Bénin, la grande porte d’entrée des produits bas de gamme en Afrique
Le Bénin en tête de liste. Le silence coupable et complice des autorités béninoises. Des industriels français pointés du doigt. Le poulet de chair, le porc et la production de lait conventionnel au cœur de ce business. Mauvaise nouvelle pour les adeptes de la malbouffe.
Viandes de volaille et du porc, du lait en poudre
Trois organisations accusent la France d’exporter des produits de mauvaise qualité dans des pays en voie de développement en particulier sur le continent africain.
Trois filières de production sont pointées du doigt par ce nouveau rapport, le poulet de chair, le porc et la production de lait conventionnel. Ces filières de production sont détenues par une poignée d\\\’industriels parmi lesquels Bigard, Agromousquetaire, ou encore LDC.
Parmi les pays en voie de développement gros importateur et consommateur des produits d’élevage bas de gamme, se trouvent le Bénin, le Togo, le Niger, le Gabon, la Guinée-Équatoriale, le Congo, La République démocratique du Congo, la Guinée, la Mozambique et les Comores.
Le Bénin capte à lui seul 28 % de ces exportations et s’impose ainsi comme le 1er pays africain consommateur de ces produits congelés vendus par la France en Afrique, devant le Congo (13 %) et le Gabon (11 %).
Au total, note-on dans le rapport, 10 000 à 50 000 tonnes de viande de volailles congelés, 20 000 à 50 000 tonnes de porc et abats congelés, 8 100 000 à 9 900 000 de tonnes de lait en poudre ont été exportés en Afrique de l’ouest principalement au Bénin seulement en 2021. Ces produits de mauvaises qualités sont importés par des commerçants véreux en complicité avec l’Etat censé de veiller à la qualité des produits consommables importés sur son territoire.
Le Bénin…Poubelle de la France ?
Au Bénin, le silence coupable et complice du gouvernement, des autorités au niveau du ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche et celui de l\\\’industrie et du commerce démontre bien l’admissibilité de ce business. Ces stocks n’arriveraient pas au Bénin s’il y avait un contrôle plus renforcé des produits et un environnement beaucoup plus favorable aux entrepreneurs locaux.
Car, apprend-on, le principal effet négatif de ces importations découle de la concurrence féroce qu’elles génèrent vis-à-vis des filières locales des pays concernés. Étant donné que les tarifs douaniers appliqués à ces produits sont très souvent avantageux pour les importateurs. L\\\’Etat Béninois et toutes les entreprises qui ont contribué à révéler le Bénin dans ce commerce qui empoissonne à petit coup la population béninoise devront répondre de leurs implications.
« Au-delà des problèmes socio-économiques que pose cette concurrence des importations low-cost en provenance de pays comme la France, ces pratiques posent des questions éthiques. On peut légitimement s’interroger sur la moralité d’une méthode consistant à exporter à bas coût dans des pays tiers des produits de faible qualité dont les consommateurs européens ne veulent pas », avance le rapport.
Paradoxalement, le rapport renseigne que la demande intérieure en France est alimentée par des produits plus haut de gamme. C’est ainsi que les pays en voie de développement subissent de plein fouet cette stratégie barbaresque, où les produits déversés à bas coût déstructurent les marchés locaux et nuisent à leur véritable souveraineté alimentaire.
La nécessité d’un coût toujours plus bas entraîne une intensification dont les impacts touchent en particulier le bien-être animal et l’environnement. C’est en clair accentué la densité du nombre d’animaux, la pollution aux nitrates et à l’ammoniac, l’émission de gaz à effet de serre et la déforestation.
Rappelons que ce rapport est rendu public dans un contexte où les filières de la viande de volaille, du porc et du lait sont en grande difficulté à cause de la crise sanitaire empirée par la guerre en Ukraine faisant exploser les prix des intrants d’élevage. Les importations de produits de pêche dépassent largement ceux de l\\\’exportation. Le lait en poudre français est vendu jusqu’à 66 % moins cher que le lait local.
Toutefois, le rapport recommande de sortir des élevages intensifs et d’enclencher la transition vers un élevage durable, d’accompagner l’évolution des modes de consommation alimentaire et d’accompagner la réorientation des stratégies commerciales des filières.
Enfin, la survie de ce business dépourvu totalement d’humanisme, dépend à la fois des consommateurs locaux et des autorités politico-administratives au Bénin.
Megan Valère SOSSOU
Caravane « Tambour battant en route vers la COP 27 » : la déclaration officielle des OSC du Bénin
L’ONG Jeunes volontaires pour l’environnement (JVE Bénin) a organisé une conférence de presse, le mercredi 2 novembre 2022 au siège de SUCO sis à la cité Houéyiho à Cotonou. L’objectif était de faire la lumière sur la Caravane nationale « Tambour battant en route vers la COP 27 », qui s’est déroulée du 29 septembre au 28 octobre, dans plusieurs villes du Bénin. La déclaration de cette caravane africaine, qui constitue même l’essence de ladite conférence devra être vulgarisée, en prélude à la COP 27.
« L’heure est grave ; non à l’inaction climatique ; justice pour les communautés ; non aux énergies fossiles, passons aux renouvelables ; nous luttons pour le climat ; nous demandons le financement des pertes et dangers etc ». Ce sont là les cris de guerre et de ralliement des jeunes volontaires, engagés dans cette campagne. Ils ont fait le tour de cinq villes phares du Bénin à savoir Cotonou, Porto-Novo, So-Ava, Bohicon et Natitingou, sous le lead de l’ONG Jeunes Volontaires pour l’Environnement (JVE BENIN), avec le soutien d’Oxfam. Lancée officiellement par un forum communautaire avec les populations de Tokplégbé (1er arrondissement de cotonou) sur « Comment vivre avec l’érosion côtière ? », elle a mobilisé tout au long du parcours une cinquantaine d’Organisations de la Société Civile et plus de 500 jeunes, femmes, membres d’associations, acteurs locaux (organisations paysannes, associations de producteurs, etc.) demandant la justice climatique et est allée à la rencontre des communautés vulnérables en vue de recueillir leurs voix et messages à remonter aux négociateurs béninois et africains présents à la COP27.
