Recrutement de 105 fonctionnaires des Eaux, Forêts et Chasse au Bénin

Le Directeur Général des Eaux, Forêts et Chasse lance un concours de recrutement de 105 fonctionnaires des Eaux, Forêts et Chasse dont 95 gardes forestiers, 05 contrôleurs et 05 conservateurs. Plus d’informations ici




6ème édition du Forum Galien Afrique : l’Afrique en première ligne contre les Maladies Non-Transmissibles

L’Afrique se prépare à accueillir la 6ème édition du Forum Galien Afrique, un événement scientifique majeur, du 3 au 7 octobre 2023, au Centre de Conférences du King Fahd Palace à Dakar, sous le parrainage de Son Excellence, Monsieur Macky SALL, Président de la République du Sénégal.

Le coup d’envoi de ce forum scientifique exceptionnel aura lieu le 6 octobre 2023 à 08h30 précises, dans la somptueuse Salle BC12 du King Fahd Palace, avec une mise en place dès 08h00. Le Forum scientifique sera précédé par un Forum des Jeunes et un Forum des Femmes. Depuis 2018, le Forum Galien Afrique est devenu le rendez-vous incontournable pour les échanges de haut niveau et le partage d’expériences sur des questions de santé publique cruciales. Pendant près d’une semaine, Dakar deviendra la capitale africaine de la santé, de la recherche et de l’innovation.

Le thème central de l’édition 2023 du Forum Galien Afrique est « Maladies Non-Transmissibles : L’Afrique en lutte ! ». Parmi les sous-thèmes abordés, on retrouve notamment :

  • Les maladies cardiovasculaires
  • Les accidents vasculaires cérébraux
  • Les cancers
  • Le diabète
  • Les affections respiratoires chroniques
  • La santé mentale

L’objectif principal de ces discussions est d’établir un bilan et de formuler des recommandations visant à améliorer la lutte contre les maladies non transmissibles (MNT). Cela inclut des domaines tels que la prévention, le dépistage, l’accès aux services de soins et aux médicaments, ainsi que l’innovation en santé. En effet, les MNT, telles que les maladies cardiovasculaires, les cancers, le diabète et les affections respiratoires chroniques, sont la principale cause de mortalité dans le monde, responsable de 74 % des décès. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, elles continuent de poser un problème majeur de santé publique.

Plus de 3000 participants sont attendus du monde entier, allant des lauréats du Prix Nobel aux leaders politiques, en passant par les experts, les chercheurs, les étudiants, les leaders communautaires, les médecins, les socio-anthropologues, les biologistes, les innovateurs, les investisseurs, les organisations internationales, la société civile, le secteur privé, et bien d’autres encore. Ils pourront suivre en mode hybride (présentiel et virtuel) les interventions d’experts internationaux sur les différentes thématiques.

Le Prix Galien Afrique, décerné lors de cet événement prestigieux, vise à récompenser l’excellence et l’innovation. Il mettra à l’honneur les chercheurs, les institutions et les industries pharmaceutiques du secteur public ou privé ayant développé des initiatives, des services, des produits pharmaceutiques, biotechnologiques, de phytothérapie, de diagnostic, des dispositifs médicaux et des solutions digitales récemment introduits sur le marché africain. Cette 6ème édition sera également l’occasion de décerner pour la troisième fois le Prix Galien Afrique, une reconnaissance majeure dans le domaine de la santé.

Le Forum Galien Afrique 2023 promet d’être un événement inoubliable, réunissant les esprits les plus brillants et les innovateurs les plus passionnés pour aborder un défi majeur de notre époque : la lutte contre les maladies non transmissibles en Afrique et dans le monde. Restez connectés pour en savoir plus sur cet événement crucial pour la santé et l’innovation en Afrique.

Megan Valère SOSSOU




2e édition de la Conférence Africaine sur la Réduction des Risques en Santé au Maroc: Modèle de coopération internationale et intersectorielle pour la santé en Afrique

Le lancement officiel de la 2e édition de la Conférence Africaine sur la Réduction des Risques en Santé a eu lieu ce 28 septembre 2023 au palais des congrès Mansour Eddahbi de Marrakech.

