A noter que ce premier week-end à la ferme s’est achevé par une session de renforcement des connaissances sur les cultures hors sol. Les participants curieux, partageant la passion d’une agriculture saine, ont eu l’opportunité de percer les secrets des cultures hors sol, grâce à des outils et techniques pratiques.

Igor Hessouvo, Directeur Adjoint de la Société Cité Bio et formateur, explique : « A travers cette formation, nous avons décrit toutes les étapes, depuis la pépinière, le semis des graines, leur entretien, jusqu’au repiquage des jeunes plants, tout cela pour aboutir aux produits tant attendus. »

Globalement, le parcours et les échanges ont été enrichissants dans une ambiance conviviale. Le Directeur Général et son équipe concoctent déjà un programme encore plus captivant pour le prochain « Week-end à la Ferme » dont tous ont désormais hâte d’y participer.

Megan Valère SOSSOU




Assainissement en Afrique : Speak Up Africa aguerri les journalistes du REMAPSEN

Le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) a organisé un webinaire d’information qui s’est tenu le mercredi 6 septembre 2023. Il avait pour thème « Les Défis de l’Assainissement en Afrique » et avait pour objectif de sensibiliser les journalistes aux enjeux cruciaux liés à l’assainissement en Afrique. Le webinaire a rassemblé plus d’une soixantaine de journalistes et a connu la présence de Madame Fian Roxane, chargée du programme assainissement au sein de l’ONG Speak Up Africa.

Fian Roxane

D’entrée de jeu, Madame Fian Roxane a défini l’assainissement comme l’ensemble des actions entreprises par les particuliers, les collectivités et les pouvoirs publics pour éliminer les sources d’insalubrité dans les agglomérations, tout en respectant les normes d’hygiène.

Elle a également abordé divers concepts liés à l’assainissement, tels que l’assainissement autonome par opposition à l’assainissement collectif, les fosses septiques, les latrines, les boues de vidange et la chaîne de valeur des boues de vidange.

La spécialiste a ensuite mis en lumière les défis considérables auxquels l’Afrique est confrontée. Selon elle, près de 70% de la population africaine n’a pas accès à un système d’assainissement adéquat, ce qui soulève des questions cruciales pour la santé publique et l’environnement.

Pour le rôle qu’ils jouent, les médias ont été vivement encouragés à créer davantage de productions médiatiques de qualité sur l’assainissement pour informer les citoyens des pays cibles.

Par ailleurs, le point essentiel qui a été soulevé lors de ce webinaire à la suite des questions-réponses est le lien indéniable entre l’assainissement et la santé. A ce sujet, Madame Fian Roxane a souligné que l’assainissement a un impact direct sur l’environnement et la santé publique, faisant de la promotion de l’assainissement une nécessité pour un monde plus propre et plus sain.

Rappelons que l’ONG Speak Up Africa, basée à Dakar œuvre depuis trois ans dans le domaine de l’assainissement et a déjà atteint 60% de ses objectifs sur le continent africain. Elle s’efforce désormais d’atteindre les 40% restants. Elle est reconnue comme une plateforme de communication stratégique et de plaidoyer dédiée à catalyser le leadership africain, à favoriser les changements de politiques.

Ce webinaire, organisé par le REMAPSEN, s’inscrit dans le cadre des activités du réseau. Le prochain est prévu pour le 27 septembre 2023, avec pour thème « La Problématique de la Fistule Obstétricale en Afrique ».

Megan Valère SOSSOU




Accès humanitaire et accès des communautés aux services de base dans le contexte de l’extrémisme violent dans le Nord du Bénin, pas sans la complicité des communautés

Dans le contexte de l’extrémisme violent dans le Nord du Bénin, l’accès humanitaire et l’accès des communautés aux services essentiels revêtent une importance capitale.

Accès Humanitaire

L’accès humanitaire revêt une signification cruciale, faisant référence à la capacité des organismes humanitaires, tels que les agences des Nations Unies et les ONG, à atteindre et à fournir une aide d’urgence aux populations touchées par des crises humanitaires, Ils comprennent les conflits armés, les attaques extrémistes et les situations de violence. Cet accès humanitaire implique souvent de pénétrer dans des zones dangereuses ou instables pour acheminer des secours vitaux, tels que des vivres, de l’eau potable et des soins médicaux.

Accès des communautés aux services de base : Ce concept revêt une importance cruciale pour les populations locales, en particulier dans les régions affectées par l’extrémisme violent, car il concerne leur capacité à accéder aux services de base nécessaires pour survivre et se reconstruire. Ces services de base englobent des éléments tels que les soins de santé, l’éducation, l’approvisionnement en eau potable, l’assainissement, la sécurité alimentaire et le logement. Lorsque les communautés ont un accès limité à ces services en raison de la violence et des conflits, cela peut avoir des conséquences dévastatrices sur leur bien-être et leur résilience.

Dans les contextes de violence extrémiste, notamment les conflits armés et les attaques terroristes, l’accès humanitaire peut être entravé par divers obstacles tels que les zones restreintes, les opérations de groupes extrémistes hostiles et des conditions de sécurité instables. Cette situation rend souvent difficile pour les acteurs humanitaires de parvenir aux populations dans le besoin. En conséquence, les communautés peuvent être privées d’un accès adéquat aux services essentiels, ce qui aggrave encore leur vulnérabilité face à la violence et à l’extrémisme.

Il est impératif de souligner que l’accès humanitaire et l’accès aux services de base sont étroitement interconnectés dans ces contextes, car l’un dépend souvent de l’autre. Les efforts visant à faciliter l’accès humanitaire contribuent à garantir que les communautés touchées par l’extrémisme violent ont accès aux services essentiels nécessaires à leur survie et à leur résilience face à cette menace persistante. Mais la coproduction de la sécurité ou la complicité des communautés  doit beaucoup compter.

Coproduction de la sécurité et accès humanitaire et accès des communautés aux services de base dans le contexte de l’extrémisme violent

Selon une récente enquête  de l’Institut d’études de sécurité(ISS), les attaques terroristes au nord du Bénin attribuées au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et à l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) ne représentent qu’une partie visible de l’extrémisme violent dans la région. L’étude révèle que ces groupes ont exploité des activités illicites préexistantes, notamment la contrebande de carburant, le trafic de drogue et la chasse illégale, en nouant des alliances avec des acteurs impliqués dans ces activités pour assurer leur soutien financier et logistique.

