350Africa contre-attaque : les négociateurs africains et la controverse des combustibles fossiles à la COP28

Pendant que la COP 28 s’achève avec les tractations de part et d’autre, le Groupe africain de négociateurs a émis une déclaration ferme, soulignant son refus d’accepter tout résultat qui négligerait les priorités de l’Afrique. Parmi ces priorités, le groupe a vigoureusement plaidé en faveur de la mise en place d’un cadre d’adaptation assorti d’objectifs ambitieux et temporellement définis, d’un soutien concret à la mise en œuvre, ainsi que d’un financement concessionnel substantiel en vue d’une transition équitable.

Landry Ninteretse

Soulignant une position délicate, le groupe a également défendu le droit des nations africaines d’explorer l’ensemble de leurs ressources, y compris les combustibles fossiles. Un point de vue qui a fait réagir 350.org à travers son Directeur Régional Afrique. Cette déclaration du groupe des négociateurs risquerait de compromettre les objectifs climatiques et les appels à une élimination équitable des combustibles fossiles lors de la COP 28.

Dans son argumentaire, Landry Ninteretse – Directeur régional, 350Africa.org explique : « Nos dirigeants connaissent très bien le mal que les combustibles fossiles font à nos communautés. Les voix de nos populations qui souffrent de l’aggravation des impacts des combustibles fossiles devraient leur servir de guide dans ce processus et ils doivent agir dans l’intérêt de la population. »

En évoquant l’équité et la différenciation comme les clés de la transition énergétique, il met en garde contre la dépendance à l’égard des combustibles fossiles qui rendrait vulnérable notre avenir et ne procurerait pas de bénéfices concrets pour la vie quotidienne et les moyens de subsistance des communautés. C’est pourquoi, selon lui, plutôt que de lutter pour l’exploration des ressources fossiles polluantes, il faut appeler les pays développés à fournir un financement adéquat et favorable à une transition rapide et équitable pour s’éloigner des énergies fossiles.

Megan Valère SOSSOU




Kenya : Chefs et leaders religieux engagés pour la sortie des combustibles fossiles en Afrique

À Nairobi, ils étaient des dizaines de chefs et de leaders religieux représentant différentes religions, y compris les dénominations chrétiennes hindoues, musulmans et autres à se préoccuper de l’avenir du monde dans les énergies fossiles. Un événement organisé par Greenfaith.

Ils ont appelé à un accès universel et plus rapide à l’énergie renouvelable. Ils n’ont pas manqué d’exhorter les gouvernements africains à rejeter les efforts des pays du Nord et des entreprises mondiales à introduire de nouveaux projets de carburants fossiles tels que le pipeline pétrolier brut de l’Est de l’Est (EACOP) sur le continent alors que le reste du monde est en train de progresser.

Le résumé de cette rencontre est à retrouver ici




L’ONG Afrique Espérance engage les parlementaires Béninois pour un avenir libre de combustibles fossiles

Convaincue de ce que la crise climatique représente aujourd’hui l’une des plus graves menaces pour la civilisation humaine et la nature, l’Organisation Internationale Non Gouvernementale Afrique Espérance a initié l’appel des parlementaires pour un avenir libre de combustibles fossiles.

Atelier ONG Afrique Espérance

Une conférence hybride a été organisée ce samedi 22 octobre 2022 à l’hôtel Bénin Royal Hôtel, avec les députés de la huitième législature, afin d’attirer leur attention sur la nécessité d’une coopération internationale pour une lutte plus efficace contre le changement climatique.

Au total, ils sont une dizaine de députés, membres de la commission du Plan, de l’Équipement et de la Production de l’Assemblée nationale du Bénin, présidée par l’Honorable Barthélémy Kassa, à marquer leur présence à cette rencontre qui fait office d’atelier de réflexion.

Pour Charles Balogoun, Président de l’ONG Afrique Espérance, cette initiative est envisagée comme catalyseur pour intensifier les engagements et les actions des gouvernements, et même des entreprises au niveau national, régional et mondial, et pour renforcer la coopération et la collaboration internationales sur la crise climatique.

C’est un secret de polichinelle. La planète se réchauffe, rappellera-t-il avant de préciser que : « Les effets du climat, tels que les précipitations irrégulières, les sécheresses, les inondations, les cyclones, l’élévation du niveau des mers et les incendies de forêt, font des ravages et détruisent des vies, des moyens de subsistance et des écosystèmes ».

À l’origine, l’exploitation des combustibles fossiles dont 80 % des émissions de dioxyde de carbone contribuent au changement climatique depuis la période industrielle.

C’est pour pallier ce problème que l’ONG Afrique Espérance a pensé ajouter les voix des « Parlementaires préoccupés par le climat », pour persuader les gouvernements, les institutions publiques et les entreprises, à prendre des mesures climatiques plus décisives, notamment en abandonnant les combustibles fossiles et en accélérant le développement de systèmes d’énergie renouvelable et propre.

Il était également question pour cette organisation éprise de la protection de l’environnement d’élargir et d’approfondir l’implication des parlementaires signataires dans les activités de plaidoyer pour une transition rapide, juste et équitable vers de nouveaux systèmes d’énergie renouvelable. Ceci en conformité avec l’objectif de l’accord de Paris à maintenir l’augmentation de la température en dessous de 1,5 °C.

Atelier ONG Afrique Espérance

L’engagement sans faille des députés

Comme la société civile et le gouvernement, les parlementaires de la 8e législature sont préoccupés par la question du changement climatique. C’est d’ailleurs pourquoi la commission que préside l’honorable Barthélémy Kassa n’a pas hésité à répondre favorablement à cet appel.

« Les actions visant la résilience et l’adaptation aux changements climatiques constituent l’une des préoccupations majeures de l’Assemblée nationale depuis des législatures », dixit l’honorable Barthélémy Kassa dans son allocution. La preuve, une multitude de lois est votées par le Parlement en faveur de la protection de l’environnement au Bénin.

L’honorable déplore tout de même que les plans de production de charbon, de pétrole et de gaz soient toujours largement incompatibles avec les objectifs de l’Accord de Paris.

Cet atelier, vient donc à point nommé, « parce qu’il intervient à un moment où nous nous apprêtons à ouvrir la session budgétaire. Il nous permettra d’aborder l’examen du projet de la loi des finances avec un souci d’amener le gouvernement à moins recourir à l’énergie fossile dans les projets et les programmes qui y sont inscrits » a-t-il souligné.

À l’issue des travaux de cet atelier un appel fort et vibrant sera lancé à l’ensemble des parlementaires du Bénin et du monde. Une lueur d’espoir qui se dessine en faveur de la transition énergétique et dont les parlementaires souhaitent contribuer par le vote des lois et le contrôle de l’action gouvernementale.

Il convient de noter qu’en prélude à la COP 27, une pétition est en cours pour situer les responsabilités des grands pollueurs.

Arsène AZIZAHO