Des journalistes formés pour promouvoir la consommation de légumes et les bonnes pratiques culinaires

Les 22 et 23 mai 2025, la ville de Parakou a accueilli une session de formation à l’intention des professionnels des médias sur la consommation de légumes et les bonnes pratiques culinaires. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la composante 2 du projet Safe Veg avec l’appui de l’Université de Wageningen (Pays-Bas) et du projet CASCADE soutenu par Care International Togo-Bénin et l’Union Européenne.

Photo de famille
Photo de famille

L’objectif de cette activité était d’outiller les journalistes afin qu’ils jouent un rôle de relais dans les communautés, en vue de favoriser un changement de comportement durable en matière d’alimentation. En effet, bien que les médias soient des acteurs clés de sensibilisation, il est constaté qu’ils disposent souvent de connaissances limitées sur la consommation des légumes et les pratiques culinaires appropriées. D’où la nécessité de renforcer leurs capacités dans ce domaine.

Pendant deux jours, des journalistes venus de tous les départements du pays et issus de différents organes de presse (radio, télévision, presse écrite et en ligne) ont pris part à des communications portant sur quatre thématiques principales :

  • « Importance des légumes pour l’organisme humain » ;
  • « Bonnes pratiques culinaires et d’hygiène des légumes » ;
  • « Bonnes pratiques de production maraîchère, y compris qualité sanitaire et quelques indices de reconnaissance des légumes de qualité » ;
  • « Pratiques de communication sur la consommation des légumes dans le contexte béninois ».

Ces thèmes ont été développés respectivement par le Dr Yann Eméric Madode, professeur associé de biochimie et technologies alimentaires à l’Université d’Abomey-Calavi, Djibril Aboubacar et Marcel Beria, expert en communication.

En plus des exposés, les participants ont pris part à des travaux de groupe, partages d’expériences et échanges de connaissances, ce qui a enrichi la formation et favorisé une meilleure appropriation des messages.

À l’unanimité, les journalistes ont salué la pertinence des thématiques abordées et la richesse des échanges. Ils ont exprimé le souhait de voir ce type d’initiative se pérenniser afin de renforcer régulièrement leurs compétences.

Lors de la clôture de l’atelier, le Dr Janvier Egah, enseignant à la Faculté d’Agronomie de l’Université de Parakou et coordonnateur national de la composante 2 du projet SAFEVEG, a exprimé sa satisfaction quant à la participation des journalistes :

« C’est le moment pour moi de témoigner toute ma gratitude à l’endroit de toutes les faitières des professionnels des médias. Votre disponibilité, votre engagement nous ont marqué et cela nous rassure du fait que nous resterons ensemble pour poursuivre le combat, c’est-à-dire la lutte contre l’insécurité alimentaire. »

De son côté, Florence Honvo Bello, cheffe du sous-bureau de Parakou pour la coordination des actions de l’Agence Nationale de l’Alimentation et de la Nutrition (ANAN), a formulé le vœu que les connaissances acquises servent durablement les productions médiatiques des participants. Le rôle des professionnels des médias n’est plus à démontrer. Ils sont importants dans la transmission des messages. C’est pourquoi, elle a souhaité qu’ils deviennent « des ambassadeurs convaincus de la promotion des légumes et des bonnes pratiques culinaires au service de la santé ». Les médias sont invités à influencer durablement les habitudes alimentaires, à déconstruire les idées reçues et promouvoir les bonnes habitudes nutritionnelles.

Megan Valère SOSSOU




Le projet CASCADE pour des régimes alimentaires sains et équilibrés dans les cantines scolaires

Le programme des cantines scolaires du gouvernement du Bénin reçoit un appui important du projet CASCADE mis en œuvre par le consortium CARE et GAIN. Plusieurs millions de francs CFA investis par des communes du nord et du sud pour l’amélioration de la nutrition des élèves fréquentant 5709 écoles publiques à cantine. Des résultats positifs motivés par les interventions du projet CASCADE au bout de deux années d’intervention.

