6è édition du One Forest Summit au Gabon : les punchlines d’une activiste Tchadienne à Macron et aux Chefs d’États Africains

Co-organisée par la France et le Gabon, la 6e édition du One Forest Summit a eu lieu au Gabon, à Libreville du 1er au 2 mars 2023. Ce sommet qui a réuni plusieurs Chefs d’États africains, le Président Français, les dirigeants politiques, chefs d’entreprises, scientifiques et ONG d’une vingtaine de pays, est axé sur la conservation des forêts, la protection du climat et la biodiversité, notamment dans les trois bassins forestiers tropicaux : le bassin du Congo, la forêt amazonienne et les forêts d’Asie du Sud-est. À ladite réunion internationale, l’activiste Tchadienne Hindou Oumarou Ibrahim a profité pour rappeler aux Chefs d’États leur rôle dans la protection de l’environnement.

‹‹ Excellence mesdames et messieurs. J’ai deux propositions à vous faire en tant que femme autochtone, devant vous. La première concerne les Chefs d’Etats des Gouvernements, les dirigeants africains ››. Ce sont là, les premiers mots de Hindou Oumarou Ibrahim, qui attire l’attention des dirigeants africains sur leur rôle quant à la protection de l’environnement. Sans langue de bois, elle interpelle les Chefs d’États africains en ces termes : ‹‹ c’est à vous, à nous, de protéger notre forêt. On ne va pas attendre les autres pour venir nous protéger. Je vais vous dire comment vous allez le faire ››. Comme pour incriminer la politique de la main tendue, l’activiste Tchadienne rappelle aux gouvernants africains comment ils peuvent sans l’aide de l’extérieur, prendre le problème du changement climatique à bras-le-corps.

Selon l’activiste protectrice de l’environnement et défenseuse des droits des peuples autochtones, tout doit se reposer sur la gouvernance participative, qui inclut les acteurs, les peuples à la base. Pour Hindou Oumarou Ibrahim, les premiers piliers principaux à respecter sont les droits fonciers aux communautés autochtones. ‹‹ Sans ces droits fonciers, nous ne pourrons pas conserver nos savoirs traditionnels et les transmettre de génération en génération. Nous puisons nos savoirs parce que nous avons les droits sur nos terres et connaissons comment l’exploiter ››, a-t-elle expliqué par la suite.

Toujours droit dans ses bottes, elle envoie un message fort aussi bien aux présidents africains présents à ce sommet qu’à tous les autres. ‹‹ Vous avez signé à la COP 15 la protection des 30 % de la biodiversité. Alors je vous invite tous, à rentrer chez vous ; à prendre les peuples autochtones comme des acteurs ; à construire, pas pour eux, mais avec eux, des cadres de mises en œuvre claire ››, car, soutient-elle, c’est elles qui sont les experts. Experts en ce sens où ‹‹ on ne reste pas dans les bureaux ; on est sur le terrain pour planter des arbres et pour les protéger ››, a-t-elle conclu avant de sonner la seconde sonnette d’alarme.

Un fonds de 100 millions d’euros encore alloué

Il a été adopté par les Présidents présents à cette 6è édition du One Forest Summit, un plan de création d’un fonds à hauteur de 100 millions d’euros. « Nous allons mettre 100 millions d’euros additionnels pour les pays qui souhaitent accélérer leur stratégie de protection des réserves vitales de carbone et de biodiversité dans le cadre des partenariats », a déclaré le président français Emmanuel Macron au sujet de partenariats de « conservation positive ». La Fondation Walton participera à hauteur de 20 millions d’euros, Conservation international pour 30 millions d’euros et la France met sur la table 50 millions d’euros, a détaillé le président français.

Ces 100 millions d’euros, à l’en croire, serviront à financer un mécanisme de rémunération des pays exemplaires dans la conservation des forêts et la sauvegarde de leurs stocks vitaux de carbone et de biodiversité, via des « certificats biodiversité ». Ces certificats pourront être échangés avec des États souverains ou avec le secteur privé « au titre de contribution à la protection de la nature », a précisé le chef de l’État français. Un discours ou un simple accord comme tant d’autres, se demande plus d’un. À juste titre, la seconde proposition de l’activiste Tchadienne Hindou Oumarou Ibrahim indexe lesdits accords.

L’activiste droit dans ses bottes face à Emmanuel Macron et les pays du Nord

‹‹ Il est où l’argent ? ››, a demandé l’activiste Tchadienne Hindou Oumarou Ibrahim à Emmanuel Macron et aux pays du Nord en général, parlant de leurs maints engagements quant au financement climatique. Il s’agit entre autres de ‹‹ l’Accord Copenhague, le repli sur le financement, le dernier à Glasgow sur le financement de 15 milliards de dollars pour les forêts y compris 1,5 pour les peuples autochtones pour les forêts ››, pour ne citer que ceux-là. Et voilà encore un autre qui se pointe à l’horizon.

‹‹ Nous ne pouvons pas continuer à vivre sur les engagements que nous allons vous donner. Nous voulons les cash sur la table : pour que ma grand-mère, ma cousine, mon oncle, puissent avoir accès direct à son financement afin de mettre en œuvre les vrais projets qui vont vous protéger ››, a tonné Hindou Oumarou Ibrahim. Quant à la gestion des fonds qui préoccupe les bailleurs de fonds, l’activiste pense que ce n’est pas un problème. ‹‹ Si les autochtones dans le monde, protègent 80 % de la biodiversité mondiale, qu’est-ce qui nous empêche de gérer votre petit financement ? Peut-être que les méthodes que nous utilisons ne sont pas aussi excellentes que les vôtres, mais on peut gérer les forêts mieux que vous ››, a-t-elle fait savoir.

