Genre et Inclusion sociale pour l’adaptation climatique: le succès du Projet BENKADI

Dans la chaleur des grottes de Dassa-Zoumé, les jeunes, les femmes et les personnes handicapées ayant choisi de faire du maraîchage pour s’adapter aux changements climatiques, bénéficient du soutien du projet Benkadi.

«Grâce au Projet BENKADI, nous utilisons désormais des composts efficaces pour nos cultures maraîchères, économisant ainsi sur les engrais chimiques coûteux », se réjouit Rachelle ABREWA, maraîcher à Dassa-Zoumè. Son témoignage est à l’image de ceux de nombreuses autres femmes et jeunes maraîchers de la commune qui saluent la transition vers une agriculture plus adaptative aux changements climatiques, insufflée par le Projet BENKADI.

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Cultures de piment avec des diguettes

Ce projet novateur a fait des jeunes, des femmes et des personnes handicapées les cibles privilégiées de ses interventions. Conscient des obstacles auxquels elles sont confrontées, notamment en matière d\\\’accès aux ressources essentielles, telles que l\\\’eau, l\\\’énergie et la terre agricole, le Projet BENKADI intervient pour combler ces écarts.

Marie Odile HOUNTONDJI, épouse COMLANVI, Experte en Genre et Inclusion du Projet BENKADI, explique: « Les interventions de Benkadi sur le terrain se font surtout à travers les groupes organisés à savoir les groupements et associations dont les personnes vulnérables sont membres. Le projet a mis l’accent sur le renforcement des capacités des membres de ces groupements et associations pour leur implication effective dans les activités liées aux changements climatiques ». Ces personnes participent aux séances de sensibilisation et aux formations organisées sur le terrain à travers des ONG partenaires de mise en œuvre a-t-elle précisé.

À Dassa-Zoumè, après le consortium AVOTRIDEB ONG – CPN Les papillons, c’est CREDEL ONG qui met en œuvre actuellement les actions du projet BENKADI. Elle implique davantage de jeunes, de femmes et de personnes handicapées dans diverses initiatives liées aux interrelations entre changements climatiques, le genre et l\\\’inclusion sociale, ainsi que sur la promotion des pratiques d\\\’adaptation basées sur les écosystèmes.

Intervention de BENKADI, échos des bénéficiaires

Salomée KOBA, membre de la coopérative agricole Itchéléré, témoigne de l\\\’impact transformateur des formations reçues: «Nos sols s’épuisaient, c’était inquiétant. Mais grâce au projet BENKADI, on a trouvé des astuces pratiques. On a commencé à planter du pois d’angole et du mucuna pour les enrichir et c’est vraiment efficace pour nos sols. »

Son collègue, Maurice Kadoukpè AGOSSOU vit de belles expériences. Il raconte : À travers le Projet BENKADI, nous avons eu l’opportunité de mettre en avant à l’élaboration du Plan de Développement Communal, 4ème Génération, des idées pour promouvoir le maraîchage biologique et l’utilisation des semences locales résilientes à la sécheresse.»

De plus, renchérit, Rosine KOBA, «Le projet BENKADI nous a appris des techniques précieuses comme la construction des diguettes pour préserver les cultures des inondations et le labour en pente contre l’érosion. »

Par ailleurs, les déchets agricoles servent autrement à ces maraîchers determinés à offirir des produits sains à la population. Joséphine KOBA, apprécie: «Nous avons expérimenté plusieurs fois les composts et les avions trouvés très efficaces pour nos cultures. » C’est pourquoi, poursuit-elle, «nous continuons de l’adopter. »

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Un dispositif de compostage

Comme eux, Pauline AWAKADJI, Yves GBEDJI et Jeanette BADJAGOUN ont témoigné également des avantages des formations sur leurs pratiques agricoles et leur leadership, leur permettant de faire face aux défis liés aux changements climatiques.

Monique CHABI, animatrice de CREDEL ONG à Dassa Zoumè, loue l’assiduité des bénéficiaires au cours des formations et la mise en œuvre effective des pratiques durables acquises.

Si le projet BENKADI a su répondre aux besoins de ses bénéficiaires, c’est parce qu\\\’en amont un travail a été fait. Selon Mme Comlanvi « BENKADI a réalisé des études de référence respectivement sur le genre et l’inclusion sociale dans la dynamique d’adaptation basée sur les écosystèmes et sur l’appui aux jeunes la promotion des meilleures pratiques et solutions endogènes et ou innovantes dans l\\\’adaptation et l\\\’atténuation des effets des changements climatiques.» Ces outils comprennent des modules de formation, des films documentaires, des recueils de textes et des sessions de sensibilisation, qui ont renforcé la compréhension et l\\\’engagement des bénéficiaires.