Cantine scolaire
Des élèves d’une cantine scolaire

Au Bénin, le programme des cantines scolaires est l’un des programmes phares du gouvernement visant à offrir un repas chaud par jour aux écoliers des établissements publics.  Depuis 2018, la première initiative dénommée Programme National d’Alimentation Scolaire Intégré (PNASI) avait pris en compte des écoles primaires publiques autrefois sans cantine scolaire. Dans un article de 2022 sur l’état d’avancement des cantines scolaires, publié sur le site officiel du gouvernement, le budget consacré aux cantines scolaires est passé de 1,5 milliard en 2016 à 48,7 milliards de Francs CFA en 2022”. Malgré ces investissements, les cantines scolaires semblent ne pas satisfaire la qualité nutritionnelle et sanitaire des repas chauds servis aux écoliers. Cette situation a été évoquée par les acteurs du système éducatif et demeure un souci permanent aux membres des Cadres de Concertation Communale (CCC). Le suivi des services de nutrition offerts dans les communes constitue une activité importante du projet CASCADE. A cet effet, pour améliorer les services de nutrition, le projet CASCADE en collaboration avec ses partenaires et les CCC, a identifié le service ‘’ qualité des aliments servis par les cantines scolaires’’ pour apprécier la qualité des repas dans les 20 communes d’intervention du projet. L’approche Carte Communautaire de Performance (CCP) a été utilisée pour évaluer ce service ; rappelons que la CCP est un outil participatif de redevabilité sociale pour améliorer la qualité et la performance des services offerts aux communautés avec l’implication des acteurs de prise de décision ; Eudes HOUGBENOU, Assistante du gestionnaire du projet CASCADE souligne : « Il a été jugé pertinent pour CASCADE de réaliser la Carte Communautaire de Performance, afin de rapprocher les bénéficiaires et les prestataires de ce service. Cela facilitera la mise en œuvre d’un mécanisme de redevabilité, essentiel pour améliorer les performances des services. ». A ce titre, elle a permis de recueillir les perceptions des bénéficiaires sur le service de nutrition évalué et de proposer des actions de mitigation. A Kalalé dans le département du Borgou, malgré les efforts fournis au profit des cantines scolaires, la qualité des repas servis aux enfants reste à améliorer. Un fait que confirme Taïrou BANI KAO, Directeur de l’école primaire publique de Bessassi groupe A : « La difficulté que nous avons souvent, c’est une question de qualité. Les repas sont préparés sans des protéines ».

Après le diagnostic posé par le projet CASCADE à travers la Carte Communautaire de Performance (CCP), le projet a procédé à la formation des cadres techniques des communes sur l’outil Score d’Intégration de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle SISAN. A la suite de ces deux initiatives plusieurs millions ont été votés dans le budget 2024 en faveur de la sécurité alimentaire et nutritionnelle (SAN). Aussi, les Plans Annuels d’investissement (PAI) et plan de Travail Annuel (PTA) 2025 ont-ils connu une amélioration importante pour la prise en compte de la SAN. Au total, dix millions ont été décaissés par le budget communal au titre de l’année 2024 pour achat d’aliments de source protéinique et distribués aux écoles à cantines. « Avec le projet CASCADE, le conseil communal a compris qu’il faut accompagner le programme alimentaire des cantines, et ceci, en inscrivant des lignes de nutrition dans le budget communal. Et individuellement, il y a des élus qui sortent de l’argent de leur poche pour soutenir les cantines scolaires » a souligné Monsieur Sidi SIAKA le deuxième adjoint au Maire de Kalalé. Cet apport du conseil communal et des élus locaux grâce au projet CASCADE a eu des effets positifs ressentis dans les assiettes des enfants. Selon Taïrou BANI KAO : « Le projet CASCADE a pu convaincre la mairie qui appuie depuis 2024 en condiments comme des poissons, des œufs, des épices…et nos enfants ont aujourd’hui la chance d’être bien servis et de manger un repas complet».

A Klouékanmè dans le département du Couffo, les soixante-quinze écoles de la commune sont également impactées positivement par les interventions du projet CASCADE. Hormis les descentes inopinées qu’organisent fréquemment les membres du comité de supervision à travers le CCC, pour analyser les conditions d’hygiène des repas destinées aux enfants dans les cantines, c’est le conseil communal qui a appuyé les cantines avec un budget de trois millions de francs CFA. La question va au-delà d’une simple alimentation. Mais c’est un sujet qui détermine la qualité de la ressource humaine que le Bénin désire pour l’avenir. Pour Monsieur Aimé AKANDO, premier Adjoint au Maire de Klouékanmè : « Si on n’est pas sûr de garantir la qualité des repas à nos enfants, on n’est pas sûr non plus de garantir une bonne santé à nos enfants qui sont tenus de nous remplacer ».

Les perspectives du projet CASCADE pour les cantines scolaires sont grandes d’ici 2026, année qui marquera la fin du projet. L’implication des Mairies, des groupements AVEC, l’Union Communale des Producteurs, des communautés et des élus dans la gestion des cantines ; la disponibilité d’eau potable dans toutes les écoles à cantines, l’adoption des bonnes pratiques d’hygiènes et la diversification alimentaire dans les écoles à cantine sont entre autres des actions que projettent CASCADE.

A travers ces différentes actions, le projet CASCADE devient un véritable appui pour la bonne nutrition des enfants dans les écoles publiques qui est une priorité pour le gouvernement béninois.

Bamidélé LAOUROU




Projet Adapt-WAP au Bénin : les écoliers et élèves à l’école de la préservation des écosystèmes transfrontaliers

Du 19 au 23 mai 2025, une vaste session de sensibilisation a mobilisé les écoliers et élèves des communes riveraines des parcs W et Pendjari dans le cadre de la mis en œuvre par le Centre National de Gestion des Réserves de Faune (CENAGREF) à travers le Ministère du Cadre de Vie et des Transports, en charge du Développement Durable. Huit communes au total ont accueilli la sensibilisation. Il s’agit des communes de Kandi, Banikoara, Malanville et Karimama pour le compte du département de l’Alibori et les communes de Matéri, Kérou, Kouandé et Tanguiéta pour le département de l’Atacora.

Photo d’ensemble apprenants
Photo d’ensemble apprenants

L’objectif est de sensibiliser les apprenants à savoir les écoliers et élèves des écoles établissements des communes autour des parcs Pendjari et W-Bénin a déclaré le Colonel Georges Sossou, Coordonnateur du projet. Il n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction face à la mobilisation des différentes parties prenantes.

