Le REMAPSEN s’imprègne de l’état du VIH pédiatrique au Bénin et en Afrique francophone

Le VIH chez l’enfant polarise moins l’attention. Pourtant la négligence de cet aspect de la maladie pourrait mettre à mal les efforts fournis dans la lutte contre le VIH SIDA de manière générale. Le REMAPSEN Bénin (Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement) a initié une mini conférence sur le sujet ce jeudi 29 décembre 2022 à cotonou avec des spécialistes du Réseau Enfants et VIH en Afrique (EVA)

La mini conférence a été animée par le directeur exécutif du Réseau Enfants et VIH en Afrique (EVA) Dr Gérès AHOGNON et le point focal au Bénin le Prof Léhila BAGNAN TOSSA. Selon les estimations du spectrum 2021, sur les 69 000 personnes infectées par le VIH au Bénin, 6 400 sont des enfants. 51 % des enfants infectés sont de sexe féminin. Ce sont là, des chiffres communiqués au cours de la rencontre. Les deux conférenciers ont dressé l’état des lieux du VIH pédiatrique en Afrique de l’ouest et du centre. L’efficacité de la lutte contre le VIH pédiatrique dépend de la prise en charge des mères séropositives. « Dans la plupart de nos pays, la femme enceinte, surtout au cours du dernier trimestre, soit on ne la trouve plus, soit le suivi au cours du dernier trimestre n’est pas correct » explique Dr AHOGNON. Pour Dr Géres AHOGNON, une femme enceinte qui est bien suivie et qui prend correctement ses médicaments, a 90 % de chance d’avoir un enfant séronégatif, si son accouchement se passe dans les conditions optimales. La lutte contre le VIH pédiatrique souffre de sous financement et d’un manque d’acteurs impliqués.

Ces dernières années, le nombre de femmes séropositives prises en charge tend à diminuer déplore Dr Gérès Ahognon . D’où la nécessité de renforcer les programmes PTME (prévention de la transmission mère-enfant). Plus il y aura des femmes sous traitement, moins il y aura d’enfants infectés souligne t-il. Parmi les objectifs dans cette lutte, c’est d’atteindre 95% d’enfants dépistés, 95% sous traitement et 95% avec une charge virale indétectable. Dans la région Afrique francophone, seulement 35 % des enfants connaissent leur statut, 35% sous traitement et seulement 27% ont une charge virale indétectable. 

Le VIH pédiatrique au Bénin

90% des enfants séropositifs ont été contaminés par leurs mères. Le Professeur Léhila BAGNAN précise qu’au second semestre 2021, la transmission de la mère à l’enfant (transmission verticale) est de 1,8 %. Les chiffres se sont améliorés depuis 2019.

Quid des trois 95 au Bénin ?

Dans le pays, 42 % des enfants sont dépistés, 96% sous traitement et 70% ont une charge virale indétectable. « Ce qui veut dire qu’au niveau du suivi, il y a un problème » note le médecin.

Pour mener à bien cette lutte, elle propose le dépistage systématique de tous les enfants qui viennent à la consultation et à la vaccination.

Par ailleurs, les enfants ont généralement du mal à prendre leurs médicaments. C’est aussi un frein au traitement. La période de l’adolescence n’est souvent pas favorable au traitement.

Dr BAGNAN pense que les prochains défis résident dans le renforcement du personnel et la disponibilité des intrants (Test de dépistage).

 La prise en charge pédiatrique au Bénin est une réalité mais il y a une stagnation de la file active a conclu Dr BAGNAN TOSSA. Selon le Professeur, même si la plupart des indicateurs sont au vert, il faut une synergie d’actions entre les acteurs pour obtenir de meilleurs résultats.

Rappelons que le VIH (virus de l’immunodéficience humaine) est un virus qui attaque le système immunitaire, rendant les personnes infectées plus vulnérables aux infections et aux maladies. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 3,5 millions d’enfants de moins de 15 ans vivent avec le VIH dans le monde, dont environ 90 % se trouvent en Afrique subsaharienne.

Megan Valère SOSSOU




Cardiologie interventionnelle: Entretien avec Raymond ZEKPA, Expert en gouvernance hospitalière et Président de Benin Projects

En marge du Master Class organisé par Benin Projects en partenariat avec le Ministère de la Santé le 08 décembre 2022 sur la simulation des pratiques de haut niveau en cardiologie interventionnelle, l’expert en gouvernance hospitalière et Président de Benin Projects, monsieur Raymond ZEKPA a accordé une interview à Venance Tossoukpe du Journal Santé Environnement.

Lire l’intégralité de cette interview ici :

Journal Santé Environnement : Bonjour monsieur le Président. Veuillez-vous présenter à nos fidèles lecteurs s’il vous plait.

Président Raymond ZEKPA : Merci monsieur le Journaliste. Je suis Raymond ZEKPA, Président de Benin Projects et Expert en gouvernance hospitalière.

Journal Santé Environnement : Quel regard portez-vous de façon générale sur le système sanitaire au Bénin et sur l’offre sanitaire en cardiologie en particulier ?

Président Raymond ZEKPA : Je voudrais d’abord saluer le dynamisme du Ministre de la Santé, le Professeur Benjamin HOUNKPATIN qui, avec son équipe, a su mener les réformes nécessaires pour améliorer la qualité de l’offre sanitaire au Bénin. Le regard que je porte sur le système sanitaire au Bénin est positif. Il y a certes encore des choses à améliorer, des compétences à aller chercher, mais je pense que les lignes bougent depuis quelques années dans le domaine de la santé au Bénin. J’en veux pour preuve la mise en place de l’Autorité de Régulation du Secteur de la Santé (ARS), ainsi que la création de plusieurs agences de santé. Toute chose qui permet de réguler le secteur et de fluidifier la gouvernance hospitalière.

Pour ce qui concerne l’état des lieux de la cardiologie, je pense que c’est un secteur nouveau au Bénin. Le Bénin dispose toutefois de cardiologues de haut niveau, de cardiologues bien formés qui ont juste besoin d’une remise à niveau pour pouvoir se spécialiser dans la cardiologie interventionnelle. Je tiens à préciser que la cardiologie interventionnelle va de pair avec la chirurgie cardiaque comme avec l’endoscopie. Des efforts se font et Benin Projects est là pour accompagner le gouvernement, faire venir des compétences et des infrastructures de pointe pour permettre à nos professionnels de s’aguerrir afin de mieux soigner la population.

Journal Santé Environnement : Le 08 décembre dernier, Bénin Projects a, en partenariat avec le Ministère de la Santé, organisé un Master Class sur la simulation des pratiques de haut niveau en cardiologie interventionnelle. Que peut-on y comprendre ?

Président Raymond ZEKPA : Benin Projects a pris la responsabilité de faire venir au Bénin, ou de déceler sur place, des compétences de haut niveau pour participer au développement du pays. C’est dans ce cadre que j’ai pris mon bâton de pèlerin pour proposer à ceux qui le veulent, de venir voir le ‘’miracle’’ qui s’opère au Bénin. Cela m’a permis de rencontrer le Professeur Tran avec qui j’ai eu à travailler par le passé et qui est aussi membre et Vice-Président de Benin Projects. Nous avons ainsi décidé de la mise en place d’un projet de simulation pour la pratique de haut niveau en cardiologie interventionnelle, en ophtalmologie et en endoscopie. C’est dans ce cadre que, sur invitation du Président de la République, j’ai, accompagné du Professeur Tran, rencontré la haute autorité pour expliquer les tenants et les aboutissants de ce projet. Très réceptif, le Président de la République a donné son   accord pour la mise en œuvre du projet. C’est à la suite de cela que j’ai été nommé, par décision du Ministre, Président du Comité mixte de suivi et de mise en place du projet. Et c’est pour anticiper sur le fonctionnement futur du centre qui sera mis en place qu’en collaboration avec le Professeur Tran, nous avons décidé d’organiser des Masters Class afin de préparer la partie béninoise à la découverte des nouvelles techniques et technologies en matière de cardiologie interventionnelle, d’ophtalmologie et d’endoscopie. Ce premier Master Class consacré à la cardiologie interventionnelle n’est que le début d’une série. Il s’agira pour les fois à venir de deux autres Masters class qui se pencheront sur l’ophtalmologie et l’endoscopie.     

Journal Santé Environnement : En quoi consiste la cardiologie interventionnelle ?

Président Raymond ZEKPA : La cardiologie interventionnelle est en fait l’ensemble de tous les actes exploratoires et thérapeutiques qui sont réalisés par voie endo-vasculaire. La cardiologie interventionnelle concerne tous les domaines de la cardiologie, que ça soit les pathologies corolaires et les malformations congénitales telles que la fermeture d’une communication, une insuffisance cardiaque et tout ce qui est pathologie valvulaire.  

Journal Santé Environnement : Il a été annoncé lors de ce Master Class que le projet aboutira à la mise en place d’un centre chirurgical hybride de formation en pratique de haut niveau en cardiologie interventionnelle, en ophtalmologie et en endoscopie. Quel impact un projet du genre pourrait-il avoir dans l’offre sanitaire au Bénin ?

Président Raymond ZEKPA  : C’est une question très intéressante. La mise en place de ce centre hybride sera une première en Afrique et dans la sous-région. Ce centre aura à jouer deux rôles : dispenser des formations professionnelles d’excellence et de qualité au profit de nos professionnels ; et fournir des soins de qualité aux populations. C’est un projet phare pour l’Afrique et particulièrement pour l’Afrique de l’ouest qui viendra compléter l’offre de soins au Bénin tout en l’alliant à la formation continue de nos professionnels. Cela est très important dans la mesure où les techniques et technologies changent à une vitesse vertigineuse de nos jours. Il est donc nécessaire de se mettre au diapason. Mon rêve est qu’on ait au Bénin, à moyen et à long terme, un véritable hôpital virtuel où tous les professionnels, quelle que soit leur spécialité, peuvent venir compléter leur formation, s’aguerrir, se perfectionner et se donner les moyens de réussir dans leur métier. L’essentiel, comme je l’ai dit au début de cet entretien, c’est de pouvoir soigner de manière optimale et efficace la population béninoise et africaine, de limiter les évacuations sanitaires qui coûtent un budget énorme à notre État. Le Bénin est sur la bonne voie. Nous y croyons et nous y arriverons !  

Journal Santé Environnement : Le Ministre de la santé, le Professeur Benjamin HOUNKPATIN déclarait au cours du Master Class que « l’ambition à terme est de révolutionner la pratique en se positionnant comme un hub en matière de médecine de pointe ». Le Bénin a-t-il les moyens de concrétiser cette ambition ?

Président Raymond ZEKPA : Oui. Le Bénin a suffisamment les moyens de concrétiser cette ambition. Dans le Programme d’Action du Gouvernement, le budget alloué au secteur de la santé est colossal. Je peux vous rassurer que la plupart de ces projets sont inscrits dans le P.A.G et les financements nécessaires y ont été alloués. Les compétences existent également ici au Bénin comme ailleurs et peuvent contribuer à la concrétisation de cette ambition. Il faut juste que chacun y mette du sien. Je profite de cette occasion pour dire à certains de mes frères et amis de la diaspora de venir pour qu’on puisse, ensemble, construire notre pays. C’est ensemble que nous pouvons travailler pour aller de l’avant. Seul on est invisible mais ensemble on est invincible.

Journal Santé Environnement : Jusqu’à quand faut-il attendre pour constater l’effectivité de ce projet ?

Président Raymond ZEKPA : Nous avons une feuille de route à laquelle nous tenons. Ce Master Class que nous avions organisé le 08 décembre dernier est une étape pour préparer la ressource humaine dont nous aurons besoin pour faire fonctionner le centre. Je ne peux pas vous donner une date fixe mais je peux vous dire que la mise en place de ce centre sera effective à moyen terme. Benin Projects jouera pleinement sa partition et je ne doute pas de la détermination du Ministre de la santé et de toute son équipe, très dynamique. Je vous exhorte donc à la patience. Nous tiendrons notre promesse. Je suis un homme de parole et je ne lâche jamais.

Journal Santé Environnement : Nous arrivons au terme de cet entretien. Qu’avez-vous à dire pour conclure monsieur le Président ?

Président Raymond  ZEKPA : Je vous remercie pour cette opportunité que vous m’avez offerte. Je voudrais préciser que Benin Projects ne s’intéresse pas qu’au domaine de la santé et de la gouvernance hospitalière. Nous intervenons dans tous les domaines qui contribuent au développement d’une nation.

Je remercie tous les cadres du ministère de la santé qui ont rendu le séjour de notre délégation agréable. J’invite, une fois encore, tous ceux qui aiment ce pays à venir contribuer à son développement.

Journal Santé Environnement : Merci monsieur le Président. Nous vous souhaitons de passer un très bon séjour.

Président Raymond ZEKPA : Merci.




