La lèpre : zoom sur cette maladie infectieuse qui perdure en Afrique
La lèpre est une maladie infectieuse chronique causée par le bacille Mycobacterium leprae, acido-résistant et allongé. La maladie affecte principalement la peau, les nerfs périphériques, les muqueuses des voies respiratoires supérieures et les yeux.
Les symptômes qui apparaissent sont des plaques douloureuses de dépigmentation ou des taches rouges et parfois des excroissances. La peau s\\\’épaissit et les lésions des nerfs périphériques entraînent une perte de sensation. La lèpre provoque également une faiblesse musculaire et parfois une paralysie, le plus souvent au niveau des bras et des jambes.
Le traitement à ce mal préconisé par l\\\’OMS depuis 1981 permet de guérir les malades et d\\\’éviter, s\\\’il est administré à temps, l\\\’invalidité. C\\\’est la polychimiothérapie (PCT), qui consiste en l\\\’administration de trois antibiotiques (dapsone, rifampicine et clofazimine).
D’après les chiffres officiels de 145 pays dans les 6 régions de l’OMS, environ 200 000 nouveaux cas de lèpre sont enregistrés chaque année à l’échelle mondiale, dont près de 20 % d’enfants de moins de 15 ans. Dans le monde, surtout parmi les plus pauvres, on compte encore près de 3 millions de lépreux avec des infirmités ou des mutilations. Il existe des zones fortement endémiques, notamment en Afrique, en Asie et en Amérique latine, qui représentent à elles seules plus de la moitié des cas.
Plusieurs raisons expliquent cette situation, notamment la lenteur d’apparition des symptômes et la longueur du traitement. D’autres facteurs influent aussi sur la dissémination de la maladie, notamment le difficile accès à une consultation et aux soins dans les zones d’extrême pauvreté, et les risques d’exclusion sociale qu’encourent les malades une fois diagnostiqués.
De l\\\’engagement de la Fondation Raoul Follereau
Initiée en 1954 par le journaliste et écrivain Raoul Follereau, le 27 janvier de chaque année est l\\\’occasion de rappeler que cette maladie est toujours d’actualité notamment en Asie, au Brésil, à Madagascar et Afrique centrale. Depuis 70 ans, donc, la Fondation Raoul Follereau suit la voie tracée par son fondateur : lutter contre l\\\’exclusion, qu\\\’elle soit causée par la maladie, l\\\’ignorance ou la pauvreté. Elle place la personne au centre de ses projets et agit spécifiquement pour soigner, faciliter l\\\’éducation, la formation et la réinsertion.
Largement sous-diagnostiquée, cette maladie contagieuse et invalidante dispose de traitements efficaces. Elle doit maintenant être mieux diagnostiquée et prévenue, en particulier dans les communautés les plus pauvres et les plus reculées.
La Fondation s\\\’emploie à mobiliser une véritable communauté de générosité qui rassemble donateurs, partenaires et bénévoles pour un monde plus juste et plus humain. Chaque année, des milliers de bénévoles se mobilisent pour un week-end national de collecte de fonds qui sensibilise le grand public à la réalité d\\\’une maladie encore largement méconnue. \\\ »Vivre, c\\\’est aider les autres à vivre\\\ », répétait Raoul Follereau.
Megan Valère SOSSOU
Lutte contre le Cancer: des vaccins thérapeutiques bientôt sur le marché
À l\\\’occasion de la journée mondiale de lutte contre le cancer célébrée le samedi 04 février 2023, votre journal revient sur les avancées dans la prise en charge médicale des malades. Une unité dénommée ONCOPOLE à Toulouse en France, coordonne la recherche internationale sur les vaccins anti-cancéreux. Il s’agit des vaccins plus curatifs que préventifs.
Cette étude est actuellement focalisée sur les cancers ORL et ovariens uniquement. Il représente l\\\’espoir de prévenir les récidives et la perspective de guérison. \\\ »Notre système immunitaire dans la vie de tous les jours, nous protège du cancer\\\ », explique pour commencer, le professeur Jean-Pierre Delort, qui dirige l\\\’Oncopole et coordonne cet essai clinique.