Pour Alazi Tino, représentant du Directeur départemental des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle de l’Alibori, la stratégie de sensibilisation auprès des jeunes est porteuse d’avenir. A le croire, trois raisons soutiennent cela : la période choisie, les cibles que sont les élèves et les différentes thématiques au centre de la sensibilisation. Il a exhorté tous les acteurs à pleinement jouer leur rôle pour l’atteinte des résultats durablement.

Même son de cloche dans l’Atacora, où Nahini Chabi-Boni, Inspecteur de l’Enseignement du Premier Degré et Directeur Départemental des Enseignements Maternel et Primaire, a mis en exergue la pertinence de l’approche pédagogique : « La méthode des supports et les illustrations utilisées sont d’une grande portée pédagogique. » Selon lui, le contenu est adapté aux niveaux des élèves et permet de toucher indirectement toute la communauté : « Les changements de comportement des écoliers et élèves vont impacter très rapidement et efficacement les parents d’élèves en particulier et, par ricochet, la communauté en général. » a-t-il laissé entendre.

Des modules pratiques et engageants

Trois thématiques majeures ont structuré cette session : la gestion des risques et catastrophes naturelles, la lutte contre le braconnage et la gestion des conflits, et la gestion durable des terres en lien avec l’adaptation aux changements climatiques. Ces modules ont été animés par les enseignants des différentes écoles concernées.

Pour Issa Bio Sounon, Directeur du Collège d’Enseignement Général de Goumori à Banikoara, le contexte s’y prêtait parfaitement : « Le milieu et le temps s’y prêtent. » Il reste convaincu que les notions acquises permettront aux élèves de jouer un rôle actif dans la gestion durable des ressources naturelles.

Le Chef division des ressources humaines, représentant le Directeur départemental de l’Enseignement maternel et primaire de l’Alibori, salue quant à lui l’initiative : « L’initiative est louable et son importance sur la vie n’est pas mesurable. Personnellement, j’ai appris beaucoup et je ne peux que souhaiter bon vent au projet. »

Les parents d’élèves à l’unisson

Du côté des associations de parents d’élèves, la mobilisation et l’enthousiasme sont tout aussi palpables. Bio Peregue Issa, de la Fédération départementale des associations des parents d’élèves et d’étudiants de l’Alibori, apprécie « l’approche de sensibilisation est innovante » et appelle à sa duplication dans d’autres localités.

Zakari Boukari, Président de la Fédération des associations de parents de l’Atacora, se réjouit de la participation massive observée de Matéri à Tanguiéta, en passant par Kérou et Kouandé. Il a expliqué : « Les enfants sont très contents d’avoir appris des pratiques simples et durables de gestion des terres comme la culture du muccuna, des pois d’angole, la rotation des cultures. Ils sauront transmettre les messages à leurs parents pour une prise de conscience collective ».

Une jeunesse motivée et bien informée

L’engouement des jeunes écoliers et élèves a été unanimement salué. Ouin-Ouro Claude, Chef du service de l’orientation scolaire et professionnelle de l’Atacora, note que la session interactive. Elle a permis selon lui que les élèves aient une meilleure compréhension des enjeux liés aux deux parcs. « A titre illustratif, les écoliers et élèves ont découvert et compris ce qu’est le système d’alerte précoce, les risques que comporte l’utilisation intensive des herbicides et les mesures d’adaptation aux changements climatiques. » a-t-il ajouté.

Même les plus jeunes ont manifesté leurs impressions.. Bakari et Mariam, tous deux en classe de CM1 à l’École primaire publique de Wantéou (commune de Matéri), se disent fiers d’avoir acquis des connaissances utiles pour préserver les ressources du parc. Ils promettent de partager ces leçons avec leurs parents pour encourager des comportements plus respectueux de l’environnement.

Au total huit-cent trente-trois (839) personnes de huit communes riveraines des parcs W et pendjari ont bénéficié et contribué à cette session de sensibilisation dont en grande majorité les écoliers et élèves.

Il convient de rappeler que cette initiative s’inscrit dans la continuité d’une formation tenue du 15 au 19 août 2022, à l’attention des enseignants des zones concernées.

Venance Ayébo TOSSOUKPE & Megan Valère SOSSOU




Cotonou : le REMAPSEN Bénin restitue les enseignements du Forum des Médias de Dakar

La Coordination Bénin du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (Remapsen Bénin) a tenu, le samedi 12 avril à Cotonou, un atelier de restitution du Forum des Médias de Dakar, organisé en décembre 2024. Soutenue par le ministère des Affaires sociales et de la Microfinance (MASM) et l’organisation Speak Up Africa, cette rencontre a rassemblé de nombreux acteurs à savoir : des représentants gouvernementaux, des experts, des journalistes membres de la coordination et des militants des droits humains.

