Koudjé, là où le typha cède la place à la vie : un projet pilote qui transforme les marais en moteur de résilience

Dans le Dallol Bosso, aux abords de la réserve de Dosso, un combat silencieux se joue : celui de l’homme contre les plantes envahissantes. Mais ici, c’est la nature qui gagne, avec l’homme comme allié. Sur ce territoire le Projet NB-ITTAS transforme des vies grâce à une restauration au service de la communauté.

Dans la commune de Falmey, région de Dosso au Niger, le Projet NB-ITTAS a permis de mettre en œuvre un projet pilote audacieux : la gestion écologique de la mare de Koudjé, envahie par le Typha domingensis, une plante aquatique invasive qui menaçait les moyens de subsistance locaux, la biodiversité et les équilibres hydrologiques.

L’initiative, portée par l’Autorité du Bassin du Niger avec l’appui du FEM, s’est concentrée sur trois axes d’intervention. Il s’agit du faucardage de 10 hectares de typha pour libérer la mare ; de la formation de 31 membres des coopératives locales, dont 9 femmes, sur la GIRE, la gestion communautaire et l’utilisation durable des ressources naturelles ; et la mise en place d’un hectare de site maraîcher irrigué, apportant une nouvelle source de revenu durable pour les populations riveraines.

Pour accélérer le processus pour l’atteinte des résultats, des équipements de pêche et de transformation ont également été remis aux mareyeuses et pêcheurs de Koudjé, concrétisant l’ambition du projet : restaurer l’environnement tout en améliorant la vie des communautés.

Une dynamique collective portée par les acteurs locaux

Le projet s’appuie sur quatre organisations paysannes solidement ancrées dans les villages de Koudjé, regroupant hommes et femmes dans une dynamique coopérative. Avec l’appui de la mairie et des services techniques, des comités de gestion ont été mis en place, assurant un suivi de proximité et la sécurisation des aménagements.

Les premiers résultats sont visibles : les habitats se reconstituent, l’eau circule à nouveau, les revenus augmentent, et les savoirs se transmettent.

C’est un véritable projet intégré qui transforme substantiellement des vies. A Koudjé, la lutte contre le typha n’est pas seulement écologique. Elle est sociale, économique, culturelle. Elle incarne l’avenir.

Après le « happy end »

La communauté exprime un fort engouement pour une extension du projet. Mais des défis subsistent, notamment les menaces sécuritaires et les lenteurs administratives. Le Niger plaide pour que, dans la phase 2 du Projet NB-ITTAS : les projets à fort impact économique soient multipliés (apiculture, écotourisme, éducation environnementale) ; les programmes régionaux soient priorisés, notamment dans le complexe W et les zones humides partagées avec le Bénin et le Burkina ; et la biodiversité soit mieux suivie et valorisée, y compris les espèces aviaires et les produits forestiers non ligneux.

Mais en attendant, les populations profitent d’une nouvelle vie agréable. Plus qu’un projet pilote, Koudjé est une preuve vivante que la gestion durable des ressources peut rimer avec dignité humaine et espoir collectif.

Communication Projet NB-ITTAS




Nigéria – Cameroun: la préservation du plateau du Mont Mandara au cœur d’un atelier à Abuja

La capitale nigériane, Abuja, a abrité du 8 au 10 juillet 2024 l’atelier régional de validation des résultats de l’étude sur la plateforme fonctionnelle des écosystèmes du plateau du Mont Mandara. À la fin de cette rencontre, des recommandations pertinentes ont été formulées pour une meilleure gestion de cet écosystème partagé entre le Nigeria et le Cameroun.

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M. Adeyinka Adenopo, directeur de la planification des ressources en eau et des services d’appui technique du ministère en charge de l’eau de la République fédérale du Nigeria, a participé activement à cet atelier. À pas feutrés, le Projet NB-ITTAS travaille pour améliorer la gestion, la gouvernance et la conservation des ressources naturelles du Bassin du Niger et du système aquifère d’Iullemeden – Taoudéni/Tanezrouft. L’atelier régional de validation des résultats de l’étude sur la plateforme fonctionnelle des écosystèmes du plateau du Mont Mandara en est une belle illustration.

Au cours des trois jours de cet atelier, les participants ont apprécié, grâce à une série de communications, les documents portant sur le projet pilote, le programme de renforcement des capacités et le système de surveillance des écosystèmes du plateau du Mont Mandara. Les travaux de groupe qui ont succédé aux communications ont permis aux participants d’enrichir ces différents documents en tenant compte de deux aspects : le budget disponible pour la mise en œuvre des activités retenues et leur délai d’exécution, qui doit s’arrimer à la période restante pour la mise en œuvre du projet NB-ITTAS. Sur ces deux fondements, les participants ont identifié les activités les plus pertinentes du projet pilote de démonstration à exécuter dans le délai imparti par le projet.