Un événement honoré par la présence du Chef du Gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, du Ministre de la Santé et de la Protection Sociale, le Pr Khalid Ait Taleb, ainsi que du Ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Durable et des Eaux et Forêts, le Pr Mohammed Sadiki.

Aziz Akhannouch

Dans un discours d’ouverture plein de conviction, Aziz Akhannouch, Chef du Gouvernement marocain, a exprimé son profond respect pour l’engagement des pays africains en matière de réduction des risques pour la santé. Il a souligné la nécessité de la stratégie de prévention et de réduction des risques pour faire face aux défis de l’insécurité alimentaire, de la qualité des ressources en eau et de la crise climatique. Il n’a pas manqué d’appeler à la synergie d’efforts et à la mise en valeur des expertises africaines pour relever ce défi.

Une préoccupation partagée également par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) lors de sa 72e Assemblée Générale, mettant en avant la nécessité d’une collaboration intersectorielle pour la protection du secteur de la santé et la promotion des pratiques écologiques.

Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus

C’est pourquoi, le Directeur Général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a exprimé son soutien à cette initiative du Maroc. Par le biais d’une vidéo projetée aux parties prenantes à la conférence, il a déclaré : « J’encourage vivement l’initiative du Maroc visant à fournir une plateforme multisectorielle africaine pour la santé publique et la prévention des risques. »

Cette conférence internationale rassemble de nombreuses personnalités éminentes d’Afrique et d’autres régions du monde, notamment des ministres, des ambassadeurs, des experts, des personnalités scientifiques et politiques, ainsi que des représentants d’organisations internationales non gouvernementales. Elle offre une plate-forme exceptionnelle pour l’échange d’informations, d’expériences et de perspectives en matière de réduction des risques pour la santé, tout en abordant les enjeux liés à l’eau, à l’environnement et à leur impact sur la sécurité alimentaire et la santé en Afrique.

Pour rappel, cette conférence vise à créer un cadre africain solide, basé sur les expériences des nations africaines et les idées d’experts en santé publique. Elle se concentre sur la mise en place de mesures préventives efficaces pour atténuer les effets des crises humaines, sociales, politiques et économiques, avec pour objectif ultime le développement d’une politique de santé commune pour faire face aux risques et aux crises émergents.

Megan Valère SOSSOU




Réduction des risques en santé : Le Maroc et l’Israël signent un mémorandum d’entente

L’un des moments forts de la première journée de la 2e édition de la Conférence Africaine sur la réduction des risques en santé a été la signature du protocole d’entente entre le Maroc et l’Israël. Dans un geste historique et emblématique de coopération internationale en matière de réduction des risques en santé, le Maroc et Israël ont signé un protocole d’entente lors de la deuxième édition de la Conférence Africaine sur la réduction des risques en santé. Cette collaboration transfrontalière a été rendue possible grâce aux structures African Global Health et au Sheba Medical Center, qui ont représenté respectivement les deux pays lors de la signature.

Ce partenariat entre le Maroc et Israël démontre la volonté ferme du Maroc de rechercher des partenariats internationaux et de créer des liens solides avec tous les acteurs engagés dans la promotion de la santé. Cet accord marque un moment historique où la santé et la réduction des risques sont placées au centre des priorités nationales et internationales.

L’engagement conjoint du Maroc et d’Israël à travailler main dans la main dans le domaine de la santé témoigne de la capacité de la coopération internationale à transcender les différences géopolitiques pour atteindre des objectifs communs. Cette initiative prometteuse ouvre la voie à de nouvelles opportunités de collaboration dans le domaine de la santé et de la gestion des catastrophes naturelles, renforçant ainsi la résilience des nations face aux défis à venir.

Cet accord souligne également l’importance de la Conférence Africaine sur la réduction des risques en santé en tant que plateforme de partage d’expertise et de promotion de la coopération internationale pour le bien-être de tous. Les développements futurs de cette collaboration promettent d’apporter des avantages significatifs aux citoyens du Maroc, d’Israël et au-delà, contribuant ainsi à l’amélioration de la santé et à la réduction des risques en Afrique et dans le monde entier.

