Gestion durable du complexe W-Arly-Pendjari : les acteurs du Bénin en consultation nationale
Dans le cadre de l’initiative visant à renforcer la gestion durable du complexe W-Arly-Pendjari, le Centre National de Gestion des Réserves de Faune (CENAGREF) organise, depuis ce jeudi 19 décembre 2024, une consultation nationale à Grand-Popo.
Cette initiative bénéficie du soutien du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, en collaboration avec le ministère du Cadre de Vie et des Transports chargé du Développement Durable, et de l’appui financier du gouvernement de la Norvège. Il s’agit de soutenir la conservation des sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial en Afrique dont le complexe W-Arly-Pendjari appartient.
La rencontre réunit une trentaine de participants, comprenant des experts, des représentants de la société civile, ainsi que des membres des forces de défense nationale et de sécurité publique.
Pour sa part, la secrétaire générale de la Commission nationale béninoise pour l’UNESCO, Pr Abossèdé Paulette Okpeicha, a insisté sur la nécessité pour le Bénin, le Burkina Faso et le Niger de synchroniser leurs actions pour améliorer la gestion et la protection de ce joyau qui joue des rôles capitaux. Elle a souhaité qu’à l’issue des travaux des actions concrètes soient identifiées pour relever les défis actuels soulignant l’engagement du Bénin à la Convention de l’UNESCO du 16 Novembre 1972.
Abdel-Aziz Babamoussa, Directeur Général du CENAGREF, a salué les progrès réalisés dans le cadre de l’accord tripartite signé en 2019, tout en exhortant à une mobilisation continue des ressources nécessaires pour mettre en œuvre les stratégies définies lors de cette rencontre et des prochaines assises régionales.
Dans son mot de bienvenue, Georges Sossou, Directeur Technique du CENAGREF, rappelé l’objectif de la rencontre. Il s’agit à l’en croire d’instaurer des processus transfrontaliers efficaces et opérationnels, respectant la souveraineté des États, pour protéger le Complexe W-Arly-Pendjari.
« Je saisis donc cette occasion pour saluer les avancées réalisées dans le cadre de l’Accord tripartite signé en 2019 et pour encourager la mobilisation continue des ressources nécessaires à la mise en œuvre des stratégies qui seront définies ici et lors des prochaines assises régionales » a confié le Directeur générale du CENAGREF avant de lancer officiellement au nom du Ministre du Cadre de Vie et des Transports chargé du Développement Durable.
Il importe de rappeler que cette initiative se tient après celle du Niger et du Burkina. Des consultations qui ont pour objectif d’engager tous les acteurs clés dans l’élaboration de Plans Nationaux d’Actions spécifiques à chaque pays. Elles constituent la première étape d’une série d’activité prévue au plan national et régional en vue d’une gestion durable du complexe W-Arly-Pendjari.
Megan Valère SOSSOU
Usage des drones au Bénin : la loi comme bouclier de la vie privée
Connus principalement pour leur usage dans des missions militaires autrefois, les drones sont devenus des outils indispensables dans divers domaines civils. Mais leur usage au Bénin est soumis à une réglementation stricte, sous peine de sanctions.
« Il y a trois mois, lors d’une cérémonie d’inhumation dans mon quartier à Zakpo Adame, un drone a survolé notre concession alors que je prenais une douche à l’extérieur, près de notre chambre. J’ai été très dérangée de le voir juste au-dessus de ma tête. », a confié Eudoxie Aiclounon, depuis Bohicon perplexe quant à la finalité des enregistrements effectués.
Des témoignages comme celui-ci reflètent la préoccupation croissante des citoyens sur les drones qui peuvent être utilisés pour espionner des espaces privés, filmer des événements sans consentement, voire collecter des données sensibles.
Pour David Gnaha, photojournaliste et pilote drone, bien qu’il soit très difficile d’identifier formellement une personne dans une vue du ciel sauf cas exceptionnel, il est important de respecter la vie privée.
Au Bénin, l’organe en charge de la protection des données personnelles est l’Autorité de Protection des Données Personnelles (APDP). Bellor GANHOUNOUTO est Consultant délégué à la protection des données personnelles à l’APDP. Il explique que l’APDP, dans sa mission de veiller à la protection des données personnelles, organise des séances de formation et de sensibilisation. L’APDP peut se saisir d’office un dossier, tout comme toute personne se sentant victime peut également saisir l’autorité, a-t-il informé. A ce sujet, il déplore l’ignorance des auteurs et des victimes, des droits et devoirs en la matière.
Des mesures pour un usage éthique
L’Agence Nationale de l’Aviation Civile (Anac) est responsable de la régulation de l’utilisation des appareils volants au Bénin. Elle exige que tous les exploitants de drones, qu’ils soient à des fins ludiques ou professionnelles, adressent une demande formelle d’autorisation via son site web avant tout usage. La même démarche est également possible sur le site web des services publics.
« Tous les amateurs doivent savoir que le survol de drone exige qu’on ait une autorisation au niveau de l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac) et en plus une formation certifiant. C’est pourquoi au niveau de notre creuset, nous accompagnons tous ceux qui sont passionnés à suivre une formation pour avoir le niveau et la certification requise afin de faire le survol de drone dans de meilleures conditions et éviter les dégâts », avait déclaré Daniel Tossou, président de l’Association Béninoise des Professionnels et Amateurs de Drone (Abepa-Drone) à nos confrères de Etele.
Du cadre juridique
Au Bénin l’utilisation des drones est encadrée par la règlementation technique relative à l’utilisation des aéronefs pilotés à distance, adoptée le 17 Septembre 2018. La règlementation permet aux drones à usage ludique de monter jusqu’à 122 mètres de hauteur maximale tandis que ceux à usage professionnel sont limités à 91,5 mètres.
Selon Qowiyou FASSASSI, juriste spécialisé en droit du numérique, survoler un domicile privé avec un drone constitue une violation de la vie privée, donnant ainsi le droit aux personnes concernées de saisir la justice. Si l’infraction est commise par une entreprise, elle risque une sanction selon l’article 453 du Code du numérique qui considère comme grave toute atteinte à la vie privée.
Si pour le Juriste l’article 20 de la Constitution protège l’inviolabilité du domicile il n’en demeure pas moins du Code de l’information et de la communication en ses articles 48 et 49, « toute personne a droit au respect de sa vie privée. Cela s’entend que toute personne est libre de gérer sa propre existence comme elle la pense sans craindre aucune ingérence extérieure et ou publicité. »
L’Autorité de Protection des Données Personnelles (APDP) peut mettre en demeure en vertu de l’article 454 du Code du numérique. Quant au nouveau Code pénal, il prévoit dans son article 608, des peines allant de six mois à cinq ans d’emprisonnement et des amendes de 500 000 à 2 000 000 de francs CFA pour les infractions liées à l’atteinte à la vie privée par l’écoute, l’enregistrement ou la transmission d’images sans consentement. Cependant, lorsque la personne est dans un lieu public, la notion de vie privée ne s’applique pas.
En attendant des dispositions légales plus spécifiques aux drones en matière de protection de la vie privée, les citoyens sont invités à contribuer au contrôle de l’usage des drones. L’APDP encourage à signaler tout abus, tandis que les professionnels multiplient les campagnes de sensibilisation et de formation aux bonnes pratiques.
Megan Valère SOSSOU
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Au Bénin, l’utilisation des drones est courante en raison de leur utilité pour la société, à des fins diverses, comme dans le cadre du projet d’Autonomisation des femmes et du dividende démographique en Afrique subsaharienne (SWEDD) en 2021. En effet, pendant la pandémie de la COVID-19, des drones ont été utilisés pour livrer des médicaments dans des zones reculées, comme à Firou, une localité de la commune de Kérou, au nord du Bénin. Cela prouve que les drones peuvent desservir des zones reculées et inaccessibles en produits essentiels. C’est le cas de Léopold Degbegnon, Ingénieur en Géodésie qui a utilisé le drone pour le calcul des réserves de granite sur le site d’Okouta dans l’arrondissement de Setto au centre Benin. Pour l’ingénieur, l’utilisation du drone est plus rapide, moins coûteuse avec des livrables plus précises que l’utilisation d’un avion, lente et plus coûteuse. En clair, l’utilisation des drones constitue des opportunités pour les domaines de la santé, de l’agriculture, de la cartographie, du divertissement et bien d’autres. Elle mérite d’être surveillée pour prévenir les dérives pouvant violer la vie privée d’autrui.
Le Mobile Money, terreau de l’agriculture au Bénin
Le Mobile Money booste l’activité agricole autrefois confrontée aux barrières géographiques, aux difficultés de trésorerie, à la lourdeur administrative, à l’insécurité et aux retards de paiement, souvent causés par des circuits bancaires classiques.
Selon les données de l’Enquête Statistique Agricole de la Direction de la Statistique Agricole, la production de soja est passée de 421 886 tonnes en 2022 à 520 929 tonnes en 2023, soit une croissance de 19 %. Quant au maïs, la production a progressé de 1 619 605 tonnes en 2022 à 2 059 254 tonnes en 2023, une hausse remarquable de 27,1 %, attribuable aux paiements en ligne.
Firmin et dame Adagbe témoignent des gains en temps, en sécurité et en productivité. « Grâce à ce système, nous avons vendu notre maïs à des acheteurs de Cotonou sans nous déplacer. Les paiements sont instantanés et sécurisés », raconte Dame Adagbe.
Firmin renchérit, parlant de la plateforme mise en place par l’Association de Lutte pour la Promotion des Initiatives de Développement (ALIDé) : « Avec la solution Bank to Wallet, les frais de transaction sont fixes : seulement 200 F CFA par opération, quel que soit le montant. Le remboursement aussi se fait directement sur la plateforme ».
Aujourd’hui, la plateforme de ALIDé compte plus de 12 000 utilisateurs actifs, composés d’agriculteurs, de commerçants, de fournisseurs d’intrants, de transformateurs et bien d’autres.
Firmin Matchi, producteur de soja résidant à Ansèkè, une localité de la commune de Ouèssè, située à plus de 330 kilomètres de Cotonou, raconte : « C’était vraiment difficile d’effectuer des transactions financières pour un achat d’intrants ou pour vendre un sac de soja. Je faisais plusieurs navettes avec l’état défectueux de la route et le coût élevé du transport avant même d’obtenir des crédits agricoles ».
Quant à dame Adagbe, dite Maman Ro, productrice et commerçante de maïs dans la localité de Mougnon, commune de Djidja, les structures financières dites décentralisées ne l’étaient pas vraiment. Elle explique : « Il fallait attendre deux, trois, voire quatre mois pour obtenir un crédit agricole. Les agences secondaires renvoyaient les dossiers aux principales pour traitement, ce qui impliquait des navettes épuisantes physiquement, financièrement et psychologiquement ». Elle ajoute qu’auparavant, avec des crédits difficilement contractés, elle devait se déplacer avec d’importantes sommes d’argent en liquide, ce qui l’exposait aux risques de braquage.
Comme Firmin et dame Adagbe, nombreux sont les agriculteurs et agricultrices confrontés à d’énormes difficultés pour effectuer des transactions financières depuis leur localité.
Une tonne à l’hectare
La plateforme de paiement instantané déployée par ALIDé a permis de transformer la réalité financière des agriculteurs.
Firmin Matchi, a vu sa production s’améliorer grâce à ces paiements instantanés. Aujourd’hui, il cultive 10 hectares contre seulement 3 auparavant, avec une production de soja variant entre 500 kg et 1 tonne à l’hectare.
Nicaise Ganhounouto, Assistant du Responsable marketing et exploitation à ALIDé, explique : « Depuis 2018, avec l’appui de l’un de nos partenaires, nous avons proposé aux producteurs la solution Bank to Wallet en collaboration avec le réseau de téléphonie MTN Bénin. Ce service permet d’effectuer des transactions directement depuis un téléphone mobile. Les clients peuvent décaisser un crédit ou rembourser via la même plateforme ».
L’initiative de ALIDé s’inscrit dans un environnement favorable où le mobile money connaît une croissance accélérée au Bénin. Selon les données des opérateurs MTN Bénin, Moov Africa et Celtiis, partagées avec l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et de la Poste (ARCEP), le nombre de comptes mobile money a triplé entre 2019 et 2023.
De 3 707 281 utilisateurs actifs recensés au dernier trimestre 2019, le Bénin a atteint 11 171 087 utilisateurs au dernier trimestre 2023, soit un taux de pénétration supérieur à 88 %. Ce qui signifie que 8 Béninois sur 10 possèdent au moins un compte d’argent mobile actif.
Pour Colette Kiki Houeze Biga, experte en financement agricole, la numérisation des services financiers a réduit le fossé entre les populations rurales et urbaines. Elle déclare : « Ce système favorise la fluidité des transactions et la traçabilité des flux financiers, un élément capital dans l’accès au financement ».