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Coopérative Agricole Itchéléré de Dassa -Zoumè

L\\\’implication des populations vulnérables dans les processus décisionnels est au cœur de l\\\’approche du Projet BENKADI. L’experte souligne : « il a été nécessaire d’associer les personnes vulnérables à la constitution et aux séances de dynamisation des cadres de concertation et de dialogue multi acteurs pour la gouvernance participative inclusive des changements climatiques au niveau des secteurs de l’agriculture, de l’environnement, de l’eau et de la décentralisation. » Le leadership manifeste des femmes, des jeunes et des personnes handicapées lors de la Journée Internationale de la Femme 2023 en est un exemple concret a-t-elle rappelé.

Pour le compte de l’année 2023, les statistiques parlent d\\\’elles-mêmes. Le Projet BENKADI a impacté plus de 900 personnes, dont un tiers de jeunes et près d\\\’un tiers de femmes, démontrant ainsi son engagement en faveur de l\\\’égalité des genres et de l\\\’inclusion sociale pour l’adaptation aux changements climatiques.

Megan Valère SOSSOU




Manger de la viande du porc insuffisamment cuite peut mener à des conséquences graves

La viande de porc, un mets apprécié au Bénin pour ses saveurs variées, est au centre d\\\’une mise en garde. Des cas récents, rapportés par l\\\’American Journal of Case Reports, révèlent les dangers insoupçonnés de la consommation de la viande de porc insuffisamment cuite. Dans un récent numéro du journal scientifique américain, un cas saisissant a été dévoilé.

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Aux États-Unis, un homme souffrant de migraines chroniques depuis plusieurs mois s\\\’est présenté aux médecins de Floride. Des imageries médicales ont révélé la présence de kystes dans son cerveau, causés par des larves de ténia. Cette condition, appelée neurocysticercose, entraîne une infection du système nerveux central et peut avoir des conséquences dévastatrices sur la santé.

L\\\’origine de cette infection, initialement mystérieuse, a été rapidement identifiée. Le patient, interrogé par les médecins, a admis avoir consommé du bacon insuffisamment cuit pendant une grande partie de sa vie. Cette révélation soulève des questions alarmantes sur les pratiques culinaires et l\\\’hygiène alimentaire, mettant en évidence les risques associés à la consommation de viande de porc mal préparée.

Il est essentiel de comprendre que l\\\’infection par le ténia peut résulter de diverses sources, notamment la consommation de viande crue, mal cuite ou contaminée, ainsi que l\\\’ingestion d\\\’eau contaminée. Ces risques, souvent sous-estimés, nécessitent une sensibilisation accrue et des mesures préventives adéquates.

Ce cas médical alarmant souligne l\\\’importance cruciale de prendre au sérieux les dangers potentiels associés à la consommation de viande de porc insuffisamment cuite. Les chercheurs appellent à une vigilance renforcée et à une éducation du public sur les bonnes pratiques alimentaires pour prévenir de telles infections graves.

Ces récentes découvertes rappellent aux férus de la viande de porc, l\\\’importance de la préparation adéquate des aliments et de l\\\’hygiène alimentaire pour protéger notre santé. Une vive attention à nos habitudes alimentaires peut aider à prévenir des conséquences médicales graves et à assurer un mode de vie sain et équilibré pour tous.

Megan Valère SOSSOU




Nutrition au Bénin: Voici les meilleures sources de vitamines pour les enfants et les femmes

Le Bénin, riche en diversité culturelle et en ressources naturelles, abrite un trésor souvent sous-estimé : ses aliments nutritifs. Dans un pays où la malnutrition demeure un défi, il est essentiel de mettre en valeur les meilleures sources de vitamines essentielles pour les femmes et les enfants, des couches sensibles de notre société.

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Voici un aperçu d\\\’alicaments régulièrement présents au Bénin

Le Moringa : Aussi connu sous le nom d’« arbre miracle », le moringa offre une gamme d\\\’utilisations allant de la racine à la feuille. Riche en vitamines A et C, ainsi qu\\\’en minéraux tels que le calcium et le potassium, il combat diverses affections telles que le diabète, l’hypertension et les ulcères, tout en préservant les tissus des reins, du cœur et du foie. Cette superaliment se déguste en sauce, en infusion, incorporé à des boissons ou sous forme de préparations pour desserts ou smoothies.