En effet, pendant trop longtemps, les espaces élitistes comme les Conférences des Parties (CdP en français et COP en anglais) ont exclu les perspectives de ceux qui sont les plus touchés par l\\\’urgence climatique mondiale mais qui en sont les moins responsables. C’est à juste titre que la Caravane Africaine pour le Climat “Tambour battant vers la COP27” a logiquement émergé de manière organique pour soutenir l\\\’action collective, la construction de mouvements, la sensibilisation, les campagnes conjointes ainsi que pour mettre en lumière les solutions et les actions d\\\’adaptation en vue de la résilience des communautés africaines. Partant de plus de 21 pays africains, ces caravanes qui représentent un appel à la justice climatique, sont des mouvements citoyens qui visent à galvaniser les voix des parties prenantes à travers le continent africain, à porter les voix des communautés et à transmettre leurs revendications au monde entier qui se réunira en Egypte à Sharm El-Sheikh pour la 27ème session de la Conférence des Parties (COP27). « Plus qu’une initiative portée par les Organisations de la Société Civile (OSC) africaines pour influencer les décisions à l’occasion de la COP27, la Caravane Africaine pour le Climat est un acte d\\\’unité, d\\\’action collective qui rend visible les expériences et les connaissances de diverses communautés s\\\’adaptant au changement climatique ».
Déclaration des caravanes africaines pour la Justice climatique
Ladite déclaration tenant compte de l’état des lieux, des décideurs et politiques aux communautés à la base, dans la lutte contre le changement climatique fait des doléances à l’endroit des Chefs d’Etats et de gouvernements, aux Parties prenantes de l’Accord de Paris, aux Etats riches et pollueurs responsables du réchauffement climatique, et aux bailleurs de fonds multilatéraux. Aux Chefs d’Etats et de gouvernements, ces OSC demandent de soutenir toutes les propositions de loi et textes réglementaires, et leur application pour la sécurisation des terres des communautés ; soutenir la reprise de contrôle de l\\\’agriculture mondiale par les communautés ; protéger les bassins-versants ; accroître la recevabilité sur les flux financiers reçus et fournis au profit des communautés ; assurer une représentation égale et un engagement significatif des femmes et des jeunes, à tous les processus clé du changement climatique.
Aux Parties prenantes de l’Accord de Paris, il est demandé de tenir les pays riches responsables de l\\\’objectif des 100 milliards de dollars et faire en sorte qu’ils s’engagent à respecter leur promesse ; réviser l’article 6 de l’Accord de Paris dont les approches contribuent à renforcer la marchandisation des ressources naturelles y compris la terre au détriment des communautés ; asseoir une démarche scientifique et la réalisation d’études pertinentes sur les dommages et préjudices subies par les communautés africaines liés au changement climatique, et de créer un comité consultatif de jeunes sur les pertes et dommages ; établir un guichet financier provisoire pour financer les pertes et dommages urgents dans le cadre du Fonds vert pour le climat ; définir le nouvel objectif de financement du climat pour la période post-2025 en se basant sur les besoins des communautés d’Afrique.
En ce qui concerne les États riches et pollueurs responsables du réchauffement climatique, les porteurs de cette campagne demandent d’accroître le financement de l\\\’adaptation en donnant la priorité aux subventions plutôt qu\\\’aux prêts ; fournir une feuille de route quantifiée conformément à l’objectif de doubler le financement de l\\\’adaptation d\\\’ici 2025 ; créer un mécanisme d\\\’allègement de la dette souveraine comme moyen de restructurer ou d\\\’annuler les dettes de manière équitable ; mettre en place un mécanisme de financement des pertes et dommages pour faire face aux impacts climatiques dévastateurs subis par les pays vulnérables au climat et les communautés pauvres ; arrêter immédiatement tous les nouveaux investissements dans les combustibles fossiles et l\\\’énergie nucléaire, et passer progressivement aux renouvelables.
Quant aux bailleurs de fonds multilatéraux, les OSC demandent de reconnaître l\\\’inadéquation des dispositions actuelles et passer à un financement de l\\\’adaptation davantage basé sur des subventions, les bailleurs multilatéraux tels que la Banque mondiale, le FIDA ou le Fonds vert pour le climat (qui est l\\\’un des bailleurs ayant le pourcentage le plus élevé de prêts non concessionnels) devraient s\\\’orienter vers une proportion significativement plus élevée de financement de l\\\’adaptation par des subventions pour les PMA et les pays les plus vulnérables au climat ; renforcer les capacités des gouvernements d’Afrique, à tous les niveaux, pour assurer une gestion des risques liés aux changements climatiques et une résilience collective et locale.
À noter que cette déclaration a été officiellement transmise à toutes les mairies qui ont fait l’objet d’une étape de la caravane (Cotonou, Porto-Novo, Bohicon, Natitingou), mais aussi à l\\\’Assemblée nationale et au Ministre du Cadre de Vie et du Développement Durable (représenté par le Directeur Général de l’Environnement et du Climat), Chef de la délégation du Bénin pour la COP27 en Egypte. Cette même déclaration est mise en application dans les autres pays où la caravane s’est tenue. Ainsi, le plaidoyer vient donc d’être acté. C’est pourquoi le Directeur Exécutif de l’ONG JVE, Mawuse Hountondji se réjoui de cette déclaration qu’il espère sera vulgarisé par les hommes de médias. « L’objectif est donc atteint », se réjouissent Mawuse Hountondji et Kossi Appeda, représentant de l’Oxfam. Aux deux s’ajoute dans le présidium, la représentante de SUCO qui a chaleureusement accueilli ladite conférence. Des partenaires qui ne ménagent aucun effort pour apporter leur soutien à l’ONG JVE.