Elle ajoute : « L’activité agricole est saisonnière. Quand un financement ne vient pas au moment indiqué, cela compromet toute la saison. À long terme, l’accès rapide aux services financiers améliore la productivité et la compétitivité des filières agricoles ».
« Aujourd’hui, 1 400 milliards de dollars transitent chaque année sur près de 1,75 milliard de comptes enregistrés, soit environ 2,7 millions de dollars par minute », indiquele rapport 2023 du Groupe Special Mobile Association (GSMA), une organisation mondiale qui rassemble l’écosystème de la téléphonie mobile.
Dans ce contexte où l’Afrique de l’Ouest s’impose comme un leader mondial du mobile money, le Bénin ne fait pas exception. Le pays s’appuie sur le développement numérique pour transformer la vie de milliers d’agriculteurs. Toutefois, certains obstacles persistent. Le manque d’éducation financière et numérique, ainsi que la couverture limitée du réseau mobile dans certaines zones rurales, freinent encore l’adoption généralisée du Mobile Money.
Megan Valère SOSSOU
Ces pesanteurs qui clouent au sol les innovations africaines
Bien qu’elles répondent aux besoins du continent, les solutions africaines sont souvent étouffées par le caractère extraverti de nos habitudes de consommation, entre autres.
En plein essor dans de nombreux domaines, les innovations africaines peinent paradoxalement à s’imposer
Reflexe des importations, complexe du colonisé et absence de politiques nationales sont les raisons citées
On invite les Etats à avoir de véritables politiques de R&D et les innovateurs à se mettre en réseau
« Cette machine que vous voyez est mise au point pour rendre le travail des menuisiers moins pénible », explique à SciDev.Net Fatoumata Binta Diallo, ingénieure à la Dakar American University of Science & Technology (DAUST) et membre d’une équipe d’innovateurs venus présenter leurs innovations au salon d’exposition dénommé DAUST Impact, tenu au mois de mai dernier.
La DAUST est une école spécialisée dans la formation aux métiers de l’ingénierie mécanique et informatique ainsi qu’aux nouvelles technologies. Elle est l’une des rares institutions au Sénégal à avoir l’innovation technologique et scientifique comme priorité.
En guise de démonstration, l’ingénieure actionne, en quelques clics sur son ordinateur portable, le mécanisme de découpe du bois. Une vingtaine de secondes plus tard, les planches disposées sous la lame de la machine sont toutes découpées.
« Vous voyez ? C’est tellement facile et rapide », commente-t-elle, avant de poursuivre : « Nous avons remarqué qu’au Sénégal, les travailleurs du bois entrent en contact direct avec les outils de découpe et cela comporte beaucoup de risques d’accidents. Certains se blessent grièvement ou perdent leurs doigts. Notre machine vient enlever de leur travail cette partie qui comporte des risques de blessure ».
Cette machine à découper fait partie d’une cinquantaine de projets exposés au cours de ce salon organisé par la DAUST à Somone, ville située à environ 80 kilomètres de Dakar, la capitale sénégalaise.
« Ces projets couvrent beaucoup de domaines : l’agriculture, les biens de services, la santé, l’environnement, la robotique, le spatial, la substitution du minéral de bentonite par un minéral local dans le domaine du pétrole et du gaz, etc. », fait savoir Mamadou Diop, enseignant-chercheur et directeur des études de la DAUST.
Ce salon d’exposition est une parfaite illustration de ce que le paysage des inventions et innovations en Afrique est en plein essor. Quel que soit le domaine, les initiatives se multiplient…
Au Congo, par exemple, l’ingénieur Luvick Otoka a conçu un détecteur de fuite de gaz dénommé « Keba na Gaz ». Destiné aux ménages afin de leur permettre d’éviter d’éventuels incendies, le détecteur est disponible en plusieurs modèles.
« Le premier qui est fini à 100 % détecte la fuite de gaz et vous alerte par des signaux lumineux et des bips sonores. Le son devient de plus en plus aigu si aucune disposition n’est prise et ne s’arrête que quand il n’y a plus de gaz présent dans la maison. Il a une batterie incorporée et peut fonctionner sans électricité », explique le concepteur.
Ses compatriotes Landry Ndinga et Yannick Mboumba, deux jeunes entrepreneurs, ont quant à eux conçu un générateur d’eau qui transforme l’air ambiant en eau potable. Ils ambitionnent, grâce à leur invention, dénommée « Moboti Mayi », d’améliorer l’accès à l’eau potable au Congo, mais aussi dans les pays africains confrontés à un manque d’eau potable.
Le générateur d’eau est muni d’un dispositif qui permet de produire de l’eau en transformant la vapeur d’eau contenue dans l’air ambiant et peut fonctionner à la fois avec le courant domestique, le groupe électrogène et les panneaux solaires, expliquent-ils.
Complexe d’infériorité
Pour autant, malgré ce dynamisme, les inventions et innovations africaines peinent à jouer les premiers rôles sur le continent, mais aussi à l’échelle internationale. Selon l’Indice mondial de l’innovation de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle 2023, sur les 132 pays classés, les pays africains occupent pratiquement les derniers rangs.
Yannick Mboumba et Landry Ndinga pensent que cette situation s’explique par le fait que « les conservateurs restent accrochés aux solutions traditionnelles plutôt que de s’ouvrir aux solutions innovantes d’une part ; et d’autre part par le fait que la jeune génération est plus friande des solutions technologiques et scientifiques proposées par des chercheurs et promoteurs d’ailleurs ».
Un point de vue partagé par le Béninois Apollinaire Gandonou, inventeur du « foyer sans soucis ». C’est un foyer écologique connecté à un panneau solaire et qui utilise les coques de noix de palme comme combustible.
« Nous n’aimons pas consommer local. Nous n’aimons pas donner de la valeur aux produits locaux. Nous sommes friands de ce qui est importé », déplore-t-il.
« On se dit souvent que les autres produisent mieux que nous », renchérit Luvick Otoka. Or, ajoute-t-il, « nos innovations sont mieux adaptées à notre contexte socio-culturel. Il faudrait que les consommateurs sachent que nos solutions ne sont peut-être pas mieux présentées que celles des autres, mais elles sont efficaces pour résoudre nos réels problèmes. Et il se trouve juste que les conditions ne sont pas réunies pour produire comme les autres. Mais il nous faut une approche patriotique et panafricaine ».
Concepteur de la couveuse néonatale connectée, Serge Armel Njidjou est plus nuancé. L’innovateur et entrepreneur technologique camerounais reconnait qu’il subsiste un « complexe d’infériorité de certains Africains » vis-à-vis des produits importés. Mais, il reconnaît que ce qu’on présente comme innovation, ce sont des choses qui ne sont souvent pas très connectées à l’écosystème utilisateur.
« L’innovation pour moi, c’est quelque chose de nouveau dans un contexte, mais surtout qui est adopté. (…) On a beaucoup de spectacles, mais pas de vraies innovations. Ce sont de petits changements qu’on met en œuvre dans un environnement pour l’adapter au contexte », explique-t-il.
« Par exemple, je n’ai pas inventé la couveuse, il y avait déjà des couveuses. Mais je suis parti du principe que comme on a beaucoup de problèmes d’électricité, peut-être il faudrait des couveuses solaires. Comme on a peu de pédiatres, peut-être qu’il faudrait des couveuses connectées, pour que les pédiatres puissent suivre les nouveau-nés sur leurs téléphones », explique Armel Njidjou.
Et de poursuivre : « une fois que je fais le prototype, il faut que j’emmène à l’hôpital et que les gens l’utilisent et que ça corresponde à leurs préoccupations et à leurs habitudes, qu’ils y trouvent leur intérêt et qu’ils soient prêts à l’adopter. Tant que ces étapes ne sont pas franchies, on ne peut même pas parler d’innovation ».
En général, si ces étapes étaient franchies, insiste-t-il, la suite serait plus facile, « parce qu’on saurait que c’est un produit qui correspond à tels utilisateurs, à tels bénéficiaires qui sont potentiellement prêts à consommer et donc qu’on doit développer », soutient l’innovateur.
Absence de législation et de fonds dédiés à l’innovation
Toutefois, Armel Njidjou reconnaît aussi que notre environnement n’est pas favorable à l’éclosion des innovations. Il affirme que « la graine de l’innovation ne peut pas pousser sur une terre aussi aride que la nôtre. Nos États n’ont pas de législations pour favoriser l’innovation », regrette-t-il.
« Si vous voulez faire un truc technique, vous avez besoin d’outils de production. Ailleurs, vous allez trouver des fablabs (laboratoires de fabrication) pour faire au moins rapidement les premiers prototypes. Ici, vous n’allez pas les trouver. Comment avoir donc les moyens qui vont financer votre prototype ? Par conséquent, beaucoup d’initiatives restent au stade artisanal… », affirme-t-il.
L’ingénieur togolais en électromécanique et fondateur du Centre de recherche, d’inventions et d’innovations technologiques (CRIIT Lado Concept), Edouard Akakpo-Lado, soutient pour sa part qu’il manque de fonds dédiés à la recherche et au développement en Afrique. « Les recherches sont faites avec des fonds propres par des inventeurs et innovateurs isolés dans leur coin », souligne l’intéressé pour le regretter.
Conséquence : de nombreuses inventions et innovations ne sont pas viables au bout d’une certaine période, constate Apollinaire Gandonou.
« Généralement, l’inventeur fait tout du début jusqu’à la fin avec ses propres moyens. À un moment donné, quand il est essoufflé, tout tombe à l’eau parce qu’il n’y a pas de soutien technique ni financier. Moi, par exemple, je suis allé au Nigeria pour faire du taxi-moto. Ce sont mes économies que j’ai investies dans mon projet. Mais avec ça, le résultat ne sera jamais comparable à celui de quelqu’un qui a les accompagnements qu’il faut », analyse-t-il.
Abdoulaye Faye, cofondateur et directeur technique de « CAYTU Robotics », partage cet avis. Sa start-up se distingue dans la fabrication de robots de services et la fourniture de plateformes de contrôle à distance. Connue notamment pour son drone de livraison de repas, opérant depuis Dakar jusqu’aux États-Unis, la société a été honorée par le Grand Prix du chef de l’État pour l’innovation et la recherche lors de la semaine du numérique au Sénégal en mai 2023.
Il soutient que « le domaine de l’innovation et de la recherche est un domaine où il faut acheter beaucoup de matériels qui coûtent cher. C’est donc un apport en financement qui peut permettre un réel développement de ce secteur. C’est le financement qui peut aussi permettre de recruter de nouveaux talents, de produire des prototypes et d’être compétitif à l’international », relève-t-il.
Contraintes financières
Yannick Mboumba et Landry Ndinga connaissent très bien ces contraintes financières. Selon leur témoignage, jusqu’ici, ils ont financé sur fonds propres les différents prototypes du générateur d’eau « Moboti Mayi », qui a une capacité actuelle de production de 12 litres d’eau par jour.
« Nous avons besoin de partenaires techniques et financiers pour améliorer la dernière version de façon à réduire le temps de production et augmenter considérablement la quantité d’eau produite. Mais depuis des années, nous n’avons que des promesses. Il n’y a vraiment pas du concret pour nous permettre d’avancer », déplorent-ils.
Également confronté à ce manque de financement, Luvick Otoka affirme être dans l’incapacité de produire en grande quantité son détecteur de fuite de gaz. Pourtant, dit-il, la demande est « forte »…
« Nous sommes en train de chercher les fonds pour une production considérable parce que, avec nos propres moyens, nous ne pouvons produire que 500 exemplaires alors que la demande est grande. Il y a des entreprises qui veulent 1 000 ou 2 000 exemplaires. Avec nos moyens propres, nous ne sommes pas capables de satisfaire une telle demande », confie l’inventeur.
Pour Dodzi Kossi, directeur de la recherche scientifique et technique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche du Togo, c’est ce faible soutien financier accordé aux innovateurs locaux qui favorise l’importation de produits étrangers par les États africains.
« Parfois, les gens importent des produits parce qu’il n’y a pas mieux sur le plan national, parce qu’il n’y a pas mieux à proximité. C’est pourquoi ils sont obligés d’importer certains produits. Ailleurs, les inventeurs et les innovateurs sont subventionnés ; ce qui leur permet de mettre sur le marché, y compris sur les marchés internationaux, des produits subventionnés beaucoup plus compétitifs et qui présentent des gages de qualité », explique-t-il.
« La réponse aux questions de développement implique un engagement transversal des États qui commence par la qualification d’une ressource humaine qui soit à la hauteur de la nécessité d’apporter des solutions technologiques pour faciliter la transformation locale des ressources minières, minéralières et organisationnelles », appuie François Bouansa, directeur de l’Innovation technologique à la Direction générale de l’innovation technologique (DGIT) en République du Congo.
