COP 29 : « Le financement climatique n’est pas de la charité», Secrétaire général de l’ONU

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Le mardi 12 novembre 2024, lors du Sommet mondial pour l’action climatique de la COP29, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré que la révolution des énergies propres était inéluctable, mais que le monde devait agir plus rapidement pour maintenir le réchauffement en dessous de 1,5 °C. Il a appelé les nations à se concentrer sur trois priorités urgentes : réduire les émissions de 43 % d’ici 2030, doubler le financement de l’adaptation d’ici 2025 pour protéger les communautés vulnérables et garantir un financement climatique équitable pour les pays en développement. Le financement climatique, a-t-il souligné, n’est pas une œuvre de charité, mais un investissement vital dans notre avenir commun.

À quoi ressemblerait le monde si les conflits armés étaient suspendus pendant les mois où se tient la COP sur le climat ? Il est certain que moins de civils perdraient leur vie, leurs moyens de subsistance et leurs maisons à cause des ravages de la guerre. Et, fait intéressant, la nature aurait un peu de répit car les émissions mondiales et les dommages environnementaux causés par la guerre seraient nettement moins importants.

C’est précisément ce que la présidence de la COP29 espérait réaliser le 15 novembre 2024, lors de la Journée de la paix, du secours et du relèvement de la COP29 à Bakou, où elle a annoncé l’adoption de l’« Appel à la trêve de la COP » par 132 nations, avec le soutien de plus de 1 000 institutions mondiales, représentants du secteur privé, organisations de la société civile et personnalités influentes.

Inspirée de la Trêve olympique, cette initiative appelle à un arrêt temporaire des opérations militaires pendant la conférence afin de promouvoir la paix et la préservation de l’environnement.

Plusieurs pays africains, dont le Nigéria, l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Soudan, le Mali et le Niger, ont adhéré à cette initiative, ce qui montre la volonté de l’Afrique de prendre l’initiative de donner la priorité à la protection de l’environnement. Il est toutefois frappant de constater que les grandes puissances mondiales engagées directement ou indirectement dans des conflits importants – les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Russie et Israël – n’ont pas encore approuvé la trêve. Cela soulève d’importantes questions sur l’engagement mondial à lutter contre les émissions militarisées et sur les implications plus larges de cette initiative pour le succès.

De la rencontre initiée par la plateforme des entreprises, de l’investissement et de la philanthropie sur le climat

Le 14 novembre 2024, la plateforme des entreprises, de l’investissement et de la philanthropie sur le climat (BIPCP) de la COP29 a réuni plus de 1 000 dirigeants d’entreprises, de la finance et de la philanthropie pour discuter du rôle essentiel du secteur privé dans la lutte contre le changement climatique. L’un des moments forts de l’événement a été l’annonce par des groupes d’investisseurs gérant plus de 10 000 milliards de dollars d’actifs d’élaborer une vision et un plan d’action unifiés pour mobiliser les capitaux privés sur les marchés climatiques. L’événement, organisé par la présidence de la COP29, le ministère azerbaïdjanais de l’Économie et AZPROMO, a mis l’accent sur la création d’écosystèmes inclusifs pour rendre l’action climatique pratique et réalisable pour les entreprises du monde entier.

Le même jour, le dialogue de l’Initiative de Bakou pour le financement, l’investissement et le commerce climatiques (BICFIT) de la COP29 a été lancé , une initiative essentielle pour intégrer la finance, l’investissement et le commerce dans l’agenda climatique mondial. Approuvée par les présidences actuelles, passées et futures de la COP, l’initiative vise à garantir que les stratégies financières s’alignent sur les actions climatiques définies dans l’Accord de Paris.