Bénin : des villages jadis oubliés, aujourd’hui connectés à l’eau potable

Dans la commune de Bantè, les habitants ont longtemps cru que l’eau potable était un luxe réservé aux riches. « Nous n’avons jamais bénéficié des services de la Soneb », déplorait un habitant il y a encore quelques années. Aujourd’hui, cette situation est en train de changer.

Des communes comme Banikoara, Bembèrèkè ou encore Lokossa voient fleurir des forages, des réservoirs d’eau modernes et des bornes-fontaines, signes concrets d’une révolution silencieuse. Trente-huit forages d’exploitation et trois piézomètres y ont récemment été approuvés en Conseil des ministres pour améliorer la disponibilité en eau potable.

Dans les départements du Borgou, de l’Atacora et de la Donga, 177 forages sont en cours de réalisation pour alimenter 47 systèmes multi-villages. Un défi géographique majeur que le gouvernement a décidé de relever pour améliorer la vie quotidienne.

Quand l’eau coule enfin

À Bantè, longtemps privée d’infrastructures hydrauliques, les habitants découvrent les effets d’un vaste programme : deux forages réhabilités, trois nouveaux forages, près de 39 000 ml de conduites posées, des réservoirs de 200 m³… et, surtout, une eau désormais accessible à bas prix.

À Glazoué, la pose de 38 100 ml de conduites, la construction de réservoirs de 500 m³ et l’installation de systèmes de télégestion modernisent tout un réseau. La station d’Ayédjoko, d’une capacité de 2 millions de m³, alimente Savè, Dassa-Zoumè et Glazoué.

Même dynamique à Savalou où un important projet d’extension vise à renforcer le réseau existant et connecter de nouveaux quartiers. Les écoles aussi en bénéficient : 123 postes d’eau modernes y ont été installés, notamment dans les établissements dotés de cantines scolaires.

À Abomey-Calavi, une réponse structurelle à la pression démographique

En 2016, Abomey-Calavi produisait 13 574 m³/jour d’eau potable, alors que les besoins excédaient 17 358 m³/jour. Grâce au projet d’adduction d’eau, la ville respire mieux.

La phase I, mise en service en octobre 2020, a permis une production additionnelle de 1 500 m³/h, impactant 240 000 personnes. Les localités de Agori 1 et 2, Houèto, Tankpè ou Zogbadjè sont désormais connectées. La phase III ciblera Ahossougbéta, Ouèdo et Togba, avec un raccordement au réseau de la Soneb pour garantir qualité et coût accessibles.

Une couverture passée de 42 % à 82 % en milieu rural

Autrefois, seuls 300 villages étaient alimentés en eau potable. Aujourd’hui, grâce à la stratégie des adductions d’eau multi-villages, le taux de desserte rural est passé de 42 % à 82 %. 294 bornes-fontaines ont été réalisées sur les 611 prévues, touchant près de 500 villages.

Un modèle pensé pour l’équité : au bout du système, des bornes permettent aux ménages non encore raccordés d’avoir accès à l’eau, à des prix réduits, le branchement individuel coûtant désormais 10 000 F CFA.

Pour réussir cette transformation, le gouvernement a mis en œuvre une réforme clé : la scission de la Soneb en deux entités distinctes, dont la Sobie chargée des infrastructures, et une seconde structure dédiée à la distribution en zones urbaine et rurale.

Réformes profondes et scission de la Soneb

L’objectif : moderniser les équipements vétustes, professionnaliser la gestion et garantir une tarification équitable. « Les réformes menées ont visé à moderniser les équipements. Elles concernent également la professionnalisation du service d’eau en milieu rural et visent à rétablir l’équité en matière de prix », explique le ministre Paulin Akponna.

En neuf ans, le taux de desserte urbaine est passé de 50 % à 75 %, avec 114 000 nouveaux abonnés. La maintenance des ouvrages et les investissements stratégiques dans toutes les régions ont positionné le Bénin comme un modèle régional.

« Ce que le président Patrice Talon promet est toujours suivi du concret », affirme le ministre Akponna, qui annonce déjà de nouvelles perspectives, aussi bien en ville qu’en milieu rural.

Aujourd’hui, grâce à cette politique audacieuse, le Bénin trace son chemin vers l’objectif 6 des ODD : garantir l’accès de tous à l’eau potable d’ici 2030.

Megan Valère SOSSOU




Accès à l\’eau potable au Bénin: les faux pas de la SONEB qui retardent l\’atteinte de l\’ODD 6

Depuis 1960, qu’elle a été créée dans le but de fournir de l\\\’eau potable à la population béninoise, la Société Nationale des Eaux du Bénin (SONEB) rencontre de nombreux problèmes qui entravent sa mission et la qualité des services qu\\\’elle fournit. Malgré ses efforts pour améliorer la situation, de nombreuses zones rurales et urbaines continuent par exemple de souffrir d\\\’un manque d\\\’eau potable. Avec ses infrastructures souvent vétustes et mal entretenues, elle peine à répondre promptement aux alertes de dépannage.