D’ailleurs, les pays du Nord semblent avoir une bonne raison de tenir leur engagement, en termes de financement climatique : la pollution dont font preuve leurs industries. Emmanuel Macron a par exemple expliqué lors de ce sommet que les forêts gabonaises captaient l’équivalent d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre françaises. Quid des retombées des autres pays du Nord sur l’Afrique ? Le bilan est certainement lourd. C’est pourquoi en ce qui concerne le financement climatique, l’heure n’est plus aux discours, pense l’activiste. ‹‹ On vous a fait confiance pour détruire notre environnement. Maintenant, c’est à vous de nous faire confiance pour le reconstruire ››, a laissé entendre Hindou Oumarou.

Toutefois, elle n’a pas manqué de saluer les nouvelles initiatives, des partenariats positifs pour la nature. ‹‹ Ces partenariats doivent être pour les communautés, par les communautés, pour un accès direct au financement, parce que nous les autochtones sommes les CEO (Chiefs Ecological Officers). Nous sommes donc les meilleurs acteurs de mise en œuvre de tout ce qui concerne notre environnement. Vous êtes prêts pour ce pacte ? Je l’espère, parce que je veux que vous vous engagiez sur ce bateau avec nous ››, a-t-elle suggéré.

Qui est Hindou Oumarou Ibrahim ?

Née en 1984 à N’Djaména, Hindou Oumarou Ibrahim, est une géographe et militante Tchadienne. Membre de la communauté peule Mbororo du Tchad, elle milite pour la protection de l’environnement et la promotion des droits de l’homme et des droits des peuples autochtones. Son expertise est régulièrement sollicitée dans les négociations sur le climat. Son engagement est récompensé par de nombreux prix nationaux et internationaux. Elle fait partie des 100 femmes africaines les plus influentes d’après le classement 2021 d’Avance Media Africa. Du haut de ses 39 ans dont 24 ans de militantisme, Hindou Oumarou Ibrahim veut croire que l’avenir de la lutte contre le changement climatique se trouve en Afrique. Son discours à cette sixième édition du One Forest Summit a égayé plus d’un. Même les présidents Gabonais et Français l’ont applaudi tout au long de son plaidoyer.

Arsène AZIZAHO




L’ONG Save Our Planet a organisé une Conférence-Débat sur les enjeux liés à la conservation de la biodiversité des collines à Savalou

Dans la matinée de ce samedi 14 Août 2021, arrosée par une pluie battante et bienfaisante, l’ONG Save Our Planet a tenue une conférence débat citoyen et ouvert autour du thème, Enjeux liés à la conservation de la biodiversité des collines de Savalou.

Cette activité a reçu la riche contribution technique d’un spécialiste du domaine. Il s’agit du responsable de la section communale des Eaux-Forêts et chasse de Savalou, Mr Abel AHOUANDJINOU.
Dans son exposé sur l’état des lieux et les enjeux liés à la conservation de la biodiversité des collines, la première autorité des Eaux- Forêts et chasse de Savalou a rappelé l’importance de la protection des ressources naturelles mais aussi la nécessité de les valoriser. Il a pour finir, appelé les participants à cet événement à accentuer la sensibilisation auprès de leurs communautés de base afin de préserver les écosystèmes des collines de Savalou.

A en croire, Megan Valère SOSSOU, Président de l’ONG Save Our Planet, c’est le début d’un long processus qui consistera à impliquer les jeunes hommes et femmes, les autochtones, les autorités locales et les cadres techniques de la foresterie de Savalou à la mise en place d’un innovant dispositif de conservation et de valorisation éco- touristique pour le développement socioéconomique et environnemental de la commune de Savalou.
Cette première des activités du projet s’est déroulée dans un cadre de réflexion et de partage d’informations sur les stratégies à mettre en œuvre pour conserver et valoriser cette richesse écologique des collines.

Rappelons que ce projet de conservation de la biodiversité des collines de Savalou, initié par l’ONG Save Our Planet, vise d’ici 5 ans à disposer Savalou d’une diversité biologique qui contribue au développement local par sa durabilité et sa rentabilité.
https://www.facebook.com/100010447998638/
Megan Valère SOSSOU
ONG Save Our Planet




La communauté des communes de la vallée du Sitatunga mise sur les fonts baptismaux

Les élus communaux des communes de Abomey-Calavi, de Zè et de So-Ava s’engagent plus que jamais à œuvrer pour une gestion durable des ressources naturelles de la vallée du Sitatunga. Cet engagement motivé par CREDI ONG dans le cadre de l’initiative vallée du Sitatunga, a été entériné par une Assemblée Générale Constitutive ce mercredi 04 Août 2021.

