Changement climatique et évolution démographique : les populations en sacrifice

Le Bénin est davantage exposé à l’insécurité alimentaire que le Yémen en raison des impacts du changement climatique.

La Fiche de Données sur la Population Mondiale pour le compte de l’année 2023 réalisée par Population Reference Bureau (PRB) a été rendue publique le 15 janvier dernier. Elle met l’accent sur le rôle essentiel des données démographiques dans la préparation et l’adaptation des pays face au changement climatique. Cette fiche offre un autre regard sur la manière dont l’analyse des caractéristiques de la population peut guider les décideurs dans l’allocation stratégique des ressources et la préparation des systèmes pour faire face aux défis climatiques.

Ainsi, les caractéristiques de la population, telles que l’âge, le sexe et le statut socio-économique demeurent les facteurs clés qui rendent certaines personnes plus vulnérables aux effets néfastes du changement climatique. Comprendre ces caractéristiques permet aux pays d’améliorer la résilience de leurs populations, les aidant à s’adapter aux effets variés du changement climatique, tels que l’augmentation des températures, les inondations fréquentes, les perturbations de la production alimentaire et les dommages aux infrastructures.

Les indicateurs présentés dans cette nouvelle fiche, mettent en lumière l’étendue des défis à relever. La fiche prévoit une variation significative des taux de mortalité annuels pour 100 000 personnes entre 2040 et 2059 en raison des effets du changement climatique sur la température quotidienne. Les chiffres varient de manière frappante, avec 53 au Niger, 42 au Pakistan, 44 au Burkina Faso et 19 en Australie.

L’équation à trois inconnus

L’augmentation de la mortalité, la migration climatique et l’insécurité alimentaire sont les trois conséquences majeures incriminées. Les chiffres contenus dans la fiche indiquent qu’à la fin de 2022, 8,7 millions de personnes étaient déplacées à l’intérieur de leur propre pays en raison de catastrophes, avec des chiffres particulièrement préoccupants au Pakistan, au Nigeria et en République démocratique du Congo (RDC).

À l’échelle mondiale, 69 % des personnes vivant dans des pays à faible revenu (PFR) sont touchées par une insécurité alimentaire modérée à grave. Des pourcentages alarmants sont observés en Sierra Leone (89 %), en Afghanistan (79 %), au Bénin (74 %) et au Yémen (67 %).

Les projections de décès pour 100 000 personnes en raison du changement de température entre 2040 et 2059, le nombre impressionnant de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays en raison de catastrophes, le pourcentage de la population urbaine vivant dans des bidonvilles et le pourcentage de la population en insécurité alimentaire modérée à grave sont autant de témoignages de l’impact imminent du changement climatique sur les populations. Des populations en sacrifice à l’autel de l’inaction climatique.

Megan Valère SOSSOU

Intérêt de l’analyse de cette fiche de données sur la population mondiale

Cette analyse croisée entre la vulnérabilité de la population et le risque d’exposition aux chocs climatiques doit servir aux décideurs de cibler les régions les plus nécessiteuses. Elle ouvre la voie à une utilisation plus efficace des ressources et à la préparation proactive des populations face aux changements climatiques. Car comprendre l’impact du changement climatique et l’évolution démographique permet aux pays d’améliorer la résilience de leurs populations, les aidant à s’adapter aux effets variés du changement climatique, tels que l’augmentation des températures, les inondations fréquentes, les perturbations de la production alimentaire et les dommages aux infrastructures.




CAN 2023 / Campagne Carton Rouge : Le REMAPSEN s’engage avec l’ARDN contre les Violences Basées sur le Genre

Les membres du Réseau des médias africains pour la promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) ont récemment participé à un webinaire avec le Dr Djibril Diallo, Président Directeur Général du Réseau de la Renaissance Africaine et de la Diaspora (ARDN), le mercredi 17 janvier. Le thème du webinaire était axé sur la « Campagne carton rouge aux violences basées sur le genre (VBG) : Enjeux, défis et perspectives ».

La campagne de mobilisation, baptisée « Carton rouge contre les violences basées sur le genre (VBG) », a été inaugurée le 12 décembre 2023 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Prévue sur une période de 12 mois, elle s’inscrit dans le contexte de la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), qui se déroule en Côte d’Ivoire depuis le 13 janvier et se clôturera le 11 février prochain.

Le Dr Djibril Diallo a souligné dans son intervention à l’entame que cette initiative, soutenue par le Comité d’Organisation de la Coupe d’Afrique des Nations et le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant de la Côte-d’Ivoire, vise à sensibiliser les acteurs du football sur l’importance de lutter contre les violences envers les femmes et les filles. L’objectif est d’obtenir des engagements concrets de leur part pour mettre fin à ce phénomène mondial et favoriser l’épanouissement des femmes.

Les violences basées sur le genre (VBG), reconnues depuis des décennies comme le résultat de rapports de force historiquement inégaux entre hommes et femmes, sont un obstacle majeur à la promotion des femmes et à leurs libertés fondamentales. Cette campagne se déroulera en quatre phases clés, incluant un projet de jumelage entre des municipalités américaines et africaines, l’amélioration de la qualité de l’enseignement supérieur, un partenariat avec les médias pour renforcer la couverture de sujets pertinents, et la promotion des investissements entre le secteur privé américain et les opérateurs économiques africains.

Conscient du rôle des médias dans la lutte contre les VBG, le Dr Djibril Diallo a annoncé la signature d’un partenariat entre le REMAPSEN et l’ARDN. Ce partenariat vise à atteindre les objectifs de la campagne, en mettant l’accent sur le soutien aux victimes de ces violences.

Il est à noter que le lancement de cette campagne se poursuivra au Burkina Faso, après avoir été déployée dans plusieurs pays d’Afrique, des Caraïbes, d’Amérique latine et aux États-Unis en collaboration avec l’UNFPA, ONU Femmes, la FIFA et le PNUD/Afrique. L’ARDN, basée à New York, agit dans plus de 80 pays avec pour objectif fondamental le renforcement des liens entre l’Afrique et sa diaspora, tout en contribuant aux Objectifs de Développement Durable (ODD).

Megan Valère SOSSOU




Prévention du paludisme : arrivée des premières doses de vaccins au Bénin

Alors que le Cap-Vert célèbre sa certification officielle en tant que pays exempt de paludisme, le Bénin, de son côté, redouble d’efforts dans la lutte contre cette maladie. Le pays reçoit ses premières doses de vaccins contre le paludisme. Ces livraisons de vaccins antipaludiques destinés aux enfants de moins de deux ans dans les pays africains annoncent l’imminence de la vaccination à grande échelle contre le paludisme. Au total, 215 900 doses de vaccins antipaludiques RTS,S recommandés par l’OMS et achetés par l’UNICEF avec le soutien de Gavi, sont arrivées au Bénin ce lundi 15 janvier 2023.

La cérémonie officielle de réception a été présidée par le Ministre de la Santé du Bénin, Benjamin Hounkpatin et le Coordonnateur Résident des Nations Unies, en présence des chefs d’Agences de l’UNICEF et de l’OMS, ainsi que des responsables de l’Agence Nationale des Soins de Santé Primaires.

Le Ministre de la Santé, Benjamin Houknpatin, a indiqué : « La réception officielle des premières doses du vaccin contre le paludisme marque un coup d’accélérateur dans la lutte contre cette maladie, notamment pour réduire le taux de mortalité des enfants. Il encourage les populations, en particulier les parents, à faire vacciner leurs enfants contre le paludisme pour les protéger contre cette maladie mortelle. Le Ministre de la Santé a ajouté que l’introduction du vaccin contre le paludisme dans le PEV favorisera l’amélioration globale de la santé et du bien-être des femmes, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents.

Le Coordonnateur Résident des Systèmes des nations unies, Salvator Niyonzima a souligné l’importance cruciale de l’arrivée des vaccins au Bénin : « L’introduction du vaccin contre le paludisme dans le Programme élargi de vaccination (PEV) contribuera significativement à la réduction des cas graves et, surtout, des décès d’enfants liés au paludisme ».

Il a particulièrement mis en avant l’importance de continuer à renforcer les programmes de lutte contre le paludisme, à susciter l’implication des communautés et à déployer d’autres outils de prévention, tels que les moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée, afin de réduire efficacement le taux de mortalité et d’incidence du paludisme.

L’arrivée de ces doses de vaccins marque un tournant dans la lutte contre le paludisme au Bénin en particulier celui vers une vaccination plus large contre l’une des maladies les plus mortelles pour les enfants de 0 à deux ans en Afrique. Au Bénin, le paludisme est la première cause de décès chez les enfants de moins de cinq ans.

En effet, il s’agit du fruit de la manifestation d’intérêt pour l’introduction de ce vaccin dans le programme de vaccination de routine soumise par le Gouvernent du Bénin et approuvée par Gavi, l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination.

Pour rappel, le Bénin est le quatrième pays à recevoir des doses de vaccins RTS,S après le Cameroun, la Sierra Leone et le Burkina-Faso, marquant ainsi la fin de la phase pilote de la vaccination antipaludique. Cette livraison permettra au Bénin de commencer l’administration du vaccin antipaludique aux enfants en 4 doses (6 mois, 7 mois, 9 mois et aux enfants de moins de 2 ans) dès le premier trimestre 2024 par l’intermédiaire du Programme Elargi de Vaccination soutenu par GAVI, l’Alliance mondial du Vaccin.

Megan Valère SOSSOU

Quelques statistiques à propos

Chaque minute ou presque, un enfant de moins de 5 ans meurt du paludisme. Selon l’OMS, en 2021, le monde a enregistré 247 millions de cas de paludisme et 619 000 décès liés à la maladie. Parmi les personnes décédées, 77 % étaient des enfants de moins de 5 ans, dont la majorité vivait en Afrique. Cette dernière, qui est le continent le plus durement touché par le paludisme, a enregistré près de 95 % des cas dans le monde et 96 % des décès liés à la maladie en 2021.
Au Bénin, plus de 4,7 millions de cas de paludisme et 10 000 décès avaient été signalés en 2020 parmi les 12,1 millions d’habitants, principalement chez les enfants de moins de cinq ans selon les données de l’OMS. Depuis 2019, dans le cadre du programme pilote, connu sous le nom de Programme de mise en œuvre du vaccin antipaludique (MVIP), le Ghana, le Kenya et le Malawi administrent les quatre doses du vaccin antipaludique aux enfants dès l’âge de 5 mois dans les districts les plus touchés.
Plus de deux millions d’enfants ont ainsi bénéficié du vaccin antipaludique dans ces trois pays africains grâce à ce programme. Résultat : le taux de mortalité toutes causes confondues a chuté de 13 % chez les enfants en âge de recevoir le vaccin, et le nombre de cas graves et d’hospitalisations liées au paludisme a considérablement diminué.




