Divagation des bêtes à Parakou : La Cité des Kobourou serait-elle devenue un pâturage ?

En dépit de la LOI N°2018-20 DU 23 AVRIL 2019 portant code pastoral en République du Bénin interdisant la divagation des animaux domestiques sur toute l’étendue du territoire national, le phénomène de la divagation des bêtes semble avoir la peau dure et perdure malgré les multiples sensibilisations et quelques répressions menées par les autorités dans les différentes communes du Bénin.

De jour comme de nuit, dans les rues de la métropole du septentrion, il n’est pas rare de voir des animaux domestiques prendre d’assaut la voie publique. Un constat que partage Adamou Idrissou Sylla, chef du 2 è arrondissement de Parakou. « Aujourd’hui, les bêtes circulent librement comme les hommes. Vous verrez les porcs, les chiens, les bêtes errer sur la voie comme si elles n’ont pas de propriétaires » déplore-t-il. De nombreux cas d’accident de circulation sont enregistrés à Parakou du fait de la divagation des bêtes. Tel des émancipés du 21 è siècle, ces animaux dont on ne connait jamais les propriétaires, circulent en pleine ville, prennent d’assaut la voie publique et disputent parfois la circulation avec les usagers. Le phénomène a déjà couté la vie à de nombreux citoyens et d’autres en portent encore les séquelles.

N’eut été sa prudence, Achille Tovegnon, soudeur à Kpébié, aurait connu le pire ce matin. Il raconte : « Ce matin, il y a un bœuf qui voulait me terrasser, et si je n’étais pas prudent, il allait me jeter », a-t-il laissé entendre. Mavick Megbehou, lui, est un élève au CEG Guèma à Parakou. Il a été témoin d’un drame et raconte : « On allait à l’école un matin à 7h quand une dame, à moto, a été percutée par un bœuf en divagation. Tombée au sol, celle-ci a été piétinée au ventre par l’animal et en est morte », a-t-il témoigné. Pour son cas, heureusement, Joseph KOUAGOU s’en est sorti vivant, mais il garde encore les séquelles. « J’ai été victime d’un accident causé par une bête. C’est ce qui a laissé cette fracture que vous voyez sur mon front », a laissé entendre Joseph Kouagou, conducteur de taxi-moto.

C’est ainsi que ce phénomène a endeuillé de nombreuses familles, et continue de faire des dégâts dans le rang des populations. A en croire le CA Adamou Idrissou Sylla, la répression sera reprise dans la ville de Parakou. Il invite par ailleurs les détenteurs de bêtes à prendre leur responsabilité.

Il est donc urgent que les autorités de la ville de Parakou relancent sans interruption, sans compromission et sans calculs politiques la répression contre ce phénomène qui ne saurait perdurer. Cela y va de la sécurité des personnes et des biens.

Venance Ayébo TOSSOUKPE




Concassage de granite à Parakou : Entre survie et risques sanitaires

Le Bénin, à l’instar des autres pays de l’Afrique de l’Ouest aspire à l’émergence. Depuis son accession à la souveraineté nationale et internationale jusqu’au renouveau démocratique, en passant par la période révolutionnaire, des gouvernements se sont succédés et ont travaillé à mettre le pays sur la voie du développement.

Casimir Nanlomè

Cependant, l’épineux problème qui demeure est celui du sous-emploi et du chômage des jeunes. Ils sont plus nombreux aujourd’hui, ces hommes et femmes qui tentent de joindre les deux bouts en pratiquant des activités indécentes et à hauts risques.

Travailler et vivre au péril de sa santé, c’est le choix difficile que sont obligés de faire ces centaines de citoyens à Parakou qui, au lever du soleil, prennent d’assaut la carrière de granite située à l’ouest du périmètre de reboisement à la sortie Sud de la ville de Parakou.

Marie Kouagou, la quarantaine, est originaire de l’Atacora, et exerce l’activité de concassage depuis 4 ans sur la carrière de granite à Parakou. À l’instar de dame Marie, de nombreux jeunes et parfois adolescents, s’y consacrent. Brûler, concasser et ramasser les pierres, c’est ce à quoi s’attellent au quotidien ces hommes et femmes que l’équipe du Journal Santé Environnement est allée rencontrer au petit matin de ce samedi 11 novembre 2023 au quartier Kpébié à Parakou.

