Journée mondiale des vautours : A la découverte des gardiens de vies en déclin

Chaque année, le 1er septembre, le monde entier se rassemble pour célébrer la Journée Internationale des Vautours. Cette journée est bien plus qu’une simple occasion de reconnaître ces majestueux oiseaux charognards. Elle nous rappelle l’importance des vautours dans nos écosystèmes et souligne les menaces qui pèsent sur leur survie.

Au Bénin, on retrouve aussi le vautour. Communément appelé en langue Fon Aklassou. Ils sont présents particulièrement dans le parc de la Pendjari. Néanmoins quelques individus subsistent en dehors des parcs nationaux, notamment dans les savanes boisées du nord-Bénin, autour des forêts classées des Trois Rivières et de l’Alibori Supérieur. Il s’agit en réalité des vautours africains.

Les vautours africains fréquentent les milieux ouverts moins boisés comme les prairies herbeuses, les savanes, les marécages et les boisements clairsemés. On les trouve également dans les allées d’arbres qui bordent les cours d’eau et dans les broussailles épineuses. Ils sont remarquables là où il y a des troupes importantes de grands mammifères.

Des gardiens de la vie en déclin

Les vautours jouent un rôle essentiel dans les écosystèmes et sont les gardiens de la vie, nettoyant les paysages de charognes et de carcasses d’animaux morts, évitant ainsi la propagation de maladies potentielles. En éliminant rapidement les restes d’animaux en décomposition, les vautours contribuent à maintenir l’équilibre naturel et à prévenir les épidémies.

Malheureusement, la population de vautours est en déclin à l’échelle mondiale. Les menaces qui pèsent sur ces oiseaux sont nombreuses. L’empoisonnement intentionnel et non intentionnel, souvent causé par l’ingestion de carcasses contaminées par des pesticides ou des médicaments vétérinaires, est l’une des principales causes de décès. La perte d’habitat due à l’urbanisation et à la déforestation, ainsi que le braconnage ciblant les vautours pour leurs organes, contribuent également à la diminution de leurs populations.

Nécessité de mesures de conservation

La Journée Internationale des Vautours ne se contente pas de sensibiliser, elle encourage également des actions concrètes pour protéger ces oiseaux en voie de disparition. Les mesures de conservation comprennent la création de zones protégées pour les vautours, la promotion de pratiques agricoles plus sûres et la régulation stricte de l’utilisation de pesticides et de médicaments vétérinaires. Les gouvernements, les organisations environnementales et les communautés locales sont invités à travailler ensemble pour garantir la survie des vautours.

Megan Valère SOSSOU




SOMMET AFRICAIN SUR LE CLIMAT 2023: NAIROBI AU CŒUR DE LA CROISSANCE VERTE ET DU FINANCEMENT CLIMATIQUE

Du 4 au 6 septembre, Nairobi, la capitale du Kenya, sera le théâtre d’un événement environnemental d’envergure internationale : le Sommet Africain sur le Climat (ACS) et la Semaine Africaine du Climat.

Ces événements, co-organisés par la République du Kenya, la Commission de l’Union Africaine et la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), rassembleront un éventail impressionnant de participants, notamment des chefs d’État et de gouvernement, des décideurs politiques, des représentants de la société civile, des acteurs du secteur privé, des institutions multilatérales, et des jeunes engagés, venus d’Afrique et d’ailleurs.

Stimuler la Croissance Verte et les Solutions de Financement Climatique :

Sous le thème « Stimuler la Croissance Verte et les Solutions de Financement Climatique pour l’Afrique et le Monde », l’ACS vise à consolider l’action climatique mondiale autour du financement climatique et du développement positif pour le climat. L’Afrique cherche à affirmer sa position en matière de changement climatique et à mettre en avant son potentiel d’action climatique. Le sommet abordera des sujets essentiels tels que les énergies renouvelables, l’agriculture durable et les minéraux critiques, entre autres, afin de promouvoir la croissance verte et de susciter de nouveaux partenariats.