Prévision budgétaire : Benjamin HOUNKPATIN annonce 125.785.961.000 milliards FCFA pour le secteur sanitaire en 2023

Le Ministre de la santé Prof Benjamin HOUNKPATIN était ce vendredi 18 novembre 2022 devant la Commission budgétaire de l’Assemblée Nationale. L’autorité ministérielle a présenté un budget en hausse caractérisé par une forte augmentation des ressources d’investissement.

125.785.961.000 milliards FCFA en 2023 contre 98.100 milliards FCFA en 2022, soit une augmentation de plus de 28 % estimée en numéraire à 28 milliards Fcfa. Le secteur de la santé porte à la hausse son ambition de poursuivre les projets en cours en axant sa politique sur un accroissement des ressources d’investissement. En prévision pour 2023, il est annoncé un vaste programme de recrutement du personnel de santé.

Au total, 980 agents de santé qualifiés seront recrutés. Au niveau communautaire, 416 agents de santé communautaires qualifiés et 3741 relais communautaires seront également appelés à servir dans le secteur de la santé. Parallèlement, le plan de formation entamé va se poursuivre avec la pré-insertion de 200 médecins, 200 infirmiers et sage-femmes et 300 aides-soignants ainsi que la mise en place d’un programme spécial de formation de 6 mois des médecins généralistes pour l’acquisition de compétences en chirurgie, pédiatrie, gynécologie obstétrique et le renforcement de capacités des infirmiers et sage-femmes d’État en aides chirurgiens, dialyse, anesthésie-réanimation, soins palliatifs et autres.

Au niveau des infrastructures, les prévisions budgétaires de 2023 prévoit entre autres, la poursuite de la construction du Centre hospitalier de référence de rang régional à Abomey-Calavi, l’achèvement de la construction de l’hôpital de zone et des six centres de santé dans la Commune de Tchaourou, l’acquisition, l’installation et la mise en service d’équipements au profit de l’Hôpital de Zone de Savè, la construction et l’équipement du Centre national hospitalier universitaire de Psychiatrie d’Allada ainsi que le démarrage des travaux de construction de trois hôpitaux de zone de 120 lits à Avrankou – Adjarra – Akpro – Missérété; Adjohoun – Bonou – Dangbo et Zogbodomey – Bohicon – Zakpota. Il est également envisagé l’acquisition de 100 ambulances médicalisées pour le compte de l’année 2023.  

Très satisfait de l’intérêt des députés pour les défis liés au secteur, le Ministre de la santé a rassuré de la disponibilité du Gouvernement à tout mettre en œuvre pour assurer des soins de qualité aux populations.




Simulation des pratiques de haut niveau en cardiologie interventionnelle au Bénin : Du rêve à la réalité

Le Ministre de la santé Pr Benjamin HOUNKPATIN a reçu en audience le vendredi 09 décembre 2022, des experts internationaux et des représentants de FUJI-HITACHI, HOPI MÉDICAL et SYNBIONIX conduits par le Prof. Nguyen TRAN dans le cadre du Master Class sur la simulation des pratiques de haut niveau en cardiologie interventionnelle qui a démarré le 8 décembre 2022 au Palais des Congrès de Cotonou au Bénin. Le Ministre et ses hôtes ont exploré tous les contours de ce vaste projet qui aboutira à la mise en place d’un centre chirurgical hybride de formation en pratiques de haut niveau en cardiologie interventionnelle, en ophtalmologie et endoscopie. 

Le Bénin par le biais de ces pôles d’excellence et les investissements en cours dans le secteur de la santé s’emploie à tutoyer le sommet en matière de médecine de haut niveau. Il s’impose comme le premier pays en Afrique à démarrer un projet ambitieux de création d’un centre hybride de formation et de soins d’excellence en chirurgie dans les domaines de la cardiologie interventionnelle, de l’ophtalmologie et de l’endoscopie. Les premiers pas de ce dessein osé sont en train d’être posés avec l’organisation de ce Master Class.

Des experts béninois en cardiologie, neurologie et en anesthésie réanimation pratiquent en présentiel, des gestes délicats de cardiologie interventionnelle sur des simulateurs. La finalité de cet ambitieux projet, est d’assurer le développement rapide d’un transfert de compétences axé sur des approches pédagogiques innovantes via les nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Au cours de son intervention, le Ministre de la santé a rappelé la vision du Gouvernement qui est de doter le Bénin d’un système hospitalier robuste axé sur la technologie de pointe et les innovations. Il a mis l’accent sur toutes les réalisations infrastructurelles et technologiques en cours dans le secteur de la santé. L’ambition à terme est de révolutionner la pratique en se positionnant comme un hub en matière de médecine de pointe.

Séduit par la dynamique en cours, le Professeur Nguyen TRAN, Vice-Président de Bénin Projects et Directeur Opérationnel de l’École de Chirurgie de Nancy du Centre Hospitalier Régional et Universitaire de Nancy a renouvelé son engagement à apporter sa précieuse contribution à la concrétisation de cet ambitieux projet. Il a fait remarquer que « La cardiologie interventionnelle ne peut exister sans un service de chirurgie cardiaque. Il s’agit d’un bon départ pour placer le Bénin sur la liste des Nations avancées en matière de santé les années qui viennent » a-t-il conclu.




5e édition du Forum Galien Afrique à Dakar : accélérateur de la marche africaine vers la couverture sanitaire universelle

La cinquième édition du Forum Galien Afrique s’est tenue du 06 au 09 décembre 2022 à Dakar au Sénégal. Axée sur le thème  »Accélérer la marche de l’Afrique vers la couverture sanitaire universelle », elle s’est ouverte le vendredi 06 décembre devant un parterre d’homme et de femmes scientifique, politiques et de la société civile africaine. Il s’agit d’une plateforme annuelle instituée il y a cinq ans qui travaille au renforcement de la recherche et du développement durable, par le partage d’expériences, pour résoudre les problèmes majeurs de santé publique en Afrique.

C’est non seulement un rendez-vous scientifique continental qui vise le renforcement de la recherche et le développement durable mais aussi une occasion de présenter les innovations et de rencontrer des investisseurs tout en assistant aux conférences du forum.

En ouvrant les travaux, le ministre-secrétaire général de la présidence de la République du Sénégal, Oumar Samba Bâ, a souligné que l’objectif de son pays était « de parvenir d’ici les dix prochaines années à la couverture sanitaire universelle ».

Rappelant les dernières statistiques à ce sujet, il a révélé que le taux de couverture sanitaire de la population, « tous régimes confondus, est actuellement de 53% ».

 »Les défis restent élevés, notamment ceux relatifs à l’universalité et l’intensification des interventions qui doivent être de qualité », a toutefois souligné M. Bâ. Il a ajouté que pour faire face à ces défis, le président sénégalais Macky Sall avait préconisé de changer de terminologie, en misant désormais sur le concept de couverture sanitaire universelle.

La santé, qui est plus que jamais « un droit fondamental et précieux pour chaque personne », demeure « une impérieuse nécessité pour protéger nos populations et, surtout, préserver la stabilité et la sécurité mondiale », a conclu M. Bâ.

Les différents participants à cette rencontre de haut niveau sont convaincus d’une seule chose, une couverture de santé universelle passe par l’accès équitable à des soins de de santé de base et de qualité.

Il convient de rappeler qu’à cette nouvelle édition ont pris part des milliers de personnes constituées par des délégations en provenance de divers pays dont le Bénin.

Cette année le prix Galien qui vise à primer les chercheurs, institutions et industries pharmaceutiques qui, à travers leurs produits et services améliorent les conditions de vie des populations, n’a pas été décerné. Un fait qui justifie la rigueur et le sérieux du processus de sélection.




Accès aux soins de Santé en Afrique : Zoom sur la Déclaration de Dakar

Déclaration de Dakar sur l’accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques équitables, abordables et de qualité d’ici 2030 en Afrique

Une initiative africaine

Cette déclaration est le fruit des réflexions des participants au Symposium International sur le Renforcement des Systèmes de soins Chirurgicaux, Obstétricaux et Anesthésiques en Afrique d’ici 2030 qui a eu lieu à Dakar les 4-6 mai 2022.

Ce Symposium International s’est tenu sous le haut patronage de S.E. Macky Sall, Président de la République du Sénégal et Président de l’Union Africaine, présidé par Mr Abdoulaye Diouf Sarr, Ministre de la Santé et de l’Action Sociale du Sénégal et organisé par le Gouvernement du Sénégal et Mercy Ships, en étroite collaboration avec le Bureau Régional de l’OMS pour l’Afrique et en partenariat avec l’ONG Internationale Smile Train, le Programme de Santé mondiale, de Chirurgie et du Changement social de l’École de Médecine de l’Université de Harvard, le Collège Ouest-Africain des Chirurgiens, le Collège des Chirurgiens d’Afrique de l’Est, Centrale, et du Sud, l’Université McGill, l’Organisation Internationale Lifebox, le Collège Royal des Chirurgiens d’Irlande et le Centre régional de collaboration pour les soins chirurgicaux de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe.

Le Symposium International a été organisé en 2 parties :

1) La Réunion des Experts des 4 et 5 mai, présidée par le Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye, Directrice Générale de la Santé Publique représentant Mr Abdoulaye Diouf Sarr, Ministre de la Santé et de l’Action Sociale du Sénégal et le Dr Pierre M’Pelé, Directeur Régional de Mercy Ships pour l’Afrique au nom Mr Gert van de Weerdhof, Directeur Général de Mercy Ships. 2) La Réunion des Ministres Africains de la Santé du 6 mai 2022 présidée par Mr Abdoulaye Diouf Sarr, Ministre de la Santé et de l’Action Sociale du Sénégal.

L’évaluation de base

Une évaluation de base sur l’accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques a été réalisée pour donner un éclairage sur l’élaboration de politiques et stratégies basées sur des données objectives. L’évaluation de base concerne les 32 pays à partir d’un échantillon de 609 hôpitaux de district de la région sub-saharienne de l’Afrique. Les participants ont reconnu le soutien exceptionnel du Bureau Régional de l’OMS pour l’Afrique dans la réalisation de l’évaluation de base et l’appui technique à la Réunion des Experts en conformité avec l’accord de collaboration signé le 28 août 2018 entre le Bureau Régional de l’OMS pour l’Afrique et Mercy Ships.

De la recherche à l’action politique

Les participants à la Réunion des Experts ont identifié et approuvé les principales conclusions de l’Évaluation de base, formulé des recommandations prioritaires, proposé une feuille de route 2022-2030 sur l’amélioration de l’investissement dans le renforcement des soins chirurgicaux, obstétricaux, anesthésiques et infirmiers en Afrique et élaboré un projet de Déclaration à l’intention des Ministres de la Santé réunis à Dakar le 6 mai 2022.

La Réunion des Ministres

Les Ministres de la Santé, Chefs de délégation et Représentants des pays suivants : Bénin, Burundi, Burkina Faso, Cameroun, République Centrafricaine, Tchad, Congo, Comores, Côte d’Ivoire, Éthiopie, Eswatini, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Madagascar, Mali, Malawi, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Seychelles, Sierra Leone, Sud-Soudan, Ouganda et Togo et le Ministre de la Santé du Somaliland, en tant qu’observateur, ont participé à la Réunion des Ministres Africains de la Santé. Les objectifs de la Réunion des Ministres Africains de la Santé étaient de discuter et d’adopter soumis à leur attention par les Experts : (i) le projet de Déclaration de Dakar sur l’accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques équitables, abordables et de qualité en Afrique, et (ii) le projet de Plan régional d’actions 2022-2030, feuille de route pour l’amélioration de l’investissement dans le renforcement des systèmes de chirurgie, d’obstétrique et d’anesthésie en Afrique d’ici 2030.

Les participants du Symposium International ont remercié le Gouvernement du Sénégal pour l’accueil et l’hospitalité fraternels, ainsi que pour sa disponibilité et son engagement dans l’organisation du Symposium International. Ils ont également remercié l’Organisation Non Gouvernementale Internationale Mercy Ships pour le soutien technique et financier à la réalisation de l’évaluation de base et à l’organisation du Symposium International.

Conversation présidentielle

Les Ministres de la Santé soumettent à la très haute attention des Chefs d’État Africains réunis à Dakar, Sénégal le 30 mai 2022, un projet de Déclaration sur l’accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques, équitables, abordables et de qualité en Afrique « La Déclaration de Dakar » et une feuille de route 2022-2030 pour l’amélioration de l’investissement pour le renforcement des systèmes de chirurgie, d’obstétrique et d’anesthésie en Afrique d’ici 2030.

Nous, Chefs d’État des Comores, de la Guinée-Bissau et du Sénégal, et les Représentants des Chefs d’État du Cameroun, du Congo, et de La Gambie, réunis à Dakar, République du Sénégal à l’occasion de l’ ‘Africa Celebration’ qui commémore les 30 ans de service de Mercy Ships en Afrique, organisée par le Gouvernement du Sénégal et Mercy Ships en étroite collaboration avec le Bureau Régional de l’OMS pour l’Afrique, et en partenariat avec l’ONG internationale Smile Train, le programme de chirurgie mondiale et de changement social de la faculté de médecine de l’Université Harvard Cambridge, le Collège Ouest Africain des chirurgiens, le Collège des Chirurgiens d’Afrique de l’Est, Centrale, et du Sud, l’Université Mc Gill, l’Organisation Internationale Lifebox et le Collège Royal des Chirurgiens d’Irlande et le Centre régional de collaboration pour les soins chirurgicaux de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe.