Le travail que font ces braves hommes et femmes comporte de grands risques. Des risques à prendre pour survivre. « Nous souffrons beaucoup ici. Mais puisque nous n’avons pas d’autres choix, nous sommes obligés de venir chercher ce qu’il faut pour nous nourrir », a confié dame Marie Kouagou. Dans cette tâche, dame Marie se fait aider par son jeune garçon Charlemagne qui, lui aussi, fait la douloureuse expérience du marteau aux côtés de sa mère. « Le marteau fait mal à la main. Quand on rentre à la maison les soirs, on chauffe l’eau en y ajoutant du sel, et on introduit nos mains dedans. Ça nous permet de calmer la douleur », a-t-il laissé entendre.

Marie Kouagou

Malgré les risques liés à cette activité, la majorité des acteurs exerçant sur la carrière de granite ne dispose pas de matériels de protection et se voit ainsi exposée à de nombreuses maladies. A en croire Casimir Nanlomè, massier chargé du concassage des grosses pierres, la majorité de ceux qui exercent cette activité souffrent fréquemment du paludisme. Les hommes, en particulier, voient leur hernie prendre du volume, les empêchant de poursuivre l’activité, a confié Casimir Nanlomè. « Il y a ceux qui souffrent du paludisme et de la toux du fait de la poussière et de l’exposition au soleil », a ajouté Marie Kouagou.

Des travailleurs sur le site de concassage
Site de concassage

Selon les spécialistes de la santé, ces travailleurs courent le risque d’une infection respiratoire, de troubles auditifs, de blessures et traumatismes, ainsi que d’une pneumoconiose silicotique, qui est une maladie pulmonaire grave. Autant de risques que prennent ces compatriotes, loin des regards bienveillants et laissé à leur triste sort. « L’activité n’est pas rentable, mais nous n’avons pas d’autres choix. Quand nous tombons malades, les patrons n’arrivent pas à nous aider. Nous nous débrouillons nous-même pour nous en sortir », a confié Casimir Nanlomè. Dans ces conditions, l’autorité municipale est interpellée. Ces concasseurs de granite demandent le soutien des autorités de la mairie de Parakou, afin que leur soient mis à disposition des matériaux de protection adaptés à leur activité.

Le gouvernement quant-à-lui, devra intensifier et étendre ses actions sociales au profit de cette couche vulnérable de citoyens, afin que celle-ci bénéficie également de bonnes conditions de travail, tel que recommandé dans la Constitution en son article 30, qui dispose que : « L’Etat reconnaît à tous les citoyens le droit au travail et s’efforce à créer les conditions qui rendent la jouissance de ce droit effective et garantissent au travailleur la juste rétribution de ses services ou de sa production. »

Faut-il le rappeler, en travaillant à améliorer les conditions de travail de ces compatriotes, le Bénin réalise ainsi l’ODD 8, celui de promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein-emploi productif et un travail décent pour tous.

Bénin, like other West African countries, aims for development but struggles with youth underemployment and unemployment. Many citizens are compelled to do risky, dangerous jobs, such as the granite quarry workers in Parakou, who lack protective equipment and expose themselves to numerous diseases. They are appealing for government assistance and social support for better working conditions.

Venance Ayébo TOSSOUKPE 




Accès humanitaire et accès des communautés aux services de base dans le contexte de l’extrémisme violent dans le Nord du Bénin, pas sans la complicité des communautés

Dans le contexte de l’extrémisme violent dans le Nord du Bénin, l’accès humanitaire et l’accès des communautés aux services essentiels revêtent une importance capitale.

Accès Humanitaire

L’accès humanitaire revêt une signification cruciale, faisant référence à la capacité des organismes humanitaires, tels que les agences des Nations Unies et les ONG, à atteindre et à fournir une aide d’urgence aux populations touchées par des crises humanitaires, Ils comprennent les conflits armés, les attaques extrémistes et les situations de violence. Cet accès humanitaire implique souvent de pénétrer dans des zones dangereuses ou instables pour acheminer des secours vitaux, tels que des vivres, de l’eau potable et des soins médicaux.

Accès des communautés aux services de base : Ce concept revêt une importance cruciale pour les populations locales, en particulier dans les régions affectées par l’extrémisme violent, car il concerne leur capacité à accéder aux services de base nécessaires pour survivre et se reconstruire. Ces services de base englobent des éléments tels que les soins de santé, l’éducation, l’approvisionnement en eau potable, l’assainissement, la sécurité alimentaire et le logement. Lorsque les communautés ont un accès limité à ces services en raison de la violence et des conflits, cela peut avoir des conséquences dévastatrices sur leur bien-être et leur résilience.

