Le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) a tenu son cinquième webinaire de l’année 2024 le mercredi 27 mars sur la prévalence alarmante du cancer pédiatrique en Afrique de l’Ouest et du Centre. Sous la direction de deux experts, le Docteur Issimouha Dille, Chargée de la lutte contre le Cancer au bureau régional de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en Afrique, et le Professeur Atteby Jean-Jacques, Chef du service d’oncologie pédiatrique à l’hôpital Mère/Enfant de Bingerville en Côte d’Ivoire, ce webinaire a réuni plusieurs journalistes membres du REMAPSEN en Afrique.
En lançant les échanges, Madame Sybille Mengué, modératrice du webinaire a rappelé le contexte mondial du cancer pédiatrique, soulignant qu’aujourd’hui, plus de 400 000 enfants sont touchés par cette maladie. Des statistiques préoccupantes ont été mises énoncées, démontrant que seulement 3% des cas sont diagnostiqués précocement en Europe et en Amérique du Nord, tandis que ce chiffre grimpe à plus de 50% en Afrique.
Dans sa prise de parole, Docteur Dille a dressé un tableau sombre de la situation en Afrique de l’Ouest et du Centre, où seulement un enfant sur cinq bénéficie d’une prise en charge adéquate, bien en-deçà de l’objectif fixé à 60% d’ici 2030 selon les Objectifs du Développement Durable. Alors que 80% des cas sont curables sur le continent, seuls 1 sur 500 enfants atteints de cancer survit en Afrique de l’Ouest et du Centre, avec 90% de ces cas concentrés dans les pays à faible revenu.
Le Professeur Atteby a quant à lui partagé des données alarmantes sur la situation en Côte d’Ivoire, révélant qu’entre 200 et 250 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. L’hôpital Mère/Enfant de Bingerville, qu’il dirige, traite une grande partie de ces cas, bien que le défi de l’accès aux équipements et aux médicaments reste préoccupant.
Les experts ont également souligné l’urgence d’améliorer la collecte de données et la qualité des registres médicaux en Afrique de l’Ouest et du Centre, un aspect crucial pour un diagnostic précoce et une prise en charge efficace.
En réponse aux questions des journalistes sur les causes, les coûts de traitement et l’accès aux médicaments, les intervenants ont mis en avant les initiatives de l’OMS pour renforcer les capacités des pays africains et améliorer l’accès aux soins pour les enfants atteints de cancer.
Ce webinaire a servi de rappel de l’urgence d’agir face à la crise du cancer pédiatrique en Afrique. L’engagement international et l’action collective sont indispensables pour garantir un avenir meilleur pour ces enfants et leurs familles.
Il est impératif que les gouvernements, les organisations internationales et la société civile unissent leurs forces pour relever ce défi de santé publique majeur et offrir aux enfants africains une chance de survie et d’espoir.
Megan Valère SOSSOU