Lutte contre les violences : Alliance Droits et Santé appelle à des actions concrètes suite à l’adoption de la Convention de l’Union Africaine

Malabo le 7 juillet 2025. L’adoption en février dernier, de la Convention de l’Union Africaine sur l’Élimination de la Violence à l’égard des Femmes et des Filles marque une avancée historique pour les droits des femmes en Afrique. Toutefois, Alliance Droits et Santé alerte : sans engagement politique fort, cadre juridique harmonisé et financements durables, cette convention restera lettre morte.

L’organisation exhorte les gouvernements des six pays membres (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal) et les autres pays à mettre en œuvre des plans d’action nationaux budgétisés, multipartites et efficaces, pour assurer une prise en charge intégrale et coordonnée des survivantes de violences basées sur le genre (VBG). Ces actions doivent inclure la prévention, la protection, l’accès à la justice et la réinsertion socio-économique.

Chaque jour de retard expose davantage de femmes et de filles à des violences inacceptables. L’heure n’est plus aux promesses, mais à l’action.

 Alliance Droits et Santé formule trois recommandations stratégiques pour des politiques efficaces :

1. Renforcer les cadres juridiques et la protection des survivant·e·s : Harmoniser les lois nationales avec les engagements régionaux et internationaux, criminaliser toutes les formes de VBG et garantir un accès simplifié à la justice pour les survivantes.

2. Accroître les financements dédiés à la lutte contre les VBG : Allouer des budgets nationaux pluriannuels, impliquer le secteur privé africain via la RSE, et créer des fonds dédiés, transparents et suivis.

3. Améliorer la coordination et le partage des données : Mettre en place des mécanismes de coopération entre acteurs, digitaliser les données, renforcer les centres spécialisés et former les professionnel·le·s de terrain.

Alliance Droits et Santé appelle les gouvernements, les partenaires techniques et financiers, la société civile, les mouvements féministes et le secteur privé à unir leurs efforts pour bâtir une Afrique de l’Ouest où chaque femme et chaque fille vit librement, en sécurité et avec dignité.

ENSEMBLE POUR LES DROITS DES FEMMES ET DES FILLES ! L’heure est à l’action. L’heure est à la ratification. Lien du document de positionnement de l’Alliance Droits et Santé




Autisme au Bénin : les parents entre combat quotidien, solidarité et plaidoyer pour un meilleur accompagnement

À l’initiative de la Clinique Les Mélodies, un atelier spécial parents d’enfants autistes s’est tenu dans la matinée de ce samedi 28 juin à Godomey, réunissant familles, professionnels de santé et éducateurs autour d’un même défi : mieux comprendre, mieux accompagner, et mieux plaider la cause des enfants vivant avec un trouble du spectre autistique (TSA).

Ils sont venus avec le cœur lourd, certains avec des doutes, d’autres avec des années d’expérience à dompter les silences, les cris, les colères soudaines. Mais tous sont repartis avec un souffle nouveau, une certitude partagée : ils ne sont pas seuls. Dans une salle baignée de lumière tamisée, les mots ont fusé, tantôt retenus, tantôt livrés comme un trop-plein longtemps gardé. Les parents présents ont partagé ce que les rapports médicaux n’écrivent pas : l’épuisement, les nuits sans sommeil, les crises imprévisibles, la douleur de ne pas être compris, ni par l’entourage, ni par les institutions.

Dans une salle baignée de lumière tamisée, les mots ont fusé, tantôt retenus, tantôt livrés comme un trop-plein longtemps gardé. Les parents présents ont partagé ce que les rapports médicaux n’écrivent pas : l’épuisement, les nuits sans sommeil, les crises imprévisibles, la douleur de ne pas être compris, ni par l’entourage, ni par les institutions.

Geneviève Mèdagbé, couturière et mère d’un garçon de 12 ans, raconte avoir longtemps erré dans l’incompréhension. « Jusqu’à ses trois ans, il ne disait que maman. Pour tout le monde. On me disait que c’était juste un retard, mais rien n’évoluait », confie-t-elle. Après des années d’expériences thérapeutiques et d’écoles prudentes à instruire son enfant, c’est lors de cet atelier qu’elle affirme avoir mis un nom sur ce que vit son enfant. « Je me rends compte que je ne suis pas seule. Et surtout que ce n’est pas une fatalité. Entendre d’autres mamans dont les enfants vont à l’école, parfois jusqu’en classe de 4e, ça me donne de l’espoir. »

On peut constater le même soulagement chez Mme Edwige Ahonon, mère d’Haniel, 14 ans, qui a décrit les déclencheurs sensoriels des crises de son fils. La chaleur, les bruits, la lumière trop forte, le moindre détail peut suffire à troubler son attitude. Elle remémore ses nuits blanches, ses réveils précoces et les hurlements inconsolables. Toutefois, elle exprime aussi des petits progrès rendus possibles au moyen d’une routine organisée et des adaptations simples : améliorer l’aération de la chambre, créer des repères visuels, introduire des activités physiques épuisantes comme la piscine. « Lorsqu’il nage beaucoup, il dort paisiblement. Sinon, personne ne dort dans la maison », laisse-t-elle entendre.