Participants en pleine séance

A l’ouverture, Michaël Tchokpodo, coordonnateur du Remapsen Bénin, a rappelé que cette restitution répond à une recommandation issue du Forum de Dakar, organisé avec l’appui technique et financier de l’ONU Femmes et des Fonds français Muskoka. Ce forum, tenu du 4 au 6 décembre 2024, portait sur le thème : « Élimination des violences faites aux femmes et aux filles en Afrique : respect des droits humains et autonomisation ».

« Cette rencontre a mis en lumière les multiples visages de la violence que subissent les femmes et les filles, qu’elle soit physique, psychologique, économique ou institutionnelle. Elle a également rappelé que l’autonomisation des femmes est l’un des leviers essentiels pour briser le cycle des violences », a-t-il souligné, saluant par la même occasion les efforts du gouvernement béninois, à travers le MASM, dans la lutte contre les violences basées sur le genre.

Speak Up Africa en soutien au REMAPSEN Bénin

Prenant la parole à son tour, Franz Okey, conseiller régional de Speak Up Africa, a mis en avant la collaboration stratégique entre son organisation et le Remapsen. « Le premier réseau des médias avec lequel nous travaillons à amplifier notre projet ‘‘Voix EssentiElles’’ est le Remapsen », a-t-il déclaré en précisant que ledit projet vise à combler le manque d’attention et de financement pour les organisations de la société civile, en particulier celles dirigées par des femmes.

Cérémonie d’ouverture

Franz Okey a également lancé un appel clair à l’endroit des professionnels des médias : « La gent féminine reste un maillon essentiel dans notre action au quotidien… Au-delà de la restitution, vous devez travailler véritablement à amplifier l’action publique mais aussi à aller vers des spécificités dans vos productions médiatiques pour que l’action soit plus commune et holistique… »

Représentant la ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, Anice Gambari Adam Akpékou, directrice générale de la Promotion de la Femme et du Genre, a félicité le Remapsen Bénin pour cette initiative. Elle a souligné la pertinence du thème, en lien avec les enjeux actuels au Bénin.

Une initiative qui vient à point nommé

« Au cours des cinq dernières années, le Bénin a réalisé des avancées significatives en matière de promotion des droits des femmes, de l’égalité de genre, et de l’autonomisation », a-t-elle affirmé. Elle a aussi mis l’accent sur le rôle des médias dans l’éradication des violences faites aux femmes et dans la construction d’une société plus juste. La directrice n’a pas manqué d’exprimer sa gratitude à l’endroit des partenaires ayant contribué au succès du forum de Dakar, notamment l’ONU Femmes et les Fonds français Muskoka.

Vue d’ensemble des participants

Les participants ont par la suite pris connaissance des principales recommandations du forum de Dakar ainsi que deux distinctions décrochées par le Bénin : le prix de la « Meilleure journaliste radio » et le troisième prix de « Meilleure coordination ».

Une communication sur « les avancées du Bénin en matière d’autonomisation des femmes et des filles », présenté par Anice Gambari Adam Akpékou, a permis de découvrir les efforts entrepris au Bénin en matière de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. Le panel de discussion qui a suivi a porté sur le rôle des médias et des organisations de la société civile dans la lutte contre les violences basées sur le genre. Plusieurs experts ont contribué aux échanges partageant des connaissances et expériences avec le public présent.

Les différentes parties prenantes ont pris connaissance des résultats des travaux du forum de Dakar et ont échangé sur les voies et moyens pour maintenir le cap dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles tout en œuvrant pour leur autonomisation.

Megan Valère SOSSOU




Don d’infrastructures sociocommunautaires à l’EPP Dakpararou : l’association Palmier Bénin accompagne le développement local à Parakou

Dans le cadre du projet Amélioration des conditions sanitaires et de l’accès à l’eau potable, l’association Palmier Bénin soutenue par l’association Palmier Suisse, a doté le public scolaire de Dakpararou de plusieurs ouvrages d’hygiène et d’assainissement. La réception desdits ouvrages a eu lieu ce vendredi 11 avril 2025 dans l’enceinte de l’Ecole Primaire Publique Dakpararou à Nikki kpérou, dans le 3ème arrondissement de Parakou. Elle a connu la présence de l’équipe projet, d’une délégation de la Mairie avec à sa tête le maire Inoussa Chabi Zimé, et des bénéficiaires qui sont massivement sortis pour exprimer leur gratitude envers les donateurs.

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La grande satisfaction observée dans le rang des bénéficiaires est à la hauteur des réalisations : construction d’un bloc de latrines à quatre (04) cabines VIP, construction d’une cantine scolaire, réfection d’un bloc de latrines à quatre (04) cabines VIP, réalisation d’un forage équipé de pompe à motricité humaine, mise en place d’un jardin potager, dotation de quatre (04) dispositifs de lave main, réalisation d’un bloc composé de deux (02) latrines et deux (02) douches, pour ne citer que celles-là. Des réalisations qui viennent mettre fin aux mauvaises conditions de vie et de travail des acteurs de cette école où des latrines et cantine étaient construites en matériaux précaires, ne répondant à aucune norme d’hygiène et d’assainissement.