Le Fonio: Traditionnellement cultivé et consommé en Afrique de l’Ouest, le fonio est une céréale appréciée pour son goût délicat. Sans gluten et bénéfique pour la santé, cette céréale résistante à la sécheresse est riche en fer, acides aminés, zinc, magnésium, vitamines B1 et B3, ainsi qu\\\’en phosphore.

Le Pois Bambara: Cette légumineuse à grains, au goût rappelant celui de l’arachide, est une excellente source de protéines, de méthionine et de sélénium. Résistante et adaptée aux conditions de sécheresse, elle offre des rendements raisonnables même sur des sols peu fertiles, tout en favorisant la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins et l’absorption du zinc.

Le Gombo: Véritable concentré de vitamines, minéraux et nutriments, le gombo est un précieux allié pour la santé. Il régule le cholestérol, favorise la satiété grâce à sa teneur élevée en fibres, renforce le système immunitaire et préserve la santé rénale, en particulier chez les personnes diabétiques. Riche en vitamines A, B et C, ainsi qu\\\’en zinc, calcium et acide folique, il est recommandé pendant la grossesse.

Le Baobab: Symbole emblématique de l’Afrique, le baobab offre une multitude de bienfaits. Sa pulpe, connue sous le nom de \\\ »pain de singe\\\ », est réputée pour ses propriétés antidiarrhéiques, anti-inflammatoires et analgésiques, ainsi que pour sa richesse en calcium, vitamine C, potassium, phosphore et fer. Il constitue un aliment idéal pour prévenir la dénutrition chez les personnes âgées et est très apprécié des femmes enceintes pour ses nombreux micronutriments et antioxydants.

La Patate douce, une culture omniprésente sur le continent, est une source riche en vitamine A, cruciale pour la santé oculaire des enfants et le bien-être des femmes enceintes.

Les Ignames: Riches en vitamine B6, les ignames sont un pilier de l\\\’alimentation africaine, essentielles pour le développement neurologique des enfants.

Les Noix de cajou: En plus d\\\’être une collation délicieuse, les noix de cajou fournissent de la vitamine K, bénéfique pour la coagulation sanguine et la santé osseuse.

Le Poisson : Les variétés riches en oméga-3 offrent une source importante de vitamine D, de calcium et de protéines, favorisant ainsi un développement sain chez les enfants.

Ces sources de vitamines essentielles témoignent de la richesse naturelle du Bénin et de son potentiel à nourrir ses populations de manière saine et équilibrée. En intégrant ces aliments nutritifs dans leur alimentation quotidienne, le Bénin peut faire un pas de géant vers une nutrition saine et durable. Le combat de plusieurs programmes et projets de développement dont le Projet CASCADE porté par l\\\’ASCINB.

Megan Valère SOSSOU




Lancement du programme DURAGIRE : vers une gestion durable des ressources en eau au Bénin

Le 6 mars 2024, marque le début du Programme DURAGIRE qui a pour objectif de garantir la durabilité des initiatives de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) du programme OmiDelta, en particulier celles concernant les actions communautaires visant à renforcer la résilience des populations de la basse et moyenne vallée de l’Ouémé.

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D\\\’une enveloppe financière de 11 millions d\\\’euros, soit 7.2 milliards de FCFA, ce projet sera mis en œuvre sur la période 2024-2026 par le consortium SNV/VNG International/ANCB, avec le Ministère de l’Eau, de l’Énergie et des Mines comme principal acteur public, via la Direction Générale de l’Eau.

Depuis la visite du Président Talon aux Pays-Bas en octobre 2022, la coopération entre les Pays-Bas et le Bénin dans le domaine de l\\\’eau s\\\’inscrit dans une perspective de développement économique et durable. Les projets d\\\’alimentation en eau potable au Nord, l\\\’aménagement du Lac Nokoué et le Port de Pêche en sont de parfaits exemples, bénéficiant d\\\’un financement total de 180 millions d\\\’euros.

Cependant, fidèle à son principe de durabilité, le Royaume des Pays-Bas a initié le Programme DURAGIRE afin de renforcer les capacités des acteurs de la GIRE à la base. L\\\’objectif est de les rendre autonomes dans la conduite de la GIRE, dans un environnement social et économique soutenable et résilient face aux effets des changements climatiques.

