Initiative « Zéro Palu! Les entreprises s’engagent » : un modèle de responsabilité sociale des entreprises en Afrique

Le 28 février 2024, le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) a organisé un webinaire sur l’initiative « ZERO PALU : LES ENTREPRISES S’ENGAGENT ». L’événement a permis à M. James Wallen, responsable de l’équipe palu de Speak UP Africa, et à Mme Elisa Debordes, Directrice des Opérations de la Fondation Ecobank, de présenter l’engagement des entreprises dans la lutte contre cette maladie en Afrique.

Face aux journalistes d’Afrique, les deux intervenants ont expliqué le rôle important des entreprises dans cette lutte, souvent perçues comme des entités uniquement intéressées par le profit. Cependant, il est important de comprendre que les entreprises sont également touchées directement et indirectement par le paludisme. Cette maladie affecte les employés, créant des absences au travail et des pertes de productivité, ainsi que les clients, entraînant des réductions d’épargne et des pertes d’emploi.

Selon Mme Elisa Debordes, malgré les efforts mondiaux, l’OMS a enregistré 249 millions de cas de paludisme en 2022, dont 94% en Afrique subsaharienne, entraînant 608 000 décès. Face à cette réalité, M. James Wallen souligne que les bailleurs traditionnels ne sont pas prêts à augmenter massivement leurs contributions, et les gouvernements africains manquent de flexibilité budgétaire pour combler ces lacunes. Ainsi, les entreprises ressentent une responsabilité sociale et souhaitent être parties prenantes de la résolution des problèmes de développement social et économique sur le continent.

Pour répondre à cet appel, les entreprises proposent des solutions scientifiques, cliniques et financières. Cela inclut l’investissement dans la recherche et le développement de nouveaux outils de lutte contre le paludisme, la fourniture d’un accès aux traitements et aux moustiquaires imprégnées d’insecticide, ainsi que la mobilisation des ressources financières.

À ce jour, les résultats de l’initiative sont prometteurs : 10 champions engagés, 6 millions de dollars mobilisés en contribution financière et en nature, et la participation de 60 entreprises contributrices.

Dans un contexte où le paludisme reste une menace persistante en Afrique, l’implication active des entreprises dans la lutte contre cette maladie est indispensable pour atteindre l’objectif d’une Afrique sans palu.

Pour rappel, l’initiative « Zéro Palu! Les entreprises s’engagent » a été lancée en juillet 2020. Elle vise à mobiliser les entreprises du secteur privé national pour contribuer à l’élimination du paludisme d’ici 2030. Dotée d’un fonds catalytique de 60 millions de FCFA par pays, fourni par Ecobank, cette initiative s’étend sur une période initiale de mise en œuvre allant de 2020 à 2024.

Megan Valère SOSSOU




Divagation des bêtes à Parakou : La Cité des Kobourou serait-elle devenue un pâturage ?

En dépit de la LOI N°2018-20 DU 23 AVRIL 2019 portant code pastoral en République du Bénin interdisant la divagation des animaux domestiques sur toute l’étendue du territoire national, le phénomène de la divagation des bêtes semble avoir la peau dure et perdure malgré les multiples sensibilisations et quelques répressions menées par les autorités dans les différentes communes du Bénin.

De jour comme de nuit, dans les rues de la métropole du septentrion, il n’est pas rare de voir des animaux domestiques prendre d’assaut la voie publique. Un constat que partage Adamou Idrissou Sylla, chef du 2 è arrondissement de Parakou. « Aujourd’hui, les bêtes circulent librement comme les hommes. Vous verrez les porcs, les chiens, les bêtes errer sur la voie comme si elles n’ont pas de propriétaires » déplore-t-il. De nombreux cas d’accident de circulation sont enregistrés à Parakou du fait de la divagation des bêtes. Tel des émancipés du 21 è siècle, ces animaux dont on ne connait jamais les propriétaires, circulent en pleine ville, prennent d’assaut la voie publique et disputent parfois la circulation avec les usagers. Le phénomène a déjà couté la vie à de nombreux citoyens et d’autres en portent encore les séquelles.

N’eut été sa prudence, Achille Tovegnon, soudeur à Kpébié, aurait connu le pire ce matin. Il raconte : « Ce matin, il y a un bœuf qui voulait me terrasser, et si je n’étais pas prudent, il allait me jeter », a-t-il laissé entendre. Mavick Megbehou, lui, est un élève au CEG Guèma à Parakou. Il a été témoin d’un drame et raconte : « On allait à l’école un matin à 7h quand une dame, à moto, a été percutée par un bœuf en divagation. Tombée au sol, celle-ci a été piétinée au ventre par l’animal et en est morte », a-t-il témoigné. Pour son cas, heureusement, Joseph KOUAGOU s’en est sorti vivant, mais il garde encore les séquelles. « J’ai été victime d’un accident causé par une bête. C’est ce qui a laissé cette fracture que vous voyez sur mon front », a laissé entendre Joseph Kouagou, conducteur de taxi-moto.

C’est ainsi que ce phénomène a endeuillé de nombreuses familles, et continue de faire des dégâts dans le rang des populations. A en croire le CA Adamou Idrissou Sylla, la répression sera reprise dans la ville de Parakou. Il invite par ailleurs les détenteurs de bêtes à prendre leur responsabilité.

Il est donc urgent que les autorités de la ville de Parakou relancent sans interruption, sans compromission et sans calculs politiques la répression contre ce phénomène qui ne saurait perdurer. Cela y va de la sécurité des personnes et des biens.

Venance Ayébo TOSSOUKPE




La première moto électrique voit le jour au Cameroun: une initiative de Ingénium Sarl

Le paysage automobile camerounais est en pleine mutation avec l’avènement de la première moto électrique du pays, baptisée « Babana 237 ». L’annonce de cette innovation a fait sensation sur les réseaux sociaux le lundi 19 février 2023, grâce à une vidéo virale partagée après le lancement de la foire commerciale Promote 2024 à Yaoundé.

Première moto électrique au Cameroun

À l’origine de cette avancée technologique, on retrouve la société Ingénium Sarl, spécialisée dans l’automobile et plus particulièrement dans la motorisation électrique. Cette entreprise, membre de l’Association Camerounaise pour les Énergies Renouvelables (ACER), a exposé cette révolution lors de la 9e édition du Salon International de l’Entreprise, de la PME et du Partenariat, qui s’est tenu au prestigieux Palais des Congrès de Yaoundé, dans le cadre de Promote 2024.

La moto électrique « Babana 237 », fruit de plusieurs années de réflexion et d’ingéniosité, incarne l’esprit novateur de Lucien Feuzeu, promoteur d’Ingénium Sarl. C’est en réponse à l’augmentation constante des coûts des carburants au Cameroun que l’idée de développer une alternative électrique a germé dans l’esprit de ce jeune entrepreneur depuis quelques années.

Ce qui distingue cette moto des autres, c’est non seulement son caractère écologique, mais aussi son ancrage local. En effet, la société Ingénium Sarl s’est attachée à fabriquer localement la majorité des pièces de cette moto, à l’exception du châssis, du siège et des pneus, importés. Équipée d’une batterie rechargeable, la « Babana 237 » peut parcourir jusqu’à 120 kilomètres en une seule charge, offrant ainsi une solution de mobilité durable et efficace.

Stand de Ingénium Sarl

Reconnue pour son excellence et son engagement en faveur des énergies renouvelables, Ingénium Sarl a été honorée lors de la cérémonie des Awards de la 3e édition du Salon International sur les Énergies Renouvelables. Cette distinction, décernée dans la catégorie  » PME innovation exposition pavillon ENR 2024 « , récompense l’audace et le potentiel de ce projet qui, à terme, pourrait révolutionner le paysage de la mobilité au Cameroun.

Pour rendre ce dispositif encore plus autonome et écologique, Ingénium Sarl envisage de développer des motos rechargeables grâce à l’énergie solaire photovoltaïque.

En ce qui concerne la mise sur le marché, les usagers intéressés sont appelés à patienter encore un moment. Lucien Feuzeu : « Nous sommes en train de régler les dernières formalités d’ordres administratif et techniques ». Cette innovation promet déjà de marquer un tournant majeur dans l’industrie automobile camerounaise.

En outre, il convient de souligner le soutien institutionnel apporté à de telles initiatives, avec notamment la loi de Finances 2024 au Cameroun, qui accorde des abattements significatifs sur les importations de pièces d’automobiles destinées à la fabrication locale, encourageant ainsi le développement de projets innovants comme celui d’Ingénium Sarl.

Megan Valère SOSSOU




Mise en œuvre efficace des Plans d’Aménagement et de Gestion des Réserves de Biosphères du Mono: Le mémorandum d’engagement signé

L’hôtel « Bel Azur » de Grand Popo a servi de cadre du mardi 27 au mercredi 28 février 2024 à un atelier organisé par le projet Benkadi. A l’occasion, une cinquantaine d’acteurs impliqués dans la mise en œuvre des Plans d’Aménagement et de Gestion (PAG) des Réserves de Biosphères du Mono ont renforcé leurs capacités pour être plus utiles. La signature d’un mémorandum par les participants pour une gestion efficace des réserves témoigne de leur engagement.

Vue d’ensemble des participants

Après l’étape de l’Ouémé, les acteurs qui s’occupent de la mise en œuvre des plans d’Aménagement et de gestion des réserves de biosphères du Mono se sont retrouvés. Désormais ils sont tous engagés pour mieux contribuer à la gestion efficace des PAG et des Aires marines protégées (Amp). La gouvernance des Réserves et la cartographie des acteurs ; le Cadre institutionnel proposé pour la mise en œuvre du PAG ; et les rôles et implications spécifiques de chaque catégorie d’acteurs dans le PAG, ont été abordés pour renforcer les capacités des participants.

