Prix du Leadership : Speak Up Africa célèbre les champions et championnes du développement durable en Afrique

Le mardi22 octobre 2024, Speak Up Africa a distingué les acteurs qui ont marqué l’année 2023 dans le domaine du développement durable en Afrique lors de la 5ème édition du Prix du Leadership Speak Up Africa qui s’est tenue à Dakar, au Sénégal. Ce prix annuel lancé en 2019 par Speak Up Africa vise à reconnaître et célébrer les personnes ainsi que les organisations qui font preuve d’un leadership exemplaire dans le secteur de  la santé publique et qui ont eu un impact positif sur le développement durable en Afrique.

5ème édition du Prix du Leadership Speak Up Africa: Acteurs ayant marqué l’année 2023 dans le domaine du développement durable en Afrique.

Pour cette 5ème édition, cinq personnalités et organisation de divers secteurs ont été distinguées lors du Prix Speak Up Africa du Leadership pour leur engagement et leurs réalisations dans la lutte contre le paludisme et les maladies tropicales négligées ou encore la promotion de l’accès universel à l’assainissement et l’égalité des genres.

Il s’agit de :

  • Farida Tiemtore, Fondatrice des Héroïnes du Faso, Voix EssentiELLES du Burkina Faso et Membre du Conseil des Jeunes du Fonds mondial a été distinguée pour son travail et son engagement à l’échelle communautaire sur les questions de l’égalité des genres ;

  • Dr. Ibrahima Socé Fall, Directeur du Programme des maladies tropicales négligées à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour son rôle essentiel dans la priorisation et l’augmentation de la visibilité sur ce groupe de maladies ;

  • Amadou Gallo Fall, Président de la Ligue Africaine de Basketball, pour son leadership et la collaboration directe avec Speak Up Africa dans le cadre du programme de mentorat « Les LeadHERs d’Afrique rencontrent la BAL4HER » visant à renforcer l’égalité des genres et le leadership féminin dans les industries du sport en Afrique ;

  • Dr. Michael Adekunle Charles, CEO du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme pour son leadership dans les efforts communs d’élimination du paludisme à l’échelle mondiale ; et

  • Oumou Kalsom Diallo, pionnière de la santé digitale au Sénégal et Membre Fondateur du Réseau des femmes africaines dans la santé digitale (AWIDH), avec Africa CDC et Speak Up Africa, mis en place depuis octobre 2022.

« C’est un honneur pour moi de recevoir le Prix du Leadership de Speak Up Africa. Nous sommes confrontés à de nouveaux défis en matière de lutte contre le paludisme, à l’image du changement climatique ou de la résistance aux médicaments et insecticides, c’est pourquoi le Partenariat RBM redouble d’effort pour rassembler les acteurs de la lutte contre le paludisme afin de dynamiser et mutualiser nos efforts communs et pour en finir avec cette maladie. » déclaré Dr. Michael Adekunle Charles, CEO du Partenariat pour en finir avec le paludisme.

Farida Tiemtore, Fondatrice et Présidente des Héroïnes du Faso et Voix EssentiELLES du Burkina Faso n’a pas manqué de réitérer l’engagement son organisation à continuer à agir aux côtés de Speak Up Africa pour renforcer l’impact et le leadership des femmes des jeunes au niveau des plateformes et instances de prise de décision sur le continent. « « Je suis ravie de faire partie d’un mouvement et d’une initiative régionale qui visent à magnifier la place des femmes dans les instances de prise de décisions, en tant que jeune burkinabè, c’est un immense honneur de recevoir cette reconnaissance qui me motive d’autant plus à apporter des changements transformationnels au niveau du Burkina Faso, du Conseil des jeunes du Fonds mondial ou des réseaux Voix EssentiELLES. »

Célébré en 2024, la remise du Prix du Leadership a conclu la « Journée Speak Up Africa : « Sortir des sentiers battus : Célébrer le leadership et promouvoir la collaboration » » qui a rassemblé plus de 100 partenaires gouvernementaux, techniques, financiers et de mise en œuvre afin de promouvoir initiatives, mouvements et campagnes innovantes et impactantes en Afrique.

« Aujourd’hui, Speak Up Africa célèbre le leadership africain dans l’atteinte de nos objectifs communs et mondiaux de développement durable. Un leadership que l’organisation catalyse, promeut et amplifie à travers chaque partenariat stratégique et chaque moment clé. L’architecture de la santé et du développement mondiale se ficelle grâce aux individus que nous célébrons et que nous avons rassemblé aujourd’hui et nous leurs en sommes reconnaissantes et reconnaissants » a conclu Yacine Barro Bourgeault, Présidente du Conseil d’administration de Speak Up Africa.

