Concassage de granite à Parakou : Entre survie et risques sanitaires

Le Bénin, à l’instar des autres pays de l’Afrique de l’Ouest aspire à l’émergence. Depuis son accession à la souveraineté nationale et internationale jusqu’au renouveau démocratique, en passant par la période révolutionnaire, des gouvernements se sont succédés et ont travaillé à mettre le pays sur la voie du développement.

\\\"\\\"
Casimir Nanlomè

Cependant, l’épineux problème qui demeure est celui du sous-emploi et du chômage des jeunes. Ils sont plus nombreux aujourd’hui, ces hommes et femmes qui tentent de joindre les deux bouts en pratiquant des activités indécentes et à hauts risques.

Travailler et vivre au péril de sa santé, c’est le choix difficile que sont obligés de faire ces centaines de citoyens à Parakou qui, au lever du soleil, prennent d’assaut la carrière de granite située à l’ouest du périmètre de reboisement à la sortie Sud de la ville de Parakou.

Marie Kouagou, la quarantaine, est originaire de l’Atacora, et exerce l’activité de concassage depuis 4 ans sur la carrière de granite à Parakou. À l’instar de dame Marie, de nombreux jeunes et parfois adolescents, s’y consacrent. Brûler, concasser et ramasser les pierres, c’est ce à quoi s’attellent au quotidien ces hommes et femmes que l’équipe du Journal Santé Environnement est allée rencontrer au petit matin de ce samedi 11 novembre 2023 au quartier Kpébié à Parakou.

Le travail que font ces braves hommes et femmes comporte de grands risques. Des risques à prendre pour survivre. « Nous souffrons beaucoup ici. Mais puisque nous n’avons pas d’autres choix, nous sommes obligés de venir chercher ce qu’il faut pour nous nourrir », a confié dame Marie Kouagou. Dans cette tâche, dame Marie se fait aider par son jeune garçon Charlemagne qui, lui aussi, fait la douloureuse expérience du marteau aux côtés de sa mère. « Le marteau fait mal à la main. Quand on rentre à la maison les soirs, on chauffe l’eau en y ajoutant du sel, et on introduit nos mains dedans. Ça nous permet de calmer la douleur », a-t-il laissé entendre.

\\\"\\\"
Marie Kouagou

Malgré les risques liés à cette activité, la majorité des acteurs exerçant sur la carrière de granite ne dispose pas de matériels de protection et se voit ainsi exposée à de nombreuses maladies. A en croire Casimir Nanlomè, massier chargé du concassage des grosses pierres, la majorité de ceux qui exercent cette activité souffrent fréquemment du paludisme. Les hommes, en particulier, voient leur hernie prendre du volume, les empêchant de poursuivre l’activité, a confié Casimir Nanlomè. « Il y a ceux qui souffrent du paludisme et de la toux du fait de la poussière et de l’exposition au soleil », a ajouté Marie Kouagou.

\\\"\\\"
Des travailleurs sur le site de concassage
\\\"\\\"
Site de concassage

Selon les spécialistes de la santé, ces travailleurs courent le risque d’une infection respiratoire, de troubles auditifs, de blessures et traumatismes, ainsi que d’une pneumoconiose silicotique, qui est une maladie pulmonaire grave. Autant de risques que prennent ces compatriotes, loin des regards bienveillants et laissé à leur triste sort. « L’activité n’est pas rentable, mais nous n’avons pas d’autres choix. Quand nous tombons malades, les patrons n’arrivent pas à nous aider. Nous nous débrouillons nous-même pour nous en sortir », a confié Casimir Nanlomè. Dans ces conditions, l’autorité municipale est interpellée. Ces concasseurs de granite demandent le soutien des autorités de la mairie de Parakou, afin que leur soient mis à disposition des matériaux de protection adaptés à leur activité.