Ils ont capitalisé sur les ressentiments des participants, des communautés  à ces activités pour préserver leurs intérêts socio-économiques en facilitant leur réseautage et la commercialisation des produits issus de ces trafics. Les implications de ce rapport sont significatives en ce qui concerne la coproduction de la sécurité dans la région. Elles mettent en lumière comment les groupes terroristes comme le GSIM et l’EIGS ont exploité des activités illicites préexistantes pour renforcer leur capacité opérationnelle. Cette coopération opportuniste avec des acteurs impliqués dans des activités illégales montre comment l’extrémisme violent peut être alimenté par des intérêts économiques. De plus, la mobilisation des ressentiments des communautés engagées dans ces activités illicites souligne l’importance de comprendre les dynamiques locales et les facteurs socio-économiques dans la lutte contre l’extrémisme violent et la promotion de la sécurité. « Il est essentiel de comprendre ces dynamiques de complicité pour élaborer des stratégies efficaces de prévention de l’extrémisme violent et pour garantir l’accès humanitaire et l’accès aux services de base en période de crise telle la coproduction de la sécurité » ont témoigné certaines communautés de Kérou, touchées par l’extrémisme violent en mai 2023. En mai 2019, le kidnapping de deux ressortissants français au Bénin et le meurtre de leur guide béninois ont entraîné une augmentation du niveau d’alerte en matière de sécurité dans les régions septentrionales du pays. Depuis lors, le Bénin est confronté à des attaques perpétrées par des groupes terroristes opérant dans la région sahélienne, cherchant à étendre leur influence vers les nations du Golfe de Guinée. Pour faire face à cette menace et sécuriser les frontières, les forces armées  en complicité avec les communautés affectées ont lancé l’opération Mirador en début d’année 2022. Elle mobilise environ 3 000 soldats dans ces zones, dont certaines précédemment difficile d’accès, sont devenues aujourd’hui facile d’accès. « Cette condition facilite l’intervention, l’assistance humanitaire et sécuritaire  pour les communautés affectées par l’armée, la Croix Rouge, IRI (International Republican Institue) et la coopération internationale  en matière de services sociaux de base ( eau, école, assainissement , santé. Etc ,) dans la région selon » a dit Théonas Comlan Moussou, coordonnateur pays projet IRI de prévention de l’Extrémisme violent dans les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest . La coopération en matière de sécurité, garantissant un soutien humanitaire continu, répond aux besoins des communautés touchées par l’extrémisme violent, ce qui renforce leur résilience. Le colonel Tétédé Idjouola et Brian SHUKAN, ambassadeur des États-Unis au Bénin, ont témoigné de l’efficacité de cette collaboration sécuritaire lors de l’opération de sauvetage conjointe récemment lors de l’« Opération Mirador » à Cana, dans la commune de Zogbodomey, au centre du Bénin. La sécurité des travailleurs humanitaires et la coproduction sécuritaire sont vitales pour une assistance efficiente, selon les bénéficiaires de « l’Opération Mirador » à Cana.

Venance Ayébo TOSSOUKPE




Célébration de la journée internationale des primates : l’ODDB ONG sacrifie à la tradition

Chaque année, le 1er septembre est une date spéciale pour la communauté internationale, marquant la célébration de la Journée Internationale des Primates. Pour commémorer cet événement crucial, l’ODDB ONG a organisé une journée de visite inoubliable au Sanctuaire des Singes de Drabo Gbo le 10 septembre 2023.

Créé par Peter Neuenschwander, le Sanctuaire des Singes de Drabo Gbo est un site de conservation ex-situ unique en son genre, offrant aux visiteurs l’opportunité rare d’observer le singe à ventre roux à une distance incroyablement proche, à moins d’un mètre. Cette journée exceptionnelle a accueilli les premiers visiteurs dès 9h30 du matin, pour se clôturer aux alentours de 18h45, offrant une expérience immersive tout au long de la journée.

Au cours de la visite, le privilège est donné aux visiteurs de plonger dans l’histoire fascinante du sanctuaire, de comprendre l’importance cruciale d’un tel site de conservation, et d’en apprendre davantage sur la diversité et la répartition des primates au Bénin. Une attention particulière a été portée au singe à ventre roux, une espèce en danger critique d’extinction, dont la présence est limitée au Bénin, au Togo et au Nigeria, faisant de ces pays des abris essentiels pour cette espèce endémique.

Cette journée mémorable a attiré un public varié composé de Béninois, d’Américains et de Français. Au total, 35 visiteurs ont participé à cet événement organisé par l’Organisation pour le Développement Durable et la Biodiversité (ODDB ONG) en l’honneur de la Journée Internationale des Primates.

Pour Auriol Gansou, l’un des visiteurs à cette occasion, c’est un moment idéal d’apprendre davantage sur les efforts de conservation de l’ODDB ONG vis-à-vis des primates diurnes notamment le singe à ventre roux. Comme lui, de nombreux participants ont exprimé leur fascination pour cette expérience éducative unique, mettant en lumière l’importance de préserver ces espèces vulnérables.

Cette journée est une illustration vivante de l’engagement de l’ODDB ONG envers la biodiversité et la conservation. Elle n’a pas manqué de remercier tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à la réussite de cette journée exceptionnelle dédiée à la préservation des primates. La Journée Internationale des Primates 2023 a été donc célébrée en beauté au Sanctuaire des Singes de Drabo Gbo.

Megan Valère SOSSOU




Le Marché des Innovations et Technologies Agricoles (MITA) 2023 s’ouvre aujourd’hui

Le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF) est sur le point d’accueillir la troisième édition du Marché des Innovations et Technologies Agricoles (MITA) du 12 au 15 septembre 2023 à la Salle de Conférence de Ouaga 2000.

Cet événement d’envergure, sous le haut patronage du Prof. Adjima Thiombiano, Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation du Burkina Faso, s’annonce comme un rendez-vous incontournable pour mettre en avant les innovations et les avancées technologiques issues de la recherche, tant publique que privée, en Afrique de l’Ouest et du Centre.

Le thème de cette troisième édition, « Facilitation de l’accès des technologies et innovations agricoles sensibles au genre et à la nutrition », reflète l’engagement du CORAF et de ses partenaires à promouvoir des innovations agricoles sensibles au genre et à la nutrition, répondant aux besoins de tous les acteurs de la chaîne de valeur agricole, de la production à la transformation, en passant par la mécanisation.

Cette édition du MITA s’inscrit dans la continuité de la précédente qui s’est tenue à Dakar, au Sénégal, en 2022. Le CORAF, à travers des initiatives telles que CAADP-XP4, PRSA/FSRP (Programme de Résilience du Système Alimentaire) et AICCRA, vise à renforcer l’accès et la diffusion des technologies agricoles en Afrique de l’Ouest et du Centre. Le MITA 2023 offre un cadre privilégié pour l’échange d’informations technologiques et d’innovations au profit du public et des professionnels agricoles, avec des sessions B to B et des forums. Il représente donc une opportunité unique pour mettre en avant des innovations et des technologies éprouvées capables de transformer l’agriculture et de contribuer à une plus grande sécurité alimentaire.

Le MITA 2023 réunira un large éventail de participants, notamment des ministères de l’agriculture, des organismes régionaux, des instituts de recherche, des universités, des acteurs du secteur privé, des organisations non gouvernementales, des associations agricoles, des investisseurs potentiels, et bien d’autres.

Dr. Abdou TENKOUANO, Directeur Exécutif du CORAF, souligne l’importance de cette édition en mettant en avant les technologies sensibles au genre et à la nutrition. Il explique que ces technologies ont le potentiel de révolutionner l’agriculture tout en prenant en compte la dimension genre et la nutrition, contribuant ainsi à une plus grande sécurité alimentaire.

Dans les jours à venir, les participants auront l’occasion de découvrir des technologies agricoles de pointe, de participer à des discussions approfondies et d’assister à la soirée de gala des innovateurs agricoles où l’excellence sera récompensée.

Les résultats attendus de cette édition contribueront à renforcer l’engagement en faveur de la recherche agricole et de la mise à l’échelle des technologies climato-intelligentes et sensibles au genre et à la nutrition, ouvrant ainsi la voie à une agriculture plus inclusive et plus résiliente en Afrique de l’Ouest et du Centre.