Un autre couple partage avec compréhension les réalités financières et affectives autour de leur fils de huit ans. Le régime alimentaire strict de Nathan constitué uniquement des frites, des pâtes ou des haricots emmêle les changements de menus au sein de la famille. « Il ne dort que si sa mère est à côté. Il faut toujours sa présence pour le rassurer ». Un poids que le couple assume ensemble, mais non sans difficulté.

Loin de se résumer à des plaintes, ces témoignages traduisent une détermination farouche de faire mieux, malgré l’absence de structures spécialisées, le manque d’outils et la fatigue des parents.

Voix des professionnels : vers une approche multidisciplinaire

À côté des récits de vie, des voix expertes ont apporté des illuminations techniques, mais surtout humains. Madame Edith, Médecin orthophoniste, insiste sur la communication précoce comme clé du développement cognitif de l’enfant. « L’accompagnement commence bien avant le diagnostic. Il faut savoir observer, écouter, parler, même à un enfant qui ne répond pas. Les parents sont les premiers thérapeutes de leur enfant ».

Elle déplore le manque d’information sur les signes précoces de l’autisme : absence de contact visuel, difficultés d’interaction, retards de langage. Selon elle, une intervention précoce soutenue par une équipe pluridisciplinaire, peut radicalement changer le cours des choses. Mais pour cela, il faut des structures accessibles et formées.

Dr Josias Sohinto, Médecin ORL et Directeur de la Clinique Les Mélodies, a dans un discours taché d’humilité et d’expériences, reconnu le parcours de combattant des parents et leur décerne le titre d’expert de la gestion de la maladie. « Nous sommes des soi-disant experts, mais vous, les parents, vous êtes au front. C’est en cela que vous êtes les vrais experts car on ne comprend mieux une affection que lorsqu’on l’a vécue soi-même. Ce que vous vivez au quotidien, nous ne faisons que l’étudier en théorie ». Il se souvient de consultations où cinq soignants n’arrivent pas à calmer un enfant. « Et la maman, seule, y parvient en quelques gestes. C’est cela, l’expertise du terrain ».

Le médecin a présenté l’ambition portée par sa clinique. Il nourrit le rêve d’un modèle intégré, où se côtoient ORL, pédopsychiatre, orthophoniste, éducateur spécialisé, psychologue. Une offre complète, dans un même lieu, pour éviter aux parents des allers-retours coûteux et chronophages. « Nous allons ouvrir un hôpital de jour pour enfants autistes, dès le 30 juin. Ce sera un espace d’accueil quotidien, de suivi global, et d’évaluation continue ».

Pour Otis Wilfried Akpovo, Éducateur spécialisé et modérateur de l’atelier, ce projet est une première pierre vers une véritable politique de santé inclusive. Il alerte néanmoins sur une réalité persistante : l’absence des pères dans le processus d’accompagnement. « Trop souvent, la mère est seule à faire face. Pourtant, avoir un enfant autiste n’est pas une affaire de femmes. Nous lançons un SOS aux papas : soyez là, soyez actifs ».

Un plaidoyer fort à l’endroit des autorités

L’atelier ne s’est pas limité aux témoignages ou aux instructions pour la gestion des crises. Il a aussi été une scène politique et un moment de plaidoyer. Les participants ont exprimé, à l’unisson, la nécessité d’un soutien étatique concret, structuré et durable.

Une première requête portée par les participantes est l’aménagement du calendrier professionnel pour les parents d’enfants autistes. Mme Edwige Ahonon, voix audacieuse au micro, plaide pour des arrangements conformes à celles existant dans d’autres pays. « Comment concilier travail à temps plein et prise en charge d’un enfant qui demande une vigilance de chaque instant ? Beaucoup de mères abandonnent leur emploi. Il nous faut des horaires adaptés, des congés spéciaux, des options de télétravail ».

La création d’écoles spécialisées est vue comme une urgence. Aujourd’hui, les rares établissements existants ne sont pas toujours formés aux spécificités de l’autisme, et nombre d’enfants sont exclus du système éducatif classique. Les parents dénoncent une stigmatisation persistante, autant dans les écoles que dans les quartiers. « On nous regarde comme si on avait mal élevé nos enfants. Comme si c’était notre faute ».

Les recommandations formulées lors de l’atelier sont claires :

  • Intégration de modules sur l’autisme dans la formation initiale des enseignants,
  • Mise en place de centres régionaux de diagnostic et de prise en charge,
  • Subvention des soins orthophoniques, psychologiques et éducatifs,
  • Organisation régulière de campagnes de sensibilisation nationale.

Dr Josias Sohinto l’a rappelé en conclusion : le plaidoyer ne peut aboutir sans données. « Si nous voulons convaincre les décideurs, nous devons leur présenter des résultats. Montrer que l’approche intégrée fonctionne. Que l’investissement humain et financier porte ses fruits ».

