Lutte contre le VIH : Des experts parlent des enjeux et défis de la transmission mère-enfant en Afrique de l’Ouest et du Centre

La transmission du VIH de la mère à l’enfant reste une préoccupation majeure en Afrique de l’Ouest et du Centre. Dans ces régions, un nombre croissant d’enfants naissent de mères qui ne sont pas sous traitement antirétroviral (ARV), aggravant ainsi la situation sanitaire. Pour sensibiliser les journalistes sur ce sujet, le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement a organisé un webinaire le vendredi 14 juin 2024, intitulé « Élimination de la transmission mère-enfant du VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre : et si on en parlait ». Cet événement a été animé par deux experts de renom : Dr Fodé Simaga, directeur de la science, des services et des systèmes pour tous à l’ONUSIDA à Genève, et Dr Éric Verschueren, directeur pays de l’ONUSIDA pour le Bénin et le Togo.

Dr Fodé Simaga a souligné la gravité de la situation, indiquant que 50 % des femmes enceintes en Afrique de l’Ouest et du Centre ne reçoivent pas de traitement ARV. En comparaison, la couverture ARV des enfants est de 52 % dans le monde, mais seulement de 27 % dans ces régions africaines.

Plusieurs facteurs contribuent à cette situation préoccupante. Selon Dr Simaga, il est crucial de pouvoir identifier et sensibiliser les femmes enceintes, un processus compliqué par le fait que le dépistage n’est pas obligatoire et nécessite le consentement des femmes. Il a appelé à un soutien accru de la société civile pour la sensibilisation et la promotion du dépistage, suggérant des initiatives telles que des visites porte-à-porte pour proposer des tests aux femmes enceintes, y compris l’utilisation de l’autotest. Les chefs religieux et coutumiers ont également un rôle clé à jouer dans cette mobilisation.

Dr Éric Verschueren a ajouté qu’il est essentiel de sortir des structures médicales pour aller à la rencontre des femmes là où elles se trouvent. Il a cité les exemples du Bénin et du Togo où des efforts ont été faits pour dépister les femmes enceintes en dehors des milieux hospitaliers. Il a précisé qu’au Bénin, 95 % des femmes enceintes vivant avec le VIH reçoivent un traitement, tandis qu’au Togo, ce taux est de 80 %. Les enfants, quant à eux, sont testés au sein des services de vaccination.

Les deux experts ont insisté sur la nécessité d’une mobilisation collective de tous les acteurs de la société civile pour renforcer et multiplier les efforts en vue d’éliminer la transmission mère-enfant du VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre.

Megan Valère SOSSOU

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