Megan Valère SOSSOU




Dégradation des terres en Afrique: l’agriculture de conservation comme bouclier

L’Afrique, qui détient 60% des terres non cultivées dans le monde, se trouve confrontée à une réalité alarmante. Selon les données de Fara Africa, 65% de ces terres sont déjà dégradées, entravant ainsi la productivité agricole. Les chiffres de la Banque mondiale révèlent une statistique particulièrement préoccupante : chaque année, 50 millions de couches arables du sol disparaissent en raison de l’érosion en Afrique.

Cette constatation met en évidence la disparition progressive et totale de la fertilité des terres agricoles sur le continent africain. Malgré les efforts déployés par les organisations non gouvernementales et les gouvernements, la dégradation des terres agricoles persiste de manière critique. De nombreuses tentatives de solutions ont échoué en raison des exigences du marché de la consommation.

L’une des solutions les plus appropriées pour lutter contre ce phénomène est l’agriculture de conservation. Elle repose sur trois principes fondamentaux : la réduction du travail du sol, la couverture du sol et la rotation diversifiée des cultures. Selon le directeur de recherche en agronomie systémique au centre INRAE Occitanie-Toulouse, ces trois piliers sont essentiels pour faire de l’agriculture de conservation un moyen efficace de préserver la fertilité des sols.

Ces trois piliers clés de l’agriculture de conservation offrent des méthodes pratiques et avantageuses pour contrer la crise liée à la dégradation des terres arables. Tout d’abord, le premier principe de cette agriculture, qui consiste à réduire ou à abandonner le travail du sol, nécessite une pause temporaire de la production agricole sur les terres. Les agriculteurs peuvent ainsi préparer leurs terres en laissant certaines parcelles en jachère pendant un certain temps avant de reprendre la production.

Le deuxième principe, la couverture du sol, implique l’utilisation de débris végétaux issus des récoltes pour recouvrir le sol. Au lieu de brûler ou de jeter ces résidus végétaux, ils servent de couverture, favorisant ainsi la production et la restitution de biomasse précieuse perdue au cours de la croissance végétale. Ces plantes de couverture se décomposent naturellement pour enrichir le sol, le préservant ainsi de la surexploitation.

La troisième méthode, la rotation des cultures, implique la diversification des cultures sur une même parcelle, soit d’une saison à l’autre, soit d’une année à l’autre. Cette approche oblige les agriculteurs à varier leurs cultures. Étant donné que différentes plantes ont des besoins nutritifs distincts, le choix des semences doit être sélectif et organisé. Certaines plantes prélèvent davantage d’azote, de magnésium, et de calcium du sol, tandis que d’autres les utilisent pour produire plus, compensant ainsi la quantité prélevée.

Il existe une multitude de plantes aux fonctions fertilisantes, telles que la consoude et le pissenlit, riches en potasse, azote, phosphore et calcium. L’achillée millefeuille, riche en potasse et soufre, ainsi que la camomille, riche en calcium, sont d’autres exemples. Ces plantes contribuent à la fertilisation des sols et à la prévention de leur acidification.

L’agriculture de conservation constitue l’une des nombreuses techniques visant à conserver la fertilité des sols pour les générations futures. Au-delà de ces méthodes de conservation, les acteurs du secteur agricole doivent également éviter des pratiques nuisibles à la protection des terres, telles que l’utilisation de glyphosates, désormais reconnue comme une menace majeure pour l’écosystème. De même, les feux de brousse, utilisés comme moyen de nettoyage et de désherbage, perturbent également la fertilité des sols.

Il est impératif que l’Afrique adopte des pratiques agricoles durables pour préserver ses terres agricoles et assurer la sécurité alimentaire à long terme. L’agriculture de conservation offre un espoir dans cette lutte cruciale pour l’appauvrissement des terres, et son adoption généralisée est une étape nécessaire pour garantir un avenir prospère pour le continent.

Germain ALOZE (Stg)




Sommet Africain sur le Climat : Les chefs religieux formulent six demandes

Les chefs religieux ont condamné l’inaction des responsables de la crise climatique et reproché aux pays du Nord d’avoir détourné le sommet africain sur le climat.

L-R Sujarta Kotamraju, Chediel Elinaza, Sheikh Ibrahim,Lethome, FrCharles Chilufy et Bishop Hassa Kukah

Dans une déclaration lue à l’historique Ufungamano House de Nairobi, en marge du sommet africain sur le climat, des représentants des communautés hindoues, musulmanes et chrétiennes de diverses confessions ont déclaré que l’événement ignorait les voix les plus cruciales dans les efforts déployés pour faire face à la crise climatique.

Ils ont formulé six demandes. Concernant le financement de la lutte contre le changement climatique, ils ont déclaré « Nous sommes conscients du fait que le continent africain n’a pas bénéficié d’un soutien financier adéquat malgré les efforts et les engagements des pays développés en ce sens. Le sommet africain sur le climat est l’occasion pour les pays développés, qui ont le plus contribué à la crise climatique, d’aller au-delà de la rhétorique et de fournir le financement attendu depuis longtemps.

Les dirigeants ont demandé des fonds pour indemniser les victimes de pertes et de dommages, ajoutant que le continent s’attendait « aux effets néfastes les plus graves du changement climatique induit par l’homme, par rapport à la plupart des autres régions du monde, en raison d’une capacité d’adaptation relativement faible ».

Ils ont appelé à l’opérationnalisation, « y compris la capitalisation par les pays riches, du fonds de pertes et dommages pour offrir une aide aux pays du Sud par l’octroi de subventions ».

D’autres étaient « Les jeunes et les emplois verts », en reconnaissance de la croissance démographique. « Nous appelons les dirigeants africains à adopter un plan d’action avec des mesures politiques et réglementaires solides nécessaires pour que les pays africains mettent en œuvre et soutiennent la croissance d’économies vertes inclusives qui peuvent fournir des emplois aux jeunes ». D’autres demandes concernaient le soutien à la recherche et à l’innovation pour promouvoir une diversification et une croissance économiques plus vertes, des stratégies qui facilitent le développement de solutions financières, entre autres. La quatrième demande concernait l’adaptation au climat, avec un appel à la Semaine africaine du climat pour « avoir des plans de mise en œuvre clairs sur le renforcement des actions d’adaptation et de résilience contre les conséquences de la crise climatique comme l’un de ses principaux résultats ».

Jessica Mwali

Les chefs religieux ont abordé la question de l’élimination progressive des combustibles fossiles et du soutien à l’accès aux énergies renouvelables, ainsi que l’agriculture, la sécurité alimentaire et la souveraineté.

« En tant que gardiens de la sagesse spirituelle et de l’orientation morale, nous sommes découragés par la façon dont les actions visant à lutter contre le changement climatique ne sont pas à la hauteur de l’ambition urgente requise. Les valeurs d’intendance, d’empathie, de justice, d’équité et de solidarité inscrites dans nos traditions religieuses doivent guider chaque décision et action prises lors du Sommet et de la Semaine africains du climat », peut-on lire en partie dans la déclaration.