Megan Valère SOSSOU




Sauver des vies en période de catastrophes : l’expertise du Dr. Diego Joaquin Verrastro, médecin urgentiste

Au cœur de la table ronde consacrée aux « Catastrophes naturelles : Réduction des risques et gestion des urgences », en marge de la 2e Conférence Africaine sur la Réduction des Risques en Santé, le Dr. Diego Joaquin Verrastro, éminent chirurgien généraliste spécialisé dans la médecine d’urgence de l’Argentine, a partagé son expérience avec un parterre d’acteurs nationaux et internationaux.

Dr. Diego Joaquin Verrastro

Parlant de la gestion des catastrophes, le Dr. Verrastro a dans son intervention déclaré : « La planification et la préparation sont essentielles. Les plans irréalistes sont voués à l’échec, c’est pourquoi nous devons nous exercer avant que la catastrophe ne survienne. » Si la médecine d’urgence vise à sauver un maximum de vies lors de situations de catastrophe, ces opérations ne sont pas sans l’implication de tous les acteurs de la chaine. Pour Dr Diego Joaquin Verrastro, il est impératif d’impliquer toutes les parties prenantes dans la gestion des catastrophes avant leur survenue, en veillant à ce que les processus décisionnels soient clairs.

Il a également mis en avant l’importance de la préparation des secouristes, en dépit de l’impossibilité de prédire les catastrophes naturelles. Les médecins ne sont souvent pas familiers avec les conditions de travail en plein air, dans des environnements incendiaires ou inondés, qui sont des conditions extrêmes. Selon lui, les formations des agents doivent prendre en compte ces réalités sur le terrain, et il est nécessaire d’élargir la formation à toutes les parties prenantes.

Le Dr. Verrastro a insisté sur la nécessité de prendre des décisions rapidement lors de situations d’urgence, sans tarder. Il a souligné la différence entre l’urgent et le moins urgent, rappelant qu’il ne faut jamais improviser lors de catastrophes naturelles.

Retenons que Dr. Diego Joaquin Verrastro a plaidé pour une préparation rigoureuse afin de réduire les risques dans un laps de temps très court. Il a rappelé l’importance de la planification, de la préparation et de la coordination de tous les acteurs impliqués dans la gestion des catastrophes naturelles. Ses paroles ont résonné comme un rappel de l’urgence de mieux nous préparer pour faire face aux défis inévitables que présentent les catastrophes naturelles.

Megan Valère SOSSOU




Débordement des eaux de l’océan Atlantique à Togbin : un fait à craindre ou à banaliser ?

De nombreux restaurants ont été envahis par les eaux de l’océan Atlantique le mercredi 20 septembre 2023 à Cotonou. Cette montée soudaine des eaux a causé d’importants dégâts matériels, notamment au bar « Le Club des Rois » situé à Togbin. Heureusement, il n’y a eu aucune perte en vies humaines, mais des meubles ont été emportés par les flots, comme l’a rapporté l’un des responsables du bar.

Ce dernier raconte que la hauteur de l’eau avait atteint ses genoux, renversant chaises et tables sur son passage. De plus, d’importantes quantités de sable ont été charriées par les vagues, obstruant les paillotes du restaurant « Le Club des Rois ».

Doit-on craindre ou banaliser ce phénomène aux côtes béninois ? Selon l’océanographe Zacharie SOHOU, il s’agit d’un phénomène ponctuel qui ne devrait pas perdurer sur plusieurs jours. Cependant, il souligne que la côte Ouest Africaine traverse une période critique, caractérisée par un équilibre dynamique entre l’érosion lors de cette période critique et l’accrétion pendant les périodes plus calmes.

Aucune prévision n’avait anticipé une montée des eaux à ce niveau critique, car elle se situait encore dans la catégorie « orange ». Cependant, un coup de vent rapide peut déclencher ce genre de phénomène. Cette zone côtière est en constante évolution, mais les spécialistes renforcent la surveillance pour un système d’alerte plus efficace.