L’engagement du Kenya

La Secrétaire du Cabinet du Kenya pour l’environnement, le changement climatique et la foresterie, Hon Soipan Tuya, a exprimé l’honneur du Kenya d’accueillir ces événements majeurs. Elle a souligné que le Kenya jouera un rôle clé dans l’organisation de l’ACS et de la Semaine Africaine du Climat, guidé par son président, S.E. le Dr William Ruto, également président du Comité des chefs d’État et de gouvernement africains sur le changement climatique (CAHOSCC). Elle a mis l’accent sur le rôle majeur que joue le sommet en fournissant une plate-forme pour façonner l’action climatique et les solutions de financement climatique pour l’Afrique.

Une jeunesse engagée dans l’action climatique

Le sommet accorde une importance particulière à la participation des jeunes, reconnaissant leur rôle crucial dans la définition de l’avenir climatique. Avec près de 63 % de la population africaine âgée de moins de 25 ans, le potentiel des jeunes en tant qu’acteurs clés de l’action climatique est inestimable. Le sommet vise à les responsabiliser, à leur donner une voix et à les encourager à contribuer à un avenir durable.

Le sommet remet en question les vieux clivages entre le Nord et le Sud en mettant en avant l’interdépendance des défis mondiaux et la nécessité d’une responsabilité partagée. Cette approche collaborative favorise le dialogue entre les parties prenantes et souligne le potentiel de solutions qui tirent parti des forces et des ressources de toutes les régions.

Le changement climatique est un défi urgent qui nécessite une action mondiale concertée. Le Sommet Africain sur le Climat 2023 s’annonce comme un événement majeur pour façonner l’avenir de l’action climatique en Afrique et dans le monde.

Megan Valère SOSSOU




Projet BENKADI au Bénin : Des Attentes Clairvoyantes envers les Acteurs pour le Bien-être des Communautés

Au Bénin comme au Mali, au Burkina Faso et en Côte-d’Ivoire, le projet BENKADI s’est donné pour mission d’améliorer qualitativement l’efficacité des politiques publiques en matière d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets en encourageant une plus grande participation citoyenne.

Pour mener à bien cette mission, BENKADI collabore étroitement avec un large éventail d’acteurs en qui, il place de grandes attentes. Il s’agit des autorités locales, des organisations de la société civile, des acteurs du secteur privé et des ministères sectoriels.

Des autorités locales

Les autorités locales jouent un rôle crucial dans la réussite du projet BENKADI. C’est pourquoi, le projet attend d’elles une compréhension approfondie des enjeux du projet et un engagement ferme en faveur de sa mise en œuvre réussie. Cet engagement se traduit par une déclaration écrite du Conseil Communal, une participation active aux activités du projet, notamment les ateliers de concertation multi-acteurs et la sensibilisation sur la conservation des écosystèmes. De plus, elles sont encouragées à prendre des mesures administratives pour favoriser l’adoption de l’Adaptation Basée sur les Écosystèmes (ABE) et à élaborer et mettre en œuvre un Plan de Développement Communal (PDC) prenant en compte l’ABE.

Des Organisations de la Société Civile

Les OSC jouent un rôle vital dans la mise en œuvre du projet BENKADI. Le projet attend d’elles qu’elles améliorent leur connaissance de l’ABE et de la participation citoyenne, renforcent leurs capacités en plaidoyer et lobbying, accompagnent les communautés locales, assurent une veille citoyenne et soutiennent la mise en œuvre des actions de l’ABE dans les communes. Leur rôle est essentiel pour garantir un dialogue multi-acteur efficace et renforcer la résilience des communautés locales.

Des acteurs du secteur privé

Les acteurs du secteur privé ont un rôle à jouer dans la promotion de l’ABE. Le projet BENKADI attend d’eux qu’ils s’approprient les enjeux de l’ABE, collaborent avec le projet, accroissent leurs connaissances sur les pratiques promues par l’ABE en lien avec leurs activités économiques, et initient l’application de ces pratiques. Ils sont également encouragés à impliquer les communautés locales dans leurs activités économiques et à adopter des pratiques de gestion durable des ressources naturelles.