A partir de là, les parties prenantes des Associations Communautaires de Conservation de la Biodiversité (ACCB), des ONG intervenant dans la région, les Mairies, les Cellules Communales des Ministères en charge de l’agriculture et du cadre de vie, et les partenaires de mise en œuvre du projet Benkadi sont mieux aguerris pour assumer chacun ses responsabilités. L’identification des problèmes et leurs approches de solutions permettront aux différentes structures de trouver les moyens adéquats pour régler les problèmes sur le terrain. Mais ils doivent travailler en respectant les normes d’association pour être légitimes et  reconnus par les autorités locales. Ceci permettra une bonne collaboration sur le terrain à travers une gouvernance participative et la dynamique de la reddition de comptes aux populations.

Le maire de la commune de Djakotomey, M. Ulrich Sokégbé peut se réjouir que l’appel lancé à ses pairs à l’ouverture de l’atelier afin d’être assidus pour l’atteinte des objectifs assignés à l’atelier a été entendu. Le Directeur Technique du Cénagref, M. Georges Sossou est reparti aussi satisfait de la réactivité des participants sur les différents sujets abordés.

Encore plus l’est le Chef Projet/Benkadi, M. Sagbo Damien Djodjo Kouton qui  n’a pas manqué d’exprimer son assurance pour les résultats atteints. Il restera à mieux s’organiser sur le terrain pour gérer au mieux les réserves et surtout travailler au respect des normes. Avant de partir, les participants selon les catégories ont apposé leur signature sur le mémorandum d’engagement qui retrace désormais les grandes conclusions qui vont orienter le futur de leurs actions sur le terrain.

Cell Com/Benkadi




Succès retentissant du Salon International sur les Énergies Renouvelables au Cameroun

Pour la troisième fois consécutive, l’Association Camerounaise pour les Énergies Renouvelables (ACER) a brillamment organisé la troisième édition du Salon International sur les énergies renouvelables au Cameroun, sous le haut patronage du Ministre de l’Eau et de l’Énergie, dans le cadre du prestigieux événement PROMOTE 2024 au Palais des Congrès de Yaoundé. Cet événement de renom a attiré une multitude d’experts, de décideurs politiques et d’entreprises, tous réunis autour du thème : « Les énergies renouvelables au Cameroun, Quels enjeux pour ses collectivités territoriales décentralisées ».

Vue d’ensemble des participants

L’objectif était de mettre en place un cadre de concertation en vue de formuler des propositions pour assurer une transition énergétique viable à travers les énergies renouvelables au Cameroun. A l’ouverture officielle, Gérard NTCHOUABIA, Président de l’Association Camerounaise des Énergies Renouvelables, après avoir souhaité la bienvenue aux participants, a mis en avant l’impératif pour les communes de s’engager dans les énergies renouvelables.

Gérard NTCHOUABIA, Président de l’Association Camerounaise des Énergies Renouvelables

Il a encouragé les maires à adopter ces nouvelles formes d’énergies pour répondre aux besoins énergétiques de leurs populations. Il y va de l’avenir des générations futures, en particulier celui de la planète, a-t-il laissé entendre.

Nina Netzer, Représentante Résidente de la Fondation Friedrich Ebert au Cameroun, a souligné l’importance de l’accord conclu à la COP 21 de Paris, qui a évoqué la nécessité d’abandonner les énergies combustibles.

Nina Netzer, Représentante Résidente de la Fondation Friedrich Ebert au Cameroun

Elle a relevé le besoin pressant de promouvoir les énergies renouvelables au Cameroun afin de répondre aux besoins énergétiques encore non satisfaits, et plaidé pour une collaboration inclusive entre la science, la politique et la société civile.

Valérie Nkue, Directeur des Energies Renouvelables et de la Maîtrise de l’Energie au ministère de l’Eau et de l’Énergie, a souligné l’importance de promouvoir les énergies renouvelables, notamment pour les collectivités territoriales décentralisées des zones rurales, où l’accès au réseau électrique est limité.

Valérie Nkue, Directeur des Energies Renouvelables et de la Maîtrise

Il a également souligné la facilité de mise en place de petites centrales solaires pour alimenter des villages entiers.

La conférence a été marquée par des débats animés au cours desquels ont été abordées les problématiques liées aux énergies renouvelables au Cameroun dans les territoires. Il s’est agi du contexte, des enjeux, de l’aspect politique, législatif et réglementaire dans le domaine de l’énergie, du rôle des collectivités territoriales décentralisées, de l’amélioration de la santé des mères et des enfants avec les énergies renouvelables, du raccordement des installations renouvelables, de la ville durable et de la transition énergétique, de la petite hydroélectricité, de la forêt et du changement climatique, de la méthanisation, des déchets organiques et minéraux au sein des collectivités territoriales décentralisées.

Vue partielle des participants

Ce fut l’occasion pour Serge Nzali, Expert Environnemental et Social à la Société Générale au Cameroun, de présenter les initiatives de la Société Générale en faveur de la transition énergétique, notamment à travers des offres orientées vers l’énergie solaire, telles que leur pack solaire.

Serge Nzali, Expert Environnemental et Social à la Société Générale au Cameroun

Ces solutions, affirme-t-il, offrent aux clients la possibilité d’installer des capacités d’énergie photovoltaïque pour compenser les coupures d’électricité ou réduire leurs factures.

Il est à noter qu’un appel aux collectivités territoriales décentralisées à jouer un rôle moteur dans la promotion des énergies renouvelables a été largement lancé au cours de l’événement.

L’exposition au pavillon des énergies renouvelables, qui a débuté deux jours plus tôt, a offert une vitrine des équipements et services destinés aux collectivités territoriales décentralisées, couvrant divers domaines tels que la mobilité durable, le bâtiment durable, l’accès à l’énergie, la cuisson décarbonée, l’efficacité énergétique et bien d’autres.

Ces beaux moments se sont achevés par la cérémonie des AWARDS EnR récompensant les meilleurs acteurs de la transition énergétique au Cameroun et en Afrique durant ces deux dernières années, sans oublier la célébration des 10 ans d’anniversaire de l’ACER.

Les 22 et 23 février 2024 resteront gravés dans les mémoires comme des journées décisives pour la promotion des énergies renouvelables au Cameroun. Un succès à mettre à l’actif de l’Association Camerounaise pour les Énergies Renouvelables (ACER) et de ses partenaires.

Megan Valère SOSSOU




Mise en œuvre efficace des Plans d’Aménagement et de Gestion des Réserves de Biosphères de l’Ouémé: Un mémorandum d’engagement signé

Le Projet Benkadi a rassemblé à l’hôtel « Les oliviers de Porto-Novo », du mardi 20 au mercredi 21 février 2024, plus d’une cinquantaine d’acteurs impliqués dans la mise en œuvre des Plans d’Aménagement et de Gestion (PAG) des Réserves de Biosphères de l’Ouémé. À l’issue de 48 heures d’échanges, un mémorandum d’engagement a été signé par les participants pour une gestion efficace des réserves.

Photo des participants

L’objectif de la formation a été atteint, s’est réjoui le Chef Projet Benkadi, M. Sagbo Damien Djodjo Kouton, à la fin de l’atelier. Car, il visait essentiellement à contribuer à la mise en œuvre efficace des PAG des Réserves de Biosphères de l’Ouémé et du Mono, et l’étape de l’Ouémé venait d’être franchie. La signature du mémorandum est pour lui, le gage de l’engagement commun pour la sauvegarde des réserves. Le Maire de la Commune de Zogbodomè, M. David Towèdjè, qui a ouvert les travaux, avait félicité tous les participants pour leur disponibilité et les avait invités à travailler avec assiduité pour contribuer effectivement à la préservation du capital environnemental, objet de leur atelier.

De manière concrète, les parties prenantes des Associations Communautaires de Conservation de la Biodiversité (ACCB), des ONG intervenant dans la région, les Mairies, les Cellules Communales des Ministères en charge de l’agriculture et du cadre de vie, et les partenaires de mise en œuvre du projet Benkadi sont tous repartis mieux aguerris. Car, la gouvernance des Réserves et la cartographie des acteurs ; le Cadre institutionnel proposé pour la mise en œuvre du PAG ; et les rôles et implications spécifiques de chaque catégorie d’acteurs dans le PAG, ont été entre autres les thèmes de renforcement de capacités des participants. Chacun étant désormais capable d’expliquer ses rôles et responsabilités dans la mise en œuvre des PAG, ces parties prenantes peuvent appliquer les principaux outils de la Gouvernance participative dans la mise en œuvre des PAG.

Il est à rappeler que le projet Benkadi, mis en œuvre par la Plateforme des Acteurs de la Société Civile au Bénin (PASCiB), a accompagné, tout au long de l’année 2023, le processus d’actualisation du Plan d’Aménagement et de Gestion (PAG) aussi bien pour la Réserve de Biosphère de l’Ouémé que pour celle du Mono. Ces PAG élaborés ont été validés par les différentes parties prenantes courant novembre 2023. C’est donc pour l’effectivité et l’efficacité de la mise en œuvre de ces plans actualisés et validés que l’atelier de formation a été organisé.

Les deux Aires Marines Protégées (AMP) du Bénin (Bouche du Roy et Donaten) faisant partie intégrante des Réserves de Biosphères de l’Ouémé et du Mono, bénéficieront aussi d’une meilleure gestion. Les principaux outils de la gouvernance participative (dialogue multi-acteurs, participation citoyenne, redevabilité, etc.) ayant été bien développés au cours de l’atelier. L’Étape du Mono est prévue pour les 27 et 28 février à Grand-Popo.

Cell Com/Benkadi




Emplois verts au Cameroun: IASTCA propulse des techniciens en énergie renouvelable sur le marché de l’emploi et pour l’auto-emploi

Dans une initiative conjointe avec l’Association Camerounaise pour les Énergies Renouvelables (ACER), l’Ingenium Academy of Science and Technologies of Central Africa (IASTCA) a mis sa toute première promotion de techniciens en énergie renouvelable sur le marché de l’emploi et de l’auto-emploi.

Intervention du Président de l’ACER

La cérémonie s’est déroulée le 21 février 2024 au campus annexe de NKOMKANA, en présence de parents et d’amis, où les étudiants de la première promotion ont brillamment soutenu leurs mémoires de fin de formation après 12 mois d’un programme intensif mêlant théorie et pratique.