A noter que le Prix du Leadership Speak Up Africa ne se limite pas à des distinctions, mais il incarne un mouvement, une vision d’une Afrique portée par des champions du développement durable. À travers l’engagement de ces leaders, c’est une Afrique résiliente, inclusive et tournée vers l’avenir qui se construit chaque jour, inspirant des générations entières à transformer leurs communautés. En honorant ces parcours, Speak Up Africa rappelle que le leadership africain est le pilier essentiel de la santé publique et du progrès durable sur le continent.




Diagnostic précis, traitement efficace : les dernières avancées dans la lutte contre le paludisme au Bénin

Il continue de porter les stigmates d’un comportement à haut risque en voulant traiter le paludisme qu’il s’est auto diagnostiqué. Lucas Koukoui, mécanicien auto à Saclo dans la ville de Bohicon dit avoir frôlé la mort en novembre 2023 après avoir essayé de s’auto administrer des médicaments antipaludéens sans aller en consultation médicale. Il raconte : « Toute une journée, j’ai senti une forte fièvre. J’ai donc décidé de prendre des médicaments antipaludéens ne sachant pas que ce serait le début de mes problèmes de santé. J’ai perdu brutalement du poids en quelques jours et ai frôlé la mort. »

Test de Diagnostic Radio à un patient

Comme Lucas, au Bénin, de nombreuses personnes, par souci d’économie ou de commodité, choisissent de s’auto-diagnostiquer et de s’auto-administrer des médicaments, souvent sans consultation médicale dans un contexte où les pratiques de soins traditionnels et les faux médicaments coexistent avec la médecine moderne. Pourtant, comme l’avertissent les experts, cette pratique comporte des risques graves. En effet, les symptômes du paludisme peuvent être trompeurs et ressembler à ceux d’autres affections.

Pour Dr Annabelle Ekue Hounkponou, pharmacienne et directrice générale de la Pharmacie Camp Guezo à Cotonou, le diagnostic est d’abord clinique et confirmé par un test biologique. Il se fait par l’observation d’au moins 2 symptômes caractérisant le paludisme qui sont : fièvre, frissons, sueurs, diarrhée, douleurs abdominales, détresse respiratoire, confusion, convulsions, anémie hémolytique, splénomégalie et anomalies rénales.

Le diagnostic biologique repose essentiellement sur deux techniques : l’identification au microscope du Plasmodium sur un frottis de sang périphérique ou goutte épaisse, et un Test Diagnostique Rapide qui détecte les antigènes ou les enzymes de Plasmodium dans le sang. Si le diagnostic s’avère positif au paludisme, les experts font recours à plusieurs types d’antipaludiques recommandés et homologués par l’État.

Selon Dr Annabelle Ekue Hounkponou, les combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (CTA) sont les meilleurs traitements antipaludiques disponibles à ce jour et constituent une composante essentielle du traitement recommandé contre le paludisme à falciparum, le parasite du paludisme le plus meurtrier au monde.

Diagnostic et traitement précis pour sauver des vies

Les CTA associent deux produits pharmaceutiques actifs dont les mécanismes d’action diffèrent, notamment des dérivés de l’artémisinine extraits de la plante Artemisia annua et un médicament associé. Le rôle de l’artémisinine est de réduire le nombre de parasites au cours des trois premiers jours de traitement, tandis que celui du médicament associé est d’éliminer les parasites restants.

À l’en croire, il existe une panoplie d’antipaludiques dont les dérivés des quinoléines à savoir quinine, méfloquine, luméfantrine, pipéraquine et primaquine, et les dérivés de l’artémisinine comme l’artéméther, l’artésunate, l’arténimol interfèrent avec l’utilisation de l’hémoglobine par le parasite et présentent une action rapide. .

Toutefois, précise-t-elle, l’utilisation de tous ces antipaludéens n’est plus recommandée en première intention, seuls sont recommandés les combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine dites CTA.

En face de cette diversité d’antipaludiques pour traiter la maladie, il faut savoir faire le bon choix indique Dr Hosanna Agbangla, Médecin spécialiste en santé publique. Pour choisir le bon traitement antipaludique, a-t-il expliqué, il est important de prendre en considération le type de parasite du paludisme causant l’infection, la zone géographique à cause de la résistance aux médicaments, le statut physiologique du patient, les comorbidités du patient, et la gravité du paludisme pour l’efficacité du traitement.

Pour le spécialiste en santé publique, l’evaluation de cette effcacité, se fait par la rapidité de la régression des symptômes et la rapidité de la clairance des parasites dans le sang. Autrement, un mauvais protocole de traitement ou une prise incorrecte de médicaments antipaludiques peut entraîner une résistance et des complications ultérieures.