Le Cap-Vert certifié, exempt du paludisme par l’Organisation Mondiale de la Santé

Depuis le vendredi 12 janvier 2024, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé une nouvelle prouesse dans la lutte mondiale contre le paludisme. En effet, elle a certifié officiellement le Cap-Vert comme exempt de cette maladie. Cette réalisation marque une étape historique pour le pays, le positionnant en tant que troisième nation de la région africaine de l’OMS à obtenir le statut de pays exempt de paludisme.

Le pays rejoint ainsi un groupe sélect de 42 autres nations et un territoire dans le monde qui ont déjà reçu cette reconnaissance de l’OMS. Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a exprimé sa reconnaissance envers le gouvernement et le peuple du Cap-Vert pour leur engagement et leur résilience dans l’éradication du paludisme.

Il souligne que : « La certification par l’OMS de l’absence de paludisme au Cabo Verde témoigne de la puissance de la planification stratégique de la santé publique, de la collaboration et des efforts soutenus pour protéger et promouvoir la santé. Le succès de Cabo Verde est le dernier en date dans la lutte mondiale contre le paludisme et nous donne l’espoir qu’avec les outils existants, ainsi que les nouveaux, y compris les vaccins, nous pouvons oser rêver d’un monde sans paludisme ».

Le Cap-Vert a accompli cette prouesse grâce à la mise en œuvre efficace d’un plan stratégique de lutte contre le paludisme entre 2009 et 2013. Après avoir surmonté des défis majeurs liés au paludisme par le passé, le pays est désormais positionné pour bénéficier économiquement de cette certification, en particulier dans le secteur du tourisme, qui représente environ 25 % de son PIB.

En tant que pays exempt de paludisme, le Cabo Verde peut désormais accueillir des voyageurs en toute confiance, sans le risque de la maladie, anticipant ainsi une augmentation significative du nombre de visiteurs. Cette réussite témoigne du pouvoir de la persévérance, de la planification stratégique et de l’engagement continu dans la lutte mondiale contre le paludisme.

Megan Valère SOSSOU




Adaptation au changement climatique : l’AbE comme cheval de bataille du projet Benkadi au Bénin

La PASCIB à travers son projet Benkadi a marqué sa présence à la 4e édition de la Conférence Citoyenne pour le Climat et la Biodiversité au Bénin organisée par l’ONG Save Our Planet à l’université d’Abomey-Calavi, le samedi 09 décembre 2023.

Présentation Carin GOGAN

Au cours de cette rencontre qui a réuni un nombre important d’acteurs de la société civile, du secteur privé, d’acteurs locaux et de jeunes citoyens, le représentant du Projet Benkadi, Carin GOGAN, Expert Senior en suivi évaluation et capitalisation du Projet Benkadi a présenté la PASCIB et son projet Benkadi.

Il a focalisé l’attention des participants sur les expériences du projet Benkadi en matière de promotion de l’Adaptation basée sur les Ecosystèmes (AbE) dans sa lutte contre les changements climatiques.

Encore désignée par Adaptation fondée  sur les Ecosystèmes (AfE) ou Solutions fondées sur la nature (SfN), selon l’expert, l’Adaptation basée sur les Ecosystèmes (AbE) est une stratégie d’adaptation aux changements climatiques qui s’appuie sur des solutions fondées sur la nature et sur les services écosystémiques.

A l’en croire, elle relie les approches traditionnelles de conservation de la biodiversité et des écosystèmes au développement socio-économique durable dans le cadre d’une stratégie globale pour aider les communautés à s’adapter au changement climatique.

C’est pourquoi, explique-t-il, cette approche dans le cadre du projet Benkadi consiste à la vulgarisation des bonnes pratiques de gestion durable des sols, de la gestion intégrée des ressources en eau, de la lutte contre la pollution environnementale.

Participants à la conférence

Il s’agit de façon concrète de promouvoir l’agriculture biologique, l’agriculture de contre-saison, le reboisement, l’agroforesterie, l’irrigation gravitaire, la sélection variétale. La disponibilité d’Innovations technologiques agricoles dans plusieurs spéculations, le recours aux plantes fertilisantes, l’aménagement durable, l’association culturale et la diversification des cultures.

L’Adaptation basée sur les Ecosystèmes au cœur du projet Benkadi

Carin GOGAN a abordé plusieurs autres stratégies entrant en ligne de mire pour l’adaptation basée sur les écosystèmes en termes de préservation de la biodiversité, de mesures AbE sensibles au genre de lutte contre l’érosion côtière, de lutte contre la pollution environnementale et du dialogue multi-acteurs.

A noter que dans le cadre du même projet Benkadi, plusieurs perspectives sont en vue à savoir : la formalisation du cadre de dialogue multi-acteurs, le renforcement des capacités des acteurs sur la GoPA des Aires Marines Protégées, le renforcement des capacités des acteurs communaux sur le crédit carbone, l’adoption d’une politique Responsabilité Sociétale des Entreprises dans les entreprises, l’appui aux communautés de pêcheurs/chasseurs pour la  diversification des activités économiques et la réalisation de Ceinture verte avec la cocoteraie et les palétuviers. Des perspectives qui sont d’un grand intérêt pour les communautés vulnérables aux changements climatiques au Bénin.

Vue d’ensemble à la fin

Rappelons qu’au terme de sa mise en œuvre, il est attendu comme principal changement au Bénin que les communautés vulnérables aux effets des changements climatiques dans le secteur agricole et les ressources en eau améliorent leur résilience à travers une participation efficace au dialogue politique sectoriel orienté vers l’Adaptation basée sur les Ecosystèmes (AbE).

Ce premier panel d’échange et de partage d’expérience au cours de la 4e édition de la Conférence Citoyenne pour le Climat et la Biodiversité au Bénin a offert l’opportunité à la cinquantaine de participants de découvrir la PASCIB, son projet Benkadi, et les avancées de ce dernier en matière de promotion de l’Adaptation basée sur les Ecosystèmes (AbE) dans sa lutte contre les changements climatiques au Bénin.

Constance AGOSSA




Retour sur le Forum Régional des Médias sur la Santé Infantile, la Vaccination et la Nutrition à Cotonou

Le vendredi 22 décembre 2023, la salle de conférence de l’UNICEF Bénin a servi de cadre à l’atelier de restitution de Cotonou sur le premier Forum Régional des Médias sur la Santé Infantile, la Vaccination et la Nutrition. Un rendez-vous important qui a rassemblé une vingtaine de journalistes, membres du REMAPSEN, toutes catégories de presse confondues.

Dans son discours d’ouverture, Mickael TCHOKPODO, le coordonnateur national du REMAPSEN au Bénin, a souligné le rôle essentiel de l’UNICEF dans la concrétisation de cet événement. « Si l’initiative du forum a prospéré, c’est grâce au soutien indéfectible du bureau régional de l’UNICEF, qui a vu dans l’idée de ce forum la preuve de l’engagement des journalistes pour une cause noble : les enfants, l’avenir de toute nation », a-t-il déclaré. Il a également exprimé sa conviction que cet atelier marquera le début d’une collaboration durable entre l’UNICEF Bénin et le REMAPSEN Bénin.

Aude Rigot, Cheffe du Bureau UNICEF Bénin, a ouvert officiellement l’atelier en félicitant la coordination du REMAPSEN Bénin pour le respect de son engagement. Elle a salué l’organisation de l’atelier de restitution du premier forum des médias sur la santé infantile, la vaccination et la nutrition, qui s’est tenu du 21 au 23 novembre 2023 à Lomé, au Togo. C’est une chance pour le REMAPSEN de tenir cet atelier à quelques jours du prochain cycle de programme de Coopération 2024 – 2026 de l’Unicef Benin.

Au cœur des débats, un panel dédié à la santé infantile, la vaccination, et la nutrition au Bénin, animé par les experts Nicole Paqui, Bonaventure Muhimfura, et Amany Faustin Yao. Cet atelier a été l’occasion d’échanger sur l’état des lieux, les progrès réalisés, et les perspectives à venir en matière de santé infantile en Afrique de l’Ouest et du Centre, ainsi que sur la vaccination des enfants et la nutrition.

De façon générale, il est à retenir que de 2019 à 2023, des avancées significatives ont été accomplies en termes de baisse de la mortalité des enfants de moins de 5 ans, passant de 115 pour mille en 2014 à 80 pour mille en 2022, soit une réduction de 35 points.

Malgré ces progrès encourageants, il demeure impératif de persévérer les acquis, car certaines données continuent de susciter des inquiétudes. Notamment, le constat selon lequel 43% des nourrissons de moins d’un an n’ont pas bénéficié de tous les vaccins recommandés demeure préoccupant. De plus, il est alarmant de noter qu’un sur deux enfants de moins de 5 ans présente un retard de croissance, signalant ainsi une problématique persistante à résoudre.

La rencontre a également été marquée par la lecture des recommandations issues du forum régional porté sur le thème « Rôle et responsabilité des médias dans la promotion de la santé et de la nutrition en Afrique ». Ces recommandations offrent une feuille de route précieuse pour les médias engagés dans la promotion de la santé en Afrique.

Cet atelier de restitution à l’UNICEF Bénin est une preuve de plus de l’engagement des médias béninois en faveur de la santé des enfants, de la vaccination et de la nutrition. Il témoigne du pouvoir des médias dans la sensibilisation et la promotion des enjeux sanitaires. Un rendez-vous qui laisse entrevoir une collaboration fructueuse entre l’UNICEF et le REMAPSEN Bénin.

Megan Valère SOSSOU




Restitution de la COP28 au Bénin: 350Africa.org et ses partenaires partagent les grandes décisions avec la communauté universitaire

Alors que la Conférence des Parties (COP) 28 sur le climat se refermait à Dubaï il y a une semaine, 350Africa.org, en collaboration avec le Renewable Energy Coalition, Afrika Vuka et JVE Bénin, a organisé une séance de restitution des grandes décisions avec la communauté universitaire.

Les participants

Cette séance de restitution a eu lieu dans l’après-midi de ce mercredi 20 décembre 2023, au jardin botanique de l’Université d’Abomey Calavi, offrant un cadre naturel propice au partage d’information et à la mobilisation.

L’intervenant principal, Christian HOUNKANNOU de 350Africa.org, a mis en lumière les avancées significatives de la COP28. Il a signifié qu’au début de la COP, une attention particulière a été accordée au mécanisme de financement des pertes et préjudices pour les pays touchés par les changements climatiques. Des discussions qui se sont soldées par l’adoption d’un mécanisme financier concret.

Entre autres décisions clés, il a noté le triplement de la capacité de développement des énergies renouvelables et le doublement de la capacité de l’efficacité énergétique. La question cruciale de la sortie des énergies fossiles a également été abordée. À ce sujet, informe Christian HOUNKANNOU, la décision de la COP a spécifié clairement que les États puissants doivent faire des efforts substantiels pour une transition progressive vers les énergies renouvelables.

