Lancement de l’initiative Empower West Africa par l’USAID : 73 millions de dollars pour une énergie durable en Afrique de l’Ouest
L’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a annoncé avec enthousiasme le lancement de l’activité Empower West Africa (EWA), un nouveau contrat de 73 millions de dollars sous l’initiative Power Africa. Ce programme ambitieux s’appuie sur les succès du Programme énergétique de l’Afrique de l’Ouest (WAEP), initié en juillet 2019 et prévu pour se conclure en juillet 2024.
Power Africa, un partenariat mené par le gouvernement américain, mobilise les ressources conjointes des secteurs public et privé pour doubler l’accès à l’électricité en Afrique subsaharienne. L’initiative EWA poursuivra cette mission en améliorant l’accès à des services d’électricité abordables, fiables, durables et modernes en Afrique de l’Ouest.
Le programme EWA s’est fixé des objectifs ambitieux à atteindre d’ici 2029 :
– Établir six millions de nouvelles connexions directes au réseau et hors réseau.
– Conclure financièrement 2 500 mégawatts de nouvelle capacité de production d’énergie.
– Construire 1 500 kilomètres de nouvelles lignes de transmission.
– Vendre 40 000 dispositifs ou systèmes hors réseau à usage productif.
– Réduire, séquestrer ou éviter 14,4 millions de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre grâce à des initiatives d’énergie propre.
Engagement avec des Parties Prenantes Diversifiées
EWA s’engagera avec une gamme diversifiée de parties prenantes dans le secteur de l’énergie. Cela inclut les ministères du gouvernement, les services publics, les organismes de réglementation, les entreprises privées du secteur de l’énergie, les investisseurs, les organisations multilatérales, les institutions académiques et les organisations de la société civile. Cette approche holistique vise à éradiquer la pauvreté énergétique, accélérer la transition vers un avenir neutre en carbone, et stimuler l’investissement et l’innovation du secteur privé.
Contribution aux Objectifs de Power Africa
EWA contribuera de manière significative aux objectifs globaux de Power Africa, qui visent à atteindre 30 000 mégawatts à la clôture financière et 60 millions de connexions d’ici 2030. En travaillant vers ces cibles ambitieuses, EWA aspire à transformer le paysage énergétique de l’Afrique de l’Ouest, favorisant ainsi un développement durable et une croissance économique.
Avec le lancement d’EWA, l’USAID et Power Africa réaffirment leur engagement à améliorer l’accès à l’énergie en Afrique de l’Ouest, ouvrant la voie à un avenir plus prospère et durable pour la région.
Megan Valère SOSSOU
PaSCOP/ARI: Deux réseaux d’OSC naissent pour le développement des énergies renouvelables au Bénin et dans la sous région ouest africaine
Convaincus de ce que la transition énergétique ne peut se faire sans le soutien de tous les acteurs du secteur de l’énergie, le CESAO-AI et l’ONG JVE Bénin en collaboration avec leurs partenaires, MISEREOR, POWER SHIFT AFRICA et GERMANWATCH ont organisé les 13 et 14 juillet, un atelier inter-pays à Cotonou.
Une rencontre de haut niveau qui a réuni une quarantaine d’acteurs venus des différentes contrées du Bénin, mais aussi du Niger, du Burkina Faso, du Mali, du Kenya et de l’Allemagne dans le cadre du projet de participation de la société civile des pays francophones d’Afrique de l’Ouest au pilotage des initiatives africaines sur les énergies renouvelables (PaSCOP/ARI). L’objectif en initiant cette activité, rappelle Mahusse HOUNTONDJI, Directeur Exécutif de l’ONG JVE Bénin, est de mener une réflexion sur le partage du plaidoyer pour les énergies renouvelables à l’échelle sous régionale. Il dit être persuadé que cette rencontre multi-acteurs permettra de relever le défi des énergies renouvelables afin que passe la feuille de route de la société civile pour soutenir et orienter les efforts du pouvoir public. Car, a-t-il ajouté, les questions énergétiques méritent aussi une attention dans les prises de décision. Le Représentant du Coordonnateur du CESAO-AI à l’occasion, Guy YAMEOGO, Chargé de communication et de plaidoyer du CESAO-AI, a remercié les acteurs présents, en particulier les différents partenaires pour la confiance renouvelée. Il estime que cette rencontre entre acteurs de la sous région est une opportunité de réfléchir à la consolidation de leur regroupement afin d’améliorer leur implication dans le suivi des politiques et programmes régionaux en matière d’énergie renouvelable. À cet effet, il se réjouit par anticipation de la dynamique de fédération naissante entre les acteurs de la société civile.