Des ministères sectoriels

La collaboration efficace des ministères sectoriels est d’une grande nécessité pour atteindre les objectifs du projet BENKADI. Ainsi, le projet attend d’eux qu’ils facilitent la mise en place d’un cadre institutionnel plus inclusif au niveau national et local, ainsi que le dialogue multi-acteur. Ils sont encouragés à améliorer leurs connaissances sur la participation citoyenne et l’ABE, à accompagner tous les acteurs dans l’intégration de l’ABE dans les projets et programmes du gouvernement, et à promouvoir une participation équilibrée de toutes les catégories d’acteurs, y compris les jeunes, les femmes, les communautés locales et les personnes vivant avec un handicap, dans le processus de formulation, de mise en œuvre et de suivi-évaluation des politiques.

En somme, le projet BENKADI place des attentes clairvoyantes sur les épaules de divers acteurs, dans l’objectif commun de promouvoir l’ABE et de renforcer la résilience face au changement climatique au Bénin. Ce projet représente un modèle de collaboration multi-acteurs pour un avenir plus durable.

Megan Valère SOSSOU




Alerte en Afrique de l’Ouest et Centrale : Insécurité alimentaire au plus haut niveau en une décennie

Une récente étude des Nations Unies a révélé une situation alarmante en Afrique de l’Ouest et Centrale, où l’insécurité alimentaire aiguë atteint son niveau le plus élevé en une décennie. Cette expansion inquiétante de l’insécurité alimentaire touche particulièrement les pays côtiers et les régions en conflit du Burkina Faso et du Mali, ce qui entrave considérablement les efforts d’aide humanitaire.

Selon l’analyse basée sur le Cadre harmonisé de mars 2023, environ 45 000 personnes dans la région du Sahel seront confrontées à des niveaux de faim catastrophiques, se situant juste avant le seuil de la famine. Parmi elles, 42 000 se trouveront au Burkina Faso et 2 500 au Mali. Les facteurs combinés, tels que les conflits, les impacts climatiques, la pandémie de COVID-19 et les prix élevés des denrées alimentaires, exacerbent la faim et la malnutrition.

Cette détérioration de la sécurité alimentaire se traduit également par une augmentation significative de la malnutrition aiguë chez les enfants de moins de 5 ans en cette année 2023, avec une hausse de 83% par rapport à la moyenne de la période 2015-2022. Environ 16,5 millions d’enfants seront touchés, dont 4,8 millions souffriront de formes sévères débilitantes. Les incidents de sécurité dans la région, en hausse de 79% entre 2019 et 2023, provoquent des déplacements massifs de population, perturbant l’accès aux terres agricoles et aux ressources nécessaires.

Malgré une amélioration des précipitations en 2022, l’accès et la disponibilité des denrées alimentaires restent préoccupants. La région dépend toujours des importations alimentaires nettes, mais la dépréciation monétaire et l’inflation élevée font grimper les coûts d’importation. De plus, des défis économiques et fiscaux entravent les initiatives visant à stimuler la production alimentaire locale.

Face à cette crise, les organisations internationales lancent un appel à une action collective. Il est impératif d’investir dans le renforcement des capacités des communautés à faire face aux chocs et de promouvoir des solutions locales et durables pour la production, la transformation et l’accès aux denrées alimentaires, en particulier pour les groupes vulnérables.

Les partenaires humanitaires, de développement et le secteur privé sont également sollicités pour soutenir les gouvernements nationaux dans l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Les programmes doivent englober des systèmes de santé, d’eau, d’assainissement et d’hygiène, ainsi que des initiatives de protection sociale ciblant les femmes et les jeunes enfants. De plus, les partenariats doivent contribuer à la prévention et au traitement de la malnutrition infantile tout en abordant les défis liés au climat et à la durabilité des ressources naturelles.

En conclusion, la crise alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l’Ouest et Centrale exige une réponse urgente et collective pour atténuer les effets dévastateurs de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition dans la région. Les enjeux sont considérables, mais ensemble, nous pouvons apporter un changement significatif et offrir un avenir meilleur aux populations touchées.