Le défi ici est de reprogrammer le système immunitaire des patients atteints de cancer. Un vaccin personnalisé contre les mutations de sa tumeur. \\\ »L\\\’objectif est de faire reconnaître au système immunitaire un antigène qui va servir à les protéger.
S\\\’il restait quelques cellules dans son corps, l\\\’objectif est que ces cellules ne puissent pas se développer, soient détruites et donc que le patient soit guéri à la fin\\\ », détaille le professeur. \\\ »Nous allons analyser ces tumeurs et voir quels antigènes elles expriment. Les patients seront traités puis des vaccins personnalisés seront créés. Ça n\\\’est plus de la science-fiction, c\\\’est un vrai espoir\\\ », confie-t-elle.
Bientôt sur le marché ?
Depuis 2021, une dizaine de patients atteints de cancers ORL sur la cinquantaine prévue a déjà reçu un vaccin thérapeutique et personnalisé, sans aucune rechute. Les chercheurs espèrent maintenant démarrer une étude à grande échelle d\\\’ici la fin de l\\\’année, et espèrent l\\\’avoir sur le marché d\\\’ici cinq ans.
Le gouvernement français a annoncé l\\\’ouverture d\\\’un Centre d\\\’Excellence à Paris. Il aura pour ambition de devenir un site international de référence pour les innovations en cancérologie. Selon le ministre de l\\\’Enseignement supérieur, toutes les compétences liées à l\\\’oncologie seront réunies pour mieux articuler recherche et solutions thérapeutiques.
Ministère de la Santé: les acteurs nationaux de la vaccination définissent les grandes priorités
Le Ministre de la Santé Professeur Benjamin HOUNKPATIN a présidé les travaux de la réunion ordinaire du premier trimestre de l’année 2023 du Comité de Coordination Interagence pour le Programme élargi de Vaccination (CCIA) ce mercredi 1er février 2023 au Ministère de la Santé. Cette importante assise a réuni toutes les parties prenantes autour des grandes priorités actuelles du Programme élargi de Vaccination.
Au cours de cette rencontre de haut niveau, quatre (4) points ont été abordés, dont, principalement, celui de l’analyse et de l’adoption des protocoles de la revue externe du Programme élargi de Vaccination couplée à l’enquête nationale de couverture vaccinale et du plan d’introduction du vaccin contre le paludisme dans le Programme élargi de Vaccination. Après discussions, ces protocoles ont été adoptés à l’unanimité des membres présents.
Par ailleurs, les membres présents se sont prononcés sur la présentation des résultats de l’évaluation externe de la gestion efficace des vaccins et la situation des cas de poliovirus circulant dérivés de la souche vaccinale de type 2 (cVDPV2) au Bénin. Ces différents points d’intérêt ont suscité de fructueux échanges entre les acteurs présents.
Avant de lever la séance, le Ministre de la Santé a exhorté les participants à une prise en compte diligente des grandes résolutions issues des assises en vue d’accélérer les performances du Bénin dans le processus d’immunisation de sa population.
Crise d’épilepsie : Causes, Symptômes et Traitements
L\\\’épilepsie reste une maladie encore mal connue. C\\\’est pourquoi, malades et médecins ont décidé de sortir l\\\’épilepsie de l\\\’ombre en organisant, depuis l\\\’an 2000 une Journée nationale dédiée à l\\\’épilepsie. La Journée Internationale de l\\\’Épilepsie se déroule, depuis 2015, le 2e lundi de février, et ce dans plus de 120 pays.
L’objectif de cette journée est d\\\’informer tout un chacun sur les bons gestes devant une personne en crise ; en particulier, il est inutile de mettre un objet dans la bouche, ni de l\\\’empêcher de se débattre. La meilleure attitude est de la placer en position latérale de sécurité et de la protéger des regards curieux ou effrayés.
Le thème de cette nouvelle édition est axé sur la lutte contre la désinformation. Intitulé \\\ »Épilepsie, lavons les préjugés\\\ », ce thème a été choisi pour mieux faire disparaître les idées fausses sur l’épilepsie et ses différentes manifestations afin de combattre la méconnaissance et les préjugés autour de l\\\’épilepsie.
