
Catastrophes en Afrique : Les médias, acteurs clés pour une résilience économique
Alors que la COP30 approche à grands pas, le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) a organisé, mercredi 3 septembre 2025, un webinaire crucial sur les enjeux économiques de la réduction des risques de catastrophes en Afrique. Une initiative salutaire pour outiller les professionnels des médias face à l’urgence climatique.

Fanny Langella, responsable de l’unité contenu et réseau au Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNDRR), a dressé un constat alarmant : « Les catastrophes climatiques coûtent chaque année entre 2 et 5 % du PIB aux pays africains ». Derrière ces chiffres se cachent des réalités tangibles : destructions d’infrastructures, pertes agricoles, perturbations des chaînes d’approvisionnement… Autant de coups portés à des économies déjà vulnérables.
Mais le message de Mme Langella va au-delà du simple constat. Elle souligne l’importance de « rompre le cycle catastrophe-pertes-reconstruction-nouvelle catastrophe ». Pour elle, la priorité doit être donnée à la prévention : infrastructures adaptées, pratiques agricoles résilientes, semences résistantes et intégration des prévisions météorologiques.
Le rôle des médias : au-delà du sensationnel
Un appel particulier a été lancé aux journalistes : « L’information brute ne suffit pas à changer les comportements. Il faut parler des risques tout au long de l’année et valoriser les solutions », a insisté Fanny Langella. Les médias sont ainsi invités à devenir des moteurs de résilience, en traduisant l’information technique en messages accessibles et en couvrant les risques sous tous leurs angles – sécurité, santé, économie et environnement.
Face à l’ampleur des pertes, des instruments financiers émergent. Fanny Langella cite notamment les assurances paramétriques, qui permettent une indemnisation automatique dès qu’un seuil climatique est franchi, les financements anticipatifs pour préparer les communautés avant les chocs, ainsi que les obligations vertes et les catastrophe bonds, qui transfèrent une partie du risque aux investisseurs.
C’est une course contre la montre. Sans une atténuation urgente des risques de catastrophes, tous les efforts de développement pourraient être réduits à néant. Ce webinaire aura permis aux journalistes du REMAPSEN de repartir mieux armés pour informer et sensibiliser les populations africaines, alors que la COP30 s’annonce comme un moment décisif pour l’avenir du continent.
Megan Valère SOSSOU
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