Le gouvernement quant-à-lui, devra intensifier et étendre ses actions sociales au profit de cette couche vulnérable de citoyens, afin que celle-ci bénéficie également de bonnes conditions de travail, tel que recommandé dans la Constitution en son article 30, qui dispose que : « L’Etat reconnaît à tous les citoyens le droit au travail et s’efforce à créer les conditions qui rendent la jouissance de ce droit effective et garantissent au travailleur la juste rétribution de ses services ou de sa production. »

Faut-il le rappeler, en travaillant à améliorer les conditions de travail de ces compatriotes, le Bénin réalise ainsi l’ODD 8, celui de promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein-emploi productif et un travail décent pour tous.

Bénin, like other West African countries, aims for development but struggles with youth underemployment and unemployment. Many citizens are compelled to do risky, dangerous jobs, such as the granite quarry workers in Parakou, who lack protective equipment and expose themselves to numerous diseases. They are appealing for government assistance and social support for better working conditions.

Venance Ayébo TOSSOUKPE 




Réduction des risques sanitaires : une Conférence internationale s\’y penche demain à Marrakech

Deux ans après l’apparition de la Covid-19 qui a mis à mal le système sanitaire de par le monde, des acteurs de cinquante-sept pays majoritairement africains se pencheront sur l’avenir du monde à travers une rencontre de haut niveau sur la réduction des risques sanitaires. L’événement qui s’ouvre demain, mercredi 16 novembre 2022 à Marrakech au Maroc est mise sous le haut patronage de sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu l’assiste.

\\\"\\\"

Cette Conférence Internationale, la première sur la Réduction des Risques Sanitaires va durer trois jours. L’objectif pionnier est d’interroger la volonté commune de faire de la santé un sujet discuté au sein des plus hautes instances.

Au menu, la lettre royale de sa majesté, des allocutions, la visite officielle des stands, la signature de plusieurs livres, une conférence de presse, des tables rondes avec des échanges interdisciplinaires.

Diverses thématiques seront abordées. Au nombre de celles-ci se trouvent la santé et les droits Humains, les déterminants sociaux de la santé en Afrique, les maladies cardiovasculaires, l’oncologie, le tabac, le sucre, l’obésité, la santé mentale et les addictions. Le regard sera également porté sur les défis et perspectives des systèmes de santé dans le monde dans un contexte africain.

Cette rencontre constitue une occasion propice pour les éminents experts et acteurs invités, à trouver des solutions aux problèmes liés aux dynamiques sociales en rapport avec la santé.

Le point complet de cette conférence est à retrouver sur votre Journal dans les prochains jours.

Megan Valère SOSSOU




Le Maroc à l’initiative d’un débat fructueux sur la réduction des risques sanitaires

Mercredi 16 novembre 2022. Ouverture officielle au Fairmont Royal Palm de Marrakech, de la première conférence africaine sur les risques en santé. L’événement qui a été mis sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu l’assiste, réunit en conclave un parterre d’acteurs scientifiques, experts en politique, décideurs et de spécialistes de la protection sociale. Ils sont venus de cinquante-sept pays de par le monde pour trois jours d’échange prometteur.

\\\"\\\"
Cérémonie d\\\’ouverture officielle

Cet événement d’envergure internationale vise à créer une plateforme africaine d’échange enrichissant dans le domaine de la santé publique et de la prévention des risques. Pour y arriver, il sera question de se baser sur l’expérience des différents pays et des points de vue des experts nationaux et internationaux, afin de partager l’expérience et les compétences marocaines. Toute chose qui permettra de déterminer les meilleures pratiques au niveau de la gouvernance et de faire face aux défis budgétaires et de durabilité financière dans le secteur de la santé.

  • \\\"\\\"
  • \\\"\\\"
  • \\\"\\\"
  • \\\"\\\"

L’organisation de cette conférence dirigée par le ministère de la Santé et de la Protection Sociale du Maroc en partenariat avec l’Association Marocaine de Médecine addictive et Pathologies Associées (MAPA) s’inscrit dans l’optique d’anticiper des crises et de gérer des risques. C’est en effet dans le cadre de la dynamique du système de santé mondiale et du besoin croissant de le réformer suite à l’impact de la pandémie COVID-19 que cette initiative marocaine s’ouvre aux acteurs de la santé et la protection sociale comme un creuset de réflexion et d’action.

