VIGILANCE SANITAIRE : LA COVID-19 N’A PAS ENCORE DIT SON DERNIER MOT

Alors que les vacances se terminent, le nombre d’infections de COVID-19 dans plusieurs pays occidentaux est en hausse, suscitant des inquiétudes quant à la possibilité d’une nouvelle vague à travers le monde.

Les données de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) indiquent une augmentation du nombre d’infections, avec entre 54 000 et 95 000 nouvelles infections au cours de la semaine du 6 au 12 août 2023. Cette augmentation est la première depuis le début de l’année 2023, qui avait été relativement calme en termes d’infections.

Bien que le niveau de stress actuel ne soit pas comparable à celui ressenti au début de la pandémie, le Dr. Donald Vinh, spécialiste des maladies infectieuses et microbiologiste médical au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), estime que la situation ne soit pas à prendre à la légère. Les experts surveillent de près une augmentation de la concentration de SRAS-CoV-2 dans les eaux usées ainsi que du nombre d’hospitalisations, qui sont remontées au-dessus de 600 par exemple au Québec.

La grande préoccupation reste celle des variants. Bien que l’on ait moins entendu parler de nouveaux variants ces derniers mois, le virus continue de muter. Le variant EG.5, communément appelé Eris, semble avoir pris le dessus et est en train de devenir dominant dans de nombreuses régions du monde. Il est estimé que ce variant est 20 % plus transmissible que d’autres souches d’Omicron. De plus, le variant BA.2.86 est sous surveillance car il présente 30 mutations supplémentaires par rapport au sous-variant d’Omicron, le BA.2, qui avait provoqué une forte augmentation des infections à travers le monde fin 2022. Les experts craignent que ces mutations ne permettent au virus d’échapper davantage à l’immunité acquise, que ce soit par la vaccination ou par l’infection.

Qu’en est-il de l’immunité ?

L’immunité, qu’elle soit conférée par la vaccination ou par une infection antérieure, diminue avec le temps. Seuls 62 % des personnes ayant reçu la série primaire de vaccination contre la COVID-19 sont encore résistants. Au cours des six derniers mois, seuls 5 % des Canadiens ont reçu une dose de vaccin contre la COVID-19, ce qui signifie que pour la plupart des gens, plus d’un an se sera écoulé depuis leur dernière dose. Même ceux qui ont été précédemment infectés ne devraient pas présumer qu’ils sont immunisés contre la COVID-19, car certains variants peuvent échapper au système immunitaire avertissent des chercheurs de l’Université McMaster.

Bien que les nouveaux variants ne semblent pas provoquer des formes plus graves de la maladie, le Dr. Vinh met en garde contre la minimisation de la gravité de la COVID-19. La maladie peut avoir des conséquences graves à court et à long terme, y compris la « COVID longue ».

Les tests rapides restent un outil important pour détecter les infections de COVID-19, bien que leur sensibilité diminue chez les personnes asymptomatiques. Ils ont tout de même permis de détecter la majorité des infections au SRAS-CoV-2. Le Dr. Vinh suggère même que les tests gratuits en pharmacie pourraient être réintroduits en cas de nouvelle vague pour responsabiliser la population.

Retenons que la COVID-19 est loin d’être éradiquée, et les inquiétudes liées aux nouveaux variants et à la diminution de l’immunité suscitent des préoccupations. La vigilance et le respect des mesures préventives, y compris la vaccination, restent essentiels pour faire face à une possibilité d’une nouvelle flambée de la maladie.

Megan Valère SOSSOU




INTOX: Non! la hausse de la mortalité infantile n’est pas liée à la COVID-19

L’internet n’a pas de frontière, une fausse information propagée sur les réseaux sociaux en France peut rapidement faire des dégâts au Bénin et dans n’importe quel pays du monde. C’est pourquoi, nous avons vérifié cette information pour vous.

Depuis le début de la pandémie, de vraies informations sont régulièrement « détournées » pour discréditer l’efficacité des vaccins anti-COVID-19. En effet, selon une publication qui a été vue près de 8 000 fois sur Telegram et partagée plus de 1 000 fois sur Twitter depuis le 26 décembre 2022, les vaccins COVID-19 augmenteraient la mortalité infantile particulièrement en France. C’est une mauvaise interprétation d’une réelle étude scientifique de l’Inserm publiée par The Lancet en mars dernier évoquant bien une hausse de la mortalité infantile en France.

Loin de l’interprétation des opposants aux vaccins, cette information a été constatée bien avant l’arrivée de la vaccination, ou même de la COVID-19. Une mortalité infantile qui a bien augmenté mais entre 2012 et 2019, bien avant la période de la pandémie.

Les résultats de cette étude renseignent qu’au cours de la période 2012-2019, 53 077 décès de nourrissons de moins d’un an ont été enregistrés parmi les 14 622 096 naissances vivantes, et que le nombre de décès d’enfants de moins d’un an, a fortement diminué de 2001 à 2005, puis de façon plus lente de 2005 à 2012, avant de remonter. La mortalité infantile est ainsi passée de 3,32 en 2012 à 3,56 décès pour 1.000 naissances vivantes en 2019, soit une augmentation de 7 %.