Megan Valère SOSSOU




Pratiques agricoles saines : Des visiteurs s’en imprègnent à la Ferme Ecole Cité Bio à Bohicon

C’est à travers le programme « Mon Week-end à la ferme, » initié par la société Cité Bio, que des visiteurs venus de Cotonou ont découvert les pratiques agricoles respectueuses de la santé et de l’Environnement, ce samedi 23 septembre 2023.

Ce programme a effectivement démarré sur la ferme école Cité Bio, située à Koklofinta, dans l’arrondissement de Sodohomè à Bohicon. Les participants venus vivre leur premier week-end à la ferme ont été chaleureusement accueillis par le Directeur Général, Gaétan ALLIDE à leur arrivée. Ils ont aussitôt saisi l’opportunité de plonger dans une expérience agricole immersive, guidée par le gestionnaire de la ferme, Déo Gracias Assognon.

Du champ de basilic en première ligne, conçu pour repousser les nuisibles, aux plantations de moringa, en passant par la bananeraie, les cultures de stevia, de piments, de tomates, de bisaps, de la grande morelle, de lauriers et de papayers, les visiteurs ont pu explorer une variété fascinante de cultures entretenues avec soin.

Pour Déo gracias Assognon, Gestionnaire de la Ferme, c’est une expérience émouvante. Il partage son enthousiasme : « J’ai eu le privilège de présenter les différentes cultures que nous développons sur la ferme avec nos visiteurs. Ils ont pu découvrir notre bananeraie, nos plantations de stevia, et ont même goûté à sa saveur puissante. »

Dans la dynamique d’une agriculture respectueuse de l’environnement, nul ne peut ignorer l’élevage. C’est pourquoi la section volaille de la ferme a également été mise en lumière, avec ses sujets de moins de trois mois déjà impressionnants à 2,5 kilos.

Christian GOUDOU, Président de l’ONG Les Centenaires fait partie des heureux visiteurs. Il raconte « Cette visite nous a permis de nous redécouvrir. Elle a permis de découvrir les potentialités de la nature et de montrer que c’est possible. »

Comme lui, Lisette Zitti, épouse Assogba, a été aussi impressionnée par tout ce qu’elle a pu découvrir. Elle témoigne : « J’ai même eu l’occasion de toucher certaines feuilles, comme celles du laurier. J’invite la population de Bohicon et de tout le Bénin à venir visiter la ferme école de Cité Bio. »

A noter que ce premier week-end à la ferme s’est achevé par une session de renforcement des connaissances sur les cultures hors sol. Les participants curieux, partageant la passion d’une agriculture saine, ont eu l’opportunité de percer les secrets des cultures hors sol, grâce à des outils et techniques pratiques.

Igor Hessouvo, Directeur Adjoint de la Société Cité Bio et formateur, explique : « A travers cette formation, nous avons décrit toutes les étapes, depuis la pépinière, le semis des graines, leur entretien, jusqu’au repiquage des jeunes plants, tout cela pour aboutir aux produits tant attendus. »

Globalement, le parcours et les échanges ont été enrichissants dans une ambiance conviviale. Le Directeur Général et son équipe concoctent déjà un programme encore plus captivant pour le prochain « Week-end à la Ferme » dont tous ont désormais hâte d’y participer.

Megan Valère SOSSOU




Accès humanitaire et accès des communautés aux services de base dans le contexte de l’extrémisme violent dans le Nord du Bénin, pas sans la complicité des communautés

Dans le contexte de l’extrémisme violent dans le Nord du Bénin, l’accès humanitaire et l’accès des communautés aux services essentiels revêtent une importance capitale.

Accès Humanitaire

L’accès humanitaire revêt une signification cruciale, faisant référence à la capacité des organismes humanitaires, tels que les agences des Nations Unies et les ONG, à atteindre et à fournir une aide d’urgence aux populations touchées par des crises humanitaires, Ils comprennent les conflits armés, les attaques extrémistes et les situations de violence. Cet accès humanitaire implique souvent de pénétrer dans des zones dangereuses ou instables pour acheminer des secours vitaux, tels que des vivres, de l’eau potable et des soins médicaux.