Le président de l’ACER, Gérard NTCHOUABIA a exprimé sa satisfaction quant aux compétences professionnelles des étudiants de cette première promotion, soulignant le rôle de l’IASTCA en tant que bras de formation du consortium ACER avec des ancrages implications internationales.

Le président du jury, Hervé Landry KEMEDY, a salué le professionnalisme des étudiants, mettant en avant leur capacité à réaliser des travaux de grande qualité dans des délais restreints.

Les lauréats ont exprimé leur joie et leur gratitude envers l’IASTCA pour leur avoir permis d’acquérir des compétences précieuses dans le domaine des énergies renouvelables, les rendant ainsi opérationnels sur le terrain.

Loic OLINGA en pleine présentation

Ces jeunes techniciens sont impatients d’intégrer le monde du travail, avec des aspirations variées allant de la création d’entreprises à la poursuite d’études pour rester à la pointe de la technologie.

Loïc OLINGA est lauréat. Il apprécie : « C’est un sentiment de joie et de satisfaction après avoir soutenu car dès le départ quand je ne connaissais pas encore IASTCA, je ne savais pas ce qu’on appelle le biogaz, ni les énergies renouvelables. Aujourd’hui grâce à IASTCA, j’ai pu me former et je suis déjà apte. Je peux déjà être opérationnel sur le terrain »

Pour son camarade Essono Anguissa Christopha, lauréat : « Je ne suis pas encore à mes limites. La technologie ne cesse de croître du coup il faut continuer d’étudier pour être à jour. »

Ange Boris NGONO en pleine présentation

Ange Boris NGONO, lauréat, a exprimé : « Je compte continuer à travailler. Ce que j’ai fait n’est que le début et j’espère ouvrir une grande entreprise pour créer des emplois. »

Le major de la promotion, Messanga FOUDA Germain, a souligné l’importance de cette reconnaissance qui l’encourage à redoubler d’efforts. À l’en croire, l’aventure n’est pas encore terminée. Lui qui travaille déjà sur un projet avec ses camarades espère voir ses camarades et lui-même devenir de futurs entrepreneurs prospères dans le secteur des énergies renouvelables.

NKAPKO TOGUEM Hervé est le Directeur de l’IASTCA. Il a exprimé sa satisfaction quant à la préparation de ses étudiants pour l’auto-emploi parce que, justifie-t-il, c’était le but de la fondation de l’école. « Il est question pour nous de changer le paradigme, de former des jeunes qui peuvent s’auto-employer ou avoir des capacités pour être directement employés. »Tous les regards sont désormais tournés vers la seconde promotion, avec l’espoir de voir émerger de nouveaux talents et entrepreneurs dans le domaine des énergies renouvelables dès l’année prochaine.

Megan Valère SOSSOU




Accès à l’énergie au Cameroun : Le Président de l’ACER conduit une délégation d’entreprises au Ministère de l’Eau et de l’Énergie

En marge du 3e Salon International sur les Énergies Renouvelables, inscrit dans le cadre prestigieux de PROMOTE 2024, le ministre de l’Eau et de l’Énergie a accueilli une délégation de chefs d’entreprises nationales et internationales, conduite par le Président de l’Association Camerounaise pour les Énergies Renouvelables, Gérard NTCHOUABIA. La rencontre, tenue dans la salle de conférence du ministère, a été l’occasion d’échanges fructueux sur les enjeux énergétiques du Cameroun.

Audience ACER / Entreprises avec le ministre

Le ministre a exprimé sa gratitude envers l’Association Camerounaise pour les Énergies Renouvelables (ACER) pour son leadership diplomatique dans la mobilisation des partenaires pour la promotion des énergies renouvelables. Dans ses propos préliminaires, il a souligné la nécessité impérieuse d’accroître la capacité de production en mégawatts. Il a également salué les efforts des partenaires présents, soulignant que la solution pour répondre aux besoins énergétiques des ménages et des zones rurales réside dans les énergies renouvelables.

Remise de trophée et de tableau d’honneur au ministre

À l’issue de ces échanges constructifs, une série de protocoles d’accord ont été signés entre l’État du Cameroun et les entreprises représentées. Ces accords marquent une avancée significative dans la promotion des énergies renouvelables et soulignent l’engagement mutuel en faveur d’une transition énergétique durable.

En reconnaissance de ses efforts continus et de son dévouement dans le secteur de l’énergie, le président de l’ACER a remis au ministre de l’Eau et de l’Énergie le trophée des Awards sur les Énergies Renouvelables 2024 ainsi qu’un tableau d’honneur, symbolisant l’importance des partenariats et des actions concertées pour relever les défis énergétiques du Cameroun.

Cette rencontre témoigne de l’engagement de l’Association camerounaise pour les Énergies renouvelables (ACER) du gouvernement camerounais en faveur du développement des énergies renouvelables et de sa volonté de collaborer étroitement avec le secteur privé pour assurer un avenir énergétique durable et inclusif pour tous.

Megan Valère SOSSOU




Une alliance stratégique pour l’électrification rurale au Cameroun : EDF et upOwa unissent leurs forces

C’est dans l’élégance feutrée de l’Hôtel Hilton de Yaoundé que s’est scellée une alliance prometteuse. EDF (Electricité De France), géant mondial de l’énergie décarbonée, et upOwa, éminent fournisseur de kits solaires domestiques, ont annoncé leur partenariat pour propulser le développement des solutions d’énergie bas carbone en zone rurale au Cameroun.

Photo de l’alliance Edf et upOwa

Pour Loic Descamps, PDG d’upOwa, cette collaboration marque un tournant majeur : « Cette alliance promet de renforcer considérablement notre capacité à répondre aux besoins énergétiques croissants au Cameroun et à encourager activement l’adoption des énergies renouvelables dans la région. Nous sommes convaincus que cette alliance fructueuse ouvrira la voie à des initiatives novatrices et durables pour contribuer positivement au secteur énergétique local. »

Cette vision est partagée par EDF, comme l’explique Olivier Fesquet, directeur général de la filiale camerounaise du groupe : « Le Cameroun est un pays d’intérêt pour EDF dans lequel nous nous positionnons d’ores et déjà comme un partenaire privilégié du secteur électrique pour contribuer au développement de la production d’électricité. Ce nouvel investissement vient renforcer notre ancrage déjà fort, permettant ainsi de se rapprocher de l’objectif d’apporter des solutions bas carbone à toutes les populations. »

L’annonce officielle de cette collaboration s’est déroulée devant un parterre d’experts du domaine énergétique, en présence remarquée du ministre de l’Eau et de l’Énergie ainsi que de son homologue du Travail et de la Sécurité Sociale. Pour le ministre de l’Eau et de l’Énergie, ce partenariat stratégique entre EDF et upOwa intervient à point nommé pour répondre aux besoins énergétiques croissants en zone rurale à travers des dispositions innovantes axées sur la conservation du froid, la cuisson décarbonée et l’accès à Internet dans les régions éloignées.

L’objectif de cette alliance est également de soutenir l’expansion et la pérennité de la start-up upOwa, qui ambitionne, d’ici cinq ans, de fournir de l’énergie hors réseau (off-grid) à plus d’un million de personnes au Cameroun. Ce pays affiche un taux d’accès à l’électricité d’environ 71%, mais avec d’énormes disparités entre les zones urbaines et rurales, où il est seulement d’environ 40%, selon les données du ministère de l’Énergie.

Xavier Rouland, Directeur Off Grid à la Direction Internationale d’EDF, souligne : « EDF accroît sa présence au Cameroun et se rapproche de son objectif de connecter 1 million de foyers d’ici 2030 par le biais de solutions off-grid en Afrique. »

La collaboration entre EDF et upOwa ouvre ainsi une nouvelle ère pour l’accès à l’électricité en zone rurale au Cameroun, offrant des perspectives concrètes pour un développement durable.

Megan Valère SOSSOU




Cameroun / Promote 2024 : Un tremplin majeur pour le développement économique en Afrique

Le coup d’envoi de la foire commerciale pour la 9e édition de Promote a retenti le lundi 19 février 2024 au Palais des Congrès de Yaoundé. Ce salon international des affaires, des PME et du partenariat, qui se tient chaque deux ans, réunit cette année plus de 1000 entreprises nationales et étrangères. L’objectif est d’offrir aux entreprises une plateforme propice pour saisir de nouvelles opportunités d’affaires, établir des partenariats stratégiques, accéder plus facilement aux marchés internationaux et appréhender les dynamiques économiques des 8 zones économiques du continent africain.

Photo des officiels au lancement de la foire commerciale

L’inauguration officielle de Promote 2024 a été présidée par le ministre du Commerce, représentant du Premier Ministre, Luc Magloire Mbarga Atangana, qui a rappelé le rôle de leadership joué par le Cameroun dans la promotion des entreprises, contribuant ainsi au renforcement de l’économie en Afrique Centrale.

Sous le thème central de « Secteur privé, évolution et transformation structurelle de nos économies », ce salon international voit la participation active d’entreprises aussi bien camerounaises qu’étrangères, venues exposer leurs produits et valoriser leur expertise.

Parmi ces acteurs majeurs présents à cette rencontre internationale se trouve l’Association Camerounaise pour les Énergies Renouvelables, accompagnée de ses entreprises membres et qui se distingue en proposant des solutions innovantes pour l’efficacité énergétique, la gestion durable de l’eau, la mobilité durable, l’électrification et la promotion des énergies bas-carbone.

Promote 2024 s’annonce ainsi comme un carrefour incontournable pour le développement économique régional et continental. Cette manifestation d’envergure témoigne de la vitalité et de la dynamique du tissu entrepreneurial africain, tout en offrant des perspectives concrètes pour l’essor des PME et le renforcement des partenariats stratégiques, dans un contexte où l’innovation et la durabilité sont au cœur des enjeux économiques contemporains.

Megan Valère SOSSOU




Bénin : Vers une meilleure redevabilité dans l’offre de services de santé sexuelle et reproductive pour les adolescents

Entre juillet et décembre 2021, le Cerrhud et l‘Institut de Médecine Tropicale (IMT) d’Anvers (Belgique) ont mené une étude sur la redevabilité des ONGs et autres intervenants dans l’offre de services de Santé et droits sexuels et reproductifs vis-à-vis des adolescents et des jeunes dans les zones urbaines défavorisées.