2. Nous reconnaissons la charge mondiale des maladies pouvant faire l’objet de soins chirurgicaux, mise en évidence par l’adoption des résolutions WHA68.15 et WHA70(22) de l’ Assemblée Mondiale de la Santé visant à renforcer les soins chirurgicaux et anesthésiques essentiels d’urgence comme composante de la couverture sanitaire universelle (CSU), les travaux de la Commission Lancet sur la chirurgie mondiale (2015) et l’Objectif de Développement Durable n°3, notamment n°3.8 sur la couverture sanitaire universelle incluant la protection contre les risques financiers d’ici 2030, et en particulier les cibles 3.1 et 3.6 sur la mortalité maternelle et les accidents de la route.

3. Nous reconnaissons également le soutien de l’Organisation Non Gouvernementale Internationale « Mercy Ships » dans la promotion d’une chirurgie sûre en Afrique, apportant depuis 1990 espoir et guérison, et transformant les vies des populations africaines.

4. Nous reconnaissons également les progrès importants qui ont été réalisés au cours des deux dernières décennies en termes d’ (a) expansion des services chirurgicaux, (b) expansion des compétences chirurgicales et croissance de la formation locale des
spécialistes en chirurgie et dans les disciplines connexes, (c) mise en œuvre accrue des politiques et stratégies nationales qui soutiennent les intentions des pays en termes de soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques en vue d’atteindre les Objectifs de Développement Durable et un développement potentiel dans un plus grand nombre de pays, (d) accès plus grand aux données sur les conditions et les services chirurgicaux ayant le plus d’impact, grâce à une utilisation accrue des services informatiques et numériques et des systèmes de dossiers médicaux électroniques, (e) augmentation de la disponibilité des services chirurgicaux au niveau des districts dans plusieurs pays.

5. Nous reconnaissons à la suite de l’analyse des résultats de l’évaluation de base, les défis actuels à relever en matière de couverture sanitaire universelle pour les soins chirurgicaux, obstétricaux, anesthésiques et connexes en raison (1) des déficits en termes de ressources humaines nécessaires au bon fonctionnement des services chirurgicaux, (2) d’importantes lacunes en matière d’infrastructures et d’équipements et une mauvaise répartition au sein des pays, (3) de la faiblesse des services de base et de soutien nécessaires à l’offre de soins chirurgicaux sûrs, il y a pénurie de prestation de services, (4) de difficultés de financement des services de chirurgie, d’obstétrique et d’anesthésie dans le cadre des stratégies nationales de santé, (5) d’absence de réglementation et de structures de gouvernance pour les soins chirurgicaux à tous les niveaux, (6) d’accès limité à l’information, (7) d’efforts insuffisants pour promouvoir bien-être et santé et prévenir les facteurs de morbidité et de mortalité liées à la chirurgie et aux affections connexes, (8) de gouvernance et gestion des soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques à développer.

Les 9 Engagements

1. NOUS DEMANDONS à toutes les Nations de la Région Africaine, aux principaux partenaires nationaux et internationaux et aux acteurs de la santé en matière de sécurité chirurgicale de s’engager à mettre en œuvre les 12 actions urgentes requises conformément à l’annexe 1 de la présente déclaration.

2. NOUS NOUS ENGAGEONS, à impliquer les gouvernements, les parlements, les ministères de la santé, les ministères des finances, soutenus par les parties prenantes essentielles, notamment les éducateurs, les formateurs et les mentors des professionnels de la chirurgie, de l’obstétrique et de l’anesthésie, les associations et sociétés professionnelles de santé, les institutions académiques, les partenaires locaux et internationaux, les organes de régulation des professions de la santé, la société civile et les groupes de défense des droits des patients.

3. NOUS NOUS ENGAGEONS, à intensifier l’investissement dans le renforcement des soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques en Afrique en vue de la mise en œuvre du plan d’action régional 2022-2030.

4. NOUS RECONNAISSONS, que la chirurgie a été une composante négligée des systèmes de santé nationaux et que les Nations partagent les mêmes défis notamment en matière d’infrastructures, de ressources humaines, de financement et de vision stratégique.

5. NOUS NOUS ENGAGEONS, à atteindre l’objectif de la Déclaration d’Abuja d’allouant 15 % des budgets nationaux à la santé.

6. NOUS NOUS ENGAGEONS, à plaider pour la création d’un fonds régional (similaire à celui du Fonds mondial contre le sida, le paludisme et la tuberculose) pour améliorer la mobilisation des ressources en vue de renforcer l’accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques.

7. NOUS NOUS ENGAGEONS, à mettre en œuvre la feuille de route 2022-2030 avec ses priorités stratégiques, ses indicateurs clés et son tableau de bord, conformément à l’annexe 2 de la présente déclaration.

8. NOUS APPROUVONS, les conclusions de la réunion des 28 Ministres Africains de la santé de la Région Afrique de l’OMS réunis à Dakar, République du Sénégal, le 6 mai 2022 ainsi que la création d’un groupe de travail scientifique africain pour superviser la mise en œuvre du plan d’action régional.

9. NOUS NOUS ENGAGEONS à nous réunir tous les 2 ans d’ici à 2030 pour évaluer les progrès accomplis, échanger des idées et des innovations, et partager les expériences entre les pays.
Les Chefs d’État EXPRIMENT leur profonde gratitude à S.E. Macky Sall, Président de la République du Sénégal et Président de l’Union Africaine pour son leadership visionnaire et son engagement pour la santé ; et LUI DEMANDENT HUMBLEMENT de porter à l’ordre du jour de la session ordinaire de l’Union Africaine le sujet important sur les soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques équitables, abordables et de qualité en Afrique afin d’en faire une priorité essentielle de l’Union Africaine.

MANDATENT, S.E. Macky Sall, Président de la République du Sénégal, en sa qualité de Président de l’Union Africaine, de donner la priorité à cet ordre du jour lors des consultations entre l’Union Africaine et le G20 et le G7 ainsi qu’avec d’autres partenaires stratégiques tels que la Chine, la Turquie, l’Union Européenne, le Japon, l’Australie, le Canada, l’Inde, etc.




Bénin: le Ministère de la santé recrute 37 agents communautaires dans le Borgou et l’Alibori

Dans le souci d’atteindre les Objectifs du Développement Durable, le gouvernement du Bénin a prévu dans son programme d’actions des interventions pour assurer à la population une couverture sanitaire universelle. Pour opérationnaliser cette politique, il a décidé de mettre en œuvre une phase pilote dans six communes des départements de l’Alibori et du Borgou.

Ainsi, le ministère de la santé a annoncé le recrutement de 37 agents de santé communautaires au profit de ces départements. Les candidats intéressés sont appelés à déposer leurs dossiers en ligne via le lien emploisante.gouv.bj au plus tard le 12 décembre 2022 à minuit.

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Santé au Bénin : Des médicaments antipaludiques jugés non conformes

Dans une alerte émise le vendredi 02 décembre 2022, l’Agence Béninoise de Régulation Pharmaceutique (ABRP) a ordonné le retrait de lots de spécialités de médicaments antipaludiques dans tous les établissements pharmaceutiques et structures sanitaires au Bénin.

E effet, cette alerte fait suite à une série d’analyse effectuée par l’agence Nationale de Contrôle de Qualité des Produits de Santé et de l’Eau (ANCQ) et dont les résultats font état de la non-conformité de certains lots de médicaments antipaludiques. Au total neuf (09) médicaments ayant pour principes actifs la quinine sulfate, la quinine dihydrochloride, la quinine dihydrochlorydrate et l’Artéméther

« Je voudrais inviter tous les établissements pharmaceutiques et toutes les structures sanitaires à retirer de leurs stocks, les boites des lots susvisés et à les retourner, sans délai, aux sociétés de Grossistes Répartiteurs pour les dispositions qui s’imposent » a insisté Dr CHABI dans son adresse.

Rappelons que c’est dans le cadre de la surveillance du marché au Bénin que l’Agence béninoise de régulation Pharmaceutique a effectué sur toute l’étendue du territoire national des prélèvements de médicaments antipaludiques dans certaines officines de pharmacie.

Megan Valère SOSSOU




Formations en soins de santé primaire : Pari gagné pour la PSSP et l’Université d’Ottawa

Démarrée le lundi 21 novembre 2022, à l’hôtel KTA de Cotonou, la formation en soins de santé primaires axée sur les maladies transmissibles au Bénin et l’éthique clinique a connu son épilogue ce vendredi 25 novembre 2022. À la fin, les participants ont exprimé leurs impressions sur le déroulement de ladite formation.

« Pour moi, c’était une expérience magnifique », a confié Benoît Agossoukpe, médecin et participant à cette formation de cinq jours. Une formation qui lui paraissait longue au début, mais qui est passée très vite. Pour lui, il n’y a que la qualité du savoir partagé, la convivialité dans les échanges qui leur ont permis d’apprendre de nouvelles connaissances et d’acquérir de nouvelles aptitudes, à dupliquer dans leurs formations sanitaires.

Un engagement que chaque participant a d’ailleurs pris. « Quand nous serons de retour, nous allons essayer d’élaborer de petits projets pour renforcer les connaissances de nos confrères et consœurs ; et aussi aller à la performance dans nos secteurs différents, dans nos formations sanitaires », a-t-il promis aux formateurs. Une raison de plus pour ne pas manquer de remercier aussi bien les organisateurs que les formateurs. « Nous vous exposons notre gratitude pour le temps passé avec nous, votre disponibilité, le partage de votre savoir, de votre connaissance qui vont vraiment nous aider et qui vont vraiment faire bouger beaucoup de choses dans nos différentes structures. Que Dieu vous bénisse », a confié la Sœur Solange Houinato, médecin pédiatre, au nom de tous les participants.

Quant au contenu de la formation dispensée, Honed Avahoundje, médecin généraliste s’en réjouit et reste convaincu du travail à faire par la suite. « Ce que je retiens, c’est qu’il y a eu beaucoup de thèmes et on a vu que, face à nos réalités, nous avons encore beaucoup de choses à faire. Nous devons améliorer nos pratiques dans nos structures sanitaires. Il y a beaucoup d’autres choses qu’on a eu à apprendre au cours de cette formation », a-t-il fait comprendre.

L’après formation

Une chose est d’être formée certes, mais une autre est de s’en servir. Là-dessus, les formateurs et les organisateurs n’ont cessé d’insister sur cette réalité. Les participants eux-aussi n’ont pas manqué de s’y engager. C’est pourquoi Jean Roy, le responsable du projet a tenu à les remercier pour leur active participation. « On est ouvert à vos suggestions et recommandations. À moyen et long termes, c’est de vous former comme formateurs », a-t-il laissé entendre.

Une bonne nouvelle que confirme Pascal Fafeh, Secrétaire Exécutif de la PSSP. Appréciant l’assiduité des participants pendant l’ESS cinq jours de travail, il a invité les impétrants, au retour dans les formations sanitaires, à faire un effort pour mettre en pratique les retombées de cette formation, et mettre en exécution leur plan d’amélioration de la qualité. De plus, cette formation ne va pas s’arrêter là. « Il y aura la formation des formateurs. Et c’est justement parmi vous, pour qu’on puisse avoir des équipes mixtes, constituées des Canadiens et des Béninois », a confirmé le Secrétaire Exécutif. Le représentant de la PSSP n’a pas manqué de remercier les formateurs pour la collaboration et la qualité de la formation, mais également les participants pour la volonté d’améliorer leurs pratiques. « Nous sommes toujours prêts à continuer dans la lancée avec ce projet, pour qu’on arrive à un état de changement total du secteur de la santé pour le bonheur des populations », a martelé Pascal Fafeh à l’endroit de l’équipe canadienne.

Faut-il le rappeler, les participants (médecins, infirmiers, sages-femmes) ont essentiellement été formés sur la prévention des infections ; l’antibioprophylaxie ; l’hépatite B ; les meilleures stratégies d’intervention pour réduire les infections chirurgicales ; la résistance aux antimicrobiens ; le professionnalisme et collaboration interprofessionnelle. Ces différentes thématiques ont été animées par des professionnels de la santé, venus du Canada. Il s’agit de Dr Jean Roy, Dre Marie-Hélène Chomienne, Muleka Ngenda, et Maud Mediell. À noter que les participants sont repartis avec des attestations de participation, heureux et engagés.