Dans les contextes de violence extrémiste, notamment les conflits armés et les attaques terroristes, l’accès humanitaire peut être entravé par divers obstacles tels que les zones restreintes, les opérations de groupes extrémistes hostiles et des conditions de sécurité instables. Cette situation rend souvent difficile pour les acteurs humanitaires de parvenir aux populations dans le besoin. En conséquence, les communautés peuvent être privées d’un accès adéquat aux services essentiels, ce qui aggrave encore leur vulnérabilité face à la violence et à l’extrémisme.

Il est impératif de souligner que l’accès humanitaire et l’accès aux services de base sont étroitement interconnectés dans ces contextes, car l’un dépend souvent de l’autre. Les efforts visant à faciliter l’accès humanitaire contribuent à garantir que les communautés touchées par l’extrémisme violent ont accès aux services essentiels nécessaires à leur survie et à leur résilience face à cette menace persistante. Mais la coproduction de la sécurité ou la complicité des communautés  doit beaucoup compter.

Coproduction de la sécurité et accès humanitaire et accès des communautés aux services de base dans le contexte de l’extrémisme violent

Selon une récente enquête  de l’Institut d’études de sécurité(ISS), les attaques terroristes au nord du Bénin attribuées au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et à l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) ne représentent qu’une partie visible de l’extrémisme violent dans la région. L’étude révèle que ces groupes ont exploité des activités illicites préexistantes, notamment la contrebande de carburant, le trafic de drogue et la chasse illégale, en nouant des alliances avec des acteurs impliqués dans ces activités pour assurer leur soutien financier et logistique.

Ils ont capitalisé sur les ressentiments des participants, des communautés  à ces activités pour préserver leurs intérêts socio-économiques en facilitant leur réseautage et la commercialisation des produits issus de ces trafics. Les implications de ce rapport sont significatives en ce qui concerne la coproduction de la sécurité dans la région. Elles mettent en lumière comment les groupes terroristes comme le GSIM et l’EIGS ont exploité des activités illicites préexistantes pour renforcer leur capacité opérationnelle. Cette coopération opportuniste avec des acteurs impliqués dans des activités illégales montre comment l’extrémisme violent peut être alimenté par des intérêts économiques. De plus, la mobilisation des ressentiments des communautés engagées dans ces activités illicites souligne l’importance de comprendre les dynamiques locales et les facteurs socio-économiques dans la lutte contre l’extrémisme violent et la promotion de la sécurité. « Il est essentiel de comprendre ces dynamiques de complicité pour élaborer des stratégies efficaces de prévention de l’extrémisme violent et pour garantir l’accès humanitaire et l’accès aux services de base en période de crise telle la coproduction de la sécurité » ont témoigné certaines communautés de Kérou, touchées par l’extrémisme violent en mai 2023. En mai 2019, le kidnapping de deux ressortissants français au Bénin et le meurtre de leur guide béninois ont entraîné une augmentation du niveau d’alerte en matière de sécurité dans les régions septentrionales du pays. Depuis lors, le Bénin est confronté à des attaques perpétrées par des groupes terroristes opérant dans la région sahélienne, cherchant à étendre leur influence vers les nations du Golfe de Guinée. Pour faire face à cette menace et sécuriser les frontières, les forces armées  en complicité avec les communautés affectées ont lancé l’opération Mirador en début d’année 2022. Elle mobilise environ 3 000 soldats dans ces zones, dont certaines précédemment difficile d’accès, sont devenues aujourd’hui facile d’accès. « Cette condition facilite l’intervention, l’assistance humanitaire et sécuritaire  pour les communautés affectées par l’armée, la Croix Rouge, IRI (International Republican Institue) et la coopération internationale  en matière de services sociaux de base ( eau, école, assainissement , santé. Etc ,) dans la région selon » a dit Théonas Comlan Moussou, coordonnateur pays projet IRI de prévention de l’Extrémisme violent dans les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest . La coopération en matière de sécurité, garantissant un soutien humanitaire continu, répond aux besoins des communautés touchées par l’extrémisme violent, ce qui renforce leur résilience. Le colonel Tétédé Idjouola et Brian SHUKAN, ambassadeur des États-Unis au Bénin, ont témoigné de l’efficacité de cette collaboration sécuritaire lors de l’opération de sauvetage conjointe récemment lors de l’« Opération Mirador » à Cana, dans la commune de Zogbodomey, au centre du Bénin. La sécurité des travailleurs humanitaires et la coproduction sécuritaire sont vitales pour une assistance efficiente, selon les bénéficiaires de « l’Opération Mirador » à Cana.

Venance Ayébo TOSSOUKPE




Pont Titirou-Banikanni à Parakou : Le tombeau à ciel ouvert désormais fermé

Le mercredi 10 mai 2023, l’équipe de l’organe de presse le Journal Santé Environnement s’était rendue sur le pont reliant les quartiers Titirou et Banikanni dans le 1er arrondissement. L’objectif était de constater et d’alerter sur l’état de dégradation de l’ouvrage de franchissement. Le constat était désolant.