Sensibilisation sur les grossesses non désirées, Crédit Photo: Fulbert Adjimehossou

Dans le cadre de cette étude réalisée dans huit quartiers de Cotonou, les auteurs ont opté pour une approche réaliste. Selon le Dr Sara Van Belle de l’IMT, « C’est une méthodologie de recherche fondée sur le réalisme scientifique », précise-t-elle. « Elle permet d’évaluer comment le contexte et l’action individuelle et collective interagissent pour façonner les voies causales qui sous-tendent la responsabilité, un domaine trop souvent négligé par la recherche sur la responsabilité ».

Selon l’anthropologue de santé publique et chercheur au Cerrhud, Mena K. Agbodjavou, la redevabilité consiste à garantir l’accès aux services, en mettant l’accent sur la qualité des soins et le respect des bénéficiaires. Il explique : « Les organisations doivent, entre autres, travailler à prendre en compte les besoins et les attentes des jeunes / adolescents à la base, pour les transférer à des niveaux supérieurs en vue de la prise de décision (réactivité). Elles devront inscrire leurs interventions dans les politiques et plans gouvernementaux (responsabilité) ; réaliser des interventions coplanifiées avec les adolescents (contrôlabilité). Également, dans une logique de redevabilité, elles doivent également rendre compte aux bénéficiaires. C’est une pratique à promouvoir ».

La redevabilité pour l’efficacité dans les interventions.

Les résultats de l’étude témoignent d’efforts louables au sein de ces communautés à Cotonou. Mena Agbodjavou mentionne l’existence d’un comité local de suivi composé du responsable du Centre de promotion sociale (CPS) de l’arrondissement, du médecin coordonnateur de la zone sanitaire, d’un membre de l’association des parents d’élèves (APE), du délégué des élèves, d’un représentant des leaders religieux et d’un représentant de la mairie. En plus de faciliter les interventions dans les quartiers défavorisés, le comité est mandaté pour s’assurer de la qualité des services fournis à l’endroit des jeunes et des adolescents des zones défavorisées. Ce qui permet de porter un regard sur les aspects négligés de la SDSR dans ces zones.

Cependant, le tabou autour du sexe et de l’identité sexuelle des adolescents semble ne pas faciliter le travail au sein du comité. Des mécanismes ont été identifiés à la suite de l’étude pour favoriser une bonne redevabilité autour de l’offre des services de SDSR.

Il convient de rappeler que cette étude a été financée par le Fonds Flamand de recherche et l’Institut de médecine tropicale de Belgique.

Megan Valère SOSSOU




Accès à l’énergie dans l’espace CEDEAO: Des avancées vers la durabilité énergétique

En 2013, lors de la 43ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO, les États se sont engagés à un accès universel aux services énergétiques propres, abordables et durables pour l’ensemble de leurs populations à l’horizon 2030. Une décennie après et dans un rapport publié en décembre 2023, la Commission de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest) dresse un bilan exhaustif des avancées et des défis en matière  d’énergie au sein de la sous-region ouest-africaine.

Selon Bayaornibè DABIRE, Directeur de l’Energie et des Mines de la Commission de la CEDEAO, cette publication de la Direction de l’Energie et des Mines de la CEDEAO présente les chiffres clés sur l’énergie dans l’espace CEDEAO. L’édition 2023 fournit des données sur l’approvisionnement, la transformation, la consommation d’énergie, les échanges d’énergie et les principaux indicateurs environnementaux et de développement durable jusqu’à l’année 2021 a-t-il indiqué.

Ce rapport met en lumière la diversification de l’approvisionnement énergétique de la CEDEAO. Il s’agit de la biomasse énergie, du pétrole brut et ses dérivés, du gaz naturel, de l’hydroélectricité, du charbon minéral, du solaire, et d’autres sources. En 2021, cet approvisionnement est estimé à 145 785 ktep, avec une prédominance écrasante de la biomasse énergie, représentant près de 61% du total, suivi de l’hydroélectricité à 1,4% et des importations d’électricité à 0,1%.

Approvisionnement, Production, Transformation et Consommation de l’énergie en Afrique de l’ouest

Entre 2010 et 2021, l’approvisionnement total en énergie a augmenté de manière significative, passant de 103 199 ktep à 145 785 ktep. La progression la plus remarquable a été observée dans le secteur de l’énergie solaire photovoltaïque, avec une croissance moyenne annuelle de 48%, permettant une augmentation de la production d’électricité de 18 GWH à 1 500 GWH en 2021.

En ce qui concerne la production d’énergie électrique en 2021, le gaz naturel est en tête avec 42%, suivi des produits pétroliers à 37%, de l’hydroélectricité à 19%, et du solaire photovoltaïque à 1%.

La production de charbon de bois reste significative dans certains pays de la CEDEAO, avec une augmentation observée ces dernières années. La Guinée, le Libéria et le Togo se distinguent en produisant plus de charbon de bois par habitant que les autres pays, avec une moyenne de 52 kg par habitant dans l’espace CEDEAO.

En ce qui concerne la consommation d’énergie, les secteurs résidentiel et des transports sont les plus gros consommateurs dans la CEDEAO, tandis que l’agriculture en est le secteur le moins consommateur.

Accès à l’énergie et défis environnementaux

Entre 2018 et 2021, la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité a augmenté de 3,3% par an, témoignant d’une tendance positive vers la durabilité énergétique. En termes d’accès à l’électricité, certains pays comme le Cap-Vert, le Mali, la Gambie, le Nigéria, le Togo, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Sénégal se démarquent en offrant un meilleur accès à l’électricité que d’autres dans l’espace CEDEAO.

Le secteur des transports, en particulier le transport routier, demeure la principale source d’émissions de CO2 dans la CEDEAO, représentant environ 46% des émissions totales. Cette réalité souligne l’urgence d’adopter des politiques et des pratiques plus durables pour atténuer l’impact environnemental de cette sous-région dynamique mais confrontée à des défis énergétiques majeurs.

Sédiko DOUKA, Commissaire chargé des Infrastructures, de l’énergie et de la digitalisation, Commission de la CEDEAO pense que la décennie entamée est importante car elle doit servir de boussole et permettre de faire les efforts nécessaires pour atteindre les objectifs fixes au regard de l’engagement pris par les Etats pour assurer l’accès à l’énergie de leurs population.

Megan Valère SOSSOU




One Health: le Pr Brama Koné de l’OMS Afrique appelle à un leadership des pays Africains

Le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) a tenu son rendez-vous habituel d’échange, ce mercredi 14 février 2024. Le Professeur Brama Koné, Responsable du Portefeuille changement climatique et santé au bureau régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique a été l’invité de ce webinaire axé sur le thème : « One Health : Enjeux, défis et perspectives dans un contexte de changement climatique en Afrique ».

Professeur Brama Koné

Initié au début des années 2000, le concept One Health est une solution à la recrudescence et à l’émergence des maladies infectieuses. Selon le Pr Brama Koné, cette approche transdisciplinaire et multisectorielle est essentielle pour faire face aux maladies à l’interface entre l’homme et l’animal, connues sous le nom de zoonoses. Elle peut aider les États africains à relever les défis de santé actuels a-t-il expliqué avant d’ajouter: « Si on veut traiter un problème de santé, il faut au moins un médecin, un sociologue et un environnementaliste. »

Dans un contexte de résistance antimicrobienne, le Pr Koné souligne l’importance d’adopter le concept One Health. Cette approche répond aux enjeux actuels de lutte contre les maladies zoonotiques, la résistance antimicrobienne et les menaces environnementales sur le continent.

Le Pr Koné appelle les pays africains à jouer un rôle de leader dans l’adoption de cette approche. « La région africaine se trouve être la plus affectée à cause de la pauvreté, du faible niveau de formation, etc. L’Afrique doit jouer le rôle de leader. Nous devons nous approprier le concept One Health en commençant par nous organiser, » déclare-t-il.

Il encourage également les pays africains à s’approprier la convention mise en place par l’OMS, la FAO, le PNUD et l’Organisation Mondiale pour la Santé Animale pour assurer la sécurité alimentaire et sanitaire. « Il est important que cette convention soit représentée au niveau basique dans les pays pour relayer les messages de la plateforme quadripartite. Il est important que des systèmes de surveillance soient mis en place pour collecter des informations sanitaires et environnementales, » conseille-t-il.

Pour prévenir, détecter et faire face efficacement aux enjeux sanitaires qui surviennent à l’interface entre humains, animaux et environnement en Afrique, il est essentiel d’adopter l’approche One Health.

Megan Valère SOSSOU




La valorisation de la jacinthe d’eau à Ganvié : une solution contre la migration des communautés

Ganvié, surnommée la « Venise d’Afrique », est une communauté lacustre située sur le lac Nokoué, au nord de Cotonou, au Bénin. Connue pour son cadre unique et ses pirogues en bois, la vie des habitants repose essentiellement sur la pêche, une activité aujourd’hui menacée par la prolifération de la jacinthe d’eau. Cette plante aquatique envahissante, originaire d’Amérique du Sud, compromet la navigation, asphyxie l’écosystème et réduit considérablement les ressources halieutiques, rendant la survie des communautés locales de plus en plus difficile.

Navigation fluide sur l’eau à Ganvié

Face à cette situation critique, l’Organisation non gouvernementale Jeunesse et Emplois Verts pour une Économie Verte (JEVEV) a mis en place le « Projet Route de la Jacinthe d’Eau », une initiative innovante qui a non seulement permis de freiner la migration des habitants de Ganvié, mais aussi de transformer un problème environnemental en une opportunité économique.