Des médicaments, Crédit photo: Olivier Blot, IRD

La résistance aux medicaments constitue un défi majeur dans la lutte contre le paludisme. Dans plusieurs régions en Afrique, notamment au Rwanda, en Ouganda et en Érythrée, des études récentes ont confirmé l’émergence d’une résistance partielle à l’artémisinine.

Avancées thérapeutiques et défis persistants

Des initiatives spécifiques visant à améliorer l’accès aux antipaludiques dans les régions touchées par la maladie sont en cours de développement. Dr Hosanna Agbangla observe qu’en plus des efforts remarquables du programme National de lutte contre le paludisme (PNLP) sur le plan national,  l’Organisation mondiale de la santé à travers ses programmes notamment le programme « Roll Back Malaria » et le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme contribuent à améliorer l’accès aux antipaludiques, en particulier dans les régions où le paludisme est endémique.

Y a-t-il aussi, renchérit Dr Annabelle Ekue Hounkponou, la nouvelle initiative (T3 : Tester. Traiter. Tracer) qui vise à améliorer l’accès au diagnostic et au traitement du paludisme et intensifier la surveillance épidémiologique du programme mondial OMS de lutte antipaludique.

Même si des programmes de développement de médicaments antipaludiques sont en cours, la route est encore longue pour obtenir le prochain médicament qui remplacera l’artémisinine et ses dérivés comme traitement de première ligne, soutient Dr Annabelle Ekue Hounkponou. C’est pourquoi, elle invite les professionnels de la santé à veiller à la disponibilité et l’accessibilité des CTA dans les zones endémiques les plus reculées. Les deux experts sont unanimes.

Pour améliorer la gestion du paludisme et l’utilisation des antipaludiques, les professionnels de la santé doivent s’en tenir aux recommandations de l’OMS et du ministère de la santé à travers le programme national de lutte contre le paludisme en privilégiant les combinaisons thérapeutiques en lieu et place des monothérapies, afin de limiter l’apparition de souches résistantes aux molécules actuelles.

Aussi ont-ils ajouté la nécessité de sensibiliser à la prévention de la résistance aux médicaments, notamment en s’assurant que les patients terminent leur traitement prescrit et en les sensibilisant sur les risques de l’automédication.

Comme l’a découvert Lucas à ses dépens, les médicaments peuvent guérir, mais seulement lorsqu’ils sont utilisés de manière responsable, sur la base d’une prescription médicale appropriée.

Pour éviter de telles tragédies, il est impératif de consulter un professionnel de santé dès l’apparition des symptômes du paludisme. Les tests de diagnostic et les traitements appropriés sont disponibles dans les centres de santé et les hôpitaux, offrant un moyen sûr et efficace de lutter contre cette maladie mortelle.

Megan Valère SOSSOU




« Je suis convaincu que le vaccin va accélérer l’objectif d’élimination du paludisme d’ici à 2030. » Pr Benjamin HOUNKPATIN

Le Bénin, a franchit une étape majeure dans la lutte contre le paludisme : intégration du vaccin antipaludique dans le Programme Elargi de Vaccination (PEV). L’annonce a été faite lors du lancement de la 17e édition de la journée mondiale de lutte contre le paludisme à Allada ce 25 avril 2024.

Dans son intervention à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le paludisme, le Pr Benjamin HOUNKPATIN, Ministre de la Santé du Bénin, a exprimé sa conviction que le vaccin accélérera l’objectif d’élimination du paludisme d’ici à 2030. Il a déclaré: « L’introduction du vaccin contre le paludisme dans le Programme Élargi de Vaccination (PEV) pour nos enfants constitue une grande avancée dans la lutte contre ce fléau. Je voudrais rassurer que les vaccins du Programme Élargi de Vaccination sont sûrs et efficaces et contribuent à la protection de nos enfants contre des maladies graves et mortelles ». « Je suis convaincu que le vaccin va accélérer l’objectif d’élimination du paludisme d’ici à 2030. » poursuit Pr Benjamin HOUNKPATIN, Ministre de la Santé.

Cette intégration du vaccin antipaludique dans le PEV est perçue comme une avancée majeure dans la lutte contre le paludisme, une maladie qui reste un problème de santé publique majeur en Afrique. Selon le rapport mondial sur le paludisme, la région africaine supporte une grande part du fardeau mondial de la maladie, avec 11 pays comptant pour environ 70 % des cas de paludisme dans le monde et 95 % des décès dus à cette maladie en 2022.

Il faut noter que le Bénin a reçu récemment un total de 215 900 doses de vaccins antipaludiques, un nombre important qui témoigne de l’engagement du gouvernement à éradiquer cette maladie dévastatrice. Le ministre de la Santé n’a pas manqué de préciser que le vaccin devrait être administré aux enfants selon un calendrier de 4 doses soit à partir de l’âge 6 mois.