Le pont s’était effondré profondément, créant une grande fosse, tel un tombeau à ciel ouvert. « Quand je passe par là, j’ai souvent peur surtout la nuit ». « Je demande au Maire de faire venir les maçons pour réparer le pont, afin qu’on puisse circuler en toute quiétude sur la voie ». Ce sont là les propos d’Aurèle Singbé et d’Esmelle Souroukou, deux jeunes élèves qui se prononçaient sur la situation du pont.

Des cris de cœurs qui semblent avoir reçu un écho favorable de la part des autorités municipales de Parakou. En tout cas, du constat fait ce jeudi 20 juillet 2023, la béante fosse, objet de toutes les inquiétudes est désormais fermée au bonheur des usagers, qui circulent désormais sur cette voie avec plus d’assurance et de sécurité.

La preuve que le Maire Inoussa Chabi Zimé et son équipe ne sont pas toujours insensibles aux cris et peines des populations de Parakou. Toutefois, de véritables travaux d’aménagement méritent encore d’être faits sur les infrastructures routières à Parakou, car, même ce qui est fait sur le pont Titirou-Banikanni actuellement n’est qu’une solution palliative qui ne va certainement pas durer dans le temps. 

Venance Ayébo TOSSOUKPE




Lancement du Projet CASCADE : Un Pas de Géant pour la Sécurité Alimentaire au Bénin

La ville de Parakou a été le théâtre d’un événement d’importance majeure le jeudi 10 août. La phase régionale du projet « CAtalysing Strengthened policy aCtion for heAlthy Diets and resiliencE » (CASCADE) a été officiellement lancée. Cet événement intervient après le lancement inaugural du projet, le vendredi 26 mai dernier à Cotonou. Porté par le consortium CARE et GAIN, CASCADE vise à renforcer l’efficacité des politiques nationales de nutrition au Bénin, contribuant ainsi à améliorer la sécurité alimentaire et à réduire la malnutrition chez les femmes en âge de procréer et les enfants.

D’un financement de 5,7 milliards de francs CFA pour le Bénin, le projet CASCADE est soutenu par le Royaume des Pays-Bas. S’étalant sur une période de 4 ans et 7 mois, il a pour objectif de promouvoir une alimentation saine pour 960 000 femmes en âge de procréer et enfants dans 20 communes réparties dans 6 départements béninois. Les départements du Couffo, de l’Ouémé, du Zou, du Borgou, de l’Alibori et de l’Atacora seront directement impactés par les actions du projet.

Au cœur des ambitions de CASCADE figurent l’amélioration de l’accès à une alimentation saine au sein des ménages, en particulier pour les femmes en âge de procréer et les enfants. Le projet vise également à renforcer leur résilience face aux chocs climatiques et économiques. Il s’inscrit ainsi dans une perspective de développement durable et de lutte contre la malnutrition.

Lors du lancement du projet, le préfet du Borgou, Djibril Mama Cissé, a souligné l’importance cruciale de l’alimentation équilibrée pour le développement d’un pays. Le projet CASCADE, en cohérence avec les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies, vise à éliminer la faim, à améliorer la sécurité alimentaire, à renforcer la nutrition et à promouvoir une agriculture durable.

Le représentant du directeur pays de CARE International Bénin/Togo, Alain Trokou, a mis en exergue la persistance de la malnutrition malgré les efforts du gouvernement. Le projet est le fruit d’une prise de conscience collective, visant à optimiser les politiques nutritionnelles au Bénin. L’ambassadrice du Royaume des Pays-Bas près le Bénin, To Tjoelker, a quant à elle appelé à une synergie d’actions multisectorielles pour assurer la sécurité alimentaire dans le pays.

La genèse du projet CASCADE repose sur un diagnostic national de la sécurité alimentaire et de la nutrition. Ce diagnostic a révélé un manque de coordination multisectorielle, un faible accès aux services nutritionnels essentiels, une implication insuffisante du secteur privé et un manque de connaissances chez les femmes pour assurer une alimentation saine au sein des ménages.

Le projet englobera 11 communes du septentrion béninois, dont Malanville, Karimama, Gogounou, Banikoara, Matéri, Toucountouna, Boukoumbé, Tanguiéta, Pèrèrè, Nikki et Kalalé.