Une mesure salutaire qui permettra aux États de réviser leurs Contributions Déterminées au niveau National pour mettre davantage l’accent sur la promotion des énergies renouvelables. Christian a rappelé l’importance cruciale de cette démarche, soulignant que plus de 600 millions de personnes en Afrique n’ont toujours pas accès à l’énergie.

La meilleure solution aux changements climatiques est d’investir dans les énergies renouvelables, a-t-il laissé entendre avant d’appeler à un renforcement de l’engagement au niveau local, en particulier parmi les jeunes. La promotion des énergies renouvelables, en plus de contribuer à la lutte contre le changement climatique, offre des opportunités de création d’emplois, incitant à orienter les études universitaires dans cette direction.

Plusieurs jeunes délégués ayant participé à la COP 28, à savoir Anas SEKO et Bio Bangana Tabaraka, ont enrichi ce partage d’informations sur les décisions de la COP 28.

Des participants ragaillardis face à l’urgence climatique

L’événement a été marqué par la participation active de jeunes hommes et femmes engagés. C’est le cas de Thibaut ASSOUADELOR, en tant que jeune activiste climatique, il dit avoir pris part à cette rencontre de restitution pour s’informer davantage sur les enjeux climatiques actuels et les décisions qui engagent le Bénin.

Aubierge Djoko, étudiante en gestion de l’eau et changements climatiques, a exprimé sa préoccupation face à l’évolution mondiale actuelle et souligné la nécessité de se tenir informée des progrès notables dans les négociations climatiques. Elle espère que ces avancées auront un impact réel sur les communautés vulnérables au Bénin et dans le monde entier.

Rappelons qu’une prestation artistique a également donné de la couleur à l’événement, ajoutant une dimension créative à la lutte contre les énergies fossiles. Il a été un cadre idéal pour ceux qui n’ont pas pu assister à l’événement de rester informés et mobilisés.

Espoir HOUNDAFOCHE




Les filles déscolarisées au Bénin : en quête d’éducation à la santé sexuelle et reproductive

Bien que le gouvernement, les acteurs de la société civile et les différents partenaires soient engagés pour le droit à la santé sexuelle et reproductive des adolescents, des jeunes et même des enfants, les déscolarisés restent dans l’oubliette. Or, le Bénin, en ratifiant la convention relative aux Droits de l’Enfant, s’était engagé à faire de la réalisation des droits des enfants un défi majeur pour son développement. Des années plus tard, le contexte est moins reluisant. Les filles déscolarisées sont régulièrement exposées à des rapports sexuels précoces, des violences sexuelles, le manque d’hygiène menstruelle, des grossesses non désirées et des avortements clandestins, sans la moindre information. Face à une telle situation, l’éducation à la santé sexuelle et reproductive s’avère nécessaire.

Marché central de Bohicon

Dimanche 21 novembre 2021, il sonnait 13 heures et quart à Bohicon, la ville carrefour du Bénin. C’est le jour du marché Gboyicon. Pendant que des enfants, en majorité des filles de bas âge font des navettes à vendre à la sauvette sous l’ardent soleil, d’autres préfèrent prendre une pause.

Micheline T., la quinzaine d’âges, est visiblement souffrante d’une nouvelle apparition de ses menstrues. À côté sa marchandise d’akassa, la main droite dans le ventre, cette fille déscolarisée, débarquée de Djakotomey dit s’être habituée des douleurs au bas-ventre accompagnés des maux de ventre depuis qu’elle a commencé à trouver ses menstrues.

En l’en croire, tout a commencé le jour où elle a accepté les avances d’un transporteur de bagages au marché Gboyicon. En effet, Micheline T., qui croyait pouvoir subvenir à ses besoins, s’est retrouvée, abusée sexuellement à plusieurs reprises. « Alors que je continuais à vendre dans l’après-midi d’un jour du marché en décembre 2020, il m’a obligé à coucher avec lui dans un magasin avant de me donner de l’argent pour le déjeuner. C’est devenu une habitude» confie-t-elle. À son âge, elle ne perçoit pas encore le gros risque qu’elle coure en jouant avec sa santé sexuelle. Elle, qui avait déjà frôlé une grossesse en mai 2021 grâce à des médicaments traditionnels, avoue s’inquiéter énormément de sa santé sexuelle et reproductive.

Cette inquiétude est également partagée par Augustine K., orpheline de père et déscolarisée au Cours Moyen 1er. Elle, qui a été mise illégalement en apprentissage de la tresse, fut aussitôt victime d’un abus sexuel qui lui a déclenché ses premières menstrues. Aujourd’hui, elle ne sait absolument rien des soins à prendre pour l’hygiène de ses menstrues.

Elle raconte, « Une de mes amies m’avait donné au début, deux petits pagnes pour en faire des serviettes hygiéniques, mais à présent tout est déchiré. J’ai donc pris l’habitude d’utiliser les papiers du sac de ciment et du sachet plastique », avant d’identifier au même cas la situation de ses collègues.

Une réalité qui explique les résultats du Rapport SITAN réalisé par l’UNICEF en 2017 et qui admet que 64,5 % des enfants en particulier des filles sont privés de leurs droits à la santé. Le rapport pointe du doigt les départements de l’Alibori et du Zou où les enfants filles connaissent leur premier rapport sexuel avant leur majorité.

Nombreuses, sont-elles, comme Micheline et Augustine, dont l’âge varie entre 7 ans et 16 ans, qui, pour un manque d’éducation à la santé sexuelle et reproductive gèrent par ignorance et parfois dangereusement leur santé sexuelle aux yeux et au su des adultes.

Cependant, ces filles déscolarisées déjà dans une sexualité précocement active face à ce besoin en éducation à la santé sexuelle, n’ont plus le choix entre bien entretenir leurs menstrues, éviter les infections sexuelles et les grossesses non désirées. Elles appellent au secours des acteurs du domaine.

Ayants déjà échappées à l’éducation formelle, ces filles déscolarisées que nous avons rencontrées ne disposent d’aucune information concrète en matière de santé sexuelle et reproductive. Pire, elles sont hébétées d’apprendre que celle-ci fasse partie de leur droit.

Nécessité d’une éducation à la santé sexuelle et reproductive pour anticiper sur le mal

Si les différents acteurs du domaine mettaient en valeur l’article 23 de la Convention Internationale Relative aux Droits de l’Enfant qui énonce « l’enfant a le droit de jouir du meilleur état de santé possible », le droit à l’éducation à la santé sexuelle et reproductive ne serait pas tant recherché comme de l’aiguille dans du sable surtout pour des filles déscolarisées.

Pourtant, des programmes et projets de développement sont exécutés chaque année pour permettre l’accès sans exception, de toutes les filles à une éducation relative à une meilleure santé sexuelle et reproductive. Ce qui implique principalement l’éducation à l’hygiène des menstrues, l’éducation aux différentes méthodes de contraception, l’hygiène corporelle et les stratégies pour contrer les violences sexuelles. Ce droit, qui ne devrait pas être seulement l’apanage des enfants scolarisés, doit également prend en compte les enfants déscolarisés.

Pour l’Infirmière Diplômée d’État, responsable du dispensaire du centre de santé de Bohicon 1, Amélie AHOLOU, il urge de sauver les filles déscolarisées de la sexualité clandestine et de créer un cadre idéal à leur éducation à la sexualité. Car les infections sexuelles constituent à elles seules de puissantes vectrices de graves maladies susceptibles d’hypothéquer la santé de la fille a-t-elle poursuivi.

Pour y remédier, il convient de renforcer les stratégies et programmes de lutte contre l’exclusion et l’abandon scolaire. Aussi, de multiplier les alternatives éducatives facilitant l’intégration et la réintégration dans le système éducatif formel des enfants actuellement hors école.

Mais avant, les filles déscolarisées et abandonnées à leur sort, continuent de subir les affres de ce manque d’éducation à la santé sexuelle et reproductive en attendant que les acteurs du domaine ne répondent favorablement à leur cri de cœur.

Constance AGOSSA




Un réseau de biostatisticiens se met en place pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre

Un réseau de biostatisticiens pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre verra le jour à la fin de l’atelier de renforcement des capacités en biostatistique qui se déroule à Abomey-Calavi du 18 au 20 décembre 2023. Cet atelier, faisant suite à celui organisé en Gambie il y a un peu plus d’un an, intervient dans un contexte où le fardeau des maladies infectieuses et les problèmes environnementaux en Afrique subsaharienne demeurent parmi les plus élevés au monde. De plus, l’expertise en biostatistique, discipline appliquant la théorie et les méthodes statistiques à l’environnement, les sciences biologiques notamment la santé publique pour mieux comprendre les épidémies, est très limitée.

Vue d’ensemble des participants

Dans ce contexte, les biostatisticiens de l’Afrique de l’Ouest et du Centre se mobilisent pour, à partir d’une grande quantité de données existantes, contribuer à une prise de décision efficace, étant donné le faible nombre de statisticiens/biostatisticiens dans la région. « Il est crucial de former les jeunes dans ce domaine. Des initiatives sont en cours dans la région, et nous devons unir nos efforts pour des actions plus efficaces et efficientes », a déclaré le Prof. Romain GLELE KAKAI, Directeur du Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières (LABEF/FSA/UAC) et président du comité national d’organisation.

Cet atelier réunit des experts d’Afrique de l’Ouest et centrale, d’Europe et des États-Unis, ainsi que de jeunes chercheurs en début de carrière dans le domaine de la biostatistique/biomathématique. Pendant trois jours, il sera question d’examiner l’état du renforcement des capacités en biostatistiques/biomathématiques en Afrique de l’Ouest et du Centre, de mettre à jour les connaissances sur les avancées récentes en biostatistique/biomathématique dans la région, et de réfléchir à la mobilisation de fonds pour renforcer les ressources en biostatistique. « L’organisation de cet atelier à Cotonou envoie un message fort.

La biostatistique concerne directement la population dans le sens où nous abordons les problèmes environnementaux et de santé auxquels elle est confrontée. Nous discuterons de la manière d’obtenir des résultats probants pour aider les décideurs à prendre des décisions efficientes », a souligné le Professeur Ngianga-Bakwin KANDALA de l’Université de Western au Canada.

cérémonie d’ouverture

En ouvrant les travaux, Prof. Marcel HOUINATO, Directeur de l’École Doctorale de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’UAC, a remercié l’office des Affaires étrangères de la République fédérale d’Allemagne, qui a permis la mise en place d’un hub de recherche sur la modélisation socio-écologique de la dynamique de la COVID-19 en collaboration avec l’Université de Freiburg (Allemagne) et qui soutient l’organisation de cet atelier. « Je suis convaincu que les présentations, les échanges et les discussions de cet atelier permettront de définir des stratégies visant à dynamiser davantage le réseautage et les collaborations pour le renforcement des capacités en biostatistique en Afrique de l’Ouest et du Centre », a-t-il affirmé.

