L’IA dans la santé, l’agriculture et l’environnement: le LABEF/UAC mobilise les chercheurs africains

Depuis ce lundi 29 janvier 2024, le Bénin accueille la Conférence Humboldt sur l’Intelligence Artificielle en Agriculture, Santé et Environnement. Organisé par le Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières (LABEF/FSA/UAC), cet atelier constitue une occasion pour les chercheurs de dévoiler les avancées dans ces domaines.

L’Afrique peut s’appuyer sur l’intelligence artificielle pour faire face à de nombreux défis entravant son développement, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de la santé et de l’environnement. La richesse des travaux présentés depuis ce lundi à la Conférence Humboldt sur l’Intelligence Artificielle en Agriculture, Santé et Environnement qui se déroule à Abomey-Calavi en est une preuve.

Cette conférence, organisée avec le soutien de la Fondation Alexander von Humboldt (Allemagne), mobilise des experts et des chercheurs du Bénin, du Cameroun, du Nigeria, du Ghana, du Sénégal, du Rwanda, de la Côte d’Ivoire, du Cap-Vert, de la Guinée et de l’Allemagne.

« Il est utile que les chercheurs dans le domaine de l’IA fédèrent les efforts, harmonisent les pratiques et les objectifs de recherche pour plus d’impact. C’est à juste titre que nous organisons cette conférence sur l’IA pour présenter les résultats de recherche, les perspectives, ainsi que les collaborations », a déclaré le Professeur Romain GLELE KAKAI, Directeur du Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières (LABEF/FSA/UAC).

En réalité, l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique constituent l’un des axes de recherche de ce laboratoire, membre de Artificial Intelligence for Africa Development. Actuellement, un post-doctorat, 6 doctorants et des mastorants travaillent sur des thèmes de recherche en lien avec les applications de l’IA en santé, en agriculture et en environnement.

Le Directeur du LABEF/FSA/UAC a saisi l’occasion pour remercier la Fondation Alexander von Humboldt pour son appui. « Depuis 2007 que je suis entré dans la famille Humboldt à travers la bourse post-doctorale, la fondation ne cesse de soutenir différentes initiatives que je porte. Une présentation sera faite sur la fondation et ses activités pour permettre à tous d’être informés et de postuler à leurs programmes de financement », a-t-il martelé.

Des avancées significatives

Les communications présentées au cours de cette conférence dévoilent les réalisations et avancées du point de vue scientifique, ainsi qu’au niveau des start-ups de l’IA dans les domaines de la santé, de l’agriculture et de l’environnement en Afrique. Il en est de même des défis liés à la mise en œuvre et au déploiement des technologies d’IA dans ces trois secteurs en Afrique et des projections.

Pour le Secrétaire Général du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, l’Afrique reste le continent de l’avenir, et des innovations sont nécessaires dans les secteurs de l’agriculture, de la santé et de l’environnement pour améliorer la sécurité alimentaire sur le continent, la gestion des maladies et l’accessibilité aux soins de santé, ainsi que la gestion des écosystèmes environnementaux et naturels.

« Le gouvernement de la République du Bénin en a d’ailleurs fait une grande priorité à travers le Ministère du Numérique et de la Digitalisation du Bénin, avec par exemple le projet Sèmè City dont le campus est en cours de construction à Ouidah sur environ 350 hectares et devrait être opérationnel pour la rentrée 2025 », a-t-il fait savoir.

Dans son discours, la représentante de la Fondation allemande Alexander Von Humboldt, le Dr. Charlotte Baeuml, a souligné que l’intelligence artificielle est l’une des choses les plus importantes de notre époque à mettre au service de la santé, de l’agriculture et de l’environnement.

« Le déploiement du numérique en agriculture peut constituer un véritable levier pour contribuer à la transformation des systèmes agricoles et alimentaires face aux effets néfastes des changements climatiques », explique le doyen Professeur Bonaventure Ahohuendo, doyen de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’UAC.

Le Recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, Prof Félicien Avléssi, a souligné que l’intelligence artificielle s’offre comme une opportunité pour résoudre certains problèmes majeurs, optimiser certaines activités humaines du secteur agricole comme le semis, l’entretien des cultures et les récoltes. Cette conférence va permettre de discuter des projections de l’intelligence artificielle dans la santé, l’agriculture et l’environnement en Afrique.

Isidore ATINDEYETIN




Le LABEF/UAC outille docteurs, doctorants et mastorants

Plusieurs centaines de docteurs, doctorants et mastorants des Universités du Bénin et de la Sous-région Ouest Africaine suivent depuis ce mercredi 24 janvier 2024, en ligne et en présentiel, une formation en écriture scientifique et éthique scientifique. Une opportunité qui leur a été offerte par le Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières (LABEF), avec le soutien de la Fondation Alexander von Humboldt (Allemagne).

Dans son intervention à l’entame de la formation, le Prof. Romain GLELE KAKAI, Directeur du Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières (LABEF/FSA/UAC), a souligné l’importance d’une publication scientifique de qualité. «La publication scientifique vous permet de vous faire connaître en tant que chercheur dans votre domaine, d’y faire avancer les connaissances pour une meilleure prise de décision par les politiques, mais également d’accroître votre crédibilité dans la soumission de projets de recherche pour financement par les bailleurs. Les partenaires financiers ne vont pas investir dans un projet hasardeux sans s’assurer de votre capacité à produire de la connaissance. Il y a également des intérêts professionnels », a-t-il expliqué.

Cette formation intervient dans un contexte où le plagiat et les revues prédatrices sont devenus des fléaux majeurs, au point qu’il est devenu primordial que le chercheur soit sensibilisé et outillé pour les éviter. Ainsi, en procédant au lancement des travaux, Prof. Marcel HOUINATO, Directeur de l’École Doctorale de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’UAC, a salué l’initiative avant d’inviter les participants à se départir de ces mauvaises pratiques en se formant et en mettant de la rigueur scientifique dans leur travail. « Ce n’est pas le nombre de pages qui compte, mais la qualité du contenu. Faites attention à la qualité de vos travaux et au plagiat », a-t-il martelé.

678 mastorants, doctorants et docteurs se sont inscrits pour participer à cette formation qui se déroule du 24 au 26 janvier 2024. « Cela témoigne de l’intérêt de la formation, et nous ferons en sorte de multiplier de telles opportunités de formation », a rassuré le Prof. Romain GLELE KAKAI. Outre le directeur du LABEF, la formation est assurée par d’éminents chercheurs, notamment le Directeur de Recherche Guy MENSAH, le Professeur Achille ASSOGBADJO, et le Professeur Sylvain KPENAVOUN.

De nombreux conseils ont été prodigués concernant les caractéristiques d’un manuscrit de qualité, le processus de soumission et les attentes pour espérer un retour favorable.

Megan Valère SOSSOU