Au-delà du Bénin, le projet CASCADE est également mis en œuvre dans cinq autres pays africains : le Nigeria, l’Ouganda, le Kenya, l’Éthiopie et le Mozambique. Ce projet collectif aspire à offrir une réponse significative aux défis de la malnutrition et de la sécurité alimentaire sur le continent.

Venance Ayébo TOSSOUKPE




DECHETS PLASTIQUES A PARAKOU: UNE MENACE POUR LA SANTE ET L’ENVIRONNEMENT

Plus de 500 à 1000 milliards de tonnes de sachets plastiques sont produits dans le monde chaque année, selon une enquête de Greenberry. C’est l’une des pollutions environnementales les plus avancées et les plus dangereuses de la planète.

À Parakou, la situation n’est pas non plus reluisante. Sachets en plastique, bidons de jus de fruits et d’eau minérale jetés ci et là, c’est le constat qui se dégage dans la 3 ème ville à statut particulier du Bénin.

L’une des causes de l’insalubrité à Parakou est l’insuffisance et le manque de proactivité des structures de précollecte d’ordures qui, selon les citoyens, manquent de moyens pour intervenir dans toutes les maisons. «A Parakou, il n’y a pas de système de récupération à travers la ville. Ce qui fait qu’après usage, les bidons en plastiques sont jetés n’importe où», a laissé entendre Dominique Tognisso, étudiant résidant à Parakou. Certains citoyens préfèrent brûler les déchets plastiques lorsque ceux-ci deviennent encombrants. C’est le cas de Latifah Bio vendeuse de jus qui, après usage de ses bidons, ne trouve d’autres solutions que de les brûler. «Je réutilise les bidons pour mon commerce, mais quand ce n’est plus bon, j’essaie de les brûler», a t-elle déclaré. Toute chose qui n’est pas sans effets néfastes sur la santé et l’environnement. Blaise Ali, étudiant en géographie n’en dit d’ailleurs pas le contraire. «Quand on brûle les plastiques, ça pollue l’environnement et ça dégrade l’écosystème», a t-il confié. «Parce-que même quand tu sens l’odeur issue de l’incinération des déchets plastiques, tu te rends compte que les plastiques sont composés de produits nuisibles», a t-il ajouté.

L’incinération des déchets plastiques est l’une des causes du réchauffement climatique, ceci du fait des gaz à effet de serre qui sont émis lors de l’incinération de ces déchets plastiques, selon les experts en changement climatique.

Au regard des dangers que causent les déchets plastiques, Il est impératif que dirigeants et citoyens prennent conscience de la situation, pour agir en faveur de la protection de l’environnement. Ce qui passe par la mise en application des textes et lois qui régissent le cadre de vie.

Germain ALOZE




L’ONG Save Our Planet promeut les sacs biodégradables contre les plastiques en milieu scolaire

Une session d’ateliers sur la fabrication de sacs biodégradables a été organisée au Complexe Scolaire Camp-Adagbè de Parakou, dans le cadre du Projet de Renforcement de l’Éducation Relative à l’Environnement en Milieu Scolaire et Estudiantin (PRE REMiSE) piloté par l’ONG Save Our Planet. Cette activité a rassemblé divers acteurs, dont les élèves des groupes A, B et C, les enseignants des groupes A, B et C de l’école en question, ainsi que des membres de l’ONG Save Our Planet.

L’objectif principal était de sensibiliser les apprenants à privilégier l’utilisation de sacs biodégradables et à abandonner les sacs en plastique non biodégradables, néfastes pour la santé et l’environnement.

Une vingtaine de participants ont eu l’opportunité d’apprendre les outils et les techniques nécessaires à la fabrication de sacs biodégradables en papier. Six exemplaires fabriqués sur place ont été remis aux responsables de l’établissement scolaire pour servir de modèles pour d’autres sacs.

La séance de formation a été dirigée par Megan Valère SOSSOU, Directeur Exécutif de l’organisation, qui n’a pas manqué de plaider en faveur d’une interdiction stricte des sacs en plastique au sein de l’école, conformément à la loi de 2017 sur les plastiques.

Dans les prochains jours, un atelier de formation destiné aux apprenants et enseignants formateurs permettra aux participants de partager les connaissances acquises sur la fabrication de sacs biodégradables en papier avec leurs camarades et leurs communautés à Camp-Adagbè.

Suite à sa participation à l’atelier de fabrication des sacs, Josline Balogoun, élève en Cours Elémentaire 2ème année, s’engage à poursuivre la sensibilisation sur l’utilisation des sacs biodégradables. « Une fois rentrée à la maison, je préviendrai mes frères des dangers des sacs en plastique et les encouragerai à utiliser désormais des sacs en papier pour préserver notre santé et notre environnement », a-t-elle promis.

