Chaque année, la Journée mondiale des zones humides est célébrée le 2 février, pour commémorer non seulement la signature de la Convention sur les zones humides, le 2 février 1971, dans la ville iranienne de Ramsar, mais aussi pour sensibiliser le public a l’importance des zones humides pour l’homme et notre planète. Les acteurs béninois de la protection de l’environnement n’ont pas dérogé à cette tradition.
Le thème de la Journée mondiale des zones humides, édition 2021 est : « les zones humides et l’eau ». Ce thème met en lumière les zones humides en tant que source d’eau douce et encourage les actions visant à les restaurer et à enrayer leur perte.
Ainsi, la campagne 2021 met en évidence la contribution des zones humides à la quantité et à la qualité de l’eau douce sur notre planète. L’eau et les zones humides sont liées dans une coexistence inséparable qui est vitale pour la vie, le bien-être et la santé de la planète.
Cette nouvelle commémoration de la Journée Mondiale des Zones Humides, a été lancée dans la matinée du vendredi 29 Janvier 2021 dans le village de Goho, arrondissement de Aholouyemé, commune de Sèmé Podji. Un évènement qui a réunit les Organisations Non Gouvernementales, l’Agence Béninoise pour l’Environnement, la DGEFC, la mairie de Sèmè-Kpodji, les communautés locales dans la Réserve de Biosphère de la Basse Vallée de l’Ouémé où 20 000 plants de palétuvier ont été mis en terre.
Zones humides, un état des lieux peu reluisant
Selon le spécialiste des eaux et forêt, Mathias Dansi, il est important de sauver les zones humides parce qu’elles font l’objet de plusieurs menaces. Il pointe du doigt des promoteurs agricoles et surtout piscicoles qui n’hésitent pas à détruire la végétation de ces lieux pour creuser des trous à poissons, et monter les acadjas de grandes dimensions. Un constat dont il lie la cause à la pauvreté de ces milieux en bois de feu, « la pauvreté de ces milieux boisés amène les populations riveraines à couper les différentes espèces de palétuviers qui peuplent ces milieux pour cuire divers aliments » a-t-il affirmé.
A ces nombreuses menaces s’ajoutent la perturbation et la fragilisation par les bœufs des éleveurs transhumants qui détruisent les habitats de la faune qui s’y trouve. On assiste de ce fait à une dégradation et un écroulement de l’édifice naturel que constituent ces zones humides se désole le spécialiste des eaux et Forêt, précisant que les différents réseaux de chaînes trophiques qui s’y trouvent reçoivent des chocs qui font sauter l’équilibre naturel de ces milieux.
Les zones humides, c’est plusieurs services à la fois pour l’humanité
Les zones humides d’eau douce et d’eau salée sont au cœur de l’existence de l’humanité et de la nature. Elles soutiennent le développement social et économique des pays bénéficiaires en les rendant de multiples services dont le stockage et la purification de l’eau. Elles contiennent et fournissent la majeure partie de l’eau douce que l’Homme consomme. Elles filtrent naturellement les polluants, procurent une eau saine.
A ces rôles s’ajoute la dimension nutritionnelle des zones humides. En effet, l’aquaculture est le secteur de production alimentaire qui connaît la plus forte croissance, tandis que la pêche dans les eaux intérieures a fourni à elle seule 12 millions de tonnes de poisson en 2018. Le cas des rizières qui nourrissent 3,5 milliards de personnes par an en est une parfaite illustration. Les zones humides soutiennent l’économie mondiale car plus d’un milliard de personnes en tirent leurs revenus. Elles constituent l’écosystème le plus précieux, fournissant des services dont la valeur se chiffre à 47 000 milliards de dollars par an.
En ce qui concerne le rôle conservatoire de la biodiversité par les zones humides, il est approuvé que les zones humides abritent 40 % des espèces de la planète. Annuellement, près de 200 nouvelles espèces de poissons sont découvertes chaque année dans les zones humides d’eau douce. De plus, tout en garantissant notre sécurité, les zones humides protègent l’Homme des inondations et des tempêtes car chaque acre de zone humide pouvant absorber jusqu’à 1,5 millions de litres d’eau de crue.
Les zones humides contribuent à la régulation du climat à travers ses tourbières qui stockent deux fois plus de carbone que les forêts, et les marais salants, les mangroves et les herbiers marins contiennent également de grandes quantités de carbone.
La protection des zones humides, solution salvatrice face à la pénurie d’eau
Le monde entier traverse une crise de l’eau douce de plus en plus grave qui menace tant les êtres humains que notre planète. Il faut donc commencer à restaurer les zones humides conseillent les spécialistes en cessant de construire des barrages sur les cours d’eau ou d’extraire trop d’eau des aquifères. Lutter contre la pollution, nettoyer les sources d’eau douce, Accroître l’efficacité de l’eau, utiliser les zones humides à bon escient et intégrer l’eau et les zones humides dans les plans de développement et la gestion des ressources sont entre autres approches de solutions recommandées par les spécialistes.