L’atelier s’est aussi penché sur le programme de renforcement des capacités organisationnelles et techniques des bénéficiaires du projet pour sa mise en œuvre efficace. Le mécanisme du système de surveillance conjointe en appui aux structures de gouvernance a également été discuté. Il s’agissait d’identifier les indicateurs prioritaires et communs de surveillance des écosystèmes du plateau du Mont Mandara au Cameroun et au Nigeria.

Les recommandations formulées

À l’endroit de toutes les parties prenantes :

– Veiller à remplir le mandat en exécutant le projet dans les délais impartis. En cas de non-respect des délais d’ici la fin de l’année, inviter les bailleurs à accorder une rallonge de temps pour la fin du projet.

À l’endroit de l’ABN/NB-ITTAS :

– Développer un module de renforcement des capacités des acteurs sur le modèle/protocole de collecte et de traitement des données liées aux indicateurs retenus.

– Définir clairement le mécanisme de mise à disposition des fonds pour la réalisation des activités sur le terrain.

À l’endroit du Consultant :

– Intégrer un cadre solide de suivi et d’évaluation incluant à la fois des métriques quantitatives et qualitatives dans le mécanisme de surveillance conjointe des Monts Mandara.

– Consacrer une partie du contexte et de la justification pour souligner l’aspect de l’insécurité dans les Monts Mandara.

– Ajouter des indicateurs relatifs à la gestion des conflits, au renforcement des capacités institutionnelles et à la santé environnementale.

À l’endroit des États :

– Adopter de commun accord un protocole harmonisé de collecte des données et de traitement des indicateurs de surveillance conjointe.

– Renforcer les mesures de lutte anti-braconnage.

– Harmoniser les textes juridiques entre le Cameroun et le Nigeria pour une meilleure surveillance.

– Poursuivre la mise en œuvre des projets pilotes avec les mêmes ONG ayant donné satisfaction au regard des expériences de terrain déjà acquises.

Cet atelier représente une étape cruciale pour renforcer la collaboration et la gouvernance environnementale dans la région, en intégrant des technologies innovantes et en développant des capacités locales pour une gestion durable des ressources naturelles.

Cellule communication Projet NB-ITTAS




Coopération transfrontalière: Vers un renforcement de la gestion coordonnée et inclusive du parc W

La préservation du Parc W préoccupe profondément l’Autorité du Bassin du Niger (ABN). Un atelier sous-régional s’est tenu du 26 au 28 juin 2024 à Ouagadougou pour valider les résultats de l’étude relative à la plateforme fonctionnelle du Parc. Les travaux de lancement de cet atelier ont eu lieu en présence de plusieurs personnalités, dont les responsables de l’ABN, du Projet NB-ITTAS et des autorités du pays hôte.

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Photo de famille de la rencontre

Dans son discours de lancement, Monsieur Sèyivè Didier ZINSOU, Secrétaire Exécutif par intérim de l’ABN, a exprimé son espoir que les travaux en cours à Ouagadougou soutiendront les efforts déployés par le Bénin, le Niger et le Burkina Faso pour la sauvegarde et la préservation de la riche biodiversité du Parc W, actuellement menacée par divers facteurs.

Après la mise en place de la plateforme, des travaux de diagnostic et d’investigation ont été menés, aboutissant à la production de rapports essentiels sur l’écosystème transfrontalier du Parc. Ces rapports mettent en lumière les besoins de renforcement des capacités pour améliorer la gouvernance et la gestion durable de cet écosystème. Ils proposent également un projet pilote de démonstration pour l’écosystème transfrontalier et un mécanisme commun de surveillance de l’écosystème du Parc W.

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Les parties prenantes en session

L’objectif de l’atelier de Ouagadougou est de renforcer la contribution des institutions nationales à la gestion de l’écosystème transfrontalier du Parc W. Monsieur Allomasso TCHOKPONHOUE, Coordonnateur Régional du Projet NB-ITTAS, a expliqué que l\\\’atelier vise à développer un mécanisme de surveillance des écosystèmes basé sur des indicateurs environnementaux et à évaluer ces indicateurs à chaque niveau.

Monsieur Félix SOU, représentant du ministre de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement du Burkina Faso, a exprimé, au nom des trois pays concernés, sa gratitude envers le Fonds pour l\\\’Environnement Mondial (FEM) et ses agences partenaires, notamment le PNUD et le PNUE, pour leur soutien en faveur du Parc W. Il a souligné que la préservation du Parc constitue une véritable préoccupation pour les États concernés.

Après la validation des documents, la prochaine étape consistera en la mise en œuvre, dans chaque pays, des structures de gouvernance nécessaires à la gestion durable du Parc W.

Megan Valère SOSSOU