Pour cela, un appel a été lancé à tous les parents, professionnels et partenaires. Documenter, évaluer, chiffrer dans l’espoir que, dans quelques années, les fruits de cette mobilisation se traduisent par une politique publique ambitieuse en faveur des personnes vivant avec l’autisme.

À travers cet atelier, c’est tout un bout de la société béninoise qui s’est exprimé avec force et dignité. « Ce n’est pas une clôture. C’est une ouverture sur un rêve collectif », a conclu Dr Sohinto. Un rêve d’un Bénin où chaque enfant, quel que soit son profil, a droit à une place, à une attention, à un avenir.

Mahugnon Josué TCHAGNONSI




Sécurité Alimentaire au Bénin : Le projet CASCADE promeut les jardins de case pour renforcer la résilience et l’autonomie des ménages

L’une des habitudes qui s’installent progressivement dans le quotidien des communautés des départements du Couffo, de l’Ouémé et du Zou au Bénin, c’est le développement de petits jardins contigus aux cases. Une approche ayant existé par le passé dans les communautés et qui refait surface grâce aussi au projet CASCADE mis en œuvre par le consortium CARE Bénin/Togo et GAIN, financé par le Ministère des Affaires Etrangères du Royaume des Pays Bas.

Une suite logique des expériences de l’Approche Farmers Fields Business School (FFBS) à travers les unités de Démonstration

Au cours de l’année 2024, l’approche FFBS propre à CARE a été déployée dans les communautés ciblées par le projet CASCADE, afin de mettre en pratique ses principes, notamment dans la production agricole durable et le développement des activités génératrices de revenus (AGR). Ainsi, des unités de démonstration ont été installées avec l’appui des Agences Territoriales de Développement Agricole (ATDA) qui ont accompagné les groupements de producteurs dans les différentes communes d’intervention du  projet. Au terme du processus, des résultats positifs ont été enregistrés, les rendements obtenus ont permis aux communautés de renforcer la sécurité alimentaire et de développer des activités génératrices de revenus. Alors que le projet CASCADE vise spécifiquement entre autres, à améliorer l’accès et la consommation d’aliments sains dans les ménages, les populations ont été outillées à travers les unités de démonstration pour installer et développer les jardins de case au sein des communautés. Albertine ADOGBA membre du groupement « Agri la lumière » dans le village Sota-Aigbadji dans la commune de Bonou est satisfaite de la démarche entreprise par le projet CASCADE : « l’année dernière nous avons cultivé de la grande morelle sur une parcelle de démonstration en appliquant les principes de l’approche FFBS. Nous avons obtenu de très bons rendements.  ce qui a permis à chaque membre de notre groupement de consommer ce légume chez soi. Eensuite, nous avons recu des semences de légumes de la part de CASCADE et chacun a été encouragé à reproduire cela à domicile Et c’est ce que nous avons démarré dans nos maisons. »

Des graines d’espoir plantées au cœur des foyers

Dans les communautés comme Djidja, Toviklin, la prise de conscience de l’importance de manger sainement s’ancre progressivement dans les habitudes. Les petits espaces libres autour des maisons sont désormais mis à profit pour cultiver des légumes frais,  tandis que les cheptels domestiques fournissent des sources accessibles de protéines animales, facilement intégré dans le repas quotidiens. Albertine AFAGNON est émerveillée par le résultat de son petit jardin, qui lui procure des avantages : « Je n’avais pas l’habitude de cultiver des légumes chez moi à la maison. C’est grâce au projet CASCADE que j’ai intégré cette pratique,,  je trouve que c’est une très bonne recommandation. Il suffit que je contourne le mur pour accéder à mon jardin et  cueillir des légumes frais pour ma sauce », raconte-t-elle avec enthousiasme 

Les perspectives pour les jardins de case

L’autonomie alimentaire des ménages constitue un levier essentiel pour  lutter efficacement contre la malnutrition à l’échelle communautaire . Au Bénin, les mois à venir seront déterminants pour l’amélioration de la nutrition dans les communes d’intervention du projet CASCADE notamment à Djidja et à Toviklin où sera mis en œuvre le sous projet dénommé « La nutrition au cœur des activités agricoles dans les communes de Djidja et de Toviklin. » Ce sous projet vise à Promouvoir la consommation durable des rations alimentaires saines dans les ménages agricoles, en accompagnant  10.000 femmes agricultrices dans la production, la transformation et la consommation d’aliments à haute valeur nutritive. Edmond ZINZINDOHOUE, gestionnaire du projet CASCADE clarifie : « L’objectif est que chaque ménage améliore sa consommation de fruits et légumes par sa propre production domestique. Le jardin potager permet à la famille de produire une partie des fruits et légumes qu’elle consomme en maîtrisant la qualité sanitaire des produits, tout en réduisant  les dépenses alimentaire. »

Ainsi le principe « Un potager par case » s’impose progressivement dans les communes comme une véritable révolution silencieuse pour renforcer l’autonomie alimentaire et nutritionnelle des ménages béninois à travers le projet CASCADE.