À la conclusion de ce programme, les acteurs devront être en mesure de gérer les infrastructures et les aménagements liés à la GIRE de manière autonome. Ils devront également être capables de mobiliser les financements publics et privés nécessaires pour étendre ces initiatives à une échelle plus large. Ce programme marque ainsi une transition vers une coopération plus durable et inclusive dans le secteur de l\\\’eau au Bénin.

Megan Valère SOSSOU




One Health: le Pr Brama Koné de l\’OMS Afrique appelle à un leadership des pays Africains

Le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) a tenu son rendez-vous habituel d’échange, ce mercredi 14 février 2024. Le Professeur Brama Koné, Responsable du Portefeuille changement climatique et santé au bureau régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique a été l’invité de ce webinaire axé sur le thème : « One Health : Enjeux, défis et perspectives dans un contexte de changement climatique en Afrique ».

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Professeur Brama Koné

Initié au début des années 2000, le concept One Health est une solution à la recrudescence et à l’émergence des maladies infectieuses. Selon le Pr Brama Koné, cette approche transdisciplinaire et multisectorielle est essentielle pour faire face aux maladies à l’interface entre l’homme et l’animal, connues sous le nom de zoonoses. Elle peut aider les États africains à relever les défis de santé actuels a-t-il expliqué avant d’ajouter: \\\ »Si on veut traiter un problème de santé, il faut au moins un médecin, un sociologue et un environnementaliste.\\\ »

Dans un contexte de résistance antimicrobienne, le Pr Koné souligne l\\\’importance d\\\’adopter le concept One Health. Cette approche répond aux enjeux actuels de lutte contre les maladies zoonotiques, la résistance antimicrobienne et les menaces environnementales sur le continent.

Le Pr Koné appelle les pays africains à jouer un rôle de leader dans l\\\’adoption de cette approche. \\\ »La région africaine se trouve être la plus affectée à cause de la pauvreté, du faible niveau de formation, etc. L’Afrique doit jouer le rôle de leader. Nous devons nous approprier le concept One Health en commençant par nous organiser,\\\ » déclare-t-il.

Il encourage également les pays africains à s\\\’approprier la convention mise en place par l’OMS, la FAO, le PNUD et l’Organisation Mondiale pour la Santé Animale pour assurer la sécurité alimentaire et sanitaire. \\\ »Il est important que cette convention soit représentée au niveau basique dans les pays pour relayer les messages de la plateforme quadripartite. Il est important que des systèmes de surveillance soient mis en place pour collecter des informations sanitaires et environnementales,\\\ » conseille-t-il.

Pour prévenir, détecter et faire face efficacement aux enjeux sanitaires qui surviennent à l’interface entre humains, animaux et environnement en Afrique, il est essentiel d’adopter l\\\’approche One Health.

Megan Valère SOSSOU




Du Roadtrip Totché au Clean Up Totché: Cyriaque ALLODE de l’ONG ATINSSA rend compte des enjeux écologiques

Échanger autour des questions environnementales, plus précisément des questions liées aux changements climatiques, à la biodiversité et surtout à la gestion des déchets dans une ambiance conviviale, tel est l’objectif de cette initiative de l’ONG franco-béninoise Atinssa qui a rassemblé plus d’une trentaine de jeunes activistes et acteurs militants pour la protection de l’environnement ce mercredi 13 mars 2024 à Cotonou.

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Ce fut le moment pour le jeune Béninois Cyriaque ALLODE, consultant en développement durable au cabinet Omnicité à Paris et membre de l’association, de faire la restitution de son road trip effectué à travers les 12 départements du Bénin. Dans le cadre de la préparation de son sujet de thèse portant sur le changement climatique et la biodiversité au Bénin, Cyriaque ALLODE a parcouru du sud au nord tous les départements du Bénin à moto pendant un mois pour constater les dégâts liés aux changements climatiques.

Dans sa restitution, il a exposé en détail les expériences vécues sur le terrain pendant son voyage avec des jeunes. Une idée de l’ONG franco-béninoise Atinssa qui œuvre pour la préservation de l’environnement au Bénin depuis quelques années. À partir des constats faits sur le terrain, il a remarqué que ses éléments d’étude du début n\\\’étaient pas les besoins prioritaires du terrain et que l’urgence est ailleurs. L’urgence, dit-il, est relative à la gestion des déchets plastiques. ‘’Quand on prend les enjeux environnementaux sur le plan mondial, le Bénin ne fait pas partie des 10 pays où la biodiversité est vraiment menacée. De la même manière, concernant les changements climatiques, il ne figure pas parmi les 20 pays qui émettent plus de C02. Mais en ce qui concerne la pollution et plus précisément les déchets plastiques, le Bénin est concerné. Et le constat fait pendant mon parcours est inquiétant ’’.