Arsène AZIZAHO




Cotonou accueille le 37e Congrès de la Société d’Anesthésie-Réanimation d’Afrique Francophone

Le 37e congrès de la société d’anesthésie-réanimation d’Afrique francophone (SARAF), coparrainés par les ministères de l’enseignement supérieur et de la santé s’est ouvert depuis hier au Bénin. L’événement qui rassemble des professionnels de la santé de plus de 20 pays d’Afrique et d’Europe a été officiellement lancé le mercredi 23 novembre 2022 au Palais des Congrès de Cotonou, par le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin. Ce même jour où le Conseil des ministres autorisait l’organisation de ce congrès de la SARAF à Cotonou, du 23 au 25 novembre 2022.

Plus de 600 professionnels de santé, en général les médecins, en particulier les anesthésistes-réanimateurs, les paramédicaux et autres acteurs du domaine sont attendus à ce congrès de la SARAF, le quatrième organisé au Bénin. À l’entame de la cérémonie d’ouverture, le Professeur Eugène Zoumenou, Président de la Société des médecins anesthésistes-réanimateurs du Bénin (SMARB) a formulé ses mots de bienvenue à l’endroit de tous les participants, des conférenciers, des congressistes, des maîtres et des experts venus aussi bien d’Afrique que d’ailleurs. Il n’a pas manqué de reconnaître le coup de génie du comité d’organisation et de tous ceux qui ont contribué à l’organisation de ce 37e congrès, sans oublier les deux ministères qui co-parrainent de cet auguste événement.

« Ce congrès de Cotonou se veut être mémorable », a clamé le Professeur Youssouf Coulibaly, Président de la SARAF. Au regard du riche programme concocté à cet effet, et comptant sur les participants, le président de la SARAF a invité les uns et les autres à participer activement aux échanges.  A noter qu’il sera question de conférences pour les médecins et les paramédicaux ; échange avec des experts ; symposiums ; ateliers ; communications libres ; atelier de secourisme grand public ; don de sang, etc.

L’engagement du gouvernement du Bénin

À son tour, le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin a, au nom du gouvernement du Bénin, souhaité à tous, la bienvenue à Cotonou, au pied de l’Amazone (Place des amazones). Un honneur, s’est-il réjoui. Selon le ministre Béninois, ce 37e congrès de la SARAF se tient à un moment important où le secteur de la santé des différents pays est en pleine immersion sur les leçons apprises de la gestion de la pandémie de la Covid-19, qui a mis à l’épreuve les systèmes de santé du monde entier. « S’il est vrai qu’aucun sous-secteur n’a été épargné, il est évident que la filière urgence anesthésie-réanimation a été particulièrement éplorée. C’est le lieu de remercier les collègues pour leur engagement, leur savoir-faire et le courage dont ils ont fait preuve u cours de ces durs moments. Nous sommes tous convaincus que rien n’était possible sans la contribution des autres spécialités, et nous avons tous retenus la grande importance de la gestion pluridisciplinaire des urgences sanitaires », a-t-il martelé.

Le moment des bilans, des projections, pour préparer les ressources humaines à faire face davantage à toutes les situations est venu à l’en croire. Il n’a point de doute que la SARAF saura dégager des pistes claires qui permettront l’atteinte des objectifs de développement durable. Pour sa part, le gouvernement de Patrice Talon depuis 2016, n’a cessé de mener des actions concrètes et tangibles pour la marche vers l’atteinte de ces ODD. Une marche qui prend en compte la revalorisation des ressources humaines (10 bourses offertes chaque année en anesthésie-réanimation et 20 pour les paramédicaux) ; la mise à disposition des infrastructures et des équipements de qualité ; la promotion d’une organisation résiliente de l’offre des soins ; la culture de la bonne gouvernance à tous les niveaux, retient-on de son discours.

Comme son prédécesseur, Benjamin Hounkpatin attend des propositions concrètes des conférences, tables rondes et symposiums, sur les thématiques qui impactent le secteur de la santé, notamment la surmortalité maternelle, les urgences pédiatriques, etc. Persuadé, que les échanges d’expériences seront très importants pour ce congrès, il se réjouit d’avance de l’apport de ces assises à l’ambition du savoir-faire en anesthésie-réanimation dans les différents pays d’Afrique francophone. C’est en souhaitant plein succès aux travaux que le ministre de la Santé a officiellement déclaré ouvert le 37e congrès de la SARAF au Bénin.

Il convient de noter qu’en guise de conférence inaugurale, il s’est entretenu avec les participants sur le thème : couverture sanitaire universelle en Afrique, mythe ou réalité ? ». Partant de l’état des lieux de son pays, il conclut que c’est déjà une réalité en cours au Bénin. « Pour les autres pays, il suffit de s’y engager et ce sera une réalité », a-t-il laissé entendre comme pour inviter chacun à répondre à la problématique tout en surpassant la limite d’un mythe. La cérémonie d’ouverture a pris fin avec une photo de famille et la visite des différents stands prévus dans le cadre de ce congrès.

Pour rappel, la SARAF a été créée en 1984 et regroupe tous les médecins anesthésistes-réanimateurs exerçants an Afrique francophone. Le congrès annuel est aujourd’hui le premier cadre de rencontre des spécialistes de l’anesthésie-réanimation des différents pays membres. L’un des pères fondateurs de la SARAF est le professeur Martin Chobli, Père de l’anesthésie-réanimation béninoise, Président d’honneur de ce 37e congrès.

Arsène AZIZAHO




Lutte contre les infections et maladies transmissibles au Bénin: La PSSP et l’université d’Ottawa forment plusieurs acteurs de la santé

Depuis ce lundi 21 novembre 2022, se déroule à l’hôtel KTA de Cotonou, la formation en soins de santé primaires axée sur les maladies transmissibles au Bénin et volet transversal en éthique clinique. Conjointement organisé par la Plateforme du secteur sanitaire privé du Bénin (PSSP) et les Affaires francophones de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, avec le soutien de la Fondation Mérieux de Lyon, cette formation des professionnels de la santé vise en général à améliorer les services de santé offerts aux populations Béninoises.

Trouver des solutions pratiques et concrètes pour minimiser les effets néfastes des maladies transmissibles au Bénin afin d’améliorer la santé de la population d’une part, et intégrer les meilleures pratiques  de soins centrés sur le patient à l’aide des équipes travaillant en collaboration interprofessionnelle en faisant preuve d’un grand professionnalisme, d’autre part, sont les objectifs phares de cette initiative qui permet de former depuis quatre ans des acteurs de la santé au Bénin.

Après deux éditions en présentiel en 2019 et trois éditions en ligne en 2021, cette première en présentiel post COVID se déroule du 21 au 25 novembre 2022 et réunis médecins, infirmiers, sages-femmes, aussi bien du privé que du public. Selon Pascal Fafeh, secrétaire exécutif de la faîtière des structures privées du secteur de la santé, la PSSP a mis en place un programme d’optimisation de la qualité qui consiste en une amélioration continue de la qualité des soins et services dans les formations sanitaires privées. Ceci s’inscrit dans la logique de l’implémentation de la convention de partenariat que la PSSP a signée en juillet 2017 avec le ministère de la santé pour amener les acteurs du secteur privé à observer les bonnes pratiques en matière de soin.

« C’est dans le cadre de ce programme que cette formation est initiée pour amener les acteurs des secteur privé et public à avoir les meilleures pratiques, à améliorer les pratiques en matière de service de soins, notamment en ce qui concerne la maîtrise des infections dans les établissements de soins au Bénin », a martelé le Secrétaire Exécutif de la PSSP. Il laisse comprendre, avant de finir, que le partenariat entre la PSSP et l’Université d’Ottawa est bien solide et fructueux et augure des lendemains encore meilleurs en matière du renforcement de la qualité dans les pratique de soins.   

Quant au contenu de cette formation qui dure cinq jours, il sera question de : prévention des infections ; antibioprophylaxie ; hépatite B ; meilleures stratégies d’intervention pour réduire les infections chirurgicales ; résistance aux antimicrobiens ; professionnalisme et collaboration interprofessionnelle, renseigne Dr Jean Roy, médecin généraliste à Ottawa et responsable du projet. A l’en croire, il y aura pour chaque formation, une heure de discussion et d’échange, où on essaye d’établir les meilleures façons de procéder ici au Bénin, tenant compte des milieux, respectant les cultures et les façons de faire.

« De ces formations purement pratiques, on veut que des gens apprennent des choses et qu’ils iront changer dans leurs milieux, acquitter de nouvelles connaissances acquises », a-t-il souhaité. Cela lui tient vraiment à cœur. C’est pourquoi il a tenu remercier la PSSP et les affaires francophones de l’université d’Ottawa (Capitale du Canada), ainsi que la fondation Mérieux en France (Lyon) qui finance ce projet.

Premier jour, un satisfécit

« Prévention et contrôle des infections, et sécurité des patients ». C’est le thème du premier jour de ladite formation, animé par Muleka Ngenda, Infirmière clinicienne, spécialisée en prévention et contrôle des infections. Selon ses clarifications, quand on parle de prévention et de contrôle des infections, c’est qu’on a des mesures préventives qu’on peut mettre en place pour prévenir l’arrivée ou la survenue d’une maladie. « Mais une fois que la maladie est déjà arrivée, on peut avoir d’autres mesures supplémentaires pour contrôler cette maladie. Les infections liées aux soins de santé, c’est des incidents qui sont évitables », a martelé la formatrice. A travers sa communication parfaitement animée, les participants ont retenu l’essentiel. C’est du moins ce qu’il ressort de leur avis. « La prévention, le contrôle des infections et la sécurité des patients sont une affaire de tous, aussi bien des patients que des soignants.

En ce qui nous concerne, la responsabilité est accrue, car nous devons évaluer les risques afin de mener des actions pour prévenir les infections dans le milieu hospitalier. C’est le résumé succinct de ce qu’a retenu  Kévin Amoussou, médecin et participant. Si pour ce dernier, la facilitatrice leur a apporté l’information de la manière la plus claire possible, Renaude Noucle, infirmière diplômée d’Etat a beaucoup apprécié la manière dont les travaux de groupe se sont déroulés. « Il nous a permis de rappeler à chaque prestataire de soins, certaines pratiques, peut-être délaissées, dont le but est de protéger aussi bien le patient que le prestataire de soins contre certaines infections », a-t-elle retenue. Il s’en est suivi une mise à jour sur l’hépatite virale B, animée par Dr Marie-Hélène Chomienne.

Les attentes du PSSP

« Les attentes, c’est qu’à la sortie, tous les participants maitrisent les modules abordés tout au long des cinq jours de formation ; cernent les méandres des infections pour mieux y faire face sur le terrain », a notifié Pascal Fafeh, Secrétaire Exécutif de la PSSP. Ensuite, ils mettront en place un plan d’amélioration de la qualité des soins dans leurs établissement d’intervention. Il s’agit d’un « plan que chaque participant va élaborer pour sa clinique, et qu’il va mettre en œuvre au niveau de son service », a précisé Pascal Fafeh. Un suivi continu sera fait par l’équipe de la PSSP appuyée par ses partenaires du Canada pour l’obtention des résultats escomptés.

A la fin de cette formation, les participants seront soumis à une évaluation des connaissances en matière de maitrise des infections de la qualité des plans d’action. Des attestations seront délivrées aux participants qui auront passé le cap.

Faut-il le rappeler, la Plateforme du secteur sanitaire privé du Bénin est une structure faitière qui regroupe les acteurs du secteur privé de la santé au Bénin, c’est-à-dire des associations professionnelles du privé qui sont dans le secteur de la santé. Elle travaille à fédérer tous les acteurs du secteur privé de la santé sous un organisme de coordination et d’œuvrer à les amener à une meilleure pratique en terme de respect de la réglementation, respect des normes et des pratiques que le ministère de la santé a défini pour le secteur de la santé au Bénin.

Arsène AZIZAHO




Vaccination contre la COVID-19 : UNICEF Benin prime les meilleures productions, projets et challengers

Alors que le taux de vaccination peine à s’élever au Bénin, les actions ne cessent de se multiplier pour une meilleure couverture de vaccination. C’est ainsi que des concours médias, des appels à projets et des challenges ont été initiés par l’UNICEF en partenariat avec l’UNFPA, l’INSIDE, l’OMS et le gouvernement du Bénin avec le soutien de l’ambassade de France, afin d’inciter et de mobiliser la population, à se faire vacciner. À l’apothéose de la remise des prix le vendredi 18 novembre 2022 au siège de l’UNICEF à Cotonou, les lauréats sont repartis avec plus de quatre millions de Fcfa.

À ce jour, le Bénin est à environ 30 % de couverture vaccinale (au lieu d’une prévision de 60, voire 70 %), un des plus hauts de la sous-région certes. Mais il est resté stable depuis un bon moment en raison de la déformation au sujet de la vaccination. Une situation qui préoccupe plus d’un et qui urge d’être résolue pour le bien-être de la population béninoise. « Le besoin d’une redynamisation de la stratégie de mobilisation communautaire s’est donc imposé », a souligné le représentant de la représentante résidente de l’UNICEF au Bénin, dans son discours. C’est à la suite de ce besoin que l’UNICEF avec l’accompagnement de ses partenaires, grâce aux financements du gouvernement français, a jugé important de mettre les médias et les jeunes au cœur de cette stratégie de mobilisation pour la vaccination. Ainsi, plusieurs actions ont été menées, dont la formation de plus de 200 jeunes de U-Reporter et 100 journalistes dans tous les départements du Bénin sur l’importance de la vaccination et les techniques de vérification de l’information afin de partager des informations fiables pour encourager le public à se faire vacciner. Ce rendez-vous est donc venu reconnaître et célébrer les lauréats et les différentes initiatives, notamment le concours des meilleures productions médiatiques sur la vaccination contre la COVID-19, le concours vaccinons-nous et celui, embarquons-nous pour la vaccination. Des concours qui visent à encourager le public à se faire vacciner et à lutter contre la désinformation.