Photo de famille

Les élus locaux des communes de Abomey Calavi, de Zè et de So-Ava ont tenu sous l’égide de l’Organisation Non Gouvernementale, Centre Régional de Recherche et d’Education pour un Développement Intégré, ce mercredi 04 Août 2021, dans la salle de conférence de la mairie de Abomey Calavi l’Assemblée Générale Constitutive de la communauté des communes de la vallée du Sitatunga. Objectif, améliorer la gestion et la gouvernance du Parc Naturel Communautaire de la Vallée du Sitatunga.
A l’ouverture des travaux de cette Assemblée Générale Constitutive, le maire de la commune de Abomey Calavi, Angelo AHOUANDJINOU a, avec un cœur débordant de joie, souhaité la bienvenue à tous les participants. Il a pour finir remercier les partenaires techniques et financiers à cette initiative de la vallée du Sitatunga fait signifier que cette étape de l’AGC est un acte mémorable au regard de sa vision.
Convaincu qu’à l’issue de l’activité la communauté des communes de la vallée du Sitatunga, disposera des outils et textes nécessaires pour sa meilleure gestion, CHABI-YAOURE Fai, représentante du Directeur du Centre National de Gestion des Réserves de Faune, a toutefois noté une continuité dans les actions. Elle a, à cette occasion, réaffirmée au nom de son Directeur, le soutien du Centre National de Gestion des Réserves de Faune pour la suite des actions à mettre en œuvre pour la protection de la vallée.
Procédant à l’ouverture des travaux de l’Assemblée Générale Constitutive, le représentant du Préfet du département de l’Atlantique, Justin GNONLONFOUN, se réjouit au regard des activités de concertation, de renforcement de capacités entreprise précédemment par CREDI ONG, que le système de gestion de la vallée sera performant à plus d’un titre. Car, remarque t-il c’est la première intercommunalité dédiée à la gestion stricte des ressources naturelles qui se met en place au Bénin.
« Cette coopération est de toute évidence le souhait du gouvernement et de son chef, qui, à travers le ministère de la décentralisation et de la gouvernance locale, travaille à resserrer les liens entre les communes pour aborder le processus de développement de façon cohérente et harmonisée », a-t-il indiqué.
Au cours des travaux, le Directeur Exécutif de CREDI ONG a passé en revue aux participants, l’historique, les acquis, les enjeux et les perspectives de l’initiative de la vallée du Sitatunga.

Un bureau et trois commissions techniques pour une meilleure gestion de la vallée du Sitatunga

Membres élus

S’en suivra la mise en place du présidium qui a conduit l’étude des textes statutaires et l’adoption à l’unanimité des 15 délégués présents avec à la clé un bureau présidé par le maire de la commune de Abomey Calavi, Angelo AHOUANDJINOU. Ce bureau est soutenu par trois commissions spécialisées et composées chacune de trois personnes élues par les délégués des différentes communes concernées.
Réunit désormais dans un creuset, ces élus locaux, élus à cette faveur de cette initiative, entendent apporter leur contribution à la gestion durable de la vallée du Sitatunga.
Pour le tout premier et nouveau président élu à la tête du bureau de la communauté des communes pour la vallée du Sitatunga, c’est la synergie d’action qui permettra d’atteindre les objectifs escomptés. Car, renchérit-il, c’est ensemble on peut sauter les montagnes.
Bernard HOUEDENOU, 2e Adjoint au maire de la commune de Zè, dit toute sa joie de voir naitre une communauté pour le bien être des populations des sept arrondissements occupés par la vallée du Sitatunga au niveau de la commune de Zè.
Quant à Honoré GOHOUNGO, élu local de la commune de So-Ava et Président de la commission chargée de la Trésorerie, du Sécrétariat et des affaires administratives, le respect des différents textes adoptés à cette occasion sera le socle du pari à gagner dans un an.
Pour rappel, cet Etablissement Public de Coopération Intercommunale (EPCI) entre les trois communes est mis en œuvre dans le cadre du projet STGWA-600 financé par le fond d’action BIOPAMA soutenu par l’Union européenne et l’Organisation des Pays d’Afrique des Caraïbes et du pacifique. Notons que cette intercommunalité entre Abomey-Calavi, Zè et So-Ava autour du Parc Naturel de la vallée du Sitatunga est mise sur les fonts baptismaux afin de gérer au mieux les ressources naturelles de cette vallée de Sitatunga pour le bonheur des populations des communes concernées.




Jour du dépassement : A partir de ce jour, 29 juillet 2021, l’humanité vit à crédit

A partir du 29 juillet 2021, l’humanité vit à crédit. ©Marc Garanger/Aurimages/AFP29/07/2021

Depuis maintenant plusieurs décennies, les humains consomment bien plus de ressources que notre planète ne peut en régénérer en l’espace d’un an. Et chaque année ou presque, la date de ce dépassement est plus précoce que la précédente.

« À partir d’aujourd’hui, l’humanité vit à crédit ». C’est bien souvent par cette phrase qu’est annoncé le jour du dépassement, la date à laquelle les êtres humains ont consommé l’ensemble des ressources que la Terre est censée pouvoir produire en un an. L’année dernière, ce jour du dépassement à l’échelle mondiale tombait le 22 août, soit près d’un mois plus tard qu’en 2019, la crise du Covid étant passée par là et ayant contraint les économies du monde entier à tourner au ralenti ou à s’arrêter, limitant ainsi le prélèvement de ressources.

Exploitation disproportionnée des ressources

Publié par l’ONG Global Footprint Network (GFN), cet indice annuel, qui est calculé à l’échelle de la planète entière (« Earth overshoot day ») ainsi que pour chaque pays (« country overshoot days »), nous donne un aperçu de l’exploitation disproportionnée des ressources naturelles que l’humanité opère. Depuis plusieurs décennies, le constat est sans appel : nous pêchons davantage de poissons, cultivons davantage de terres ou encore abattons plus d’hectares de forêt que la nature peut en régénérer durant une année. Plus précisément, c’est près de 1,7 Terre dont il faudrait disposer pour pouvoir satisfaire nos besoins actuels. Et depuis les années 1970, la date du jour du dépassement à l’échelle mondiale ne cesse d’avancer. Du 20 décembre en 1971, le « Earth overshoot day » devrait passer le 29 juillet en cette année 2021.