Pas une épilepsie, mais des épilepsies
En effet, l\\\’épilepsie est une maladie neurologique. Elle est l\\\’expression d\\\’un fonctionnement anormal de l\\\’activité du cerveau. Les influx naviguent depuis le corps de la cellule nerveuse via le nerf jusqu\\\’au muscle à activer. Ils peuvent être assimilés à une activité électrique, qui est anormale chez les sujets épileptiques. Cet influx électrique excessif et anormal gagne toutes les cellules nerveuses de proche en proche et provoque la crise d\\\’épilepsie. Cependant, compte tenu des diverses formes de ces crises et de leur évolution, il n\\\’existe pas une, mais des épilepsies.
Causes et Symptômes
Les épilepsies peuvent avoir pour origine une maladie génétique ou une lésion cérébrale acquise, par exemple suite à un traumatisme ou à un accident vasculaire cérébral. Elles sont généralement dues à des facteurs génétiques, environnementaux et métaboliques ou peuvent être causées par des lésions du cerveau, la prise de certains médicaments ou l\\\’exposition à une toxine.
Les symptômes de l’épilepsie sont une perte de connaissance entraînant une chute, des convulsions, l’apparition de salive au bord des lèvres et, parfois, des vomissements, une perte d’urine ou de selles, ainsi qu’un bref arrêt de la respiration. Mais il existe également des formes d’épilepsie moins impressionnantes où la personne reste consciente : hallucinations, regard fixe, gestes répétitifs sans raison d’être. Les personnes atteintes peuvent présenter aussi de la fatigue et des évanouissements au niveau du corps entier. Dans les muscles, elles sentent des contractions musculaires rythmiques ou spasmes musculaires avec de l’aura épileptique ou fourmillements.
Un traitement efficace
Les épileptologues se réjouissent de la panoplie de médicaments désormais à la disposition des malades. Une vingtaine de molécules actives ont été mises au point, qui agissent sur les différents types d\\\’épilepsie. Aujourd\\\’hui, 70 % des cas d\\\’épilepsie peuvent être soignés avec succès.
Après 2 à 5 ans sans nouvelle crise, environ 70 % des enfants et 60 % des adultes pourront suspendre, sous contrôle médical, le traitement sans risque de rechute. Le traitement repose sur la prise d\\\’anticonvulsifs.
L\\\’épilepsie est généralement traitée avec des médicaments et, dans certains cas, par la chirurgie, l\\\’emploi d\\\’appareil spécifique ou un changement de régime alimentaire.
Constance AGOSSA
Simulation des pratiques de haut niveau en cardiologie interventionnelle au Bénin : Du rêve à la réalité
Le Ministre de la santé Pr Benjamin HOUNKPATIN a reçu en audience le vendredi 09 décembre 2022, des experts internationaux et des représentants de FUJI-HITACHI, HOPI MÉDICAL et SYNBIONIX conduits par le Prof. Nguyen TRAN dans le cadre du Master Class sur la simulation des pratiques de haut niveau en cardiologie interventionnelle qui a démarré le 8 décembre 2022 au Palais des Congrès de Cotonou au Bénin. Le Ministre et ses hôtes ont exploré tous les contours de ce vaste projet qui aboutira à la mise en place d’un centre chirurgical hybride de formation en pratiques de haut niveau en cardiologie interventionnelle, en ophtalmologie et endoscopie.
Le Bénin par le biais de ces pôles d\\\’excellence et les investissements en cours dans le secteur de la santé s\\\’emploie à tutoyer le sommet en matière de médecine de haut niveau. Il s\\\’impose comme le premier pays en Afrique à démarrer un projet ambitieux de création d\\\’un centre hybride de formation et de soins d’excellence en chirurgie dans les domaines de la cardiologie interventionnelle, de l’ophtalmologie et de l’endoscopie. Les premiers pas de ce dessein osé sont en train d’être posés avec l\\\’organisation de ce Master Class.
Des experts béninois en cardiologie, neurologie et en anesthésie réanimation pratiquent en présentiel, des gestes délicats de cardiologie interventionnelle sur des simulateurs. La finalité de cet ambitieux projet, est d’assurer le développement rapide d’un transfert de compétences axé sur des approches pédagogiques innovantes via les nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Au cours de son intervention, le Ministre de la santé a rappelé la vision du Gouvernement qui est de doter le Bénin d’un système hospitalier robuste axé sur la technologie de pointe et les innovations. Il a mis l\\\’accent sur toutes les réalisations infrastructurelles et technologiques en cours dans le secteur de la santé. L’ambition à terme est de révolutionner la pratique en se positionnant comme un hub en matière de médecine de pointe.