Cependant, poursuit-il, la concurrence sur le marché de la mondialisation impose des défis à relever à l’échelle organisationnelle, de production en chaine et de tous les moyens technologiques qui s’y prêtent.
« Les besoins urgents des marchés ne permettent pas aux administrations africaines de rivaliser avec les pays industrialisés. L’avantage technologique des nations développées et la compétence des ressources humaines favorisent une production de qualité en chaine à un prix défiant toute concurrence », précise François Bouansa.
Manque de connexion
D’autres facteurs tels que le manque de connexion entre innovateurs, centres d’innovations et les grandes entreprises du secteur privé africain peuvent expliquer la faible compétitivité des innovations africaines à l’échelle mondiale, précise Mamadou Diop.
« L’une des causes du manque de soutien aux chercheurs et innovateurs africains, c’est l’absence d’une tradition de collaboration entre les universités et les entreprises qui sont dans le domaine industriel », introduit-il.
Pour lui, cette absence de collaboration a pour corollaire le manque de financement des start-up et des porteurs de projets innovants pour leur permettre d’être plus créatifs et compétitifs.
« Normalement, pense-t-il, les entreprises devraient financer les recherches scientifiques et la mise en place des prototypes. Il faut donc renforcer la collaboration entre chercheurs et entreprises susceptibles d’utiliser les résultats des recherches », ajoute-t-il.
Les responsabilités sont partagées entre les inventeurs et les innovateurs africains d’une part et les États d’autre part, soutient pour sa part François Bouansa. Ce dernier déplore le fait que les chercheurs et entrepreneurs travaillent la plupart du temps sur les mêmes projets et n’arrivent pas à se constituer en réseau. Leur incapacité à créer des partenariats afin d’éviter de compter sur les financements de leurs États constitue aussi un frein, soutient-il.
Mais pour Djiba Millimono, coordinateur du « Grand concours jeunes entrepreneurs », un projet qui a pour but de lutter contre le chômage des jeunes et l’émigration en les accompagnant dans les domaines du numérique et de l’agrobusiness en Guinée, l’Afrique « est un peu sanctuarisée ».
« Il n’y a pas un véritable programme d’accompagnement de ces start-up qui évoluent dans le domaine de l’innovation, ni un cadre juridique qui favorise un réseautage pouvant leur permettre de compétir ou d’avoir un accompagnement. A cela s’ajoutent la cherté des matières premières et un manque d’identification des besoins du marché… », détaille-t-il.
Pour illustrer ce manque d’accompagnement, François Bouansa révèle par exemple qu’en dépit de l’arsenal administratif mis en place au Congo pour identifier, appuyer et accompagner les inventeurs et innovateurs, « dans la pratique, on ne constate pas grand-chose. La DGIT, qui a entre autres missions d’identifier et de faire la promotion des inventeurs et innovateurs, a le budget le plus faible du ministère. »
De telles conditions ne permettent pas aux inventeurs, innovateurs et chercheurs « de réaliser de véritables exploits. Alors les produits obtenus dans ces conditions précaires ne peuvent pas s’imposer sur le terrain, mais vont rester dans les tiroirs », ajoute cette source.
Système de valorisation
Toutefois, certaines inventions ou innovations africaines ont réussi à se démarquer en Afrique et même au-delà. C’est le cas par exemple du Cardiopad, conçu et fabriqué par l’ingénieur camerounais Arthur Zang. Ou encore de la couveuse néonatale connectée d’Armel Njidjou.
« À l’époque, on avait juste notre atelier à Bafoussam (Ouest-Cameroun). Aujourd’hui, on a trois sites (Yaoundé, Douala, Bafoussam) avec une présence dans 5 pays africains (Mali, Sénégal, RDC, Benin et Côte d’Ivoire). Le produit a été homologué en 2020. On va atteindre les 200 couveuses vendues », se félicite ce dernier.
Cependant, il soutient que « la projection à l’international est difficile. Un peu partout chez nous, c’est comme si les lois sont faites pour importer. Quand vous fabriquez, vous vous retrouvez face à des législations complétement illogiques, face à des fonctionnaires qui ne comprennent rien, et on est sur le médical. Le processus d’homologation dans divers pays est pour nous une barrière alors que le potentiel est vraiment énorme », confie-t-il.
Pour Rosy Kadel Ntsiloulou, secrétaire général de l’Association des inventions et innovations du Congo Brazzaville, les inventions qui sont créées en Afrique auront de la valeur si et seulement si nous mettons en place un autre système capable de les valoriser.
« Une fois que nous les valoriserons nous-mêmes, les autres leur accorderont de la valeur. Il y a des produits, par exemple, qui vont vous demander de l’or pur, un petit cristal de diamant ou du cobalt ou encore du mercure. Mais on ne peut pas les avoir parce qu’on n’a pas tous les moyens nécessaires, ni les centres de recherches technologiques adéquats pour pouvoir faire les recherches, transformer ces matières premières en produits qui seront utilisés afin d’avoir des inventions qui auront une viabilité dans le temps et l’espace », soutient-il.
Soutien à l’innovation
Même si innovateurs et inventeurs s’accordent sur les maux qui freinent une véritable émergence des innovations et inventions en Afrique, certaines institutions, organismes et autres fondations s’investissent de plus en plus dans l’accompagnement des porteurs de projets innovants sur le continent.
C’est le cas par exemple au Sénégal de l’Agence belge de développement (Enabel), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), ou encore de l’Agence luxembourgeoise de coopération et de développement (Luxdev). Cette dernière a inscrit le financement et le soutien à l’innovation comme priorités, selon sa responsable chargée du secteur privé et des partenariats, Ndèye Awa Guèye.
A travers son projet LuxAid challenge Fund, doté d’un million d’euros et lancé en novembre 2023, l’agence entend accompagner et cofinancer un total de dix innovations à fort impact portées par des jeunes entreprises ayant moins de 5 années d’existence ou des start-up du Mali, du Burkina Faso et du Sénégal, selon les explications de Ndèye Awa Guèye.
Pour cette première édition, elle précise que seuls les secteurs relevant de la sécurité alimentaire et de l’apprentissage à distance seront financés. Chaque start-up ou projet retenu pourra bénéficier d’un cofinancement allant jusqu’à cent quarante mille euros.
À travers son programme d’entrepreneuriat lancé en 2015, la Fondation Tony Elumelu figure parmi les organisations qui accordent des financements aux start-up sur le continent. Contactée à plusieurs reprises, elle n’a cependant pas souhaité répondre aux questions de SciDev.Net.
Quant à la Fondation Mo Ibrahim, elle renvoie SciDev.Net au rapport du Forum Ibrahim 2024 qui souligne que l’Afrique a besoin de financement pour atteindre ses objectifs de développement.
En plus des financements, Serge Armel Njidjou martèle qu’il faut avoir la culture du travail en équipe. « C’est tellement compliqué que, pour avoir une chance de réussir, il faut être une équipe. Il y a très peu d’équipes d’innovateurs chez nous ; ce sont toujours des individualités. Les aventures solitaires ne sont pas susceptibles d’inspirer la confiance des gens qui pourraient financer ou accompagner l’innovation », insiste-t-il.
Ce dernier explique que « la mise en place d’un incubateur constitue un pôle de créativité et de développement qui rassemble des inventeurs, des chercheurs et des entrepreneurs dans un espace collaboratif qui facilite les rencontres fortuites, créant des opportunités de réseautage et conduisant à des innovations raffinées ».
En outre, Dodzi Kossi pense qu’il faut mettre en place des mécanismes d’accompagnement tels que des fablabs qu’il présente comme des espaces où il y a des infrastructures nécessaires pour que les innovateurs qui n’ont pas la possibilité de créer eux-mêmes un centre de développement de leurs produits, puissent avoir l’équipement nécessaire pour le faire.
« Quand vous prenez aujourd’hui la Silicon Valley (États-Unis), c’est un espace où il y a tous les équipements et toutes les infrastructures. Un espace où les inventeurs, chercheurs et autres… font des expérimentations et développent des produits. Pourquoi ne pas créer aussi des parcs scientifiques et technologiques, des technopoles dans nos pays où les inventeurs puissent développer leur talent ? » S’interroge-t-il.
A l’en croire, les jeunes ont des talents, ils conçoivent les premiers modèles, mais ce ne sont pas des modèles aboutis parce qu’il n’y a pas d’appui pour déjà faire le prototypage. « Or c’est le premier prototype qui attire les investissements », indique Dodzi Kossi.
Quelques incubateurs technologiques existent dans certains pays africains. Au Sénégal par exemple, l’incubateur technologique FRTN Technologie, spécialisé dans la formation et l’accompagnement des porteurs de projets technologiques, guide les innovateurs jusqu’à la mise sur le marché de leurs produits, depuis la phase de conceptualisation jusqu’à celle de la disponibilité du produit final.
« L’une des structures à avoir bénéficié de notre accompagnement est « Clarize Technology Group », une start-up spécialisée dans la proposition de solutions cloud aux entreprises et aux particuliers. Nous avons aussi accompagné PRO DEME, une start-up spécialisée, elle, dans la gestion de déchets et la production de l’énergie renouvelable », explique Mbemba Diallo, start-up mentor chez FRTN Technologie.
Toutefois, « malgré les efforts qui sont faits, nos innovateurs ont toujours des difficultés d’accès aux sources de financements… », regrette-t-il.
Selon Dodzi Kossi, les États africains devraient tenir leur promesse faite en 2006 de consacrer 1 % de leur produit intérieur brut (PIB) à la recherche et au développement. « Aujourd’hui, c’est à peine 0,51 % du PIB en moyenne que nous investissons dans les pays africains », se désole le directeur de la recherche scientifique et technique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche du Togo.
Il propose aussi la mise en place de mécanismes d’assurance qualité pour garantir la qualité et la compétitivité des produits, « parce que nous sommes de plus en plus dans des marchés ouverts. Si nous ne prenons pas garde, ce sont d’autres produits qui vont encore inonder nos pays ».
Armel Ndjidjou rappelle que la priorité devrait être accordée aux produits locaux. « Il faut qu’on comprenne que pour que nos petites initiatives émergent, il faut que dès qu’on a une bonne innovation, qu’on la protège pour qu’elle se développe », conclut-il.
Brice Kinhou, Kuessi Giraud Togbé, Beatrice Longmene Kaze et Charles Kolou
Forum des Médias du REMAPSEN à Dakar : Brands on a Mission récompense l’engagement des jeunes pour la SDSR
Lors de la cérémonie de clôture, vendredi dernier à Dakar au Sénégal, du Forum des Médias organisé, par le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN), partenaire de Brands on a Mission (BOAM), les lauréats de la première édition des Fatima TV Youth Media Awards ont été dévoilés. Ces prix, qui célèbrent des récits novateurs portés par de jeunes Africains, s’inscrivent dans le cadre du projet African Voices de BOAM.
C’est M. Tobi Onabolu, représentant de BOAM au Bénin, qui a eu l’honneur d’annoncer les résultats. Le grand prix a été attribué à Boris-Kaloff Batata, 29 ans, du Cameroun, pour son documentaire audio, « l’abus sexuel » dans le monde du handicap, une œuvre poignante qui met en lumière les défis spécifiques rencontrés par les personnes handicapées face aux violences sexuelles.
Deux prix de distinction ont également été attribués à Uche Odiri, 35 ans, du Nigeria, pour son article « Briser le cycle : Comment les difficultés économiques menacent la santé maternelle et infantile à Lagos ». Et à Akamé Toké Bennet, 32 ans, du Cameroun, pour son documentaire sur « l’éducation, le genre et la communauté musulmane » dans l’Est du Cameroun.
Ces récompenses marquent une étape importante dans l’engagement des jeunes africains à utiliser les médias pour aborder les questions de Santé et de Droits Sexuels et Reproductifs (SDSR), de justice sociale et d’égalité des sexes.
Une soirée dédiée aux récits et à l’innovation
La cérémonie, tenue dans une ambiance conviviale et rythmée par des prestations artistiques, a également mis en lumière Fatima, influenceuse virtuelle pré-adolescente créée par BOAM. Reflétant les expériences des jeunes filles africaines, Fatima est une figure centrale du projet African Voices, conçu pour promouvoir des discussions ouvertes et intergénérationnelles sur des sujets souvent stigmatisés.
Dans son discours, Tobi Onabolu a cité la professeure Myriam Sidibé, fondatrice de BOAM, qui a souligné que : « Ces prix illustrent le pouvoir des récits pour transformer les perceptions et mobiliser des actions autour des enjeux critiques de notre continent. Les jeunes Africains ont démontré qu’ils peuvent être des leaders du changement. »
Le Forum des Médias du REMAPSEN, véritable plateforme d’expression pour les professionnels et acteurs du développement, a ainsi conclu ses travaux sur une note optimiste, mettant en avant le rôle des médias et de la jeunesse dans la construction d’un avenir équitable et inclusif.