Une cagnotte de plus de 4 millions Fcfa pour les lauréats

À l’issue de ces concours, 58 projets ont été reçus et 254 participants pour les concours. De sept projets retenus, trois équipes sont sorties gagnantes. Il s’agit des projets : « Vacciner et protéger », le premier qui repart avec 1.500.000 Fcfa; « Tous vaccinés, tous rassurés », deuxième avec 1.000.000 Fcfa ; et « Abawhè », troisième avec 750.000 Fcfa. Quant au concours médiatique, 27 productions ont été reçues, dont 18 radios, 8 presses écrites et 1 télévision. À l’arrivée, Patrice Sokégbé, du quotidien Fraternité est sorti lauréat de la presse écrite et repart avec 500.000 Fcfa. Dans la catégorie, radio, Serge Fanou, de la radio rurale locale de Banikoara occupe la première place et empoche aussi 500.000 Fcfa. Un prix spécial genre a été attribué à Amélie Zonmadin, la candidature féminine ayant recueilli la meilleure note, toute catégorie confondue. La journaliste de la radio Tado d’Abomey-Calavi est repartie avec 200.000 Fcfa. Quant au challenge Embarquons-nous pour la vaccination, huit lauréats ont été primés avec des gadgets. Le premier a fait vacciner 44 personnes. Le reste comptabilise 70 personnes vaccinées.

Les officiels Concours Covid-19 Unicef Benin

Notons que tous les lauréats ont également reçu des certificats de mérite. Leurs joies étaient énormes, et ils n’ont pas manqué de remercier l’UNICEF pour l’initiative. Ils s’engagent à continuer sur la même lancée pour que l’objectif soit atteint, même s’ils reconnaissent que le travail de terrain n’est pas une sinécure.

Une initiative salutaire

Cette initiative de l’UNICEF vient donc à point nommé renforcer la volonté du gouvernement et des nations unies de protéger les populations contre les effets dévastateurs de cette pandémie qu’est la COVID-19. Pour Camille Baumann, représentante de l’ambassade de France, « au cœur de ce projet, se trouve la volonté de permettre à chacun d’avoir accès à une information fiable et de qualité sur la vaccination et sur la santé ». C’est pourquoi l’ambassade de France n’a ménagé aucun effort pour l’appuyer. Un effort que salue d’ailleurs Conrad Deguenon. Le représentant de l’Agence nationale des soins de santé primaires (ANSSP) remercie l’ambassade de France pour l’accompagnement, de même l’UNICEF pour sa disponibilité et son engagement, sans oublier tous les autres partenaires techniques qui de par leur nature constante les aident à améliorer la lutte contre la pandémie.

Un certificat de reconnaissance a été décerné par ailleurs, à cinq membres du comité d’organisation du Camp national Adjarra 2022 qui a réuni 148 jeunes autour du thème « La déconstruction des rumeurs sur la vaccination contre la COVID-19 ». La désinformation détourne l’information, dixit Josias Koularambaye. C’est pourquoi il a lancé cet appel fort à la fin de la cérémonie : « La Covid-19 n’est pas finie. Continuons la vaccination ; la sensibilisation afin de faire de ceux qui sont vaccinés des sensibilisateurs ».

Arsène AZIZAHO




Dans les coulisses du « bizi », la prostitution digitalisée au Bénin

Le « bizi », dérivé de « bizness » est l’appellation d’une activité qui prend de l’ampleur ces dernières années au Bénin. Il s’agit d’une nouvelle forme de prostitution qui se démarque du travail de s3xe traditionnel par le mode opératoire des « bizi-girls » ou des « géreuses de bizi » comme elles se font appeler. Diversement apprécié au sein de la société, le « bizi » est devenu quand même une activité génératrice de revenu au profit des acteurs directs, de leur entourage et de certaines entreprises. 

Mireille est une jeune femme,  la trentaine environ. « Gereuse de bizi » depuis bientôt deux ans, nous l’avons rencontrée dans un forum WhatsApp exclusivement dédié à l’activité de « bizi ». Pour accéder à ce forum, nous avons été soumis à un processus qui est commun à tous les forums que nous avons intégrés dans le cadre de cette enquête. Après avoir pris contact avec l’administratrice principale, nous avons reçu les conditions d’adhésion qui tournaient autour d’un versement de 2100 FCFA comme frais d’inscription, présentation avec photo complète et engagement à respecter rigoureusement le règlement intérieur du groupe, dans lequel il est clairement inscrit : “l’inscription au club nécessite un degré de responsabilité. Si vous n’êtes pas majeur, abstenez-vous”. Le règlement demande également à tout membre du forum de s’abstenir de réclamer des photos des “bizi-girls” de façon tous azimuts et exagérée. C’est après avoir satisfait à ces exigences que notre numéro téléphone a été ajouté au forum. Au niveau du règlement intérieur, il y a un point qui n’est pas passé inaperçu, il était mis en exergue. Ce point indique que “tout nouveau membre du forum a droit à un plan (rencontre) gratuit avec la bizi girl de son choix”. L’objectif serait de faciliter son intégration et lui souhaiter la « bienvenue ».

Mireille réside à Porto-Novo, à plus de 40 kilomètres de Cotonou, la capitale économique du Bénin. Une situation géographique qui parfois lui fait perdre des clients. « Certains te contactent depuis Cotonou ou Calavi. Dans ces cas, le coût de la prestation monte, parce qu’il faut y ajouter les frais de transport. Ce que beaucoup n’arrivent pas à supporter ».

Néanmoins, Mireille ne se plaint pas. Elle rencontre  en moyenne  deux clients par semaine. Sa recette varie selon plusieurs facteurs, mais ce qui est sûr, le montant le plus bas que peuvent générer ses prestations pour deux clients est de 10 mille francs CFA. Interrogée sur le coût d’une prestation à effectuer à Cotonou, elle n’a pas hésité à dire 12 mille francs CFA. En détail, elle explique que 2 000 francs CFA sont réservés pour le transport et les 10 mille francs CFA pour le « service rendu ».

Des éléments de facturation…

Tout dépend, en effet, des exigences du client. En général, les « bizi girls » fixent le coût de leur prestation en fonction du nombre de coups et des pratiques sexuelles souhaitées par le client. La facture est généralement salée quand il s’agit de faire une nuit entière. Dans ce cas, la prestation peut coûter jusqu’à 60 mille francs, a confié Mireille, qui avoue que c’est l’option la plus rentable.

Si le montant est discuté et arrêté avant l’arrivée de la « bizi girls », il peut aussi changer pendant la prestation. En clair, les clauses du « contrat » peuvent être révisées selon les circonstances (le canal de prise de contact, le lieu de la rencontre et les pratiques s3exuels exigées par le client). Il faut également noter que la facturation peut aussi varier d’une « bizi girl » à une autre.

Pendant que Mireille vivant à Porto-Novo facture  12 mille francs CFA pour une prestation à Cotonou, Nadège Z. qui habite dans un arrondissement populaire de Cotonou, fixe son prix à 15 mille francs CFA. De taille courte et de teint clair, Nadège paraît plus ouverte à la négociation que sa collègue Mireille qui reste campée sur sa position. 

Lors des négociations avec le client, Mireille s’oppose à toute demande d’envoi de photos. Par contre, Nadège ne trouve pas d’objection à cette demande. Pour elle, c’est une méthode pour mettre en confiance le client et monter les enchères.

La recherche de clients…

Tout part généralement des réseaux sociaux, notamment Facebook, mais la suite se gère plus facilement via WhatsApp. Dès les premiers échanges sur Facebook, Tik Tok ou encore Tinder, vous recevez un contact Whatsapp qui vous demande de venir en inbox pour plus de détails. Ici, il n’y a pas de temps à perdre pour des discussions inutiles. C’est du bizness et  le temps, c’est de l’argent.

Comme nous l’avions signifié un peu plus haut, le « bizi » se démarque de la prostitution classique par le mode opératoire qui n’est rien d’autre que la recherche de clients en ligne. On peut penser que le choix de l’internet fait par les « bizi girls », se justifie par la facilité et la rapidité d’atteindre un nombre élevé de potentiels clients, en un temps record. Mais derrière, se cache une autre raison.

Selon Émile Comlan Badevou, économiste et docteur en sociologie, « les réseaux sociaux offrent plus d’anonymat et de discrétion, donc sont moins stigmatisants. Étant une pratique hors norme, les acteurs se cachent pour la pratiquer afin de ne pas s’exposer aux critiques de la communauté. Or, la rue ou les espaces publics n’offrent pas cette discrétion que la prostitution en ligne offre ».

Les « géreuses de bizi » ne sont pas les seules qui échappent aux regards du public grâce aux nouvelles technologies . « Les clients aussi recherchent cette discrétion ; ce qui fait que la prostitution en ligne se développe. Les groupes WhatsApp de sexe sont créés à cet effet. Il  suffira de les intégrer », a confié le sociologue.

Le fonctionnement des groupes de « bizi » sur WhatsApp

Sur les réseaux sociaux, les groupes de « bizi » sont à peine voilés. Les annonces d’adhésion sont publiées à tout bout de champ et abondamment sur la toile. Les créateurs sont appelés « managers » et dictent les règles à suivre. La condition sine qua non, commune à tous les groupes, ce sont les frais d’adhésion. Sur une dizaine de groupes expérimentés, on a constaté que les frais d’adhésion sont fixés à 2100 francs CFA par groupe. Les frais sont à verser via un numéro Mobile money que l’interlocuteur derrière le clavier communique. C’est du ni vu, ni connu. Les annonces d’adhésion se présentent généralement comme indiqué sur les images ci-dessous.

Dès que vous payez les frais d’adhésion, vous êtes automatiquement ajouté dans le groupe et vous recevez un message qui vous indique la suite de la procédure. Irmine, 24 ans, administre un groupe de « bizi ». Ancienne « bizi girl », elle a déposé les armes pour « encadrer et coacher les plus jeunes dans l’activité ». Elle confie que dans son groupe, chaque nouvel adhérent a droit à une prestation gratuite. « L’objectif, c’est de faciliter son intégration et montrer que nous faisons du sérieux », a-t-elle affirmé. 

Une fois dans le groupe, les potentiels clients ont la possibilité d’aborder directement en inbox les filles. Celles-ci peuvent également faire le premier pas. C’est d’ailleurs la méthode la plus courante. Pour convaincre le client, tous les moyens sont bons, notamment le partage de photos et de vidéos de performances précédemment réalisées. Ce qui n’est pas le cas dans le cadre de la prostitution de rue. « À partir de quelques séquences de vidéos, les clients ont un avant-goût de la prestation de la travailleuse du sexe qu’ils sont amenés à choisir parmi tant d’autres. La prostitution de la rue n’offre pas cette possibilité aux clients, d’où la préférence pour la prostitution en ligne  », a expliqué Dr Émile Comlan Badevou.

Jérôme vient de décrocher son diplôme de licence dans une université privée de la place, client fidèle de plusieurs « bizi girl ». Il avoue être très investi en tant que client dans cette activité. Pour lui, c’est plus facile de contacter une “fille prostituée” en ligne que d’aller se pointer au Stade de l’Amitié, à Joncquet, à Gbégamey ou à Zongo à la recherche de filles de joie. « Jusque-là, tout s’est toujours bien passé. C’est du business. Chacun joue sa partition et à la fin, tout le monde est content », a-t-il confié avec sourire.

Dos au mur, le bizi comme alternative

Les raisons qui justifient la présence des “bizi girls” dans cette activité sont multiples et diverses, mais celle qui revient très souvent et semble même commune à toutes les bizi girls, c’est la précarité. Selon Nadège Z. et Mireille, cette activité leur permet d’échapper à la précarité et de joindre les deux bouts au quotidien. “J’ai tout essayé. Ce n’est pas de gaieté de cœur que je suis dans le bizi, Livrée à moi-même et sans un travail digne, j’ai opté pour le bizi qui me nourrit désormais”, a confié la première. Elle avoue par la suite qu’elle exerce cette activité grâce à l’influence de ses amies qui y étaient déjà. Les sorties en boîte de nuit entre copines et les “chill party” ont participé à sa prise de décision. Pour ces deux bizi girls, le bizi est une transition vers une activité commerciale. C’est d’ailleurs l’objectif qu’elles s’étaient fixées au début. Elles ne comptent donc pas y demeurer toute leur vie, même si, pour le moment, elles sont encore loin du but. Mireille pense qu’il lui faudra encore un peu plus de temps pour lancer son commerce de friperie qui devait la “sauver des griffes” de la prostitution en ligne. Elle se contente pour le moment de satisfaire ses besoins vitaux. Elle n’a pas encore assez de réserves pour réaliser son projet.