Après avoir parcouru les différents ouvrages, le maire Inoussa Chabi Zimé n’a pas caché sa satisfaction. Le premier citoyen de la ville de Parakou a, au nom du Conseil municipal, témoigné sa reconnaissance à l’association Palmier Bénin et son partenaire qui, à travers ces réalisations, accompagnent ainsi les efforts de développement au niveau local. « La Mairie à elle seule ne peut pas répondre aux attentes des populations. Il faut l’accompagnement des bonnes volontés comme l’Association Palmier Bénin, pour qu’ensemble nous puissions subvenir aux besoins de nos populations », a-t-il laissé entendre.

Cantine avant / Cantine après (Palmier Bénin)

Pour Fidèle Sanni Sinagourigui, président de Palmier Bénin, ce projet vise à accompagner le développement du Bénin en général et de la commune de Parakou en particulier. « Ce qui a été réalisé répond à notre devise : parler moins, agir plus ! » a-t-il clamé. « C’est l’occasion pour nous de remercier nos partenaires, en particulier l’association sœur Palmier Suisse, qui nous accompagne dans la plupart des actions que nous menons au Bénin » a-t-il ajouté. Fidèle Sanni Sinangourigui rassure que des comités de gestion seront mis en place pour assurer le suivi des différents ouvrages.

Le maire Inoussa Chabi Zimé a invité les responsables de l’école, ainsi que les apprenants et parents d’élèves à faire bon usage des ouvrages qui leur ont été réalisés car, prévient-il, c’est la seule condition de bénéficier à nouveau de la confiance des partenaires et de nouvelles autres réalisations surtout que des attentes restent encore à combler. Mais Yacoubou Soumanou, directeur de l’Ecole Primaire Publique Dakpararou, rassure : « Nous vous promettons de faire bon usage de toutes ces infrastructures ».

Equipe Palmier Bénin et le Maire de Parakou

A travers ces dons, l’association Palmier Bénin et son principal partenaire Palmier Suisse contribuent non seulement au développement local à Parakou, mais aussi à l’atteinte des objectifs de développement durable, notamment l’accès à une éducation de qualité, à une bonne santé, à l’eau potable et l’assainissement.

Venance Ayébo TOSSOUKPE




Amélioration de la nutrition à travers l’augmentation des rendements agricoles : le projet CASCADE change les pratiques de production des communautés béninoises.

A Tanguiéta dans le département de l’Atacora, les acteurs de la filière riz ont désormais de quoi se réjouir. Avec l’introduction de nouvelles techniques et outils propres à l’approche Farmers Field Business School (FFBS), les estimations en termes de tonnage ont largement augmenté grâce au projet CASCADE;. Plus de quatre (04) tonnes à l’hectare au cours de la campagne 2024 contre deux (02) tonnes par le passé.

Champ d’expérimentation de l’approche FFBS de la coopérative des producteurs de riz de Sonta, commune de Tanguiéta

L’Atacora est l’un des départements d’intervention du projet CASCADE, réputé pour la production du riz local. Ce riz riche en nutriments et prisé par les populations, est devenu de plus en plus rare sur le marché. Cet état de chose est dû aux facteurs tels que les variations climatiques et les techniques de production désuètes. Avec l’avènement du projet CASCADE, le secteur rizicole dans l’Atacora renait de ses cendres, avec l’approche FFBS. Farmers Field Business School (FFBS) est une approche d’apprentissage par la pratique qui intègre  pratiques d’agriculture durable, engagement sur le marché, genre, sécurité alimentaire et nutritionnelle, autonomisation des groupes vulnérables ainsi que le suivi et l’évaluation.

En 2024, la coopérative villageoise des producteurs de riz du village Sonta a adopté l’approche FFBS avec la mise en application de ses outils et techniques. Selon Pascaline KOUENE, secrétaire de la coopérative « cette première expérience est très positive. Les membres de notre coopérative sont satisfaits parce que nous avons augmenté le rendement et notre bien-être grâce à l’approche FFBS du projet CASCADE ».

Placée au cœur de tous les efforts, l’amélioration de la nutrition des femmes en âge de procréer et des enfants de 0 à 10 ans, est l’objectif principal poursuivi par le projet CASCADE. Par le passé, les producteurs ont tendance à brader presque toute leur production et faire face à des pénuries en période de soudure. Mais le projet CASCADE prône la priorisation de la consommation des produits par le producteur lui-même et la conservation d’une part pour la vente à un meilleur prix sur le marché. Pascaline KOUENE et sa coopérative ont pris conscience de cette nécessité et témoignent : « Les partenaires du projet CASCADE nous ont longtemps sensibilisé sur la nécessité pour nous de manger le riz que nous produisons au lieu d’aller tout vendre au marché à vil prix. D’ailleurs notre riz est de très bonne qualité et nous et nos familles devons en consommer ».