En lançant officiellement les travaux de l’atelier, Ghislain LALY-CHACHA, Directeur des Énergies Renouvelables et de la maitrise énergétique en représentation du Directeur Général des Ressources Énergétiques, a rappelé le rôle crucial que joue la société civile dans la réalisation de certaines réformes énergétiques du gouvernement. C’est pourquoi, dit-il, nous aurons encore besoin de cette société civile tout au long de la mise en œuvre des initiatives nationales et sous régionales. Plusieurs présentations sous forme de partage d’expérience ont été vulgarisées entre acteurs. Il s’agit respectivement de l’expérience du CESAO-AI à travers le PaSCOP/ARI, de l’ONG JVE Bénin, de MISEREOR, de Germanwatch, de Power Shift Africa, de CODDAE Niger, de CNPDER-BF, de Social Watch Bénin et de PANSC-CER Mali. Ce riche partage d’expérience de chaque pays en matière de participation des organisations de la société civile dans la promotion des énergies renouvelables a permis aux acteurs de s’accorder sur les conditions d’un meilleur réseautage à travers des travaux de groupe. Deux réseaux d’OSC pour le développement des énergies renouvelables
Deux réseaux ont donc vu le jour à l’issue desdits travaux de groupe. Il s’agit du Réseau Ouest Africain des Organisations de la Société Civile pour le Développement des Énergies Renouvelables et du Réseau Béninois des Organisations de la Société Civile pour le Développement des Énergies Renouvelables. Aussitôt, deux comités préparatoires ont été mis en place. Le premier coordonné par le CESAO du Burkina Faso, le second par l’ONG JVE Bénin, tous engagés pour la consolidation des différentes coalitions des organisations au niveau national et sous régional. Tous les participants sont convaincus que ces nouveaux nés pour la cause des énergies renouvelables contribueront davantage à l’atteinte des objectifs d’influence positive des cadres législatifs et règlementaires en faveur d’une énergie durable et suffisante pour les communautés.
Par ailleurs, ils ont pu, à travers une visite de terrain toucher du doigt, un bel exemple de promotion d’énergie renouvelable dans la commune de Abomey-Calavi. Il s’est agi à cette étape de l’atelier, de découvrir le processus de fabrication des charbons écologiques, notamment des briquettes combustibles par la Start-Up Arpy Reigns de Roland ADJOVI. Ainsi, de la collecte de la matière première à la production finale des briquettes combustibles en passant par le mélange, la carbonisation, le broyage, le compactage et les séchages, les participants visiteurs sont repartis avec l’espoir de rééditer l’initiative dans leurs différentes communautés. Encore faut-il noter que cette rencontre de haut niveau a servi de cadre à l’élaboration d’un document de plaidoyer à l’endroit des décideurs et plusieurs propositions de déclarations en faveur du développement des énergies renouvelables à la 27e Conférence des Parties sur le Climat. À en croire Victor GBEDO, Vice-Président de Social Watch Bénin, en mutualisant les efforts, les organisations de la société civile pourront impacter davantage leurs communautés. Mahusse HOUNTONDJI, Directeur Exécutif de l’ONG JVE Bénin, trouve qu’au-delà de cet atelier, qu’il s’agit d’une nouvelle dynamique pour les questions d’énergies renouvelables au Bénin et dans la sous région. Quant à Charles Didace KONSEIBO, Président de la Coalition Nationale des Organisations de la Société Civile pour la Promotion des Énergies Renouvelables et l’Accès à l’Énergie Durable au Burkina Faso, il faut des solutions à l’échelle locale, des kits solaires et des petites installations solaires pour permettre aux communautés d’avoir accès à l’énergie. Rappelons pour finir que cet atelier inter-pays intervient à la suite d’un autre, organisé précédemment dans le cadre du même projet, PaSCOP/ARI, qui a pour objectif de contribuer à la sécurité énergétique et à l’implication active de la société civile dans le pilotage des initiatives africaines en matière d’énergies renouvelables aux plans sous régional et continental.