Séduit par la dynamique en cours, le Professeur Nguyen TRAN, Vice-Président de Bénin Projects et Directeur Opérationnel de l’École de Chirurgie de Nancy du Centre Hospitalier Régional et Universitaire de Nancy a renouvelé son engagement à apporter sa précieuse contribution à la concrétisation de cet ambitieux projet. Il a fait remarquer que « La cardiologie interventionnelle ne peut exister sans un service de chirurgie cardiaque. Il s’agit d’un bon départ pour placer le Bénin sur la liste des Nations avancées en matière de santé les années qui viennent » a-t-il conclu.
Prévision budgétaire : Benjamin HOUNKPATIN annonce 125.785.961.000 milliards FCFA pour le secteur sanitaire en 2023
Le Ministre de la santé Prof Benjamin HOUNKPATIN était ce vendredi 18 novembre 2022 devant la Commission budgétaire de l’Assemblée Nationale. L’autorité ministérielle a présenté un budget en hausse caractérisé par une forte augmentation des ressources d’investissement.
125.785.961.000 milliards FCFA en 2023 contre 98.100 milliards FCFA en 2022, soit une augmentation de plus de 28 % estimée en numéraire à 28 milliards Fcfa. Le secteur de la santé porte à la hausse son ambition de poursuivre les projets en cours en axant sa politique sur un accroissement des ressources d’investissement. En prévision pour 2023, il est annoncé un vaste programme de recrutement du personnel de santé.
Au total, 980 agents de santé qualifiés seront recrutés. Au niveau communautaire, 416 agents de santé communautaires qualifiés et 3741 relais communautaires seront également appelés à servir dans le secteur de la santé. Parallèlement, le plan de formation entamé va se poursuivre avec la pré-insertion de 200 médecins, 200 infirmiers et sage-femmes et 300 aides-soignants ainsi que la mise en place d’un programme spécial de formation de 6 mois des médecins généralistes pour l\\\’acquisition de compétences en chirurgie, pédiatrie, gynécologie obstétrique et le renforcement de capacités des infirmiers et sage-femmes d\\\’État en aides chirurgiens, dialyse, anesthésie-réanimation, soins palliatifs et autres.
Au niveau des infrastructures, les prévisions budgétaires de 2023 prévoit entre autres, la poursuite de la construction du Centre hospitalier de référence de rang régional à Abomey-Calavi, l’achèvement de la construction de l’hôpital de zone et des six centres de santé dans la Commune de Tchaourou, l’acquisition, l\\\’installation et la mise en service d’équipements au profit de l’Hôpital de Zone de Savè, la construction et l\\\’équipement du Centre national hospitalier universitaire de Psychiatrie d’Allada ainsi que le démarrage des travaux de construction de trois hôpitaux de zone de 120 lits à Avrankou – Adjarra – Akpro – Missérété; Adjohoun – Bonou – Dangbo et Zogbodomey – Bohicon – Zakpota. Il est également envisagé l’acquisition de 100 ambulances médicalisées pour le compte de l’année 2023.
Très satisfait de l’intérêt des députés pour les défis liés au secteur, le Ministre de la santé a rassuré de la disponibilité du Gouvernement à tout mettre en œuvre pour assurer des soins de qualité aux populations.
Cardiologie interventionnelle: Entretien avec Raymond ZEKPA, Expert en gouvernance hospitalière et Président de Benin Projects
En marge du Master Class organisé par Benin Projects en partenariat avec le Ministère de la Santé le 08 décembre 2022 sur la simulation des pratiques de haut niveau en cardiologie interventionnelle, l’expert en gouvernance hospitalière et Président de Benin Projects, monsieur Raymond ZEKPA a accordé une interview à Venance Tossoukpe du Journal Santé Environnement.
Lire l’intégralité de cette interview ici :
Journal Santé Environnement : Bonjour monsieur le Président. Veuillez-vous présenter à nos fidèles lecteurs s’il vous plait.