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Establishment of a BiostatisticiansNetwork for West and Central Africa

A network of biostatisticians for West and Central Africa will be established at the end of the capacitybuilding workshop taking place in Abomey-Calavi from December 18 to 20, 2023. Following the one organized in The Gambia just over a year ago, this workshop comes at a time when the burden of infectious diseases in sub-Saharan Africa remains among the highest globally. Moreover, expertise in biostatistics, a discipline applying statistical theory and methods to public health to better understand epidemics, is severely limited.

In this context, biostatisticians from West and Central Africa are mobilizing to contribute to effective decision-making based on a large quantity of existing data, given the scarcity of statisticians/biostatisticians in the region. « It is crucial to train the youth in this field. Initiatives are underway in the region, and we must unite our efforts for more effective and efficient actions, » stated Prof. Romain GLELE KAKAI, Director of the Laboratory of Biomathematics and Forest Estimations (LABEF/FSA/UAC) and President of the National Organizing Committee.

This workshop brings together experts from West and Central Africa, Europe, and the United States, as well as young researchers in the early stages of their careers in biostatistics/biomathematics. Over three days, the agenda includes examining the state of capacity-building in biostatistics/biomathematics in West and Central Africa, updating knowledge on recent advances in biostatistics/biomathematics in the region, and reflecting on mobilizing funds to strengthen biostatistical resources.

« The organization of this workshop in Cotonou sends a powerful message. Biostatistics directly concerns the population in the sense that it addresses the health and environmental issues they face. We will discuss how to obtain conclusive results to assist decision-makers, » emphasized Prof. Ngianga-Bakwin KANDALA from the University of Western in Canada.

In opening the proceedings, Prof. Marcel HOUINATO, Director of the Doctoral School of the Faculty of Agricultural Sciences at UAC, thanked the Federal Foreign Office of Germany, which facilitated the establishment of a research hub on socio-ecological modeling of COVID-19 dynamics in collaboration with the University of Freiburg and supported the organization of this workshop.

« I am confident that the presentations, exchanges, and discussions at this workshop will lead to strategies to energize further networking and collaborations for strengthening biostatistical capacities in West and Central Africa, » he asserted.




Bénin: la Ferme-École Phaz Compassion promeut l’agroécologie

L’ONG PHAZ Compasion Bénin a tenu sa journée portes ouvertes. Au sein de sa ferme école sis à Tori Cada, le mercredi 13 décembre 2023 un public béninois composé d’acteurs à divers niveaux du secteur agricole et simples curieux, a effectué un déplacement massif pour prendre part aux activités de la journée.

Grande mobilisation

Eliphaz Essah, président et fondateur de PHAZ Compassion Bénin laisse entendre l’objectif de cette journée portes ouvertes. « Nous sommes dans une ère où beaucoup d’aliments que nous consommons ne sont pas des aliments sains. Et de par nos pratiques agricoles avec usage de produits toxiques, nous voulons à travers notre ONG changer la mentalité des jeunes que nous formons à adopter des pratiques saines d’une agriculture écologique dans les processus de production des aliments que nous consommons dans nos maisons et des aliments que nous mettons sur le marché pour les consommateurs. Tout ceci aura donc plus de valeur si nous ouvrons nos portes au public pour découvrir le potentiel de notre ferme ».

Des visiteurs épatés

A l’occasion de cette journée portes ouvertes, la ferme école a organisé un panel de discussion sur le thème : ‘’De l’agriculture conventionnelle à l’agroécologie : Stratégies et défis pour des revenus stables’’. Le panel de discussion a réuni différents corps du métier d’agriculture notamment, un entomologiste, un agronome, un entrepreneur agricole et une entrepreneure agroalimentaire. La qualité des débats a séduit plus d’un.

A noter que la journée a également été marquée par une exposition vente des produits issus des pratiques agroécologiques de la ferme école de PHAZ Compassion. Le public a ainsi donc, eu l’occasion d’apprécier des yeux, la qualité des produits sains pour la consommation. Une séance de dégustation et d’achat des produits a été faite.

Pour quelques participants à l’image de Khaita Sylla, directrice adjointe de CorpsAfrica, l’agroécologie est la voie du futur et l’expérience de PHAZ Compassion, doit être une inspiration pour tous. « Le fait de me trouver dans une ferme qui a pour ambition d’être une ferme intégrée avec plusieurs espèces et qui veut utiliser l’agroécologie pour régler, certaines problématique notamment celle de la santé par rapport à ce que nous mangeons, également la problématique liée aux changements climatiques par rapport aux techniques agriculturales qui sont utilisées, et la problématique liée à l’appauvrissement des sols relativement aux techniques agricoles qui sont utilisées et participer à un panel qui parle de toutes ces choses et voir comment cela influe sur les changements climatiques, je trouve cela très intéressant » a-t-elle confié.

Prudence KPODEKON




COP 28: Un pas vers la bonne direction

Le texte final du sommet climatique de Dubaï mentionne pour la première fois une transition « hors des énergies fossiles ». Certes un pas vers dans la bonne direction, mais qui reste de loin insuffisant pour répondre à l’urgence et gravité de la crise climatique en particulier pour les pays vulnérables.

Les dirigeants du monde entier ont finalement convenu que le monde devait abandonner les combustibles fossiles pour éviter un changement climatique catastrophique, après 30 ans d’intenses et pénibles négociations. Cette concession a été obtenue à l’arrachée devant le tollé qu’avait suscité le précédent draft qui ne reconnaissait pas explicitement la nécessité de s’éloigner des combustibles fossiles. Le Global Stocktake, quoique salué par les uns d’ ‘historique’, n’évoque cependant pas de « sortie » du pétrole, du gaz et du charbon, ce que réclame le mouvement climatique mondial depuis des décennies.

Cette petite victoire marque toutefois le début de la fin. Désormais, les dirigeants du monde ont brisé le tabou. Le texte final nomme clairement le mal, quoi qu’il se contente d’appeler d’appeler à « transitionner hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d’une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l’action dans cette décennie cruciale, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques ». L’ère des fossiles approche à grands pas. Une scénario qui n’aurait pas été possible n’eut été la grande mobilisation du mouvement climatique qui s’est battu jusqu’au bout, à la COP, mais aussi dans les semaines qui ont précédé cette conférence.

Doit-on alors se réjouir des résultats de cette cop? Pas vraiment. En tant qu’African, nous nous attendions à ce que la COP 28 démontre, à tout le moins, son engagement à rectifier le tir et à tracer la voie vers une élimination complète de tous les combustibles fossiles, un avenir durable construit sur les énergies renouvelables, un financement ambitieux et contraignant pour l’adaptation et des engagements clairs en matière de transfert de technologie de la part des pays riches.

Should we then rejoice in the results of this conference? Not really. As an African, we expected COP 28 to demonstrate commitment to course correcting and charting a path to a complete phase out of all fossil fuels, a sustainable future built on renewables, ambitious adaptation finance and clear technology transfer commitments by rich nations.

Même si le compromis de Dubaï mentionne la transition hors des énergies fossiles, il ne fait aucune référence au soutien nécessaire aux pays en développement pour entreprendre cette transition énergétique. Qui va payer la facture de cette transition? Est-il juste et réaliste d’attendre des pays en développement qu’ils supportent le fardeau de cette transition sans accompagnement financier conséquent? Les questions de financement ont été depuis longtemps au cœur des négociations climatiques et ont causé une énorme frustration pour les pays africains qui avaient adopté en septembre dernier la Déclaration de Nairobi, un texte sanctionnant le premier Sommet africain sur le climat. L’Afrique, qui subit de plein fouet les ravages de la crise climatique, réclame l’augmentation de « la capacité de production d’énergies renouvelables de l’Afrique de 56 gigawatts en 2022 à au moins 300 gigawatts d’ici à 2030 », ainsi qu’une réforme en profondeur d’un nouveau mécanisme de financement adapté aux besoins de l’Afrique, y compris la restructuration et l’allégement de la dette. Cet objectif n’a pas été atteint à Dubaï.

Nul n’a besoin de rappeler la contribution insignifiante voire nulle du continent dans la crise en cours, d’où le texte final laisse un goût amer du point de vue de la justice climatique. Pour des millions d’Africains, la crise climatique affecte tous les aspects de la vie – de l’alimentation au logement, en passant par l’accès à l’eau potable et à une énergie propre. D’où le soutien au triplement des énergies renouvelables avait suscité l’optimisme et dynamisé les communautés qui se sont mobilisés en masse ces dernières semaines pour appeler à un déploiement rapide et à grande échelle des énergies renouvelables en Afrique.

Pour véritablement assurer la justice climatique, les plus grands pollueurs doivent prendre le leadership et faire leur part du sacrifice en vue d’une élimination progressive de tous les combustibles fossiles tout en accélérant les financements destinés au triplement des énergies propres d’ici 2030 et au doublement de l’efficacité énergétique. Ces deux objectifs sont intimement liés et représentent l’unique voie de survie pour les populations du Sud Global. Une fois de plus, l’accord de Dubia n’a pas présenté une voie claire, soutenue par un cadre juridique et un calendrier de mise en œuvre.

L’histoire retiendra que COP 28 aura été un moment de vérité pour l’industrie des combustibles fossiles, après des décennies de mensonges et de manipulations. Il ne fallait pas s’attendre à ce que la fin de l’ère des combustibles fossiles soit prononcée par ses premiers bénéficiaires. Il y avait au moins 2 456 lobbyistes des énergies fossiles à cette COP qui ont tout fait pour influencer l’accord final. Jusqu’à la dernière heure de la COP, l’on aura aussi vu la puissance de mobilisation et de pression de la société civile, du mouvement climatique, des peuples autochtones et des leaders progressistes qui ont démontré leur puissance pour maintenir les intérêts et l’avenir des plus vulnérables et des sans-voix au centre des négociations climatiques. Au cours des deux prochaines années menant à la COP 30, au Brésil, nous resterons sur cette lancée pour exiger encore plus farouchement la justice climatique.  A luta continua!

​Landry Ninteretse, Directeur Régional, 350Africa.org




350Africa contre-attaque : les négociateurs africains et la controverse des combustibles fossiles à la COP28

Pendant que la COP 28 s’achève avec les tractations de part et d’autre, le Groupe africain de négociateurs a émis une déclaration ferme, soulignant son refus d’accepter tout résultat qui négligerait les priorités de l’Afrique. Parmi ces priorités, le groupe a vigoureusement plaidé en faveur de la mise en place d’un cadre d’adaptation assorti d’objectifs ambitieux et temporellement définis, d’un soutien concret à la mise en œuvre, ainsi que d’un financement concessionnel substantiel en vue d’une transition équitable.

