Souveraineté alimentaire et protection de l’environnement : le CEVASTE promeut la plantation d’arbres fruitiers au Bénin

Sous le slogan « Plante-moi aujourd’hui et demain je te nourris », le Centre d’Expérimentation et de Valorisation de l’Agro écologie des Sciences et Techniques Endogènes (CEVASTE) a lancé une ambitieuse campagne de plantation d’arbres fruitiers dans les villages de Houakpè-Daho, Sèyigbé et Toligbé, situés dans la commune de Ouidah. L’objectif est de sensibiliser les jeunes sur l’importance des arbres dans la protection de l’environnement et promouvoir la plantation et l’entretien d’arbres pour créer des forêts nourricières et alimentaires.

Campagne de plantation d’arbres fruitiers au Bénin / CEVASTE

Au cours de cette campagne, plusieurs espèces d’arbres fruitiers ont été plantées, dont des avocatiers, des manguiers, des arbres à pain, des longanes, des palmiers sauvages, des kapokiers, des cacaoyers, des châtaigniers et des orangers. Plus d’une centaine de plants fruitiers ont été mis en terre, symbolisant un pas important vers la création de forêts nourricières et l’autonomisation des communautés locales.

Jean Edwens Daniel, Chargé de projet au CEVASTE, a expliqué que cette initiative s’inscrit dans un projet plus vaste, mis en œuvre dans quatre pays : le Bénin, le Zimbabwe, l’Éthiopie et le Ghana. Au Bénin, le CEVASTE supervise l’exécution du projet dans les communes de Ouidah, Savalou, Lokossa et Comè.

« Cette campagne de plantation d’arbres est organisée avec les jeunes dans le cadre du volet réservé au renforcement de la sensibilisation à la protection de l’environnement et des formations en faveur des jeunes pour qu’ils puissent intégrer l’économie verte », a précisé Jean Edwens Daniel. Il a également mis l’accent sur l’importance des arbres dans l’agroécologie et a annoncé des formations destinées aux agriculteurs, en particulier aux femmes, pour faciliter la transition vers une agriculture agroécologique. Car on peut être sensibilisé sans être formé a-t-il laissé entendre.

La campagne, dirigée par Koutohou Noël Jahways, Assistant administratif et financier au CEVASTE, a été officiellement lancée dans le village de Houakpè-Daho et a également couvert les villages de Sèyigbé et Toligbé. Noël Koutohou Jahways a souligné que ce projet est une suite logique de l’initiative de réintroduction et de valorisation des semences en voie de disparition, ayant déjà permis l’installation de banques de semences dans la communauté de Tori. A l’en croire, cette campagne de plantation d’arbres fruitiers permettra d’autonomiser les communautés en matière de souveraineté alimentaire.

L’Agronome Bôla-nlé Christelle Atondé a partagé avec les jeunes participants des techniques essentielles pour l’entretien et la gestion durable des arbres. Elle a particulièrement insisté sur l’arrosage, la nutrition, la protection contre les nuisibles et les maladies, ainsi que les pratiques de taille et d’élagage.

Lissassi Martine, une participante se réjouit d’avoir pris part  à l’initiative. : « Je me suis intéressée à ce projet parce que les arbres mis en terre peuvent nous donner des fruits à consommer. » Comme Martine, tous les autres participants se sont engagés à prendre soin des arbres pour profiter de leurs fruits à l’avenir. Les jeunes participants, motivés et dynamiques, ont ainsi pris conscience de l’importance des arbres et ont appris les techniques de plantation et d’entretien nécessaires à leur croissance.

Rappelons que cette initiative est soutenue par l’African Biodiversity Network (ABN) avec l’appui technique de Jeunes Alliés de la Nature et Brot für die Welt.