Cette année, la date prévue par le GFN est donc la même qu’en 2019. Pour projeter cette échéance, les équipes de recherche de l’organisme se basent sur deux indicateurs. Elles font ainsi état d’une hausse de 6,6% de l’empreinte carbone mondiale entre 2020 et 2021, ce résultat étant obtenu sur la base des données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sur les émissions de gaz à effet de serre, et sur celles du Global Carbon Project en matière de séquestration des émissions par les océans. Dans le même temps, la biocapacité des forêts du globe, c’est-à-dire d’une part sa capacité à fournir une certaine quantité de ressources propres, et de l’autre sa propension à absorber le CO2, a diminué de 0,5%, notamment sous l’effet de la déforestation de la forêt amazonienne, le poumon vert du globe.null

Un péril global qui questionne les habitudes individuelles

En matière de poids dans la consommation globale de ressources, tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, le poids des pays dans la consommation globale de ressources planétaires est loin d’être proportionnel à leur population ; il est uniquement imputable aux empreintes carbone individuelles additionnées, elles-mêmes dépendant du mode de vie. Ainsi, si toute l’Humanité adoptait le mode de vie de Qataris, elle aurait besoin de 8,9 planètes par an pour satisfaire ses besoins. Quant aux Américains, leur train de vie généralisé à toute la planète nécessiterait cinq fois les ressources que la Terre est capable de renouveler en un an, et 2,7 pour les Français. C’est donc avant tout le modèle de consommation des pays les plus développés qui semble incompatible avec une sobriété qui serait pourtant indispensable.

Si l’année 2020 a pu être source d’espoir, reste que cet arrêt exceptionnel des activités n’aurait pas pu être opéré spontanément et fait figure d’anomalie dans le paradigme actuel. Après la pandémie qui a enrayé l’activité humaine et contracté la croissance mondiale de près de 3,5%, l’AIE tablait ainsi début 2021 sur une forte reprise de la hausse des émissions de CO2 synonyme d’un retour au rythme d’avant la crise. Réduire l’empreinte carbone humaine de 50 % laisserait pourtant à la Terre un répit de quelques 93 jours, sachant qu’une empreinte carbone nulle avant 2050 est une condition nécessaire au respect de l’Accord de Paris. Si la méthode de calcul du jour du dépassement est parfois critiquée pour ses limites, elle permet a minima de dégager une tendance globale : l’appétit insatiable des humains (ou de l’humanité) qui, plus nombreux et avec un niveau de vie qui augmente, consomment de plus en plus.

Des petits gestes à multiplier à grande échelle

Le GFN insiste sur la nécessité d’agir pour repousser cette date le plus tard possible, action qui passera obligatoirement par la coopération internationale. « En novembre prochain, les yeux du monde seront braqués sur Glasgow et la COP26. Lors de ce sommet, devront être prises des décisions qui montrent que tout est mis en œuvre pour un futur meilleur », déclarait dans un communiqué du GFN Jamie Toney, professeur en sciences de l’environnement à l’université de Glasgow. Mais puisque chaque geste compte, le GFN incite également à la mobilisation à l’échelle individuelle, en partageant ses bonnes pratiques écoresponsables par le biais du hashtag #Movethedate. À ce titre, l’ONG estime par exemple que diviser par deux notre consommation de protéines animales repousserait le dépassement de 15 jours. Un repos qui serait déjà bienvenu et qui n’est pas impossible, mais repose, dans tous les cas, sur une mobilisation globale.

Agir, oui, mais par où commencer pour réduire son impact carbone ? Pour savoir où se situer à l’échelle individuelle en la matière, rendez-vous sur le simulateur nos GEStes Climat de l’Agence de la transition écologique (ADEME) et l’Association Bilan Carbone, qui permet d’estimer son empreinte sur la base de quelques questions. Et pour participer concrètement à la transition écologique et trouver des solutions au quotidien, le site de l’ADEME fournit de nombreuses clés pour passer à l’action.

Source : Partenaire Info Durable




Café Climat Calavi 2021 : l’ONG Save Our Planet en collaboration avec ses partenaires, réédite l’exploit d’une jeunesse engagée à l’innovation climatique

Dans le cadre de la célébration de la Journée Mondiale de l’Environnement, instaurée par les nations unies pour sensibiliser à la protection de l’environnement, l’ONG Save Our Planet en collaboration avec ses partenaires a tenu le pari de l’organisation de la 2e édition du Café Climat étape de Calavi 2021. Cétait dans la salle SOKPON du Laboratoire d’Ecologie Appliquée à l’Université de Abomey-Calavi, le samedi 05 juin 2021.

Megan Valère SOSSOU
Fidèle à sa vision de contribuer à la protection de l’environnement au Bénin, l’ONG Save Our Planet a décidé à travers son projet dénommé Café Climat d’impliquer les jeunes non seulement dans la recherche de solutions innovantes pour lutter contre les changements climatiques, mais aussi, soutenir leur participation à la gouvernance locale en la matière.
Ainsi, le samedi 05 juin 2021, une quarantaine de jeunes passionnés, spécialistes, et engagés dans la lutte contre les changements climatiques, réunit dans la salle SOKPON du laboratoire d’Ecologie Appliquée à lUniversité de Abomey Calavi, a réfléchi et proposé des solutions capables de renverser la tendance climatique.
La rencontre sest ouverte aux environs de huit heures et trente minutes par les mots de bienvenue du président de la jeune organisation qui fête ses deux années dexistence.