La reine d’Oussouye : une voix forte contre les violences faites aux femmes et aux filles
« Il faut briser le silence pour mieux lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles en Afrique » la reine du royaume d’Oussouye.
Parmi les intervenants au Forum des Médias sur l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles en Afrique figurent des leaders communautaires tels que la reine Ahan Kalidji Béatrice, une figure emblématique de la défense des droits des femmes et des filles.
Très engagée aux côtés de d’ONU Femmes pour la lutte contre les mariages précoces et les mutilations génitales féminines, elle a co-animé un panel à la deuxième journée du forum. Il s’est agi du partage de son expérience dans la lutte contre des violences faites aux femmes et aux filles.
Intronisée à l’âge de 14 ans en août 2000, Ahan Kalidji Béatrice, qui venait tout juste de réussir son examen d’entrée en 6e, codirige aujourd’hui les 17 villages de son royaume aux côtés de son époux, le roi Sibilumbaï Diédhiou. Bien que ses rêves de poursuivre ses études aient été contrariés par les traditions royales, elle s’est imposée comme une ardente militante des droits des femmes.
Son engagement l’a menée à remettre en question certaines pratiques du royaume. Traditionnellement, chaque village envoyait une jeune fille et un jeune garçon à la cour royale, mais la reine a insisté pour que ces enfants restent dans leurs familles et poursuivent leur scolarité.
Une reine engagée contre les violences faites aux femmes et aux filles
Aujourd’hui ambassadrice d’ONU Femmes, Ahan Kalidji Béatrice milite contre les mariages précoces et les mutilations génitales féminines, qu’elle considère comme des traditions néfastes pour les jeunes filles.
Parlant de la violence physique, il est inacceptable qu’un homme frappe sa femme dans le royaume d’Oussouye: «Dans le royaume d’Oussouye, il est formellement interdit à un homme de lever la main sur son épouse. Si vous frappez votre femme, c’est comme si vous frappiez votre mère », rappelle-t-elle fermement. Cependant, la forme verbale des violences faites aux femmes et aux filles serait plus grave. Son rôle de médiatrice entre les hommes et les femmes de son royaume lui a permis de comprendre les profondes cicatrices laissées par ces formes de violence.
C’est pourquoi, chaque année, lors de la fête annuelle du royaume, une journée est consacrée à la dénonciation des violences, notamment les vols, les viols et autres abus. La reine invite sa communauté à briser le silence et à s’exprimer sur ces problématiques.
Ayant elle-même été victime d’un mariage précoce, la reine d’Oussouye fait de cette lutte son cheval de bataille. À travers des campagnes de sensibilisation et d’éducation soutenues par ONU Femmes, elle œuvre pour l’éradication de ces pratiques.
Son intervention au Forum des Médias a résonné comme un appel à l’action. « Le silence alimente la perpétuation des violences », a-t-elle déclaré, invitant les participants à unir leurs efforts pour construire une Afrique où les femmes et les filles peuvent vivre sans crainte ni oppression.
Le Forum, qui s’achève ce vendredi 6 décembre 2024, a permis de savoir que des voix comme celle d’Ahan Kalidji Béatrice sont essentielles pour faire progresser la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles sur le continent.
Megan Valère SOSSOU
Forum des Médias à Dakar : Le cri d’alarme de Dr Dieynaba Ndao contre les violences faites aux femmes et aux filles en Afrique
Le Forum des Médias sur l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles en Afrique, actuellement en cours à Dakar, Sénégal, offre une plateforme de partage de connaissances et d’expériences pour plusieurs acteurs et experts engagés dans cette lutte.
Dr Dieynaba Ndao, Chargée de projets Genre et Santé Sexuelle et Reproductive au Bureau régional Afrique de l’Ouest et du Centre d’ONU Femmes, a dressé un tableau préoccupant de la situation des femmes et des filles dans ces régions. Les données présentées lors de son intervention mettent en lumière une réalité alarmante.
« Quarante femmes sur cent en Afrique de l’Ouest ont subi une forme de violence, contre soixante-neuf sur cent en Afrique centrale », a-t-elle révélé. Une part de cette violence se manifeste désormais sur les réseaux sociaux, où quarante-cinq utilisatrices de Facebook et Twitter sur cent ont rapporté avoir été victimes de violences basées sur le genre.
Les filles ne sont pas épargnées a-t-elle déclaré, « trente-neuf d’entre elles sur cent sont mariées avant l’âge de dix-huit ans ». Par ailleurs, la prévalence des mutilations génitales féminines (MGF) atteint des niveaux alarmants, touchant vingt-huit femmes sur cent, avec des pics allant jusqu’à quatre-vingt-quinze sur cent dans certains pays.
Selon Dr Ndao, les violences à l’égard des femmes et des filles revêtent de multiples formes, notamment la violence exercée par un partenaire intime (physique, sexuelle ou émotionnelle), la violence économique, les mariages forcés et précoces, les mutilations génitales féminines, la traite des êtres humains, les crimes d’honneur, ainsi que les violences facilitées par les technologies numériques.
Ces violences, qui affectent des millions de femmes et de filles chaque année, trouvent leurs racines dans des structures patriarcales, des normes sociales discriminatoires et un accès limité à la justice.
Organisé par le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN), avec l’appui technique et financier d’ONU Femmes et des Fonds français MUSKOKA, ce forum s’achèvera ce vendredi 6 décembre 2024. Il se positionne comme un appel à une mobilisation renforcée pour un avenir où les femmes et les filles pourront vivre libres de toute forme de violence.
PAS II : Renforcer la communication des statistiques officielles pour une Afrique plus éclairée
Le Programme Panafricain de Statistiques II (PAS II) a clôturé aujourd’hui ses rencontres stratégiques sur la communication des statistiques officielles à Casablanca, qui ont réuni durant deux jours près de 70 participants venus de toute l’Afrique. Experts en communication, représentants des Instituts Nationaux de Statistique (INS) et partenaires techniques ont partagé leurs expériences et leurs idées pour renforcer la diffusion et l’utilisation des données statistiques sur le continent.
« Vers une Afrique mieux informée : améliorer la communication des statistiques officielles pour renforcer la transparence et la gouvernance »Ces rencontres, organisées dans le cadre du partenariat stratégique entre l’Union Européenne et l’Union Africaine, avaient pour objectif principal de renforcer les capacités des INS africains en matière de communication et de diffusion des données statistiques. Dans un monde où les données sont essentielles à la prise de décision éclairée, il est crucial que les statistiques officielles soient accessibles, compréhensibles et utilisées efficacement par tous.
Des recommandations concrètes pour des accessibles statistiques plus Les participants ont formulé des recommandations concrètes pour améliorer la communication statistique en Afrique, axées sur sept points clés :
• Renforcer la collaboration entre statisticiens et communicateurs au sein des INS.
• Améliorer les ressources et les capacités des unités de communication.
• Développer et mettre en œuvre des stratégies de communication partagées.
• Promouvoir la simplification et l’accessibilité des données.
• Investir dans des outils numériques modernes.
• Adopter une approche de communication centrée sur l’utilisateur.
• Promouvoir la sensibilisation et la culture statistique.« Les statistiques, un outil essentiel pour les décideurs et les citoyens. »
Ces recommandations visent à transformer la communication des statistiques officielles en Afrique, en rendant les données plus accessibles, compréhensibles et exploitables par les décideurs, les chercheurs et le grand public. Un appel à la collaboration pour une Afrique plus éclairée STATAFRIC et le PAS II appellent les INS et leurs partenaires a s’engager activement dans la mise en œuvre de ces recommandations.
« la communication statistique n’est pas qu’un uniquement un défi technique, mais une responsabilité partagée aux implications profondes pour la transparence, la gouvernance et le progrès social » a déclaré M. Adoum Gagoloum, Chef de la division des statistiques Economiques, STATAFRIC.
Prochaines étapes et perspectives d’avenir
« Les idées et stratégies développées ici doivent désormais être traduites en actions concrètes qui façonneront l’avenir de la communication statistique à travers l’Afrique » M. Adoum Gagoloum, Chef de la division des statistiques Economiques, STATAFRIC.
« Avec STATFRIC et nos partenaires, nous allons prendre en compte les résultats de cette rencontre et identifier les plans et actions possibles pour appuyer les Instituts Nationaux de nos Etats Membres pour l’amélioration de la communication des informations statistiques dans nos Etats Membres ». a souligné M. Adoum Gagoloum, Chef de la division des statistiques Economiques, STATAFRIC.
Le PAS II remercie chaleureusement l’Union Européenne, Eurostat, Expertise France et tous les participants, les partenaires et les organisateurs qui ont contribué au succès de ces rencontres stratégiques.
Megan Valère SOSSOU
Élimination des violences faites aux femmes et aux filles en Afrique : un engagement collectif des médias en Afrique
Du 4 au 6 décembre 2024, le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN), avec l’appui technique et financier d’ONU Femmes et des Fonds français MUSKOKA, organise le Forum des Médias sur l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles en Afrique : Respect des droits humains et autonomisation ».
Cette rencontre de haut niveau réunit une diversité d’acteurs à savoir des acteurs des médias africains, acteurs de la société civile et des experts engagés dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, pour l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes.
Une mobilisation médiatique pour les droits des femmes
Selon le Président du REMAPSEN, Bamba Youssouf, « ce forum constitue un point de départ d’un engagement collectif des médias en Afrique » avec à la clé « le renforcement des productions médiatiques de sensibilisation et de plaidoyer en vue de toucher toutes les cibles notamment les plus reculées pour un monde sans violences envers les femmes. »
A la question, « Que peuvent réellement apportés les médias à cette lutte » contre les violences faites aux femmes et aux filles, le Président du REMAPSEN, Bamba Youssouf, a répondu que « les médias peuvent éduquer, sensibiliser, influer sur les comportements et mobiliser l’opinion et les décideurs pour orienter les débats politiques et inciter à des actions concrètes en faveur de la femme. »
« Les médias peuvent éduquer, sensibiliser, influer sur les comportements et mobiliser l’opinion publique ainsi que les décideurs, afin d’orienter les débats politiques et inciter à des actions concrètes en faveur des femmes », a-t-il souligné.
Dans une région encore confrontée à des crises politico-militaires, Bamba Youssouf a insisté sur le rôle crucial des médias : « Ils deviennent un outil puissant pour assurer la continuité des services de prévention et promouvoir la prise en charge des violences dans divers domaines de la vie sociale. »
Un forum sous le signe des 16 jours d’activisme
Organisé en plein cœur des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, ce forum s’inscrit dans une dynamique internationale. Bamba Youssouf a tenu à remercier ONU Femmes et les Fonds français MUSKOKA pour leur soutien essentiel dans l’organisation de cette rencontre, avant de saluer la présence du représentant du ministre de la Famille, une preuve, selon lui, de l’engagement du gouvernement sénégalais pour la cause féminine.
Arlette Mvondo, Représentante Résidente d’ONU Femmes au Sénégal, a lancé un appel vibrant en faveur d’un engagement médiatique accru pour protéger les droits des femmes et des filles. Représentant le Directeur régional d’ONU Femmes pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, elle a insisté sur le rôle des journalistes et des communicants : « chaque reportage, chaque article, chaque image peut contribuer à bâtir un monde où les femmes et les filles ne sont plus réduites au silence par la peur et la violence, mais où leurs droits et leurs dignités sont protégés et respectés. »
Présent à cette rencontre, Oumar Samb, conseiller technique et représentant de la ministre de la Famille et des Solidarités, Mme Maïmouna Dieye, a souligné la nécessité de renforcer la mobilisation collective. « Les violences basées sur le genre, qu’elles soient physiques, psychologiques ou économiques, représentent une violation grave des droits humains.»
C’est pourquoi, en lançant officiellement, il invite les médias à être des alliés actifs de ce combat, car l’accès à l’éducation, à un emploi décent, à la santé, à la justice, au financement, entre autres, demeure des droits universels pour tout être humain.
Pour rappel, ce rendez-vous s’inscrit dans la continuité des précédents forums organisés par le REMAPSEN. En 2022, à Dakar, l’accent avait été mis sur l’impact de la COVID-19 sur les programmes de prévention et de prise en charge du VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre. En 2023, à Lomé, la santé infantile et la nutrition étaient au cœur des discussions.
Avec cette nouvelle édition, le REMAPSEN ambitionne de renforcer la mobilisation médiatique contre les violences basées sur le genre, pour un continent africain où les droits des femmes sont pleinement respectés et leur autonomie assurée.
Megan Valère SOSSOU
Afrique de l’ouest et du centre: L’UNICEF, l’OMS, l’UNFPA et ONU Femmes en lutte contre la mortalité maternelle et infantile
Des agences des Nations unies ont lancé mardi 19 novembre à Dakar un programme de consultation régionale dénommé ”Chaque femme, chaque nouveau-né partout”, par lequel les acteurs concernés ont l’ambition d’apporter des réponses indiquées au défi de la croissance du taux de mortalité maternelle et infantile en Afrique de l’Ouest et du Centre.