Sauf qu’en France, il n’y avait pas encore le vaccin anti COVID-19, ni la COVID-19 en cette période d’étude. Jean Christophe Rozé est coauteur de l’étude et président de la Société française néonatalogie. Il a confié à nos confrères de l’AFP, « Il n’y aucun rapport entre cette augmentation et la vaccination contre la COVID-19 puisque les données s’arrêtent à 2019 ».

Les causes de l’évolution de la mortalité infantile entre 2012 et 2019 en France restent à ce jour hypothétiques. Elles sont à la fois liées à l’augmentation de l’âge maternel, l’augmentation de l’instabilité, l’obésité féminine et diabète sucré, etc.

Martin Chalumeau pédiatre et épidémiologiste est l’un des scientifiques ayant supervisé l’étude. Il déplore « On a bien vu sur les réseaux sociaux que certaines personnes associent les résultats de notre étude – l’augmentation de la mortalité infantile – et les vaccins contre le COVID-19, mais ce n’est pas du tout le cas. La période d’augmentation observée se situe entre 2012 et 2019, bien avant la crise sanitaire ».

Mieux, Martin Chalumeau pédiatre et épidémiologiste, révèle que même « les premières données provisoires dont nous disposons ne montrent pas non plus de hausse de la mortalité infantile depuis le début de la crise sanitaire ou depuis l’arrivée des vaccins ».

Cette information faussée et propagée depuis la France, pouvait non seulement porter un coup à la campagne de vaccination contre la COVID-19 en cours, mais aussi jeter du discrédit sur l’efficacité des vaccins anti COVID-19 à travers le monde entier.

Megan Valère SOSSOU




Vaccination contre la COVID-19 : UNICEF Benin prime les meilleures productions, projets et challengers

Alors que le taux de vaccination peine à s’élever au Bénin, les actions ne cessent de se multiplier pour une meilleure couverture de vaccination. C’est ainsi que des concours médias, des appels à projets et des challenges ont été initiés par l’UNICEF en partenariat avec l’UNFPA, l’INSIDE, l’OMS et le gouvernement du Bénin avec le soutien de l’ambassade de France, afin d’inciter et de mobiliser la population, à se faire vacciner. À l’apothéose de la remise des prix le vendredi 18 novembre 2022 au siège de l’UNICEF à Cotonou, les lauréats sont repartis avec plus de quatre millions de Fcfa.

À ce jour, le Bénin est à environ 30 % de couverture vaccinale (au lieu d’une prévision de 60, voire 70 %), un des plus hauts de la sous-région certes. Mais il est resté stable depuis un bon moment en raison de la déformation au sujet de la vaccination. Une situation qui préoccupe plus d’un et qui urge d’être résolue pour le bien-être de la population béninoise. « Le besoin d’une redynamisation de la stratégie de mobilisation communautaire s’est donc imposé », a souligné le représentant de la représentante résidente de l’UNICEF au Bénin, dans son discours. C’est à la suite de ce besoin que l’UNICEF avec l’accompagnement de ses partenaires, grâce aux financements du gouvernement français, a jugé important de mettre les médias et les jeunes au cœur de cette stratégie de mobilisation pour la vaccination. Ainsi, plusieurs actions ont été menées, dont la formation de plus de 200 jeunes de U-Reporter et 100 journalistes dans tous les départements du Bénin sur l’importance de la vaccination et les techniques de vérification de l’information afin de partager des informations fiables pour encourager le public à se faire vacciner. Ce rendez-vous est donc venu reconnaître et célébrer les lauréats et les différentes initiatives, notamment le concours des meilleures productions médiatiques sur la vaccination contre la COVID-19, le concours vaccinons-nous et celui, embarquons-nous pour la vaccination. Des concours qui visent à encourager le public à se faire vacciner et à lutter contre la désinformation.

Une cagnotte de plus de 4 millions Fcfa pour les lauréats

À l’issue de ces concours, 58 projets ont été reçus et 254 participants pour les concours. De sept projets retenus, trois équipes sont sorties gagnantes. Il s’agit des projets : « Vacciner et protéger », le premier qui repart avec 1.500.000 Fcfa; « Tous vaccinés, tous rassurés », deuxième avec 1.000.000 Fcfa ; et « Abawhè », troisième avec 750.000 Fcfa. Quant au concours médiatique, 27 productions ont été reçues, dont 18 radios, 8 presses écrites et 1 télévision. À l’arrivée, Patrice Sokégbé, du quotidien Fraternité est sorti lauréat de la presse écrite et repart avec 500.000 Fcfa. Dans la catégorie, radio, Serge Fanou, de la radio rurale locale de Banikoara occupe la première place et empoche aussi 500.000 Fcfa. Un prix spécial genre a été attribué à Amélie Zonmadin, la candidature féminine ayant recueilli la meilleure note, toute catégorie confondue. La journaliste de la radio Tado d’Abomey-Calavi est repartie avec 200.000 Fcfa. Quant au challenge Embarquons-nous pour la vaccination, huit lauréats ont été primés avec des gadgets. Le premier a fait vacciner 44 personnes. Le reste comptabilise 70 personnes vaccinées.