Accès des communautés aux services de base : Ce concept revêt une importance cruciale pour les populations locales, en particulier dans les régions affectées par l’extrémisme violent, car il concerne leur capacité à accéder aux services de base nécessaires pour survivre et se reconstruire. Ces services de base englobent des éléments tels que les soins de santé, l’éducation, l’approvisionnement en eau potable, l’assainissement, la sécurité alimentaire et le logement. Lorsque les communautés ont un accès limité à ces services en raison de la violence et des conflits, cela peut avoir des conséquences dévastatrices sur leur bien-être et leur résilience.

Dans les contextes de violence extrémiste, notamment les conflits armés et les attaques terroristes, l’accès humanitaire peut être entravé par divers obstacles tels que les zones restreintes, les opérations de groupes extrémistes hostiles et des conditions de sécurité instables. Cette situation rend souvent difficile pour les acteurs humanitaires de parvenir aux populations dans le besoin. En conséquence, les communautés peuvent être privées d’un accès adéquat aux services essentiels, ce qui aggrave encore leur vulnérabilité face à la violence et à l’extrémisme.

Il est impératif de souligner que l’accès humanitaire et l’accès aux services de base sont étroitement interconnectés dans ces contextes, car l’un dépend souvent de l’autre. Les efforts visant à faciliter l’accès humanitaire contribuent à garantir que les communautés touchées par l’extrémisme violent ont accès aux services essentiels nécessaires à leur survie et à leur résilience face à cette menace persistante. Mais la coproduction de la sécurité ou la complicité des communautés  doit beaucoup compter.

Coproduction de la sécurité et accès humanitaire et accès des communautés aux services de base dans le contexte de l’extrémisme violent

Selon une récente enquête  de l’Institut d’études de sécurité(ISS), les attaques terroristes au nord du Bénin attribuées au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et à l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) ne représentent qu’une partie visible de l’extrémisme violent dans la région. L’étude révèle que ces groupes ont exploité des activités illicites préexistantes, notamment la contrebande de carburant, le trafic de drogue et la chasse illégale, en nouant des alliances avec des acteurs impliqués dans ces activités pour assurer leur soutien financier et logistique.

Ils ont capitalisé sur les ressentiments des participants, des communautés  à ces activités pour préserver leurs intérêts socio-économiques en facilitant leur réseautage et la commercialisation des produits issus de ces trafics. Les implications de ce rapport sont significatives en ce qui concerne la coproduction de la sécurité dans la région. Elles mettent en lumière comment les groupes terroristes comme le GSIM et l’EIGS ont exploité des activités illicites préexistantes pour renforcer leur capacité opérationnelle. Cette coopération opportuniste avec des acteurs impliqués dans des activités illégales montre comment l’extrémisme violent peut être alimenté par des intérêts économiques. De plus, la mobilisation des ressentiments des communautés engagées dans ces activités illicites souligne l’importance de comprendre les dynamiques locales et les facteurs socio-économiques dans la lutte contre l’extrémisme violent et la promotion de la sécurité. « Il est essentiel de comprendre ces dynamiques de complicité pour élaborer des stratégies efficaces de prévention de l’extrémisme violent et pour garantir l’accès humanitaire et l’accès aux services de base en période de crise telle la coproduction de la sécurité » ont témoigné certaines communautés de Kérou, touchées par l’extrémisme violent en mai 2023. En mai 2019, le kidnapping de deux ressortissants français au Bénin et le meurtre de leur guide béninois ont entraîné une augmentation du niveau d’alerte en matière de sécurité dans les régions septentrionales du pays. Depuis lors, le Bénin est confronté à des attaques perpétrées par des groupes terroristes opérant dans la région sahélienne, cherchant à étendre leur influence vers les nations du Golfe de Guinée. Pour faire face à cette menace et sécuriser les frontières, les forces armées  en complicité avec les communautés affectées ont lancé l’opération Mirador en début d’année 2022. Elle mobilise environ 3 000 soldats dans ces zones, dont certaines précédemment difficile d’accès, sont devenues aujourd’hui facile d’accès. « Cette condition facilite l’intervention, l’assistance humanitaire et sécuritaire  pour les communautés affectées par l’armée, la Croix Rouge, IRI (International Republican Institue) et la coopération internationale  en matière de services sociaux de base ( eau, école, assainissement , santé. Etc ,) dans la région selon » a dit Théonas Comlan Moussou, coordonnateur pays projet IRI de prévention de l’Extrémisme violent dans les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest . La coopération en matière de sécurité, garantissant un soutien humanitaire continu, répond aux besoins des communautés touchées par l’extrémisme violent, ce qui renforce leur résilience. Le colonel Tétédé Idjouola et Brian SHUKAN, ambassadeur des États-Unis au Bénin, ont témoigné de l’efficacité de cette collaboration sécuritaire lors de l’opération de sauvetage conjointe récemment lors de l’« Opération Mirador » à Cana, dans la commune de Zogbodomey, au centre du Bénin. La sécurité des travailleurs humanitaires et la coproduction sécuritaire sont vitales pour une assistance efficiente, selon les bénéficiaires de « l’Opération Mirador » à Cana.