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Cyriaque ALLODE & Anas SEKO

Les défis rencontrés dans le septentrion

Ce roadTrip “Totché” lui a fourni les informations nécessaires pour lui permettre de redéfinir son protocole de recherche afin de pouvoir se pencher sur l’urgence qu’est la gestion des déchets plastiques dans son pays. Anas Séko, jeune activiste très engagé dans la lutte contre l’utilisation des déchets plastiques et membre de l’ONG, a modéré les discussions. À Gogounou, une commune située au nord du Bénin dans le département de l’Alibori, M. Cyriaque a fait un constat qui l’a beaucoup marqué. Il s’agit d’une retenue d’eau qui dessert presque tout le village. Elle est consommée, mais dans le même temps, les enfants viennent y nager, et à côté, il se trouve un champ de coton. Ce qui est plus choquant, c’est que les habitants ne sont pas conscients des dangers sanitaires et chimiques auxquels ils s’exposent au jour le jour.

Parlant des conséquences du changement climatique qu’il a remarquées au cours de son aventure, il y a notamment un retard dans les récoltes auprès des paysans. Les saisons ne sont plus les mêmes, ce qui conduit les grands commerçants et consommateurs habitués à prépayer les vivres à convoquer les paysans sous prétexte qu’ils ne respectent pas leurs engagements. Beaucoup se retrouvent actuellement en prison juste parce qu’ils n’ont pas suivi les saisons, ce qui n’est pas de leur faute. Une autre conséquence concerne les éleveurs qui cherchent à se sédentariser parce qu’ils ne parviennent plus à maîtriser les saisons.

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Clean Up Totché

Quant à la perception du changement climatique par la population, il a expliqué que les gens ne saisissent pas réellement de quoi il s’agit. Ils restent attachés aux connaissances traditionnelles et refusent de s’ouvrir aux réalités scientifiques et modernes. Bien qu’il y ait des animateurs agricoles dans les communautés qui s’efforcent d\\\’informer sur le phénomène, le message ne passe pas facilement. La vulgarisation scientifique reste un problème à résoudre.

Cependant, une lueur d’espoir réside dans les actions entreprises par quelques organisations locales pour aider les agriculteurs à s’adapter aux changements climatiques. À Nikki, par exemple, un projet a été mis en place pour aider les paysans avec des indicateurs visant à mieux gérer leurs cultures.

Quelques approches de solutions

Pour faire face aux changements climatiques selon lui : \\\ »Il faut d\\\’abord que l’État l’intègre dans le système éducatif, et que l\\\’information sur le phénomène soit partagée. Il est également crucial que le citoyen adopte les bons comportements, et que nous tenions compte de la biodiversité dans toutes nos actions.\\\ »

Philippe HESSOU, un technicien en environnement, hygiène et santé publique, a participé à la séance. À la suite de la restitution, il a compris que les actions menées dans la gestion des déchets sont beaucoup plus remarquées dans les grandes villes que dans les zones rurales. Pour lui, il est impératif de multiplier et d’élargir les séances de sensibilisation vers les zones rurales afin que tous soient au même niveau d’information.

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Rendu du Clean Up Totché

Pierrette ATAKLE, une étudiante passionnée par les questions environnementales, a désormais compris que les pays qui produisent plus de déchets ne subissent pas les effets néfastes comme ceux qui en produisent moins, comme son pays, le Bénin. Elle s’engage désormais à adopter de bons comportements, à effectuer une veille citoyenne et à partager les bonnes informations dans sa communauté afin de participer à la protection de l’environnement.

L’activité s’est achevée par le Clean Up Totché. Une operation de ramassage des déchets plastiques par tous les participants. De la musique douce, des jeux, des lots gagnés et la discussion sur le tour du Bénin à moto et les enjeux environnementaux observés, ont agrémenté cet événement.