Les bizi girls sont conscientes des conséquences néfastes et du danger qu’elles courent dans ce métier. Elles tentent de se protéger comme elles peuvent. Sur le plan sanitaire, elles sont vulnérables face aux  maladies sexuellement transmissibles (IST/MST). Pour être à l’abri de ce danger, “certaines bizi girls se soumettent rigoureusement à des contrôles sanitaires périodiques”, a confié une source (responsable d’un groupe de bizi).

Selon Silvio Zohoungbogbo, spécialiste en épidémiologie et santé publique, les acteurs impliqués dans cette activité de bizi s’exposent de façon permanente aux IST. “Il y a la gonococcie, la chlamydiose qui est une infection très dangereuse, mais très peu connue de la population”, a-t-il indiqué.

Le spécialiste en santé publique évoque l’ignorance des bizi girls qui ne s’offrent pas des soins adéquats. “Ces IST sont généralement causées par des rapports sexuels non protégés avec des partenaires à risque. Nos sœurs qui s’adonnent au bizi sont exposées à beaucoup de maladies. Elles n’ont pas souvent la présence d’esprit de consulter des professionnels de la santé qui s’y connaissent pour un diagnostic complet et un traitement adéquat. Elles font ce qu’on appelle un traitement probabiliste et souvent les gènes responsables de ces IST au lieu d’être tué, sont renforcés”, a-t-il ajouté.

Sur un autre plan, les bizi girls sont exposées à des actes de violences et d’insécurité. Elles peuvent subir des violences par leurs clients ou encore constituées des proies à des crimes rituels.

“Spirituellement et moralement, le bizi a également des inconvénients”, ont laissé entendre certains responsables religieux et sages que nous avons abordés sur le sujet. Mais, ces derniers se sont montrés très réticents et n’ont pas souhaité répondre à nos questions. 

Impacts socio-économiques

Le bizi est une activité informelle et indigne aux yeux du commun des Béninois, mais visiblement organisée. C’est du moins ce qu’on peut retenir des propos d’un manager « bizi ». « C’est un travail que nous prenons au sérieux, puisque ça nous permet de survivre », a-t-il confié.

Il est vrai que les retombées financières dépendent de plusieurs facteurs, mais ce qui est tangible, c’est que le « bizi » donne des moyens de subsistance aux différents acteurs. Selon Brythanie, l’une des bizi-girls les plus connues à Cotonou, le gain dépend de la clientèle. Dans une émission diffusée sur la chaîne TVC, elle a publiquement indiqué qu’elle a déjà gagné en une séance de « bizi » la somme de 5 millions de francs CFA.

La prostitution en ligne, à l’instar de la prostitution de la rue, n’impacte pas que les « bizi girls ». Elle procure également « des moyens de survie, à d’autres personnes et secteurs d’activités connexes (parents, amis, propriétaires des maisons de passe, proxénètes, hôteliers, commerçants, salons de coiffure et d’esthétiques, établissements financiers, etc.) », a indiqué Émile Comlan Badevou, auteur d’une thèse sur la prostitution. « Ce faisant, elle soutient les économies locales, morales et marchandes », a-t-il ajouté.

Sur le plan purement social, le sociologue affirme que “la prostitution assure aux hommes qui y ont recours des fonctions d’écoute, de confidence, conseillère conjugale, thérapeutiques, de préservation des couples pour les mariés, de refuge, de survie pour certains, assistance sexuelle aux personnes handicapées, source potentielle de renseignements pour les agents de la sécurité publique, contribue au maintien de l’ordre social.”

Une activité fortement dénoncée, mais…

Sur la plupart des avis reçus sur le bizi, il ressort clairement que c’est une activité qui ne fait pas l’unanimité au sein de l’opinion. “C’est salissant pour la gent féminine. Elles ont refusé de fournir le moindre effort intellectuel ou physique pour choisir la voie de la facilité. Elles ont choisi de vendre leur corps pour de l’argent, ce n’est pas bien pour l’éducation que nous avons reçue”, s’insurge Roland Djossou, web activiste. Il est appuyé par Habib Ahandessi, activiste politique et leader d’opinion, qui estime qu’il faut fortement dénoncer le phénomène pour ramener les bizi-girls à une vie « normale ». « Il faut dénoncer par tous les moyens », a-t-il martelé. “Les hommes aussi doivent comprendre qu’ils courent beaucoup de risques en côtoyant ces filles (bizi girls)”, a-t-il ajouté. D’un autre côté, “des clients aussi ont intérêt à se méfier des bizi-girls qui développent toutes sortes de vices, notamment le vol”, a confié un agent de la sécurité publique.

Le bizi est dénoncé et contesté, mais légalement, il n’y a pas de dispositif pour conforter l’indignation de la société. A la Brigade des mœurs, unité de police chargée de gérer ces genres de situation, les actions sont limitées à cause de l’absence d’une loi interdisant la prostitution. “Le problème au Bénin, c’est que la prostitution n’est pas interdite. C’est ça le vrai souci que nous avons avec ce qui se passe”, a confié une source proche de la Brigade.

Pour tenter de limiter les dégâts, la Brigade des mœurs s’investit dans la sensibilisation et la répression contre les proxénètes. Précisément, dans le cas de bizi, la Brigade a dans son viseur, les “managers, responsables de groupe bizi et ceux qui jouent les intermédiaires entre bizi-girls et clients”. “Celui ou celle qui met en contact, c’est moyennant quelque chose. Si on prend ces gens-là, on va sévir. C’est sur ceux-là qu’on peut taper pour couper la chaîne. Si un administrateur de groupe WhatsApp joue ce rôle-là, on va le coffrer », a insisté le premier responsable de la Brigade des mœurs.

Le vide juridique qui profite aux travailleurs de s3xe en général, avait été déjà relevé à plusieurs reprises. Le sujet a été remis sur le tapis lorsque le préfet de Cotonou, Alain Orounla, a enclenché une lutte contre le phénomène. Le juriste Bob Yaovi Liassidji, lui avait rappelé que “la prostitution n’est pas un délit. Aucune autorité, soit-elle un préfet de département, ne peut procéder à l’interpellation ou à l’arrestation aux fins de présenter au procureur de la République des personnes qui s’y adonnent”, avait-il expliqué.

En attendant donc ce dispositif légal qui viendra renforcer les actions des structures compétentes de répression, le bizi continue son chemin avec son lot de conséquences.

Cet article a été rédigé dans le cadre d’un programme de formation de l’association Ekôlab. Retrouvez Ekôlab sur Twitter, Facebook et LinkedIn.

Cochimau HOUNGBADJI




Le Maroc à l’initiative d’un débat fructueux sur la réduction des risques sanitaires

Mercredi 16 novembre 2022. Ouverture officielle au Fairmont Royal Palm de Marrakech, de la première conférence africaine sur les risques en santé. L’événement qui a été mis sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu l’assiste, réunit en conclave un parterre d’acteurs scientifiques, experts en politique, décideurs et de spécialistes de la protection sociale. Ils sont venus de cinquante-sept pays de par le monde pour trois jours d’échange prometteur.

Cérémonie d’ouverture officielle

Cet événement d’envergure internationale vise à créer une plateforme africaine d’échange enrichissant dans le domaine de la santé publique et de la prévention des risques. Pour y arriver, il sera question de se baser sur l’expérience des différents pays et des points de vue des experts nationaux et internationaux, afin de partager l’expérience et les compétences marocaines. Toute chose qui permettra de déterminer les meilleures pratiques au niveau de la gouvernance et de faire face aux défis budgétaires et de durabilité financière dans le secteur de la santé.

L’organisation de cette conférence dirigée par le ministère de la Santé et de la Protection Sociale du Maroc en partenariat avec l’Association Marocaine de Médecine addictive et Pathologies Associées (MAPA) s’inscrit dans l’optique d’anticiper des crises et de gérer des risques. C’est en effet dans le cadre de la dynamique du système de santé mondiale et du besoin croissant de le réformer suite à l’impact de la pandémie COVID-19 que cette initiative marocaine s’ouvre aux acteurs de la santé et la protection sociale comme un creuset de réflexion et d’action.

La sécurité sanitaire réfère aujourd’hui à l’ensemble des dangers et des risques pour la santé qui échappent au contrôle des individus et relèvent donc de la responsabilité des pouvoirs publics.

Pr Khalid Ait Taleb, Ministre de la Santé et de la Protection Sociale du Maroc

Selon le Pr Khalid Ait Taleb, ministre de la Santé et de la Protection Sociale du Maroc, la sécurité sanitaire réfère aujourd’hui à l’ensemble des dangers et des risques pour la santé qui échappent au contrôle des individus et relèvent donc de la responsabilité des pouvoirs publics. Une déclaration partagée par le Secrétaire Général Adjoint et Haut Représentant de l’Alliance des Civilisations des Nations Unies, M. Miguel Ángel Moratinos présent à l’ouverture.

Dr. Imane Kendili est la Présidente de l’Association Marocaine de Médecine Addictive et Pathologies Associées. À l’en croire, cette rencontre se justifie par le fait que la santé prend de nouveaux sillons et les réalités du terrain invitent à repenser les politiques de santé publique de demain.

La santé prend de nouveaux sillons et les réalités du terrain invitent à repenser les politiques de santé publique de demain.

Dr. Imane Kendili, Présidente de l’Association Marocaine de Médecine Addictive et Pathologies Associées

Cette conférence Internationale vient à point nommé dira Pr Morgan CHETTY tout en précisant qu’elle devrait adresser outre des défis ce d’ordre épidémiologique liés au contrôle des déterminants sociaux de la santé.

Les participants mobilisés comme jamais de divers horizons, souhaitent tirer des recommandations pertinentes basées sur l’adoption des politiques et des stratégies de réduction des risques sanitaires à travers l’amélioration des systèmes de prévention, le changement des modes de consommation et la promotion d’un mode de vie sain.

Il convient de noter que suite aux recommandations du système de santé international 2015 (RSI 2005) instaurées par l’Organisation Mondiale de la Santé, le ministère de la Santé et de la Protection Sociale du Maroc a mis en place depuis 2015 des plans de riposte contre les cas d’urgence sanitaire potentiels au niveau international.

La visite des stands

Il appelle donc les différents pays à préparer des stratégies de riposte incluant les plans de communication et de mobilisation sociale afin de sensibiliser les citoyens sur des risques sanitaires et les informer des mesures prises par les autorités sanitaires pour contenir les risques et prévenir son impact.

Aussi, le Maroc a-t-il entamé l’adoption des stratégies et des projets concernant la refonte de son système de santé afin d’assurer une mise en place efficace du chantier Royal portant sur la généralisation de la protection sociale.

Rappelons pour finir que la visite des stands qui a suivi la cérémonie d’ouverture officielle a permis de découvrir les efforts qui sont déployés pour le développement du système sanitaire par des laboratoires, des start-ups et des entreprises. Elle vient à juste titre confirmer la nécessité d’anticiper les risques sanitaires en renforçant la recherche scientifique et en considérant leurs impacts sociaux.

Megan Valère SOSSOU




Réduction des risques sanitaires : une Conférence internationale s’y penche demain à Marrakech

Deux ans après l’apparition de la Covid-19 qui a mis à mal le système sanitaire de par le monde, des acteurs de cinquante-sept pays majoritairement africains se pencheront sur l’avenir du monde à travers une rencontre de haut niveau sur la réduction des risques sanitaires. L’événement qui s’ouvre demain, mercredi 16 novembre 2022 à Marrakech au Maroc est mise sous le haut patronage de sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu l’assiste.

Cette Conférence Internationale, la première sur la Réduction des Risques Sanitaires va durer trois jours. L’objectif pionnier est d’interroger la volonté commune de faire de la santé un sujet discuté au sein des plus hautes instances.

Au menu, la lettre royale de sa majesté, des allocutions, la visite officielle des stands, la signature de plusieurs livres, une conférence de presse, des tables rondes avec des échanges interdisciplinaires.

Diverses thématiques seront abordées. Au nombre de celles-ci se trouvent la santé et les droits Humains, les déterminants sociaux de la santé en Afrique, les maladies cardiovasculaires, l’oncologie, le tabac, le sucre, l’obésité, la santé mentale et les addictions. Le regard sera également porté sur les défis et perspectives des systèmes de santé dans le monde dans un contexte africain.

Cette rencontre constitue une occasion propice pour les éminents experts et acteurs invités, à trouver des solutions aux problèmes liés aux dynamiques sociales en rapport avec la santé.

Le point complet de cette conférence est à retrouver sur votre Journal dans les prochains jours.