Pour garantir le succès de cette lutte, l’Organisation Mondiale de la Santé insiste sur la nécessité d’un engagement ferme des acteurs à tous les niveaux, en particulier dans les pays à forte charge de morbidité. Elle souligne également l’importance de financer la lutte contre le paludisme à tous les niveaux, tout en mettant en avant l’importance de la science, des données et de l’action contre les effets du changement climatique sur la santé.

En intégrant le vaccin antipaludique dans son PEV, le Bénin prend une importante mesure pour l’élimination du paludisme d’ici à 2030 avec l‘engagement de ses partenaires.

Megan Valère SOSSOU




17e édition de la journée mondiale de lutte contre le paludisme : la gratitude du ministre de la santé à l’initiative Zéro Palu ! Les Entreprises s’engagent

Le Bénin a marqué la 17e édition de la journée mondiale de lutte contre le paludisme avec une célébration lancée officiellement par le ministre de la Santé le jeudi 25 avril 2024 à Allada. Cette nouvelle édition prend un sens particulier, coïncidant avec deux autres événements majeurs : l’intégration du vaccin antipaludique dans le Programme Elargi de Vaccination et la quinzaine de mobilisation pour la solidarité.

Quelques acteurs de la lutte contre le paludisme

Cette année le thème choisi vise à promouvoir l’équité, l’égalité des genres et les droits de l’Homme dans la lutte contre le paludisme. Pour Brian Shukan, Ambassadeur des États-Unis au Bénin, c’est un thème qui met au défi les acteurs du domaine sanitaire à garantir la reconnaissance des droits à la santé comme des éléments fondamentaux des droits de l’Homme.

Brian Shukan, Ambassadeur des États-Unis au Bénin

Il met en avant l’engagement continu du gouvernement des États-Unis à soutenir le Bénin dans sa lutte contre le paludisme, affirmant que ce partenariat se traduira par des interventions à fort impact visant à améliorer la santé des femmes et des enfants.

Konan Kouamé Jean de l’Organisation Mondiale de la Santé au Bénin

Au nom des partenaires techniques et financiers, Konan Kouamé Jean de l’Organisation Mondiale de la Santé au Bénin a salué les progrès réalisés dans la lutte contre le paludisme au Bénin, insistant sur la nécessité d’investir de manière continue avec un soutien politique fort pour la prévention et la lutte contre cette maladie. À l’en croire, l’introduction du vaccin antipaludique au Bénin permettra de contrôler la maladie et de sauver des dizaines de milliers de vies chaque année.

Le Bénin introduit le vaccin antipaludique au Programme Elargi de Vaccination. Pour les différents acteurs présents, il s’agit d’un choix éclairé. En introduisant le vaccin antipaludique au Programme Elargi de Vaccination, le Bénin poursuit ses efforts avec les distributions de moustiquaires, les campagnes de chimio prévention saisonnière du paludisme et d’autres interventions à fort impact.

Des avancées pas sans l’initiative Zéro Palu ! Les Entreprises s’engagent

Le ministre de la Santé, Pr Benjamin HOUNKPATIN, en lançant officiellement la célébration de la journée mondiale de lutte contre le paludisme, a souligné plusieurs avancées notables dans la lutte contre le paludisme au Bénin.

Pr Benjamin HOUNKPATIN, Ministre de la Santé

Il note la lutte antivectorielle intégrée, la chimio prévention saisonnière du paludisme chez les enfants de moins de cinq ans, le traitement préventif chez les femmes enceintes et les nourrissons. Des dispositions qui sont toutes alignées sur la nouvelle politique de santé communautaire, a-t-il rassuré.

Dans son intervention, il a particulièrement exprimé sa gratitude envers l’initiative Zéro Palu ! Les entreprises s’engagent de Speak Up Africa, soutenue par les acteurs du secteur privé notamment la Fondation Eco Bank. Fortement représentée à cette occasion, l’initiative Zéro Palu ! Les Entreprises a vu ses efforts dans la lutte contre le paludisme au Bénin salués par le ministre de la Santé, Pr Benjamin HOUNKPATIN.

Pour rappel, l’initiative “Zéro Palu ! Les entreprises s’engagent” a été lancée en juillet 2020. Elle vise à mobiliser les entreprises du secteur privé pour contribuer à l’élimination du paludisme d’ici à 2030. À ce jour, les résultats de l’initiative sont prometteurs : 10 champions engagés, 06 millions de dollars mobilisés en contribution financière et en nature ainsi que la participation de 60 entreprises contributrices.