Landry Ninteretse

Soulignant une position délicate, le groupe a également défendu le droit des nations africaines d’explorer l’ensemble de leurs ressources, y compris les combustibles fossiles. Un point de vue qui a fait réagir 350.org à travers son Directeur Régional Afrique. Cette déclaration du groupe des négociateurs risquerait de compromettre les objectifs climatiques et les appels à une élimination équitable des combustibles fossiles lors de la COP 28.

Dans son argumentaire, Landry Ninteretse – Directeur régional, 350Africa.org explique : « Nos dirigeants connaissent très bien le mal que les combustibles fossiles font à nos communautés. Les voix de nos populations qui souffrent de l’aggravation des impacts des combustibles fossiles devraient leur servir de guide dans ce processus et ils doivent agir dans l’intérêt de la population. »

En évoquant l’équité et la différenciation comme les clés de la transition énergétique, il met en garde contre la dépendance à l’égard des combustibles fossiles qui rendrait vulnérable notre avenir et ne procurerait pas de bénéfices concrets pour la vie quotidienne et les moyens de subsistance des communautés. C’est pourquoi, selon lui, plutôt que de lutter pour l’exploration des ressources fossiles polluantes, il faut appeler les pays développés à fournir un financement adéquat et favorable à une transition rapide et équitable pour s’éloigner des énergies fossiles.

Megan Valère SOSSOU




AfterPOP sur les changements climatiques au Bénin: la commune d’Athiémé brise le silence

La commune d’Athiémè, réputée comme l’une des plus vulnérables aux inondations au Bénin, a accueilli le vendredi 08 décembre 2023 l’AfterPop. Cette rencontre de grande importance a réuni des acteurs clés, notamment des scientifiques, des autorités locales, des représentants de la société civile et des citoyens, autour du thème percutant : « L’horloge climatique tourne : il est temps d’agir ».

Vue d’ensemble des participants

Pendant trois heures de discussions engagées, d’échanges et de réflexions, des experts éminents ont partagé leurs connaissances et leurs perspectives sur les défis posés par les changements climatiques. Les panélistes de renom qui ont marqué cette rencontre étaient le Prof. Albert HONLONKOU, Directeur de l’ENEAM, le Prof. Nestor Aho, agroclimatologue, Bassel ALKARI, chargé de programme à JVE BENIN, Patrice BADA, Directeur exécutif de l’ONG AMN, et Aude Myriame SALANON, Épopeuse. Ces personnalités ont apporté des éclairages essentiels dans le cadre du projet ePOP Villes durables, porté par l’Institut de recherche pour le développement et RFI Planète Radio.

L’initiative AfterPop, intégrée au projet ePOP Villes durables, se distingue en tant que plateforme de dialogue unique où des vidéos inspirantes sont partagées et discutées, rassemblant citoyens, décideurs, scientifiques et entreprises autour des enjeux liés à l’environnement.

Le Maire d’Athiémè, Saturnin DANSOU, a souligné l’importance des débats menés en français et en langue Mina, déclarant que cette rencontre a constitué une opportunité majeure d’éveiller les communautés sur la crise climatique. « Nous sommes à une étape où il faut des actions pour réduire les effets des changements climatiques. Nous avons besoin d’être suffisamment informés pour que chaque conseiller communal et chaque concitoyen adopte les gestes nécessaires », a-t-il déclaré.

Le Maire a également favorablement accueilli l’idée de la mise en place d’un cadre de concertation sur les changements climatiques, émise par certains participants. Le Professeur Nestor AHO a souligné l’importance de faire des espaces de dialogue tels que les AfterPop des événements fréquents et permanents pour identifier rapidement les situations et rechercher des solutions adaptées. « Il est très important que cette concertation entre tous les acteurs à tous les niveaux, et à tous les âges soit fréquente », a insisté Nestor AHO.

Au cours de l’AfterPop, les panélistes ont exposé les raisons pour lesquelles l’horloge climatique tourne et les effets induits au niveau local. Des mesures d’atténuation et d’adaptation ont été partagées avec le public présent. Le réseau ePOP, qui collecte des témoignages de citoyens confrontés à la crise environnementale dans le monde entier, a présenté trois vidéos captivantes lors de cet événement, dont celle de l’Épopeuse Aude Myriame Salonon, qui a participé au panel. « Je suis très heureuse de constater que ces vidéos suscitent de l’intérêt auprès des communautés. En écoutant ici les élus locaux de la commune d’Athiémè et les organisations paysannes, j’ai ressenti le besoin que nous puissions continuer dans ce sens », a déclaré Aude.

Pour finir, le Maire de la commune a exprimé sa gratitude envers l’ensemble des partenaires impliqués dans la mise en place de cette initiative, soulignant l’importance cruciale de telles collaborations pour faire face aux défis climatiques qui pèsent sur Athiémè et au-delà.

Constance AGOSSA




Climat et Biodiversité au Bénin : l’ONG Save Our Planet pour une citoyenneté active

La 4e édition tant attendue de la Conférence Citoyenne pour le Climat et la Biodiversité au Bénin, organisée par l’ONG Save Our Planet, s’est ouverte le samedi 9 décembre 2023, à l’université d’Abomey-Calavi. Cet événement a rassemblé des citoyens engagés, des experts et des organisations de la société civile renommées.

En prenant la parole à l’ouverture de la conférence, Megan Valère SOSSOU, Directeur Exécutif de l’ONG Save Our Planet a salué la présence effective des participants et acteurs invités avant de préciser l’objectif de la Conférence. « Il s’agit d’impliquer activement les citoyens dans la formulation de recommandations stratégiques afin de renforcer les initiatives de lutte contre les changements climatiques et de préservation la biodiversité au Bénin », a précisé Megan Valère SOSSOU.

En ouvrant officiellement les travaux de la 4e édition de conférence Citoyenne pour le Climat et la Biodiversité au Bénin, le parrain de l’événement, le Professeur Michel BOKO, a loué l’initiative de l’ONG Save Our Planet, soulignant le lien indissociable entre biodiversité et climat. « C’est pourquoi, je trouve votre initiative très pertinente, et je vous en félicite », a-t-il déclaré.

Le panel inaugural, animé par le Journaliste Fulbert ADJIMEHOSSOU, a jeté les bases des dialogues participatifs. Ce panel a été enrichi par le Professeur Honoraire en Climatologie Michel Boko, la Coordonnatrice LABIS Porto-Novo, Laurette Bernisse SOUALY et Directeur Exécutif de JEVEV ONG, Henri TOTIN. Les échanges ont permis aux experts d’explorer comment transformer la jeunesse et l’innovation au service du climat, de la Biodiversité et du Développement Durable. Ils ont évoqué plusieurs initiatives, dont celles de la valorisation de la jacinthe d’eau en composts, de la transformation des déchets plastiques et de la valorisation des déchets des équipements électriques et électroniques.

Dans son intervention, Henri TOTIN, Directeur Exécutif de l’ONG JEVEV a exposé le projet innovant de son organisation dans la communauté de Ganvié qui consiste à gérer autrement la problématique de la prolifération envahissante des jacinthes d’eau pour libérer le couloir de navigation sur l’eau. Une initiative qui participe au nexus Climat Biodiversité et Développement durable a-t-il indiqué.

Comme à Ganvié dans la commune de So-Ava, à Porto-Novo précisément au Laboratoire d’Innovation Sociale (LABIS), l’innovation, l’employabilité et l’engagement citoyen sont au cœur des actions. Pour Laurette Bernisse SOUALY, sa Coordonnatrice, « dans le contexte actuel, on ne peut pas parler de la citoyenneté, de l’entreprenariat, de l’employabilité sans parler des questions liées à l’environnement ».

Parlant d’innovation au service de l’environnement, le Professeur Michel BOKO encourage vivement les jeunes à innover pour répondre aux défis climatiques et écologiques. Cependant, il invite à la vigilance en matière d’innovation pour ne pas créer un autre problème pour l’environnement ou pour l’Homme se basant sur le cas de la valorisation des plastiques, dont les substances sont extrêmement dangereuses pour l’homme et pour l’environnement. Ce panel inaugural enrichissant a planté le décor aux panels de renforcement de capacité et de partage d’expérience.

Ainsi, la première intervention dans ce cadre a été menée par Carin GOGAN, Expert Senior en Suivi Évaluation et capitalisation au Projet BENKADI, qui a mis en lumière le rôle de la Plateforme des Acteurs de la Société Civile (PASCiB) dans l’Adaptation basée sur les Écosystèmes du Projet Benkadi. Cette présentation a souligné l’importance de l’engagement de la société civile dans les initiatives d’adaptation locale.

Étienne Houédoté DEGBOE, Directeur Exécutif par Intérim de l’ONG SOS Biodiversity, a ensuite analysé le nouveau cadre mondial sur la biodiversité, partageant les expériences fructueuses de son organisation en matière de conservation de la biodiversité au Bénin. Horace Fiacre Enock KPOSSI, MSc en Gestion des Aires Protégées et Réserves de Biosphère, a ensuite présenté des perspectives sur la gestion efficace de ces aires face aux menaces terroristes émergentes en Afrique de l’Ouest, mettant en avant l’implication des communautés locales et la mise en place de numéros verts pour renforcer la sécurité.

La particularité de ce panel en ligne est la coopération avec les experts du nord sur le rôle de l’innovation dans le nexus Climat-Biodiversité et Développement Durable. Cette session en ligne a été animée par Giraud TOGBE, journaliste scientifique au Sénégal avec pour invitées : Pauline MODRIE, Conseillère en Développement Durable, et Flore Fiers, Chargée de projet spécialisée en Innovation. Les intervenants ont souligné l’importance des petites solutions durables et de l’application pratique des innovations au quotidien au service du développement durable.

Les chercheurs Mireille ODOUNFA et Paulette GUEDEZOUME, du LABEF, ont ensuite abordé la nécessité d’introduire l’intelligence artificielle dans l’agriculture, soulignant les avantages des modèles d’apprentissage automatiques et des algorithmes pour une agriculture plus intelligente et adaptative. Dans sa présentation sur le rôle des médias dans le nexus Climat Biodiversité et Développement, Fulbert Adjimehossou, Secrétaire général du Réseau des Acteurs des Médias pour l’Eau, l’Environnement et le Climat (RAMEC), a fait une analyse anatomique de l’univers médiatique croisé aux enjeux environnementaux. Il a souligné le rôle crucial des médias dans la sensibilisation autour des questions environnementales, en particulier sur les changements climatiques et la biodiversité. Il a encouragé les médias à aller au-delà des comptes-rendus factuels et à initier des enquêtes approfondies pour mieux informer et sensibiliser les populations.

La conférence a également inclus une simulation de négociation climatique, impliquant diverses parties prenantes telles que les entreprises et les Organisations de la société civile. Cette immersion a offert aux jeunes participants une compréhension approfondie des différents aspects d’une négociation climatique, renforçant ainsi leur capacité à défendre la justice climatique.