Megan Valère SOSSOU




2e édition de la Conférence africaine sur la réduction des risques en santé : un rendez-vous majeur au Maroc

La deuxième édition de la Conférence Africaine sur la Réduction des Risques en Santé approche à grands pas, promettant des échanges encore plus enrichissants autour du thème central de la santé en Afrique, axé sur l’eau, l’environnement et la sécurité alimentaire.

Placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, cette rencontre de haut niveau sera à nouveau co-organisée par le Ministère de la Santé et de la Protection Sociale du Maroc, en collaboration avec l’Association Marocaine des Médecines Addictives et Pathologies Associées (MAPA) et l’African Global Health (AGH).

Pour cette nouvelle édition, le prestigieux Palais des Congrès MANSOUR EDDAHBI à Marrakech ouvrira ses portes du 27 au 29 septembre 2023 pour accueillir cet événement majeur. Plusieurs activités viendront enrichir ces journées, dont des panels captivants qui constitueront le cœur des échanges.

Ces panels aborderont des enjeux cruciaux pour l’Afrique et le monde, à savoir :

  • Réduction des risques – santé et environnement : Qualité de l’air, réchauffement climatique, maladies respiratoires.
  • Sécurité alimentaire en Afrique et dans le monde : Quelle réduction des risques ?
  • Nutrition & éducation alimentaire : Perspectives d’avenir Sud-Sud.
  • Eau potable : Investissement continental et équité.
  • Réduction des risques et écosystèmes de demain : L’équation africaine.

Cette conférence s’annonce comme un moment clé pour partager des idées, des perspectives et des solutions liées à ces défis majeurs en matière de santé, d’environnement et de sécurité alimentaire.

Du succès de la précédente édition

Il est important de rappeler le succès de la première édition de cette conférence, qui s’est tenue du 16 au 18 novembre 2022. Cette première édition a rassemblé des experts nationaux et internationaux ainsi que des représentants de différents pays, créant ainsi une plateforme africaine d’échange d’idées fructueuses dans le domaine de la santé publique et de la prévention des risques.

Cette conférence pionnière a ouvert la voie à une collaboration renforcée en Afrique en vue d’améliorer la santé publique et de réduire les risques sanitaires. Elle a été une étape essentielle pour faire progresser la vision d’une Afrique plus unie et résiliente face aux défis de la santé.

Restez à l’écoute pour plus d’informations sur cet événement qui s’annonce incontournable pour tous les acteurs de la santé en Afrique et au-delà.

Megan Valère SOSSOU




Pont Titirou-Banikanni à Parakou : Le tombeau à ciel ouvert désormais fermé

Le mercredi 10 mai 2023, l’équipe de l’organe de presse le Journal Santé Environnement s’était rendue sur le pont reliant les quartiers Titirou et Banikanni dans le 1er arrondissement. L’objectif était de constater et d’alerter sur l’état de dégradation de l’ouvrage de franchissement. Le constat était désolant.

Le pont s’était effondré profondément, créant une grande fosse, tel un tombeau à ciel ouvert. « Quand je passe par là, j’ai souvent peur surtout la nuit ». « Je demande au Maire de faire venir les maçons pour réparer le pont, afin qu’on puisse circuler en toute quiétude sur la voie ». Ce sont là les propos d’Aurèle Singbé et d’Esmelle Souroukou, deux jeunes élèves qui se prononçaient sur la situation du pont.

Des cris de cœurs qui semblent avoir reçu un écho favorable de la part des autorités municipales de Parakou. En tout cas, du constat fait ce jeudi 20 juillet 2023, la béante fosse, objet de toutes les inquiétudes est désormais fermée au bonheur des usagers, qui circulent désormais sur cette voie avec plus d’assurance et de sécurité.