Gloria TCHIDIME




Accès à l’énergie dans l\’espace CEDEAO: Des avancées vers la durabilité énergétique

En 2013, lors de la 43ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO, les États se sont engagés à un accès universel aux services énergétiques propres, abordables et durables pour l’ensemble de leurs populations à l’horizon 2030. Une décennie après et dans un rapport publié en décembre 2023, la Commission de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l\\\’Afrique de l\\\’Ouest) dresse un bilan exhaustif des avancées et des défis en matière  d\\\’énergie au sein de la sous-region ouest-africaine.

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Selon Bayaornibè DABIRE, Directeur de l’Energie et des Mines de la Commission de la CEDEAO, cette publication de la Direction de l\\\’Energie et des Mines de la CEDEAO présente les chiffres clés sur l\\\’énergie dans l’espace CEDEAO. L’édition 2023 fournit des données sur l\\\’approvisionnement, la transformation, la consommation d\\\’énergie, les échanges d’énergie et les principaux indicateurs environnementaux et de développement durable jusqu’à l’année 2021 a-t-il indiqué.

Ce rapport met en lumière la diversification de l\\\’approvisionnement énergétique de la CEDEAO. Il s’agit de la biomasse énergie, du pétrole brut et ses dérivés, du gaz naturel, de l\\\’hydroélectricité, du charbon minéral, du solaire, et d\\\’autres sources. En 2021, cet approvisionnement est estimé à 145 785 ktep, avec une prédominance écrasante de la biomasse énergie, représentant près de 61% du total, suivi de l\\\’hydroélectricité à 1,4% et des importations d\\\’électricité à 0,1%.

Approvisionnement, Production, Transformation et Consommation de l’énergie en Afrique de l’ouest

Entre 2010 et 2021, l\\\’approvisionnement total en énergie a augmenté de manière significative, passant de 103 199 ktep à 145 785 ktep. La progression la plus remarquable a été observée dans le secteur de l\\\’énergie solaire photovoltaïque, avec une croissance moyenne annuelle de 48%, permettant une augmentation de la production d\\\’électricité de 18 GWH à 1 500 GWH en 2021.

En ce qui concerne la production d\\\’énergie électrique en 2021, le gaz naturel est en tête avec 42%, suivi des produits pétroliers à 37%, de l\\\’hydroélectricité à 19%, et du solaire photovoltaïque à 1%.

La production de charbon de bois reste significative dans certains pays de la CEDEAO, avec une augmentation observée ces dernières années. La Guinée, le Libéria et le Togo se distinguent en produisant plus de charbon de bois par habitant que les autres pays, avec une moyenne de 52 kg par habitant dans l\\\’espace CEDEAO.

En ce qui concerne la consommation d\\\’énergie, les secteurs résidentiel et des transports sont les plus gros consommateurs dans la CEDEAO, tandis que l\\\’agriculture en est le secteur le moins consommateur.

Accès à l’énergie et défis environnementaux

Entre 2018 et 2021, la part des énergies renouvelables dans la production d\\\’électricité a augmenté de 3,3% par an, témoignant d\\\’une tendance positive vers la durabilité énergétique. En termes d\\\’accès à l\\\’électricité, certains pays comme le Cap-Vert, le Mali, la Gambie, le Nigéria, le Togo, la Côte d\\\’Ivoire, le Ghana et le Sénégal se démarquent en offrant un meilleur accès à l\\\’électricité que d\\\’autres dans l\\\’espace CEDEAO.

Le secteur des transports, en particulier le transport routier, demeure la principale source d\\\’émissions de CO2 dans la CEDEAO, représentant environ 46% des émissions totales. Cette réalité souligne l\\\’urgence d\\\’adopter des politiques et des pratiques plus durables pour atténuer l\\\’impact environnemental de cette sous-région dynamique mais confrontée à des défis énergétiques majeurs.

Sédiko DOUKA, Commissaire chargé des Infrastructures, de l\\\’énergie et de la digitalisation, Commission de la CEDEAO pense que la décennie entamée est importante car elle doit servir de boussole et permettre de faire les efforts nécessaires pour atteindre les objectifs fixes au regard de l’engagement pris par les Etats pour assurer l’accès à l’énergie de leurs population.

Megan Valère SOSSOU




Town Hall On Renewable Energy : Renewable Energy Coalition au Benin et 350.org outillent les jeunes béninois

Des informations, des outils et techniques, ils en ont appris suffisamment dans la matinée du vendredi 15 mars 2024 au cours du Town Hall On Renewable Energy au centre Anouarite de Abomey – Calavi, à l\\\’initiative du Renewable Energy Coalition Benin et de l’organisation internationale 350.org. Ces jeunes activistes béninois engagés dans la lutte contre les changements climatiques ont eu l\\\’occasion de rencontrer des professionnels et éminents experts du domaine.