Megan Valère SOSSOU




Vente illicite de médicaments pharmaceutiques au Bénin : quand la porosité des frontières facilite le trafic

Au Bénin, la vente illicite des médicaments est interdite. Mais ces produits pharmaceutiques intraçables continuent « de circuler dans les marchés, boutiques et rues du pays », malgré les répressions et les sanctions. D’où proviennent-ils alors et que font les services de la douane et de la Police républicaine au niveau des frontières béninoises ? Au-delà, le gouvernement béninois joue-t-il effectivement sa partition dans la lutte contre le phénomène ? Nous avons mené l’enquête.

Pharmacie clandestine à domicile, ©Wahabou ISSIFOU

100.000 morts. C’est le nombre de décès causés chaque année par la consommation de médicaments factices selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Afrique Sub-saharienne. La vente de ces médicaments au Bénin est une importante source de revenus pour de nombreuses familles. Face à la répression corsée contre ce commerce illicite, les revendeurs rivalisent d’astuces pour dissimuler les médicaments contrefaits sur les étalages dans les rues, dans les boutiques et au marché.

Vente dans une rue des médicaments, © Wahabou ISSIFOU

Le Bénin partage près de 800 km de frontière avec le Nigéria. Bienvenu D. est un commerçant qui passait régulièrement la frontière bénino-nigériane afin de s’approvisionner en médicaments, boissons sucrées et bien d’autres produits de grande consommation. Ancien employé de la Société Nationale de Commercialisation des Produits Pétroliers (Sonacop), celui qui s’est retrouvé sans emploi suite à la liquidation de la société en juin 2021 par l’État, est retourné à son ancienne activité. En 2021, il a fait, durant six mois, le trafic entre le Nigéria et le Bénin avant d’abandonner cette piste pour se tourner vers des semi-grossistes locaux proches de Parakou, entre Pèrèrè, N’Dali et Nikki.

Un circuit de contournement, ©Wahabou ISSIFOU

« La dernière fois que je suis allé (au Nigéria – NDLR), j’ai quitté Parakou à 06 heures du matin et déjà à 11 heures, je suis au poste de police frontalier et j’ai traversé pour aller jusqu’au Nigéria. Le retour, déjà au plus grand tard à 18h, 19h, je suis déjà à Parakou », a-t-il expliqué. Pour rallier le Nigéria depuis la commune de Parakou, Bienvenu prend souvent des raccourcis, à l’aller comme au retour. Ce qui n’est pas sans risque. « Quand on t’arrête, ta moto est saisie. Toi-même, si tu n’as pas de chance…, c’est la prison. C’est très compliqué sur toute la ligne, peu importe ce que tu vas acheter », a-t-il poursuivi en justifiant son commerce par le manque de travail.

Un circuit de contournement, ©Wahabou ISSIFOU

Tout comme Bienvenu, Ousmane A. est un commerçant de produits de première nécessité tels que le riz, l’huile végétale, les biscuits, les sucreries et aussi les médicaments. Ousmane a longtemps fait le trajet Bénin – Nigéria au point d’initier ses jeunes frères. Aujourd’hui, ce sont ses frères qu’il envoie désormais au marché de Tchikanda, une localité du Nigéria voisine à Tchikandou, localité située à 22 km de la commune de Nikki dans le département du Borgou au Nord du Bénin.

Ousmane A. dispose de plusieurs boutiques pour la vente de ses produits. Chez lui, se niche une chambre construite en terre battue et couverte de tôles, une « pharmacie clandestine ». Il nous permet d’y accéder. Dans cette pharmacie improvisée, les médicaments sont entreposés en violation des normes sanitaires requises. Provenant du géant de l’Est, ces médicaments ne respectent aucune méthode de conservation. L’entrepôt clandestin de médicaments est géré par l’épouse de Ousmane qui n’a reçu aucune formation dans une branche de la pharmacie.

Une pharmacie clandestine à domicile, © Wahabou ISSIFOU

C’est auprès d’elle que certains détaillants viennent se ravitailler. L’entrepôt est connu des habitants et seuls les clients habitués des lieux peuvent y avoir accès. Les inconnus ou étrangers sont immédiatement identifiés et la réponse à eux servie est claire : « [la vente de médicaments pharmaceutiques], c’est interdit. [Il] faut te rendre à la pharmacie » ; « une solidarité coupable de la population qui nous complique la tâche », a confié une source policière.

Des pratiques malicieuses d’une activité à risque

Tchikanda est une localité nigériane, juste séparée du Bénin par un pont. Elle abrite un marché qui s’anime chaque mardi.  Ce marché fait frontière avec l’arrondissement de Ouénou (village Tchikandou), situé dans la commune de Nikki, département du Borgou au Bénin. La monnaie la plus utilisée dans cet espace frontalier est celle du Nigéria, le Naira. Le Baatonu, l’Anglais, le Haoussa, le Ibo ou le Yoruba sont les langues les plus parlées dans cette région frontalière.

Étalage de médicaments au marché de Tchikanda, ©Wahabou ISSIFOU

Le jour du marché, les contrebandiers (commerçants, revendeurs, trafiquants et simples individus) viennent de partout. Une fois à la frontière, les citoyens peuvent simplement traverser sans protocole. Il faut noter que les frontières béninoises avec le Nigéria sont officiellement fermées depuis 2019 en raison de la persistance de la contrebande transfrontalière. Seules les personnes physiques sont autorisées à passer la frontière.

Médicaments sur l’étalage au marché de Tchikanda, ©Wahabou ISSIFOU

Une fois dans le marché de Tchikanda, l’on peut constater la vente de différentes marchandises telles que les sucreries, les objets en plastique, les intrants agricoles et bien évidemment des produits pharmaceutiques tels que les comprimés. Ces derniers sont allègrement  exposés sur divers étalages par les vendeurs nigérians. Dans les entrepôts qui se trouvent dans ce marché, les produits pharmaceutiques sont simplement disposés dans des cartons à température ambiante estimée à plus de 30°C.

L’achat n’est pas du tout compliqué, il suffit de faire le choix de ses produits et le tour est joué. Pour passer la frontière, les produits sont dissimulés dans des sacs et cartons de biscuits et d’autres marchandises autorisées. « Tout le monde ne passe pas par ici. Mais ceux qui passent, on fouille quand même pour regarder. On a fait des prises aussi. Et ces cas-là, on les envoie au Procureur. Même si c’est un peu, il peut décider qu’on lui amène l’intéressé. Si ce sont des médicaments en quantité, ils ne passent pas par ici. Il y a assez de voies de contournement dans la zone. C’est à des heures tardives, tu vas les voir souvent », a confié un policier que nous avons rencontré.

Le retour du marché, poste de police de Tchikandou, ©Wahabou ISSIFOU

Du retour du Nigéria, commerçants et vendeurs préfèrent emprunter des chemins détournés tels que les forêts et rivières pour échapper aux contrôles des agents de police et des douanes nigérianes et béninoises qui essaient de les intercepter. De jour comme de nuit, certains contrebandiers parviennent à échapper au dispositif de sécurité en raison, selon nos sources, du manque de moyens humains et matériels des unités de la police et de la douane. Sur cet axe, ces trafiquants passent par les localités de Tasso, Gninsi, Guinangourou, Donplawi, Sérékali et autres. Le phénomène est devenu cyclique. Il se déroule sous le regard impuissant des agents de police et de douane qui sont obligés de se contenter des moyens du bord.

Des raisons pour se justifier

Faridath, Mouina et Odette (noms d’emprunt) sont des revendeuses, semi-grossistes et détaillantes de médicament à Parakou. Faridath et Mouina s’approvisionnent au Nigéria. Quant à Odette, détaillante, elle le fait à Nikki, commune frontalière au Nigéria. Ces femmes n’ont aucun diplôme en pharmacie et ne disposent pas d’autorisation de commercialisation, ni d’autorisation de mise sur le marché, encore moins d’une autorisation spéciale.

Pourtant, l’article 6 de la loi n°2021-03 du 1er février 2021 portant organisation des activités pharmaceutiques en République du Bénin, dispose, en son alinéa trois que : « ne peuvent être exercés que par des pharmaciens ou sous responsabilité, les activités de la vente en gros, la vente au détail et toute dispensation au public des médicaments et des produits assimilés ». Interrogées, les trois commerçantes reprennent le même refrain. D’une part, il y a la pauvreté et d’autre part, la vente illicite de médicaments est très rentable.

Des propos que confirment Clément, Moudachirou et Carine, consommateurs de médicaments de la rue. Pour Clément, ressortissant  de Sinendé, la commune ne disposant pas d’officine de pharmacie, les habitants se rabattent sur les médicaments de la rue, la seule officine de pharmacie située à plus de 88 km dans la commune de Bembéréké. Pour s’y rendre, il faut passer plus de deux heures d’horloge. Aussi, faudrait-il  braver l’état de la route devenue complètement impraticable.

Marché Arzèkè de Parakou, ©Wahabou ISSIFOU

 « Si moi, je prends parfois les médicaments au quartier, chez les bonnes dames, ou au marché, en cachette, c’est parce que c’est moins cher. Je n’ai pas besoin d’aller à la pharmacie ou à l’hôpital. Sauf quand c’est grave », s’est expliquée Carine. Le septentrion (les quatre départements du Nord du Bénin) compte 36 officines de pharmacie dont 19 à Parakou. Le manque de pharmacie dans plusieurs communes du Nord du Bénin (Karimama, Ségbana, Gogounou, Pèrèrè, Kalalé, Sinendé, Kouandé, Matéri, Wassa Péhunco, Cobly, Toucountouna, Copargo) sont également des raisons évoquées par certains citoyens pour justifier leur achat dans les rues et les marchés. Selon un pharmacien, il faut une pharmacie pour 3 500 habitants, mais toutes ces communes de plus de 60 000 habitants, d’après le dernier recensement général de la population et de l’habitation, ne disposent pas de pharmacies.

« On ne peut pas comparer qualité et non qualité »

Maurice Assogba, pharmacien d’officine à Parakou, représentant région 5 (Borgou, Alibori, Atacora, Donga) du Conseil central A de l’ordre des pharmaciens du Bénin définit le médicament comme un produit très sensible dont la manipulation est laissée aux professionnels. « Tout professionnel de la santé sait que c’est un élément important qui rentre dans les soins thérapeutiques. Donc, on ne saurait traiter des gens sans s’assurer de la qualité des éléments qu’on utilise et donc des médicaments qu’on utilise à ces fins-là », a-t-il indiqué en précisant qu’on ne peut comparer ce qui est comparable.

« On ne peut pas comparer qualité et non qualité. Lorsque vous avez un produit alimentaire par exemple, ou une boisson frelatée sur le marché, attendez-vous à ce qu’elle n’ait pas le même prix que la boisson qui a suivi tous les contrôles qu’il faut pour être mise sur le marché. Donc, en fait, il n’y a pas de discussion à avoir là », a-t-il expliqué en ajoutant que celui qui va sur le marché, pensant que c’est moins cher, prend des risques pour sa santé.

« Les produits illicites proviennent d’un peu partout. Ça vient par le port, par les kits en transit. Les tramadol qui transitent pour aller par exemple vers le Niger, ces mêmes produits peuvent encore revenir par voie terrestre au pays. Puisque c’est des produits qui sont en transit, qui ne sont pas destinés au Bénin. Une fois là-bas et que les opérateurs vendent leur chose, les commerçants peuvent ramener ce même produit à l’intérieur du pays. Donc, ce n’est pas seulement par le Nigéria», a rapporté un agent des douanes béninoises.

 Répression inefficace

En juin 2017, le gouvernement béninois, garant de la protection du consommateur et de l’accessibilité aux produits de première nécessité, a pris la résolution d’entamer une farouche lutte contre la vente illicite des médicaments pharmaceutiques. Ceci à travers la ratification de la convention Médicrime adoptée par le Conseil de l’Europe en septembre 2010.

Poste de passage, commissariat frontalier de Tchikandou, ©Wahabou ISSIFOU

Mais avant, en février de la même année, l’opération Pangea IX, organisée par Interpol a permis de démanteler un réseau de trafiquants et de détruire une centaine de tonnes de stock de faux médicaments dans le marché Adjégounlè à Cotonou, un marché réputé pour le trafic de faux médicaments. Les opérations de contrôle et de perquisition se sont poursuivies ensuite. Elles ont abouti à l’arrestation de cinq grossistes-répartiteurs, dont un français, qui ont été condamnés en mars 2018 par le tribunal de première instance de première classe de Cotonou. aux procédures de mises sur le marché de médicaments et d’avoir entretenu un circuit illicite de médicaments.

Selon une source policière, une dizaine de trafiquants de médicaments pharmaceutiques ont été arrêtés au mois de juillet 2022 dans la commune de Nikki et déférés à la prison civile de Parakou.