Ouverture de la séance par le Parrain, le Président ONG Save Our Planet, le Représentant partenaires
Dans son allocution, Megan Valère SOSSOU, Président de l’ONG Save Our Planet a souhaité les bienvenues au parrain, aux partenaires et à tous les participants, venus de divers horizons. Il fait remarquer toute l’importance du Café Climat au regard des perturbations climatiques que subissent les communautés du Sud Bénin précisant que la présence d’experts et d’acteurs le réconforte déjà de la réussite de lévènement.
A la suite du message de réaffirmation de soutien du représentant des différents partenaires à cet évènement, le parrain a salué toute la détermination des membres de l’ONG Save Our Planet à relever le défi dune justice climatique mondiale. Il a par ailleurs appelé à une synergie des organisations et activistes climatiques pour l’atteinte de l’objectif 13 du développement durable.
Après un zoom sur le projet Café Climat fait par Oslyde Cham LANGANFIN GLELE, Chargée de suivi-évaluation au sein de lONG Save Our Planet, en lieu et place du Vice Président M. Joseph OLOWO, Chargé du projet Café Climat 2021, dérangé pour des raisons professionnelles, place aux échanges sur le thème principal animé par le professeur Henri TOTIN VODOUNON

Dans une ambiance conviviale de donner et de recevoir, ce scientifique de renom dans le domaine de la climatologie au Bénin à éclairer la lanterne des jeunes participants sur le rôle des jeunes dans la lutte contre les changements climatiques.

Dans cette optique, l’innovation devient l’élément clé pour garantir un bien-être socio-économique et environnemental. « Vous devez en tant qu’activistes climatiques apporter une plus-value à toutes vos initiatives afin quelles soient innovantes et impactent positivement toute votre communauté » a-t-il recommandé. L’instant questions-réponses a agrémenté les échanges.
Les participants ont eu droit à une motivation au leadership en innovation climatique présentée par la conférencière et Géophysicienne Sonia ALOWAKINNOU.

Il s’en est suivi les présentations thématiques, débutés par celle du panier agriculture durable animés par le Directeur de la Société Cité Bio, M. Gaétan ALLIDE et le Président de l’ONG Refuge de l’Agronome, Stanislas OUSSOUKPEVI. Ces panélistes ont levé le coin de voile sur lapport de l’agriculture biologique et écologique pour un climat meilleur.

Il en est de même pour le domaine Energie durable, qui a été marqué par le partage d’expérience de M. Bruno GBODJIVI CEO de Smile Waste sur le BioGaz, et M. Roland ADJOVI le Directeur de Arpy Reigns, réputé dans la fabrication du charbon écologique au Bénin. Ce panel a permis aux participants de mieux comprendre le sens du recyclage et du rôle indéniable des énergies durables (biogaz, charbon écolo etc.) dans les actions en faveur du climat.

Le dernier panel animé par M. Mohamed ADJIBI de Voix et Actions Citoyennes sur la réparation des appareils électroniques évitant les émissions des déchets électroniques, initiative Blodothon et le Dr Innocent AHAMIDE, Enseignant chercheur à l’herbier National, Botaniste et membre de lONG Save Our Planet sur l’importance de la conservation de la biodiversité sur le climat. A travers ce panel, les participants sont mieux aguerris sur les différentes techniques de protection du climat par des initiatives éco-citoyennes responsables.
Le Café Climat, étape de Calavi a servi également de tremplin pour des propositions de solutions innovantes à la suite des travaux des quatre groupes thématiques constitués à savoir : Climat-Agriculture, Climat-Biodiversité, Climat-Energie et Eau et enfin Climat-Santé.

Groupe Climat-Agriculture

Groupe Climat-Biodiversité

Groupe Climat-Santé

Groupe Climat-Energie et Eau
Au terme des travaux, les groupes se concentreront sur une seule problématique, y développeront une solution concrète pour concourir aux opportunités à venir. Telles sont les attentes des travaux des quatre groupes thématiques formés a déclaré Megan Valère SOSSOU, Président de l’ONG Save Our Planet.

Cérémonie de remise d’attestation aux participants et aux partenaires

Cette journée du 05 juin 2021 qui marque également le lancement officiel par les Nations Unies de la décennie 2021-2030 en faveur de la Restauration des Écosystèmes dans le monde a été riche en couleur, en partage d’expérience et en réseautage. Elle a été clôturée non seulement par la remise des attestations de participation aux jeunes participants mais aussi de la remise des attestations de reconnaissance aux honorables partenaires qui ont rehaussés le Café Climat, édition 2021.

Jeunesse pour la justice climatique

Equipe d’organisation
Notons que la participation active des participants et des partenaires, a démontré de l’engagement sans cesse de tous les acteurs à s’activer pour un climat favorable à toute et à tous.
Le cap étant désormais mis sur la ville de Parakou le samedi 12 Juin 2021 pour le même exercice au profit des jeunes du septentrion.
#CaféClimatCalavi2021 #OngSaveOurPlanet #LABIS #SociétéCitéBio #APODD #TalkAg #ArpyReigns #SmileWaste #VOACitoyenne #OngReAgro #OngSaveVignon #Blossom #Give1ProjectAbomeyCalavi #CoalitionVeilleCitoyenneODDPag #JournalSantéEnvironnement




37e édition Journée Nationale de l’Arbre : l’ONG Save Our Planet et ses partenaires ont laissé des empreintes vertes à Parakou

Dans le cadre de la célébration de la 37e édition de la Journée Nationale de l’Arbre au Bénin, l’ONG Save Our Planet et ses partenaires ont sacrifié à la tradition sur le sentier des plissements de la grande ville du Nord Bénin, Parakou. Sensibilisation et Reboisement étaient au cœur du projet lancé à cette occasion.