Il est important de rappeler que ce projet d’éducation environnementale est l’un des projets phares de l’ONG Save Our Planet, mis en œuvre depuis l’année passée dans les villes de Dassa-Zounmè, Abomey-Calavi, et à Parakou.

Venance Ayébo TOSSOUKPE




Dégradation des infrastructures routières à Parakou : le pont Titirou-Banikanni, un véritable tombeau à ciel ouvert

Dans la ville de Parakou, la dégradation des voies et infrastructures routières constitue un véritable problème pour la circulation des personnes et des biens. Circuler sur certaines voies à Parakou relève d’un véritable parcours de combattant. Sur ces ‘’chemins de croix’’, les riverains sont obligés de redoubler d’ardeur et de vigilance. La vigilance, c’est ce que doivent désormais observer les usagers de la voie reliant le quartier Titirou à Banikanni dans le 1er arrondissement de Parakou.

En effet, suite aux premières pluies enregistrées depuis quelques jours, le pont reliant les quartiers Titirou et Banikanni s’est à nouveau effondré. À en croire les riverains, ce pont avait fait objet d’aménagement, il y a environ un an. Selon Ganiou Abdou, habitant du quartier Titirou, les travaux qui avaient été faits sur cet ouvrage ont manqué d’efficacité. C’est ce qui explique que le pont soit à nouveau effondré, a-t-il déploré.

Avec l’état actuel de l’ouvrage, les usagers ne cachent pas leur inquiétude. « Quand je passe par là, j’ai souvent peur surtout la nuit », a laissé entendre Aurelle Singbé, élève au CEG Titirou rencontrée à la sortie des classes. Sa camarade Esmelle Souroukou lance, quant à elle, l’appel que voici : « Je demande au maire de faire venir les maçons pour réparer le pont, afin qu’on puisse circuler en toute quiétude sur la voie », a déclaré la jeune élève.

Les appels comme celui d’Esmelle ne sont pas les premiers que l’on entend au sujet des voies à Parakou, et il est fort probable que ce ne soit non plus le dernier, à moins que les choses s’améliorent avant que l’on ne finisse de lire cet article.

Ce qui est tout de même évident, c’est que la situation n’est pas méconnue des autorités. Reçu par nos confrères de Fraternité FM à Parakou, le Maire Inoussa Chabi Zimé, évoquant la question de l’aménagement des voies, a dit être très conscient de l’impraticabilité des voies à Parakou. À en croire l’autorité municipale, les démarches sont en cours et quelque chose sera fait dans les tous prochains jours pour rendre plus praticables les voies concernées.

Cette situation soulève néanmoins plusieurs inquiétudes liées à l’attribution des marchés publics de construction des infrastructures routières, le respect des normes de construction des infrastructures routières et l’entretien des ces infrastructures.

Faut-il le préciser, toutes nos tentatives, pour échanger avec le chef quartier Titirou afin d’en savoir davantage sur le cas spécifique du pont Titirou-Banikanni sont restées malheureusement vaines. En attendant que la promesse faite par le Maire soit concrétisée, si ce n’était pas une promesse ‘’bon débarras’’, les usagers du pont Titirou-Banikanni devront, quant à eux, redoubler de vigilance pour ne pas se voir enterrer dans ce tombeau à ciel ouvert.

Venance Ayébo TOSSOUKPE




À Parakou, l’Association Palmier Bénin renforce les capacités des vulcanisateurs

Réunis au sein de l’Association des Vulcanisateurs Unis de Parakou (AVUP), les techniciens en pneumatiques, communément appelés ‘’Vulcanisateurs’’, ont bénéficié d’une session de formation sur les nouvelles technologies de la pneumatique. C’est une initiative de l’Association Palmier Bénin et de son partenaire Palmier Suisse. La cérémonie officielle de remise des attestations a eu lieu ce mercredi 26 avril 2023 au centre de l’AVUP au quartier Albarika dans le 1er arrondissement.

Photo de famille

L’objectif selon les initiateurs est de renforcer les capacités des vulcanisateurs sur les nouvelles technologies de la pneumatique, afin de les rendre plus performants et plus épanouis dans leur métier. Et pour ce faire, l’expertise internationale a été sollicitée pour assurer cette formation. Rodrigue De Carvalho, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est l’expert commis à cette formation. Venu de la Suisse, l’expert international a entretenu les participants sur les bonnes pratiques du métier de pneumaticien.