Lauréat du Prix M4C 2023, ce projet montre comment les défis environnementaux peuvent être relevés lorsque les acteurs locaux, la diaspora et les migrants de retour unissent leurs forces pour mettre en œuvre des solutions écologiques durables. L’initiative valorise la jacinthe d’eau en la transformant en ressources utiles telles que le compost, le biogaz, le charbon et le papier, améliorant ainsi la qualité de l’eau et la gestion des terres tout en créant des emplois verts. Grâce à l’engagement d’Henri Totin, directeur de JEVEV et expert en économie verte, et de son équipe, cette plante, autrefois perçue comme un fléau, est désormais considérée comme une « ressource verte ».

La valorisation de la jacinthe a eu des impacts notables. Le compost issu de la plante s’est révélé être un excellent engrais organique, utilisé par plus de 3 550 agriculteurs dans les communes de Bonou, Dangbo et Adjohonu, améliorant ainsi la productivité agricole sans recours aux produits chimiques. De plus, la production de charbon à partir des tiges a permis à 45 % des ménages de la région de remplacer le charbon traditionnel, réduisant ainsi la pression sur les ressources forestières et contribuant à la lutte contre la déforestation.

En plus, plusieurs produits sont conçus à base de la matière première « jacinthe d’eau » afin de limiter l’impact environnemental et favoriser l’économie circulaire locale dans la communauté de Ganvié grâce au Projet Route de la Jacinthe d’eau de l’Ong Jevev

Ce projet a également permis de revitaliser la navigation fluviale sur le lac Nokoué, rendant les déplacements plus sûrs et plus rapides pour les pêcheurs et les habitants de Ganvié. L’impact sur la biodiversité est également significatif : la jacinthe, qui asphyxiait le lac, est aujourd’hui contrôlée, permettant aux plantes aquatiques indigènes de se régénérer et aux poissons de retrouver leur habitat naturel.

L’une des clés de la réussite du projet est la formation. JEVEV a formé plus de 1 450 jeunes entrepreneurs verts, ainsi que 240 producteurs, leur permettant de maîtriser les techniques de transformation de la jacinthe. Cette approche permet aux jeunes et aux femmes, principaux bénéficiaires du programme, de trouver des alternatives économiques durables, réduisant ainsi la pression migratoire.

Henri Totin, le pionnier de cette transformation écologique, explique que ce projet est né d’une expérience personnelle douloureuse. « Un jour, mon jeune frère a eu un accident en raison du retard causé par la jacinthe d’eau sur la rivière. Cet événement tragique m’a poussé à trouver une solution », raconte-t-il. Depuis lors, Henri et son équipe ont investi dans la recherche et le développement de nouvelles techniques pour exploiter les ressources de la jacinthe d’eau, transformant ainsi un problème environnemental en opportunité.

Le projet de JEVEV illustre l’importance de la coopération communautaire dans la lutte contre les défis environnementaux. Grâce à cette initiative, Ganvié, autrefois menacée par l’exode rural, connaît aujourd’hui un renouveau économique et écologique, prouvant que des solutions locales peuvent faire la différence face aux crises mondiales.

Avec le soutien d’organisations internationales et l’engagement des autorités locales, le « Projet Route de la Jacinthe d’Eau » continue de tracer la voie vers une gestion durable des ressources naturelles, tout en préservant les moyens de subsistance des communautés riveraines. Ce modèle pourrait servir d’exemple pour d’autres régions confrontées à des défis similaires, montrant que la valorisation des ressources naturelles peut être un levier de développement durable et une réponse efficace à la migration forcée.

Megan Valère SOSSOU




Nutrition au Bénin: Voici les meilleures sources de vitamines pour les enfants et les femmes

Le Bénin, riche en diversité culturelle et en ressources naturelles, abrite un trésor souvent sous-estimé : ses aliments nutritifs. Dans un pays où la malnutrition demeure un défi, il est essentiel de mettre en valeur les meilleures sources de vitamines essentielles pour les femmes et les enfants, des couches sensibles de notre société.

Voici un aperçu d’alicaments régulièrement présents au Bénin

Le Moringa : Aussi connu sous le nom d’« arbre miracle », le moringa offre une gamme d’utilisations allant de la racine à la feuille. Riche en vitamines A et C, ainsi qu’en minéraux tels que le calcium et le potassium, il combat diverses affections telles que le diabète, l’hypertension et les ulcères, tout en préservant les tissus des reins, du cœur et du foie. Cette superaliment se déguste en sauce, en infusion, incorporé à des boissons ou sous forme de préparations pour desserts ou smoothies.

Le Fonio: Traditionnellement cultivé et consommé en Afrique de l’Ouest, le fonio est une céréale appréciée pour son goût délicat. Sans gluten et bénéfique pour la santé, cette céréale résistante à la sécheresse est riche en fer, acides aminés, zinc, magnésium, vitamines B1 et B3, ainsi qu’en phosphore.

Le Pois Bambara: Cette légumineuse à grains, au goût rappelant celui de l’arachide, est une excellente source de protéines, de méthionine et de sélénium. Résistante et adaptée aux conditions de sécheresse, elle offre des rendements raisonnables même sur des sols peu fertiles, tout en favorisant la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins et l’absorption du zinc.

Le Gombo: Véritable concentré de vitamines, minéraux et nutriments, le gombo est un précieux allié pour la santé. Il régule le cholestérol, favorise la satiété grâce à sa teneur élevée en fibres, renforce le système immunitaire et préserve la santé rénale, en particulier chez les personnes diabétiques. Riche en vitamines A, B et C, ainsi qu’en zinc, calcium et acide folique, il est recommandé pendant la grossesse.

Le Baobab: Symbole emblématique de l’Afrique, le baobab offre une multitude de bienfaits. Sa pulpe, connue sous le nom de « pain de singe », est réputée pour ses propriétés antidiarrhéiques, anti-inflammatoires et analgésiques, ainsi que pour sa richesse en calcium, vitamine C, potassium, phosphore et fer. Il constitue un aliment idéal pour prévenir la dénutrition chez les personnes âgées et est très apprécié des femmes enceintes pour ses nombreux micronutriments et antioxydants.

La Patate douce, une culture omniprésente sur le continent, est une source riche en vitamine A, cruciale pour la santé oculaire des enfants et le bien-être des femmes enceintes.

Les Ignames: Riches en vitamine B6, les ignames sont un pilier de l’alimentation africaine, essentielles pour le développement neurologique des enfants.

Les Noix de cajou: En plus d’être une collation délicieuse, les noix de cajou fournissent de la vitamine K, bénéfique pour la coagulation sanguine et la santé osseuse.

Le Poisson : Les variétés riches en oméga-3 offrent une source importante de vitamine D, de calcium et de protéines, favorisant ainsi un développement sain chez les enfants.

Ces sources de vitamines essentielles témoignent de la richesse naturelle du Bénin et de son potentiel à nourrir ses populations de manière saine et équilibrée. En intégrant ces aliments nutritifs dans leur alimentation quotidienne, le Bénin peut faire un pas de géant vers une nutrition saine et durable. Le combat de plusieurs programmes et projets de développement dont le Projet CASCADE porté par l’ASCINB.

Megan Valère SOSSOU




Genre et Inclusion sociale pour l’adaptation climatique: le succès du Projet BENKADI

Dans la chaleur des grottes de Dassa-Zoumé, les jeunes, les femmes et les personnes handicapées ayant choisi de faire du maraîchage pour s’adapter aux changements climatiques, bénéficient du soutien du projet Benkadi.

«Grâce au Projet BENKADI, nous utilisons désormais des composts efficaces pour nos cultures maraîchères, économisant ainsi sur les engrais chimiques coûteux », se réjouit Rachelle ABREWA, maraîcher à Dassa-Zoumè. Son témoignage est à l’image de ceux de nombreuses autres femmes et jeunes maraîchers de la commune qui saluent la transition vers une agriculture plus adaptative aux changements climatiques, insufflée par le Projet BENKADI.

Cultures de piment avec des diguettes

Ce projet novateur a fait des jeunes, des femmes et des personnes handicapées les cibles privilégiées de ses interventions. Conscient des obstacles auxquels elles sont confrontées, notamment en matière d’accès aux ressources essentielles, telles que l’eau, l’énergie et la terre agricole, le Projet BENKADI intervient pour combler ces écarts.

Marie Odile HOUNTONDJI, épouse COMLANVI, Experte en Genre et Inclusion du Projet BENKADI, explique: « Les interventions de Benkadi sur le terrain se font surtout à travers les groupes organisés à savoir les groupements et associations dont les personnes vulnérables sont membres. Le projet a mis l’accent sur le renforcement des capacités des membres de ces groupements et associations pour leur implication effective dans les activités liées aux changements climatiques ». Ces personnes participent aux séances de sensibilisation et aux formations organisées sur le terrain à travers des ONG partenaires de mise en œuvre a-t-elle précisé.

À Dassa-Zoumè, après le consortium AVOTRIDEB ONG – CPN Les papillons, c’est CREDEL ONG qui met en œuvre actuellement les actions du projet BENKADI. Elle implique davantage de jeunes, de femmes et de personnes handicapées dans diverses initiatives liées aux interrelations entre changements climatiques, le genre et l’inclusion sociale, ainsi que sur la promotion des pratiques d’adaptation basées sur les écosystèmes.

Intervention de BENKADI, échos des bénéficiaires

Salomée KOBA, membre de la coopérative agricole Itchéléré, témoigne de l’impact transformateur des formations reçues: «Nos sols s’épuisaient, c’était inquiétant. Mais grâce au projet BENKADI, on a trouvé des astuces pratiques. On a commencé à planter du pois d’angole et du mucuna pour les enrichir et c’est vraiment efficace pour nos sols. »

Son collègue, Maurice Kadoukpè AGOSSOU vit de belles expériences. Il raconte : À travers le Projet BENKADI, nous avons eu l’opportunité de mettre en avant à l’élaboration du Plan de Développement Communal, 4ème Génération, des idées pour promouvoir le maraîchage biologique et l’utilisation des semences locales résilientes à la sécheresse.»