Megan Valère SOSSOU




Le Bénin sur la voie du « Zéro Palu » grâce à l’engagement des entreprises

Depuis le lancement de la campagne « Zéro Palu : les entreprises s’engagent » en 2020 par Speak Up Africa, le Bénin a franchi d’importantes étapes dans la lutte contre le paludisme. Les progrès de cette initiative ont été exposés par Franz OKEY, coordinateur national de Speak Up Africa Bénin.

Echanges entre REMAPSEN et Speak Up Africa

Selon les données présentées, l’initiative « Zéro Palu : les entreprises s’engagent » a connu des avancées notables, preuve de l’engagement sans faille du Bénin dans la lutte contre le paludisme avec la participation active des entreprises. Ces dernières ont non seulement apporté leur soutien financier, mais se sont également pleinement investies dans la sensibilisation, mobilisant fournisseurs, clients et autres parties prenantes à travers le Bénin.

Les résultats obtenus incluent des bonds successifs dans le budget national de lutte contre le paludisme, avec des augmentations significatives entre la période 2020 – 2024. Aussi, faut-il noter la création du fonds Zéro Palu, officialisée en 2023 par un arrêté ministériel, marquant un tournant décisif dans la gestion efficace des ressources dédiées à cette cause vitale.

Le déploiement d’urnes dans certaines entreprises et pharmacies pour la collecte de fonds, la documentation exhaustive des actions entreprises par divers acteurs, la signature de partenariats tripartites entre Speak Up Africa, le ministère de la santé à travers le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) et ECOBANK, ainsi que les impacts positifs des actions menées par les trois champions Zéro Palu au Bénin, sont autant de résultats obtenus de l’efficacité et de l’ampleur de cette initiative menée par Speak Up Africa au Bénin.

En outre, la mise à disposition de moustiquaires imprégnées à moindre coût aux populations et le développement d’un plan national de plaidoyer démontrent l’engagement continu du Bénin à intensifier ses efforts pour éradiquer le paludisme, à l’image du Cap-Vert qui l’a concrétisé récemment. Ces réussites collectives témoignent de la force de la collaboration entre les secteurs public et privé dans la lutte contre cette maladie endémique, avec des stratégies bien définies.

Vue d’ensemble des participants

Rappelons que ce partage d’informations sur les avancées de l’initiative Zéro Palu : Les entreprises s’engagent s’est tenu dans le cadre du rendez-vous du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) au Bénin, qui a eu lieu le vendredi 15 mars 2024 à Cotonou.

Megan Valère SOSSOU




Initiative « Zéro Palu! Les entreprises s’engagent » : un modèle de responsabilité sociale des entreprises en Afrique

Le 28 février 2024, le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) a organisé un webinaire sur l’initiative « ZERO PALU : LES ENTREPRISES S’ENGAGENT ». L’événement a permis à M. James Wallen, responsable de l’équipe palu de Speak UP Africa, et à Mme Elisa Debordes, Directrice des Opérations de la Fondation Ecobank, de présenter l’engagement des entreprises dans la lutte contre cette maladie en Afrique.

Face aux journalistes d’Afrique, les deux intervenants ont expliqué le rôle important des entreprises dans cette lutte, souvent perçues comme des entités uniquement intéressées par le profit. Cependant, il est important de comprendre que les entreprises sont également touchées directement et indirectement par le paludisme. Cette maladie affecte les employés, créant des absences au travail et des pertes de productivité, ainsi que les clients, entraînant des réductions d’épargne et des pertes d’emploi.

Selon Mme Elisa Debordes, malgré les efforts mondiaux, l’OMS a enregistré 249 millions de cas de paludisme en 2022, dont 94% en Afrique subsaharienne, entraînant 608 000 décès. Face à cette réalité, M. James Wallen souligne que les bailleurs traditionnels ne sont pas prêts à augmenter massivement leurs contributions, et les gouvernements africains manquent de flexibilité budgétaire pour combler ces lacunes. Ainsi, les entreprises ressentent une responsabilité sociale et souhaitent être parties prenantes de la résolution des problèmes de développement social et économique sur le continent.

Pour répondre à cet appel, les entreprises proposent des solutions scientifiques, cliniques et financières. Cela inclut l’investissement dans la recherche et le développement de nouveaux outils de lutte contre le paludisme, la fourniture d’un accès aux traitements et aux moustiquaires imprégnées d’insecticide, ainsi que la mobilisation des ressources financières.

À ce jour, les résultats de l’initiative sont prometteurs : 10 champions engagés, 6 millions de dollars mobilisés en contribution financière et en nature, et la participation de 60 entreprises contributrices.