La particularité de cette nouvelle édition de la Conférence a été la distinction honorifique « Eco Awards Benin ». En effet, l’ONG Save Our Planet a distingué ses membres les plus actifs et qui ont contribué ardemment à atteindre ses objectifs ces dernières années à travers Eco Awards Benin. Une vingtaine de membres dans plusieurs catégories. La clôture de la conférence a été marquée par l’annonce d’une déclaration citoyenne, synthèse des contributions des participants et experts, destinée aux autorités politico-administratives pour influencer les politiques de développement.

La 4e édition de la Conférence Citoyenne pour le Climat et la Biodiversité au Bénin a été un succès retentissant, soulignant l’engagement continu de l’ONG Save Our Planet dans la promotion de solutions innovantes et durables pour relever les défis environnementaux majeurs.

Venance Ayebo TOSSOUKPE




GIRE et bonne gestion des eaux usées: AGIR EAU/GIZ et le RAMEC pour un plaidoyer efficace

Du 23 au 24 novembre, Porto-Novo a accueilli un atelier de formation rassemblant les journalistes émérites des médias béninois, en particulier ceux du Réseau des Acteurs des Médias pour l’Eau, l’Environnement et le Climat (RAMEC). Organisé par le Projet AGIR Eau de la GIZ en collaboration avec le Ministère de l’Eau, cet événement visait à sensibiliser et former les journalistes sur l’importance de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) et la nécessité d’une bonne gestion des eaux usées.

Atelier AGIR EAU GIZ en salle

L’atelier a débuté par une cérémonie d’ouverture officielle, marquant le commencement de deux jours d’activités intenses. Les participants ont bénéficié de modules variés couvrant le secteur de l’Eau au Bénin, notamment la GIRE, l’état actuel de la gestion des eaux usées, ainsi que les implications des changements climatiques sur la GIRE. Ces sessions ont permis d’approfondir la compréhension des journalistes sur ces enjeux.

Visite de terrain à Dangbo

Le moment fort de l’atelier a été la descente sur le terrain, où les hommes des médias ont pu observer de près les efforts déployés par le Projet AGIR Eau/GIZ en matière de gestion intégrée des ressources en eau à Dangbo et d’assainissement au centre ville de Porto-Novo. Cette immersion sur le terrain a offert aux journalistes une perspective concrète et enrichissante sur les initiatives mises en place.

Cette initiative collaborative entre la GIZ, le Projet AGIR Eau, et le RAMEC témoigne de l’importance de réunir les médias, les experts, et les organisations engagées pour sensibiliser sur des questions cruciales telles que la Gestion Intégrée des Ressources en Eau et la bonne gestion des eaux usées. Les journalistes, issus de toute l’étendue du territoire national et de divers médias (Radio, Télévision, Presse écrite et en ligne), formés lors de cet atelier, deviennent ainsi des porte-paroles informés capables de diffuser des informations essentielles sur la protection des ressources en eau au Bénin.




Le RODER Bénin outille ses membres et donne de la voix en faveur des énergies renouvelables

Dans le cadre de son engagement continu pour le développement des énergies renouvelables au Bénin, le Réseau des Organisations pour le Développement des Energies Renouvelables (RODER) a réuni ses membres lors d’une importante rencontre du 30 novembre au 1er décembre 2023 à la Direction de la Planification Energétique, Electrification Rurale et Réglementation (DPER) Ex Direction Générale des Ressources Énergétiques (DGRE) à Akpapka, Cotonou.

L’objectif principal était de renforcer les connaissances et compétences des participants sur les technologies des biodigesteurs ainsi que sur les techniques de plaidoyer et de lobbying. L’atelier a attiré plus de 25 participants, représentant diverses Organisations de la Société Civile (OSC) et Organisations Non Gouvernementales (ONG) membres du RODER Bénin et experts du secteur.

Le représentant de Bio Gaz Bénin a partagé ses connaissances sur les biodigesteurs, mettant en lumière les avantages tels que la valorisation des déchets, l’utilisation d’énergie propre, la production de fertilisants agricoles et la lutte contre les changements climatiques.

Cette session a également offert aux membres du RODER l’opportunité de se familiariser avec les textes régissant leur réseau. À travers des travaux de groupe, ils ont formulé des propositions pour le plan de travail 2024, englobant le renforcement de la visibilité nationale du RODER, le plaidoyer pour l’accès aux énergies renouvelables, et bien d’autres actions. Le RODER dont la coordination est assurée par JVE Bénin accompagné de l’Association Bénin Energie, Right to light et JEVEV ONG.

Suite à ce moment de partage enrichissant, les participants ont initié une caravane en faveur des énergies renouvelables. Ils ont saisi l’occasion pour exprimer leur soutien dans le contexte de la COP 28 à Dubaï aux Émirats Arabes Unis.

Dans une démarche citoyenne et collective, les membres du RODER ont uni leurs forces dans une Caravane de plaidoyer en direction de la COP28. À travers cette mobilisation citoyenne, le RODER a exprimé son plaidoyer en faveur d’une transition énergétique rapide, équitable et durable.

Cette initiative soutenue par le Projet COOP-ARE piloté par le CESAO-AI concrétise l’engagement du RODER Bénin envers la protection de l’environnement, démontrant la puissance collective des OSC et ONG pour influencer positivement les politiques environnementales et promouvoir des pratiques durables.

Megan Valère SOSSOU




L’ONUSIDA appelle à confier le leadership aux communautés pour mettre fin au sida d’ici 2030

Dans un contexte où des informations controversées sur de présumées contaminations au VIH/SIDA secouent la toile béninoise, l’ONUSIDA a dévoilé son dernier rapport sur l’état des lieux de la maladie, offrant ainsi un grand aperçu sur la situation actuelle. Les statistiques de l’édition 2022 révèlent à la fois des progrès encourageants et des défis persistants dans la lutte contre cette pandémie dévastatrice. Avec 39 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde, les données mettent en lumière l’urgence continue de l’action mondiale.

Mais, cette année l’ONUSIDA lance un appel passionné aux gouvernements du monde entier pour confier le leadership à des communautés engagées dans la lutte contre le VIH. Un rapport récemment publié par l’organisation, intitulé « Confier le leadership aux communautés », met en lumière le rôle crucial joué par ces groupes, tout en soulignant les défis auxquels ils sont confrontés en raison du sous-financement et des obstacles entravant leurs efforts.

Selon ce rapport, le sida ne pourra être éradiqué en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030 que si les communautés en première ligne reçoivent un soutien complet des gouvernements et des donateurs. Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA, a souligné l’importance de reconnaître les communautés comme des leaders plutôt que comme des problèmes à gérer. « Les communautés ne se tiennent pas en travers du chemin, elles éclairent la voie qui mène à la fin du sida », a-t-elle déclaré.

Le rapport, présenté lors d’un événement à Londres organisé par l’organisation de la société civile STOPAIDS, met en évidence le rôle moteur des communautés dans le progrès de la lutte contre le VIH. Des campagnes menées par ces communautés ont contribué à élargir l’accès aux médicaments génériques contre le VIH et à réduire considérablement le coût du traitement. Des exemples au Nigeria montrent comment les programmes dirigés par des organisations communautaires ont augmenté de 64 % l’accès au traitement anti-VIH.

Le rapport met également en lumière des initiatives novatrices des communautés, telles qu’un projet en Namibie utilisant des vélos électriques pour fournir des médicaments anti-VIH aux jeunes et des applications sur smartphone en Chine pour encourager l’autodépistage du VIH.

Pourtant, malgré ces réussites, les communautés font face à des obstacles majeurs, tels que le sous-financement et les attaques dans certains endroits. Robbie Lawlor, cofondateur d’Access to Medicines Ireland, souligne le besoin urgent de soutien financier : « On attend de nous que nous déplacions des montagnes sans soutien financier. L’heure est venue de nous confier le leadership. »

Le rapport appelle à placer le rôle de leader des communautés au cœur de tous les plans anti-VIH, à financer pleinement et durablement ce rôle, et à éliminer les obstacles entravant leur capacité à agir. À l’heure actuelle, les communautés sont à la pointe de l’innovation et jouent un rôle crucial dans la riposte au sida. Il est temps de reconnaître et de soutenir pleinement leur leadership pour mettre fin au sida d’ici 2030.

Rappelons que des explications sur ce rapport ont été données aux Hommes des médias du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement.

Megan Valère SOSSOU




Grand-Popo et Athiémè : Une Caravane pour la justice climatique et l’intégration de l’Adaptation Basée sur l’Écosystème dans les Plans de Développement Communaux

Le 14 et 15 novembre 2023, les villes de Grand-Popo et Athiémè ont accueilli une initiative majeure visant à sensibiliser et plaider en faveur de l’intégration de l’Adaptation basée sur l’Écosystème (AbE) dans les Plans de Développement Communaux (PDC). Organisée dans le cadre du projet BENKADI, cette caravane de sensibilisation a été coordonnée et animée par l’ONG JVE BENIN, mandatée par le Projet BENKADI.

L’objectif de cette caravane était de donner une voix aux communautés locales, mobiliser les acteurs locaux et sensibiliser sur l’importance cruciale d’intégrer l’AbE dans les PDC, renforçant ainsi la résilience face aux changements climatiques et promouvant la durabilité environnementale.

À Grand-Popo et Athiémè, une cinquantaine de participants issus de divers secteurs ont activement participé à cette caravane, scandant des chants et des slogans tels que « AbE PDC » pour rythmer le parcours jusqu’à la mairie, lieu symbolique où le plaidoyer a pris toute son ampleur. La déclaration de plaidoyer des communautés a été remise aux autorités municipales.

Dans la commune d’Athiémè, le Secrétaire Exécutif a officiellement reçu la déclaration, exprimant chaleureusement son engagement à prendre en compte les préoccupations de la communauté. À Grand-Popo, c’est le Chef du Service Environnement qui a pris la déclaration, affirmant l’engagement de la mairie à intégrer les préoccupations communautaires.

Les engagements pris par les autorités municipales portent sur l’intégration de l’AbE dans les PDC, le développement et la mise en œuvre des politiques locales favorisant les pratiques d’AbE, ainsi que la promotion de la durabilité environnementale.

À la fin de cette initiative, plusieurs résultats concrets ont été obtenus, dont un fort engagement communautaire, une influence sur les décideurs locaux pour l’inclusion de stratégies AbE dans les PDC, et le renforcement de la résilience communautaire face aux changements climatiques.

Cette caravane a clairement fait entendre la voix des communautés et a eu un impact positif sur les décideurs locaux. Les résultats obtenus démontrent que la mobilisation communautaire est une force catalysatrice pour promouvoir des politiques locales adaptatives et durables. Les engagements des autorités locales et la participation active des communautés marquent une avancée significative vers la création de communautés plus résilientes et durables face aux défis environnementaux.