Arsène AZIZAHO
Lutte contre les infections et maladies transmissibles au Bénin: La PSSP et l’université d’Ottawa forment plusieurs acteurs de la santé
Depuis ce lundi 21 novembre 2022, se déroule à l’hôtel KTA de Cotonou, la formation en soins de santé primaires axée sur les maladies transmissibles au Bénin et volet transversal en éthique clinique. Conjointement organisé par la Plateforme du secteur sanitaire privé du Bénin (PSSP) et les Affaires francophones de la Faculté de médecine de l\\\’Université d\\\’Ottawa, avec le soutien de la Fondation Mérieux de Lyon, cette formation des professionnels de la santé vise en général à améliorer les services de santé offerts aux populations Béninoises.
Trouver des solutions pratiques et concrètes pour minimiser les effets néfastes des maladies transmissibles au Bénin afin d\\\’améliorer la santé de la population d’une part, et intégrer les meilleures pratiques de soins centrés sur le patient à l\\\’aide des équipes travaillant en collaboration interprofessionnelle en faisant preuve d\\\’un grand professionnalisme, d’autre part, sont les objectifs phares de cette initiative qui permet de former depuis quatre ans des acteurs de la santé au Bénin.
Après deux éditions en présentiel en 2019 et trois éditions en ligne en 2021, cette première en présentiel post COVID se déroule du 21 au 25 novembre 2022 et réunis médecins, infirmiers, sages-femmes, aussi bien du privé que du public. Selon Pascal Fafeh, secrétaire exécutif de la faîtière des structures privées du secteur de la santé, la PSSP a mis en place un programme d’optimisation de la qualité qui consiste en une amélioration continue de la qualité des soins et services dans les formations sanitaires privées. Ceci s’inscrit dans la logique de l’implémentation de la convention de partenariat que la PSSP a signée en juillet 2017 avec le ministère de la santé pour amener les acteurs du secteur privé à observer les bonnes pratiques en matière de soin.
« C’est dans le cadre de ce programme que cette formation est initiée pour amener les acteurs des secteur privé et public à avoir les meilleures pratiques, à améliorer les pratiques en matière de service de soins, notamment en ce qui concerne la maîtrise des infections dans les établissements de soins au Bénin », a martelé le Secrétaire Exécutif de la PSSP. Il laisse comprendre, avant de finir, que le partenariat entre la PSSP et l\\\’Université d\\\’Ottawa est bien solide et fructueux et augure des lendemains encore meilleurs en matière du renforcement de la qualité dans les pratique de soins.
Quant au contenu de cette formation qui dure cinq jours, il sera question de : prévention des infections ; antibioprophylaxie ; hépatite B ; meilleures stratégies d’intervention pour réduire les infections chirurgicales ; résistance aux antimicrobiens ; professionnalisme et collaboration interprofessionnelle, renseigne Dr Jean Roy, médecin généraliste à Ottawa et responsable du projet. A l’en croire, il y aura pour chaque formation, une heure de discussion et d’échange, où on essaye d’établir les meilleures façons de procéder ici au Bénin, tenant compte des milieux, respectant les cultures et les façons de faire.
« De ces formations purement pratiques, on veut que des gens apprennent des choses et qu’ils iront changer dans leurs milieux, acquitter de nouvelles connaissances acquises », a-t-il souhaité. Cela lui tient vraiment à cœur. C’est pourquoi il a tenu remercier la PSSP et les affaires francophones de l’université d’Ottawa (Capitale du Canada), ainsi que la fondation Mérieux en France (Lyon) qui finance ce projet.
Premier jour, un satisfécit
« Prévention et contrôle des infections, et sécurité des patients ». C’est le thème du premier jour de ladite formation, animé par Muleka Ngenda, Infirmière clinicienne, spécialisée en prévention et contrôle des infections. Selon ses clarifications, quand on parle de prévention et de contrôle des infections, c’est qu’on a des mesures préventives qu’on peut mettre en place pour prévenir l’arrivée ou la survenue d’une maladie. « Mais une fois que la maladie est déjà arrivée, on peut avoir d’autres mesures supplémentaires pour contrôler cette maladie. Les infections liées aux soins de santé, c’est des incidents qui sont évitables », a martelé la formatrice. A travers sa communication parfaitement animée, les participants ont retenu l’essentiel. C’est du moins ce qu’il ressort de leur avis. « La prévention, le contrôle des infections et la sécurité des patients sont une affaire de tous, aussi bien des patients que des soignants.
En ce qui nous concerne, la responsabilité est accrue, car nous devons évaluer les risques afin de mener des actions pour prévenir les infections dans le milieu hospitalier. C’est le résumé succinct de ce qu’a retenu Kévin Amoussou, médecin et participant. Si pour ce dernier, la facilitatrice leur a apporté l’information de la manière la plus claire possible, Renaude Noucle, infirmière diplômée d’Etat a beaucoup apprécié la manière dont les travaux de groupe se sont déroulés. « Il nous a permis de rappeler à chaque prestataire de soins, certaines pratiques, peut-être délaissées, dont le but est de protéger aussi bien le patient que le prestataire de soins contre certaines infections », a-t-elle retenue. Il s’en est suivi une mise à jour sur l’hépatite virale B, animée par Dr Marie-Hélène Chomienne.
Les attentes du PSSP
« Les attentes, c’est qu’à la sortie, tous les participants maitrisent les modules abordés tout au long des cinq jours de formation ; cernent les méandres des infections pour mieux y faire face sur le terrain », a notifié Pascal Fafeh, Secrétaire Exécutif de la PSSP. Ensuite, ils mettront en place un plan d’amélioration de la qualité des soins dans leurs établissement d’intervention. Il s’agit d’un « plan que chaque participant va élaborer pour sa clinique, et qu’il va mettre en œuvre au niveau de son service », a précisé Pascal Fafeh. Un suivi continu sera fait par l’équipe de la PSSP appuyée par ses partenaires du Canada pour l’obtention des résultats escomptés.
A la fin de cette formation, les participants seront soumis à une évaluation des connaissances en matière de maitrise des infections de la qualité des plans d’action. Des attestations seront délivrées aux participants qui auront passé le cap.