Bamidélé LAOUROU




Lutte contre le VIH : une réforme législative attendue pour garantir les droits et l’accès aux soins

Réunis depuis le lundi 30 juin 2025 à Grand-Popo, des députés des commissions permanentes de l’Assemblée nationale, accompagnés de cadres administratifs, participent à un atelier stratégique crucial sur la lutte contre le VIH/SIDA. Organisée par le Programme Santé de Lutte contre le SIDA (PSLS) en partenariat avec l’Institut Parlementaire du Bénin (IPAB) et avec l’appui d’ONUSIDA, cette rencontre vise à préparer la révision de la loi n°2005-31 du 10 avril 2006, désormais jugée obsolète face aux défis sanitaires actuels.

D’entrée de jeu, le Dr Romaric Akpovo, directeur adjoint de l’IPAB, a salué l’engagement des élus, mobilisés en pleine session parlementaire. Il a rappelé que la législation de 2006, bien qu’étant une avancée majeure à l’époque, doit être actualisée pour s’adapter aux mutations scientifiques et sociales. Pour lui, une riposte efficace exige désormais un engagement politique éclairé, basé sur des données à jour.

Le tableau dressé par la directrice pays d’ONUSIDA pour le Bénin et le Togo, le Dr Diallo Yayé Kanny, révèle des progrès significatifs : une diminution de 46 % des nouvelles infections et une baisse de 55 % des décès liés au VIH au cours des dix dernières années. Malgré ces résultats, elle a alerté sur les lacunes persistantes qui empêchent d’atteindre les objectifs mondiaux.
La stigmatisation, les lois restrictives, les inégalités de genre et les discriminations continuent d’entraver l’accès aux soins pour de nombreuses personnes à risque. Dans ce contexte, les objectifs internationaux « 10-10-10 » – visant à éliminer ces barrières structurelles – prennent tout leur sens. Le Dr Diallo a d’ailleurs confirmé que la révision de la loi béninoise est en cours au niveau gouvernemental et a exhorté les parlementaires à en faire une priorité.

Vers une réforme plus équitable et inclusive

S’exprimant au nom du ministère de la Santé, le Dr Anita Wadagni, Secrétaire Exécutive du Conseil National de Lutte contre le SIDA, la Tuberculose, le Paludisme, les Hépatites et les Épidémies (CNLSTP), a souligné les disparités masquées par la baisse globale de la prévalence, estimée à 0,7 % en 2024 chez les 15-49 ans. Certaines communautés, a-t-elle précisé, enregistrent des taux beaucoup plus élevés.
Elle a présenté les grands axes de la future loi, qui se concentrent sur la protection des droits des personnes vivant avec le VIH, l’équité dans l’accès aux soins, la lutte contre les discriminations et la responsabilisation de tous les acteurs. « Ce texte se veut moderne, humaniste et inclusif », a-t-elle affirmé, appelant les députés à jouer un rôle moteur dans cette dynamique.

Présidant l’ouverture officielle des travaux au nom du président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou, l’honorable Victor Topanou, président de la commission chargée des affaires sociales, a salué l’implication de ses collègues. Il a rappelé que la baisse de la prévalence au Bénin est aussi le fruit de politiques sociales volontaristes, avec des budgets sociaux représentant près de 42 % du budget national en 2024.
Cependant, il a souligné que des « zones de résistance » persistent concernant le respect des droits humains. Citant le rapport 2024 de la Journée Mondiale du SIDA, intitulé « Suivons le chemin des droits pour mettre fin au Sida », il a plaidé pour une mobilisation accrue autour du nouveau projet de loi, y compris par l’organisation d’un séminaire parlementaire élargi.




Politique Nationale de l’Alimentation et de la Nutrition au Bénin : la société civile formule ses recommandations

Pour une politique Nationale de l’Alimentation et de la Nutrition inclusive et efficace au Bénin  l’Alliance de la Société Civile pour l’Intensification de la Nutrition au Bénin (ASCINB) a réuni du 24 au 26 juin 2025 à Grand Popo, une quarantaine d’acteurs clés du secteur. Objectif : permettre aux organisations de la société civile (OSC) de s’approprier la Politique Nationale de l’Alimentation et de la Nutrition (PNAN) et d’en devenir de véritables partenaires stratégiques.

Pendant trois jours d’intenses travaux, les participants ont découvert en profondeur les grands axes de la PNAN. À travers des présentations détaillées, des échanges participatifs et des travaux de groupe, les organisations de la société civile présente ont pu comprendre les objectifs, les mécanismes de mise en œuvre, mais aussi les limites du document.