Gestion post-adoption de la contraception: Le CERRHUD lance un dispositif innovant à Allada

Du 27 au 30 novembre 2023, une campagne de sensibilisation sur la gestion saine post adoption de la  contraception  se déroule dans la commune d’Allada. Cette activité fait partie d’un dispositif de suivi instauré par le Centre de Recherche en Reproduction Humaine et en Démographie (CERRHUD), en partenariat avec l’UNFPA, ABPF, et le bureau de la Zone sanitaire Allada, Toffo et Zè.

Sensibilisation

Sous la paillote du Centre de Santé de Sékou, dans la commune d’Allada, une trentaine de femmes sont concentrées à suivre une communication. Ce mardi, Gisèle H. sage-femme en service au Cerrhud, aborde l’importance de la planification familiale pour l’épanouissement des couples. « Nous aspirons à une harmonie dans les foyers, les familles et la communauté. Pour cela, le couple doit bien planifier le nombre d’enfants qu’il souhaite, au moment voulu », explique-t-elle. 

Après avoir détaillé la procédure d’adoption d’une méthode contraceptive, elle communique un numéro de téléphone, le 55 33 96 96, que les femmes peuvent appeler pour obtenir un soutien sûr et apaisant concernant toute préoccupation liée à la planification familiale après adoption. « Il vous suffit de bipper, nous vous rappellerons pour vous orienter et vous assurer une prise en charge efficace », rassure Gisèle H.

« Bipé-mi, Après la Planification familiale, je t’écoute »

Le mot d’ordre est ainsi lancé, tant à Sékou que dans  les autres arrondissements de la commune. Cette initiative, mise en œuvre par le Cerrhud en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), l’ABPF et le bureau de la zone sanitaire Allada Toffo et Zè vise l’utilisation sûre des  méthodes contraceptives. 

 » Après l’adoption d’une méthode de planification, le dispositif offre une écoute attentive, pour répondre à vos préoccupations et vous aider à maintenir une bonne harmonie avec votre corps, avec votre famille et avec votre entourage. Cette écoute attentive est confidentielle et basée sur les principes du secret médical. Elle s’appuie sur une cellule d’écoute formée qui implique des agents de santé et des assistants sociaux, avec la possibilité de mobiliser si besoin, l’appui des juristes, des officiers de police, des ONGs et des autorités politico-administratives », déclare le Directeur exécutif.

Ainsi, jusqu’au 30 novembre, des équipes seront déployées dans les marchés, les centres de santé, les centres de promotion sociale et autres lieux publics. Les groupements de femmes et les conducteurs de taxi-motos sont aussi sensibilisés sur ce dispositif. Les capacités des prestataires de soins de la commune d’Allada ont par ailleurs déjà été renforcées.

« Sur le terrain, nous constatons une attention du public au message, ce qui démontre l’importance du sujet pour la population montre le besoin d’écoute. Nous espérons que maintenant qu’ils sont informés sur la gestion post-adoption et la disponibilité d’un centre d’écoute, ils pourront massivement recourir au 55 33 96 96 pour être orientés en cas d’inquiétude après l’adoption », mentionne Dr Gottfried A. , Coordonnateur des activités.Allada pourra donc prouver que faire des choix éclairés et bénéficier d’un suivi efficace garantit des vies épanouies.




GREEN KIDS À COTONOU : L’ONG ATINSSA ÉCLAIRE LA CONSCIENCE ÉCOLOGIQUE DES ENFANTS

Ils étaient nombreux à répondre présents à l’appel de l’ONG ATINSSA et de ses partenaires pour participer au Green Kids ce samedi 25 novembre 2023 à Cotonou. Ces enfants épris de la protection de l’environnement ont passé une journée ludique et pédagogique en faveur de la protection de l’environnement. Il s’agit du Green Kids, une initiative de l’ONG Atinssa en partenariat avec l’ONG Havre de Paix et l’Association humanitaire Verre d’Eau Fraiche.

Photo de famille / Green Kids

L’événement a été honoré par la présence du duo dynamique, Cynthia Hégron et Anas Seko, membres de l’association ATINSSA, du jeune animateur communautaire Pothin Adanvessi, et d’une représentante de l’ONG Havre de Paix. Tous ont été chaleureusement accueillis par les membres de l’Association humanitaire Verre d’Eau Fraiche et les enfants participants.

Dès le début, l’enthousiasme des enfants était palpable alors qu’ils créaient des groupes de jeux et désignaient leurs capitaines d’équipe. Les activités qui ont suivi ont inclus la sensibilisation à la gestion des déchets, le jeu Atinssa Quiz, le jeu sur la culture du « jeter par terre », et enfin, le ramassage de déchets.

La sensibilisation à la gestion des déchets a constitué le fondement de la journée, offrant aux enfants une compréhension approfondie des systèmes de gestion des déchets, du tri, et de l’importance cruciale des poubelles. Chaque équipe, munie de feuilles et de stylos, a pris des notes pour le jeu « Atinssa Quiz ». Ces équipes ont collaboré pour mettre en pratique les connaissances acquises, le jeu animé par Pothin Adanvessi offrant un moment d’apprentissage dynamique où la rapidité et la précision étaient récompensées.

Un autre jeu, axé sur la culture du « jeter par terre », a permis aux enfants d’expérimenter concrètement l’importance de l’utilisation des poubelles pour une gestion responsable des déchets. Les yeux bandés et munis de sacs poubelles, ils ont souligné le rôle individuel dans la préservation de l’environnement.

La dernière activité a été le ramassage des déchets, où les enfants ont trié les déchets plastiques, électriques et organiques dans leur rue, prenant ainsi une action concrète pour comprendre et réduire la pollution environnementale.

Cette journée mémorable initiée par l’ONG ATINSSA s’est conclue par des notes de satisfaction de Cynthia Hégron d’ATINSSA, de la représentante de l’ONG Havre de Paix, et du président de l’Association humanitaire Verre d’Eau Fraiche.

Cette expérience exceptionnelle avec les enfants témoigne que la sensibilisation environnementale peut être une aventure à la fois ludique et éducative. En collaboration avec ses partenaires, l’ONG ATINSSA a réaffirmé son engagement à continuer d’inspirer les jeunes générations à prendre des mesures concrètes pour un avenir plus durable.

Megan Valère SOSSOU




FESTISOL 2023 : l’ONG Save Our Planet sensibilise à la préservation des semences locales

La préservation des semences locales revêt une importance cruciale pour garantir la diversité génétique des cultures et la souveraineté alimentaire des communautés. L’ONG Save Our Planet, consciente de cet enjeu, a organisé, à l’occasion de l’édition 2023 du Festival des Solidarités (FESTISOL), une sensibilisation grand public sur la nécessité de préserver les semences locales pour renforcer la souveraineté alimentaire.

Vue d’ensemble Festisol 2023 / ONG Save Our Planet

Tenue le samedi 18 novembre 2023 à l’École Nationale Supérieure des Biosciences, Biotechnologies Appliquées (ENSBBA) de Dassa-Zoumé, cette activité a permis de sensibiliser les enfants, les adolescents, les étudiants, les agriculteurs et tout autre acteur du monde agricole sur l’importance des semences locales dans le renforcement de la souveraineté alimentaire.

En prenant la parole, avant de présenter sa communication, Megan Valère SOSSOU, Directeur Exécutif de l’ONG Save Our Planet, a salué la présence effective des participants invités à cette séance. Occasion pour lui de présenter aux participants l’ONG qu’il dirige, ses objectifs, mission et vision.

Communication Megan Valère SOSSOU

Dans sa communication, Megan Valère SOSSOU a montré aux participants l’importance de préserver les semences locales pour renforcer la souveraineté alimentaire. Il dénonce la volonté des multinationales d’imposer aux agriculteurs des pays sous-développés les semences industrialisées dites améliorées, qui sont généralement non reproductibles. « On met en place des brevets qui refusent aux agriculteurs la possibilité de prélever leurs semences dans leurs propres récoltes et leur interdisent les échanges. Les agriculteurs sont ainsi mis hors du circuit de création et de production de nouvelles variétés », a-t-il dénoncé.

Pour le communicateur, les semences locales sont la base de la création de nouvelles espèces et de nouvelles variétés, et doivent être, à ce titre, préservé. Les semences locales sont un immense trésor que nous avons reçu de nos parents qui l’on reçut eux aussi des leurs, a-t-il laissé entendre.

Face aux enjeux liés à la préservation des semences locales, les participants ont été invités à s’engager dans la lutte pour la préservation de ces semences, afin de leur garantir la place qui est la leur dans le système agricole au Bénin, car la préservation des semences locales peut aider à protéger les droits des agriculteurs locaux et à promouvoir une agriculture durable et équitable, a conclu Megan Valère SOSSOU.

Table ronde/Etudiants

Il faut noter que des échanges débat ont également eu lieu au cours de cette sensibilisation grand public, où quatre jeunes étudiants débatteurs, Abel DEHOUEGNON, Luxe HOUNDIN, Evans ALLOGNON et Florentin SOGLONOU, ont partagé avec le public leurs connaissances et expériences sur les méthodes et techniques de conservation des semences locales, les opportunités qui s’offrent aux jeunes en matière de lutte pour la préservation des semences locales, de même que les contraintes qui limitent l’engagement des jeunes à mener efficacement la lutte pour la préservation des semences locales.

Prestation culturelle

L’effectivité de cette activité de sensibilisation est un pari gagné pour l’ONG Save Our Planet à travers les membres de la Coordination Centre, qui se sont mobilisés pour la réussite de l’événement.

Venance Ayébo TOSSOUKPE




Projet Benkadi: le Bénin actualise son dossier MAB UNESCO en intégrant de nouveaux sites

Du 7 au 9 novembre 2023 à Lokossa, une étape cruciale a été franchie pour la préservation de la biodiversité au Bénin, avec la validation des plans d’aménagement et de gestion de neuf nouveaux sites, dont ceux du Mono et de la basse vallée de l’Ouémé. Cet événement d’envergure, fruit d’un travail méticuleux mené par un groupe de consultants sous l’égide de MAB UNESCO, du CENAGREF et du Projet Benkadi, marque une avancée significative dans la promotion de pratiques durables de gestion des réserves naturelles.

L’intégration de ces neuf nouveaux sites dans le dossier MAB UNESCO souligne l’engagement continu du Bénin envers la préservation de sa richesse naturelle et de sa biodiversité exceptionnelle. Les acteurs impliqués dans ce processus ont consacré des efforts considérables pour assurer la conformité des plans d’aménagement et de gestion aux normes rigoureuses établies par MAB UNESCO.

La signature des documents afférents par les communautés de gestion des nouveaux sites atteste de leur accord formel, établissant ainsi une base solide pour une collaboration efficace dans la mise en œuvre des mesures de conservation.