L’UNICEF, l’OMS, l’UNFPA et ONU Femmes comptent travailler ensemble à travers ce programme pour ”accélérer les progrès dans la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile”, a expliqué le directeur de cabinet du ministère de la Santé et de l’Action sociale, docteur Samba Cor Sarr à l’ouverture du forum de lancement.
Il a relevé que “la santé de la mère et de l’enfant constitue l’une des principales préoccupations de la santé publique dans le monde”.
En 2020, ”près de 800 femmes sont mortes par jour, de causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement”, a souligné docteur Sarr devant des participants venus de 25 pays du continent. Il a ajouté que pendant la même période, “près de 95 % de morts maternelles sont survenues dans les pays à revenus faibles”.
“L’Afrique subsaharienne a enregistré 57% de l’ensemble des décès chez les enfants de moins de 5 ans, son taux de mortalité néonatale était également le plus élevé au monde en 2022”, a rappelé le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale.
De concert avec les ministères en charge de la Santé des pays concernés, les agences onusiennes en question comptent mettre au centre de leurs objectifs, le programme “Chaque femme, chaque nouveau-né”, partout en Afrique de l’Ouest et du Centre.
L’objectif poursuivi à travers cette consultation régionale est de ”concevoir des actions coordonnées et mesurables pour accélérer les progrès vers les Objectifs de développement durable (ODD) avant de diffuser les meilleures pratiques et approches techniques en matière de santé maternelle et infantile”, selon Samba Cor Sarr.
Le directeur régional de l’UNICEF en Afrique de l’Ouest et du Centre, Gilles Fagninou, a justifié la pertinence de cette consultation par la nécessité d’aller “plus vite dans la réduction de la mortalité maternelle et infantile”.
Il a rappelé qu’une femme meurt toutes les quatre minutes en donnant la vie, là où toutes les 17 secondes un nouveau-né perd la vie.
”Il suffirait de rassembler les forces humaines des 25 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre pour atteindre l’objectif d’ici 2030″, a-t-il indiqué.
C’est pourquoi, il a relevé que ”la mobilisation, l’engagement des autorités étatiques seront au cœur des solutions”.
Cette consultation régionale prend fin vendredi.
SOURCE: Agence de Presse du Sénégal ( APS)
COP 29 : « Le financement climatique n’est pas de la charité», Secrétaire général de l’ONU
Le mardi 12 novembre 2024, lors du Sommet mondial pour l’action climatique de la COP29, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré que la révolution des énergies propres était inéluctable, mais que le monde devait agir plus rapidement pour maintenir le réchauffement en dessous de 1,5 °C. Il a appelé les nations à se concentrer sur trois priorités urgentes : réduire les émissions de 43 % d’ici 2030, doubler le financement de l’adaptation d’ici 2025 pour protéger les communautés vulnérables et garantir un financement climatique équitable pour les pays en développement. Le financement climatique, a-t-il souligné, n’est pas une œuvre de charité, mais un investissement vital dans notre avenir commun.
C’est précisément ce que la présidence de la COP29 espérait réaliser le 15 novembre 2024, lors de la Journée de la paix, du secours et du relèvement de la COP29 à Bakou, où elle a annoncé l’adoption de l’« Appel à la trêve de la COP » par 132 nations, avec le soutien de plus de 1 000 institutions mondiales, représentants du secteur privé, organisations de la société civile et personnalités influentes.
Inspirée de la Trêve olympique, cette initiative appelle à un arrêt temporaire des opérations militaires pendant la conférence afin de promouvoir la paix et la préservation de l’environnement.
Plusieurs pays africains, dont le Nigéria, l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Soudan, le Mali et le Niger, ont adhéré à cette initiative, ce qui montre la volonté de l’Afrique de prendre l’initiative de donner la priorité à la protection de l’environnement. Il est toutefois frappant de constater que les grandes puissances mondiales engagées directement ou indirectement dans des conflits importants – les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Russie et Israël – n’ont pas encore approuvé la trêve. Cela soulève d’importantes questions sur l’engagement mondial à lutter contre les émissions militarisées et sur les implications plus larges de cette initiative pour le succès.
De la rencontre initiée par la plateforme des entreprises, de l’investissement et de la philanthropie sur le climat
Le 14 novembre 2024, la plateforme des entreprises, de l’investissement et de la philanthropie sur le climat (BIPCP) de la COP29 a réuni plus de 1 000 dirigeants d’entreprises, de la finance et de la philanthropie pour discuter du rôle essentiel du secteur privé dans la lutte contre le changement climatique. L’un des moments forts de l’événement a été l’annonce par des groupes d’investisseurs gérant plus de 10 000 milliards de dollars d’actifs d’élaborer une vision et un plan d’action unifiés pour mobiliser les capitaux privés sur les marchés climatiques. L’événement, organisé par la présidence de la COP29, le ministère azerbaïdjanais de l’Économie et AZPROMO, a mis l’accent sur la création d’écosystèmes inclusifs pour rendre l’action climatique pratique et réalisable pour les entreprises du monde entier.
Le même jour, le dialogue de l’Initiative de Bakou pour le financement, l’investissement et le commerce climatiques (BICFIT) de la COP29 a été lancé , une initiative essentielle pour intégrer la finance, l’investissement et le commerce dans l’agenda climatique mondial. Approuvée par les présidences actuelles, passées et futures de la COP, l’initiative vise à garantir que les stratégies financières s’alignent sur les actions climatiques définies dans l’Accord de Paris.
Yêyinou Laura Estelle Loko du Bénin gagnante du Prix TWAS-Abdool Karim en sciences biologiques 2024
La TWAS a annoncé la liste des récompenses pour 2024 ce 14 novembre. L’Académie a décerné 25 distinctions à des scientifiques du monde en développement pour leurs réalisations exceptionnelles.
Le Conseil de la TWAS a annoncé aujourd’hui une nouvelle liste de 25 lauréats. En effet, la présidente de la TWAS, Quarraisha Abdool Karim, a dévoilé les noms des lauréats des prix, y compris la conférence de la médaille TWAS, lors de l’assemblée générale de la TWAS. Les assemblées générales de la TWAS sont des sessions à huis clos pour discuter des questions relatives à l’Académie et ont lieu tous les deux ans. Parmi les 25 distingués se trouve une scientifique béninoise, Yêyinou Laura Estelle Loko.
« Pour sa contribution au développement de méthodes de lutte biologique respectueuses de l’environnement contre les insectes ravageurs et pour ses réalisations dans l’amélioration des connaissances et la conservation des ressources phytogénétiques en République du Bénin. »
Yêyinou Laura Estelle Loko est professeure agrégée de zoologie et de génétique et directrice de l’École nationale supérieure des biosciences appliquées et des biotechnologies ( ENSBBA ), Bénin. Elle est lauréate du prix OWSD – Elsevier Foundation Award for Early-Career Women Scientists in the Developing World 2023, lauréate du One Planet Fellowship (2020) et lauréate de la bourse régionale postdoctorale L’Oréal-UNESCO pour les femmes en sciences de l’Afrique subsaharienne (2014).
Loko a déclaré : « Ce prix est un grand honneur et une motivation pour continuer à faire de la science ma passion et à contribuer au développement durable. »
A noter que les prix de l’Académie sont des distinctions spéciales destinées aux scientifiques du Sud global, conçues pour apporter une reconnaissance particulière à leurs réalisations. Ces distinctions comptent parmi les plus prestigieuses pour la recherche et l’application de la science et de la technologie au développement durable dans le monde en développement. En 2024, l’assemblée générale de la TWAS s’est déroulée en ligne et a été coordonnée par le secrétariat de la TWAS à Trieste, en Italie.
Megan Valère SOSSOU
Journée Mondiale des toilettes 2024 : Une campagne panafricaine pour l’assainissement
EAU AFRIQUE mobilise pour répondre à l’urgence des toilettes scolaires en Afrique
La question de l’accès à l’assainissement reste un défi majeur à l’échelle mondiale. Selon un rapport conjoint de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’UNICEF, un tiers de la population mondiale, soit environ 2,1 milliards de personnes n’a pas accès à l’eau potable, et au moins 1,7 milliard d’individus ne disposent pas de services d’assainissement de base, tels que des toilettes privées ou des latrines.
En Afrique subsaharienne, la situation est particulièrement critique. Un rapport de l’UNESCO révèle qu’une fille sur dix manque l’école pendant son cycle menstruel, ce qui représente environ 20 % de l’année scolaire. Le manque d’accès à des toilettes propres et sécurisées constitue un obstacle significatif à l’éducation, à l’égalité et à la sécurité des enfants.
Face à ce constat alarmant, Eau Afrique, un organisme panafricain engagé dans les enjeux de l’eau et de l’assainissement, lance une campagne ambitieuse : #ToilettesScolairesUrgences, prévue du 2 décembre 2024 au 1er mars 2025.
Le diagnostic : des toilettes en crise
Malgré leur rôle fondamental, les toilettes restent un sujet tabou en Afrique. Dans les établissements scolaires et universitaires, les infrastructures sanitaires sont souvent insuffisantes, vétustes ou non conformes.
Ces conditions entraînent des problèmes de santé récurrents, notamment des infections urinaires chez les élèves, et accentuent le désintérêt pour leur utilisation. Par ailleurs, certains jeunes évitent ces espaces perçus comme insalubres ou insécurisés, ce qui compromet leur intimité et leur bien-être.
La campagne vise à sensibiliser les acteurs de la communauté éducative aux problématiques de santé liées à l’usage des toilettes et impulser des actions collectives pour remédier la crise de l’assainissement et de l’hygiène en milieu scolaire et universitaire.
Il s’agira d’une part de mobiliser les jeunes autour de la question des toilettes dans une approche globale d’hygiène et de bien-être et d’autre part d’encourager des comportements respectueux de l’environnement et une prise de conscience individuelle et collective.
Du Bluezoom au Konnect
Des ciné-débats autour du documentaire, « Toilettes Scolaires Urgences » seront organisés dans les écoles et universités. Ces projections, suivies de discussions avec des experts de la santé et de l’hygiène, offriront un espace d’information et de réflexion sur les défis liés aux sanitaires scolaires.
Il sera diffusé des récits d’expériences via des outils digitaux, imprimés et audiovisuels. Les témoignages de jeunes, parents, enseignants et décideurs seront partagés pour engager une mobilisation collective.
Rappelons que depuis 15 ans, Eau Afrique agit pour le développement humain durable en Afrique à travers des programmes novateurs axés sur l’eau, l’hygiène et l’assainissement. Fort de son expertise, l’organisme est un partenaire clé des acteurs du développement durable sur tout le continent.
Avec cette campagne, elle souhaite transformer un enjeu souvent négligé en priorité absolue, en mobilisant l’ensemble des parties prenantes pour des infrastructures sanitaires dignes et adaptées.
Megan Valère SOSSOU
Préservation des sols et Sécurité alimentaire : l’IFDC plaide pour une utilisation raisonnée des engrais minéraux
Au cours du rendez-vous du REMAPSEN organisé par la coordination Bénin du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé de l’Environnement (REMAPSEN) en partenariat avec l’International Fertilizer Development Center (IFDC) Bénin-Togo plusieurs préjugés ont été levés sur les engrais minéraux. Intitulé « IFDC en action après le sommet de Nairobi : focus sur la santé des sols et l’innovation agricole pour un développement durable », cette rencontre entre acteurs des médias et spécialistes du sol a permis de démystifier les nombreux préjugés sur les engrais minéraux.
Selon Ekoue DOSSA, Directeur de la Santé des Sols et de la Productivité Agricole à l’IFDC, la matière organique est le fondement de la santé des sols. Il a expliqué que l’association de matières organiques et de matières minérales est essentielle pour assurer une bonne santé des sols, condition sine qua non pour des rendements agricoles durables. Il a exposé les pratiques permettant de préserver la fertilité des sols.
Bonne dose du bon engrais au bon moment et au bon endroit
L’usage des engrais minéraux nécessite le respect de quatre règles d’or. Pour le spécialiste Dossa Ekue, les engrais minéraux sont indispensables pour maintenir la fertilité des sols, mais nécessitent une utilisation raisonnée. Les quatre règles d’or pour optimiser l’efficacité des engrais minéraux et limiter leur impact environnemental :
1. Choisir le bon engrais: Adapter le type d’engrais aux besoins spécifiques de la culture et aux caractéristiques du sol.
2. Appliquer la bonne dose : Éviter tout excès pour prévenir la pollution par ruissellement qui peut affecter les nappes phréatiques et nuire à la santé humaine.
3. Appliquer au bon moment : Fertiliser au moment où la plante en a le plus besoin pour une meilleure absorption.
4. Appliquer au bon endroit : Placer l’engrais à proximité des racines pour en maximiser l’utilisation par les cultures.
En respectant ces principes, soutient le spécialiste, il est possible d’améliorer les rendements agricoles tout en réduisant la pollution environnementale.