Yessoufou Lamidi, Chargé des activités techniques à l’ONG OBEPAB, témoigne, « On a eu à travailler pour comprendre la PNAN, relever les insuffisances qui par la suite ont été formulées en des recommandations à adresser à l’ANAN. »

Ces recommandations concernent notamment le manque de dispositifs de gouvernance clairement définis. Comme l’a souligné Lamidi, « La politique doit disposer d’un comité d’orientation, d’un comité technique et d’un comité d’exécution. Le document de politique doit être accompagné d’un plan d’action. » Dans le cas précis, la Politique fait référence à des programmes, mais les plans d’action n’ont pas été élaborés.

De son côté, Obed Zossou, de l’ONG CIPCRE Bénin, membre de l’ASCINB et Coordonnateur du champ d’action Agriculture Durable, Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (ADSAN)  déplore une exclusion des OSC dans les phases de conception, « Le document de la PNAN est un document très bien riche mais il a été remarqué dans la méthodologie que la société civile n’a pas été associée dans l’élaboration ni à la validation…… L’atelier nous a permis de mieux comprendre et de prendre une position pour que la place de la société civile puisse être reconnue. »

Rakiatou Seydou Tahirou Bada, Chargée de projet SIANSON appelle à une meilleure inclusion des populations vulnérables, « Nous souhaitons que les acquis de cet atelier soient bien pris en compte par l’ANAN, révisés s’il le faut en collaboration avec la société civile………  Il y a des domaines, des dimensions qui n’ont pas été prises en compte tel que la prise en compte des personnes à besoins spécifiques, qui n’est pas détaillée. »

Au terme des échanges, les participants ont adopté une note de position, une feuille de route et une liste de questions prioritaires. Ils se sont engagés à poursuivre leurs efforts à travers le plaidoyer, la sensibilisation, le suivi citoyen et des actions communautaires concrètes.

Pour Ariane Pamela Agbozo de Social Watch Bénin, « L’approche participative de l’atelier a permis d’aboutir à des résultats tangibles à savoir la note de prise de position, la feuille de route et les questions. Notre souhait est de maintenir le niveau d’engagement afin que nous puissions arriver à faire infléchir ceux qui sont en face de nous pour qu’ils puissent intégrer les organisations de la société civile dans le processus de mise en œuvre de cette politique. »

Gaudens Houessionon de l’ONG AUTRE – VIE salue pour sa part la pertinence de la rencontre, « Cet atelier vient à point nommé avec des échanges assez ouverts et riches. »

En clôturant les travaux, Dagbégnon Tossougbo, représentant la Direction de l’Alimentation et de la Nutrition Appliquée (DANA) a  remercié l’ASCINB pour son rôle moteur dans la veille citoyenne ayant abouti à l’appropriation de la PNAN par les organisations de la société civile, « Je voudrais vous exhorter à maintenir ce niveau d’engagement pour que le secteur de la nutrition et de l’alimentation se porte de plus en plus mieux. »

Avec cette initiative, l’ASCINB confirme son rôle de catalyseur entre les institutions publiques et les communautés pour une politique nutritionnelle plus inclusive, équitable et ancrée dans les réalités locales.

Megan Valère SOSSOU




Extrémisme violent au Nord Bénin : de la nécessité d’un soutien psychosocial aux cœurs meurtris !

Au nord du Bénin, les attaques terroristes laissent indubitablement derrière elles morts, écoles et commissariats de police brûlés. Mais au-delà des dégâts visibles, les blessures invisibles – mentales et émotionnelles – rongent les survivants. 

Ce reportage de Venance Ayébo TOSSOUKPE met l’accent sur la nécessité d’une prise en charge psychosociale des survivants des attaques terroristes au Nord Bénin.




Gestion des aires protégées en Afrique : African Parks renforce la protection des droits humains

Pour enquêter sur toutes les allégations de fautes graves affectant les communautés vivant dans ou autour des zones protégées qu’elle gère à travers le continent africain, l’organisation de conservation African Parks (AP) a annoncé la création d’un comité indépendant chargé de superviser son mécanisme de réclamation et de recours (GRM).

Ce comité vise à offrir une réponse crédible et impartiale aux griefs exprimés par les communautés locales et les autres parties prenantes. Il garantira une supervision autonome du fonctionnement du mécanisme de gestion des plaintes existant, contribuant ainsi à prévenir et résoudre les conflits sociaux souvent liés à des divergences de valeurs, d’intérêts ou à des pressions extérieures.

Les membres de ce comité indépendant, qui rendront compte directement au conseil d’administration d’African Parks, joueront également un rôle consultatif en matière de droits humains.

« Nous sommes profondément reconnaissants envers ces experts juridiques qui consacrent leur temps à titre bénévole pour promouvoir les droits de l’homme dans le domaine de la conservation. Leur expérience et leur expertise profiteront grandement aux communautés dans lesquelles African Parks opère, garantissant que l’organisation respecte les normes internationales en matière de droits de l’homme. Nous considérons le lancement du Panel indépendant comme une initiative clé parmi une série d’améliorations critiques mises en œuvre dans l’ensemble de notre organisation », a déclaré Peter Fearnhead, PDG d’African Parks.