La preuve que le Maire Inoussa Chabi Zimé et son équipe ne sont pas toujours insensibles aux cris et peines des populations de Parakou. Toutefois, de véritables travaux d’aménagement méritent encore d’être faits sur les infrastructures routières à Parakou, car, même ce qui est fait sur le pont Titirou-Banikanni actuellement n’est qu’une solution palliative qui ne va certainement pas durer dans le temps. 

Venance Ayébo TOSSOUKPE




Lancement du Projet CASCADE : Un Pas de Géant pour la Sécurité Alimentaire au Bénin

La ville de Parakou a été le théâtre d’un événement d’importance majeure le jeudi 10 août. La phase régionale du projet « CAtalysing Strengthened policy aCtion for heAlthy Diets and resiliencE » (CASCADE) a été officiellement lancée. Cet événement intervient après le lancement inaugural du projet, le vendredi 26 mai dernier à Cotonou. Porté par le consortium CARE et GAIN, CASCADE vise à renforcer l’efficacité des politiques nationales de nutrition au Bénin, contribuant ainsi à améliorer la sécurité alimentaire et à réduire la malnutrition chez les femmes en âge de procréer et les enfants.

D’un financement de 5,7 milliards de francs CFA pour le Bénin, le projet CASCADE est soutenu par le Royaume des Pays-Bas. S’étalant sur une période de 4 ans et 7 mois, il a pour objectif de promouvoir une alimentation saine pour 960 000 femmes en âge de procréer et enfants dans 20 communes réparties dans 6 départements béninois. Les départements du Couffo, de l’Ouémé, du Zou, du Borgou, de l’Alibori et de l’Atacora seront directement impactés par les actions du projet.

Au cœur des ambitions de CASCADE figurent l’amélioration de l’accès à une alimentation saine au sein des ménages, en particulier pour les femmes en âge de procréer et les enfants. Le projet vise également à renforcer leur résilience face aux chocs climatiques et économiques. Il s’inscrit ainsi dans une perspective de développement durable et de lutte contre la malnutrition.

Lors du lancement du projet, le préfet du Borgou, Djibril Mama Cissé, a souligné l’importance cruciale de l’alimentation équilibrée pour le développement d’un pays. Le projet CASCADE, en cohérence avec les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies, vise à éliminer la faim, à améliorer la sécurité alimentaire, à renforcer la nutrition et à promouvoir une agriculture durable.

Le représentant du directeur pays de CARE International Bénin/Togo, Alain Trokou, a mis en exergue la persistance de la malnutrition malgré les efforts du gouvernement. Le projet est le fruit d’une prise de conscience collective, visant à optimiser les politiques nutritionnelles au Bénin. L’ambassadrice du Royaume des Pays-Bas près le Bénin, To Tjoelker, a quant à elle appelé à une synergie d’actions multisectorielles pour assurer la sécurité alimentaire dans le pays.

La genèse du projet CASCADE repose sur un diagnostic national de la sécurité alimentaire et de la nutrition. Ce diagnostic a révélé un manque de coordination multisectorielle, un faible accès aux services nutritionnels essentiels, une implication insuffisante du secteur privé et un manque de connaissances chez les femmes pour assurer une alimentation saine au sein des ménages.

Le projet englobera 11 communes du septentrion béninois, dont Malanville, Karimama, Gogounou, Banikoara, Matéri, Toucountouna, Boukoumbé, Tanguiéta, Pèrèrè, Nikki et Kalalé.

Au-delà du Bénin, le projet CASCADE est également mis en œuvre dans cinq autres pays africains : le Nigeria, l’Ouganda, le Kenya, l’Éthiopie et le Mozambique. Ce projet collectif aspire à offrir une réponse significative aux défis de la malnutrition et de la sécurité alimentaire sur le continent.

Venance Ayébo TOSSOUKPE




Pêche Artisanale Maritime: Entre Subsistance et Durabilité des ressources marines au Bénin

La pêche artisanale maritime au Bénin est une source majeure de revenus pour les communautés côtières. Cependant, les défis liés à la durabilité des ressources marines et à la gestion efficace de cette activité se font ressentir.