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A Abomey-Calavi, la cité-dortoir au sud Bénin, il fera bientôt deux mois que l’eau potable de la SONEB coule à flots dans la nature après une défaillance du matériel dans une maison avant le restaurant Grand Café en venant de Cotonou. Les multiples démarches engagées à l’endroit de la Société Nationale des Eaux du Bénin, service de Calavi pour résoudre la situation sont restées stériles. La réponse qui a été servie témoigne du manque de professionnalisme longtemps décrié au sujet de cette société nationale.

Les agents rencontrés avouent n’avoir pas les matériels nécessaires pour résoudre le problème. Un fait qui suscite bien des questionnements que seules les autorités du secteur peuvent apporter des réponses adéquates. Ces agents ont préféré utiliser du caoutchouc pour arrêter sans y arriver, la fuite des eaux du tuyau. Un vrai gâchis aux yeux des riverains alors que dans d’autres contrées du Bénin, des populations doivent courir d’après l’eau potable, et même d’après l’eau souillée stagnante dans des creux de terre aux allures minières.

C’est le cas des populations de Sakabansi dans la commune de Nikki où dans une vidéo publiée sur le réseau social Facebook, on peut voir des populations, malgré elles, à la recherche de l’eau malpropre. Au Bénin, les problèmes liés à la disponibilité de l’eau en quantité et en qualité ne se posent pas qu’en milieu rural.

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À Sèmè-Kpodji en février 2023, il y a eu fréquemment des ruptures d\\\’eau potable. Cette commune, pas les moindres au Bénin en termes d’industrie est régulièrement privée d\\\’eau par la SONEB. Une triste réalité qui perdure depuis des années. La SONEB s’est toujours montrée incapable même avec un petit message de communiquer avant, pendant et après sur les causes de telles coupures intempestives.

Eau potable ! Absente !

En mars 2023, c’était le comble au niveau des consommateurs de la SONEB. Pendant que le ministre, le Directeur Général et certains cadres du secteur de l’eau étaient présents à la Conférence des Nations Unies sur l’eau à New York, aux États-Unis, l’eau par contre était absente dans les robinets de certaines populations du Bénin.

C’est le cas dans les résidences universitaires, à l’Université d’Abomey-Calavi où l’eau n’était pas présente. Comme à l’accoutumée, aucune note de la SONEB n’a annoncé une absence d’eau.

Le 23 mars, Christ Boris M. dénonçait une privation d’eau potable au lendemain de la célébration de la journée mondiale de l’eau. À Cotonou, à Calavi en passant par Dassa Zoumè, Parakou et Djougou, le mois de mars a été profondément perturbé dans la fourniture d’eau potable aux populations.

Ni la célébration de la journée mondiale de l’eau, ni la participation du Bénin à une grande rencontre internationale sur l’eau n’ont motivé les agents de la SONEB à fournir de l’eau en quantité et en qualité aux populations.

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Selon des consommateurs que nous avions interviewés, la SONEB est l’une des sociétés Nationales entièrement à part au Bénin. « Quand on leur doit des factures, leurs services coupures connaissent bien nos adresses et viennent nous couper. Mais pas, quand il faut faire diligence pour dépanner » explique Marc K. Des faits pour lesquels la SONEB commence à gagner des trophées du bon mauvais élève.

Selon le Rapport Statistiques et Investigations du mois de février 2023 de l’Association Béninoise Eau et Énergies- ABEE, les statistiques ne sont pas favorables à la SONEB en matière de communication et de fourniture d’eau potable. Le rapport signale le silence coupable des diverses autorités sur la question des coupures d\\\’eau, de compteurs volés et de mauvaise qualité de l’eau à des endroits donnés.

Du professionnalisme du personnel à la qualité des services proposés, il ressort que la SONEB est loin de satisfaire les engagements en matière d’atteinte de l’objectif 6 du développement durable. Alors pour résoudre ces problèmes, la SONEB doit améliorer la qualité de ses infrastructures et former ses employés pour améliorer la qualité des services fournis. Elle doit également garantir que l\\\’eau potable soit accessible à tous conformément aux engagements pris par le gouvernement béninois à l’issue des grandes rencontres internationales auxquelles les cadres du secteur se pressent toujours à se présenter.