Faut-il le rappeler, la Plateforme du secteur sanitaire privé du Bénin est une structure faitière qui regroupe les acteurs du secteur privé de la santé au Bénin, c’est-à-dire des associations professionnelles du privé qui sont dans le secteur de la santé. Elle travaille à fédérer tous les acteurs du secteur privé de la santé sous un organisme de coordination et d’œuvrer à les amener à une meilleure pratique en terme de respect de la réglementation, respect des normes et des pratiques que le ministère de la santé a défini pour le secteur de la santé au Bénin.
Arsène AZIZAHO
Journée mondiale de l’anesthésie : le message du Président de la Société des Médecins Anesthésistes-Réanimateurs du Bénin – SMARB
Le 16 octobre, le monde entier a célébré la journée mondiale de l\\\’Anesthésie. Cette journée commémore la première démonstration officielle de l\\\’anesthésie à l\\\’éther effectuée à Massachusetts Hospital de Boston par Sir William Thomas Green Morton en 1846.
Il a démontré que l\\\’utilisation de l\\\’éther par inhalation permettait d\\\’effectuer une chirurgie sous anesthésie. Cette découverte a permis aux patients d\\\’obtenir les avantages d\\\’un traitement chirurgical sans douleur associée à une opération.
À l’occasion de la célébration de l’édition 2022, hier 16 octobre, le Professeur Eugène ZOUMENOU, Président de la Société des Médecins Anesthésistes-Réanimateurs du Bénin – SMARB a passé un message, dont voici l’intitulé.
C’est l’occasion de féliciter et d’encourager tous les anesthésistes du Benin pour le travail délicat et difficile que nous faisons dans un environnement précaire et loin des normes.
C’est aussi l’occasion d’en appeler à la vigilance de chacun de nous dans notre exercice quotidien. On ne fait pas l’anesthésie pour rendre service à un chirurgien ou pour « aider » un patient.
Chaque patient que nous prenons en anesthésie est un contrat professionnel que nous signons pour remplir notre devoir, uniquement notre devoir. Assurer la sécurité du patient avant, pendant et après une intervention chirurgicale.
Et nous sommes susceptibles d’être jugés pour chaque patient pris en charge.
Travaillons chaque jour de manière à être capable de prouver que nous faisons chaque fois le mieux possible avec les moyens mis à disposition.
Refaisons le point des moyens qu’il nous faut pour que nos patients soient pris en charge avec le maximum de sécurité selon les données actuelles de la science.
C’est de notre devoir. Chacun, quelle que soit la structure sanitaire où ils se trouvent.
Je profite de l’occasion pour remercier toutes les personnes qui nous aident à prendre en charge nos patients, notamment, les infirmiers de salles d’opération, les infirmiers de salles de réveil et ceux des services chirurgicaux.
Rappelons que cette énième célébration est axée sous la thématique très importante des erreurs médicamenteuses en anesthésie.
Gouvernance climatique au Bénin : Les députés de la 8e législature s’engagent aux côtés du projet BENKADI de la PASCiB
« Les Parlementaires s’engagent aux côtés de BENKADI pour la gouvernance participative inclusive et le renforcement de la résilience des communautés vulnérables face aux effets néfastes des changements climatiques ». C’est le mot d’ordre qui résume les échanges issus de l’atelier organisé par la Plateforme des Acteurs de la Société Civile au Bénin (PASCiB) à l’endroit des parlementaires, du jeudi 20 au vendredi 21 octobre, à l’hôtel Bel Azur de Grand Popo.
L’atelier qui a réuni une trentaine de députés, une quinzaine de fonctionnaires et assistants parlementaires autour de la gouvernance climatique au Bénin a été présidé par l\\\’Honorable Robert GBIAN, représentant le Président de l’Assemblée nationale.
« Le changement climatique est l\\\’un des plus grands défis de notre millénaire et la menace liée à ce fléau interpelle chaque citoyen du monde » a-t-il rappelé dans son allocution. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, il urge donc d’agir, avant de rappeler les actions menées par le gouvernement et le Parlement ainsi que plusieurs lois et budgets bien adoptés, élaborés pour le bien-être des populations, conformément à l\\\’Accord de Paris sur le climat de 2015. « Des actes qui prouvent que les parlementaires Béninois sont très sensibles aux questions de changement climatique », a-t-il précisé.
Une implication salutaire des députés
Le Vice-président n’est pas le premier à se prononcer. En effet, les cinq autres allocutions qui ont précédé son intervention ont reconnu et salué la volonté et l’implication des parlementaires dans cette initiative. Ernest MEDEWANOU, Coordonnateur du réseau des Parlementaires pour la population et le développement a ensuite remercié la PASCiB et le Projet BENKADI pour avoir initié cet atelier à l’endroit du réseau parlementaire qu’il conduit.
Le Président du conseil d’administration de la PASCiB, Aurélien ATIDEGLA a quant à lui insisté sur la mutualisation des efforts, surtout à un moment où les populations subissent les affres des changements climatiques, notamment la crue et les inondations. À l’en croire, il faut saluer les efforts du gouvernement ces cinq dernières années dans le cadre législatif et réglementaire. Toutefois, il urge de renforcer ce cadre pour encourager d\\\’une part la gouvernance participative qui met l\\\’accent sur la participation citoyenne ; et d\\\’autre part, les bonnes pratiques et leur mise à échelle, favorisant ainsi la promotion de l\\\’approche d\\\’Abe. C\\\’est d’ailleurs pourquoi la PASCiB a organisé ce présent atelier.
Cet événement est unique dans l\\\’espace régional du programme, où des parlementaires travaillent avec la société civile constate Sylvestre TIEMTORE, Directeur régional du Programme BENKADI avant de remarquer que le programme BENKADI au Bénin, est sur la bonne voie ». C’est à juste titre que Dossa AGUEMON, Directeur de cabinet du ministère de l\\\’agriculture, de l’élevage et de la pêche souligne qu’il faut garder le cap, face au défi du changement climatique qu’il qualifie de « bête noire » pour l’agriculture béninoise.