Un sol en santé est un sol qui soutient durablement la production agricole sans compromettre la santé humaine et animale ni polluer l’environnement a-t-il indiqué.
Pour maintenir la santé des sols, l’IFDC recommande des pratiques agricoles durables et encourage les agriculteurs à procéder à des diagnostics de leurs sols, afin d’apporter les corrections nécessaires.
Le Directeur Pays de l’IFDC, M. Abalo Adodo, présent à la rencontre a invité les participants à devenir des ambassadeurs de l’IFDC auprès des agriculteurs. « Votre rôle est crucial pour promouvoir une agriculture durable, capable de faire face aux défis de l’insécurité alimentaire », a-t-il déclaré en insistant sur l’importance d’une information équilibrée et scientifique sur les engrais.
Towanou ABALO
IFDC et REMAPSEN unissent leurs efforts pour promouvoir la santé des sols et l’innovation agricole en Afrique
Le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) en partenariat avec l’International Fertilizer Development Center (IFDC) a organisé le Rendez-vous du REMAPSEN pour comprendre ses actions en faveur de la santé des sols et de l’innovation agricole durable.
L’événement qui s’est tenu au siège de l’IFDC Bénin-Togo, ce vendredi 08 novembre 2024 a réuni une trentaine de journalistes membres du REMAPSEN Bénin autour du thème : « IFDC en action après le Sommet de Nairobi : Focus sur la santé des sols et l’innovation agricole pour un développement durable ».
À l’ouverture, Michael Tchokpodo, Coordonnateur du REMAPSEN au Bénin a rappelé la vision et la mission du REMAPSEN. C’est un réseau fondé le 13 juin 2020 à Abidjan et qui vise la promotion de la santé et de l’environnement en Afrique. Sa mission est de sensibiliser et d’informer sur les enjeux sanitaires et environnementaux.
M. Abalo Adodo, Directeur Pays de l’IFDC, a ensuite partagé la vision de l’organisation pour l’agriculture à travers la lutte contre l’insécurité alimentaire sans porter atteinte à l’environnement. Il a souligné que l’IFDC travaille également à soutenir les producteurs via des solutions numériques facilitant la visibilité et l’accès aux marchés agricoles. Une plateforme numérique dédiée permet ainsi de suivre la disponibilité des engrais tant au niveau régional que national, favorisant une meilleure intégration des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les chaînes de valeur agricoles.
« Pour nourrir une population croissante, il est indispensable d’optimiser les rendements de manière durable », a déclaré le Directeur Pays de l’IFDC. C’est pourquoi, soutient-il, l’IFDC encourage également des pratiques agricoles innovantes, telles que la combinaison d’engrais organiques et minéraux, pour pallier les déficiences en nutriments dans les sols africains.
Pour y arriver, affirme-t-il, « Nous réalisons un diagnostic des sols pour identifier les nutriments manquants et procédons à un apport ciblé, afin de préserver la santé des sols et celle des consommateurs ».
Il a pour finir exhorté les agriculteurs à se tourner vers les conseillers agricoles, détenteurs des connaissances et des solutions développées par la recherche. « Écoutez les vulgarisateurs agricoles », a-t-il insisté, soulignant leur rôle clé dans la diffusion des innovations pour une agriculture plus saine et résiliente en Afrique.
Towanou ABALO
LCI Career expo, le plus grand évènement au Maroc dédié à l’employabilité des jeunes organisé à HEM Casablanca
Les 13 et 14 novembre 2024, le campus de HEM Casablanca sera le théâtre du LCI Career Expo, un forum de recrutement d’une ampleur sans précédent au Maroc. Organisé par le groupe LCI Éducation, cet événement rassemblera plus de 90 entreprises nationales et internationales de renom, offrant aux étudiants et jeunes diplômés une opportunité exceptionnelle de rencontrer les acteurs majeurs du monde professionnel.
Un pont entre le monde académique et l’entreprise
Des entreprises de premier plan au rendez-vous
Destiné aux étudiants de HEM Business & Engineering School et du Collège LaSalle tous deux membres du réseau d’universités LCI Education, ainsi qu’à ceux d’autres établissements d’enseignement supérieur. le LCI Career Expo vise à faciliter l’insertion professionnelle des jeunes talents marocains. Les participants auront l’occasion de dialoguer directement avec des recruteurs, de se familiariser avec les exigences du marché du travail et de postuler à des offres de stages ou d’emplois. « Notre objectif est de créer un espace d’échange privilégié entre les étudiants et le les entreprises Tant nationales qu’internationales. Cet événement est une occasion unique pour les jeunes de se projeter dans leur future carrière et pour les entreprises de dénicher des talents à même de les accompagner dans leurs développements futurs », souligne Bouchra By, Directrice générale et Vice-Présidente de LCI Education au Maroc.
Parmi les 90 entreprises présentes, on compte des multinationales et des leaders nationaux couvrant un large éventail de secteurs : Finance et banque : Attijariwafa Bank, Banque Populaire, BMCI, CFG Bank. Industrie et énergie : ACWA Power, Aluminium du Maroc, PSA/Stellantis, Yazaki. Technologies et télécommunications : Intelcia, Orange, Foundever, Webhelp. Distribution et commerce : Marjane Group, Label’Vie, Decathlon, Electroplanet.
Conseil et services : Deloitte, KPMG, NYB Consulting, Cercle RH. Ateliers et conférences pour préparer son avenir professionnel
En parallèle des stands de recrutement, le forum proposera une série d’ateliers et de conférences animés par des experts du secteur des ressources humaines et de l’employabilité.
Un contexte économique favorable aux opportunités
Cet événement intervient dans un contexte où le marché de l’emploi marocain montre des signes de dynamisme. Les secteurs de l’offshoring, de l’industrie automobile et des nouvelles technologies sont en pleine expansion, offrant de nombreuses opportunités aux jeunes diplômés.
Témoignages d’anciens participants
Les précédentes éditions du forum ont déjà porté leurs fruits. « J’ai pu décrocher un stage chez L’Oréal grâce au LCI Career Expo, qui s’est transformé en emploi permanent. C’est une chance unique de rencontrer directement les recruteurs », témoigne Amal, diplômée de HEM en 2022. Informations pratiques Dates : 13 et 14 novembre 2024 Horaires : de 9h00 à 17h00 Lieu : Campus de HEM Casablanca, Quartier Californie, Route de Nouaceur. Accès : Ouvert à tous les étudiants et jeunes diplômés sur inscription.
Créée en 1988, HEM Business & Engineering School est une institution de référence dans l’enseignement supérieur privé au Maroc. Avec des campus à Casablanca, Rabat, Marrakech et Tanger, HEM propose des formations en management, ingénierie et sciences politiques. L’école est reconnue pour son approche pédagogique innovante, son ouverture à l’international et son engagement en faveur de la recherche appliquée.
À propos du groupe LCI Éducation
Présent sur cinq continents, le réseau canadien LCI Éducation compte 23 campus et plus de 2 000 collaborateurs impliqués chaque année dans la formation de plus de 20 000 apprenants à travers le monde. Le groupe met son expertise au service des étudiants et des entreprises, en offrant des programmes harmonisés et respectueux des cultures locales. LCI Éducation a été nommé parmi les sociétés les mieux gérées au Canada.
Megan Valère SOSSOU
Dialogue communautaire à Abomey : sensibilisation sur les droits à la santé et les violences gynécologiques
Un dialogue communautaire a rassemblé plusieurs acteurs ce samedi 2 novembre 2024 à Vidolé, dans la ville d’Abomey. Organisé par le Journal Santé Environnement en partenariat avec Amnesty International Bénin ce dialogue s’inscrit dans le cadre de la campagne pour le droit à la santé. L’objectif principal était de contribuer à l’amélioration du respect du droit à la santé en sensibilisant les différents acteurs sur les mécanismes de recours en cas de violations.
Cette rencontre a rassemblé une grande diversité de participants, parmi lesquels des élus locaux, des leaders féminins d’associations, des infirmières, des sages-femmes et des membres des comités de gestion des centres de santé d’Abomey.
A l’entame, Megan Valère SOSSOU a exposé le contexte et les objectifs de la campagne d’Amnesty International, permettant aux participantes de mieux comprendre l’importance de cette initiative. Une vidéo explicative de vingt minutes a été projetée pour sensibiliser aux violences gynécologiques et obstétricales. Madame Annick NONONHOU, sage-femme, juriste, et présidente du Réseau des Sages-femmes Amis des Patients (RSAP), a approfondi ces questions, abordant les aspects juridiques et les droits des patientes.
Des témoignages et échanges d’expériences ont enrichi les débats, révélant plusieurs défis au respect du droit à la santé, notamment un personnel de santé insuffisant et des équipements inadéquats dans les centres de santé.
La deuxième partie de la session a été dédiée à une présentation sur les droits des patients et les recours possibles en cas de violation, animée par Monsieur Megan Valère SOSSOU. Il a rappelé les droits fondamentaux des patients : bénéficier de soins de qualité, choisir librement leur praticien, être informé sur leur état de santé, et donner un consentement éclairé. Il a également abordé le droit d’introduire une plainte auprès d’un service de médiation en cas de non-respect de ces droits.
Échanges interactifs avec un engagement collectif
Des témoignages d’acteurs de terrain, comme celui de Madame Lucie Edwige BESSE, sage-femme à Zoumou, ont démontré les démarches internes pour traiter les cas de violations du droit à la santé. William DJISSA, représentant de l’autorité sanitaire, a souligné la nécessité d’une collaboration respectueuse entre agents de santé et usagers pour garantir ces droits.
Les participantes ont posé des questions, partagé leurs expériences et pris l’engagement de promouvoir le respect des droits de santé dans leurs communautés. Ils ont également promis de transmettre les informations acquises pour sensibiliser davantage leurs entourages.
Adèle Zohou, sage-femme au centre de santé de l’arrondissement de Djegbe, a exprimé son ressenti : « Nous sommes heureuses d’apprendre ces pratiques qui respectent davantage le corps de la femme. Cependant, notre pays n’a pas encore les moyens d’adopter pleinement ces approches. » A l’en croire, le défi est de taille, il est facile d’entendre ces beaux messages, mais leur application reste difficile, vu le contexte actuel et les défis auxquels nos services de santé font face.
Hortense Atakla, sage-femme à Adjahito, dans le centre-ville d’Abomey, a quant à elle souligné un important besoin : « Une formation approfondie serait nécessaire pour mettre en œuvre efficacement ces nouvelles pratiques visant à renforcer le respect du droit à la santé de chacun. »
Assohoto Carole, commerçante à Abomey, a apprécié l’initiative : « Si ces informations sont réellement appliquées, elles permettront de réduire les taux de mortalité dans les maternités. »
Aux termes de cette rencontre, une trentaine de participants à savoir : élus locaux, femmes leaders, infirmières, sages-femmes et membres des comités de gestion ont été mieux informés sur les violences gynécologiques, le droit à la santé et les recours possibles. Ce dialogue communautaire organisé à Abomey, a contribué à la dynamisation de la communication entre les citoyens, les professionnels de santé et les autorités locales, pour le respect des droits de santé au Bénin.
Hornella ADOGBO-MEDAGBE
MOROCCOCANNA: Un opérateur socialement et éthiquement engagé
Le développement de la filière médicale du cannabis au Maroc se confirme de jour en jour. Une dynamique qui permet d’ores et déjà d’améliorer les revenus et de stimuler l’activité des agriculteurs de cette filière. Moroccocanna est un opérateur qui s’engage dans cette filière strictement encadrée et réglementée. L’entreprise est, en effet, en pole position dans ce secteur. Elle se dédie à la production de produits cannabinoïdes de très haute qualité, cultivés et transformés au Maroc. Guidé par les principes de qualité, d’innovation et de durabilité, l’opérateur œuvre à offrir des produits naturels et authentiques dans le strict respect des normes officielles.
Moroccocanna : des valeurs partagées
Un riche héritage marocain et une expertise pointue dans la culture du cannabis caractérisent le travail de Moroccocanna. Combinant des traditions séculaires et des pratiques agricoles modernes pour produire des produits cannabinoïdes de premier choix, l’engagement de l’entreprise pour une qualité et une authenticité constantes guide l’ensemble de sa chaîne de valeur, de la semence à la récolte, en passant par la transformation.
La commercialisation des produits Moroccocanna est déjà opérationnelle auprès des professionnels de ce secteur. La gamme des produits inclut notamment diverses huiles de CBD, des résines, des fleurs, de la biomasse isolée et d’autres dérivés du cannabis. Le catalogue de Moroccocanna est étendu et répond aux attentes des distributeurs. Chaque produit est testé avec rigueur conformément aux normes internationales établies en la matière, garantissant une expérience hautement sûre et efficace pour les clients.