En collaboration avec ses partenaires, Agrotec services plus, La Cité Fidèle, Environnement Tropical, Gouvernement des jeunes du Bénin, AJEPAM, GAEDD ONG et l’UNEUP, l’ONG Save Our Planet a célébré la 37e édition de la Journée Nationale de l’Arbre par le lancement de son projet Empreinte Verte pour une Ville Durable.

Au nombre d’une trentaine, ces jeunes hommes et jeunes femmes, soldats écologistes de la ville de Kobourou, ont pris d’assaut l’Ecole Primaire Publique de Baka, le Collège d’Enseignement Général de Banikanni et la Circonscription scolaire de Parakou.

Objectif, sensibiliser à la protection de l’environnement et reboiser des espaces dépourvus d’arbres dans le contexte actuel, fait de crises sanitaire et écologique.

Des participants enthousiasmés
Conscients du rôle d’un arbre sur terre, des centaines de personnes à savoirs les écoliers, collégiens, enseignants et toute l’administration scolaire se sont mobilisés à leurs tours comme jamais auparavant derrière ces écologistes missionnaires pour mettre en terre plus de 200 plants de différentes espèces.

Il s’agit de : Terminalias Superba, Gmélina Arborea et Acacia Auriculiformis.

Dans un strict respect des gestes barrières liés au coronavirus, enfants, jeunes apprenants et adultes ont pris conscience de la protection de l’environnement notamment l’importance de l’arbre dans une vie pour un bien-être entre la nature et l’Homme.

Pour le chargé du projet Canicius DJOSSOU de l’ONG Save Our Planet, ce n’est que le décor planté pour la restauration des écosystèmes urbains pour des villes durables. Car, a-t-il ajouté le bien être de la nature et de l’Homme en dépendent.

C’est dans une ambiance conviviale que les jeunes engagés pour la cause environnementale vertus de tee-shirts blancs bordés de vert à l’effigie de la jeune organisation Save Our Planet.




Initiative Vallée de Sitatunga : les nouveaux élus d’Abomey-Calavi s’en imprègnent

La salle de conférence de la mairie d’Abomey Calavi a servi de cadre ce vendredi 07 Mai 2021 à une rencontre d’information et d’échanges avec les conseillers communaux sur l’initiative ‘’Vallée de Sitatunga’’ et la notion d’intercommunalité en république du Bénin.

Soucieuse de la pérennisation des actions de protection et de conservation de la Biodiversité dans le Parc et une meilleure valorisation du patrimoine naturel, culturel et cultuel de la Vallée du Sitatunga, le Centre Régional de Recherche et d’Éducation pour un Développement Intégré en abrégé CREDI ONG, a réunit les élus locaux de la commune d’Abomey-Calavi à une séance d’information et d’échange sur l’initiative Vallée du Sitatunga et sur la notion d’intercommunalité au Bénin.
L’évènement qui eu lieu dans la salle de conférence de la mairie d’Abomey-Calavi ce vendredi 07 Mai 2021 a connu la participation d’une trentaine de personnes composées des conseillers de la commune d’Abomey -Calavi, des responsables de CREDI ONG et du cabinet Eco-Consult qui accompagne la réalisation du projet. Objectif, informer les conseillers communaux sur les enjeux et défis de la création d’une intercommunalité autour de l’initiative Vallée du Sitatunga.

CREDI ONG, acteur incontournable dans la valorisation de la Vallée du Sitatunga

La cérémonie d’ouverture des travaux de cette rencontre a été placée sous la présidence de Madame Thérèse Kora, première adjointe au maire de la commune de Abomey-Calavi qui dans son allocution a souhaité la bienvenue à tous les participants avant de féliciter le travail de CREDI-ONG pour la conservation et la valorisation de la biodiversité dans la vallée du Sitatunga.
Martial KOUDERIN, Directeur exécutif de CREDI-ONG, dans sa présentation, a fait un zoom sur les missions de CREDI ONG tout en rappelant les tenants et aboutissants de l’initiative « Vallée de Sitatunga » aux participants. A l’en croire, il est important d’entretenir les nouveaux élus issus des dernières élections municipales et communales, sur l’initiative Vallée du Sitatunga et la notion d’intercommunalité.

Dans son exposé, le Directeur Exécutif de CREDI ONG, a fait savoir que la Vallée du Sitatunga est une initiative communautaire de gestion des ressources naturelles conçue et mise en œuvre depuis 2007 par le Centre Régional de Recherche et d’Éducation pour un Développement Intégré (CREDI) avec à la clé la création du Parc Naturel Communautaire de la Vallée du Sitatunga (PNCVS).
A sa suite, Méryas KOUTON, Directeur de Eco-Consult est revenu sur quelques principes de l’intercommunalité dont la forme organisationnelle dans ce contexte accouchera d’un Etablissement Public de Coopération Intercommunale (EPCI).

Les élus locaux mieux aguerris à l’initiative Vallée du Sitatunga et à l’intercommunalité

Tout comme les autres participants, Noël KOSSOU, Conseiller communal dans l’arrondissement d’Akassato est désormais mieux aguerrit sur la notion d’intercommunalité et de découverte de la vallée du Sitatunga. Il confie « J’ai mieux compris le bien fondé d’un Etablissement Public de Coopération Intercommunale et promets œuvrer pour sa mise en place et son opérationnalisation ».