Le défi est donc grand. Et voir les députés se mobiliser autour démontre tout le sens d\\\’écoute aux problèmes des populations, malgré leur agenda, se réjouit Jeanne AKAKPO, Directrice de cabinet du ministre du cadre de vie et du développement durable. Au nom de ce dernier, elle s\\\’est engagée à travailler pour faire appliquer ces textes qui permettront de trouver des solutions durables, face aux effets néfastes des changements climatiques.
L’engagement des députés aux côtés de BENKADI
À la fin des différents échanges qui ont eu lieu, les députés de la huitième législature présents à cet atelier ont adopté un communiqué final marquant leur disponibilité à accompagner le projet BENKADI. Selon ce communiqué, les députés expriment leur total appui à la PASCiB et au projet BENKADI pour que les politiques publiques inclusives adoptées soient mises en œuvre, pour le renforcement de la résilience des populations vulnérables au changement climatique en République du Bénin.
En termes de conclusion, Aurélien ATIDEGLA, Président du Conseil d’Administration de la PASCiB a confié être satisfait de la qualité des échanges, surtout pour l\\\’engagement des honorables. Comme lui, Sylvestre TEMTORE le Directeur régional du Programme BENKADI, l’honorable Bio SOUNOU BOUKO, Joseph Amavi ANANI repartent très satisfaits des communications et des échanges.
Selon l’honorable Euric GUIDI, il importe d’accompagner le projet pour le bien-être des populations ». C’est pourquoi l’honorable Etienne TOGNIGBAN souhaiterait que les organisateurs mettent sur pied un comité de suivi, pour que les propositions de loi à prendre à l\\\’avenir parviennent à l\\\’hémicycle, afin qu\\\’elle soit discutée et votée dans l’intérêt de tous les Béninois.
Arsène AZIZAHO
Les institutions régionales ouest-africaines en marche vers la COP27
Dans la perspective de la 27ième Conférence des Parties (COP27) de la Convention Cadre des Nations Unies contre les Changements Climatiques (CCNUCC) qui se tiendra à Sharm El-Sheik en Egypte du 6 au 18 novembre 2022, les institutions d’intégration régionale ouest-africaines se préparent activement pour une participation commune.
Premier jalon de cette participation conjointe, l’atelier régional de préparation aux négociations climat.
Cette coopération régionale renforcée est le fruit de plusieurs années de partenariat, notamment autour de la préparation des négociations internationales sur le climat. Historiquement, les institutions régionales (CEDEAO, UEMOA, CILSS et BOAD) s’unissent et organisent chaque année un atelier régional de préparation aux COPs avec les négociateurs des Etats membres pour discuter des priorités et enjeux de la région. Comme à l’accoutumée, les discussions de cette année seront animées par le Groupe Régional d’Appui aux Négociations Internationales sur le Climat (GRANIC) de la CEDEAO et feront l’objet d’une position commune régionale qui sera publiée à l’ouverture de la COP27.
L’atelier se tient du 27 au 29 septembre à Lomé au Togo avec une nouvelle composante scientifique coordonnée par le CILSS. Des travaux de mesure et de suivi du carbone en Afrique de l’Ouest seront présentés pour notamment approfondir les connaissances des négociateurs sur le potentiel de stockage de carbone des différents écosystèmes rencontrés dans leurs pays.
L’Afrique de l’Ouest, une région unie dans la lutte contre les changements climatiques
Pour symboliser cette collaboration régionale, un pavillon ouest-africain sera érigé à la COP27, COP africaine. Co-piloté par la Commission de la CEDEAO et la BOAD en partenariat avec l’UEMOA et le CILSS, ce pavillon sera équipé d’une salle de conférences et constituera une plateforme de choix pour valoriser l’action climat des institutions régionales ainsi que celle de leurs Etats membres, renforçant ainsi la voix de l’Afrique de l’Ouest sur la scène internationale climat.
Plus qu’un symbole, ce pavillon témoigne de la volonté des institutions régionales de renforcer leur coopération autour du défi commun que constitue la question des changements climatiques. Cette approche vise une meilleure coordination et efficacité de la réponse à apporter au bénéfice des populations de la région.
Le maître mot de cette coopération est la complémentarité entre les mandats régionaux respectifs et l’action des Etats membres. C’est l’intervention coordonnée des différents leviers des institutions régionales qui leur sont propres (financements, renforcement de capacités, dispositif politique et règlementaire, ressources scientifiques) qui permettra un soutien efficace et effectif aux Etats membres dans la mise en œuvre de leurs Contributions Déterminées au niveau National (CDN) sous l’Accord de Paris sur le climat. Cette coopération répond ainsi à un principe de solidarité régionale et incarne l’adage « Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ».
2022, une année symbolique de l’engagement climat des institutions régionales ouest-africaines
L’année 2022 marque l’aboutissement du processus d’élaboration de la Stratégie Régionale Climat de la CEDEAO et son plan d’actions à l’horizon 2030, adoptés par la Quatre-Vingt-Huitième Session Ordinaire du Conseil des Ministres de la CEDEAO tenue du 30 juin au 1er juillet 2022 à Accra au Ghana. Pilotée par la Commission de la CEDEAO, la stratégie régionale incarne la collaboration entre institutions régionales ouest-africaines. La BOAD, l’UEMOA et le CILSS ont été parties prenantes au processus d’élaboration et seront partenaires dans la mise en œuvre.
En adoptant cette stratégie, la CEDEAO s’engage aux côtés de ses quinze (15) Etats membres pour faire du climat une priorité de l’action politique de la région, en cohérence avec sa Vision 2050, en partant du constat que les impacts du changement climatique sont transfrontaliers et que c’est ensemble que les Etats membres de la CEDEAO peuvent relever ce défi. C’est aussi l’opportunité d’élever la voix de la région sur la scène internationale, en portant les messages d’une région unie et solidaire dans la négociation sur le climat.