S’exprimant après avoir lu la déclaration hier, Sheikh Ibrahim Lethome, du Conseil religieux islamique, a déclaré que les jeunes étaient essentiels à la réalisation d’actions dans le domaine de l’agriculture et dans d’autres secteurs. Il a insisté sur la nécessité de faire entendre la voix des chefs religieux dans les discussions sur le changement climatique, en tant que guide moral pour le reste du monde, afin de restaurer le bien-être de notre mère la Terre.
« Je n’ai jamais vu quelqu’un acheter une voiture et l’utiliser d’une manière qui n’est pas indiquée dans le manuel d’utilisation. Je n’ai jamais vu personne ajouter du porridge, du thé noir ou du soda dans un réservoir de carburant. La religion est un atout pour la reconquête de notre environnement. Dieu a créé ce qui est bon pour nous, et nous devons suivre le mode d’emploi. Notre espoir réside dans le retour au manuel d’utilisation. Nous devons guider les hommes politiques. Ce n’est jamais la charrette qui mène le cheval », a-t-il déclaré.
L’ecclésiastique a demandé aux dirigeants africains de défendre les intérêts du continent lors du sommet, qui a été condamné pour avoir exclu de nombreuses personnes et ressemblé à des amphithéâtres.

L’évêque tanzanien Chediel Elinaza Sendoro a appelé à la récupération de la place de la foi pour assurer le bien-être de la société, et a encouragé les jeunes à maintenir le cap dans la lutte contre la crise climatique.
L’évêque Hassan Kukah, du Nigeria, a demandé aux jeunes de « décider du type de siège qu’ils souhaitent occuper à la table des décisions » et a appelé à la responsabilité personnelle pour mener à bien l’action climatique.
« Alors que nous attribuons à Dieu et aux gouvernements le blâme et la responsabilité de la crise climatique, nous devons également nous rappeler de regarder vers l’intérieur et de nous attaquer résolument à la corruption, au niveau local, même si nous la combattons au niveau international », a-t-il déclaré.
L’ecclésiastique a ajouté que la conversation sur le climat devait commencer au niveau local et aller au-delà de la publication de déclarations. « Les jeunes sont bien mieux équipés. Ils peuvent emprunter nos voix alors que nous cherchons à utiliser leur énergie », a-t-il déclaré.
Sujarta Kotamraju, du Conseil religieux hindou, a déclaré que tous les livres saints recommandaient la protection de l’environnement. « Avant le plastique, nous survivions. Aujourd’hui, il abîme les animaux dans les parcs, les chutes d’eau, les océans et toutes les créations qui s’y trouvent », a-t-elle déclaré, se réjouissant de la décision des participants à la réunion de demander à l’hôtel de leur servir de l’eau dans des verres plutôt que dans des bouteilles en plastique.
Sujarta Kotamraju, du Conseil religieux hindou, a déclaré que tous les livres saints ordonnaient la protection de l’environnement. « Avant le plastique, nous survivions. Aujourd’hui, il abîme les animaux dans les parcs, les chutes d’eau, les océans et toutes les créations qui s’y trouvent », a-t-elle déclaré, se réjouissant de la décision des participants à la réunion de demander à l’hôtel de leur servir de l’eau dans des verres plutôt que dans des bouteilles en plastique.

Matobu

Mme Kotamraju a exhorté les jeunes à utiliser leur énergie et leur agilité pour exiger de leurs dirigeants qu’ils fassent preuve de justice climatique, tout en se faisant les champions du bien-être dans leur environnement. « Si vous prenez soin de l’environnement, il prendra soin de vous », a-t-elle déclaré.
Charles Chilufya, un religieux zambien, a exhorté les Africains à veiller à ce que l’action climatique soit menée au niveau local. »L’augmentation du financement de la lutte contre le changement climatique est importante, mais ne doit pas être le seul objectif. Des vies sont en danger. Nous devons respecter davantage la dignité humaine et celle des autres créations, et faire preuve de compassion pour stimuler l’action », a-t-il déclaré.
Jessica Mwali, une jeune Zambienne, a demandé aux chefs religieux de faire en sorte que l’Afrique soit reconnue comme un cas à part, afin de mettre un terme à l’idée que le continent se voit prêter de l’argent pour relever les défis du changement climatique. « L’argent devrait être versé à l’Afrique sous la forme de subventions, et non de prêts », a-t-elle déclaré.
Un religieux ougandais nommé Matobu a demandé aux participants d’être de bons intendants des créations de Dieu. « Tout comme les humains, les arbres pleurent et l’environnement est également fatigué. Nous devons intégrer des enseignements qui encouragent à traiter la création de Dieu comme il l’a ordonné », a-t-il déclaré.
Il a appelé les jeunes à s’exprimer haut et fort sur les questions climatiques et à s’emparer de l’espace qui leur revient pour proposer des solutions. « Nous n’avons pas besoin du soutien de l’Occident pour apprendre à nos concitoyens à bien traiter l’environnement », a-t-il déclaré.
À la fin de la réunion, Sheikh Lethome a donné aux participants des pistes de réflexion : « Nous ne pouvons pas aller au paradis sans préparer une meilleure place sur terre. Vous devez traiter l’environnement correctement pour mériter votre place au paradis ».




Agenda Climatique: Le Ministre Kenyan de l’Environnement compte sur l’engagement du groupe des négociateurs africains sur le changement climatique

Le secrétaire du Cabinet kenyan chargé de l’environnement, du changement climatique et des forêts est convaincu d’une chose, le Groupe des Négociateurs Africains sur le Changement Climatique est indispensable pour la lutte contre les effets des changements climatiques en Afrique. Soipan Tuya, a la certitude, que  le Groupe des Négociateurs Africains sur le Changement Climatique (GNACC) va renforcer son rôle d’organe consultatif technique auprès des décideurs politiques concernant les processus multilatéraux sur le changement climatique.

Le Président du Groupe des Négociateurs Africains

S’exprimant, lorsqu’elle s’est adressée aux principaux coordinateurs du Groupe des Négociateurs Africains à Nairobi, au Kenya, avant le Sommet africain sur le climat (ACS), l’honneur est revenu à Madame Tuya, de mettre l’accent sur l’importance du groupe dans tous les processus climatiques en cours à tous les niveaux. De ce fait, Soipan Tuya, le secrétaire du Cabinet kenyan chargé de l’environnement, du changement climatique et des forêts, a encouragé ce dernier à rester déterminé dans son travail et à veiller à ce que l’Afrique tire le meilleur parti des processus multilatéraux sur le climat.

De Friday Phiri

En appréciant la présence de Groupe des Négociateurs Africains sur le Changement Climatique à Nairobi, le secrétaire du Cabinet kenyan chargé de l’environnement, du changement climatique et des forêts, Soipan Tuya a déclaré, «Il est gratifiant de constater que vous avez choisi de tenir votre réunion à Nairobi afin d’être disponible pour soutenir le Sommet africain sur le climat », «En tant que Groupe, vous êtes le début et à la fin dans ces processus. Nous apprécions votre expertise technique et votre travail dans les processus multilatéraux sur le climat. Votre rôle au sein du Comité des Chefs d’Etats et de Gouvernements Africains sur les Changements Climatiques (CAHOSCC) et tout le soutien solide que vous nous apportez en tant que décideurs politiques sont vitaux et ne peuvent être sous-estimés».

L’ACS, qui sera co-organisé par le Kenya et la Commission de l’Union africaine (CUA) à Nairobi du 4 au 6 septembre 2023, se tiendra sous le thème : « Croissance verte et financement climatique pour l’Afrique et le monde ». La réunion est envisagée pour garantir que la voix de l’Afrique soit renforcée à l’échelle mondiale et intégrée dans les forums internationaux existants, tels que l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU), sans oublier, entre autres, les processus du G7/G20 et la COP 28. Le sommet se tiendra parallèlement à la Semaine africaine du climat (4-8 septembre 2023), un événement annuel dirigé par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) visant à promouvoir des actions permettant de rectifier le cap et d’atteindre les buts et objectifs de l’Accord de Paris.

