Alerte en Afrique de l’Ouest et Centrale : Insécurité alimentaire au plus haut niveau en une décennie

Une récente étude des Nations Unies a révélé une situation alarmante en Afrique de l’Ouest et Centrale, où l’insécurité alimentaire aiguë atteint son niveau le plus élevé en une décennie. Cette expansion inquiétante de l’insécurité alimentaire touche particulièrement les pays côtiers et les régions en conflit du Burkina Faso et du Mali, ce qui entrave considérablement les efforts d’aide humanitaire.

Selon l’analyse basée sur le Cadre harmonisé de mars 2023, environ 45 000 personnes dans la région du Sahel seront confrontées à des niveaux de faim catastrophiques, se situant juste avant le seuil de la famine. Parmi elles, 42 000 se trouveront au Burkina Faso et 2 500 au Mali. Les facteurs combinés, tels que les conflits, les impacts climatiques, la pandémie de COVID-19 et les prix élevés des denrées alimentaires, exacerbent la faim et la malnutrition.

Cette détérioration de la sécurité alimentaire se traduit également par une augmentation significative de la malnutrition aiguë chez les enfants de moins de 5 ans en cette année 2023, avec une hausse de 83% par rapport à la moyenne de la période 2015-2022. Environ 16,5 millions d’enfants seront touchés, dont 4,8 millions souffriront de formes sévères débilitantes. Les incidents de sécurité dans la région, en hausse de 79% entre 2019 et 2023, provoquent des déplacements massifs de population, perturbant l’accès aux terres agricoles et aux ressources nécessaires.

Malgré une amélioration des précipitations en 2022, l’accès et la disponibilité des denrées alimentaires restent préoccupants. La région dépend toujours des importations alimentaires nettes, mais la dépréciation monétaire et l’inflation élevée font grimper les coûts d’importation. De plus, des défis économiques et fiscaux entravent les initiatives visant à stimuler la production alimentaire locale.

Face à cette crise, les organisations internationales lancent un appel à une action collective. Il est impératif d’investir dans le renforcement des capacités des communautés à faire face aux chocs et de promouvoir des solutions locales et durables pour la production, la transformation et l’accès aux denrées alimentaires, en particulier pour les groupes vulnérables.

Les partenaires humanitaires, de développement et le secteur privé sont également sollicités pour soutenir les gouvernements nationaux dans l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Les programmes doivent englober des systèmes de santé, d’eau, d’assainissement et d’hygiène, ainsi que des initiatives de protection sociale ciblant les femmes et les jeunes enfants. De plus, les partenariats doivent contribuer à la prévention et au traitement de la malnutrition infantile tout en abordant les défis liés au climat et à la durabilité des ressources naturelles.

En conclusion, la crise alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l’Ouest et Centrale exige une réponse urgente et collective pour atténuer les effets dévastateurs de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition dans la région. Les enjeux sont considérables, mais ensemble, nous pouvons apporter un changement significatif et offrir un avenir meilleur aux populations touchées.

Megan Valère SOSSOU




Accès à l’eau potable au Bénin: les faux pas de la SONEB qui retardent l’atteinte de l’ODD 6

Depuis 1960, qu’elle a été créée dans le but de fournir de l’eau potable à la population béninoise, la Société Nationale des Eaux du Bénin (SONEB) rencontre de nombreux problèmes qui entravent sa mission et la qualité des services qu’elle fournit. Malgré ses efforts pour améliorer la situation, de nombreuses zones rurales et urbaines continuent par exemple de souffrir d’un manque d’eau potable. Avec ses infrastructures souvent vétustes et mal entretenues, elle peine à répondre promptement aux alertes de dépannage.

A Abomey-Calavi, la cité-dortoir au sud Bénin, il fera bientôt deux mois que l’eau potable de la SONEB coule à flots dans la nature après une défaillance du matériel dans une maison avant le restaurant Grand Café en venant de Cotonou. Les multiples démarches engagées à l’endroit de la Société Nationale des Eaux du Bénin, service de Calavi pour résoudre la situation sont restées stériles. La réponse qui a été servie témoigne du manque de professionnalisme longtemps décrié au sujet de cette société nationale.