Les techniques chinoises offrent aux producteurs de maïs du Bénin un moyen de s\’adapter au changement climatique
Les formations dispensées dans ce pays d\\\’Afrique de l\\\’Ouest aident les agriculteurs à utiliser des variétés tolérantes à la sécheresse, mais le soutien financier fait défaut.
Megan Valère Sossou
Un centre de formation conseille l\\\’utilisation de variétés modernes de maïs à haut rendement, mais des obstacles à l\\\’accès demeurent (Image : Godong / Alamy)
En 2018, Epiphane Fagbohoun a perdu la quasi-totalité de sa récolte de maïs doux à cause d\\\’une vague de sécheresse et de canicule qui a frappé le département du Plateau au Bénin. Ces intempéries inattendues ont flétri ses plants de maïs pendant leur phase de floraison. \\\ »N\\\’ayant plus de revenus, j\\\’ai dû emprunter de l\\\’argent pour survivre\\\ », a-t-il déclaré.
Puis en 2020, de fortes pluies dans le département voisin de l\\\’Ouémé ont fait sortir le fleuve Ouémé de son lit, anéantissant les cultures de maïs sur 15 des 23 hectares de Richard Houeto dans la commune d\\\’Avrankou. \\\ »Deux producteurs de maïs sur trois ont été touchés d\\\’une manière ou d\\\’une autre par les inondations dans la commune\\\ », a-t-il déclaré.
Une partie du maïs de Richard Houeto à Gbozounmè, Avrankou, Ouémé (Image : Megan Valère Sossou)
La culture du maïs est très répandue au Bénin. Selon le recensement agricole de 2019, près de 80% des agriculteurs produisent du maïs. Dans des régions comme l\\\’Ouémé et le Plateau, elle s\\\’apparente à un patrimoine familial, la culture remontant à plusieurs générations.
Cette situation a provoqué d\\\’importants manques à gagner pour les agriculteurs, dont beaucoup ont des dettes impayées auprès des institutions de microfinance.
Nicaise Ganhounouto, agent de crédit et responsable d\\\’Alidé, une agence de microfinance à Bohicon, a déclaré : \\\ »A ce jour, aucune structure d\\\’assurance et de microfinance au Bénin ne couvre les risques climatiques liés au financement du secteur agricole.\\\ »
Alors que le changement climatique rend les conditions météorologiques extrêmes, plus fréquentes en Afrique de l\\\’Ouest, les agriculteurs doivent s\\\’adapter afin de protéger à la fois leurs moyens de subsistance et la sécurité alimentaire au sens large.
Qu\\\’est-ce que l\\\’adaptation au climat ?
Il s\\\’agit de modifier les pratiques économiques et sociales pour mieux répondre aux réalités climatiques actuelles et futures.L\\\’objectif est de \\\ »préparer l\\\’avenir\\\ » de l\\\’économie et de la société, de réduire les risques liés au changement climatique et de saisir les opportunités de changement positif que ce processus peut impliquer. L\\\’adaptation est nécessaire dans tous les secteurs, de l\\\’agriculture à la production d\\\’énergie, en passant par le logement et les infrastructures de transport. Elle devrait être l\\\’un des principaux sujets de discussion lors de la COP27 de cette année, qui se tiendra en Égypte du 6 au 18 novembre, tout comme la question de l\\\’argent nécessaire à son financement.
Gildas Djohy, chercheur en agroclimatologie à l\\\’université béninoise de Parakou, suggère que les producteurs de maïs du Bénin puissent varier les dates de semis en fonction des pluies, qui arrivent désormais généralement en retard. Ils devraient continuer à adopter des variétés de maïs sélectionnées pour avoir un cycle de récolte plus court, ajoute-t-il. L\\\’aménagement des bas-fonds humides pour la culture du maïs, et la culture associée avec le soja ou l\\\’arachide, permettraient de maximiser l\\\’espace, d\\\’augmenter les revenus et de tirer le meilleur parti de la saison des pluies.
La proposition de la Chine pour la culture du maïs
Les partenaires internationaux du développement du Bénin ont un rôle majeur à jouer dans l\\\’augmentation de la productivité. Depuis les années 1970, la Chine a intensifié son aide au développement agricole du Bénin, par la formation aux techniques de culture, la mécanisation et la transformation, notamment du maïs.
Il existe un certain nombre de centres Chine-Bénin dans le pays, axés sur des domaines tels que l\\\’agriculture, la santé et le développement économique et commercial. Ils fournissent des services aux entreprises chinoises présentes sur le marché béninois et aux entreprises béninoises intéressées par le marché chinois, et organisent des formations pour les communautés locales.
En janvier 2010, un tel centre a ouvert ses portes dans la commune de Sèmè-Kpodji, dans l\\\’Ouémé. Le centre de démonstration agricole Chine-Bénin a été construit dans le cadre d\\\’un accord, conclu en 2006 lors du 3e Forum sur les relations Afrique-Chine, visant à établir 14 centres de démonstration agricole à travers l\\\’Afrique. Pour construire le centre, le ministère chinois du commerce a accordé au gouvernement béninois 3 milliards de francs CFA (environ 6,5 millions de dollars à l\\\’époque). Depuis, il mène des recherches et des formations sur les nouvelles techniques de culture.
Vingt parcelles de démonstration pour le maïs à haut rendement ont été mises en place par le centre. Il est conseillé aux agriculteurs de semer les graines individuellement, contrairement à la méthode traditionnelle béninoise qui consiste à semer trois graines par trou. La méthode traditionnelle ne donne pas un grand rendement, selon Delphin Adoko, un agriculteur d\\\’Adakplamè, dans la commune de Kétou, qui a suivi une formation au centre de Sèmè-Kpodji.
