
Gestion durable de la forêt Kpékonzoun : l’ODDB ONG autonomise les jeunes et les femmes des communautés riveraines
« Cette activité m’aide financièrement et je remercie le projet pour cette opportunité. », Ce sont là, les déclarations de Modeste Agossou, l’un des jeunes soutenus par le Projet de Restauration et de Conservation Durable de la Forêt Sacrée Kpékonzoun. Ce projet, financé par le Fonds National pour l’Environnement et le Climat (FNEC) est mis en œuvre par l’Organisation pour le Développement Durable et la Biodiversité (ODDB ONG).

L’ODDB ONG a créé un modèle de développement durable inspirant pour la gestion durable des ressources naturelles en intégrant des actions de restauration écologique et des initiatives d’autonomisation économique pour les jeunes et les femmes des communautés riveraines de la forêt.
Alfred OGA, Responsable Écotourisme et Développement Communautaire et Animateur du projet, présente les initiatives entreprises : « Dans le cadre de ce projet, nous avons initié plusieurs activités. Tout d’abord, nous avons entrepris la restauration de la forêt en enrichissant sa biodiversité avec des espèces endogènes. Nous avons également planté dix hectares d’arbres à croissance rapide pour répondre aux besoins en bois de chauffe des populations locales. Des plants ont été fournis par dix pépiniéristes sélectionnés et formés pour produire les plants nécessaires au reboisement. »
Le projet ne s’arrête pas à la restauration écologique. Un accent particulier a été mis sur l’autonomisation économique des jeunes et des femmes des communautés riveraines. « Nous avons formé dix jeunes, dont cinq femmes, à l’élevage d’escargots. Ils ont reçu des géniteurs et des matériaux pour construire des escargotières, » ajoute Alfred OGA. En outre, poursuit-il, « cinq chasseurs locaux ont été reconvertis à l’élevage de caprins, chacun recevant quatre géniteurs (un mâle et trois femelles) dans des enclos métalliques. Deux groupements de femmes transformant l’huile de palme ont été dotés d’équipements modernes, et dix femmes ont appris à fabriquer des foyers améliorés de cuisson. » Pour couronner le tout, un comité de gestion de la forêt a été mis en place pour assurer un suivi permanent des activités.
Autonomisation économique des jeunes et des femmes
Les bénéficiaires du projet partagent leurs expériences et témoignent de l’impact positif sur leurs vies. Adéline Hounton, éleveuse d’escargots, raconte : « Le projet nous a formés à l’élevage des escargots. Nous avons commencé avec 100 géniteurs et aujourd’hui, ils sont si nombreux que nous ne pouvons plus les compter. Cette activité génère des revenus pour subvenir à nos besoins et ceux de nos familles. »

Modeste Agossou, éleveur d’escargots à Akpadanou Dékanmey, souligne l’importance du projet : « Grâce à une formation de trois jours et à des dispositifs construits pour l’élevage, nous avons désormais des milliers d’escargots. Cette activité m’aide financièrement et je remercie le projet pour cette opportunité. Nous élevons les escargots, les nourrissons régulièrement et les vendons lorsqu’ils sont nombreux, générant ainsi des revenus pour satisfaire nos besoins. »
Du côté des femmes, le groupement Gbénonkpo est l’un des deux groupements appuyés. Boton Flavienne, Secrétaire Générale de la Coopérative Gbénonkpo, raconte : « Avant, produire de l’huile de palme était un véritable calvaire pour nous. Mais depuis que le projet de l’ONG ODDB nous a soutenus, nos tâches sont devenues beaucoup plus faciles. Nous avons mis en place une caisse de cotisation après chaque vente d’huile rouge. Ces fonds nous permettront d’entretenir au mieux les différents équipements. »
AFFAGNON Victoire, Présidente et productrice d’huile de palme, partage également son expérience : « Dans notre groupement Gbénonkpo, nous produisions autrefois de l’huile de palme de manière très artisanale. Nous nous étions associées à des détenteurs de machines pour le broyage des noix et l’extraction de l’huile de palme. Cependant, il arrivait souvent que nous n’ayons pas accès aux machines et les noix de palme que nous avions cuites pourrissaient, nous obligeant à les jeter. Cette situation rendait notre production extrêmement difficile. Heureusement, les responsables du projet sont venus s’informer sur nos activités et nos besoins. Peu de temps après, ils nous ont fourni les outils et machines nécessaires pour nos activités. Depuis lors, notre situation s’est considérablement améliorée et nous sommes devenues beaucoup plus productives. Nous sommes passées de la production d’à peine un bidon d’huile par jour à vingt-deux bidons par jour. »
Le Projet de Restauration et de Conservation Durable de la Forêt Sacrée de Kpékonzoun, mis en œuvre par l’ODDB ONG, a non seulement permis de préserver cet écosystème précieux, mais a aussi renforcé l’économie locale en autonomisant les jeunes et les femmes des communautés riveraines. Ce projet est un modèle de la manière dont des initiatives bien conçues et bien exécutées peuvent transformer des vies et protéger les ressources naturelles.
En combinant restauration écologique et autonomisation économique, ce projet montre que la gestion durable des ressources naturelles et le développement communautaire peuvent aller de pair pour un avenir durable.
Constance AGOSSA
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