La réunion devrait rassembler des dirigeants d’Afrique et d’ailleurs ; les partenaires de développement; les organisations intergouvernementales; secteur privé; le milieu universitaire; les organisations de la société civile; les femmes et les jeunes pour concevoir et catalyser des actions et des solutions pour le changement climatique en Afrique en fournissant une plate-forme de discussions sur le lien entre le changement climatique, la réalité du développement de l’Afrique et la nécessité de faire pression pour un investissement accru dans l’action climatique à l’échelle mondiale, et en particulier en Afrique.

« En tant qu’Africains, nous reconnaissons l’importance de tous les processus en cours, mais nous sommes à un point où nous devons chercher des moyens supplémentaires de nous soutenir pour répondre aux aspirations économiques souhaitées dans le contexte de la crise climatique. Nous devons intensifier nos actions et repenser notre réflexion sur la manière de relever ce défi auquel nous sommes confrontés », a fait observer Madame Tuya. Cette dernière a précisé que le sommet n’avait pas pour objectif de remplacer les processus multilatéraux en cours sur le climat, mais plutôt de renforcer la participation de l’Afrique en tant qu’acteur clé et de montrer que malgré la vulnérabilité du continent aux impacts du changement climatique, il existe d’immenses opportunités d’investissement et de croissance que le monde doit reconnaître.

« Nous contribuons très peu mais sommes les plus touchés. Cependant, le sommet est là pour montrer que malgré notre vulnérabilité, nous disposons d’immenses opportunités d’investissement et de croissance que le monde doit reconnaître. Le sommet n’est pas là pour remplacer le Groupe des Négociateurs Africains sur le Changement Climatique ou tout autre processus multilatéral sur le climat. Le sommet ne peut pas avoir lieu sans cette institution, car elle est essentiel dans les processus climatiques. Soyez assuré de votre rôle et de votre expertise continus dans ces processus », a conclu Madame Tuya.

Et le président du Groupe des Négociateurs Africains, Ephraim Mwepya Shitima, a promis le soutien indéfectible de son groupe au sommet et aux résultats attendus, au moment où  le groupe se prépare pour la COP28. « Nous restons à votre disposition en tant qu’experts; nous restons attachés à la cause de l’Afrique dans ces processus », a déclaré Monsieur Shitima.

Une Vue d’ensemble

Les attentes primordiales du sommet

L’Afrique est considérée comme le continent du futur. En tant que continent le plus jeune et à l’urbanisation la plus rapide, avec une population qui devrait doubler pour atteindre 2,5 milliards d’habitants d’ici 2050, l’Afrique dispose d’un immense potentiel en matière d’énergie propre, de terres arables, de minéraux essentiels et de ressources naturelles. Pendant ce temps, le continent fait déjà preuve d’une forte dynamique en matière de croissance verte, il doit capitaliser sur cette dynamique existante en mettant en œuvre un programme de croissance verte holistique qui tire parti de ses vastes ressources, et en obtenant un financement climatique adapté aux besoins de l’Afrique en vue de réaliser ses ambitions de croissance.

Le potentiel des énergies renouvelables de l’Afrique sera cinquante fois supérieur à la demande mondiale d’électricité prévue en 2040. Cependant, les énergies renouvelables représentent 10 % du mix de production d’électricité et seulement 20% de la capacité totale de production d’électricité installée en Afrique. Ainsi,  l’Afrique abrite 30 à 40 % des minéraux de la planète, y compris ceux nécessaires à la transition vers les énergies vertes et aux batteries (par exemple, plus de 40 % des réserves mondiales de cobalt, de manganèse et de platine), le continent a peu à montrer en termes de d’énergie propre et de mobilité.

De même, l’Afrique possède 60 % des terres arables non cultivées de la planète, qui, lorsqu’elles sont exploitées de manière durable, peuvent aider le monde à atteindre la sécurité alimentaire, le continent étant un importateur incontournable de nourriture. Le sommet cherche donc à répondre à la nécessité pour l’Afrique de changer de stratégie dans la lutte contre le changement climatique en optant pour un programme de croissance exploitant les opportunités qui existent pour la transformation économique.




Sites du Patrimoine Mondial de l’UNESCO : Trésors inattendus de biodiversité dans le monde

Une récente étude conjointe de l’UNESCO (l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture) et de l’UICN (l’Union internationale pour la conservation de la nature) a révélé un fait saisissant : les Sites du Patrimoine Mondial de l’UNESCO, qui couvrent à peine 1% de la surface terrestre, hébergent plus de 20% de toutes les espèces connues sur notre planète.

Cette découverte renforce l’importance cruciale de la préservation de ces « points chauds » de la biodiversité pour atteindre les objectifs du Cadre Mondial pour la Biodiversité Kunming-Montréal (CMB).

Au cœur de cette révélation réside un message clair : les Sites du Patrimoine Mondial de l’UNESCO, qui comptent actuellement 1 157 sites à travers le monde, ne sont pas simplement des trésors du patrimoine culturel et historique. Ce sont aussi des havres de vie exceptionnels, qui jouent un rôle vital dans la conservation de la diversité biologique de la Terre, dans le maintien des services écosystémiques essentiels et dans la lutte contre le changement climatique.

Selon Audrey Azoulay, la Directrice générale de l’UNESCO, « Cette étude témoigne de l’importance des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO pour la protection de la biodiversité. Ces 1 157 sites ne sont pas seulement exceptionnels sur les plans historique et culturel, ils sont également essentiels à la préservation de la diversité de la vie sur Terre, au maintien des services écosystémiques vitaux et à la lutte contre le dérèglement climatique. »

Parmi les 20% de la richesse mondiale en espèces cartographiées, on compte plus de 75 000 espèces de plantes, y compris des arbres majestueux qui sont les gardiens de nos forêts ancestrales. De plus, ces sites hébergent plus de 30 000 espèces de mammifères, d’oiseaux, de poissons, de reptiles et d’amphibiens, formant ainsi une mosaïque incroyable de vie sur Terre.

Cette étude souligne l’importance capitale des Sites du Patrimoine Mondial de l’UNESCO dans la préservation de la biodiversité mondiale. Ces sites offrent un refuge essentiel à de nombreuses espèces menacées d’extinction, et leur préservation est un impératif si l’on veut inverser la tendance alarmante de la perte de biodiversité que nous observons à l’échelle mondiale.

En réponse à ces découvertes, l’UNESCO appelle instamment les 195 États parties à la Convention du Patrimoine Mondial à intensifier leurs efforts de conservation pour ces sites exceptionnels. De plus, l’organisation encourage les nations à proposer l’inscription au Patrimoine Mondial d’autres zones cruciales pour la conservation de la biodiversité, afin d’élargir le réseau de protection de la nature dans le monde.

Les enjeux sont clairs : la préservation de ces joyaux de la biodiversité est non seulement une responsabilité collective, mais aussi une nécessité pour garantir un avenir durable à notre planète. Les Sites du Patrimoine Mondial de l’UNESCO sont bien plus que des monuments historiques ou culturels, ce sont des piliers fondamentaux de la vie sur Terre, méritant notre attention et notre engagement pour les générations futures. Leur protection n’est pas seulement une affaire d’histoire, mais aussi une affaire de survie pour la biodiversité mondiale et notre propre bien-être.