Les officiels Concours Covid-19 Unicef Benin

Notons que tous les lauréats ont également reçu des certificats de mérite. Leurs joies étaient énormes, et ils n’ont pas manqué de remercier l’UNICEF pour l’initiative. Ils s’engagent à continuer sur la même lancée pour que l’objectif soit atteint, même s’ils reconnaissent que le travail de terrain n’est pas une sinécure.

Une initiative salutaire

Cette initiative de l’UNICEF vient donc à point nommé renforcer la volonté du gouvernement et des nations unies de protéger les populations contre les effets dévastateurs de cette pandémie qu’est la COVID-19. Pour Camille Baumann, représentante de l’ambassade de France, « au cœur de ce projet, se trouve la volonté de permettre à chacun d’avoir accès à une information fiable et de qualité sur la vaccination et sur la santé ». C’est pourquoi l’ambassade de France n’a ménagé aucun effort pour l’appuyer. Un effort que salue d’ailleurs Conrad Deguenon. Le représentant de l’Agence nationale des soins de santé primaires (ANSSP) remercie l’ambassade de France pour l’accompagnement, de même l’UNICEF pour sa disponibilité et son engagement, sans oublier tous les autres partenaires techniques qui de par leur nature constante les aident à améliorer la lutte contre la pandémie.

Un certificat de reconnaissance a été décerné par ailleurs, à cinq membres du comité d’organisation du Camp national Adjarra 2022 qui a réuni 148 jeunes autour du thème « La déconstruction des rumeurs sur la vaccination contre la COVID-19 ». La désinformation détourne l’information, dixit Josias Koularambaye. C’est pourquoi il a lancé cet appel fort à la fin de la cérémonie : « La Covid-19 n’est pas finie. Continuons la vaccination ; la sensibilisation afin de faire de ceux qui sont vaccinés des sensibilisateurs ».

Arsène AZIZAHO




COVID-19 : Trois déclarations qui rassurent

La COVID-19 n’est pas encore à sa fin mais des nouvelles d’elle, rassure plus d’un. Au siège de l’Organisation des Nations Unies à New York le vendredi 23 septembre 2022, une rencontre de haut niveau s’est tenue sur la situation de la pandémie liée à la COVID-19.

Mais des signes positifs restent tout de même remarquables et réconfortant pour le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres sur la mise sous contrôle de la COVID-19. Il s’agit de l’augmentation de la couverture vaccinale dans tous les pays du monde en particulier dans ceux à haut risque.

Au nombre des points forts même dans les pays qui présentent des résultats mitigés, se trouvent l’efficacité de nouveaux médicaments antiviraux, le nombre élevé des travailleurs de santé vaccinés sans oublier celui des personnes âgées vulnérables à la COVID-19.

Un virus de plus en plus sous contrôle

Pour sa part, Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur Général de l’Organisation Mondiale de la Santé se réjouit que le nombre de mort évolue à son plus bas nouveau depuis le début de la pandémie liée à la COVID-19.

Plusieurs facteurs seraient à l’origine de ce progrès dans les pays à faible revenu. C’est le cas du système COVAX déployé dans le monde et auquel 92 pays se sont adhérés. Ce système qui a facilité l’accessibilité des vaccins aux populations à travers la livraison en temps records a permis à un moment donné, de doubler la couverture vaccinale selon le Directeur de l’OMS.

En tant que premier acheteur de vaccin et de matériel humanitaire dans le monde, l’UNICEF a largement contribué à l’atteinte de ces résultats non moins reluisants. Sa Directrice Exécutive, Catherine Russell évoque 12,4 milliards de doses de vaccins administrés sur la planète avec l’appui de l’UNICEF sans oublier la livraison de 800 congélateurs de chaine ultra froide dans 70 pays en 2021, et les 1,2 milliards d’articles d’équipements de protection fourni au personnel soignant dans 142 pays depuis 2020 et bien d’autres efforts.

Toutefois, du Secrétaire Général de l’ONU à la Directrice Exécutive de l’UNICEF en passant par le Directeur Général de l’OMS, des efforts restent à faire pour éliminer complètement la COVID-19 dans le monde. Il s’agira de renforcer la vaccination en particulier des enfants et des populations des pays de faibles revenus.

Aussi, il importe de continuer avec les dépistages pour éviter de nouveaux variants potentiels tout en rendant disponible les nouveaux médicaments antiviraux partout dans le monde. Des challenges qui appellent à des actions plus que jamais communes pour vaincre la pandémie de la COVID-19 dans le monde.

Megan Valère SOSSOU