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Vue d\\\’ensemble des participants

L’objectif, selon Christian HOUNKANNOU, Coordonnateur de 350.org Afrique Francophone, est de débattre de la problématique énergétique en Afrique, avec un accent particulier sur la promotion des énergies renouvelables auprès des jeunes béninois venus de toute l’étendue du territoire.

L’événement a débuté par la projection d\\\’un court documentaire décrivant un exemple concret de réussite dans la promotion des énergies renouvelables au Ghana. Cette introduction a posé les bases du panel de discussion animé par le journaliste environnementaliste, Megan Valère SOSSOU.

Quatre éminents experts ont pris part à ce débat : Christian HOUNKANNOU, Coordonnateur Afrique Francophone de 350.org, Donald Akoutey, Responsable de recherche à Biogaz Bénin, Henri TOTIN, Directeur Exécutif de l\\\’ONG JEVEV et Olaodjéwou ODJOUGBELE, Facilitateur CDNs.

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Le Panel de discussion

Ensemble, ils ont répondu à la question fondamentale : comment les énergies renouvelables rendent-elles la vie plus abordable ? Le constat, unanime, est que ces énergies offrent des solutions concrètes en créant des emplois locaux, en réduisant les factures d’électricité et en rendant l\\\’électricité plus accessible aux populations rurales. Au sujet de la situation au Bénin, les intervenants pensent que des efforts sont engagés dans la dynamique de promouvoir les énergies renouvelables en particulier la mise en place des nouveaux dispositifs règlementaires dans le secteur.

Malgré les progrès réalisés, il est clair que des défis subsistent. Christian HOUNKANNOU souligne que l\\\’accès véritable aux énergies renouvelables demeure un défi majeur pour de nombreuses populations. Une préoccupation partagée par Henri TOTIN et Donald Akoutey, qui appellent tous à un soutien de l\\\’État aux initiatives locales, qu\\\’elles émanent d\\\’entreprises, d\\\’ONGs ou de jeunes entrepreneurs dynamiques pour faciliter le développement de ces énergies.

Dans cette perspective, Olaodjéwou ODJOUGBELE a offert des pistes aux participants pour concrétiser leurs initiatives de promotion des énergies renouvelables.

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Les participants en salle

Trois ateliers thématiques ont été animés à la suite de ce panel enrichissant. Il s’agit des ateliers, Energie et Emplois Verts, Journalisme, Conférence des Parties. Les experts ont eu l’occasion de s’entretenir avec les jeunes participants permettant d\\\’approfondir leurs connaissances sur les différents enjeux de chacune des thématiques en faveur de la promotion des énergies renouvelables.

Le Town Hall On Renewable Energy a été l\\\’occasion pour les jeunes participants de bénéficier d’informations, d\\\’expériences partagées et d\\\’outils pratiques pour poursuivre leur engagement en faveur de la promotion des énergies renouvelables au Bénin.

Constance AGOSSA




Bénin : Vers une meilleure redevabilité dans l\’offre de services de santé sexuelle et reproductive pour les adolescents

Entre juillet et décembre 2021, le Cerrhud et l‘Institut de Médecine Tropicale (IMT) d’Anvers (Belgique) ont mené une étude sur la redevabilité des ONGs et autres intervenants dans l’offre de services de Santé et droits sexuels et reproductifs vis-à-vis des adolescents et des jeunes dans les zones urbaines défavorisées.

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Sensibilisation sur les grossesses non désirées, Crédit Photo: Fulbert Adjimehossou

Dans le cadre de cette étude réalisée dans huit quartiers de Cotonou, les auteurs ont opté pour une approche réaliste. Selon le Dr Sara Van Belle de l’IMT, \\\ »C\\\’est une méthodologie de recherche fondée sur le réalisme scientifique\\\ », précise-t-elle. \\\ »Elle permet d’évaluer comment le contexte et l’action individuelle et collective interagissent pour façonner les voies causales qui sous-tendent la responsabilité, un domaine trop souvent négligé par la recherche sur la responsabilité\\\ ».