Président Raymond ZEKPA : Merci monsieur le Journaliste. Je suis Raymond ZEKPA, Président de Benin Projects et Expert en gouvernance hospitalière.
Journal Santé Environnement: Quel regard portez-vous de façon générale sur le système sanitaire au Bénin et sur l’offre sanitaire en cardiologie en particulier ?
Président Raymond ZEKPA : Je voudrais d’abord saluer le dynamisme du Ministre de la Santé, le Professeur Benjamin HOUNKPATIN qui, avec son équipe, a su mener les réformes nécessaires pour améliorer la qualité de l’offre sanitaire au Bénin. Le regard que je porte sur le système sanitaire au Bénin est positif. Il y a certes encore des choses à améliorer, des compétences à aller chercher, mais je pense que les lignes bougent depuis quelques années dans le domaine de la santé au Bénin. J’en veux pour preuve la mise en place de l’Autorité de Régulation du Secteur de la Santé (ARS), ainsi que la création de plusieurs agences de santé. Toute chose qui permet de réguler le secteur et de fluidifier la gouvernance hospitalière.
Pour ce qui concerne l’état des lieux de la cardiologie, je pense que c’est un secteur nouveau au Bénin. Le Bénin dispose toutefois de cardiologues de haut niveau, de cardiologues bien formés qui ont juste besoin d’une remise à niveau pour pouvoir se spécialiser dans la cardiologie interventionnelle. Je tiens à préciser que la cardiologie interventionnelle va de pair avec la chirurgie cardiaque comme avec l’endoscopie. Des efforts se font et Benin Projects est là pour accompagner le gouvernement, faire venir des compétences et des infrastructures de pointe pour permettre à nos professionnels de s’aguerrir afin de mieux soigner la population.
Journal Santé Environnement : Le 08 décembre dernier, Bénin Projects a, en partenariat avec le Ministère de la Santé, organisé un Master Class sur la simulation des pratiques de haut niveau en cardiologie interventionnelle. Que peut-on y comprendre ?
Président Raymond ZEKPA: Benin Projects a pris la responsabilité de faire venir au Bénin, ou de déceler sur place, des compétences de haut niveau pour participer au développement du pays. C’est dans ce cadre que j’ai pris mon bâton de pèlerin pour proposer à ceux qui le veulent, de venir voir le ‘’miracle’’ qui s’opère au Bénin. Cela m’a permis de rencontrer le Professeur Tran avec qui j’ai eu à travailler par le passé et qui est aussi membre et Vice-Président de Benin Projects. Nous avons ainsi décidé de la mise en place d’un projet de simulation pour la pratique de haut niveau en cardiologie interventionnelle, en ophtalmologie et en endoscopie. C’est dans ce cadre que, sur invitation du Président de la République, j’ai, accompagné du Professeur Tran, rencontré la haute autorité pour expliquer les tenants et les aboutissants de ce projet. Très réceptif, le Président de la République a donné son accord pour la mise en œuvre du projet. C’est à la suite de cela que j’ai été nommé, par décision du Ministre, Président du Comité mixte de suivi et de mise en place du projet. Et c’est pour anticiper sur le fonctionnement futur du centre qui sera mis en place qu’en collaboration avec le Professeur Tran, nous avons décidé d’organiser des Masters Class afin de préparer la partie béninoise à la découverte des nouvelles techniques et technologies en matière de cardiologie interventionnelle, d’ophtalmologie et d’endoscopie. Ce premier Master Class consacré à la cardiologie interventionnelle n’est que le début d’une série. Il s’agira pour les fois à venir de deux autres Masters class qui se pencheront sur l’ophtalmologie et l’endoscopie.
Journal Santé Environnement: En quoi consiste la cardiologie interventionnelle ?
Président Raymond ZEKPA : La cardiologie interventionnelle est en fait l’ensemble de tous les actes exploratoires et thérapeutiques qui sont réalisés par voie endo-vasculaire. La cardiologie interventionnelle concerne tous les domaines de la cardiologie, que ça soit les pathologies corolaires et les malformations congénitales telles que la fermeture d’une communication, une insuffisance cardiaque et tout ce qui est pathologie valvulaire.
