La Bilharziose : Une maladie encore endémique au Bénin
S’il y a une maladie qui peut vous rendre invalide très tôt, c’est bien sûr la bilharziose. Elle occupe la deuxième position après le paludisme par ses effets socio-économiques et son importance pour la santé publique.
Considérée comme une maladie tropicale négligée, c’est-à-dire une maladie répandue et confinée aux régions en développement, surtout en Afrique, la bilharziose continue de faire des victimes.
C’est le cas de Zibo A., la quarantaine d’âge et père de huit enfants. Il est atteint de la bilharziose quand il faisait de la riziculture. Aujourd’hui, il ne fait plus rien. Il ne comprend pas comment son infection s’est-elle passée. Lui qui a l’air d’être guéri, n’en est pas encore un. Le mal qui l’affaiblit depuis plus de cinq ans déjà, durcit le ton chaque deux mois. « Quand le mal me prend, je deviens très faible après avoir uriné du sang » indique-t-il.
Selon les explications de Docteur Dorothée GAZARD, Médecin parasitologue à l’un de nos confrères sur la question, la bilharziose est une maladie liée à l’eau qui est souvent favorisée par l’installation des réseaux d’irrigation, la construction de barrages ou toute autre activité de maitrise d’eau.
À en croire, le parasite se développe dans un mollusque qui se trouve dans l’eau. Dès qu’il est libéré, pénètre (transcutanée) la peau humaine et entre dans le flux sanguin pour ensuite migrer vers le foie, les intestins et d’autres organes. Il existe deux formes de bilharziose, La schistosomiase intestinale et celle urogénitale.
Au nombre des premiers signes de la bilharziose en général se trouvent des éruptions cutanées, suivies quelques semaines plus tard par de la fièvre, de la toux et des douleurs musculaires, sans oublier l’hématurie. C’est-à-dire la personne urine du sang. Cette forme de bilharziose se manifeste par des complications urinaires, génitales et rénales.
Au Bénin, la bilharziose sévit en sourdine au sein des populations rurales, en particulier celles qui exercent dans les rizières au contact d’eaux stagnantes. Les pêcheurs, les femmes, au cours du lavage du linge et les enfants au cours de leurs jeux, sont également exposés à ce mal. Ces eaux sont contaminées par les excréments des personnes porteuses du parasite.
Aux dires de Docteur Dorothée GAZARD, il y a espoir quant au traitement de la maladie. C’est pourquoi, elle recommande que lorsque, très tôt, l’enfant ou l’adolescent a les premiers signes, de le traiter avec un médicament efficace avant qu’il ne soit tard.
Cependant, il existe des gestes préventifs à la bilharziose. Il s’agit tout d’abord de l’assainissement des eaux stagnantes, la lutte contre les gastéropodes vecteurs du parasite sans oublier la prévention auprès des populations des zones endémiques. Il faut aussi et surtout éviter de se baigner dans les lacs, les mares et les rivières.
Rappelons que le Bénin fait partie des 48 pays africains où la maladie est encore endémique. Elle fait plus de 20 millions de victimes de par le monde dont 80 % de la transmission se produit en Afrique.
Megan Valère SOSSOU