De plus, renchérit, Rosine KOBA, «Le projet BENKADI nous a appris des techniques précieuses comme la construction des diguettes pour préserver les cultures des inondations et le labour en pente contre l’érosion. »

Par ailleurs, les déchets agricoles servent autrement à ces maraîchers determinés à offirir des produits sains à la population. Joséphine KOBA, apprécie: «Nous avons expérimenté plusieurs fois les composts et les avions trouvés très efficaces pour nos cultures. » C’est pourquoi, poursuit-elle, «nous continuons de l’adopter. »

Un dispositif de compostage

Comme eux, Pauline AWAKADJI, Yves GBEDJI et Jeanette BADJAGOUN ont témoigné également des avantages des formations sur leurs pratiques agricoles et leur leadership, leur permettant de faire face aux défis liés aux changements climatiques.

Monique CHABI, animatrice de CREDEL ONG à Dassa Zoumè, loue l’assiduité des bénéficiaires au cours des formations et la mise en œuvre effective des pratiques durables acquises.

Si le projet BENKADI a su répondre aux besoins de ses bénéficiaires, c’est parce qu’en amont un travail a été fait. Selon Mme Comlanvi « BENKADI a réalisé des études de référence respectivement sur le genre et l’inclusion sociale dans la dynamique d’adaptation basée sur les écosystèmes et sur l’appui aux jeunes la promotion des meilleures pratiques et solutions endogènes et ou innovantes dans l’adaptation et l’atténuation des effets des changements climatiques.» Ces outils comprennent des modules de formation, des films documentaires, des recueils de textes et des sessions de sensibilisation, qui ont renforcé la compréhension et l’engagement des bénéficiaires.

Coopérative Agricole Itchéléré de Dassa -Zoumè

L’implication des populations vulnérables dans les processus décisionnels est au cœur de l’approche du Projet BENKADI. L’experte souligne : « il a été nécessaire d’associer les personnes vulnérables à la constitution et aux séances de dynamisation des cadres de concertation et de dialogue multi acteurs pour la gouvernance participative inclusive des changements climatiques au niveau des secteurs de l’agriculture, de l’environnement, de l’eau et de la décentralisation. » Le leadership manifeste des femmes, des jeunes et des personnes handicapées lors de la Journée Internationale de la Femme 2023 en est un exemple concret a-t-elle rappelé.

Pour le compte de l’année 2023, les statistiques parlent d’elles-mêmes. Le Projet BENKADI a impacté plus de 900 personnes, dont un tiers de jeunes et près d’un tiers de femmes, démontrant ainsi son engagement en faveur de l’égalité des genres et de l’inclusion sociale pour l’adaptation aux changements climatiques.

Megan Valère SOSSOU




Tout savoir sur l’hypertrophie des végétations adénoïdes : un mal peu connu

Les végétations adénoïdes, également appelées amygdales pharyngiennes, sont une zone de tissu lymphoïde située derrière et en haut du palais, où les cavités nasales ou cavités sont en contact avec le pharynx. Elles font partie du système lymphatique et jouent un rôle important dans la défense immunitaire.

Chez certains enfants, ces amygdales peuvent devenir hypertrophiées, entraînant des symptômes tels que des problèmes respiratoires, des infections fréquentes de la gorge et des troubles du sommeil. En milieu hospitalier, l’hypertrophie des végétations adénoïdes représente 15 à 20% des consultations en ORL au Bénin, selon le Dr Ulrich Vodouhè, médecin ORL. Ce mal, qui semble être peu connu de la population, sévit principalement chez les enfants. Rencontrée au cours de nos enquêtes, une mère, qui a préféré garder l’anonymat, est revenue sur le cas de son enfant, à qui on aurait diagnostiqué l’hypertrophie des végétations adénoïdes. « Quelques semaines après sa naissance, mon fils n’arrivait pas à avoir un sommeil normal comme tous les autres nourrissons. Il souffrait souvent du rhume et de la toux, et se réveillait en pleurs. À peine faisait-il 45 minutes de sommeil. C’est après plusieurs remèdes infructueux qu’un médecin ORL lui a diagnostiqué l’hypertrophie des végétations adénoïdes », a-t-elle témoigné.

La taille des végétations adénoïdes est à son maximum chez les enfants de 2 à 6 ans. Les causes de cette maladie sont liées à une infection causant le mal de gorge, une allergie saisonnière ou permanente, des produits irritants, le reflux gastrique, augmentant le volume de cette formation lymphoïde. Les conséquences pour les enfants souffrant se résument à un retard de développement ou d’intelligence, car le manque d’oxygène dans le cerveau entraîne un retard de croissance. Il y a également une déformation du visage et des dents qui donne à l’enfant le profil d’un bec d’oiseau.

Heureusement, en cas d’hypertrophie des végétations adénoïdes, des traitements sont disponibles pour sauver les victimes, selon le médecin ORL. « Au début de l’inflammation, on peut procéder à un traitement médicamenteux ou au lavage du nez. Ce qui permet de détruire les microbes qui favorisent le développement des végétations adénoïdes et d’obtenir un taux de guérison de 60% des cas », a rassuré le Dr Ulrich Vodouhè.

« Lorsqu’il s’agit d’un stade très avancé de la maladie, on préconise une ablation chirurgicale des végétations, afin d’élargir le diamètre du cavum dans les 40% des cas restants », a-t-il ajouté. Il est donc primordial qu’en cas de rhume répétitif, de nez qui coule, de respiration bruyante, de toux ou de ronflement pendant le sommeil, les parents consultent rapidement un médecin ORL pour une prise en charge efficace de leurs enfants.

Ferrante GNIMADI, Stagiaire




Combattre la Désinformation : un grand défi pour la planification familiale au Bénin

Alors que le Bénin s’est engagé au Partenariat de Ouagadougou à faire passer le taux de prévalence contraceptive moderne chez toutes les femmes de 11,7 % à 18 % en 2026, c’est sans compter sur les rumeurs et fausses informations qui circulent au sujet de la contraception au Bénin.

Selon les données de la 5e enquête démographique et de santé au Bénin, seuls cinq pour cent des jeunes femmes du département du Couffo, où se trouve Aboloumè, utilisent des méthodes contraceptives modernes. Ce faible taux s’explique en grande partie par la propagation de mythes et de fausses informations au sein de communautés conservatrices.

Amour Priscille AGUIAR, sage-femme et spécialiste en santé sexuelle et reproductive, explique que de nombreuses rumeurs sont basées sur des « on-dit » plutôt que sur des expériences réelles. Elle qui a longtemps servi au Centre de Santé de Akassato dans la commune de Abomey-Calavi, l’une des villes populaires du Bénin, a elle-même été témoin de cas de désinformation, tels qu’une femme prétendant qu’un dispositif intra-utérin s’était déplacé dans la gorge de sa sœur, provoquant une opération chirurgicale. En réalité, il s’agissait d’un goitre non lié au dispositif.

Même s’il existe quelques effets secondaires liés à certaines méthodes contraceptives, les avantages de l’utilisation des contraceptifs l’emportent largement.

Nécessité de combattre les informations anti-contraceptives

Edwige BINAZON, journaliste spécialisée dans la vérification des informations à UNICEF Bénin et activiste des droits en santé sexuelle et reproductive, relève des progrès significatifs au Bénin, mais souligne que les informations correctes ne sont pas encore accessibles à tous. Elle plaide pour la création d’un répertoire des fausses informations afin de mieux orienter la lutte contre la désinformation.

Les adolescentes et les jeunes sont particulièrement exposés aux conséquences de la désinformation, avec des grossesses non intentionnelles et des infections sexuellement transmissibles en hausse. Le rapport 2022 du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) estime qu’environ 12 millions de grossesses non intentionnelles surviennent chaque année dans le monde, avec des naissances de plus en plus rapprochées au sein des couples.

Pourtant, selon les estimations de données réalisées en 2021 par Track20 grâce à l’utilisation de contraceptifs, 140 000 grossesses non intentionnelles pourraient être évitées, ainsi que 52 000 avortements non sécurisés. De plus, 410 décès maternels pourraient être évités chaque année au Bénin.

Il est donc impératif de lutter contre les rumeurs et les fausses informations afin de promouvoir efficacement la planification familiale, que ce soit en milieu rural ou urbain. Si de telles désinformations étaient déconstruites dans l’entourage de dame Nondi, elle ne serait pas aujourd’hui confrontée à la difficulté de subvenir aux besoins de huit enfants à seulement 25 ans.

L’engagement du tous les acteurs

« La taille d’une population et sa jeunesse peuvent être un atout, son augmentation trop rapide est un frein pour son développement, quand dans un pays la demande en matière d’éducation, de santé et de l’emploi croît beaucoup trop vite que l’investissement et l’offre dans ces trois domaines, le pays s’appauvrit », avait déclaré le Président de la République du Bénin, Patrice Talon au cours d’une interview accordée au média français Le Figaro.

En claire, le président Patrice Talon soutient que l’explosion démographique constitue un frein au développement, et la responsabilité de tous les acteurs est nécessaire pour atteindre cet objectif.

Pour y parvenir, il faut miser sur l’engagement des activistes, des agents de santé, des Organisation de la Société Civile, des gouvernants et aussi bien des femmes que des hommes. A cet effet, les personnes ressources rencontrées recommandent de profiter des opportunités de sensibilisation à la maternité pour mieux informer les femmes. Des campagnes d’information, y compris des cliniques mobiles au sein des communautés et des campagnes digitales, sont nécessaires pour lutter efficacement contre la désinformation et atteindre les objectifs de planification familiale au Bénin.

Megan Valère SOSSOU




Prévention de la poliomyélite au Bénin : Une campagne de vaccination démarre aujourd’hui

Du 2 au 5 février 2024, s’ouvre au Bénin, la campagne de riposte contre la poliomyélite. Il s’agit d’une campagne de vaccination inscrite dans le cadre du Programme Elargi de Vaccination (PEV), qui constitue un pilier fondamental de la mise en œuvre des soins primaires et de l’atteinte de la couverture sanitaire universelle.

À Parakou et ses environs, les acteurs se mobilisent pour faire de cette opération un succès. Depuis quelques jours, les relais communautaires sont déployés sur le terrain pour sensibiliser les ménages et recenser les cibles concernées, les enfants de moins de 5 ans.