Journal Santé Environnement : Il a été annoncé lors de ce Master Class que le projet aboutira à la mise en place d’un centre chirurgical hybride de formation en pratique de haut niveau en cardiologie interventionnelle, en ophtalmologie et en endoscopie. Quel impact un projet du genre pourrait-il avoir dans l’offre sanitaire au Bénin ?
Président Raymond ZEKPA : C’est une question très intéressante. La mise en place de ce centre hybride sera une première en Afrique et dans la sous-région. Ce centre aura à jouer deux rôles : dispenser des formations professionnelles d’excellence et de qualité au profit de nos professionnels ; et fournir des soins de qualité aux populations. C’est un projet phare pour l’Afrique et particulièrement pour l’Afrique de l’ouest qui viendra compléter l’offre de soins au Bénin tout en l’alliant à la formation continue de nos professionnels. Cela est très important dans la mesure où les techniques et technologies changent à une vitesse vertigineuse de nos jours. Il est donc nécessaire de se mettre au diapason. Mon rêve est qu’on ait au Bénin, à moyen et à long terme, un véritable hôpital virtuel où tous les professionnels, quelle que soit leur spécialité, peuvent venir compléter leur formation, s’aguerrir, se perfectionner et se donner les moyens de réussir dans leur métier. L’essentiel, comme je l’ai dit au début de cet entretien, c’est de pouvoir soigner de manière optimale et efficace la population béninoise et africaine, de limiter les évacuations sanitaires qui coûtent un budget énorme à notre État. Le Bénin est sur la bonne voie. Nous y croyons et nous y arriverons !
Journal Santé Environnement : Le Ministre de la santé, le Professeur Benjamin HOUNKPATIN déclarait au cours du Master Class que « l’ambition à terme est de révolutionner la pratique en se positionnant comme un hub en matière de médecine de pointe ». Le Bénin a-t-il les moyens de concrétiser cette ambition ?
Président Raymond ZEKPA : Oui. Le Bénin a suffisamment les moyens de concrétiser cette ambition. Dans le Programme d’Action du Gouvernement, le budget alloué au secteur de la santé est colossal. Je peux vous rassurer que la plupart de ces projets sont inscrits dans le P.A.G et les financements nécessaires y ont été alloués. Les compétences existent également ici au Bénin comme ailleurs et peuvent contribuer à la concrétisation de cette ambition. Il faut juste que chacun y mette du sien. Je profite de cette occasion pour dire à certains de mes frères et amis de la diaspora de venir pour qu’on puisse, ensemble, construire notre pays. C’est ensemble que nous pouvons travailler pour aller de l’avant. Seul on est invisible mais ensemble on est invincible.
Journal Santé Environnement : Jusqu’à quand faut-il attendre pour constater l’effectivité de ce projet ?
Président Raymond ZEKPA : Nous avons une feuille de route à laquelle nous tenons. Ce Master Class que nous avions organisé le 08 décembre dernier est une étape pour préparer la ressource humaine dont nous aurons besoin pour faire fonctionner le centre. Je ne peux pas vous donner une date fixe mais je peux vous dire que la mise en place de ce centre sera effective à moyen terme. Benin Projects jouera pleinement sa partition et je ne doute pas de la détermination du Ministre de la santé et de toute son équipe, très dynamique. Je vous exhorte donc à la patience. Nous tiendrons notre promesse. Je suis un homme de parole et je ne lâche jamais.
Journal Santé Environnement : Nous arrivons au terme de cet entretien. Qu’avez-vous à dire pour conclure monsieur le Président ?
Président Raymond ZEKPA : Je vous remercie pour cette opportunité que vous m’avez offerte. Je voudrais préciser que Benin Projects ne s’intéresse pas qu’au domaine de la santé et de la gouvernance hospitalière. Nous intervenons dans tous les domaines qui contribuent au développement d’une nation.
Je remercie tous les cadres du ministère de la santé qui ont rendu le séjour de notre délégation agréable. J’invite, une fois encore, tous ceux qui aiment ce pays à venir contribuer à son développement.
Journal Santé Environnement : Merci monsieur le Président. Nous vous souhaitons de passer un très bon séjour.
Président Raymond ZEKPA : Merci.