Bénéficiant des eaux fertiles de l’océan Atlantique, le Bénin abrite un total de 47 sites de débarquement, où environ 4 305 pêcheurs artisans, en majorité de nationalité béninoise, exercent leur métier. C’est plus de 600 000 emplois directs ou indirects et contribuant à hauteur de 3,5% au PIB national.

Cependant, malgré une production totale de 74 000 tonnes en 2022, dont 75% proviennent de la pêche artisanale, un déficit de 146 000 tonnes persiste par rapport à une demande de 220 000 tonnes. Pour combler cet écart, les importations ont considérablement augmenté depuis 2008.

Ces chiffres témoignent non seulement de l’importance de ce secteur, mais aussi  révèlent des défis majeurs, notamment la menace de la surpêche, qui met en péril l’équilibre fragile des écosystèmes marins.

A Djeffa plage, Ahouandji en passant par Fonsa Pahou, Lokoué, Djondji, Zogbédji à Hilla Condji, les pêcheurs artisans sont de plus en plus conscients des enjeux de la pêche durable au Bénin.

C’est le cas du sieur K. Folly, pêcheur avec plus de deux décennies d’expérience. Il explique avec une grande préoccupation : « Lorsque nous nous aventurons sur les eaux, une préoccupation constante nous habite : quelle quantité et quelle qualité de poissons nos enfants hériteront-ils ? ». C’est pourquoi, il nous est arrivé de penser qu’il serait judicieux de laisser la mer en repos pendant au moins six mois avoue-t-il avant de soutenir que cette approche contribuerait à prévenir la surpêche en offrant aux poissons le temps de se reproduire avant d’être capturés.

Cependant, K. Folly fait part de la réalité complexe à laquelle les pêcheurs font face au quotidien. « La demande et le coût de la vie ne cessent d’augmenter, ce qui rend difficile la recherche d’activités alternatives capables de remplacer la pêche. Nous sommes contraints de continuer à travailler tout en ayant un œil sur la loi.»

Malgré les difficultés, il souligne l’engagement des pêcheurs à respecter les réglementations en vigueur. Cette perspective met en lumière les efforts constants déployés par les pêcheurs pour équilibrer leurs activités vitales avec la nécessité de préserver les ressources marines.

Il est indubitable que la pêche artisanale maritime au Bénin joue un rôle vital en tant que source de subsistance et élément clé de la richesse culturelle des communautés côtières. Cependant, comme sieur Folly, une gestion rigoureuse des ressources marines et une régulation appropriée s’avèrent indispensables pour garantir la durabilité de cette activité dans le pays.

Un œil sur la Loi-Cadre pour la Pêche et l’Aquaculture au Bénin

Bientôt dix ans que le Bénin a adopté une approche proactive pour préserver ses écosystèmes aquatiques et gérer durablement ses ressources halieutiques. Il s’agit de la Loi-cadre n° 2014-19 du 07 août 2014 relative à la pêche et à l’aquaculture en République du Bénin. Cette législation intègre des mesures essentielles de conservation pour le secteur de la pêche.

Dans le but de préserver les stocks halieutiques, l’article 73 de cette loi interdit strictement l’utilisation d’engins et de méthodes de pêche incompatibles. Les barrages à poissons, communément appelés « acadja », les engins coniques à contre-courant « dogbo », et les engins à poches multiples pour la capture de crevettes et crabes, les « gbagbaloulou », figurent parmi les méthodes proscrites.

L’article 78 exige une autorisation préalable pour l’introduction de nouveaux engins de pêche. La protection de la biodiversité aquatique est aussi soulignée par les articles 79 et 80, qui interdisent respectivement la pêche, la détention et la commercialisation de mammifères aquatiques et de tortues marines. Chose que K. Folly et ses collègues de Togbin ne cessent de se rappeler au cours de leurs différentes causeries.

Malgré leur besoin de vivre de la sueur de leur front, ils sont encouragés à respecter les dispositions règlementaires en particulier la loi-cadre de 2014 sur la pêche et l’aquaculture. Cette loi représente un fondement solide dans les efforts du Bénin pour garantir une pêche durable le long de ses côtes.