« La mise en œuvre de l’approche FFBS est une expérience réussie pour le projet CASCADE. Elle permet de regrouper les femmes autour du concret tout en renforçant leur capacité à mieux produire, à mieux vendre et à s’auto-suffire » témoigne Fiacre ALLADAYE, Chargé de projet CASCADE au sein de l’ONG ERAD, partenaire de CARE Bénin/Togo dans la mise en œuvre du projet. Des hommes bien outillés pour une meilleure applicabilité des principes de l’approche qu’a introduit le projet CASCADE, mais c’est aussi une synergie bien structurée entre différents acteurs de la filière : « Nous avons mis en place un dispositif de pérennisation qui regroupe tous les acteurs à savoir : la DDAEP, l’ATDA/CCeC, les structures agréées en conseil agricole, les producteurs et les bénéficiaires qui sont les groupements de femmes…En dehors de cette organisation technique, le projet CASCADE a également mis à la disposition des unités de démonstration (UD), tous les intrants agricoles nécessaires à la production. Toutes les activités notamment l’application des innovations, le déroulement des modules de formation et la définition des stratégies de réplication de l’approche, se sont déroulées sous le leadership des responsables de la DDAEP Atacora, de l’ATDA Pôle 3 et de ERAD ONG » a rajouté le Chargé de projet à ERAD ONG.

Pour bien se nourrir, la disponibilité des aliments est l’un des piliers importants. Renforcer ce pilier de la sécurité alimentaire, est devenu un défi important pour l’équipe du projet CASCADE. C’est ce qui fonde les partenariats avec les structures gouvernementales comme l’Agences territoriales de Développement Agricole (ATDA). Au sein de cette structure, les résultats obtenus à travers l’approche FFBS témoignent de la qualité de la synergie d’action. Selon Taofik TAPE BATTA, Chef de la Cellule Communale de Tanguiéta, l’approche FFBS est une approche innovante que l’ATDA a découverte. Il témoigne : « Nous sommes satisfaits par rapport aux résultats obtenus. Dans la zone, l’état des lieux montrait un rendement moyen qui tournait autour de deux (02) tonnes à l’hectare. Et lorsqu’on a mis en œuvre cette approche au niveau de la parcelle vulgarisée, nous sommes allés à quatre (04) tonnes à l’hectare. »

L’approche FFBS a été également appliquée dans d’autres communes du Bénin. A Nikki dans le Borgou et à Toviklin dans le Couffo, plusieurs groupements ont appliqué les techniques de cette approche, avec des résultats positifs enregistrés dans la production des fruits et légumes, de même que la production du niébé.

L’adoption des approches innovantes en termes de production agricole par les communautés leur ouvre ainsi les portes sur un avenir plus prometteur en termes de disponibilité alimentaire pour l’amélioration de la nutrition au sein des ménages Béninois. Chaque ménage s’engage donc à dupliquer l’approche pour la disponibilité alimentaire.

Bamidélé LAOUROU




Sécurité des soins au Bénin : l’ARS et Amnesty International œuvrent pour une charte des droits et devoirs des patients

L’Autorité de Régulation du secteur de la Santé (ARS), avec l’appui financier d’Amnesty International, a organisé un atelier de co-construction et de pré-validation de la charte des droits et devoirs des patients au Bénin. Cet événement, qui a démarré le 11 mars et s’est achevé le 14 mars 2025, a rassemblé divers acteurs : société civile, professionnels de la santé, médias, associations de défense des droits humains et experts.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la campagne d’éducation aux droits à la santé suivie de plaidoyer institutionnel conduite par Amnesty International. Selon Eric-Orion Biao, coordonnateur Éducation aux Droits Humains à Amnesty International, ce projet de charte faisait déjà partie des priorités de l’ARS dans son programme de renforcement du dispositif de sécurité des patients au Bénin. « Amnesty International nourrissait une profonde ambition pour sa concrétisation », a-t-il souligné avant d’expliquer que cette charte aura pour objectif de faire des patients et patientes des acteurs et actrices actifs et actives de leur propre santé.

Un document consensuel et participatif

Durant trois jours d’échanges, de communications et de travaux de groupe, les participants ont identifié 16 droits et 8 devoirs pour le projet de charte, ainsi qu’un plan national de vulgarisation.

Pour Enock Boni, juriste expert en droit de la santé à l’Autorité de Régulation du secteur de la Santé (ARS), « le patient a des droits, mais il a aussi des devoirs. Or, la plupart des citoyens ignorent leurs droits en matière de soins de santé, ce qui limite leur capacité à les faire valoir. »

Selon lui, l’initiative vise à doter les établissements de santé d’une charte unique, harmonisée et standardisée. Ainsi, les droits des patients resteront identiques dans tous les centres de santé du pays, garantissant un traitement équitable et respectueux. « Posséder un droit sans le connaître, c’est presque ne pas l’avoir », a-t-il insisté.

Dagbeto Dieudonné, directeur exécutif d’Amnesty International Bénin, est revenu sur les motivations de cette initiative lors de la pré-validation des documents. Il explique : « Amnesty International a commandité en 2023 une étude qui a révélé plusieurs situations peu reluisantes, notamment une relation parfois tendue entre certains patients et certains professionnels de la santé, ce qui impacte la qualité des soins offerts. » Amnesty International Bénin reste engagé à poursuivre les prochaines étapes, notamment la finalisation, la signature et la vulgarisation de la charte pour la sécurité des patients au Bénin.

Pour Elisée Sessi Kinkpé, chargée de mission et représentant le ministre de la Santé, cette charte constitue un outil indispensable pour améliorer l’offre de soins de santé au Bénin.