A la clôture de cette séance riche en information, le Directeur Exécutif de CREDI-ONG s’est dit satisfait de la présence effective des participants conviés tout les en invitant à œuvrer véritablement pour le soutien et l’opérationnalisation de l’établissement.
Rappelons que les autorités locales de la mandature passée s’étaient engagées en signant un mémorandum en 2020 sur la création d’une intercommunalité de type EPCI d’après la loi No 2009-17 du 13 aout 2009 portant modalité de l’intercommunalité au Bénin. Aussi, cet exercice qui a lieu à Abomey-Calavi, a été déjà fait dans les communes de Sô-Ava et de Zè. Toutefois, notons que cette activité mise en œuvre par CREDI ONG, a reçue le soutien de l’Union Européenne et de l’organisation des Etats d’Afrique, Caraïbes et Pacifique par le biais du programme BIOPAMA.

Mélanie TCHAFFA




Café Climat 2021/ONG Save Our Planet : Ouverture des inscriptions

L’échéance de 2030 pour atteindre les objectifs du développement durable, en particulier celui de la lutte contre les changements climatiques approche, alors que le monde entier continue de vivre dans une tumultueuse situation climatique à un moment critique marqué par la pandémie de la Covid-19.
En cette année décisive de la Conférence des Parties (COP26) sur le climat à Glasgow, il est crucial d’agir avec audace sur les engagements mondiaux en matière de lutte contre les changements climatiques et d’impliquer fortement la jeunesse africaine dans la recherche de solutions innovantes.
C’est pourquoi, l’ONG Save Our Planet enregistrée sous 2021/N°5/001/PDC/SGD/SAG et publiée au Journal Officiel de la République du Bénin, N°5 le 1er mars 2021 à la page 328 comme à son habitude, organise la deuxième édition du projet Café Climat. Ce dernier, un évènement annuel de rencontre entre les jeunes engagés dans la lutte contre les changements climatiques au Bénin.
Cette nouvelle édition table sur le thème *Jeunesse et Innovations en matière de lutte contre les changements climatiques au Bénin*
Si vous êtes jeunes et engagés dans la lutte contre les changements climatiques.
Si vous êtes passionnés des solutions innovantes pour contrer les changements climatiques, c’est le moment de remplir ce formulaire 👇https://fr.surveymonkey.com/r/7LPBMB8
Et si vous êtes une ONG, une Start Up, un particulier passionné de la protection de l’environnement et auteur d’une innovation en matière de lutte contre les changements climatiques, vous pouvez être partenaire du projet Café Climat 2021.
Il vous suffit de remplir avec soin ce formulaire👇
https://fr.surveymonkey.com/r/SB9THRR
Et nous rejoindre le samedi 05 Juin 2021 de 8h à 13h selon que vous soyez à Abomey-Calavi ou à Parakou.

Pour toutes informations, contactez-nous au +229 97044053
ou visitez notre site web
http://ongsaveourplanet.wordpress.com




Vodoun Oro : le héros conservateur de la biodiversité au Bénin

10 Janvier 2021, Vodounzangbé pour les plus flexibles à la culture africaine, et mahuzangbé pour très fervents, fidèles des religions étrangères. Toujours est il que nous sommes dans un État laïc. Mais ce qui nous intéresse ici après nos premiers écrits du 10 Janvier 2020 tranchant entre mythe et réalité sur le caractère conservatoire de la biodiversité par le vodoun au Bénin constitue le meilleur vodoun conservateur de la biodiversité. Nous sommes enfin arrivés à déceler l’exemple type de vodoun écolo grâce à un croisement entre nature et culture.

Au Bénin, la nature est pourvoyeuse de divinités. Un arbre, un animal, un enclos végétal, une forêt ou une broussaille cache pour la plupart un sanctuaire, un couvent où loge un vodoun. Célébré comme bienfaiteur par les uns et décrié comme malfaiteur par les autres, le vodoun continue de susciter un espoir en termes de conservation de la biodiversité au Bénin. Le modèle emblématique reste et demeure le vodoun Oro.

Par Megan Valère SOSSOU

La nature a toujours été l’objet d’attention soutenue émanant des forces religieuses comme les communautés traditionnelles vodoun au Bénin. Une tentative de définition de ce dernier se résume à des idées que les croyants se font de diverses puissances immatérielles émanant soit de faits de la nature, soit de personnes humaines ayant rang d’ancêtres.
Bien qu’il y ait une montée du christianisme, le vodoun n’a pas encore été totalement extirpé de l’esprit des béninois quelque soit sa génération et sa religion. Depuis les temps anciens, les hommes veillent dans leurs actions destructives à ne pas inquiéter les forêts sacrées. Le Bénin en compte deux mille neuf cent-quarante (2940) forêts sacrées sur son territoire. Cependant, elles ne couvrent qu’une superficie de 18 360 hectares soit 0,16% explique le Colonel Vincent de Paul BEHANZIN, Chef d’inspection forestière du Zou.