Megan Valère SOSSOU




L’AGRICULTURE ÉCOLOGIQUE: UNE VOIE RESPONSABLE POUR PRESERVER LA PLANETE

L’agriculture demeure le secteur d’activité le plus sollicité à l’échelle mondiale, étant l’activité économique la plus cruciale, compte tenu des besoins alimentaires quotidiens de la population mondiale. Toutefois, de nombreux paramètres de production nécessitent une révision pour assurer la durabilité des terres agricoles et garantir la santé environnementale. L’une de ces mesures essentielles est l’adoption de l’agriculture écologique, respectueuse des normes environnementales et dédiée à la préservation de la santé de notre planète.

La modernisation de l’agriculture grâce à l’utilisation croissante de produits chimiques tels que les herbicides a entraîné une détérioration environnementale significative. Pour préserver l’intégrité environnementale, en particulier des terres agricoles en tant que patrimoine pour les générations futures, il est impératif de faire la transition vers une agriculture écologique. Contrairement à l’agriculture conventionnelle, l’agriculture écologique repose sur des méthodes naturelles et ne tolère pas l’utilisation de produits chimiques agricoles ou la déforestation pour des besoins agricoles.

Bertin Dègnon, un jeune entrepreneur engagé dans l’agriculture durable dans le Nord-Bénin, souligne que l’agriculture écologique protège la terre et exclut l’utilisation de produits chimiques et de désherbants. De plus, elle impose des exigences supplémentaires telles que la préservation d’un certain nombre de plantes sur chaque portion de terre cultivée.

Les acteurs engagés dans la protection de l’environnement, notamment les agriculteurs conscients des dangers potentiels de l’agriculture chimique, voient dans l’agriculture écologique une solution à la crise environnementale et sanitaire imminente. Les produits chimiques agricoles présentent en effet un risque élevé pour la santé, avec des conséquences graves que nous ne pouvons ignorer, comme l’illustre le cas du glyphosate, reconnu par le Centre International de Recherche sur le Cancer de l’OMS en tant que substance probablement cancérigène pour l’Homme.

Au lieu d’utiliser des engrais chimiques, il est possible de recourir à des débris organiques et végétaux comme fertilisants pour les terres agricoles. Des engrais biologiques à base de matière fécale animale peuvent également être fabriqués. Des techniques avancées permettent aujourd’hui de créer des composés végétaux à partir de débris organiques et végétaux.

Il est impératif de mobiliser les organisations non gouvernementales, le gouvernement et tous les acteurs impliqués dans la protection de l’environnement pour rechercher des techniques modernes de production d’engrais biologiques. Ces techniques pourraient couvrir une grande partie de la production agricole, répondre aux besoins nationaux voire régionaux, et constituer une source de revenus. Actuellement, de nombreux agriculteurs se tournent vers les engrais chimiques par manque d’alternatives viables sur le marché.

Le pouvoir de l’information

Les agriculteurs ont besoin d’être informés des avantages de l’agriculture écologique et des dangers liés à l’usage excessif de produits chimiques. Il est crucial de mettre en place une politique de sensibilisation à long terme pour promouvoir un changement de mentalité. En Afrique, en particulier, où l’accent est souvent mis sur les gains économiques au détriment de la santé, cette sensibilisation est essentielle. Si des mesures ne sont pas rapidement prises pour contrer l’agriculture chimique, les terres agricoles se dessécheront et perdront leur fertilité, posant ainsi un risque considérable pour les générations futures.

Germain ALOZE




SOMMET AFRICAIN SUR LE CLIMAT: LES PRINCIPAUX COORDINATEURS DU GROUPE DES NEGOCIATEURS AFRICAINS SE SONT CONCERTES AVANT LA RENCONTRE

En prévision du premier Sommet africain sur le climat (ACS), co-organisé par le Kenya et la Commission de l’Union africaine (CUA) à Nairobi du 4 au 6 septembre 2023, les principaux coordinateurs du Groupe africain des négociateurs sur le changement climatique (AGN) se sont réunis à Nairobi. Pendant cette séance, ils ont discuté et pris des décisions sur les questions clés liées aux intérêts et aux attentes de l’Afrique pour la COP28.

Le Président du Groupe des Négociateurs Africains sur le Changement climatique et les principaux coordinateurs

De Friday Phiri

L’ACS, le Sommet africain sur le climat, qui se tiendra sous le thème : « Croissance verte et financement climatique pour l’Afrique et le monde », vise à marquer la force du continent africain et son poids dans les discussions à l’échelle mondiale et dans les forums internationaux existants, tels que l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU), le G7, sans écarter, entre autres, les processus du G20 et la COP 28. Le Sommet se tiendra parallèlement à la Semaine africaine du climat (4 – 8 septembre 2023), un événement annuel dirigé par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), visant à promouvoir des actions permettant de rectifier le cap, afin d’atteindre les buts et objectifs de l’Accord de Paris.

La réunion devrait rassembler des dirigeants d’Afrique et d’ailleurs ; les partenaires de développement ; les organisations intergouvernementales ; le secteur privé; le milieu universitaire ; les organisations de la société civile ; les femmes et les jeunes pour concevoir et booster des actions et  solutions pour le changement climatique en Afrique, en fournissant une plate-forme d’échange sur le lien entre le changement climatique, la réalité du développement de l’Afrique et la nécessité de faire pression pour un investissement accru dans l’action climatique à l’échelle mondiale, et en particulier en Afrique.

Outre la position commune africaine sur les différents volets de négociation thématiques sur le climat, les principaux coordinateurs du Groupe des Négociateurs africains sur le Changement Climatique, ont délibéré également sur la Déclaration de Nairobi, un document final clé attendu à la fin du sommet. S’exprimant lors de la séance d’ouverture de la réunion, le Président du Groupe des Négociateurs africains sur le Changement Climatique, Ephraim Mwepya Shitima a exhorté les coordonnateurs principaux à continuer de jouer leur « rôle critique en tant que conseillers techniques auprès des décideurs politiques sur la participation efficace de l’Afrique aux négociations mondiales sur le climat en relation avec les réalités et aspirations de développement du continent». Et à cette occasion, Rose Mwebaza, la Directrice du bureau régional du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) pour l’Afrique, a apprécié le rôle joué par le Groupe des Négociateurs africains,  au fil des années dans la participation efficace de l’Afrique aux processus climatiques et a exhorté le groupe à rester concentré.

« Je suis particulièrement ravi d’être avec vous non seulement dans mes nouvelles fonctions ici au PNUE, à la tête du Bureau Régional pour l’Afrique, mais aussi en tant que l’un de vous, ayant participé activement aux processus de négociation sur le changement climatique au cours des 20 dernières années », a déclaré Mwebaza. « Je pense que nous vivons une période passionnante alors que le continent se prépare à accueillir le premier Sommet africain sur le climat. En tant que négociateurs techniques, je vous exhorte à rester concentrés et à fournir les orientations nécessaires par rapport aux besoins de développement du continent ».