Un champ de maïs appartenant à Delphin Adoko à Plateau, au Bénin (Image : Megan Valère Sossou)
Le centre promeut également les variétés de semences à cycle court, qui peuvent donner des récoltes en 60 à 90 jours, par rapport aux variétés traditionnelles qui prennent environ 120 jours. En 2014, le centre a mené des recherches sur les performances des variétés de semences de maïs au Bénin. Cela a conduit à de bons résultats de trois variétés chinoises à haut rendement – Guidan 162, Jinyu No.8 et Xianyu 335 – qui sont toutes vendues aux agriculteurs par le centre. Ces semences sont relativement résistantes aux conditions de sécheresse et sont prêtes à être récoltées en 80 à 84 jours.
Gérard Agognon, directeur général adjoint du centre de Semè-Kpodji, explique que les techniques modernes de production de maïs vulgarisées par le centre permettent d\\\’optimiser l\\\’utilisation de l\\\’espace, d\\\’utiliser des engrais organiques locaux et de faire un usage modéré des engrais chimiques.
Succès et défis
Dans l\\\’Ouémé et le Plateau, de nombreux maïsiculteurs ont adopté les techniques enseignées par le centre agricole chinois, et les vulgarisent au-delà des frontières des départements.
Selon Léopold Biaou, chef du service de formation opérationnelle et entrepreneuriale au ministère de l\\\’Agriculture du Bénin, ces techniques ont permis d\\\’augmenter les rendements moyens nationaux d’une à plus de cinq tonnes par hectare et par saison agricole.
Cependant, bien qu\\\’Agognon qualifie de modérée l\\\’utilisation d\\\’engrais avec la nouvelle méthode, elle reste significative. Pour un hectare de maïs cultivé, il faut appliquer 12 sacs d\\\’engrais chimiques, indiquent Epiphane Fagbohoun et Delphin Adoko.
Des agriculteurs béninois lors d\\\’une formation par des experts chinois au centre de Seme-Kpodji (Image : Seraphin Zounyekpe / Alamy)
Cela représente un coût important et une barrière d\\\’accès pour les agriculteurs béninois, dont la plupart sont des petits exploitants. L\\\’accès aux engrais chimiques est géré exclusivement par le ministère de l\\\’agriculture, de l\\\’élevage et de la pêche. Le coût des engrais, déjà élevé, est devenu encore plus prohibitif depuis que Covid-19 et la guerre russo-ukrainienne ont fait grimper les prix. Selon la Banque africaine de développement, les prix des engrais ont augmenté de 300 % depuis le début de la guerre, et l\\\’Afrique est confrontée à une pénurie d\\\’engrais de 2 millions de tonnes métriques.
Le centre conseille une utilisation modérée des engrais et des pesticides, mais les agriculteurs restent méfiants face à la charge financière. Les agriculteurs interrogés n\\\’ont toutefois pas exprimé d\\\’inquiétude quant aux risques de l\\\’utilisation d\\\’engrais sur la santé des sols et la qualité de l\\\’eau potable.
Un problème similaire d\\\’accessibilité se pose avec le degré de mécanisation requis. La majorité des agriculteurs béninois ne disposent pas de tracteurs ou de semoirs pour faciliter l\\\’application de ce qu\\\’ils apprennent pendant la formation. Le coût d\\\’achat et d\\\’entretien des machines, la rareté des pièces de rechange et le prix de l\\\’essence sont autant d\\\’obstacles majeurs.
Il n\\\’est donc pas surprenant que, selon le recensement agricole national de 2019, seuls 10 % des producteurs béninois aient accès à des variétés modernes de semences de maïs – telles que EVDT STR 97 et DMR, et les variétés chinoises Guidan 162, Jinyu No.8 et Xianyu 335 – et ils sont probablement encore moins nombreux à les cultiver.
\\\ »Après la formation, chaque agriculteur est laissé à lui-même\\\ », explique
Delphin Adoko, agriculteur.
Le manque de soutien financier offert aux agriculteurs a fortement limité l\\\’impact des programmes de formation et des techniques qu\\\’ils promeuvent. Dans son rapport de 2015 sur le changement climatique et la sécurité alimentaire, la FAO a recommandé de prendre en compte les besoins socio-économiques des communautés dans la mise en œuvre des mesures de résilience agricole.
\\\ »Un point crucial à prendre en compte dans la création de moyens de subsistance agricoles résilients est le coût des actions à entreprendre et en particulier les implications sur les flux financiers au niveau des ménages\\\ », indiquait le rapport.
De la pandémie à la guerre en Ukraine, en passant par l\\\’intensification des impacts du changement climatique, la production de maïs au Bénin est confrontée à de nombreux défis. La méthode enseignée au Centre de démonstration agricole Chine-Bénin à Sèmè-Kpodji présente une solution possible, mais l\\\’oubli du durcissement des vents financiers pour les agriculteurs béninois limite son potentiel. Tous les acteurs agricoles qui se sont entretenus avec China Dialogue souhaitent que la méthode soit étendue à tout le pays, mais il faut d\\\’abord s\\\’attaquer aux obstacles à l\\\’accès.
Cet article a été réalisé grâce à une subvention du Africa-China Reporting Project du Wits Centre for Journalism de l\\\’Université de Witwatersrand, Johannesburg, et du China Dialogue Trust. Les opinions exprimées sont celles des auteurs.
Megan Valère Sossou est journaliste d\\\’investigation environnementale, directrice éditoriale du Journal Santé Environnement, et point focal Bénin Centre du RAMEC (Réseau des acteurs des médias pour l\\\’eau, l\\\’environnement et le climat).
2e EPU de l\’AOLB : satisfecit total des participants
Au lendemain de l\\\’atelier de renforcement de capacités organisé par l\\\’Association des ORL libéraux du Bénin (AOLB) à travers son programme Epu (Enseignements post universitaires), les participants expriment leur satisfaction. De la pertinence des thématiques, à l\\\’originalité de l\\\’initiative, ces professionnels de santé confient leur impression, mais aussi et surtout montrent leur disposition à une meilleure prise en charge de leurs patients.