Dans un contexte où le paludisme reste une menace persistante en Afrique, l’implication active des entreprises dans la lutte contre cette maladie est indispensable pour atteindre l’objectif d’une Afrique sans palu.

Pour rappel, l’initiative « Zéro Palu! Les entreprises s’engagent » a été lancée en juillet 2020. Elle vise à mobiliser les entreprises du secteur privé national pour contribuer à l’élimination du paludisme d’ici 2030. Dotée d’un fonds catalytique de 60 millions de FCFA par pays, fourni par Ecobank, cette initiative s’étend sur une période initiale de mise en œuvre allant de 2020 à 2024.

Megan Valère SOSSOU




Prévention du paludisme : arrivée des premières doses de vaccins au Bénin

Alors que le Cap-Vert célèbre sa certification officielle en tant que pays exempt de paludisme, le Bénin, de son côté, redouble d’efforts dans la lutte contre cette maladie. Le pays reçoit ses premières doses de vaccins contre le paludisme. Ces livraisons de vaccins antipaludiques destinés aux enfants de moins de deux ans dans les pays africains annoncent l’imminence de la vaccination à grande échelle contre le paludisme. Au total, 215 900 doses de vaccins antipaludiques RTS,S recommandés par l’OMS et achetés par l’UNICEF avec le soutien de Gavi, sont arrivées au Bénin ce lundi 15 janvier 2023.

La cérémonie officielle de réception a été présidée par le Ministre de la Santé du Bénin, Benjamin Hounkpatin et le Coordonnateur Résident des Nations Unies, en présence des chefs d’Agences de l’UNICEF et de l’OMS, ainsi que des responsables de l’Agence Nationale des Soins de Santé Primaires.

Le Ministre de la Santé, Benjamin Houknpatin, a indiqué : « La réception officielle des premières doses du vaccin contre le paludisme marque un coup d’accélérateur dans la lutte contre cette maladie, notamment pour réduire le taux de mortalité des enfants. Il encourage les populations, en particulier les parents, à faire vacciner leurs enfants contre le paludisme pour les protéger contre cette maladie mortelle. Le Ministre de la Santé a ajouté que l’introduction du vaccin contre le paludisme dans le PEV favorisera l’amélioration globale de la santé et du bien-être des femmes, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents.

Le Coordonnateur Résident des Systèmes des nations unies, Salvator Niyonzima a souligné l’importance cruciale de l’arrivée des vaccins au Bénin : « L’introduction du vaccin contre le paludisme dans le Programme élargi de vaccination (PEV) contribuera significativement à la réduction des cas graves et, surtout, des décès d’enfants liés au paludisme ».

Il a particulièrement mis en avant l’importance de continuer à renforcer les programmes de lutte contre le paludisme, à susciter l’implication des communautés et à déployer d’autres outils de prévention, tels que les moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée, afin de réduire efficacement le taux de mortalité et d’incidence du paludisme.

L’arrivée de ces doses de vaccins marque un tournant dans la lutte contre le paludisme au Bénin en particulier celui vers une vaccination plus large contre l’une des maladies les plus mortelles pour les enfants de 0 à deux ans en Afrique. Au Bénin, le paludisme est la première cause de décès chez les enfants de moins de cinq ans.

En effet, il s’agit du fruit de la manifestation d’intérêt pour l’introduction de ce vaccin dans le programme de vaccination de routine soumise par le Gouvernent du Bénin et approuvée par Gavi, l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination.

Pour rappel, le Bénin est le quatrième pays à recevoir des doses de vaccins RTS,S après le Cameroun, la Sierra Leone et le Burkina-Faso, marquant ainsi la fin de la phase pilote de la vaccination antipaludique. Cette livraison permettra au Bénin de commencer l’administration du vaccin antipaludique aux enfants en 4 doses (6 mois, 7 mois, 9 mois et aux enfants de moins de 2 ans) dès le premier trimestre 2024 par l’intermédiaire du Programme Elargi de Vaccination soutenu par GAVI, l’Alliance mondial du Vaccin.