Opportunité pour l’Afrique

L’Afrique est considérée comme le continent du futur. En tant que continent le plus jeune et à l’urbanisation la plus rapide, avec une population qui devrait doubler pour atteindre 2,5 milliards d’habitants d’ici 2050, l’Afrique dispose d’un immense potentiel en matière d’énergie propre, de terres arables, de minéraux essentiels et de ressources naturelles. Alors que le continent fait déjà preuve d’une forte dynamique en matière de croissance verte, il doit capitaliser sur cette dynamique existante en mettant en œuvre un programme de croissance verte holistique qui tire parti de ses vastes ressources, et en garantissant un financement climatique adapté aux besoins de l’Afrique. Ce qui correspond à ses ambitions de croissance.

Le potentiel des énergies renouvelables de l’Afrique sera cinquante fois supérieur à la demande mondiale d’électricité prévue en 2040. Cependant, les énergies renouvelables représentent 10 % du mix de production d’électricité et seulement 20 % de la capacité totale de production d’électricité installée en Afrique. Alors que l’Afrique abrite 30 à 40 % des minéraux de la planète, y compris ceux nécessaires à la transition vers les énergies vertes et aux batteries (par exemple, plus de 40 % des réserves mondiales de cobalt, de manganèse et de platine), le continent a peu à montrer en termes d’énergie propre et de mobilité.

De même, l’Afrique possède 60 % des terres arables non cultivées de la planète, qui, lorsqu’elles sont exploitées de manière durable, peuvent aider le monde à atteindre la sécurité alimentaire, le continent étant un importateur net de nourriture. Le sommet cherche donc à répondre à la nécessité de changer le discours de l’Afrique sur le changement climatique pour en faire un programme de croissance en exploitant les opportunités qui existent pour la transformation économique. Cet agenda se concentrera sur 5 axes de croissance fondamentaux : transition énergétique / énergies renouvelables; minéraux verts et production; l’agriculture durable, l’utilisation des terres et de l’eau/océan ; infrastructures et urbanisation durable ; et le capital naturel soutenu par deux leviers transversaux importants (adaptation et résilience aux risques climatiques et finance climatique et crédits carbone).

Les résultats du Sommet viseront également à fournir une contribution et une orientation importante aux travaux en cours sur les réformes des institutions financières mondiales, afin de soutenir un tel programme de croissance avec des changements correspondants à leurs propres trajectoires.




VIGILANCE SANITAIRE : LA COVID-19 N’A PAS ENCORE DIT SON DERNIER MOT

Alors que les vacances se terminent, le nombre d’infections de COVID-19 dans plusieurs pays occidentaux est en hausse, suscitant des inquiétudes quant à la possibilité d’une nouvelle vague à travers le monde.

Les données de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) indiquent une augmentation du nombre d’infections, avec entre 54 000 et 95 000 nouvelles infections au cours de la semaine du 6 au 12 août 2023. Cette augmentation est la première depuis le début de l’année 2023, qui avait été relativement calme en termes d’infections.

Bien que le niveau de stress actuel ne soit pas comparable à celui ressenti au début de la pandémie, le Dr. Donald Vinh, spécialiste des maladies infectieuses et microbiologiste médical au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), estime que la situation ne soit pas à prendre à la légère. Les experts surveillent de près une augmentation de la concentration de SRAS-CoV-2 dans les eaux usées ainsi que du nombre d’hospitalisations, qui sont remontées au-dessus de 600 par exemple au Québec.

La grande préoccupation reste celle des variants. Bien que l’on ait moins entendu parler de nouveaux variants ces derniers mois, le virus continue de muter. Le variant EG.5, communément appelé Eris, semble avoir pris le dessus et est en train de devenir dominant dans de nombreuses régions du monde. Il est estimé que ce variant est 20 % plus transmissible que d’autres souches d’Omicron. De plus, le variant BA.2.86 est sous surveillance car il présente 30 mutations supplémentaires par rapport au sous-variant d’Omicron, le BA.2, qui avait provoqué une forte augmentation des infections à travers le monde fin 2022. Les experts craignent que ces mutations ne permettent au virus d’échapper davantage à l’immunité acquise, que ce soit par la vaccination ou par l’infection.

Qu’en est-il de l’immunité ?

L’immunité, qu’elle soit conférée par la vaccination ou par une infection antérieure, diminue avec le temps. Seuls 62 % des personnes ayant reçu la série primaire de vaccination contre la COVID-19 sont encore résistants. Au cours des six derniers mois, seuls 5 % des Canadiens ont reçu une dose de vaccin contre la COVID-19, ce qui signifie que pour la plupart des gens, plus d’un an se sera écoulé depuis leur dernière dose. Même ceux qui ont été précédemment infectés ne devraient pas présumer qu’ils sont immunisés contre la COVID-19, car certains variants peuvent échapper au système immunitaire avertissent des chercheurs de l’Université McMaster.

Bien que les nouveaux variants ne semblent pas provoquer des formes plus graves de la maladie, le Dr. Vinh met en garde contre la minimisation de la gravité de la COVID-19. La maladie peut avoir des conséquences graves à court et à long terme, y compris la « COVID longue ».

Les tests rapides restent un outil important pour détecter les infections de COVID-19, bien que leur sensibilité diminue chez les personnes asymptomatiques. Ils ont tout de même permis de détecter la majorité des infections au SRAS-CoV-2. Le Dr. Vinh suggère même que les tests gratuits en pharmacie pourraient être réintroduits en cas de nouvelle vague pour responsabiliser la population.

Retenons que la COVID-19 est loin d’être éradiquée, et les inquiétudes liées aux nouveaux variants et à la diminution de l’immunité suscitent des préoccupations. La vigilance et le respect des mesures préventives, y compris la vaccination, restent essentiels pour faire face à une possibilité d’une nouvelle flambée de la maladie.

Megan Valère SOSSOU




Journée mondiale des vautours : A la découverte des gardiens de vies en déclin

Chaque année, le 1er septembre, le monde entier se rassemble pour célébrer la Journée Internationale des Vautours. Cette journée est bien plus qu’une simple occasion de reconnaître ces majestueux oiseaux charognards. Elle nous rappelle l’importance des vautours dans nos écosystèmes et souligne les menaces qui pèsent sur leur survie.

Au Bénin, on retrouve aussi le vautour. Communément appelé en langue Fon Aklassou. Ils sont présents particulièrement dans le parc de la Pendjari. Néanmoins quelques individus subsistent en dehors des parcs nationaux, notamment dans les savanes boisées du nord-Bénin, autour des forêts classées des Trois Rivières et de l’Alibori Supérieur. Il s’agit en réalité des vautours africains.

Les vautours africains fréquentent les milieux ouverts moins boisés comme les prairies herbeuses, les savanes, les marécages et les boisements clairsemés. On les trouve également dans les allées d’arbres qui bordent les cours d’eau et dans les broussailles épineuses. Ils sont remarquables là où il y a des troupes importantes de grands mammifères.

Des gardiens de la vie en déclin

Les vautours jouent un rôle essentiel dans les écosystèmes et sont les gardiens de la vie, nettoyant les paysages de charognes et de carcasses d’animaux morts, évitant ainsi la propagation de maladies potentielles. En éliminant rapidement les restes d’animaux en décomposition, les vautours contribuent à maintenir l’équilibre naturel et à prévenir les épidémies.