Selon l’anthropologue de santé publique et chercheur au Cerrhud, Mena K. Agbodjavou, la redevabilité consiste à garantir l’accès aux services, en mettant l’accent sur la qualité des soins et le respect des bénéficiaires. Il explique : \\\ »Les organisations doivent, entre autres, travailler à prendre en compte les besoins et les attentes des jeunes / adolescents à la base, pour les transférer à des niveaux supérieurs en vue de la prise de décision (réactivité). Elles devront inscrire leurs interventions dans les politiques et plans gouvernementaux (responsabilité) ; réaliser des interventions coplanifiées avec les adolescents (contrôlabilité). Également, dans une logique de redevabilité, elles doivent également rendre compte aux bénéficiaires. C’est une pratique à promouvoir\\\ ».

La redevabilité pour l’efficacité dans les interventions.

Les résultats de l’étude témoignent d’efforts louables au sein de ces communautés à Cotonou. Mena Agbodjavou mentionne l\\\’existence d\\\’un comité local de suivi composé du responsable du Centre de promotion sociale (CPS) de l’arrondissement, du médecin coordonnateur de la zone sanitaire, d’un membre de l’association des parents d’élèves (APE), du délégué des élèves, d’un représentant des leaders religieux et d’un représentant de la mairie. En plus de faciliter les interventions dans les quartiers défavorisés, le comité est mandaté pour s’assurer de la qualité des services fournis à l’endroit des jeunes et des adolescents des zones défavorisées. Ce qui permet de porter un regard sur les aspects négligés de la SDSR dans ces zones.

Cependant, le tabou autour du sexe et de l’identité sexuelle des adolescents semble ne pas faciliter le travail au sein du comité. Des mécanismes ont été identifiés à la suite de l’étude pour favoriser une bonne redevabilité autour de l’offre des services de SDSR.

Il convient de rappeler que cette étude a été financée par le Fonds Flamand de recherche et l’Institut de médecine tropicale de Belgique.

Megan Valère SOSSOU




Le Bénin sur la voie du \ »Zéro Palu\ » grâce à l\’engagement des entreprises

Depuis le lancement de la campagne \\\ »Zéro Palu : les entreprises s’engagent\\\ » en 2020 par Speak Up Africa, le Bénin a franchi d’importantes étapes dans la lutte contre le paludisme. Les progrès de cette initiative ont été exposés par Franz OKEY, coordinateur national de Speak Up Africa Bénin.

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Echanges entre REMAPSEN et Speak Up Africa

Selon les données présentées, l\\\’initiative \\\ »Zéro Palu : les entreprises s’engagent\\\ » a connu des avancées notables, preuve de l\\\’engagement sans faille du Bénin dans la lutte contre le paludisme avec la participation active des entreprises. Ces dernières ont non seulement apporté leur soutien financier, mais se sont également pleinement investies dans la sensibilisation, mobilisant fournisseurs, clients et autres parties prenantes à travers le Bénin.

Les résultats obtenus incluent des bonds successifs dans le budget national de lutte contre le paludisme, avec des augmentations significatives entre la période 2020 – 2024. Aussi, faut-il noter la création du fonds Zéro Palu, officialisée en 2023 par un arrêté ministériel, marquant un tournant décisif dans la gestion efficace des ressources dédiées à cette cause vitale.

Le déploiement d\\\’urnes dans certaines entreprises et pharmacies pour la collecte de fonds, la documentation exhaustive des actions entreprises par divers acteurs, la signature de partenariats tripartites entre Speak Up Africa, le ministère de la santé à travers le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) et ECOBANK, ainsi que les impacts positifs des actions menées par les trois champions Zéro Palu au Bénin, sont autant de résultats obtenus de l\\\’efficacité et de l\\\’ampleur de cette initiative menée par Speak Up Africa au Bénin.

En outre, la mise à disposition de moustiquaires imprégnées à moindre coût aux populations et le développement d\\\’un plan national de plaidoyer démontrent l\\\’engagement continu du Bénin à intensifier ses efforts pour éradiquer le paludisme, à l’image du Cap-Vert qui l’a concrétisé récemment. Ces réussites collectives témoignent de la force de la collaboration entre les secteurs public et privé dans la lutte contre cette maladie endémique, avec des stratégies bien définies.

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Vue d\\\’ensemble des participants

Rappelons que ce partage d’informations sur les avancées de l’initiative Zéro Palu : Les entreprises s’engagent s’est tenu dans le cadre du rendez-vous du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) au Bénin, qui a eu lieu le vendredi 15 mars 2024 à Cotonou.

Megan Valère SOSSOU