Pour le Dr Akim Gouda, médecin coordonnateur de la zone sanitaire Parakou-N’dali, reçu sur Fraternité FM, l’objectif est de réussir à vacciner 95% des enfants de 0 à 5 ans dans la zone sanitaire Parakou-N’dali.

Tout en rassurant les parents de la fiabilité des vaccins, le Dr Akim Gouda invite les ménages à réserver un accueil chaleureux aux agents vaccinateurs qui seront déployés sur le terrain. « Tous les vaccins du Programme Elargi de Vaccination sont des vaccins sûrs, car toutes les activités de vaccination sont homologuées par les instances indiquées », a-t-il rassuré.

Sont concernées par cette activité préventive, les communes de Cotonou, Porto-Novo, Calavi, Toffo, So-Ava, Aguegues, Sèmè, Djougou, Bembèrèkè, Nikki, Pèrèrè, Parakou et Tchaourou.

Pour rappel, la poliomyélite est une maladie virale très contagieuse causée par le poliovirus. Elle touche principalement les enfants de moins de 5 ans et peut entraîner une paralysie touchant le plus souvent les membres inférieurs et atteindre l’appareil respiratoire. Selon l’OMS, il n’existe pas de traitement curatif contre la poliomyélite. La prévention est donc la seule solution. On estime, selon l’OMS, que 1,5 million de décès d’enfants ont été évités grâce à l’administration systématique de la vitamine A lors des activités de vaccination. Cette nouvelle campagne de vaccination est donc une opportunité pour les parents de faire vacciner leurs enfants pour les épargner d’une maladie aussi dangereuse que la poliomyélite.

Venance Ayébo TOSSOUKPE    




L’appétit vorace de l’industrie norvégienne du saumon menace les moyens de subsistance en Afrique de l’ouest

Un nouveau rapport intitulé « Blue Empire : How the Norwegian salmon industry extracts nutrition and undermines livelihoods in West Africa » dévoile les conséquences dévastatrices de l’industrie norvégienne du saumon d’élevage sur les populations d’Afrique de l’Ouest. Publié par Feedback et une coalition d’organisations d’Afrique de l’Ouest et de Norvège, le rapport dénonce la voracité de cette industrie qui entraîne une perte des moyens de subsistance et des problèmes de malnutrition dans la région.

Les éléments clés du rapport révèlent que le secteur du saumon d’élevage norvégien extrait près de 2 millions de tonnes de poissons sauvages chaque année pour nourrir les saumons en élevage. Cette extraction massive représente 2,5 % des captures mondiales de pêche marine. Une part significative de l’huile de poisson utilisée dans l’élevage du saumon norvégien provient d’Afrique du Nord-Ouest, une région déjà touchée par une grave insécurité alimentaire.

Feedback a calculé que le poisson utilisé pour produire cette huile aurait pu nourrir jusqu’à 4 millions de personnes en Afrique de l’Ouest, répondant ainsi à leurs besoins nutritionnels annuels. Les principaux responsables de cette situation sont les quatre géants de l’alimentation animale, MOWI, Skretting, Cargill et Biomar, qui fournissent la quasi-totalité de l’alimentation utilisée dans l’élevage du saumon norvégien.

Le rapport met en évidence la disproportion entre la production de saumon d’élevage en Norvège et la quantité de poisson sauvage nécessaire pour produire l’huile de poisson.

Alors que la Norvège envisage de tripler sa production de saumon d’élevage d’ici 2050, la demande en poissons sauvages pourrait être trois fois plus importante qu’en 2020. Malgré les engagements affichés en matière de développement durable, le secteur n’adopte que peu d’alternatives pour remplacer le poisson sauvage dans l’alimentation des saumons.

L’impact sur l’Afrique de l’Ouest est dramatique, avec des conséquences directes sur la sécurité alimentaire. Le poisson provenant des zones de pêche au large des côtes de l’Afrique de l’Ouest aurait pu nourrir des millions de personnes, mais est détourné pour alimenter l’industrie du saumon norvégien. En 2021, la Norvège a exporté 118 000 tonnes de saumon vers la France, représentant 70% de la consommation de saumon dans le pays.

Des experts et représentants d’organisations ont réagi au rapport. Natasha Hurley, directrice de campagnes de Feedback, dénonce l’expansion de l’aquaculture industrielle comme un « colonialisme des temps modernes ». Marie Suzanna Traore, secrétaire exécutive du RAMPAO, souligne que la pêche artisanale est vitale pour les communautés autochtones, tandis que Dr. Aliou Ba de Greenpeace Afrique appelle à l’arrêt immédiat de ces pratiques destructrices.

Le rapport appelle le gouvernement norvégien à stopper la croissance du secteur du saumon d’élevage, exiger une transparence totale dans la chaîne d’approvisionnement et s’assurer que les objectifs de développement global ne soient pas compromis. Les entreprises, dont les producteurs de saumon et d’aliments pour animaux, sont également appelées à divulguer de manière transparente leurs approvisionnements, cesser de s’approvisionner dans des zones exacerbant l’insécurité alimentaire et mettre fin à l’utilisation de poissons sauvages dans l’alimentation animale.

Megan Valère SOSSOU

Boîte d’info

Pour satisfaire l’appétit de l’aquaculture mondiale pour le poisson sauvage, l’industrie de la farine et de l’huile de poisson s’est développée en Afrique de l’Ouest ces dernières années. Au cours de ces dix dernières années, le nombre d’usines de farine et d’huile de poisson en Afrique de l’Ouest est passé de 5 à 49.
Les producteurs norvégiens d’aliments pour animaux s’approvisionnent en huile de poisson produite à partir de captures issues de la Principale zone de pêche 34 de l’Atlantique Centre-Est, telle que définie par la FAO (« FAO 34 »). Il s’agit de la zone située au large de la côte ouest de l’Afrique, qui s’étend du détroit de Gibraltar jusqu’à l’embouchure du fleuve Zaïre.




L’IA dans la santé, l’agriculture et l’environnement: le LABEF/UAC mobilise les chercheurs africains

Depuis ce lundi 29 janvier 2024, le Bénin accueille la Conférence Humboldt sur l’Intelligence Artificielle en Agriculture, Santé et Environnement. Organisé par le Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières (LABEF/FSA/UAC), cet atelier constitue une occasion pour les chercheurs de dévoiler les avancées dans ces domaines.

L’Afrique peut s’appuyer sur l’intelligence artificielle pour faire face à de nombreux défis entravant son développement, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de la santé et de l’environnement. La richesse des travaux présentés depuis ce lundi à la Conférence Humboldt sur l’Intelligence Artificielle en Agriculture, Santé et Environnement qui se déroule à Abomey-Calavi en est une preuve.

Cette conférence, organisée avec le soutien de la Fondation Alexander von Humboldt (Allemagne), mobilise des experts et des chercheurs du Bénin, du Cameroun, du Nigeria, du Ghana, du Sénégal, du Rwanda, de la Côte d’Ivoire, du Cap-Vert, de la Guinée et de l’Allemagne.

« Il est utile que les chercheurs dans le domaine de l’IA fédèrent les efforts, harmonisent les pratiques et les objectifs de recherche pour plus d’impact. C’est à juste titre que nous organisons cette conférence sur l’IA pour présenter les résultats de recherche, les perspectives, ainsi que les collaborations », a déclaré le Professeur Romain GLELE KAKAI, Directeur du Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières (LABEF/FSA/UAC).

En réalité, l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique constituent l’un des axes de recherche de ce laboratoire, membre de Artificial Intelligence for Africa Development. Actuellement, un post-doctorat, 6 doctorants et des mastorants travaillent sur des thèmes de recherche en lien avec les applications de l’IA en santé, en agriculture et en environnement.

Le Directeur du LABEF/FSA/UAC a saisi l’occasion pour remercier la Fondation Alexander von Humboldt pour son appui. « Depuis 2007 que je suis entré dans la famille Humboldt à travers la bourse post-doctorale, la fondation ne cesse de soutenir différentes initiatives que je porte. Une présentation sera faite sur la fondation et ses activités pour permettre à tous d’être informés et de postuler à leurs programmes de financement », a-t-il martelé.

Des avancées significatives

Les communications présentées au cours de cette conférence dévoilent les réalisations et avancées du point de vue scientifique, ainsi qu’au niveau des start-ups de l’IA dans les domaines de la santé, de l’agriculture et de l’environnement en Afrique. Il en est de même des défis liés à la mise en œuvre et au déploiement des technologies d’IA dans ces trois secteurs en Afrique et des projections.

Pour le Secrétaire Général du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, l’Afrique reste le continent de l’avenir, et des innovations sont nécessaires dans les secteurs de l’agriculture, de la santé et de l’environnement pour améliorer la sécurité alimentaire sur le continent, la gestion des maladies et l’accessibilité aux soins de santé, ainsi que la gestion des écosystèmes environnementaux et naturels.

« Le gouvernement de la République du Bénin en a d’ailleurs fait une grande priorité à travers le Ministère du Numérique et de la Digitalisation du Bénin, avec par exemple le projet Sèmè City dont le campus est en cours de construction à Ouidah sur environ 350 hectares et devrait être opérationnel pour la rentrée 2025 », a-t-il fait savoir.

Dans son discours, la représentante de la Fondation allemande Alexander Von Humboldt, le Dr. Charlotte Baeuml, a souligné que l’intelligence artificielle est l’une des choses les plus importantes de notre époque à mettre au service de la santé, de l’agriculture et de l’environnement.

« Le déploiement du numérique en agriculture peut constituer un véritable levier pour contribuer à la transformation des systèmes agricoles et alimentaires face aux effets néfastes des changements climatiques », explique le doyen Professeur Bonaventure Ahohuendo, doyen de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’UAC.

Le Recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, Prof Félicien Avléssi, a souligné que l’intelligence artificielle s’offre comme une opportunité pour résoudre certains problèmes majeurs, optimiser certaines activités humaines du secteur agricole comme le semis, l’entretien des cultures et les récoltes. Cette conférence va permettre de discuter des projections de l’intelligence artificielle dans la santé, l’agriculture et l’environnement en Afrique.