Venance Ayébo TOSSOUKPE




Dégradation des terres en Afrique: l’agriculture de conservation comme bouclier

L’Afrique, qui détient 60% des terres non cultivées dans le monde, se trouve confrontée à une réalité alarmante. Selon les données de Fara Africa, 65% de ces terres sont déjà dégradées, entravant ainsi la productivité agricole. Les chiffres de la Banque mondiale révèlent une statistique particulièrement préoccupante : chaque année, 50 millions de couches arables du sol disparaissent en raison de l’érosion en Afrique.

Cette constatation met en évidence la disparition progressive et totale de la fertilité des terres agricoles sur le continent africain. Malgré les efforts déployés par les organisations non gouvernementales et les gouvernements, la dégradation des terres agricoles persiste de manière critique. De nombreuses tentatives de solutions ont échoué en raison des exigences du marché de la consommation.

L’une des solutions les plus appropriées pour lutter contre ce phénomène est l’agriculture de conservation. Elle repose sur trois principes fondamentaux : la réduction du travail du sol, la couverture du sol et la rotation diversifiée des cultures. Selon le directeur de recherche en agronomie systémique au centre INRAE Occitanie-Toulouse, ces trois piliers sont essentiels pour faire de l’agriculture de conservation un moyen efficace de préserver la fertilité des sols.

Ces trois piliers clés de l’agriculture de conservation offrent des méthodes pratiques et avantageuses pour contrer la crise liée à la dégradation des terres arables. Tout d’abord, le premier principe de cette agriculture, qui consiste à réduire ou à abandonner le travail du sol, nécessite une pause temporaire de la production agricole sur les terres. Les agriculteurs peuvent ainsi préparer leurs terres en laissant certaines parcelles en jachère pendant un certain temps avant de reprendre la production.

Le deuxième principe, la couverture du sol, implique l’utilisation de débris végétaux issus des récoltes pour recouvrir le sol. Au lieu de brûler ou de jeter ces résidus végétaux, ils servent de couverture, favorisant ainsi la production et la restitution de biomasse précieuse perdue au cours de la croissance végétale. Ces plantes de couverture se décomposent naturellement pour enrichir le sol, le préservant ainsi de la surexploitation.

La troisième méthode, la rotation des cultures, implique la diversification des cultures sur une même parcelle, soit d’une saison à l’autre, soit d’une année à l’autre. Cette approche oblige les agriculteurs à varier leurs cultures. Étant donné que différentes plantes ont des besoins nutritifs distincts, le choix des semences doit être sélectif et organisé. Certaines plantes prélèvent davantage d’azote, de magnésium, et de calcium du sol, tandis que d’autres les utilisent pour produire plus, compensant ainsi la quantité prélevée.

Il existe une multitude de plantes aux fonctions fertilisantes, telles que la consoude et le pissenlit, riches en potasse, azote, phosphore et calcium. L’achillée millefeuille, riche en potasse et soufre, ainsi que la camomille, riche en calcium, sont d’autres exemples. Ces plantes contribuent à la fertilisation des sols et à la prévention de leur acidification.

