Données administratives et statistiques officielles: Casablanca accueille le débat continental sur les données administratives
Le Forum africain surt les données administratives a démarré à Casablanca, l’Afrique mise sur la modernisation des données administratives afin de renforcer les statistiques officielles.

Les travaux du Forum continental surt les données administratives ont débuté hier, mercredi 9 juillet 2025, à Casablanca, réunissant des représentants de haut niveau issus des États membres de l’Union africaine, d’institutions statistiques européennes, d’organisations internationales et d’agences de coopération technique.
Organisé dans le cadre du Programme Statistique Panafricain II (PAS II), financé par l’Union européenne et mis en œuvre par Expertise France, en partenariat avec STATAFRIC et avec l’appui de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), ce forum vise à renforcer l’usage des données administratives comme levier essentiel d’une gouvernance fondée sur des données fiables et actualisées.


Sous le thème « Exploiter les données administratives en Afrique : Briser les silos pour accélérer la réalisation de l’Agenda 2063 et de l’Agenda 2030 », cette première journée a permis d’ouvrir un dialogue approfondi sur les enjeux liés à la production, la gestion et l’utilisation des données administratives sur le continent africain.
Les échanges ont mis en lumière les défis structurels auxquels font face de nombreux pays, notamment la fragmentation des sources de données administratives, l’absence de standards communs et le manque de coordination entre institutions. Des initiatives en vue de renforcer la gouvernance et les cadres juridiques propices au partage et à l’utilisation des données administratives pour la production de statistiques officielles ont été présentées, comme celle du Sénégal avec son système d’identification unique NINEA, ou encore la nouvelle loi statistique de l’Afrique du Sud, qui prévaut sur les lois relatives à la vie privée dans la production des comptes nationaux et pour les recensements de la population.
La question du renforcement de la coopération entre les Instituts nationaux de statistique et les fournisseurs de données a été abordée par le Rwanda et l’INSEE France, traitant des aspects tels que l’anonymisation, l’interopérabilité et l’accès sécurisé aux données.
Des cas pratiques d’utilisation des données administratives pour la production de statistiques officielles ont été traités par quelques pays, dont le Maroc sur l’utilisation des données de consommation d’énergie pour le suivi économique, le Ghana sur l’exploitation des données administratives pour renforcer la gouvernance locale, et le Sénégal sur l’utilisation des données fiscales pour les indicateurs économiques.
Ces présentations et études de cas ont donné lieu à des échanges entre les participants. Ils ont unanimement souligné l’importance cruciale de la coopération entre institutions pour établir des registres administratifs interconnectés et promouvoir une gouvernance fondée sur des données probantes.
Selon Maxime Bonkoungou, chef d’équipe du PAS II, « les données administratives de qualité sont la pierre angulaire d’une gouvernance démocratique efficace. Elles permettent aux décideurs de mieux répondre aux besoins des citoyens et d’orienter les politiques publiques en conséquence. »
Les travaux du forum se poursuivent aujourd’hui et demain, avec des sessions consacrées à l’expérience des pays nordiques en matière de modernisation et d’exploitation des données administratives à des fins statistiques, à l’innovation dans l’intégration des données et aux cadres d’évaluation de la qualité des données administratives pour les rendre propices à la production de statistiques officielles.
Megan Valère SOSSOU