Megan Valère SOSSOU

Quelques statistiques à propos

Chaque minute ou presque, un enfant de moins de 5 ans meurt du paludisme. Selon l’OMS, en 2021, le monde a enregistré 247 millions de cas de paludisme et 619 000 décès liés à la maladie. Parmi les personnes décédées, 77 % étaient des enfants de moins de 5 ans, dont la majorité vivait en Afrique. Cette dernière, qui est le continent le plus durement touché par le paludisme, a enregistré près de 95 % des cas dans le monde et 96 % des décès liés à la maladie en 2021.
Au Bénin, plus de 4,7 millions de cas de paludisme et 10 000 décès avaient été signalés en 2020 parmi les 12,1 millions d’habitants, principalement chez les enfants de moins de cinq ans selon les données de l’OMS. Depuis 2019, dans le cadre du programme pilote, connu sous le nom de Programme de mise en œuvre du vaccin antipaludique (MVIP), le Ghana, le Kenya et le Malawi administrent les quatre doses du vaccin antipaludique aux enfants dès l’âge de 5 mois dans les districts les plus touchés.
Plus de deux millions d’enfants ont ainsi bénéficié du vaccin antipaludique dans ces trois pays africains grâce à ce programme. Résultat : le taux de mortalité toutes causes confondues a chuté de 13 % chez les enfants en âge de recevoir le vaccin, et le nombre de cas graves et d’hospitalisations liées au paludisme a considérablement diminué.




Assainissement en Afrique : Speak Up Africa aguerri les journalistes du REMAPSEN

Le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) a organisé un webinaire d’information qui s’est tenu le mercredi 6 septembre 2023. Il avait pour thème « Les Défis de l’Assainissement en Afrique » et avait pour objectif de sensibiliser les journalistes aux enjeux cruciaux liés à l’assainissement en Afrique. Le webinaire a rassemblé plus d’une soixantaine de journalistes et a connu la présence de Madame Fian Roxane, chargée du programme assainissement au sein de l’ONG Speak Up Africa.

Fian Roxane

D’entrée de jeu, Madame Fian Roxane a défini l’assainissement comme l’ensemble des actions entreprises par les particuliers, les collectivités et les pouvoirs publics pour éliminer les sources d’insalubrité dans les agglomérations, tout en respectant les normes d’hygiène.

Elle a également abordé divers concepts liés à l’assainissement, tels que l’assainissement autonome par opposition à l’assainissement collectif, les fosses septiques, les latrines, les boues de vidange et la chaîne de valeur des boues de vidange.

La spécialiste a ensuite mis en lumière les défis considérables auxquels l’Afrique est confrontée. Selon elle, près de 70% de la population africaine n’a pas accès à un système d’assainissement adéquat, ce qui soulève des questions cruciales pour la santé publique et l’environnement.

Pour le rôle qu’ils jouent, les médias ont été vivement encouragés à créer davantage de productions médiatiques de qualité sur l’assainissement pour informer les citoyens des pays cibles.

Par ailleurs, le point essentiel qui a été soulevé lors de ce webinaire à la suite des questions-réponses est le lien indéniable entre l’assainissement et la santé. A ce sujet, Madame Fian Roxane a souligné que l’assainissement a un impact direct sur l’environnement et la santé publique, faisant de la promotion de l’assainissement une nécessité pour un monde plus propre et plus sain.

Rappelons que l’ONG Speak Up Africa, basée à Dakar œuvre depuis trois ans dans le domaine de l’assainissement et a déjà atteint 60% de ses objectifs sur le continent africain. Elle s’efforce désormais d’atteindre les 40% restants. Elle est reconnue comme une plateforme de communication stratégique et de plaidoyer dédiée à catalyser le leadership africain, à favoriser les changements de politiques.

Ce webinaire, organisé par le REMAPSEN, s’inscrit dans le cadre des activités du réseau. Le prochain est prévu pour le 27 septembre 2023, avec pour thème « La Problématique de la Fistule Obstétricale en Afrique ».

Megan Valère SOSSOU




Lutte contre les Maladies Tropicales Négligées et le paludisme: Yacine Djibo justifie l’engagement de Speak Up Africa

Le 12 avril 2023, le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement a organisé un webinaire sur les Maladies Tropicales Négligées (MTN). Yacine Djibo, Directrice Exécutive de l’ONG Speak up Africa basée à Dakar, était l’invitée de cette rencontre.

« Il faut un changement de politique à tous les niveaux pour améliorer la santé publique en Afrique de manière durable. »

L’enjeu est de taille en ce qui concerne la lutte contre le paludisme et les maladies tropicales négligées. C’est pourquoi elle s’est engagée avec son organisation « Speak Up Africa » afin d’apporter sa pierre à l’édifice.

Cet engagement de Speak up Africa est également motivé par un défi d’équité. Car ces maladies sont évitables et traitables, ce qui facilite l’accès équitable aux soins de santé et permet d’être plus résilients, a noté Yacine Djibo.

Speak Up Africa et ses interventions

Speak Up Africa intervient dans des domaines allant du paludisme à l’égalité des genres, en passant par les MTN, la vaccination et l’assainissement. Elle compte sur la mobilisation des citoyens et sur l’engagement des médias, qu’elle considère comme des leviers de changement puissants, pour atteindre ses objectifs.