Le Groupe indépendant du GRM est composé de six éminents juristes africains spécialisés dans les droits humains : le juge Isaac Lenaola de la Cour suprême du Kenya, Ivete Mafundza Espada, avocate au Mozambique, le juge Zione Ntaba de la Haute Cour du Malawi, Brigadier Siachitema, avocat en Zambie, Isidore Clément Capo-Chichi, avocat béninois, et Justice Violet Mavisi, juge au Kenya. Leur travail sera soutenu par un conseiller externe spécialisé en droits humains et en justice pénale, ainsi que par une équipe d’enquêteurs et de spécialistes chargés d’accompagner les victimes.

Dans un communiqué, https://www.africanparks.org/african-parks-announces-appointment-independent-panel-grievance-resolution  l’organisation souligne : « African Parks a considérablement amélioré ses processus de protection dans l’ensemble de l’organisation. Ces améliorations continues favoriseront la collaboration avec les communautés locales et garantiront le respect et la protection des droits humains pour toutes les parties prenantes. African Parks continuera d’améliorer son approche de la conservation, en veillant à ce qu’elle soit fondée sur les droits et durable dans toutes ses dimensions. »

Pour rappel, African Parks est une organisation à but non lucratif dédiée à la gestion à long terme des aires protégées. À ce jour, elle gère 23 sites dans 13 pays africains, totalisant plus de 20 millions d’hectares, notamment en Angola, au Bénin, en République centrafricaine, au Tchad, en RDC, en Éthiopie, au Malawi, au Mozambique, en République du Congo, au Soudan du Sud, au Rwanda, en Zambie et au Zimbabwe. L’ensemble de ces interventions sont menées en étroite collaboration avec les gouvernements nationaux et les communautés locales.

En République Démocratique du Congo, African Parks est active depuis 2005 dans le Parc National de la Garamba, l’un des plus anciens parcs d’Afrique, situé dans le nord-est du pays. La gestion s’y effectue en partenariat avec l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN).

Ce renforcement des mécanismes de redevabilité intervient dans un contexte délicat pour African Parks. En mai 2025, l’organisation a reconnu que « dans certains cas, des violations des droits humains ont été commises » dans le cadre de ses activités au Congo-Brazzaville. Ces aveux faisaient suite à une enquête menée par un cabinet indépendant, après de graves accusations de la part de membres du peuple Baka. Ces derniers affirment avoir subi des violences, tortures, voire des viols de la part de rangers opérant dans le parc national d’Odzala-Kokoua, que l’ONG cogère depuis 15 ans avec le gouvernement congolais.

Dans son communiqué du 8 mai, https://www.africanparks.org/african-parks-response-conclusion-independent-human-rights-investigation-odzala-kokoua-national  African Parks exprimait ses regrets face à la douleur causée aux victimes et reconnaissait des « défaillances » dans son dispositif. Soutenues par l’organisation Survival International, les victimes réclament justice. Ces faits ont ravivé les critiques sur le modèle de conservation de type « forteresse » de l’organisation, longtemps présidée par le prince Harry, qui siège toujours à son conseil d’administration.

Megan Valère SOSSOU




PNAN 2024 : une société civile tenue à l’écart d’une politique qu’elle devra mettre en œuvre

Si la Politique Nationale de l’Alimentation et de la Nutrition (PNAN), adoptée en juillet 2024, est saluée pour sa vision, sa légitimité est fragilisée par le manque d’implication de la société civile dans son processus d’élaboration. Les acteurs communautaires, pourtant au cœur des interventions de terrain, n’ont pas été pleinement associés. Une exclusion dénoncée par plusieurs ONG, qui alertent sur les risques de non-appropriation locale et d’échec dans la mise en œuvre.

L’Alliance de la Société Civile pour l’Intensification de la Nutrition au Bénin (ASCINB), faitière des organisations de la société civile luttant contre la malnutrition au Bénin n’a pas été associée à la validation du document. Le texte officiel mentionne une consultation large, sans toutefois préciser les entités concernées, laissant planer un doute sur la représentativité réelle et la dimension inclusive du processus.

Une société civile absente du processus d’élaboration

Augustin Babagbeto, Chargé de Programmes à la Mutuelle de Jeunes Chrétiens pour le Développement (MJCD ONG), participant à l’atelier national d’appropriation de la PNAN organisé par l’ASCINB, estime que bien que la Politique Nationale de l’Alimentation et de la Nutrition parte d’une bonne intention, elle souffre de lacunes majeures qui traduisent une faible implication de la société civile dans son élaboration.

À son avis, si les organisations de terrain avaient été associées, plusieurs de ces faiblesses auraient pu être évitées. Il souligne également qu’un grand nombre d’acteurs locaux ignorent même l’existence du document, ce qui, selon lui, compromet sérieusement son efficacité, puisque ceux chargés de sa mise en œuvre n’en ont pas connaissance ni appropriation. Il est convaincu qu’avec les apports constructifs de la société civile, le tir pourra être corrigé.