Megan Valère SOSSOU




Accès à l’énergie au Bénin: Un Eldorado d’opportunités dans les énergies renouvelables malgré les défis à relever

Selon un rapport récent, l’accès de base à l’énergie au Bénin est encore en retard malgré les opportunités offertes par les énergies renouvelables. À l’échelle mondiale, 675 millions de personnes vivent sans électricité, tandis que 2,3 milliards de personnes dépendent de combustibles nocifs pour cuisiner.

Le Bénin se trouve actuellement à mi-parcours de la période fixée pour la réalisation des objectifs de développement durable à l’horizon 2030. L’Objectif de Développement Durable (ODD) numéro 7 vise à garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes à un coût abordable. La réalisation de cet objectif aurait un impact considérable sur la santé et le bien-être des populations, en les protégeant contre les risques environnementaux et sociaux, tels que la pollution atmosphérique, et en améliorant l’accès aux soins de santé primaires.

Cependant, selon l’édition 2023 du Tracking 7 SDG: The Energy Progress Report, les efforts actuels ne sont pas suffisants pour atteindre l’ODD 7 dans les délais impartis. Bien que des progrès aient été accomplis dans certains domaines spécifiques, comme l’augmentation de l’utilisation des énergies renouvelables dans le secteur de l’électricité, ils restent insuffisants pour atteindre les objectifs fixés dans les ODD.

Par ailleurs, le rapport met en évidence que l’endettement croissant et la hausse des prix de l’énergie compromettent les perspectives d’accès universel aux modes de cuisson propres et à l’électricité.

Selon les projections actuelles, d’ici 2030, 1,9 milliard de personnes seront toujours privées de modes de cuisson propres et 660 millions n’auront pas accès à l’électricité, à moins que des mesures supplémentaires ne soient prises et que les efforts actuels ne soient poursuivis.

Ces lacunes auront un impact négatif sur la santé des populations les plus vulnérables et contribueront à l’accélération des changements climatiques. L’utilisation de combustibles et de technologies polluants pour cuisiner entraîne chaque année 3,2 millions de décès prématurés dus à la pollution de l’air intérieur, selon l’OMS.

En 2021, 91% de la population mondiale avait accès à l’électricité, soit une augmentation par rapport aux 84% de 2010. Cependant, le rythme de cette progression s’est ralenti entre 2019 et 2021, en particulier dans les zones urbaines. En Afrique subsaharienne, 567 millions de personnes n’avaient toujours pas accès à l’électricité en 2021, soit plus de 80% de la population mondiale sans électricité.

Megan Valère SOSSOU




Découverte de lithium au Bénin : Distorsion politique ou véritable opportunité à saisir ?

Des échos résonnent depuis plusieurs années sur la découverte de lithium au Bénin, et la récente annonce de gisements dans la commune de Tchaourou, au nord du Bénin, ne fait pas exception. Alors que certains experts du secteur minier sont empreints d’enthousiasme face à cette nouvelle, d’autres se montrent plus sceptiques, soulevant des interrogations quant à l’impact environnemental et social de cette perspective. Pendant que Roger Masso SOUROGOU, Directeur départemental de l’eau et des mines du Borgou, se montrait catégorique sur la découverte de lithium, l’expert géologue sénior, Désiré GANGNON, a exprimé des réserves quant à la manière dont cette annonce a été présentée.

En effet, selon les déclarations de Roger Masso SOUROGOU, les gisements de lithium découverts à Tchaourou sont en quantité suffisante et les premiers résultats sont concluants. Cette déclaration a été présentée comme une opportunité exceptionnelle pour le Bénin, susceptible de propulser le pays sur la scène mondiale en tant que fournisseur de cette ressource stratégique.

Cependant, l’expert géologue Désiré GANGNON soulève des questions importantes sur les bases de données d’exploration utilisées pour faire cette déclaration. Il met en garde contre le risque de se laisser emporter par des considérations politiques et rappelle l’exemple du pétrole dans le passé, où des annonces prématurées ont créé des attentes démesurées et finalement déçues.