Depuis le 28 mars 2024, un dispositif de sécurité des patients a été déployé dans tous les établissements de santé au Bénin par l’ARS. Son président, le Pr Lucien Dossou-Gbèté, a salué l’engagement des parties prenantes dans l’élaboration de cette charte : « Vous apportez la preuve de la bonne compréhension et de l’importance que revêt la sécurité des patients. (…) C’est ensemble que nous pouvons enrichir ce projet de charte et garantir qu’il réponde aux besoins et aux aspirations des parties prenantes. »

Une implication nécessaire des professionnels de santé

L’un des participants, Odelvis Camille Santos, médecin généraliste et membre de la commission d’écoute client de l’hôpital Saint-Martin de Papane à Tchaourou, a appelé les professionnels de santé à voir cette charte non pas comme une contrainte, mais comme un levier pour améliorer la qualité des soins. Il les invite à s’approprier son contenu afin d’en assurer une mise en œuvre efficace.

L’atelier de co-construction et de pré-validation de la charte des droits et devoirs des patients a permis d’élaborer une charte et un plan national de vulgarisation, deux outils qui contribueront à renforcer la protection des patients et à promouvoir un accès équitable à des soins de qualité au Bénin.

La balle est désormais dans le camp des autorités et des acteurs de la santé pour assurer la mise en application effective de cette charte dans tout le pays après sa validation définitive.

Megan Valère SOSSOU




Sécurité des soins au Bénin : Une charte pour garantir les droits et devoirs des patients

L’Autorité de Régulation du Secteur de la Santé (ARS), avec le soutien d’Amnesty International, a organisé un atelier pour co-construire et pré-valider une charte des droits et devoirs des patients au Bénin. Ce document vise à harmoniser les droits des patients dans tous les établissements de santé et à renforcer leur rôle actif dans leur propre prise en charge.

Ecoutez le reportage de Venance Ayébo Tossoukpe, prise de sons Megan Valère SOSSOU




Lancement du programme Voix EssentiELES au Bénin : une nouvelle ère pour l’inclusion et le leadership des femmes

Ce mercredi 12 mars 2025, la Salle Cèdre de l’hôtel Golden Tulip de Cotonou a accueilli le lancement de la deuxième phase du programme Voix EssentiELLES au Bénin, initié par Speak Up Africa avec le soutien financier du Fonds Mondial et de la Fondation CHANNEL. Placée sous le signe d’une solidarité renforcée entre partenaires, cette nouvelle phase vise à amplifier l’impact du programme au Bénin, au Togo et en Côte d’Ivoire.

Frantz Oke, Coordonnateur de Speak Up Africa Bénin, a ouvert la rencontre en souhaitant la bienvenue aux partenaires, aux bénéficiaires et aux représentants des médias. Il a ensuite présenté Speak Up Africa, une organisation engagée dans la transformation sociale et le renforcement du leadership des femmes et des filles en Afrique francophone.

L’introduction de Voix EssentiELLES au Bénin met un accent particulier sur la voix, la prise de décision et le leadership des femmes, des éléments clés de leur autonomisation. L’objectif est de garantir une participation significative des femmes et des filles dans toutes les sphères de prise de décision.

En assurant une inclusion effective des femmes et des filles dans toute leur diversité, Voix EssentiELLES s’attache à influencer positivement les politiques et programmes de santé en Afrique de l’Ouest et du Centre a rappelé Marielle Montcho.

Un programme pour l’autonomisation et la prise de décision des femmes

Les organisations et réseaux locaux impliqués dans cette deuxième phase ont ensuite présenté leurs thématiques de travail et leurs zones d’intervention. Speak Up Africa collabore avec 15 organisations au Burkina Faso, 12 en Côte d’Ivoire et 10 au Bénin, en partenariat avec des réseaux médiatiques comme le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN).

Au Bénin, une dizaine d’organisations bénéficient du programme, parmi lesquelles : ROAJELF, FADEC ONG, ICONE 360, Fondation des Jeunes Amazones pour le Développement, Réseau des Féministes du Bénin, Fondation Reine Hangbé, Bénin Women Alumni Association, Fondation de la Reine Natabou de Toviklin, et bien d’autres.

“Ces organisations vont travailler d’arrache pied pour mettre en place des plaidoyers efficaces qui visent à obtenir soit des lignes budgetaires, soit des changements de politique au niveau local et national pour l’amélioration de l’accès au service de santé pour les femmes dans leurs communautés” a laissé entendre Christiane Yelibi, Coordonnatrice Voix Essentielles.

Tout en saluant les projets portés par les bénéficiaires, Dr Odjè Adeichan, secrétaire permanent de l’instance Nationale de Coordination des Ressources du Fonds Mondial a invité à une gestion transparente des ressources à allouer.

Victorine Kemonou Djitrinou, Présidente de la Fondation Reine Hangbe se réjouit de l’appui de Speak Up Africa pour relever le défi des droits à la santé sexuelle et reproductive des femmes et des filles dan la ville de Porto-Novo.

Comme elle, sa majesté Adjignon Natabou, Présidente de la Fondation Reine Adjignon Natabou est convaincue que l’accompagnement de l’initiative Voix Essentielles permettra de conduire une communication stratégique pour la lutte contre le paludisme dans la zone sanitaire Klouekanme-Toviklin – Lalo avec l’implication des leaders religieux et traditionnels.

