Climat et Biodiversité, vers un mariage de nécessité

Le climat dans un coin, la biodiversité dans l’autre: jusqu’alors, c’est cette approche en silo qui a prévalu, aussi bien en matière scientifique que décisionnelle. 
A quelques jours de la COP25 de Madrid, des voix d’élèvent pour resserrer les liens, et éviter que les solutions de l’une ne nuisent à l’autre.
Depuis leur création en 1992, les trois conventions de Rio (climat, biodiversité, désertification)[i] ont chacune suivi leur chemin, rythmé par les COP annuelles pour la première, bisannuelles pour les autres.
Un pas décisif
Une convergence semble sur le point de s’opérer: lors de la COP25 de Madrid, la question d’une meilleure coordination entre les conventions de Rio fera l’objet d’une table ronde. Et lors de sa septième session plénière, qui s’est tenu au printemps à Paris, l’IPBES a approuvé, parmi ses projets prioritaires, l’élaboration d’un document technique portant sur «les synergies possibles» entre atténuation climatique et conservation de la biodiversité, s’appuyant sur les travaux du Giec.
Selon Jean-François Silvain, «un mouvement de fond se lève en faveur de la biodiversité, à nous de saisir les opportunités de 2020». En particulier le congrès mondial de la nature, en juin à Marseille, mais surtout la COP15 de la CBD, qui se tiendra en octobre à Kunming (Chine): «il faut que cette mobilisation soit encore plus marquée, afin que le développement soit compatible aussi bien avec la lutte contre le changement climatique qu’avec la protection de la biodiversité».
La biodiversité enfin traitée à égalité? Début novembre, lors d’un déplacement en Chine, Emmanuel Macron a lancé avec le président Xi Jinping l’Appel de Pékin, mettant les deux sujets du climat et de la biodiversité sur un pied d’égalité. Jusqu’alors, le premier avait souvent pris le pas sur le second dans les déclarations politiques.
Les entreprises semblent aussi prendre le train en marche: lors du sommet Action Climat, qui s’est tenu fin septembre à New York, 19 grandes entreprises, dont Danone, Nestlé, L’Oréal, Google, Unilever et L’Oréal, ont lancé la coalition OP2B, pour One Planet Business for Biodiversity. Son but: «apporter des solutions concrètes pour transformer les systèmes agricoles et alimentaires, via des chaînes d’approvisionnement plus durables, pour préserver la biodiversité».
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