« On a d’abord cherché à comprendre les besoins des participants. Ensuite, nous avons commencé à travailler sur un module de base qui consiste à faire une remise à niveau commercial par rapport aux bonnes pratiques, tout ce qui est lié à l’accueil du client, à la mise en confiance du client et à l’entretien du cadre de travail », a précisé l’expert formateur, Rodrigue De Carvalho. À l’en croire, d’autres modules seront encore concoctés au profit des participants dans les tous prochains mois.

Mais pour ce qui est de cette première session de formation, l’expert en pneumatique se dit très satisfait de l’engouement noté du côté des participants. « Ils ont eu une excellente approche, ils ont été très participatifs. On a été assez impressionné de leur capacité à absorber l’information, à la transformer et la rendre aisément », s’est réjoui Rodrigue De Carvalho. Dans le rang des participants, la joie est aussi manifeste.

Entretien avec les participants
Grande joie des bénéficiaires à l’endroit de Palmier Bénin

Du côté des bénéficiaires, les mots sont confondus aux remerciements, et la joie est exprimée à travers des tonnerres d’applaudissements, des rires et des sourires incessants. « Je ne sais pas si le mot ‘’merci’’ suffirait pour exprimer ce que je ressens au plus profond de moi. Vous avez accepté nous accompagner. À notre tour, que faut-il faire ? Il faut rire jusqu’à déchirer la bouche », a exprimé Boni Sanni Imorou, président de l’AVUP. Mireille Agbassou, la vingtaine, est la seule femme ayant pris part à cette formation. « Je suis la seule femme qui fait partie des participants.

Remise d’attestation

Nous avons appris beaucoup de choses et, aujourd’hui, je puis vous rassurer que je suis davantage fière d’avoir choisi le métier de la vulcanisation », a-t-elle laissé entendre. Ezéchiel Guinhou, un autre participant, se fait plus précis : « Nous avons appris comment accueillir les clients, comment connaître l’âge et les dimensions des pneus, comment organiser et entretenir le garage », a-t-il précisé.

Pour les bénéficiaires, cette initiative de Palmier Bénin est exceptionnelle et salutaire du fait de la dévalorisation et du désintéressement dont fait l’objet le métier de la vulcanisation au Bénin et plus particulièrement à Parakou. « Beaucoup ne considèrent pas notre métier. Mais Palmier Bénin et Palmier Suisse nous ont accordé un grand intérêt en nous offrant cette formation. C’est pourquoi je les remercie infiniment », a exprimé le participant Hyppolite Hountondé.

Mais au-delà de l’euphorie, Sanni Fidèle Sinagourigui, président de Palmier Bénin, invite les participants à faire preuve de pragmatisme une fois retournés dans leur atelier respectif. « Qu’ils mettent en pratique toutes les connaissances qu’ils ont eues à bénéficier au cours de la formation, afin qu’ils puissent se perfectionner et s’épanouir davantage dans leur métier », a-t-il exhorté.

Photo des participants attestés

Faut-il le préciser, la formation a réuni une cinquantaine de participants répartis en quatre catégories : les patrons de vulcanisateurs, les apprentis vulcanisateurs en fin de formation, les apprentis vulcanisateurs en cours de formation et les formateurs qui prendront le relais une fois le retrait de l’expert formateur. La formation s’est déroulée au centre de l’AVUP, construit et équipé par Palmier Bénin depuis 2019, avec l’appui de Palmier Suisse.

Venance Ayébo TOSSOUKPE




Dégradation des voies à Parakou : La voie Camp adagbè – Kpérou guerra, le chemin de croix des parakois

Située à quelques mètres de l’aérodrome, la voie reliant le quartier Camp-adagbè à Kpérou guerra dans le premier arrondissement de Parakou est quasi impraticable du fait de sa dégradation très avancée.

En effet, depuis le démarrage de la saison pluvieuse et à l’instar de plusieurs autres axes routiers dans la ville de Parakou, les habitants du quartier Kpérou guerra ont vu leur peine s’accroître toutes les fois qu’ils ont la malchance d’emprunter cette voie. Une voie qui pourtant leur permet de joindre le quartier Camp adagbè et le reste de la ville de Parakou.

Jérôme Sognon est usager et conducteur de taxi-moto à Parakou. Il témoigne que le passage sur cette voie est un véritable calvaire. « C’est difficile pour les riverains de pouvoir circuler sur cette voie », a confié Omer Nassara, riverain et habitant du quartier Kpérou guerra. S’il est vrai que l’on peut y voir les effets des fortes pluies, la Mairie de Parakou est aussi pointée du doigt. Selon les riverains, les travaux de nivelage entrepris par la Mairie sur le site de la décharge d’ordures qui se trouve au bord de cette voie auraient bouché le passage habituel des eaux. « Ce qui aurait exposé la voie à la furie des eaux en cette période de saison pluvieuse », ont-ils affirmé.