Le REMAPSEN s’imprègne de l’état du VIH pédiatrique au Bénin et en Afrique francophone
Le VIH chez l’enfant polarise moins l’attention. Pourtant la négligence de cet aspect de la maladie pourrait mettre à mal les efforts fournis dans la lutte contre le VIH SIDA de manière générale. Le REMAPSEN Bénin (Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement) a initié une mini conférence sur le sujet ce jeudi 29 décembre 2022 à cotonou avec des spécialistes du Réseau Enfants et VIH en Afrique (EVA)
La mini conférence a été animée par le directeur exécutif du Réseau Enfants et VIH en Afrique (EVA) Dr Gérès AHOGNON et le point focal au Bénin le Prof Léhila BAGNAN TOSSA. Selon les estimations du spectrum 2021, sur les 69 000 personnes infectées par le VIH au Bénin, 6 400 sont des enfants. 51 % des enfants infectés sont de sexe féminin. Ce sont là, des chiffres communiqués au cours de la rencontre. Les deux conférenciers ont dressé l’état des lieux du VIH pédiatrique en Afrique de l’ouest et du centre. L’efficacité de la lutte contre le VIH pédiatrique dépend de la prise en charge des mères séropositives. « Dans la plupart de nos pays, la femme enceinte, surtout au cours du dernier trimestre, soit on ne la trouve plus, soit le suivi au cours du dernier trimestre n’est pas correct » explique Dr AHOGNON. Pour Dr Géres AHOGNON, une femme enceinte qui est bien suivie et qui prend correctement ses médicaments, a 90 % de chance d’avoir un enfant séronégatif, si son accouchement se passe dans les conditions optimales. La lutte contre le VIH pédiatrique souffre de sous financement et d’un manque d’acteurs impliqués.
Ces dernières années, le nombre de femmes séropositives prises en charge tend à diminuer déplore Dr Gérès Ahognon . D’où la nécessité de renforcer les programmes PTME (prévention de la transmission mère-enfant). Plus il y aura des femmes sous traitement, moins il y aura d’enfants infectés souligne t-il. Parmi les objectifs dans cette lutte, c’est d’atteindre 95% d’enfants dépistés, 95% sous traitement et 95% avec une charge virale indétectable. Dans la région Afrique francophone, seulement 35 % des enfants connaissent leur statut, 35% sous traitement et seulement 27% ont une charge virale indétectable.
Le VIH pédiatrique au Bénin
90% des enfants séropositifs ont été contaminés par leurs mères. Le Professeur Léhila BAGNAN précise qu’au second semestre 2021, la transmission de la mère à l’enfant (transmission verticale) est de 1,8 %. Les chiffres se sont améliorés depuis 2019.
Quid des trois 95 au Bénin ?
Dans le pays, 42 % des enfants sont dépistés, 96% sous traitement et 70% ont une charge virale indétectable. « Ce qui veut dire qu’au niveau du suivi, il y a un problème » note le médecin.
Pour mener à bien cette lutte, elle propose le dépistage systématique de tous les enfants qui viennent à la consultation et à la vaccination.
Par ailleurs, les enfants ont généralement du mal à prendre leurs médicaments. C’est aussi un frein au traitement. La période de l’adolescence n’est souvent pas favorable au traitement.
Dr BAGNAN pense que les prochains défis résident dans le renforcement du personnel et la disponibilité des intrants (Test de dépistage).
La prise en charge pédiatrique au Bénin est une réalité mais il y a une stagnation de la file active a conclu Dr BAGNAN TOSSA. Selon le Professeur, même si la plupart des indicateurs sont au vert, il faut une synergie d’actions entre les acteurs pour obtenir de meilleurs résultats.
Rappelons que le VIH (virus de l\\\’immunodéficience humaine) est un virus qui attaque le système immunitaire, rendant les personnes infectées plus vulnérables aux infections et aux maladies. Selon l\\\’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 3,5 millions d\\\’enfants de moins de 15 ans vivent avec le VIH dans le monde, dont environ 90 % se trouvent en Afrique subsaharienne.