En effet, pour plus d\\\’un, cet enseignement est salutaire. Selon le Dr Hasmiou Bodjinou, Chirurgien Dentiste, les Epu s\\\’avèrent une nécessité pour tous les agents de santé, car soutient-il, c\\\’est au cours de ces échanges scientifiques qu\\\’ils arrivent à partager les expériences vécues dans leurs pratiques quotidiennes. Aussi, leur permettent-ils d\\\’actualiser leurs connaissances pour une meilleure prise en charge de leurs chers patients.
Pour le Dr David Orphise, c\\\’était enrichissant. ‹‹ Une belle initiative donc ››, clame Dr Amaël Adahè, médecin ORL. En tout cas, à en croire Hasmiou, cette initiative de l\\\’AOLB vient à point nommé. ‹‹ Et il faudra fortement l\\\’encourager ››, avoue le Chirurgien Dentiste, avant de revenir sur la quintessence des thématiques. Si pour Adahè, les thèmes étaient très enrichissants, ils ont permis à plus d\\\’un de prendre de nouvelles dispositions pour une meilleure prise en charge des patients, aussi bien en ORL que dans d\\\’autres spécialités.
‹‹ Personnellement, c\\\’était un grand plaisir d\\\’avoir participé à cet atelier. Cela m\\\’a permis de mieux cerner les infections en ORL et en tant que spécialiste de la cavité buccale, ceci faciliterait certainement une prise en charge multidisciplinaire avec les collègues ORL ››, martèle Dr Hasmiou Bodjinou.
Faut-il le rappeler, ce 2ᵉ Epu qui a eu lieu samedi 1er octobre dernier, portait sur le thème : « Antibiothérapie et gestion de la douleur en ORL ». L\\\’amélioration de la prise en charge des populations vient donc d\\\’être actée, conclut Dr Amaël Adahè. Les regards sont ainsi tournés vers le troisième Epu, qui aura probablement lieu avant la fin de l\\\’année, d\\\’après une confidence du Président de l\\\’AOLB, Dr Serge Kpanou.
Arsène AZIZAHO
Lutte contre la désertification et la sécheresse: l\’appel à une réponse urgente
La journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse a été instaurée le 17 juin 1992 à l\\\’occasion de l\\\’adoption de la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification. L\\\’objectif de cette journée est de sensibiliser le grand public au sujet de la désertification et de la sécheresse.
En effet, la désertification est la dégradation des terres arides, semi-arides et sub humides sèches par suite de divers facteurs parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines, selon la Convention des Nations Unies sur la Désertification (CNULD). La sécheresse, quant à elle, est un phénomène naturel qui se produit lorsque les précipitations sont inférieures au niveau normalement enregistré sur une longue période. Elle est un facteur aggravant la désertification.
La désertification affecte tous les continents habités et constitue une menace sérieuse pour la sécurité alimentaire des plus de sept milliards de personnes dans le monde. Selon le Fonds International de Développement Agricole (FIDA), la désertification frappe environ 25 % de la surface terrestre, soit 3,6 milliards d\\\’hectares. Par ailleurs, les sécheresses ont touché 2,7 milliards de personnes dans le monde et causé 11,7 millions de décès entre 1900 et 2019, et pourraient toucher plus des 3/4 de la population mondiale d\\\’ici à 2050, selon la CNULD.
Le Bénin, à l\\\’instar des autres pays africains, n\\\’y est pas épargné. On estime que 66 % du territoire national seraient dégradés, dont 16 % des sols seraient extrêmement touchés par la dégradation. Selon un rapport du Ministère du Cadre de Vie et du Développement Durable (2017), on estime qu\\\’approximativement 2,2 millions d\\\’hectares de terres, soit 19 % du territoire national, se sont dégradés entre 2000 et 2010.
Les régions les plus touchées par la désertification au Bénin sont en majorité située dans la partie septentrionale à travers les départements du Borgou, de l\\\’Alibori, de l\\\’Atacora et de la Donga. Il s\\\’agit précisément des communes de Bembèrèkè, de Karimama, de Segbana, de Boukoumbé, de Cobly, de Tanguiéta et de Matéri. Par ailleurs, plusieurs autres communes du pays sont également touchées par le phénomène.
Il urge donc que des mesures efficaces soient prises pour limiter la dégradation des terres si nous voulons durablement assurer notre sécurité alimentaire qui dépend fortement des sols. C\\\’est l\\\’essence même des échanges entre acteurs à la 15e Conférence des parties tenue à Abidjan en Côte d\\\’Ivoire.
Venance Ayébo TOSSOUKPE
Paludisme au Bénin : Quid du vaccin antipaludique RTS,S ?
Au Bénin, le paludisme constitue la principale cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans et de morbidité chez les adultes. Il représente selon des estimations, 40% des consultations externes et 25% de toutes les admissions à l’hôpital.
Cette maladie parasitaire continue de faire des dégâts au sein même des communautés les plus vulnérables du pays. Pourtant, en octobre 2021, l’Organisation Mondiale de la Santé a recommandé une large utilisation du vaccin antipaludique RTS,S/AS01 chez les enfants dans les zones à transmission modérée à forte du paludisme. Cette recommandation s’est fondée sur les résultats d’un programme pilote actuellement coordonné par l’Organisation au Ghana, au Kenya et au Malawi, qui a bénéficié à plus de 900 000 enfants depuis 2019. Depuis l’annonce de cette innovation, la première dans ce domaine, Silence Radio. Les populations n’ont eu aucune information sur ledit vaccin, son fonctionnement, encore moins de quand la campagne de vaccination commence. Elles se retrouvent à se demander sans cesse ce que faire le Ministère de la Santé du Bénin et ses divers projets et programmes engagés dans cette lutte ? Le Bénin n’est il pas concerné par cette innovation ? Alors que les données probantes et l’expérience issues du programme ont montré que le vaccin est sûr, permet de réduire les formes graves du paludisme et peut être administré en pratique. Ce vaccin RTS,S, qui est le premier vaccin jamais recommandé contre une maladie parasitaire, constitue une grande avancée scientifique et illustre ce que l’innovation permet de réaliser en pratique.