Produits commercialisés par Moroccocanna
Moroccocanna propose un éventail de produits issus de cannabinoides et ses dérivés dont : FLEUR, RÉSINE, POLLEN, ISOLAT, BIOMASS, HUILE, PRODUITS COSMÉTIQUES, PRODUITS ALIMENTAIRES
Moroccocanna : des ambitions très fortes
À préciser que Moroccocanna adhère au principe des pratiques agricoles durables et respectueuses de l’environnement. L’opérateur travaille en étroite collaboration avec les communautés locales et les agriculteurs afin de promouvoir des systèmes de culture responsables qui préservent les ressources naturelles.
Entreprise innovante autant que responsable, Moroccocanna investit dans la recherche et le développement pour améliorer sans cesse ses produits et ses process. Elle croit également à la nécessité de redonner de l’importance aux communautés locales, à travers des initiatives sociales et économiques, ce qui en fait un opérateur socialement et éthiquement engagé.
La part de marché visée par Moroccocanna n’est pas encore déterminée, mais d’ores et déjà l’entreprise se positionne en tant qu’acteur-clé de l’écosystème marocain sur ce marché. Elle œuvre à profiter de l’émergence de ce marché et de son futur prometteur pour en être une locomotive au niveau national, mais aussi international.
Cette ambition se traduit d’ores et déjà par l’importance de l’effort d’investissement programmé en matière de production et de transformation. L’enveloppe prévisionnelle est, en effet, de plus 3 milliards de DH, ce qui en dit long sur la dynamique annoncée de Moroccocanna sur son marché. À l’export, les principaux débouchés ciblés à l’international sont les deux périmètres géographiques les plus importants au monde dans cette activité : l’Europe et les États-Unis, en l’occurrence.
On ne saurait occulter le volet de l’engagement socio-économique de l’entreprise ! Il existe en effet une Charte Éthique qui encadre le travail de Moroccocanna avec les producteurs. «Nous souhaitons mettre en avant l’humain et la préservation de l’environnement. D’où notre cahier des
charges et nos protocoles tournés vers la pérennité et le respect de chaque acteur de la chaîne de valeur. Les agriculteurs sont mis à l’honneur. C’est pourquoi notre traçabilité de produit ne représente pas seulement un suivi, mais une histoire derrière chaque produit. L’histoire de l’agriculteur sera associée au produit final pour permettre au consommateur de mettre un visage et une histoire de vie derrière ce qu’il consomme !», explique-t-on auprès du top-management de Moroccocanna.
Megan Valère SOSSOU
Prix du Leadership : Speak Up Africa célèbre les champions et championnes du développement durable en Afrique
Le mardi22 octobre 2024, Speak Up Africa a distingué les acteurs qui ont marqué l’année 2023 dans le domaine du développement durable en Afrique lors de la 5ème édition du Prix du Leadership Speak Up Africa qui s’est tenue à Dakar, au Sénégal. Ce prix annuel lancé en 2019 par Speak Up Africa vise à reconnaître et célébrer les personnes ainsi que les organisations qui font preuve d’un leadership exemplaire dans le secteur de la santé publique et qui ont eu un impact positif sur le développement durable en Afrique.
Pour cette 5ème édition, cinq personnalités et organisation de divers secteurs ont été distinguées lors du Prix Speak Up Africa du Leadership pour leur engagement et leurs réalisations dans la lutte contre le paludisme et les maladies tropicales négligées ou encore la promotion de l’accès universel à l’assainissement et l’égalité des genres.
Il s’agit de :
Farida Tiemtore, Fondatrice des Héroïnes du Faso, Voix EssentiELLES du Burkina Faso et Membre du Conseil des Jeunes du Fonds mondial a été distinguée pour son travail et son engagement à l’échelle communautaire sur les questions de l’égalité des genres ;
Dr. Ibrahima Socé Fall, Directeur du Programme des maladies tropicales négligées à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour son rôle essentiel dans la priorisation et l’augmentation de la visibilité sur ce groupe de maladies ;
Amadou Gallo Fall,Président de la Ligue Africaine de Basketball, pour son leadership et la collaboration directe avec Speak Up Africa dans le cadre du programme de mentorat « Les LeadHERs d’Afrique rencontrent la BAL4HER » visant à renforcer l’égalité des genres et le leadership féminin dans les industries du sport en Afrique ;
Dr. Michael Adekunle Charles, CEO du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme pour son leadership dans les efforts communs d’élimination du paludisme à l’échelle mondiale ; et
Oumou Kalsom Diallo, pionnière de la santé digitale au Sénégal et Membre Fondateur du Réseau des femmes africaines dans la santé digitale (AWIDH), avec Africa CDC et Speak Up Africa, mis en place depuis octobre 2022.
« C’est un honneur pour moi de recevoir le Prix du Leadership de Speak Up Africa. Nous sommes confrontés à de nouveaux défis en matière de lutte contre le paludisme, à l’image du changement climatique ou de la résistance aux médicaments et insecticides, c’est pourquoi le Partenariat RBM redouble d’effort pour rassembler les acteurs de la lutte contre le paludisme afin de dynamiser et mutualiser nos efforts communs et pour en finir avec cette maladie. » déclaré Dr. Michael Adekunle Charles, CEO du Partenariat pour en finir avec le paludisme.
Farida Tiemtore, Fondatrice et Présidente des Héroïnes du Faso et Voix EssentiELLES du Burkina Faso n’a pas manqué de réitérer l’engagement son organisation à continuer à agir aux côtés de Speak Up Africa pour renforcer l’impact et le leadership des femmes des jeunes au niveau des plateformes et instances de prise de décision sur le continent. « « Je suis ravie de faire partie d’un mouvement et d’une initiative régionale qui visent à magnifier la place des femmes dans les instances de prise de décisions, en tant que jeune burkinabè, c’est un immense honneur de recevoir cette reconnaissance qui me motive d’autant plus à apporter des changements transformationnels au niveau du Burkina Faso, du Conseil des jeunes du Fonds mondial ou des réseaux Voix EssentiELLES. »
Célébré en 2024, la remise du Prix du Leadership a conclu la « Journée Speak Up Africa : « Sortir des sentiers battus : Célébrer le leadership et promouvoir la collaboration » » qui a rassemblé plus de 100 partenaires gouvernementaux, techniques, financiers et de mise en œuvre afin de promouvoir initiatives, mouvements et campagnes innovantes et impactantes en Afrique.
« Aujourd’hui, Speak Up Africa célèbre le leadership africain dans l’atteinte de nos objectifs communs et mondiaux de développement durable. Un leadership que l’organisation catalyse, promeut et amplifie à travers chaque partenariat stratégique et chaque moment clé. L’architecture de la santé et du développement mondiale se ficelle grâce aux individus que nous célébrons et que nous avons rassemblé aujourd’hui et nous leurs en sommes reconnaissantes et reconnaissants » a conclu Yacine Barro Bourgeault, Présidente du Conseil d’administration de Speak Up Africa.
A noter que le Prix du Leadership Speak Up Africa ne se limite pas à des distinctions, mais il incarne un mouvement, une vision d’une Afrique portée par des champions du développement durable. À travers l’engagement de ces leaders, c’est une Afrique résiliente, inclusive et tournée vers l’avenir qui se construit chaque jour, inspirant des générations entières à transformer leurs communautés. En honorant ces parcours, Speak Up Africa rappelle que le leadership africain est le pilier essentiel de la santé publique et du progrès durable sur le continent.
« À l’écoute de tes signes » : le documentaire de Cynthia Hégron, un plaidoyer pour l’inclusion sociale des sourds au Bénin
« À l’écoute de tes signes » est le titre du documentaire qui a retenu toute l’attention lors du Colloque International sur l’Éducation Inclusive à Porto-Novo, ce lundi 28 octobre 2024. Réalisé par Cynthia Hégron, journaliste reporter d’images indépendante, en collaboration avec l’organisation ASUNOES-Bénin CAEIS, ce documentaire vise à sensibiliser à l’inclusion des personnes sourdes au Bénin, à mieux comprendre leur parcours, leurs obstacles et leurs réussites. Axé sur l’inclusion des personnes sourdes au Bénin, le documentaire, fruit de cette collaboration a été présenté en avant-première au grand public.
Produire un documentaire qui examine de près l’inclusion des sourds en milieu scolaire et professionnel est inédit dans la sphère médiatique béninoise. Pour Cynthia, il était essentiel de faire découvrir ce documentaire, en priorité, aux personnes sourdes ainsi qu’aux autorités et aux acteurs nationaux et internationaux œuvrant pour leur inclusion et leur épanouissement. L’intérêt de Cynthia pour ce sujet a débuté il y a un peu plus d’un an, lorsqu’elle a réalisé un reportage pour France 24 au Centre d’Accueil et d’Éducation Inclusive des Sourds à Porto-Novo, à l’occasion de la Journée mondiale des sourds.
Elle raconte : « J’ai été frappée par le fait que, dans une même classe, enfants sourds et entendants apprennent et communiquent ensemble. Dans cet établissement, le véritable handicap est finalement de ne pas connaître la langue des signes. L’inclusion entre entendants et sourds y existe depuis trente ans grâce à son fondateur, M. Raymond Sekpon. J’ai pu continuer à travailler sur ce sujet et découvrir la difficulté pour une personne sourde d’accéder à l’université en raison du manque d’interprètes, ainsi que les obstacles à l’obtention d’un emploi correspondant à ses aspirations. »
Histoires de résilience et de détermination
Le documentaire, inspiré par ce constat marquant, a permis à Cynthia de découvrir une résilience et une détermination remarquables chez les personnes rencontrées, avec un véritable désir d’évoluer. Elle confie avoir été touchée par ces histoires, certaines difficiles à entendre, d’autres inspirantes pour la communauté sourde. C’est pourquoi elle recommande de promouvoir la reconnaissance de la langue des signes comme langue officielle au Bénin, ajoutant que, si cela venait à être fait, le Bénin deviendrait un pionnier en Afrique francophone.
Parmi les récits marquants, celui de Réel, un garçon de 14 ans, a profondément touché la réalisatrice. Elle raconte :
« L’histoire de Réel, un jeune garçon de 14 ans, m’a particulièrement touchée. J’ai rencontré sa mère pour recueillir le témoignage d’une famille et comprendre comment des parents entendants parviennent à maintenir la communication avec leur enfant sourd. Elle m’a raconté que son fils avait été diagnostiqué, dans sa petite enfance, malentendant d’une oreille et sourd de l’autre. Les parents avaient souhaité lui donner accès au monde des entendants grâce à un appareillage auditif. Lorsqu’ils se sont rendus dans une clinique au Bénin pour réaliser le moule de l’appareil, le personnel soignant a commis une grave erreur : en prenant l’empreinte, ils ont perforé le tympan de l’enfant et laissé un corps étranger dans son oreille, sans en informer les parents. Cet incident a considérablement réduit les chances de Réel d’être appareillé et l’a profondément affecté. Depuis, il s’est replié sur lui-même, et son oreille reste sujette à des infections qui n’ont jamais complètement guéri. »
L’espoir d’un dialogue inclusif
À travers ce documentaire, Cynthia espère encourager un dialogue plus inclusif et ouvrir l’accès aux études supérieures et au monde professionnel pour les personnes sourdes. Elle est convaincue qu’avec ASUNOES-Bénin, ce message résonnera auprès des spectateurs et contribuera à une meilleure compréhension du handicap auditif.
Le Centre d’Accueil et d’Éducation Inclusive des Sourds, géré par ASUNOES-Bénin, incarne cette vision de l’inclusion en intégrant sourds, malentendants et entendants dans les mêmes classes. Cette initiative, qui permet aux élèves de suivre leur scolarité jusqu’au baccalauréat, est unique en Afrique de l’Ouest francophone. A noter que ce documentaire a reçu le soutien de Atinssa.org, l’ONG New World, de Solidarité Sans Frontière – 2SF et de Respaix.
Constance AGOSSA
Biodiversité au Bénin : L’ONG NABEN initie au rugby pour la restauration des écosystèmes à Agonvè
Le vendredi 25 octobre 2024 a eu lieu au complexe fluvio-lacustre d’Agonvè le lancement officiel du projet, intitulé « Tackling Nature’s Challenges : Initiation au Rugby pour la Restauration des écosystèmes forestiers et humides d’Agonvè ». Une initiative de l’ONG Naben, en partenariat avec l’association Grandir avec le Rugby, le service des Eaux Forêts et Chasse, Ecological Esquads-Benin et soutenue financièrement par Play For Nature. L’objectif est de promouvoir la protection de l’environnement et la restauration des écosystèmes dégradés à travers le sport, tout en initiant les jeunes (élèves) à la pratique du rugby.
