Publié le: 2 février 2023 Par: Journal Santé Environnement Commentaire: 0

Cotonou : un marché potentiel

Investir dans les toilettes au Bénin ne sera pas du tout un investissement à vau-l’eau. Pour la ville de Cotonou seule où le flux humain est, chaque jour, important, on gagnera beaucoup à construire et à mettre en service des toilettes publiques.

Aujourd’hui, les toilettes publiques peuvent être considérées comme un secteur d’activité où il ne faut pas craindre d’investir puisqu’il n’y a aucun doute au sujet de la rentabilité. En effet, selon les résultats définitifs du 4e Recensement Général de la Population et de l’Habitat (2013), le Bénin connaît une dynamique démographique qui constitue une opportunité. Avec ce 4e Recensement Général de la Population et de l’Habitat, les statistiques officielles au niveau national indiquent que la population du Bénin est passée de 6 769 914 habitants en 2002 à 10 008 749 en 2013 soit un taux d’accroissement annuel de 3,5%.

Du point de vue de la répartition de la population, Cotonou seule compte 679 012 habitants en 2013 et reste la plus grande ville du Bénin même les villes comme Sèmè Podji et Abomey-Calavi connaissent une croissance démographique galopante. Au niveau départemental, ce sont les départements de l’Atlantique et du Borgou qui viennent en tête.

Ainsi, le département le plus peuplé est l’Atlantique avec 1 398 229 habitants. Il est suivi du département du Borgou où le nombre d’habitants est 1 214 249 selon le RGPH 4. Le constat général révèle que plusieurs communes ont une population qui dépasse déjà le seuil du million d’habitants.

Sur le plan économique, cette croissance est une source importante pour créer l’emploi et la richesse si l’on s’intéresse à investir par exemple dans les latrines publiques qui deviennent de plus en plus une nécessité surtout dans les grandes villes comme Cotonou. Si on s’en tient seulement à ces chiffres en attendant le cinquième Recensement Général de la Population et de l’Habitat, il y a sans doute un besoin criard de latrines publiques en l’occurrence dans la ville à Cotonou où le flux humain ne cesse d’être important.

En-dehors de la population de Cotonou qui peut tourner aujourd’hui autour de 800.000 habitants, il y a tous ceux qui viennent des villes environnantes pour diverses raisons chaque jour.  La ville de Cotonou passe donc à 1,2 million de population par jour alors qu’il manque de toilettes publiques pour aider tout ce monde qui ne vit pas à Cotonou.

Sur les gares routières, dans les marchés et à certains endroits stratégiques de la ville, ce qui gêne le plus, c’est l’absence de ces lieux d’aisance pour éviter la pollution de notre cadre de vie. Les confessions religieuses ont donné le bon exemple montrant la nécessité et l’utilité des toilettes publiques et à l’Église catholique Saint-Michel de Cotonou par exemple, ça marche formidablement avec les conducteurs de taxi-moto qui constituent une clientèle et un marché extraordinaire.

En dotant Cotonou de toilettes publiques, on peut facilement engranger des ressources financières, créer des emplois puisqu’il sera instauré un système de paiement et pour le suivi et l’entretien réguliers de ces latrines, beaucoup de personnes seront recrutées. Par ailleurs, en termes d’assainissement de la ville de Cotonou, et c’est le plus vital, les populations pourraient facilement trouver des lieux adaptés où elles peuvent se soulager et uriner. Cela permet d’éviter par exemple le développement de certaines maladies liées au manque d’assainissement de base.

Les pouvoirs publics, et même les privés sont invités à faire des latrines publiques un facteur important de création d’emplois et une source de richesse. C’est un secteur promu à un bel avenir puisque tous les jours, surtout lorsque les populations, les étrangers, les touristes se déplacent, ils ont souvent besoin des latrines publiques pour se soulager.

Patrice GBAGUIDI

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