Megan Valère SOSSOU




Accès à l’eau potable au Bénin: les faux pas de la SONEB qui retardent l’atteinte de l’ODD 6

Depuis 1960, qu’elle a été créée dans le but de fournir de l’eau potable à la population béninoise, la Société Nationale des Eaux du Bénin (SONEB) rencontre de nombreux problèmes qui entravent sa mission et la qualité des services qu’elle fournit. Malgré ses efforts pour améliorer la situation, de nombreuses zones rurales et urbaines continuent par exemple de souffrir d’un manque d’eau potable. Avec ses infrastructures souvent vétustes et mal entretenues, elle peine à répondre promptement aux alertes de dépannage.

A Abomey-Calavi, la cité-dortoir au sud Bénin, il fera bientôt deux mois que l’eau potable de la SONEB coule à flots dans la nature après une défaillance du matériel dans une maison avant le restaurant Grand Café en venant de Cotonou. Les multiples démarches engagées à l’endroit de la Société Nationale des Eaux du Bénin, service de Calavi pour résoudre la situation sont restées stériles. La réponse qui a été servie témoigne du manque de professionnalisme longtemps décrié au sujet de cette société nationale.

Les agents rencontrés avouent n’avoir pas les matériels nécessaires pour résoudre le problème. Un fait qui suscite bien des questionnements que seules les autorités du secteur peuvent apporter des réponses adéquates. Ces agents ont préféré utiliser du caoutchouc pour arrêter sans y arriver, la fuite des eaux du tuyau. Un vrai gâchis aux yeux des riverains alors que dans d’autres contrées du Bénin, des populations doivent courir d’après l’eau potable, et même d’après l’eau souillée stagnante dans des creux de terre aux allures minières.

C’est le cas des populations de Sakabansi dans la commune de Nikki où dans une vidéo publiée sur le réseau social Facebook, on peut voir des populations, malgré elles, à la recherche de l’eau malpropre. Au Bénin, les problèmes liés à la disponibilité de l’eau en quantité et en qualité ne se posent pas qu’en milieu rural.

À Sèmè-Kpodji en février 2023, il y a eu fréquemment des ruptures d’eau potable. Cette commune, pas les moindres au Bénin en termes d’industrie est régulièrement privée d’eau par la SONEB. Une triste réalité qui perdure depuis des années. La SONEB s’est toujours montrée incapable même avec un petit message de communiquer avant, pendant et après sur les causes de telles coupures intempestives.

Eau potable ! Absente !

En mars 2023, c’était le comble au niveau des consommateurs de la SONEB. Pendant que le ministre, le Directeur Général et certains cadres du secteur de l’eau étaient présents à la Conférence des Nations Unies sur l’eau à New York, aux États-Unis, l’eau par contre était absente dans les robinets de certaines populations du Bénin.

C’est le cas dans les résidences universitaires, à l’Université d’Abomey-Calavi où l’eau n’était pas présente. Comme à l’accoutumée, aucune note de la SONEB n’a annoncé une absence d’eau.

Le 23 mars, Christ Boris M. dénonçait une privation d’eau potable au lendemain de la célébration de la journée mondiale de l’eau. À Cotonou, à Calavi en passant par Dassa Zoumè, Parakou et Djougou, le mois de mars a été profondément perturbé dans la fourniture d’eau potable aux populations.

Ni la célébration de la journée mondiale de l’eau, ni la participation du Bénin à une grande rencontre internationale sur l’eau n’ont motivé les agents de la SONEB à fournir de l’eau en quantité et en qualité aux populations.

Selon des consommateurs que nous avions interviewés, la SONEB est l’une des sociétés Nationales entièrement à part au Bénin. « Quand on leur doit des factures, leurs services coupures connaissent bien nos adresses et viennent nous couper. Mais pas, quand il faut faire diligence pour dépanner » explique Marc K. Des faits pour lesquels la SONEB commence à gagner des trophées du bon mauvais élève.

Selon le Rapport Statistiques et Investigations du mois de février 2023 de l’Association Béninoise Eau et Énergies- ABEE, les statistiques ne sont pas favorables à la SONEB en matière de communication et de fourniture d’eau potable. Le rapport signale le silence coupable des diverses autorités sur la question des coupures d’eau, de compteurs volés et de mauvaise qualité de l’eau à des endroits donnés.

Du professionnalisme du personnel à la qualité des services proposés, il ressort que la SONEB est loin de satisfaire les engagements en matière d’atteinte de l’objectif 6 du développement durable. Alors pour résoudre ces problèmes, la SONEB doit améliorer la qualité de ses infrastructures et former ses employés pour améliorer la qualité des services fournis. Elle doit également garantir que l’eau potable soit accessible à tous conformément aux engagements pris par le gouvernement béninois à l’issue des grandes rencontres internationales auxquelles les cadres du secteur se pressent toujours à se présenter.

Megan Valère SOSSOU