Depuis quelques années déjà, la majeure partie de ses forêts sacrées jadis bâties, par certains vodoun subsiste à peine sous forme de reliques éparses en raison de l’action de l’homme, celles érigées par le Vodoun Oro restent un exemple de la survivance naturelle. Une richesse culturelle de l’aire culturelle Yoruba Anago qui conserve strictement la diversité biologique au Bénin.
D’où vient le vodoun oro ? L’invisible déesse du vent, divinité de sexe féminin
Un prêtre du vodoun Oro ayant requis l’anonymat, nous expose ce que la légende mythique raconte. Il rapporte que « Ogou, le dieu du fer avait demandé à sa sœur Oro, une divinité de sexe féminin et déesse du vent, de venir sur la terre pour offrir des sacrifices à Dieu, le créateur en colère, pour demander son indulgence et obtenir son pardon, après que des divinités qui vivaient toutes avec Dieu l’aient offensé. Dans son voyage vers la terre, la légende révèle que Oro s’est mise toute nue, et a confié ses habits à une autre divinité qui l’accompagnait, à mi-chemin entre le ciel et la terre, afin de permettre au sacrifice de vite se propager aux quatre vents. Étant venue sur la terre pour déposer le sacrifice composé de tous les fruits, les femmes qui ont vu toute nue Oro ont commencé par se moquer d’elle. La divinité a essuyé des coups de fouet, des jets de pierres. Confuse et couverte de honte pour sa nudité, la déesse du vent est allée se cacher dans une forêt. La divinité qui l’avait accompagné est retournée au ciel pour informer Ogou de la situation. La divinité Oro étant fâchée, s’est réfugiée dans la forêt et n’apparaitra en principe que la nuit ».
Le Professeur Noukpo Agossou, dans ses écrits « Les villes du Bénin méridional : entre nature et culture ? », justifie de même que le vodoun est toujours implanté dans un décor naturel qui lui imprime son identité. Il l’a maintes fois notifié, le vodoun est né de ou dans la nature.
Connivence entre le vodoun Oro et la diversité biologique
Ainsi, avec un principe strict de conservation fondé sur la peur, les forêts sacrées contrôlées par le vodoun Oro sont respectueusement évitées par toute la communauté à cause de son rôle de protecteur spirituelle en faveur de toute la communauté. De plus, ce principe de peur est inspiré selon les spécialistes par cette divinité secrète en raison de stricts édits d’interdiction d’accès et d’exploitation des ressources naturelles. Car, en croire E. Kenali, riverain d’une forêt sacrée, orozoun dans la commune de zangnannado, la divinité résiderait dans toutes les ressources naturelles (végétales, animales et minérales) sur son espace.
En cas de violation des interdictions à travers le déboisement, le braconnage au sein de la forêt sacrée ou d’intrusion quelconque, la sanction suprême infligée par le vodoun Oro, connue de tous, consistait à faire disparaître l’individu dans la nature sans aucuns recours.

Dès lors, la question qui se pose, demeure, la composition biologique de la forêt consacrée au vodoun oro (orozoun).
Selon des études scientifiques alliant nature et culture, il ressort que l’empire naturel du vodoun Oro offre plusieurs espèces d’animaux dont des reptiles, des insectes, des chauves souris, des primates, des potamochères et trois grandes catégories de peuplements végétaux. Les grands arbres dénommés Atingbo, d’une hauteur de 10 m et plus comme l’iroko, (Lokotin, Milicia excels) ceinturé de rameaux de palmier et qui abrite parfois la divinité, le baobab (Kpasa, Adansonia digitata), le fromager, (Ajolohuntin Huntin, Ceiba pentandra), et le cocotier, (Agonkεtin, Cocos nucifera). La deuxième catégorie d’arbre est constituée des arbres et arbustes, dit Atin, haut de 2 à 10 m, englobe l’hysope, (Désretin, Newbouldia laevis). Cet arbre réputé dans la purification, intervient dans toutes les cérémonies liturgiques. Le palmier à huile (Détin, Elaeis guineenis), dont les rameaux sont utilisés en ficelles rituelles comme symboles d’interdiction. Le figuier, (Aviatin, Ficus polita), qui sert d’ombrage pour les cérémonies réunissant un nombre important d’adèptes. Le Samba, (Olotin, Triplochiton scleroxylon), l’arbre sacré du vodoun Oro, reconnaissable à son fût très élancé, effilé et droit. Et enfin, les arbrisseaux, (Atinvu) et les herbes (zoun kan), qui ont généralement moins de 1 m.
Néanmoins, témoigne un initié, le sieur Nougbodohoue, un entretien saisonnier de la forêt sacrée, Orozoun s’effectue à l’occasion des cérémonies rituelles à travers le sarclage des touffes d’herbes l’aménagement des entrées et des sentiers précisant que cette activité s’opère sous la vigilance des dignitaires.
Par ailleurs, une complicité est observée entre nature et vodoun Oro sur toute l’étendue du territoire nationale. Autrement dit, où se trouve le vodoun oro, retrouve t- on une forêt systématiquement sacrée et encore vierge. Il s’agit des communes d’influence culturelle yoruba anago comme Ouidah, Covè, Zagnanado, Kétou, Pobè, Ikpinlè, Adja-Ouèrè, Sakété, Ifangni, Bantè, Savè, Ouèssè, Tchaourou, Adjarra, Avrankou et Porto-Novo.
Bien que la sacralisation des forêts soit un moyen efficace de protection ou de conservation des ressources naturelles en leur diversité biologique, le Bénin peine à se positionner comme une nation exemplaire dans la conservation de la biodiversité. Politiques et acteurs culturels ont du mal à mettre les petits plats dans les grands en vue de réserver à la génération future une riche biodiversité.
Toutefois, rappelons que plusieurs forêts sacrées autres que celles consacrées au vodoun Oro, sont en proie au morcellement et à la vente des réserves foncières. Une situation qui bafoue la culture et la nature du Bénin. Si rien n’est fait, les forêts sacrées les mieux protégées et conservées resteront celles de la divinité Oro, elles mêmes, victimes des élagages saisonniers dues aux changements climatiques.

Megan Valère SOSSOU