La sécurité sanitaire réfère aujourd’hui à l’ensemble des dangers et des risques pour la santé qui échappent au contrôle des individus et relèvent donc de la responsabilité des pouvoirs publics.

Pr Khalid Ait Taleb, Ministre de la Santé et de la Protection Sociale du Maroc

Selon le Pr Khalid Ait Taleb, ministre de la Santé et de la Protection Sociale du Maroc, la sécurité sanitaire réfère aujourd’hui à l’ensemble des dangers et des risques pour la santé qui échappent au contrôle des individus et relèvent donc de la responsabilité des pouvoirs publics. Une déclaration partagée par le Secrétaire Général Adjoint et Haut Représentant de l\\\’Alliance des Civilisations des Nations Unies, M. Miguel Ángel Moratinos présent à l’ouverture.

Dr. Imane Kendili est la Présidente de l’Association Marocaine de Médecine Addictive et Pathologies Associées. À l’en croire, cette rencontre se justifie par le fait que la santé prend de nouveaux sillons et les réalités du terrain invitent à repenser les politiques de santé publique de demain.

La santé prend de nouveaux sillons et les réalités du terrain invitent à repenser les politiques de santé publique de demain.

Dr. Imane Kendili, Présidente de l’Association Marocaine de Médecine Addictive et Pathologies Associées

Cette conférence Internationale vient à point nommé dira Pr Morgan CHETTY tout en précisant qu’elle devrait adresser outre des défis ce d’ordre épidémiologique liés au contrôle des déterminants sociaux de la santé.

Les participants mobilisés comme jamais de divers horizons, souhaitent tirer des recommandations pertinentes basées sur l’adoption des politiques et des stratégies de réduction des risques sanitaires à travers l’amélioration des systèmes de prévention, le changement des modes de consommation et la promotion d’un mode de vie sain.

Il convient de noter que suite aux recommandations du système de santé international 2015 (RSI 2005) instaurées par l’Organisation Mondiale de la Santé, le ministère de la Santé et de la Protection Sociale du Maroc a mis en place depuis 2015 des plans de riposte contre les cas d’urgence sanitaire potentiels au niveau international.

\\\"\\\"
La visite des stands

Il appelle donc les différents pays à préparer des stratégies de riposte incluant les plans de communication et de mobilisation sociale afin de sensibiliser les citoyens sur des risques sanitaires et les informer des mesures prises par les autorités sanitaires pour contenir les risques et prévenir son impact.

Aussi, le Maroc a-t-il entamé l’adoption des stratégies et des projets concernant la refonte de son système de santé afin d’assurer une mise en place efficace du chantier Royal portant sur la généralisation de la protection sociale.

Rappelons pour finir que la visite des stands qui a suivi la cérémonie d’ouverture officielle a permis de découvrir les efforts qui sont déployés pour le développement du système sanitaire par des laboratoires, des start-ups et des entreprises. Elle vient à juste titre confirmer la nécessité d’anticiper les risques sanitaires en renforçant la recherche scientifique et en considérant leurs impacts sociaux.

Megan Valère SOSSOU




Concassage de granite à Parakou : Entre survie et risques sanitaires

Le Bénin, à l’instar des autres pays de l’Afrique de l’Ouest aspire à l’émergence. Depuis son accession à la souveraineté nationale et internationale jusqu’au renouveau démocratique, en passant par la période révolutionnaire, des gouvernements se sont succédés et ont travaillé à mettre le pays sur la voie du développement.

Casimir Nanlomè

Cependant, l’épineux problème qui demeure est celui du sous-emploi et du chômage des jeunes. Ils sont plus nombreux aujourd’hui, ces hommes et femmes qui tentent de joindre les deux bouts en pratiquant des activités indécentes et à hauts risques.