A noter que le document adopte une définition classique de la nutrition, centrée sur les processus biologiques. Une vision jugée trop étroite par les experts ayant passés au peigne fin le document. Pourtant, le Professeur Roch Mongbo, expert reconnu, avait proposé une définition plus intégrative, « La nutrition est l’ensemble des processus biologiques, sociaux, psychiques, environnementaux, par lesquels l’organisme humain valorise l’aliment pour la vie. »

Une telle définition aurait permis une meilleure prise en compte des facteurs sociaux, culturels et environnementaux dans la lutte contre la malnutrition.

L’absence d’approche communautaire

La stratégie proposée reste technocratique selon les experts. Elle néglige les dynamiques communautaires et les savoirs locaux. Aucune stratégie spécifique n’est prévue pour mobiliser les bénéficiaires, intégrer leurs réalités ni valoriser les dispositifs communautaires déjà en place, souvent portés par des ONG.

La PNAN n’analyse pas en profondeur les causes structurelles de la malnutrition, notamment les inégalités de genre, les pratiques culturelles, les difficultés d’accès aux soins, ou encore la précarité économique des femmes. Ces dimensions sont pourtant essentielles pour la réussite de toute politique nutritionnelle.

L’Agence Nationale de l’Alimentation et de la Nutrition (ANAN), chargée du suivi, ne prévoit pas explicitement la participation des organisations de la société civile dans le mécanisme d’évaluation. Où sont les indicateurs ? Où est le plan d’action ?, s’interrogent les organisations de la société civile avant de noter que la société civile est totalement absente du dispositif de suivi comme à l’élaboration.

Vers une meilleure inclusion ?

Face à cette mise à l’écart, la société civile entend apporter ses contributions pour une politique inclusive et réaliste. Des consultations sont en cours actuellement à Grand Popo pour formuler des propositions concrètes afin d’améliorer la politique, renforcer la transparence et garantir l’appropriation communautaire.

Il est évident que sans la mobilisation des organisations de terrain, la PNAN risque de rester un texte sans effet. Une politique publique qui ne s’appuie pas sur ceux qui œuvrent au quotidien pour la nutrition est vouée à l’inefficacité.

Megan Valère SOSSOU




Bénin : des villages jadis oubliés, aujourd’hui connectés à l’eau potable

Dans la commune de Bantè, les habitants ont longtemps cru que l’eau potable était un luxe réservé aux riches. « Nous n’avons jamais bénéficié des services de la Soneb », déplorait un habitant il y a encore quelques années. Aujourd’hui, cette situation est en train de changer.

Des communes comme Banikoara, Bembèrèkè ou encore Lokossa voient fleurir des forages, des réservoirs d’eau modernes et des bornes-fontaines, signes concrets d’une révolution silencieuse. Trente-huit forages d’exploitation et trois piézomètres y ont récemment été approuvés en Conseil des ministres pour améliorer la disponibilité en eau potable.

Dans les départements du Borgou, de l’Atacora et de la Donga, 177 forages sont en cours de réalisation pour alimenter 47 systèmes multi-villages. Un défi géographique majeur que le gouvernement a décidé de relever pour améliorer la vie quotidienne.

Quand l’eau coule enfin

À Bantè, longtemps privée d’infrastructures hydrauliques, les habitants découvrent les effets d’un vaste programme : deux forages réhabilités, trois nouveaux forages, près de 39 000 ml de conduites posées, des réservoirs de 200 m³… et, surtout, une eau désormais accessible à bas prix.

À Glazoué, la pose de 38 100 ml de conduites, la construction de réservoirs de 500 m³ et l’installation de systèmes de télégestion modernisent tout un réseau. La station d’Ayédjoko, d’une capacité de 2 millions de m³, alimente Savè, Dassa-Zoumè et Glazoué.

Même dynamique à Savalou où un important projet d’extension vise à renforcer le réseau existant et connecter de nouveaux quartiers. Les écoles aussi en bénéficient : 123 postes d’eau modernes y ont été installés, notamment dans les établissements dotés de cantines scolaires.

À Abomey-Calavi, une réponse structurelle à la pression démographique

En 2016, Abomey-Calavi produisait 13 574 m³/jour d’eau potable, alors que les besoins excédaient 17 358 m³/jour. Grâce au projet d’adduction d’eau, la ville respire mieux.

La phase I, mise en service en octobre 2020, a permis une production additionnelle de 1 500 m³/h, impactant 240 000 personnes. Les localités de Agori 1 et 2, Houèto, Tankpè ou Zogbadjè sont désormais connectées. La phase III ciblera Ahossougbéta, Ouèdo et Togba, avec un raccordement au réseau de la Soneb pour garantir qualité et coût accessibles.

Une couverture passée de 42 % à 82 % en milieu rural

Autrefois, seuls 300 villages étaient alimentés en eau potable. Aujourd’hui, grâce à la stratégie des adductions d’eau multi-villages, le taux de desserte rural est passé de 42 % à 82 %. 294 bornes-fontaines ont été réalisées sur les 611 prévues, touchant près de 500 villages.