Malheureusement, la population de vautours est en déclin à l’échelle mondiale. Les menaces qui pèsent sur ces oiseaux sont nombreuses. L’empoisonnement intentionnel et non intentionnel, souvent causé par l’ingestion de carcasses contaminées par des pesticides ou des médicaments vétérinaires, est l’une des principales causes de décès. La perte d’habitat due à l’urbanisation et à la déforestation, ainsi que le braconnage ciblant les vautours pour leurs organes, contribuent également à la diminution de leurs populations.

Nécessité de mesures de conservation

La Journée Internationale des Vautours ne se contente pas de sensibiliser, elle encourage également des actions concrètes pour protéger ces oiseaux en voie de disparition. Les mesures de conservation comprennent la création de zones protégées pour les vautours, la promotion de pratiques agricoles plus sûres et la régulation stricte de l’utilisation de pesticides et de médicaments vétérinaires. Les gouvernements, les organisations environnementales et les communautés locales sont invités à travailler ensemble pour garantir la survie des vautours.

Megan Valère SOSSOU




SOMMET AFRICAIN SUR LE CLIMAT 2023: NAIROBI AU CŒUR DE LA CROISSANCE VERTE ET DU FINANCEMENT CLIMATIQUE

Du 4 au 6 septembre, Nairobi, la capitale du Kenya, sera le théâtre d’un événement environnemental d’envergure internationale : le Sommet Africain sur le Climat (ACS) et la Semaine Africaine du Climat.

Ces événements, co-organisés par la République du Kenya, la Commission de l’Union Africaine et la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), rassembleront un éventail impressionnant de participants, notamment des chefs d’État et de gouvernement, des décideurs politiques, des représentants de la société civile, des acteurs du secteur privé, des institutions multilatérales, et des jeunes engagés, venus d’Afrique et d’ailleurs.

Stimuler la Croissance Verte et les Solutions de Financement Climatique :

Sous le thème « Stimuler la Croissance Verte et les Solutions de Financement Climatique pour l’Afrique et le Monde », l’ACS vise à consolider l’action climatique mondiale autour du financement climatique et du développement positif pour le climat. L’Afrique cherche à affirmer sa position en matière de changement climatique et à mettre en avant son potentiel d’action climatique. Le sommet abordera des sujets essentiels tels que les énergies renouvelables, l’agriculture durable et les minéraux critiques, entre autres, afin de promouvoir la croissance verte et de susciter de nouveaux partenariats.

L’engagement du Kenya

La Secrétaire du Cabinet du Kenya pour l’environnement, le changement climatique et la foresterie, Hon Soipan Tuya, a exprimé l’honneur du Kenya d’accueillir ces événements majeurs. Elle a souligné que le Kenya jouera un rôle clé dans l’organisation de l’ACS et de la Semaine Africaine du Climat, guidé par son président, S.E. le Dr William Ruto, également président du Comité des chefs d’État et de gouvernement africains sur le changement climatique (CAHOSCC). Elle a mis l’accent sur le rôle majeur que joue le sommet en fournissant une plate-forme pour façonner l’action climatique et les solutions de financement climatique pour l’Afrique.

Une jeunesse engagée dans l’action climatique

Le sommet accorde une importance particulière à la participation des jeunes, reconnaissant leur rôle crucial dans la définition de l’avenir climatique. Avec près de 63 % de la population africaine âgée de moins de 25 ans, le potentiel des jeunes en tant qu’acteurs clés de l’action climatique est inestimable. Le sommet vise à les responsabiliser, à leur donner une voix et à les encourager à contribuer à un avenir durable.

Le sommet remet en question les vieux clivages entre le Nord et le Sud en mettant en avant l’interdépendance des défis mondiaux et la nécessité d’une responsabilité partagée. Cette approche collaborative favorise le dialogue entre les parties prenantes et souligne le potentiel de solutions qui tirent parti des forces et des ressources de toutes les régions.

Le changement climatique est un défi urgent qui nécessite une action mondiale concertée. Le Sommet Africain sur le Climat 2023 s’annonce comme un événement majeur pour façonner l’avenir de l’action climatique en Afrique et dans le monde.

Megan Valère SOSSOU




Chauves-souris : les héroïnes méconnues de la nature à l’honneur

Aujourd’hui, samedi 26 Août 2023, le monde entier célèbre la nuit internationale des chauves-souris. Ces créatures fascinantes plus scientifiquement appelées chiroptères, suscitent souvent des malentendus et des préjugés injustes au sein de la communauté. Cependant, ces mammifères volants, les seuls de leur genre, utilisant l’écholocation pour se repérer et chasser leurs proies, jouent un rôle vital dans le maintien de l’équilibre écologique. Dans cet article, nous allons plonger dans le monde des chauves-souris, découvrir leurs caractéristiques uniques et explorer leur importance dans la nature.

Les chauves-souris sont présentes dans presque tous les pays du monde, habitant principalement des grottes, des végétations, et des milieux humides. Au Bénin, on estime qu’il existe environ 54 espèces de chauves-souris, contribuant ainsi à la richesse de la faune du pays.

Malheureusement, comme beaucoup d’espèces animales, les chauves-souris ne sont pas à l’abri des menaces anthropiques. La déforestation, la destruction de leur habitat, et l’urbanisation croissante mettent en péril leur stabilité. Elles sont également chassées, capturées, et prélevées de manière excessive pour la consommation et la commercialisation.

A Parakou, par exemple, des jeunes utilisent des lance-pierres pour attaquer ces animaux inoffensifs. Cependant, certains sages, comme Abel OGUIDI, rappellent que les chauves-souris ne méritent pas d’être abattues. Ces créatures quittent leur habitat lorsqu’elles se sentent perturbées ou menacées. Le manque de compréhension quant à l’importance des chauves-souris dans la régulation des écosystèmes peut expliquer ces menaces.

En réalité, les chauves-souris jouent un rôle écologique crucial. Elles sont de puissants pollinisateurs, contribuant à la reproduction de nombreuses plantes et fleurs, notamment le baobab et l’iroko. Environ 500 espèces de fleurs à travers le monde dépendent des chauves-souris pour leur pollinisation, selon le PNUD.

Outre leur rôle de pollinisateurs, les chauves-souris sont de voraces prédateurs d’insectes. Une petite chauve-souris brune peut consommer jusqu’à son propre poids en insectes, soit environ 600 par heure, ce qui équivaut à une nuit de festin pour ces mammifères. Avoir des chauves-souris près de chez soi peut donc contribuer à réduire les populations d’insectes nuisibles de manière naturelle, sans recourir à des insecticides ou pesticides.

De plus, les chauves-souris se délectent de moustiques, potentiellement porteurs de maladies telles que la dengue, le chikungunya, ou le paludisme, qui sévissent surtout en Afrique.

Le rôle écologique des chauves-souris est donc inestimable. Malgré les préjugés et les perceptions négatives qui les entourent, il est crucial de les protéger contre les multiples menaces auxquelles elles sont exposées. La Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB) souligne que de nombreuses populations de chauves-souris sont en régression à travers le monde, en raison des activités humaines et des changements globaux.

Pour le Bénin, renforcer le cadre juridique en faveur de ces créatures est une étape essentielle pour assurer leur protection sur l’ensemble du territoire. En comprenant et en préservant ces mammifères volants, le Bénin et d’autres régions du monde peuvent préserver un équilibre essentiel dans la nature. Les chauves-souris, bien loin des préjugés, méritent notre attention et notre protection pour le bien de notre environnement et de notre planète.

Venance Ayebo TOSSOUKPE