Commissariat frontalier de Tchikandou, ©Wahabou ISSIFOU

Douaniers et policiers impuissants face à la porosité des frontières

« A l’œil nu, on ne peut tout détecter. Il faut des matériels sophistiqués. Le minimum que nous faisons, c’est des contrôles avec les frontaliers. Nous prenons des gens de façon sélective parce que, quand les véhicules sont alignés, vous ne pouvez pas vous mettre à les contrôler chacun (…) Par rapport à la frontière maritime, ça, c’est un autre problème… Nous n’avons pas le matériel adéquat pour ces contrôles-là. Il nous faut des vedettes, c’est-à-dire des bateaux sophistiqués pour pouvoir faire ce contrôle… Les vedettes que nous avons ne sont pas des vedettes de grandes puissances », fait savoir un agent des douanes.

Il poursuit, « une mission, ce sont les moyens. Et qui dit moyen, dit moyen matériel, financier et humain. C’est vrai, les moyens humains sont là, mais pour un contrôle approfondi, il faut vraiment le matériel. Pour être honnête… nos frontières sont vraiment poreuses. Et la fraude, ça va vite. Quand vous n’avez pas le matériel adéquat pour le contrôle, c’est vraiment difficile de faire le contrôle… En dehors de ça, il faut aussi l’information… sans l’information, c’est difficile [de détecter les fraudes] ». Des propos que nous avons cherché à confirmer ou infirmer auprès du Directeur départemental Borgou Alibori de la douane, mais sans succès.

Recette des douanes de Tchikandou, ©Wahabou ISSIFOU

Même son de cloche du côté de la police pour qui le travail se fait avec les moyens disponibles. Le commissariat du poste frontalier ne compte que 14 agents. Un effectif très insuffisant face à l’ampleur du phénomène. L’autre raison qui justifie l’entrée des produits illicites à l’intérieur du pays, selon notre source à la police, c’est la fermeture des frontières par le Nigéria. Cette fermeture oblige les trafiquants à passer par des voies de contournement. Des checkpoints sont disposés pour les interventions, mais malgré cela, certains trafiquants arrivent à leur échapper. « Lorsque nous sommes en difficulté, nous faisons appel aux éléments (policiers – NDLR) de Nikki, Biro ou Sérékali  », a ajouté un autre agent du poste de police frontalier. À l’en croire, « personne ne veut dénoncer, ce qui justifie le fait que certains trafiquants nous échappent ».

Ce que dit la loi

La loi 2021-03 du 1er février 2021 portant organisation des activités pharmaceutiques en République du Bénin, en l’alinéa 1 de son article 89 dispose que, « est coupable d’exercice illégal de la pharmacie, quiconque se livre à des activités relevant du monopole pharmaceutique, sans être un pharmacien légalement qualifié ». L’alinéa 3 du même article précise que quiconque se rend coupable d’exercice illégal de la pharmacie est puni d’une peine d’emprisonnement d’un à trois ans et d’une amende de 500.000 à 2 millions de francs CFA. Et en cas de récidive (alinéa 4), l’auteur des faits encourt un emprisonnement de 2 à 5 ans.

Entrepôt de médicaments au marché Tchikandou, ©Wahabou ISSIFOU

Il faut noter que, selon la même loi en son article 90 alinéa 1, il est interdit, tout débit, tout étalage ou toute distribution de médicaments sur la voie publique, dans les foires ou les marchés. Les seuls lieux où la vente des médicaments est autorisée, ce sont les officines de pharmacie, la pharmacie à usage intérieur ou le dépôt de produits pharmaceutiques. L’alinéa 4 du même article précise que, « l’auteur de toute violation des interdictions prévues au présent article est puni d’une peine d’emprisonnement ferme d’un (01) à cinq (5) ans et d’une amende de cinq cent mille (500 000) à deux millions (2000 000) de francs CFA ou de l’une de ces deux peines seulement ».

La mutation de l’ex-Direction de la pharmacie, du médicament et des explorations diagnostiques en Agence béninoise de régulation pharmaceutique (Abrp) semble traduire la volonté du Gouvernement béninois de renforcer le contrôle sur le médicament, d’améliorer et de garantir la sécurité des produits de santé mis en consommation dans le pays. Selon l’Agence, chacune des officines de pharmacie est inspectée en moyenne une fois par an et autant de fois que nécessaire. « Pour ce qui concerne les opérations de saisie réalisées de concert avec les forces de l’ordre, elles sont classées confidentielles », a affirmé l’Abrp dans un mail en réponse à nos questions. « Ces rapports sont destinés aux responsables des structures concernées, sauf si c’est un rapport à caractère public », précise le mail.

Il est difficile, explique-t-il toujours, d’identifier les structures concernées dont parle l’Abrp. « On a fait un contrôle dernièrement, et nous avons regardé toute une série de médicaments prélevés dans toutes les officines du territoire. Et nous avons pu avoir quelques molécules effectivement qui n’étaient pas de qualité. On a procédé à leur retrait », a indiqué le ministre béninois de la Santé, Benjamin Hounkpatin, sur la chaîne nationale du Bénin (Ortb) le 31 mai 2022, lors d’un magazine intitulé « Le Gouvernement en action ».

Des médicaments vendus au marché de Tchukanda, ©Wahabou ISSIFOU

Mais au-delà de ces retraits, l’autorité ministérielle a reconnu l’existence d’un circuit parallèle à travers les pays voisins. Benjamin Hounkpatin pense qu’il faut également assainir l’environnement sous régional puisque le défi n’est plus interne. Voilà pourquoi il travaille avec ses autres collègues de la sous-région pour lutter contre le phénomène. Ceci a permis la création de l’Agence africaine du médicament dont l’objectif principal est d’améliorer la capacité des États membres et des Communautés économiques régionales reconnues par l’Union Africaine, à réglementer les produits médicaux en vue d’améliorer l’accès à des produits médicaux de qualité, sans risque et efficaces sur le continent.

Le ministre Hounkpatin a également annoncé, lors de cette même émission, la création dans les prochains mois de la plateforme e-pharmacie afin de vérifier la qualité des médicaments qui traversent les frontières.

Cet article a été rédigé dans le cadre d’un programme de formation de l’association Ekôlab. Ekôlab est une organisation à but non lucratif dédiée au développement du journalisme en Afrique et fondée sur trois piliers : les enquêtes sur des sujets de sociétés en Afrique, la formation des journalistes et l’éducation aux médias. Vous pouvez retrouver Ekôlab sur Twitter, Facebook et LinkedIn. / Retrouvez Ekôlab sur Twitter, Facebook et LinkedIn.

Wahabou ISSIFOU




COVID-19 : Trois déclarations qui rassurent

La COVID-19 n’est pas encore à sa fin mais des nouvelles d’elle, rassure plus d’un. Au siège de l’Organisation des Nations Unies à New York le vendredi 23 septembre 2022, une rencontre de haut niveau s’est tenue sur la situation de la pandémie liée à la COVID-19.

Mais des signes positifs restent tout de même remarquables et réconfortant pour le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres sur la mise sous contrôle de la COVID-19. Il s’agit de l’augmentation de la couverture vaccinale dans tous les pays du monde en particulier dans ceux à haut risque.

Au nombre des points forts même dans les pays qui présentent des résultats mitigés, se trouvent l’efficacité de nouveaux médicaments antiviraux, le nombre élevé des travailleurs de santé vaccinés sans oublier celui des personnes âgées vulnérables à la COVID-19.

Un virus de plus en plus sous contrôle

Pour sa part, Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur Général de l’Organisation Mondiale de la Santé se réjouit que le nombre de mort évolue à son plus bas nouveau depuis le début de la pandémie liée à la COVID-19.

Plusieurs facteurs seraient à l’origine de ce progrès dans les pays à faible revenu. C’est le cas du système COVAX déployé dans le monde et auquel 92 pays se sont adhérés. Ce système qui a facilité l’accessibilité des vaccins aux populations à travers la livraison en temps records a permis à un moment donné, de doubler la couverture vaccinale selon le Directeur de l’OMS.

En tant que premier acheteur de vaccin et de matériel humanitaire dans le monde, l’UNICEF a largement contribué à l’atteinte de ces résultats non moins reluisants. Sa Directrice Exécutive, Catherine Russell évoque 12,4 milliards de doses de vaccins administrés sur la planète avec l’appui de l’UNICEF sans oublier la livraison de 800 congélateurs de chaine ultra froide dans 70 pays en 2021, et les 1,2 milliards d’articles d’équipements de protection fourni au personnel soignant dans 142 pays depuis 2020 et bien d’autres efforts.

Toutefois, du Secrétaire Général de l’ONU à la Directrice Exécutive de l’UNICEF en passant par le Directeur Général de l’OMS, des efforts restent à faire pour éliminer complètement la COVID-19 dans le monde. Il s’agira de renforcer la vaccination en particulier des enfants et des populations des pays de faibles revenus.

Aussi, il importe de continuer avec les dépistages pour éviter de nouveaux variants potentiels tout en rendant disponible les nouveaux médicaments antiviraux partout dans le monde. Des challenges qui appellent à des actions plus que jamais communes pour vaincre la pandémie de la COVID-19 dans le monde.

Megan Valère SOSSOU




Cancer du foie : l’incidence pourrait augmenter de 55% d’ici 2040

Le nombre de nouveaux cas et de décès de cancer de foie devrait augmenter de plus de 55% d’ici 2040. L’alerte a été donnée ce jeudi 6 octobre 2022 par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

905.700 personnes ont été diagnostiquées avec un cancer du foie dans le monde et 830.200 personnes sont décédées de cette maladie en 2020. L’estimation provient d’une étude menée par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).  Et la charge mondiale ne cesse de croitre.

« Nous avons prédit que le nombre de personnes diagnostiquées ou décédées d’un cancer du foie par an pourrait augmenter de près de 500.000 cas ou décès d’ici 2040, à moins que nous ne parvenions à une diminution substantielle des taux de cancer du foie par la prévention primaire », a déclaré Harriet Rumgay, épidémiologiste au CIRC, auteure principale de l’étude publiée dans le « Journal of Hepatology ».

En se basant sur les données, les scientifiques estiment que 1,4 million de personnes pourraient être diagnostiquées avec un cancer du foie et 1,3 million de personnes pourraient mourir de cette maladie en 2040.

Le cancer du foie est l’une des trois principales causes de décès par cancer dans le monde. Pourtant, les recherches indiquent que la plupart des cas de cancer du foie pourraient être évités. Les principaux facteurs de risque sont l’infection par le virus de l’hépatite B et le virus de l’hépatite C.

Toutefois, la prévalence croissante d’autres facteurs de risque, tels que le diabète de type 2 et l’obésité, pourrait entraîner des changements futurs dans l’incidence du cancer du foie. Une étude récente du CIRC sur le rôle de la consommation d’alcool a suggéré que 17% de tous les cas de cancer du foie diagnostiqués en 2020 auraient pu être évités en réduisant la consommation d’alcool. Le tabagisme est également une cause importante de cancer du foie.

Odette M. ATEYIHO




66 enfants décédés: 04 sirops contre la toux et le rhume dans le viseur de l’OMS

L’organisation mondiale de la Santé a décidé d’ouvrir une enquête après la mort de 66 enfants en Gambie qui auraient pris des sirops « hors norme ».

L’alerte de l’OMS concerne quatre produits non-conformes aux normes identifiés en Gambie. Il s’agit de la solution orale de prométhazine, du sirop contre la toux Kofexmalin, du sirop pour bébé Makoff contre la toux et du sirop Magrip N Cold.

Ces produits, fabriqués contre la toux et le rhume fabriqués en Inde, seraient à l’origine du décès de 66 enfants. Selon le directeur général de l’OMS, les médicaments contaminés « pourraient avoir un lien avec des lésions rénales aiguës et le décès de 66 enfants ». « L’OMS mène une enquête avec l’entreprise et les autorités de réglementation en Inde », a déclaré Dr Tedros, directeur général de l’OMS.

En effet, les autorités sanitaires gambiennes ont indiqué le 9 septembre 2022 avoir ouvert à la mi-juillet une enquête sur la mort récente de 28 enfants pour insuffisance rénale aiguë et demandé aux hôpitaux et aux cliniques de ne plus utiliser du sirop de paracétamol. Le 23 septembre, Banjul a ordonné le rappel de tous les médicaments contenant du sirop de paracétamol ou de prométhazine.

Le document technique de l’alerte de l’OMS renseigne que « l’analyse en laboratoire d’échantillons de chacun des quatre produits confirme une contamination par diéthylène glycol et éthylène glycol en quantités inacceptables ». Le diéthylène glycol et l’éthylène glycol sont toxiques et peuvent être mortels.

Les effets toxiques peuvent inclure des douleurs abdominales, des vomissements, des diarrhées, une incapacité à uriner, des maux de tête, une altération de l’état mental et des lésions rénales aiguës pouvant entraîner la mort. « Les produits de qualité inférieure mentionnés dans cette alerte sont dangereux et leur utilisation, en particulier chez les enfants, peut entraîner des blessures graves ou la mort », indique l’Oms.

Ces sirops pourraient avoir été distribués dans d’autres pays en Afrique et en Asie. Ainsi, par mesure de précaution, l’Oms recommande à tous les pays de détecter et de retirer ces médicaments de la circulation.

Odette M. ATEYIHO