Un modèle pensé pour l’équité : au bout du système, des bornes permettent aux ménages non encore raccordés d’avoir accès à l’eau, à des prix réduits, le branchement individuel coûtant désormais 10 000 F CFA.

Pour réussir cette transformation, le gouvernement a mis en œuvre une réforme clé : la scission de la Soneb en deux entités distinctes, dont la Sobie chargée des infrastructures, et une seconde structure dédiée à la distribution en zones urbaine et rurale.

Réformes profondes et scission de la Soneb

L’objectif : moderniser les équipements vétustes, professionnaliser la gestion et garantir une tarification équitable. « Les réformes menées ont visé à moderniser les équipements. Elles concernent également la professionnalisation du service d’eau en milieu rural et visent à rétablir l’équité en matière de prix », explique le ministre Paulin Akponna.

En neuf ans, le taux de desserte urbaine est passé de 50 % à 75 %, avec 114 000 nouveaux abonnés. La maintenance des ouvrages et les investissements stratégiques dans toutes les régions ont positionné le Bénin comme un modèle régional.

« Ce que le président Patrice Talon promet est toujours suivi du concret », affirme le ministre Akponna, qui annonce déjà de nouvelles perspectives, aussi bien en ville qu’en milieu rural.

Aujourd’hui, grâce à cette politique audacieuse, le Bénin trace son chemin vers l’objectif 6 des ODD : garantir l’accès de tous à l’eau potable d’ici 2030.

Megan Valère SOSSOU




Nutrition au Bénin : la société civile se mobilise pour mieux s’approprier la PNAN

Ce mardi 24 juin 2025 s’est ouvert à Grand Popo l’atelier national d’appropriation de la Politique Nationale de l’Alimentation et de la Nutrition (PNAN). L’objectif est de renforcer la participation des organisations de la Société Civile à la gouvernance de la nutrition et la mise en œuvre de la PNAN.

Face à des indicateurs de malnutrition encore préoccupants, la mobilisation des organisations de la société civile (OSC) apparaît plus que jamais stratégique. C’est pourquoi, l’Alliance de la Société Civile pour l’Intensification de la Nutrition au Bénin (ASCINB), organise avec l’appui de ses partenaires Care Bénin Togo, GAIN, le Royaume des Pays – Bas un atelier national sous le signe de la nécessité d’une gouvernance participative pour l’amélioration de la nutrition au Bénin.

Pour Aurélien Atidegla, président de l’ASCINB, la tenue de cet atelier découle de constats préoccupants. « La société civile a été peu impliquée dans le processus ayant conduit à l’adoption de la PNAN », déplore-t-il, citant également la faible appropriation de la PNAN par les organisations de la société Civile.

L’enjeu, aujourd’hui, est donc de créer un espace de dialogue critique, pour mieux comprendre la politique nationale, en apprécier la pertinence et formuler des propositions concrètes pour son amélioration.

Une dynamique soutenue par les partenaires

Cette initiative est soutenue par plusieurs partenaires techniques et financiers, à l’image de Care Bénin-Togo, représenté à l’ouverture par Edmond Zinzindohoué, Chef de projet CASCADE. Ce dernier a salué l’initiative en la qualifiant d’alignée avec la théorie du changement portée par le projet. « Susciter la société civile pour améliorer la redevabilité dans le cadre de la nutrition », a-t-il souligné, appelant les participants à se positionner comme « forces de proposition ».

L’intervention de Dagbégnon Tossougbo, représentant de la Direction de l’Alimentation, de la Nutrition Appliquée (DANA), a permis de poser les jalons officiels de l’atelier. Saluant l’action engagée par l’ASCINB.

Si dans son intervention, Dagbégnon Tossougbo a voulu rassurer l’ASCINB sur l’inclusivité du processus ayant abouti à l’adoption de la PNAN, les acteurs de la société civile à travers l’ASCINB affirment n’avoir jamais contribué ni à l’élaboration, ni à la validation de ladite politique.

A noter que lors du lancement, l’absence de l’Agence Nationale de l’Alimentation et de la Nutrition (ANAN), bras opérationnel de l’État sur les questions nutritionnelles a été remarquée.

Une volonté d’aller de l’avant

Malgré ces divergences, l’ambiance reste constructive. Les OSC présentes à l’atelier réaffirment leur engagement à jouer un rôle actif dans l’amélioration et la mise en œuvre de la PNAN. Pour elles, cet atelier constitue une opportunité de faire entendre leurs voix, d’influencer les politiques publiques, mais surtout de contribuer efficacement à la lutte contre la malnutrition.

Au Bénin, la malnutrition reste un fléau silencieux qui affecte les groupes les plus vulnérables, notamment les enfants et les femmes enceintes. L’amélioration et l’appropriation collective de la PNAN pourrait bien être l’impulsion nécessaire pour faire reculer durablement la malnutrition au Bénin.

Megan Valère SOSSOU