Megan Valère SOSSOU
Échanges de vœux au Ministère de la Santé: le Grand appel de Benjamin HOUNKPATIN
La cérémonie d\\\’échanges de vœux entre le Ministre de la Santé Professeur Benjamin HOUNKPATIN et le personnel s\\\’est déroulée ce lundi 16 janvier 2023 à la suite de la traditionnelle montée des couleurs. Empreint de solennité, ce rendez-vous annuel a été placé sous le signe d\\\’une remobilisation de la troupe en vue d\\\’une efficacité dans l\\\’unité et la fraternité.
Sans pompe ni théâtre, cette cérémonie d’échanges de vœux assez conviviale a permis au personnel du Ministère de la Santé de mettre sur la table ses doléances, mais aussi de cerner l’étendue des actions engagées dans le secteur. La première allocution revenait au nouveau représentant du syndicat du Ministère Josué ZOUNON qui a saisi l’occasion pour adresser une série de doléances à l’endroit du Ministre de la Santé.
A sa suite, le Secrétaire général du ministère de la Santé, Dr Ali IMOROU BAH CHABI a présenté les vœux du personnel au Ministre de la Santé. Il n’a pas manqué de rappeler les actions engagées au titre de l’année écoulée ainsi que celles qui sont en perspective pour l’année 2023.
Au nombre des défis relevés en 2022 figurent entre autres, la mise en place de l’Autorité de Régulation du secteur de la Santé (ARS), la poursuite des grands chantiers infrastructurels dont le plus important est le centre hospitalier universitaire de référence d\\\’Abomey-Calavi, la rénovation du plateau technique de plusieurs hôpitaux ainsi que l’équipement de certains hôpitaux en unités de dialyse et de scanographie.
Il n’a pas manqué d’annoncer le grand projet de recrutement de 980 agents de santé qualifiés en 2023, la pré-insertion de 200 médecins, 200 infirmiers et sages-femmes et 300 aides-soignants, l’acquisition de 188 ambulances ainsi que le démarrage de plusieurs travaux prévus dans le cadre du PAG 2.
Au cours de son intervention, le Ministre de la Santé a mis l’emphase sur la généralisation de l’assurance-maladie obligatoire dont le décret d’application serait sur le point d’être finalisé. Il a également profité pour énumérer les actions pratiques engagées dans le cadre de la résolution des doléances du personnel.
Dans un discours empreint de sincérité et sans langue de bois comme à ses habitudes, le chef du département de la santé a amené l’assistance à comprendre ses profondes aspirations et sa vision pour le secteur. Il a laissé entendre que les efforts consentis ne pourront produire les résultats escomptés sans un esprit d’équipe et un minimum de conscience professionnelle. C’est pour cela qu’il a exhorté chaque acteur à quelques niveaux où il se trouve à privilégier le travail bien fait, le respect du bien public et du patient, l’entraide et la fraternité.
Réduction des risques sanitaires : une Conférence internationale s\’y penche demain à Marrakech
Deux ans après l’apparition de la Covid-19 qui a mis à mal le système sanitaire de par le monde, des acteurs de cinquante-sept pays majoritairement africains se pencheront sur l’avenir du monde à travers une rencontre de haut niveau sur la réduction des risques sanitaires. L’événement qui s’ouvre demain, mercredi 16 novembre 2022 à Marrakech au Maroc est mise sous le haut patronage de sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu l’assiste.
Cette Conférence Internationale, la première sur la Réduction des Risques Sanitaires va durer trois jours. L’objectif pionnier est d’interroger la volonté commune de faire de la santé un sujet discuté au sein des plus hautes instances.
Au menu, la lettre royale de sa majesté, des allocutions, la visite officielle des stands, la signature de plusieurs livres, une conférence de presse, des tables rondes avec des échanges interdisciplinaires.
Diverses thématiques seront abordées. Au nombre de celles-ci se trouvent la santé et les droits Humains, les déterminants sociaux de la santé en Afrique, les maladies cardiovasculaires, l’oncologie, le tabac, le sucre, l’obésité, la santé mentale et les addictions. Le regard sera également porté sur les défis et perspectives des systèmes de santé dans le monde dans un contexte africain.
Cette rencontre constitue une occasion propice pour les éminents experts et acteurs invités, à trouver des solutions aux problèmes liés aux dynamiques sociales en rapport avec la santé.
Le point complet de cette conférence est à retrouver sur votre Journal dans les prochains jours.