Il souligne que la découverte d’un véritable gisement minier nécessite un processus rigoureux d’exploration, impliquant des compétences diverses en géologie et des forages approfondis pour évaluer avec précision la teneur et la taille des ressources. Les exemples du Mali et du Ghana sont cités pour illustrer des projets de lithium bien avancés dans la sous-région, avec des mises à jour régulières des estimations des ressources et des plans concrets de construction de mines.

Dès lors, il est crucial selon l’expert de faire la distinction entre un simple indice minéral et un véritable gisement économiquement viable. Les retombées sociales, économiques et environnementales d’une telle découverte sont énormes, et les annonces prématurées peuvent entraîner des attentes irréalistes et des déceptions potentielles pour la population a-t-il poursuivi.

Désiré GANGNON suggère que  les autorités béninoises mènent des études approfondies, basées sur des données scientifiques vérifiables, avant de faire des déclarations publiques sur la découverte de gisements miniers. A l’en croire, la transparence et la rigueur scientifique sont nécessaires pour bâtir la crédibilité du Bénin dans le secteur minier et attirer des investissements étrangers sérieux.

Du Lithium au Bénin ? Ce n’est pas une première fois

Avant Tchaourou, le ministère de l’Eau et des Mines avait déjà annoncé la découverte du lithium dans le département du Plateau, plus précisément à Kétou, ainsi qu’à Ségbana, dans le département de l’Alibori.

Une ressource minière dont les études sont effectuées dans la commune de Ségbana à Lougou, à environ 60 km du village Gbassé dans l’Alibori. Selon des informations renseignées sur le site officiel du ministère, une reconnaissance géologique a été menée par la Direction Générale des Mines (DG-Mines) et l’Office Béninois de Recherche Géologiques et Minières (OBRGM) sur une superficie de 16 km² à la maille 500 m x 500 m. Des prélèvements de 77 échantillons ont été réalisés et les analyses de laboratoire ont révélé des teneurs en lithium allant de 0,0024 à 43 ppm.

Le lithium est une ressource rare et stratégique, le gouvernement souhaite explorer le potentiel de ces gisements pour attirer des investisseurs étrangers intéressés par cette matière première essentielle.

Selon Samou Adambi, Ministre de l’Eau et des Mines, des investisseurs étrangers sont déjà prêts à investir dans ces gisements, et l’État béninois travaille activement pour établir le périmètre global des ressources minérales. Des partenaires européens et américains se montrent particulièrement intéressés.

Une approche innovante pour l’exploitation du lithium au Bénin

Cependant, le Bénin ne souhaite pas exploiter de manière brute ses ressources minières. Samou Adambi déclare que le pays a une vision à long terme pour cette ressource. L’objectif est de créer une chaîne de valeur intégrée, du lithium brut à la fabrication de produits finis au Bénin. Par exemple, si l’on veut produire des batteries avec le lithium béninois, ces batteries seront fabriquées sur le territoire national a-t-il soutenu.

Une décision qui illustre la volonté du Bénin de tirer pleinement parti de ses ressources et de favoriser le développement d’une industrie locale autour du lithium.

De sources bien informées, la découverte du lithium au Bénin est une réalité, cependant certains acteurs politico-administratifs pour des visées purement politiques commencent à en faire une propagande démesurée moins avantageuse pour le Bénin.

Si le potentiel en lithium du Bénin se concrétise davantage, cela pourrait non seulement stimuler l’économie nationale mais aussi renforcer la position du pays sur la scène internationale en tant que fournisseur clé de cette ressource précieuse.

Il convient de rappeler que le lithium est un composant essentiel utilisé dans la fabrication de batteries pour les véhicules électriques, le stockage d’énergie, les téléphones, les ordinateurs portables, les drones, et bien plus encore. Sa demande mondiale est en augmentation constante, car il est considéré comme un élément clé de la transition énergétique vers des sources d’énergie plus propres et durables.

Megan Valère SOSSOU