Sauver des vies en période de catastrophes : l’expertise du Dr. Diego Joaquin Verrastro, médecin urgentiste

Au cœur de la table ronde consacrée aux « Catastrophes naturelles : Réduction des risques et gestion des urgences », en marge de la 2e Conférence Africaine sur la Réduction des Risques en Santé, le Dr. Diego Joaquin Verrastro, éminent chirurgien généraliste spécialisé dans la médecine d’urgence de l’Argentine, a partagé son expérience avec un parterre d’acteurs nationaux et internationaux.

Dr. Diego Joaquin Verrastro

Parlant de la gestion des catastrophes, le Dr. Verrastro a dans son intervention déclaré : « La planification et la préparation sont essentielles. Les plans irréalistes sont voués à l’échec, c’est pourquoi nous devons nous exercer avant que la catastrophe ne survienne. » Si la médecine d’urgence vise à sauver un maximum de vies lors de situations de catastrophe, ces opérations ne sont pas sans l’implication de tous les acteurs de la chaine. Pour Dr Diego Joaquin Verrastro, il est impératif d’impliquer toutes les parties prenantes dans la gestion des catastrophes avant leur survenue, en veillant à ce que les processus décisionnels soient clairs.

Il a également mis en avant l’importance de la préparation des secouristes, en dépit de l’impossibilité de prédire les catastrophes naturelles. Les médecins ne sont souvent pas familiers avec les conditions de travail en plein air, dans des environnements incendiaires ou inondés, qui sont des conditions extrêmes. Selon lui, les formations des agents doivent prendre en compte ces réalités sur le terrain, et il est nécessaire d’élargir la formation à toutes les parties prenantes.

Le Dr. Verrastro a insisté sur la nécessité de prendre des décisions rapidement lors de situations d’urgence, sans tarder. Il a souligné la différence entre l’urgent et le moins urgent, rappelant qu’il ne faut jamais improviser lors de catastrophes naturelles.

Retenons que Dr. Diego Joaquin Verrastro a plaidé pour une préparation rigoureuse afin de réduire les risques dans un laps de temps très court. Il a rappelé l’importance de la planification, de la préparation et de la coordination de tous les acteurs impliqués dans la gestion des catastrophes naturelles. Ses paroles ont résonné comme un rappel de l’urgence de mieux nous préparer pour faire face aux défis inévitables que présentent les catastrophes naturelles.

Megan Valère SOSSOU




1ère Table ronde sur les catastrophes naturelles : l’émouvant discours d’ouverture du Pr Saaid Amzazi

Entre Solidarité nationale et reconstruction, le Maroc se relève après le séisme du 08 septembre dernier.

En marge de la 2e édition de la Conférence Africaine sur la réduction des risques en santé, une table ronde spéciale a rassemblé d’éminents experts autour du thème « Catastrophes naturelles : Réduction des risques et gestion des urgences ». Le panel a été présidé par le Pr Saaid Amzazi du Maroc, qui est revenu sur le séisme dévastateur ayant secoué la région du Haut Atlas, au sud de Marrakech, le 8 septembre dernier.

Pr Saaid Amzazi

En effet, le Professeur a rappelé l’ampleur de la catastrophe, mettant en exergue le fait que le séisme, d’une magnitude de 7 sur l’échelle de Richter, a entraîné la perte tragique de près de 3000 vies humaines et blessé plus de 5600 personnes. Cette catastrophe a ravagé de nombreuses régions montagneuses du Haut Atlas, touchant de plein fouet des populations déjà vulnérables et isolées, engendrant ainsi une crise humanitaire déchirante qui a particulièrement touché les enfants et les écoles de la région a-t-il affirmé. Au cours de son discours, il n’a pas manqué d’exposer une série de décisions audacieuses prises pour répondre à cette tragédie.

Face à un public composé de représentants nationaux et internationaux, Saaid Amzazi a souligné la nécessité de la solidarité nationale et de la reconstruction, tout en mettant en avant l’importance de préserver l’identité culturelle profondément enracinée dans les régions touchées.

Des mesures prises par le gouvernement marocain

Le Professeur en sa qualité du président de la séance a mis en lumière les mesures immédiates prises par le gouvernement marocain sous la direction éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Il est à noter que les Forces Armées Royales, les autorités locales et les équipes de la protection civile ont été mobilisées avec célérité pour coordonner les opérations de sauvetage et d’évacuation des zones sinistrées. Un approvisionnement en eau, en vivres, en tentes et en couvertures a été mis en place, même dans les zones les plus reculées, grâce à la mobilisation d’hélicoptères de l’armée.

Le Ministère de la Santé et de la Protection Sociale a pris en charge rapidement les blessés, garantissant une réponse médicale efficace, tandis que le gouvernement a décrété un deuil national de trois jours et a organisé la prière de l’absent (Salat Al Ghaib) dans toutes les mosquées du Royaume en mémoire des victimes.

Le Ministère de l’Éducation Nationale a assuré la continuité pédagogique des élèves touchés par la catastrophe en mettant en place des classes temporaires dans les zones sinistrées, prenant également en charge les enfants orphelins qui bénéficieront du statut de pupilles de la nation.

Reconstruction et reprise économique

Le discours du professeur a ensuite abordé les plans ambitieux de relogement et de reconstruction, qui représentent un défi de taille dans cette région montagneuse accidentée. Il a souligné l’importance de respecter les caractéristiques architecturales uniques de ces régions tout en adoptant des normes parasismiques rigoureuses pour les nouvelles constructions. La participation active des populations locales et l’utilisation de matériaux locaux ont été mises en avant comme des éléments cruciaux de ce processus de reconstruction.

Sur le plan financier, a-t-il chiffré, le gouvernement a alloué un budget considérable de 120 milliards de dirhams sur cinq ans pour la réhabilitation, le développement et la résorption des déficits sociaux dans les zones touchées.

Concernant la reprise économique, Saaid Amzazi a souligné la nécessité de transformer cette épreuve en une opportunité en valorisant les régions sinistrées, notamment par le biais du tourisme durable et en préservant le patrimoine culturel unique de ces régions.

En raison de l’expertise avérée des divers intervenants à la table ronde, le Président de cette table ronde inaugurale est resté convaincu que des recommandations pertinentes émergent des échanges entre les éminents scientifiques et specialistes présents.

Il s’agit de Sanaa Sayegh (Maroc), Wessam Mankola (Éthiopie), le Colonel Zineddine Ammamou (Maroc), Ali Ardalan (Égypte), Edward Wollants (Salvador), Solomone Rataemane (Afrique du Sud), Patrick Mateta (Zimbabwe), Daouda Diouf (Sénégal), Hassan Ibouh (Maroc), Chiara Dimla (Philippines), Ahmed Benlakhdim (Maroc), Ertugrul Taciroglu (USA), Diego Verrastro (Argentine), Avraham Rivkind (Israël), Recep Akdag (Turquie), et avec la précieuse contribution de la Docteur Sara Touirsi en sa qualité de Secrétaire de session, ainsi que du Docteur David Khayat (France) modérateur, et de la Docteur Daniela Munene du Kenya.

Megan Valère SOSSOU