Isidore ATINDEYETIN




14e Sommet du GFMD à Genève : Henri TOTIN remporte le premier prix Migrants4Climate

Après avoir été couronné au siège des Nations Unies à New York avec la GLOBAL COALITION, où il a reçu le prix International des Droits Humains pour un Environnement Sain, le jeune béninois Henri TOTIN a une fois encore révélé le Bénin à l’international. En effet, au cours du 14e Sommet du GFMD (Global Forum on Migration and Development)  à Genève, la semaine du 23 janvier 2024, Henri TOTIN, Directeur Exécutif de JEVEV-ONG, a reçu le prestigieux prix Migrants4Climate.

Le 14e sommet du GFMD (Global Forum on Migration and Development) a eu lieu du 23 au 25 janvier 2024 à Genève en Suisse. Un événement qui a réuni plus de 1000 participants pour des échanges enrichissants sur les innovations, les solutions et les partenariats face à la migration climatique.

La cérémonie de passation de la présidence du Forum Mondial sur la Migration et le Développement (FMMD) entre la France et la Colombie a été marquée par une activité importante. Il s’agit de la distinction Migrants4Climate qui célèbre le rôle essentiel des migrants et des communautés dans la promotion des actions climatiques et dont le premier prix a été attribué au leader environnementaliste béninois Henri Totin. C’est grâce à son projet novateur, la « Route de la Jacinthe d’eau », inspiré de pratiques écologiques autochtones visant à améliorer la qualité et la gestion des territoires.

Outre Henri TOTIN, le deuxième et le troisième prix ont été remportés respectivement par Osiakwa Bismark, fondateur de Réutilisable Bags Gh au Ghana, et Illac Angelo Diaz, fondateur de Liter of Light aux Philippines.

Grâce à ces jeunes, le Bénin, le Ghana et les Philippines se distinguent ainsi en termes d’innovation dans la gestion de la migration climatique avec des projets qui servent d’inspiration pour un avenir durable et inclusif au sein de leurs différentes communautés.

Il est à noter que le prix Migrants4Climate (M4C) 2023 a été lancé en 2022 lors de la 27e Conférence des Parties (COP27) en Égypte. Une initiative du Climate Vulnerable Forum (CVF), dirigé par la présidence du CVF Ghana, en partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Forum mondial sur la migration et le développement (FMMD), en collaboration avec un large éventail d’organisations. Elle vise à identifier, à travers un processus compétitif, des initiatives innovantes menées par ou avec la participation des migrants et des diasporas, ayant un impact démontré sur l’action climatique au niveau local.

Rappelons que le prix Migrants for Climate (M4C) est initié pour soutenir les migrants climatiques et les personnes déplacées, exploitant le pouvoir des communautés de migrants pour susciter un changement positif face aux défis climatiques.

Megan Valère SOSSOU




Le LABEF/UAC outille docteurs, doctorants et mastorants

Plusieurs centaines de docteurs, doctorants et mastorants des Universités du Bénin et de la Sous-région Ouest Africaine suivent depuis ce mercredi 24 janvier 2024, en ligne et en présentiel, une formation en écriture scientifique et éthique scientifique. Une opportunité qui leur a été offerte par le Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières (LABEF), avec le soutien de la Fondation Alexander von Humboldt (Allemagne).

Dans son intervention à l’entame de la formation, le Prof. Romain GLELE KAKAI, Directeur du Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières (LABEF/FSA/UAC), a souligné l’importance d’une publication scientifique de qualité. «La publication scientifique vous permet de vous faire connaître en tant que chercheur dans votre domaine, d’y faire avancer les connaissances pour une meilleure prise de décision par les politiques, mais également d’accroître votre crédibilité dans la soumission de projets de recherche pour financement par les bailleurs. Les partenaires financiers ne vont pas investir dans un projet hasardeux sans s’assurer de votre capacité à produire de la connaissance. Il y a également des intérêts professionnels », a-t-il expliqué.

Cette formation intervient dans un contexte où le plagiat et les revues prédatrices sont devenus des fléaux majeurs, au point qu’il est devenu primordial que le chercheur soit sensibilisé et outillé pour les éviter. Ainsi, en procédant au lancement des travaux, Prof. Marcel HOUINATO, Directeur de l’École Doctorale de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’UAC, a salué l’initiative avant d’inviter les participants à se départir de ces mauvaises pratiques en se formant et en mettant de la rigueur scientifique dans leur travail. « Ce n’est pas le nombre de pages qui compte, mais la qualité du contenu. Faites attention à la qualité de vos travaux et au plagiat », a-t-il martelé.

678 mastorants, doctorants et docteurs se sont inscrits pour participer à cette formation qui se déroule du 24 au 26 janvier 2024. « Cela témoigne de l’intérêt de la formation, et nous ferons en sorte de multiplier de telles opportunités de formation », a rassuré le Prof. Romain GLELE KAKAI. Outre le directeur du LABEF, la formation est assurée par d’éminents chercheurs, notamment le Directeur de Recherche Guy MENSAH, le Professeur Achille ASSOGBADJO, et le Professeur Sylvain KPENAVOUN.

De nombreux conseils ont été prodigués concernant les caractéristiques d’un manuscrit de qualité, le processus de soumission et les attentes pour espérer un retour favorable.

Megan Valère SOSSOU




Optez pour les charbons écologiques, une décision positive pour la Planète

Pour préserver les forêts dans leur rôle de régulation du climat, il faut désormais opter pour les charbons écologiques. C’est l’essentiel à retenir du message de la Plateforme des Acteurs de la Société Civile au Bénin (PASCiB) à travers son projet BENKADI dans une nouvelle vidéo publiée sur YouTube.

Dans un contexte marqué par les problèmes environnementaux, les charbons écologiques sont bien plus qu’une alternative durable, ils représentent un choix conscient pour l’environnement. Fabriqués à partir de sources renouvelables telles que les résidus agricoles, les coques de noix de coco et les sciures de bois recyclées, ils contribuent à la gestion durable des ressources naturelles.

🍃 Avantages des Charbons Écologiques:

✅ Fabriqués à partir de sources renouvelables.

✅ Moins de fumée et d’émissions toxiques.

✅ Réduction de la déforestation et préservation de la biodiversité.

✅ Moins d’énergie nécessaire à leur production, réduisant l’empreinte carbone.

🚫 Inconvénients des Charbons de Bois Traditionnels:

❌ Déforestation et perte de biodiversité.

❌ Émissions polluantes contribuant à la pollution atmosphérique.

❌ Impact négatif sur le changement climatique.

Opter pour les charbons écologiques, c’est contribuer à la préservation des écosystèmes forestiers et à lutter contre des problèmes environnementaux majeurs tels que la déforestation, le changement climatique et la pollution de l’air.

Megan Valère SOSSOU




Changement climatique et évolution démographique : les populations en sacrifice

Le Bénin est davantage exposé à l’insécurité alimentaire que le Yémen en raison des impacts du changement climatique.

La Fiche de Données sur la Population Mondiale pour le compte de l’année 2023 réalisée par Population Reference Bureau (PRB) a été rendue publique le 15 janvier dernier. Elle met l’accent sur le rôle essentiel des données démographiques dans la préparation et l’adaptation des pays face au changement climatique. Cette fiche offre un autre regard sur la manière dont l’analyse des caractéristiques de la population peut guider les décideurs dans l’allocation stratégique des ressources et la préparation des systèmes pour faire face aux défis climatiques.

Ainsi, les caractéristiques de la population, telles que l’âge, le sexe et le statut socio-économique demeurent les facteurs clés qui rendent certaines personnes plus vulnérables aux effets néfastes du changement climatique. Comprendre ces caractéristiques permet aux pays d’améliorer la résilience de leurs populations, les aidant à s’adapter aux effets variés du changement climatique, tels que l’augmentation des températures, les inondations fréquentes, les perturbations de la production alimentaire et les dommages aux infrastructures.

Les indicateurs présentés dans cette nouvelle fiche, mettent en lumière l’étendue des défis à relever. La fiche prévoit une variation significative des taux de mortalité annuels pour 100 000 personnes entre 2040 et 2059 en raison des effets du changement climatique sur la température quotidienne. Les chiffres varient de manière frappante, avec 53 au Niger, 42 au Pakistan, 44 au Burkina Faso et 19 en Australie.

L’équation à trois inconnus

L’augmentation de la mortalité, la migration climatique et l’insécurité alimentaire sont les trois conséquences majeures incriminées. Les chiffres contenus dans la fiche indiquent qu’à la fin de 2022, 8,7 millions de personnes étaient déplacées à l’intérieur de leur propre pays en raison de catastrophes, avec des chiffres particulièrement préoccupants au Pakistan, au Nigeria et en République démocratique du Congo (RDC).

À l’échelle mondiale, 69 % des personnes vivant dans des pays à faible revenu (PFR) sont touchées par une insécurité alimentaire modérée à grave. Des pourcentages alarmants sont observés en Sierra Leone (89 %), en Afghanistan (79 %), au Bénin (74 %) et au Yémen (67 %).

Les projections de décès pour 100 000 personnes en raison du changement de température entre 2040 et 2059, le nombre impressionnant de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays en raison de catastrophes, le pourcentage de la population urbaine vivant dans des bidonvilles et le pourcentage de la population en insécurité alimentaire modérée à grave sont autant de témoignages de l’impact imminent du changement climatique sur les populations. Des populations en sacrifice à l’autel de l’inaction climatique.

Megan Valère SOSSOU

Intérêt de l’analyse de cette fiche de données sur la population mondiale

Cette analyse croisée entre la vulnérabilité de la population et le risque d’exposition aux chocs climatiques doit servir aux décideurs de cibler les régions les plus nécessiteuses. Elle ouvre la voie à une utilisation plus efficace des ressources et à la préparation proactive des populations face aux changements climatiques. Car comprendre l’impact du changement climatique et l’évolution démographique permet aux pays d’améliorer la résilience de leurs populations, les aidant à s’adapter aux effets variés du changement climatique, tels que l’augmentation des températures, les inondations fréquentes, les perturbations de la production alimentaire et les dommages aux infrastructures.