L’agriculture de conservation constitue l’une des nombreuses techniques visant à conserver la fertilité des sols pour les générations futures. Au-delà de ces méthodes de conservation, les acteurs du secteur agricole doivent également éviter des pratiques nuisibles à la protection des terres, telles que l’utilisation de glyphosates, désormais reconnue comme une menace majeure pour l’écosystème. De même, les feux de brousse, utilisés comme moyen de nettoyage et de désherbage, perturbent également la fertilité des sols.

Il est impératif que l’Afrique adopte des pratiques agricoles durables pour préserver ses terres agricoles et assurer la sécurité alimentaire à long terme. L’agriculture de conservation offre un espoir dans cette lutte cruciale pour l’appauvrissement des terres, et son adoption généralisée est une étape nécessaire pour garantir un avenir prospère pour le continent.

Germain ALOZE (Stg)




Sites du Patrimoine Mondial de l’UNESCO : Trésors inattendus de biodiversité dans le monde

Une récente étude conjointe de l’UNESCO (l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture) et de l’UICN (l’Union internationale pour la conservation de la nature) a révélé un fait saisissant : les Sites du Patrimoine Mondial de l’UNESCO, qui couvrent à peine 1% de la surface terrestre, hébergent plus de 20% de toutes les espèces connues sur notre planète.

Cette découverte renforce l’importance cruciale de la préservation de ces « points chauds » de la biodiversité pour atteindre les objectifs du Cadre Mondial pour la Biodiversité Kunming-Montréal (CMB).

Au cœur de cette révélation réside un message clair : les Sites du Patrimoine Mondial de l’UNESCO, qui comptent actuellement 1 157 sites à travers le monde, ne sont pas simplement des trésors du patrimoine culturel et historique. Ce sont aussi des havres de vie exceptionnels, qui jouent un rôle vital dans la conservation de la diversité biologique de la Terre, dans le maintien des services écosystémiques essentiels et dans la lutte contre le changement climatique.

Selon Audrey Azoulay, la Directrice générale de l’UNESCO, « Cette étude témoigne de l’importance des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO pour la protection de la biodiversité. Ces 1 157 sites ne sont pas seulement exceptionnels sur les plans historique et culturel, ils sont également essentiels à la préservation de la diversité de la vie sur Terre, au maintien des services écosystémiques vitaux et à la lutte contre le dérèglement climatique. »

Parmi les 20% de la richesse mondiale en espèces cartographiées, on compte plus de 75 000 espèces de plantes, y compris des arbres majestueux qui sont les gardiens de nos forêts ancestrales. De plus, ces sites hébergent plus de 30 000 espèces de mammifères, d’oiseaux, de poissons, de reptiles et d’amphibiens, formant ainsi une mosaïque incroyable de vie sur Terre.

Cette étude souligne l’importance capitale des Sites du Patrimoine Mondial de l’UNESCO dans la préservation de la biodiversité mondiale. Ces sites offrent un refuge essentiel à de nombreuses espèces menacées d’extinction, et leur préservation est un impératif si l’on veut inverser la tendance alarmante de la perte de biodiversité que nous observons à l’échelle mondiale.

En réponse à ces découvertes, l’UNESCO appelle instamment les 195 États parties à la Convention du Patrimoine Mondial à intensifier leurs efforts de conservation pour ces sites exceptionnels. De plus, l’organisation encourage les nations à proposer l’inscription au Patrimoine Mondial d’autres zones cruciales pour la conservation de la biodiversité, afin d’élargir le réseau de protection de la nature dans le monde.

Les enjeux sont clairs : la préservation de ces joyaux de la biodiversité est non seulement une responsabilité collective, mais aussi une nécessité pour garantir un avenir durable à notre planète. Les Sites du Patrimoine Mondial de l’UNESCO sont bien plus que des monuments historiques ou culturels, ce sont des piliers fondamentaux de la vie sur Terre, méritant notre attention et notre engagement pour les générations futures. Leur protection n’est pas seulement une affaire d’histoire, mais aussi une affaire de survie pour la biodiversité mondiale et notre propre bien-être.

Megan Valère SOSSOU