Cette organisation continentale travaille aussi pour la mise en œuvre des directives de l’Union Africaine et travaille en collaboration avec les médias pour le changement des politiques. Dans son dynamisme, elle renforce les capacités des organisations de la société civile afin qu’elles puissent faire le plaidoyer pour l’obtention de plus de ressources aussi bien publiques que privées. Les gouvernements sont tenus redevables de leurs engagements, et Speak up Africa suit en effet la bonne utilisation des financements.

Pour ce faire, Speak up Africa adopte une politique de proximité en étant le plus proche possible des populations. Tous les financements mobilisés sont redistribués aux organisations de la société civile.

Au cours de ses échanges avec les journalistes du REMAPSEN, Yacine Djibo a répondu à toutes les interrogations et affirmé avoir pris bonne note de toutes les propositions jugées constructives. Elle a félicité le réseau pour son professionnalisme et a promis d’explorer les pistes de coopération voire même de partenariat avec Speak up Africa.

Megan Valère SOSSOU




Lutte contre le paludisme au Bénin : le RAMEC et la PMS s’engagent aux cotés de Speak Up Africa

2. 289. 948 cas confirmés avec 2.450 décès. C’est le bilan en 2020 des ravages du paludisme au Bénin. Cette maladie, causée par la piqûre de moustique infecté du parasite plasmodium, constitue un véritable problème pour la santé publique. Pour lutter efficacement contre ce mal, l’Organisation internationale Speak Up Africa en collaboration avec le Réseau des Acteurs des Médias pour l’Eau, l’Environnement et le Climat et la Plateforme Médias Santé a réuni les acteurs des médias à un atelier national au chant d’oiseau de Cotonou le vendredi 29 juillet 2022.

Les acteurs des médias engagés pour la lutte contre le paludisme

L’Objectif est d’amener les acteurs des médias à mieux appréhender les enjeux et défis liés à l’élimination du paludisme en vue d’améliorer le traitement de l’information autour de ce fléau au Bénin.

Avant l’ouverture officielle de cette rencontre, les participants ont effectué une descente au centre de santé de Godomey. À ce niveau, ils ont échangé avec le personnel médical du centre et touché du doigt les réalités en manière de prise en charge du paludisme.

Une fois en salle, Alain TOSSOUNON, Président du RAMEC a fait savoir dans son mot introductif, la nécessité pour les Hommes des médias d’influencer les comportements des communautés pour une meilleure lutte contre le paludisme à travers la couverture et le traitement de l’information. Selon lui, il s’agit plutôt d’un renouvellement d’engagement au profit de la lutte contre le paludisme. « Il nous faut utiliser notre pouvoir pour apporter du changement au niveau central et communautaire en matière de lutte contre le paludisme. »

Un geste qui accompagne évidemment les efforts qui sont faits par le ministère de la santé, par le programme national de lutte contre le paludisme et les autres acteurs de la société civile en particulier Speak Up Africa.

Cet atelier, dira Juliette MITONHOUN, Présidente de la Plateforme Médias Santé, permettra de refaire les armes et d’améliorer les connaissances afin de contribuer activement à la lutte contre le paludisme. Elle a pour finir invité les participants à une attention soutenue.

Juliette MITONHOUN, Franz OKEY et Alain TOSSOUNON

En lançant officiellement, les travaux, Franz OKEY, Coordinateur Speak Up Africa au Bénin s’est réjoui non seulement du grand travail abattu par les acteurs des médias ces derniers temps aux côtés de l’organisation, mais aussi, de l’immersion enrichissante au centre de santé de Godomey. « En tant que canal d’information, de sensibilisation, de diffusion et de partage de l’information, les journalistes sont des acteurs clé dans la lutte » s’est-il rassuré. C’est pourquoi, ajoute-t-il « vos contributions à cet atelier permettrons aux populations de vivre dans un pays exempt du paludisme. »

À travers les diverses communications déroulées au cours, cet atelier, les acteurs des médias ont appris des progrès, enjeux et défis de la lutte contre le paludisme au Bénin. Également, il a été partagé avec ces derniers, les objectifs de plaidoyer des OSC accompagnées par Speak Up Africa. Enfin, les participants se sont engagés à réaliser après l’atelier des productions ciblées sur la lutte contre le paludisme au Bénin.

Rappelons pour finir que cet atelier a reçu l’appui technique et financier de Speak Up Africa, une organisation internationale engagée depuis 2020 au Bénin à travers son initiative, « Zéro Palu ! Les entreprises s’engagent ». Une initiative qui a permis de mobiliser au Bénin des entreprises du secteur privé à contribuer à la lutte contre le paludisme en soutien aux efforts du gouvernement, du ministère de la Santé et par ricochet du Programme National de Lute contre le Paludisme au Bénin.

Megan Valère SOSSOU