La Présidente du Caucus des Femmes Parlementaires du Bénin, He Djamilatou Sabi Mohamed, et l’Honorable Aké Natondé ont exprimé leur enthousiasme quant à la participation du Bénin à ce programme, soulignant l’implication des parlementaires béninois dans la réussite de Voix Essentielles.

Rappelons que depuis 2021, Voix Essentielles a permis à plus d’une vingtaine d’organisations et de réseaux locaux de femmes et de filles Burkina Faso, au Sénégal et en Côte d’Ivoire de jouer un rôle actif dans le changement des paradigmes sociaux.

Mahougnon Josué Tchagnonsi




Retrait des États-Unis de la santé mondiale : une menace pour la recherche et les populations vulnérables

L’Académie nationale de médecine exprime une prise de position officielle. L’Académie dans sa séance du mardi 11 mars 2025, a adopté le texte de ce communiqué par 62 voix pour, 8 voix contre et 8 abstentions.

Les récentes mesures des États-Unis : des conséquences délétères pour la santé mondiale et la recherche médicale internationale En participant aux activités de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), à la mise en action de ses différentes résolutions, à la gestion des crises pandémiques successives, les États-Unis ont ces dernières années massivement investi dans le financement et la gouvernance de la santé mondiale où ils jouent un rôle prédominant.

Ce pays a fourni ainsi avec 12,4 Mds$ en 2023 plus de 40 % de l’aide publique au développement en santé dans le monde, sur un total de 23 Mds$ (1). Les récentes décisions de la gouvernance américaine de se désengager de ses actions en faveur de la santé mondiale, et de supprimer la plupart de ses dépenses s’y rapportant, marquent une profonde rupture, qui aura des conséquences délétères pour les populations, dans l’équilibre des efforts menés.

Ces décisions concernent :

  1. La restructuration de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) avec une réduction drastique du personnel et une baisse significative des fonds alloués aux programmes humanitaires et sanitaires (2). Ceci bouleverse les approvisionnements en médicaments, les infrastructures de santé et les réponses d’urgence aux crises humanitaires (3).
  2. Le gel du Plan d’urgence pour la lutte contre le SIDA/VIH (PEPFAR), compromettant des initiatives cruciales dans plus de 50 pays et mettant en péril les avancées réalisées dans la réduction de la transmission du VIH/SIDA (4).
  3. La réduction du financement du National Institute of Health (NIH) et des projets associés de recherche médicale (plafonnement à 15 % des coûts indirects) (5) qui impacte les recherches sur les vaccins, les traitements contre les maladies infectieuses et non transmissibles, compromettant le développement de nouveaux traitements (6) (7). De nombreux essais cliniques internationaux et recherches collaboratives risquent ainsi d’être suspendus, les accès aux bases de données de programmes ciblés (VIH/SIDA, recherches en lien avec le genre, données climatiques etc.), supprimés. Ces coupes budgétaires vont affecter l’ensemble de la recherche médicale aujourd’hui mondialisée.
  4. La réintroduction du « Global Gag Rule » qui empêche tout financement des ONG internationales qui diffusent des informations et aident à l’interruption volontaire de grossesse entraînant une baisse significative des financements destinés à la santé reproductive et maternelle, notamment en Afrique et en Asie, impactant l’accès aux soins prénataux et aux contraceptifs (8).
  5. Le retrait du financement de l’OMS et celui progressif du personnel américain, qui privera l’organisation d’environ 20 % de son budget, affectant les campagnes de vaccination, la coordination des réponses sanitaires et la surveillance des pandémies, désormais sans lien avec les Centers for Disease Control (9) (10) (11) (12), ainsi que la surveillance des maladies non transmissibles.
  6. Le retrait des États-Unis de plusieurs organisations multilatérales internationales et de ses contributions à des institutions-clés comme l’UNESCO et le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU (UNHRC), qui affectera les populations les plus vulnérables (13).

Ces mesures peuvent encore faire l’objet de révisions ou d’annulations, de dérogations ou de limitation dans le temps. Cependant, compte tenu du rôle et de l’importance de la contribution américaine à la santé mondiale, elles remettent en question non seulement la coordination, le financement de ces actions mais aussi la recherche et l’innovation dans ce domaine (14), au détriment des populations les plus vulnérables.

Face à ces décisions aux conséquences potentiellement délétères pour la santé mondiale, l’Académie nationale de médecine de France estime essentiel de :

– Maintenir un engagement collectif dans la santé mondiale, en garantissant l’accès aux soins et aux services des personnes directement affectées par l’arrêt brutal des programmes d’aides sanitaires, en exprimant une solidarité envers les chercheurs et personnels de santé concernés par ces restrictions, en renforçant les collaborations en cours et à venir.

– Repenser l’architecture et la gouvernance de la santé mondiale, en précisant notamment le rôle de l’OMS ainsi que la contribution respective des financements internationaux et des fonds domestiques.

– Affirmer un « leadership » européen avec une position commune et proactive définissant une volonté de coordination participative face au retrait américain. La France devrait se donner les moyens d’y jouer un rôle majeur et emporter l’adhésion de ses partenaires à ces nouvelles ambitions.