Les agents rencontrés avouent n’avoir pas les matériels nécessaires pour résoudre le problème. Un fait qui suscite bien des questionnements que seules les autorités du secteur peuvent apporter des réponses adéquates. Ces agents ont préféré utiliser du caoutchouc pour arrêter sans y arriver, la fuite des eaux du tuyau. Un vrai gâchis aux yeux des riverains alors que dans d’autres contrées du Bénin, des populations doivent courir d’après l’eau potable, et même d’après l’eau souillée stagnante dans des creux de terre aux allures minières.

C’est le cas des populations de Sakabansi dans la commune de Nikki où dans une vidéo publiée sur le réseau social Facebook, on peut voir des populations, malgré elles, à la recherche de l’eau malpropre. Au Bénin, les problèmes liés à la disponibilité de l’eau en quantité et en qualité ne se posent pas qu’en milieu rural.

À Sèmè-Kpodji en février 2023, il y a eu fréquemment des ruptures d’eau potable. Cette commune, pas les moindres au Bénin en termes d’industrie est régulièrement privée d’eau par la SONEB. Une triste réalité qui perdure depuis des années. La SONEB s’est toujours montrée incapable même avec un petit message de communiquer avant, pendant et après sur les causes de telles coupures intempestives.

Eau potable ! Absente !

En mars 2023, c’était le comble au niveau des consommateurs de la SONEB. Pendant que le ministre, le Directeur Général et certains cadres du secteur de l’eau étaient présents à la Conférence des Nations Unies sur l’eau à New York, aux États-Unis, l’eau par contre était absente dans les robinets de certaines populations du Bénin.

C’est le cas dans les résidences universitaires, à l’Université d’Abomey-Calavi où l’eau n’était pas présente. Comme à l’accoutumée, aucune note de la SONEB n’a annoncé une absence d’eau.

Le 23 mars, Christ Boris M. dénonçait une privation d’eau potable au lendemain de la célébration de la journée mondiale de l’eau. À Cotonou, à Calavi en passant par Dassa Zoumè, Parakou et Djougou, le mois de mars a été profondément perturbé dans la fourniture d’eau potable aux populations.

Ni la célébration de la journée mondiale de l’eau, ni la participation du Bénin à une grande rencontre internationale sur l’eau n’ont motivé les agents de la SONEB à fournir de l’eau en quantité et en qualité aux populations.

Selon des consommateurs que nous avions interviewés, la SONEB est l’une des sociétés Nationales entièrement à part au Bénin. « Quand on leur doit des factures, leurs services coupures connaissent bien nos adresses et viennent nous couper. Mais pas, quand il faut faire diligence pour dépanner » explique Marc K. Des faits pour lesquels la SONEB commence à gagner des trophées du bon mauvais élève.

Selon le Rapport Statistiques et Investigations du mois de février 2023 de l’Association Béninoise Eau et Énergies- ABEE, les statistiques ne sont pas favorables à la SONEB en matière de communication et de fourniture d’eau potable. Le rapport signale le silence coupable des diverses autorités sur la question des coupures d’eau, de compteurs volés et de mauvaise qualité de l’eau à des endroits donnés.

Du professionnalisme du personnel à la qualité des services proposés, il ressort que la SONEB est loin de satisfaire les engagements en matière d’atteinte de l’objectif 6 du développement durable. Alors pour résoudre ces problèmes, la SONEB doit améliorer la qualité de ses infrastructures et former ses employés pour améliorer la qualité des services fournis. Elle doit également garantir que l’eau potable soit accessible à tous conformément aux engagements pris par le gouvernement béninois à l’issue des grandes rencontres internationales auxquelles les cadres du secteur se pressent toujours à se présenter.

Megan Valère SOSSOU