Cette cérémonie de lancement a rassemblé de nombreux acteurs locaux et régionaux de la biodiversité pour sensibiliser la communauté à la préservation de la nature à travers le sport. L’initiative est également inscrite dans une démarche pédagogique en initiant les jeunes, en particulier les élèves, à la pratique du rugby, un sport porteur de valeurs de solidarité et de respect de l’environnement.
Chams-dine Affo, forestier et responsable de la section communale Eaux, Forêts et Chasse de Zangnanado, ne doute pas que la préservation de nos ressources naturelles est essentielle pour faire face aux défis environnementaux d’aujourd’hui. C’est pourquoi affirme-t-il, « Il est important pour chacun de nous de prendre soin de l’environnement en plantant des arbres en abondance »
Habib Agossou, chargé du projet invite les parents à permettre que les enfants puissent prendre part activement au projet afin de permettre que les résultats soient atteints.
« Le sport en général et particulièrement le rugby renforce la santé humaine tout en sensibilisant au respect de la nature », a déclaré, le représentant de l’association Grandir avec le Rugby, Gildas Houkpatin, qui a introduit la première communication de la journée sur le thème : ‘Sport et Écologie : un duo gagnant pour la protection de l’environnement.
Les différentes présentations ont permis de souligner les bienfaits de la restauration des écosystèmes pour les communautés locales et la biodiversité, rappelant que le changement climatique nécessite des actions collectives et locales pour une résilience renforcée.
Les acteurs présents ont ensuite participé à une plantation d’arbres symbolique, marquant le début du processus de réhabilitation du complexe fluvio-lacustre. Des plants de palétuviers et de Ceiba pentandra ont été introduits dans le paysage. Aux côtés des élèves, les sages et têtes couronnées de la localité ont également pris part aux activités, démontrant leur soutien et leur implication active dans la protection de leur environnement.
Le moment marquant de cette journée a été l’initiation au rugby. En effet, les élèves, encadrés par l’équipe de l’association Grandir avec le Rugby, ont découvert ce sport et ses valeurs : engagement, persévérance et respect – autant d’attributs nécessaires pour mener à bien des projets de protection de l’environnement.
Le succès de cette première semaine dédiée au lancement du projet ouvre la voie à des actions futures pour la préservation des écosystèmes locaux à Agonvè.
Megan Valère SOSSOU
Remise du Prix Galien Afrique : Deux initiatives de santé primées pour leur excellence et leur impact innovant
Le 7ème Forum Galien Afrique a fermé ses portes ce vendredi 25 octobre, lors d’une cérémonie officielle présidée par le chef de l’État sénégalais, SE Bassirou Diomaye Faye. Cette édition, placée sous le thème « Actions sanitaires et communautaires face aux crises climatiques et environnementales en Afrique », a réuni d’éminents chercheurs, responsables politiques et membres de la communauté scientifique africaine pour débattre des enjeux sanitaires et climatiques du continent.
En clôture, deux initiatives d’exception ont été honorées par le Prix Galien Afrique, une distinction prestigieuse qui célèbre l’excellence et l’innovation en sciences de la santé.
Depuis sa création en 2018, le Forum Galien Afrique se consacre au renforcement de la recherche et au développement durable par le partage d’expériences pour répondre aux grandes problématiques de santé publique en Afrique. Cette année, le président Bassirou Diomaye Faye a remis les prix aux lauréats lors d’une cérémonie marquée par la lecture de la Déclaration de Dakar, acte symbolique de l’engagement collectif envers une approche inclusive et durable de la santé publique en Afrique.
Lauréats du Prix Galien Afrique 2024
Meilleure Technologie Médicale : MAScIR SARS-CoV-2 PCR Kit, par le Professeur Hassan Sefrioui (Maroc). Ce test innovant permet une détection rapide et précise du virus SARS-CoV-2, apportant une solution vitale dans la lutte contre les épidémies.
Meilleure Solution Digitale : CyberRwanda, plateforme numérique développée par le collectif YLabs, représenté à cette cérémonie par Zack Witkin. Ce projet vise à améliorer la santé sexuelle et reproductive des jeunes rwandais, offrant un soutien essentiel à plus de 25 000 adolescents et prévoyant d’en atteindre 100 000 d’ici fin 2024.
Chaque lauréat a reçu une bourse de 20 millions de Francs CFA, soit environ 30 000 USD, pour soutenir davantage leurs efforts dans le domaine de la santé en Afrique.
A noter que dans les catégories Meilleur produit pharmaceutique et Meilleur produit biotechnologique, les Prix sont non-attribués pour 2024.
Déclaration de Dakar
Lue par Prof. Awa Marie Coll Seck, présidente de Galien Africa, ancienne ministre d’Etat et ancienne ministre de la Santé du Sénégal, la déclaration de Dakar énonce plusieurs recommandations majeures : promouvoir des politiques de santé publique intégrant les enjeux climatiques, investir dans des infrastructures résilientes et soutenir les jeunes dans l’utilisation d’outils modernes tels que l’intelligence artificielle. La déclaration appelle également à une collaboration intersectorielle renforcée pour une réponse coordonnée aux défis et climatiques de l’Afrique, tout en garantissant une implication accrue des femmes dans les sphères décisionnelles.
Le message du Président Bassirou Diomaye Faye
Saluant les efforts des participants, le Président Faye a souligné l’importance de l’investissement dans la recherche et l’innovation pour un système de santé africain plus résilient face aux crises environnementales. Il a également mis en avant le rôle fondamental du leadership africain pour une souveraineté sanitaire acquise et a réaffirmé l’engagement de son gouvernement à bâtir un système de santé inclusif, ambitieux et adapté aux besoins de la population.
Le Forum Galien Afrique, désormais inscrit dans l’agenda international de la santé, continue de jouer un rôle moteur pour un développement durable et un avenir résilient. Le rendez-vous est déjà pris pour l’édition 2025, en vue d’un engagement toujours plus fort pour la santé en Afrique.
A noter que le Forum Galien Afrique est une plateforme d’excellence dédiée à l’innovation et à la recherche dans le domaine de la santé. Il rassemble des dirigeants et experts mondiaux pour promouvoir des solutions durables face aux défis de santé publique en Afrique.
Lancement du Programme d’Assainissement Pluvial: Porto-Novo, Ouidah, Abomey et Bohicon ciblées
À la suite de l’asphaltage, du Programme d’Assainissement Pluvial de la ville de Cotonou et d’autres initiatives, le Gouvernement du Président Patrice TALON vient de lancer un nouveau grand projet dénommé : « PAPVS », Programme d’Assainissement Pluvial des Villes Secondaires. La cérémonie de lancement officiel de ce programme a été présidée, le mardi 22 octobre 2024 à Cotonou, par le représentant du Ministre du Cadre de Vie et des Transports en charge du Développement Durable, Monsieur Djamal GBIAN TABE.
D’un coût global de 107.740.930.000 FCFA, le Programme d’Assainissement Pluvial des Villes Secondaires est le fruit d’un accord de financement entre le Gouvernement du Bénin et la Banque Africaine de Développement (BAD). Le programme vise à assainir le cadre de vie des populations urbaines et renforcer leur résilience face aux inondations dues au changement climatique. Le PAPVS adresse les villes de Porto-Novo, de Ouidah, d’Abomey et de Bohicon.
Pour le Directeur Général de la SIRAT, Monsieur Ranti AKINDES, le PAPVS verra la construction de 43 kilomètres de collecteurs primaires et secondaires, et de 31 kilomètres de voiries bitumées ou pavées. Au titre des autres composantes d’accompagnement prévues, il y aura la construction de modules de classe, de clôtures d’écoles et d’autres centres publics, de blocs sanitaires modernes, de logements pour sages-femmes.
Monsieur Robert MASUMBUKO, Responsable-Pays de la Banque Africaine de Développement au Bénin, a indiqué que l’institution bancaire qu’il représente est très fière d’accompagner le Bénin dans la réalisation des grands projets au profit des populations.
L’enjeu du Gouvernement du Bénin est de parvenir à un aménagement équilibré dans une gouvernance transparente du territoire, fait noter le Directeur Adjoint de Cabinet du Ministre du Cadre de Vie, Monsieur Djamal GBIAN TABE. Il a rappelé que le PAPVS arrive à point nommé car ce Programme vient compléter et renforcer le dispositif des initiatives déployées notamment à travers l’asphaltage et le PAPC pour assainir le cadre de vie des populations et pour lutter efficacement contre les inondations dues au changement climatique.
La cérémonie a connu la présence des Maires des villes concernées. Ces derniers rassurent de leur accompagnement pour l’aboutissement heureux du programme.
Projet d’Appui aux Femmes pour la Transformation du Moringa : RASIPE-ONG outille les femmes de la coopérative DONOROU
Dans une démarche visant à autonomiser les femmes tout en promouvant la protection de l’environnement, l’Ong Recherche-Action en Système d’Information et Protection de l’Environnement (RASIPE-ONG) a initié une formation destinée aux femmes de la coopérative DONOROU, dans la commune de Pèrèrè. Cette formation qui se tient dans le cadre du Projet d’Appui aux Femmes pour la Transformation du Moringa soutenu par l’Ambassade de France au Bénin, s’est déroulée les 22 et 23 octobre 2024 à Parakou.
Le premier volet de la formation, intitulé « Leadership féminin et entrepreneuriat des femmes », a été animé par Damien Biao AWOUE, Directeur du Programme Vision Néhémie (PVN) de DEDRAS-ONG. Il a couvert deux modules : « Leadership de la femme dans la société » et « Gestion d’une Initiative de Génération de Revenus et d’Emploi (IGRE) ». L’objectif était de déconstruire les stéréotypes sociaux qui relèguent les femmes à un second plan, tant dans le foyer que dans la société. Les participantes ont été encouragées à prendre conscience de leur potentiel de leadership et de leurs compétences en gestion, afin de renforcer leur contribution à l’économie familiale et à la communauté.
Liliwanou ZAKARI, vice-président de RASIPE-ONG, a souligné que le choix de la commune de Pèrèrè et du moringa pour ce projet répondait à une problématique de malnutrition identifiée lors de recherches menées dans la région. « La commune de Pèrèrè a été ciblée parce que, selon nos recherches, des cas de malnutrition y sont fréquents, notamment au niveau scolaire. Avec l’implication du programme de cantine scolaire, nous voulons contribuer à améliorer la qualité de l’alimentation des enfants dans la communauté de Pèrèrè », a-t-il déclaré. Le choix s’est naturellement porté sur le moringa car « le moringa contribue directement à équilibrer l’alimentation des enfants », a-t-il justifié.
Le second volet de la formation, dirigé par Claudia Allola, technicienne de laboratoire et pâtissière, s’est concentré sur la transformation du moringa à des fins alimentaires et commerciales. Les participantes ont appris à utiliser des équipements tels que des moulins, tamis et machines à sceller pour transformer et emballer la poudre de moringa. Elles ont pu pratiquer ces techniques sur place, tout en recevant des conseils sur l’hygiène et l’entretien des machines.
Les participantes ont exprimé leur satisfaction à l’issue de cette formation. Biba SANDA, Présidente de la coopérative DONOROU, a déclaré : « La formation a été très bénéfique. Nous savons maintenant comment gérer notre maison et nous allons partager nos connaissances avec les femmes qui n’ont pas pu participer.» Barawéma OROU, également bénéficiaire, a ajouté : « En plus d’apprendre à mieux vivre en famille, je peux désormais entreprendre de petites activités génératrices de revenus.» Elle a exprimé sa grande satisfaction et a remercié RASIPE-ONG.
A noter que ce n’est pas la première fois que la coopérative bénéficie du soutien de RASIPE-ONG. Par le passé et toujours dans le cadre du même projet, elle avait reçu une formation sur le maraîchage et le piquetage, ainsi que des équipements pour la transformation du moringa. Cette fois-ci, une machine à sceller a été ajoutée au matériel mis à disposition des femmes pour faciliter leurs activités.
À travers le Projet d’Appui aux Femmes pour la Transformation du Moringa, RASIPE-ONG contribue non seulement à l’autonomisation économique des femmes, mais aussi à la lutte contre la malnutrition et à la protection de l’environnement dans la commune de Pèrèrè.
Germain ALOZE
Les Jardins de l’Espoir recrute un(e) stagiaire chargé(e) de communication
Pour renforcer son équipe, Les Jardins de l’Espoir recrute un(e) stagiaire chargé(e) de communication. En tant qu’organisation de jeunes, Les Jardins de l’Espoir œuvre pour un modèle agricole durable qui respecte l’environnement tout en nourrissant la population.
Le/La stagiaire chargé(e) de communication aura pour mission principale de définir et mettre en œuvre une stratégie de communication digitale et institutionnelle, promouvant une image positive de l’organisation auprès de divers publics (partenaires, presse, consommateurs).
Missions clés :
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Profil recherché :
– Diplôme Bac +3/5 en communication ou marketing digital
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Le délai de candidature est fixé au 28 octobre 2024