Par ailleurs, les actes d’incivisme de certains citoyens sont aussi indexés. « Il y en a qui ramasse du sable sur les voies et cela contribue également à ce que nous déplorons aujourd’hui », a dénoncé Jérôme Sognon, usager et conducteur de taxi-moto.

Des populations oubliées à leur triste sort

Face à cette situation, habitants et usagers se disent être oubliés à leur triste sort. « Nous sommes séparés du reste de la ville de Parakou du fait de cette voie, et nous nous sentons oubliés par les autorités », a laissé entendre Jérôme Sognon. Mais le chef du quartier Kpérou guerra, monsieur Cyprien Vodounbo rassure : « Les autorités sont informées de la situation. Elles sont à pied d’œuvre pour que des solutions puissent être trouvées », a-t-il déclaré.

L’élu local se fait plus précis : « Nous avions tenu une rencontre avec le Chef d’Arrondissement et celui-ci nous a rassuré que des travaux seront entrepris sur les différentes voies en dégradation à la fin de la saison pluvieuse », a-t-il précisé. Par ailleurs, Cyprien Vodounbo invite ses administrés à un peu plus de patience. « J’invite mes administrés à prendre leur mal en patience », a-t-il lancé.

Notons que de nombreuses autres voies restent encore difficilement praticables dans la ville de Parakou, 3e ville à statut particulier du Bénin. Les autorités en charge de la ville de Parakou sont interpellées aux fins d’agir dans les meilleurs délais pour rendre les voies plus accessibles et faciliter la libre circulation des populations et de leurs biens. Toute chose qui favorise le développement local.

Les populations, quant à elles, devront se montrer plus civiques vis-à-vis du bien public notamment des infrastructures routières, qui garantissent la libre circulation des personnes et des biens.

Venance Ayébo TOSSOUKPE




Dégradation du pont de Dama à Parakou: Qui pour sauver le quartier Dama du drame

Situé au Sud du quartier Banikanni, le pont de Dama est le principal ouvrage de franchissement qui relie le quartier Dama au reste de la ville de Parakou dans le deuxième arrondissement.

Cependant, le passage sur cet ouvrage continue d’être un véritable chemin de croix pour les riverains, du fait de la dégradation très avancée du pont. En effet, construit il y a environ une quinzaine d’années sous l’initiative d’un particulier, selon les riverains, le pont de Dama se trouve aujourd’hui dans un état de dégradation très avancée. Selon Mathieu Ekpo, riverain rencontré sur place, la dégradation du pont est due à la forte densité du trafic et surtout aux fortes quantités d’eau de ruissellement venant du centre-ville.

Ce qui fait que « le pont n’arrive plus à supporter le flux d’eau qui y circule », a-t-il ajouté. Le passage sur le pont devient encore plus difficile en saison pluvieuse, à en croire les usagers. « Quand il y a une grande pluie, il faut parfois attendre jusqu’à deux ou trois heures avant de pouvoir franchir l’ouvrage pour éviter d’être noyé », a laissé entendre Mathieu Ekpo qui précise qu’un cas de décès dû au noyade avait été enregistré l’année dernière, où un riverain, en tentant de franchir le pont, a été emporté et retrouvé mort dans le courant d’eau à plus d’une dizaine de kilomètres du pont.

Ne pouvant pas rester inactifs face à la situation, et vu que les nombreux appels lancés à l’endroit des autorités n’ont jusque-là trouvé aucun écho favorable, selon les riverains, habitants et usagers ont donc pris une résolution. « Nous avons mis en place une coordination composée de volontaires et chaque année, nous essayons d’aménager le pont un tant soit peu à la hauteur de nos moyens », a déclaré Mathieu Ekpo, riverain et membre de ladite coordination.

Au regard de la situation inquiétante de cet ouvrage de franchissement et de l’enjeu que constitue le pont de Dama pour la circulation des personnes et des biens dans la ville de Parakou, ces habitants et usagers lancent, une fois de plus, un appel aux autorités de la mairie de Parakou, de même qu’au gouvernement du président Patrice Talon, afin qu’un aménagement durable soit fait sur le pont de Dama. « Nous demandons aux autorités de nous aider à construire un pont digne du nom et, si possible, nous aider à bitumer la voie », a laissé entendre François Badabala, un autre riverain rencontré sur place.

Vivement que ces différents appels soient enfin entendus et que des actions conséquentes soient entreprises au niveau de cet ouvrage, avant que le quartier Dama ne soit coupé du reste de la ville de Parakou.

Venance TOSSOUKPE