Mahougnon Josué Tchagnonsi




Journée Internationale de la Terre au CEVASTE : Des acteurs agricoles mieux aguerris sur la gestion de l’eau pour l’agroécologie

Dans un contexte marqué par les défis du changement climatique, la gestion efficace de l’eau devient une priorité pour les agriculteurs engagés dans une agriculture durable. C’est dans cette optique que le Centre d’Expérimentation, de Valorisation de l’Agroécologie, des Sciences et Techniques Endogènes (CEVASTE) a organisé, en commémoration de la Journée Internationale de la Terre, une formation à l’endroit de ses membres le 22 avril 2024.

Vue d’ensemble participants

Au nombre d’une trentaine, les acteurs agricoles venus des départements des Collines, du Mono et de l’Atlantique, majoritairement composés de femmes, ont eu l’opportunité d’échanger et de renforcer les capacités sur les bonnes pratiques de gestion de l’eau pour l’agroécologie.

Les échanges au cours de cette formation, conduite par Bôla-nlé Christelle Akondé, agronome spécialisée dans la gestion de l’eau, ont porté sur les enjeux cruciaux liés à la disponibilité de la ressource en eau. Dans un langage accessible et en langue nationale fon, la formatrice a souligné l’urgence d’adopter des stratégies économiques pour une utilisation plus efficiente de l’eau, face à la réalité des changements climatiques.

Séance de formation

Elle soutient qu’il est important de renforcer la sensibilisation et les capacités au niveau des acteurs pour la gestion rationnelle de l’eau, car souligne-t-elle, l’eau reste une problématique très critique dans le contexte actuel du changement climatique. Système Oyas des pots en terre cuite, un moyen de gestion efficace de l’eau pour l’agroécologie.

En alliant la théorie à la pratique, les participants ont pu découvrir et expérimenter diverses techniques de gestion de l’eau pour l’agroécologie. Il s’agit notamment de l’utilisation des Oyas en bouteille plastique et des pots en terre cuite.

Si trop souvent, l’utilisation en eau en arrosage est bien plus élevée que le nécessaire avec des moyens de plus en plus coûteux, il est raisonnable de nos jours d’adopter la méthode des Oyas, conseille Wandibasso Esaïe, Praticien agroécologique travaillant chez la famille JAH.

Le praticien a souligné l’efficacité des Oyas en terre cuite pour une irrigation autonome et adaptée aux besoins des plantes, offrant ainsi des économies substantielles en eau, en temps et en énergie. Une réalité que partagent tous les participants à la formation, qui ont pris l’engagement de répandre cette bonne pratique pour le bien-être de l’Homme et de la Terre.

Les témoignages reflètent l’impact concret de cette formation. Dasso Athanasie de Lokossa, confrontée à la rareté de l’eau dans son environnement, envisage déjà d’appliquer ces nouvelles techniques pour optimiser ses activités agricoles.

De même, Wadotchédohoun Adéline, déterminée à surmonter les défis climatiques, compte mettre en pratique les enseignements reçus pour assurer la pérennité de ses cultures de piment et de légumes.

Elle a confié : « La saison sèche passée, mes cultures de légumes ont péri sous les chocs thermiques. Grâce à cette formation, je crois que désormais en saison sèche je peux cultiver du piment et des légumes sans inquiétude. »

Pour Ayena Cyriaque, agriculteur à Savalou, cette formation représente l’opportunité de maximiser la production agricole malgré des ressources en eau limitées. Il envisage de faire des cultures de contre-saison avec les nouvelles techniques apprises.

Selon le père Jah, fervent défenseur de l’agroécologie, cette méthode date des millénaires et son efficacité a été prouvée. Il a évoqué la nécessité de transmettre ces savoirs ancestraux qui revêtent d’une grande importance pour la terre et les générations futures. « L’essentiel est d’avoir la connaissance mais aussi l’intelligence d’inventer à partir de ce qui a été appris. » a-t-il déclaré en espérant que les connaissances apprises puissent servir aux uns et aux autres.

Le CEVASTE vient ainsi de jouer sa partition en offrant une formation concrète aux agriculteurs et agricultrices en commémoration de cette nouvelle édition de la Journée Internationale de la Terre. Un acte qui témoigne de son engagement à œuvrer pour l’essor de l’agroécologie au Bénin.

Megan Valère SOSSOU