Travailler et vivre au péril de sa santé, c’est le choix difficile que sont obligés de faire ces centaines de citoyens à Parakou qui, au lever du soleil, prennent d’assaut la carrière de granite située à l’ouest du périmètre de reboisement à la sortie Sud de la ville de Parakou.

Marie Kouagou, la quarantaine, est originaire de l’Atacora, et exerce l’activité de concassage depuis 4 ans sur la carrière de granite à Parakou. À l’instar de dame Marie, de nombreux jeunes et parfois adolescents, s’y consacrent. Brûler, concasser et ramasser les pierres, c’est ce à quoi s’attellent au quotidien ces hommes et femmes que l’équipe du Journal Santé Environnement est allée rencontrer au petit matin de ce samedi 11 novembre 2023 au quartier Kpébié à Parakou.

Le travail que font ces braves hommes et femmes comporte de grands risques. Des risques à prendre pour survivre. « Nous souffrons beaucoup ici. Mais puisque nous n’avons pas d’autres choix, nous sommes obligés de venir chercher ce qu’il faut pour nous nourrir », a confié dame Marie Kouagou. Dans cette tâche, dame Marie se fait aider par son jeune garçon Charlemagne qui, lui aussi, fait la douloureuse expérience du marteau aux côtés de sa mère. « Le marteau fait mal à la main. Quand on rentre à la maison les soirs, on chauffe l’eau en y ajoutant du sel, et on introduit nos mains dedans. Ça nous permet de calmer la douleur », a-t-il laissé entendre.

Marie Kouagou

Malgré les risques liés à cette activité, la majorité des acteurs exerçant sur la carrière de granite ne dispose pas de matériels de protection et se voit ainsi exposée à de nombreuses maladies. A en croire Casimir Nanlomè, massier chargé du concassage des grosses pierres, la majorité de ceux qui exercent cette activité souffrent fréquemment du paludisme. Les hommes, en particulier, voient leur hernie prendre du volume, les empêchant de poursuivre l’activité, a confié Casimir Nanlomè. « Il y a ceux qui souffrent du paludisme et de la toux du fait de la poussière et de l’exposition au soleil », a ajouté Marie Kouagou.

Des travailleurs sur le site de concassage
Site de concassage

Selon les spécialistes de la santé, ces travailleurs courent le risque d’une infection respiratoire, de troubles auditifs, de blessures et traumatismes, ainsi que d’une pneumoconiose silicotique, qui est une maladie pulmonaire grave. Autant de risques que prennent ces compatriotes, loin des regards bienveillants et laissé à leur triste sort. « L’activité n’est pas rentable, mais nous n’avons pas d’autres choix. Quand nous tombons malades, les patrons n’arrivent pas à nous aider. Nous nous débrouillons nous-même pour nous en sortir », a confié Casimir Nanlomè. Dans ces conditions, l’autorité municipale est interpellée. Ces concasseurs de granite demandent le soutien des autorités de la mairie de Parakou, afin que leur soient mis à disposition des matériaux de protection adaptés à leur activité.

Le gouvernement quant-à-lui, devra intensifier et étendre ses actions sociales au profit de cette couche vulnérable de citoyens, afin que celle-ci bénéficie également de bonnes conditions de travail, tel que recommandé dans la Constitution en son article 30, qui dispose que : « L’Etat reconnaît à tous les citoyens le droit au travail et s’efforce à créer les conditions qui rendent la jouissance de ce droit effective et garantissent au travailleur la juste rétribution de ses services ou de sa production. »

Faut-il le rappeler, en travaillant à améliorer les conditions de travail de ces compatriotes, le Bénin réalise ainsi l’ODD 8, celui de promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein-emploi productif et un travail décent pour tous.

Bénin, like other West African countries, aims for development but struggles with youth underemployment and unemployment. Many citizens are compelled to do risky, dangerous jobs, such as the granite quarry workers in Parakou, who lack protective equipment and expose themselves to numerous diseases. They are appealing for government assistance and social support for better working conditions.

Venance Ayébo TOSSOUKPE