Cet événement a été rendu possible grâce à la coopération étroite entre MAB UNESCO, le CENAGREF et le Projet Benkadi. Ces partenaires ont travaillé main dans la main pour élaborer des plans d’action concrets pour les réserves du Mono et de la basse vallée de l’Ouémé.

Megan Valère SOSSOU

Pour plus d’information, suivez ce reportage de la cellule de communication du Projet Benkadi ici




Dialogue ouvert à Parakou : les acteurs échangent pour la résilience climatique

L’ONG Save Our Planet, en collaboration avec Open Dialogue International et le Journal Santé Environnement, a organisé un dialogue ouvert des plus pertinents le samedi 04 novembre 2023 à son annexe à Parakou. Cet événement a réuni un panel diversifié d’experts, de citoyens engagés, et d’agriculteurs passionnés pour discuter des impacts des changements climatiques au Bénin et dans de nombreux autres pays africains.

Vue d’ensemble

Le débat animé par le Journaliste, Venance Ayébo TOSSOUKPE, a été le lieu d’échanges fructueux, mettant en lumière les défis que les agriculteurs affrontent silencieusement en raison des extrêmes climatiques. Les participants ont identifié diverses stratégies de résilience, adaptées à leurs réalités locales, soulignant l’importance de solutions contextualisées.

Tous les intervenants, experts, citoyens et agriculteurs, ont unanimement reconnu que les phénomènes climatiques extrêmes sont largement attribuables aux activités humaines.

Les panélistes

Augustin Accompli Sovegnon, agriculteur et technicien en agroforesterie, a souligné l’importance cruciale de l’information et de la formation des agriculteurs. Il a abordé des aspects pratiques tels que la mise à disposition des semences à cycle court, la valorisation des bas-fonds, et le réajustement du calendrier agricole. Selon lui, l’éducation et la formation joueront un rôle clé dans l’adaptation des agriculteurs aux nouvelles réalités climatiques.

Marie Reine Houndjo, figure éminente dans la lutte contre les changements climatiques, a mis en avant la nécessité de tenir compte des réalités locales des communautés lors de la mise en œuvre des mesures de résilience. Elle a insisté sur l’intégration des opinions et des besoins des communautés par les décideurs et les organismes pour garantir l’efficacité des solutions proposées.

En analysant les résultats scientifiques de nombreuses études, Marcel Adigbegnon a pointé du doigt la responsabilité des pays développés dans la situation actuelle, appelant à une justice climatique mondiale. Selon lui, l’adoption de pratiques agricoles durables offre une lueur d’espoir pour renverser la tendance.

Si Marcel Adigbegnon a averti des conséquences d’une modernisation accrue de l’agriculture dans la prochaine décennie, Marie Reine Houndjo a mis en garde contre les effets continus des changements climatiques sans des mesures appropriées. Augustin Accompli Sovegnon partage ce point de vue tout en maintenant un esprit optimiste.

Une partie des participants

Notons que la rencontre, organisée en version hybride, a attiré une trentaine de participants en ligne et en présentiel. Leurs préoccupations et idées ont enrichi les discussions, soulignant l’importance de l’engagement communautaire dans la lutte contre les changements climatiques.

Cet événement s’inscrit dans le contexte actuel où le monde se prépare pour les échanges à la COP 28 à Dubaï. Il témoigne de la nécessité d’une collaboration internationale Nord-Sud pour inverser la tendance climatique et préparer les communautés à un avenir plus durable.

En mobilisant un éventail diversifié d’acteurs, l’ONG Save Our Planet continue de jouer un rôle crucial dans la sensibilisation et l’action concrète pour un avenir plus résilient face aux changements climatiques.

Megan Valère SOSSOU




Concassage de granite à Parakou : Entre survie et risques sanitaires

Le Bénin, à l’instar des autres pays de l’Afrique de l’Ouest aspire à l’émergence. Depuis son accession à la souveraineté nationale et internationale jusqu’au renouveau démocratique, en passant par la période révolutionnaire, des gouvernements se sont succédés et ont travaillé à mettre le pays sur la voie du développement.

Casimir Nanlomè

Cependant, l’épineux problème qui demeure est celui du sous-emploi et du chômage des jeunes. Ils sont plus nombreux aujourd’hui, ces hommes et femmes qui tentent de joindre les deux bouts en pratiquant des activités indécentes et à hauts risques.

Travailler et vivre au péril de sa santé, c’est le choix difficile que sont obligés de faire ces centaines de citoyens à Parakou qui, au lever du soleil, prennent d’assaut la carrière de granite située à l’ouest du périmètre de reboisement à la sortie Sud de la ville de Parakou.

Marie Kouagou, la quarantaine, est originaire de l’Atacora, et exerce l’activité de concassage depuis 4 ans sur la carrière de granite à Parakou. À l’instar de dame Marie, de nombreux jeunes et parfois adolescents, s’y consacrent. Brûler, concasser et ramasser les pierres, c’est ce à quoi s’attellent au quotidien ces hommes et femmes que l’équipe du Journal Santé Environnement est allée rencontrer au petit matin de ce samedi 11 novembre 2023 au quartier Kpébié à Parakou.

Le travail que font ces braves hommes et femmes comporte de grands risques. Des risques à prendre pour survivre. « Nous souffrons beaucoup ici. Mais puisque nous n’avons pas d’autres choix, nous sommes obligés de venir chercher ce qu’il faut pour nous nourrir », a confié dame Marie Kouagou. Dans cette tâche, dame Marie se fait aider par son jeune garçon Charlemagne qui, lui aussi, fait la douloureuse expérience du marteau aux côtés de sa mère. « Le marteau fait mal à la main. Quand on rentre à la maison les soirs, on chauffe l’eau en y ajoutant du sel, et on introduit nos mains dedans. Ça nous permet de calmer la douleur », a-t-il laissé entendre.

Marie Kouagou

Malgré les risques liés à cette activité, la majorité des acteurs exerçant sur la carrière de granite ne dispose pas de matériels de protection et se voit ainsi exposée à de nombreuses maladies. A en croire Casimir Nanlomè, massier chargé du concassage des grosses pierres, la majorité de ceux qui exercent cette activité souffrent fréquemment du paludisme. Les hommes, en particulier, voient leur hernie prendre du volume, les empêchant de poursuivre l’activité, a confié Casimir Nanlomè. « Il y a ceux qui souffrent du paludisme et de la toux du fait de la poussière et de l’exposition au soleil », a ajouté Marie Kouagou.

Des travailleurs sur le site de concassage
Site de concassage

Selon les spécialistes de la santé, ces travailleurs courent le risque d’une infection respiratoire, de troubles auditifs, de blessures et traumatismes, ainsi que d’une pneumoconiose silicotique, qui est une maladie pulmonaire grave. Autant de risques que prennent ces compatriotes, loin des regards bienveillants et laissé à leur triste sort. « L’activité n’est pas rentable, mais nous n’avons pas d’autres choix. Quand nous tombons malades, les patrons n’arrivent pas à nous aider. Nous nous débrouillons nous-même pour nous en sortir », a confié Casimir Nanlomè. Dans ces conditions, l’autorité municipale est interpellée. Ces concasseurs de granite demandent le soutien des autorités de la mairie de Parakou, afin que leur soient mis à disposition des matériaux de protection adaptés à leur activité.

Le gouvernement quant-à-lui, devra intensifier et étendre ses actions sociales au profit de cette couche vulnérable de citoyens, afin que celle-ci bénéficie également de bonnes conditions de travail, tel que recommandé dans la Constitution en son article 30, qui dispose que : « L’Etat reconnaît à tous les citoyens le droit au travail et s’efforce à créer les conditions qui rendent la jouissance de ce droit effective et garantissent au travailleur la juste rétribution de ses services ou de sa production. »

Faut-il le rappeler, en travaillant à améliorer les conditions de travail de ces compatriotes, le Bénin réalise ainsi l’ODD 8, celui de promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein-emploi productif et un travail décent pour tous.

Bénin, like other West African countries, aims for development but struggles with youth underemployment and unemployment. Many citizens are compelled to do risky, dangerous jobs, such as the granite quarry workers in Parakou, who lack protective equipment and expose themselves to numerous diseases. They are appealing for government assistance and social support for better working conditions.

Venance Ayébo TOSSOUKPE 




Le Réseau des Organisations de Jeunesse pour l’Environnement et le Climat au Bénin mis sur les fonts baptismaux

Le dimanche 22 octobre 2023, marque le début d’une nouvelle ère dans la vie des organisations de jeunesse engagées pour la protection de l’environnement au Bénin. Le Réseau des Organisations de Jeunesse pour l’Environnement et le Climat au Bénin a été officiellement lancé.

Ce réseau, regroupant une vingtaine d’organisations de jeunesse déterminées, est une réponse proactive à l’urgence climatique et environnementale au Bénin. Il vise une synergie d’action entre les organisations de jeunesse pour plus d’impacts significatifs au sein des différentes communautés.

L’une des pierres angulaires de ce réseau est la volonté de partager des expériences, des compétences et des ressources entre organisations environnementales de jeunesse au Bénin. La synergie d’action est perçue comme un levier essentiel pour renforcer les actions entreprises et influencer positivement les politiques et les comportements individuels en faveur de l’environnement.

Face aux problèmes climatiques et environnementaux que subissent les communautés Rurales et urbaines du Bénin, des organisations de jeunesse ont décidé de s’unir pour former un réseau solidaire et engagé. Le réseau souhaite promouvoir l’engagement, la créativité et le dynamisme pour susciter des changements durables dans les politiques et les comportements individuels.

A noter, qu’au cours de l’Assemblée générale constitutive, plusieurs membres ont été élus pour siéger au bureau national du Réseau. Il s’agit de:

– Megan Valère SOSSOU, Coordonateur national.

– Evelyne KADJA, Coordinatrice nationale adjointe.

– Stanislas OUSSOUKPEVI, Secrétaire Général.

– Brunelle GUEZODJE, Secrétaire Générale adjointe.

– Bernice GBEBIOHO, Trésorière Générale.

– Ange KOTIN, Trésorier Général Adjoint.

Et Luc ADETONA, Organisateur Général. Ces jeunes leaders dévoués incarneront le leadership du ROJEC Bénin et travailleront ensemble pour atteindre les objectifs ambitieux du réseau.

En créant ce réseau, ces organisations de jeunesse entendent renforcer leur capacité d’agir en tant que jeunes acteurs de la société civile. Ils aspirent ainsi à contribuer à un Bénin plus durable et respectueux de l’environnement pour les générations présentes et futures. Le Réseau des Organisations de Jeunesse pour l’Environnement et le Climat au Bénin (ROJEC Bénin) est un pas en avant vers la synergie d’action tant souhaitée pour toutes les organisations de la société civile militant en faveur de l’environnement au Bénin.

Stanislas OUSSOUKPEVI (SG ROJEC BENIN)