Opportunité: Les Jardins de l’Espoir recrute un (e) Secrétaire comptable

Dans le cadre de la mise en œuvre de ses activités, l’association Les Jardins de l’Espoir JDE recrute un (e) Secrétaire comptable.

DESCRIPTION DU POSTE

  1. Missions

Le Secrétariat étant la porte d’entrée de l’organisation, il accueille et fait transiter tous les dossiers de l’organisation.

Spécifiquement les missions à ce poste seront :

  • Recevoir et enregistrer les appels téléphoniques.
  • Tenir les différents registres :
  • registre courrier « arrivée » ;
  • registre courrier « départ » ;
  • registre courrier électronique « arrivée » ;
  • registre courrier électronique « départ » ;
  • cahier des appels téléphoniques et des visites ;
  • registre des transmissions.

  • Enregistrer des opérations comptables
  • Établir des déclarations fiscales et sociales
  • Classer les documents, informations et fonds documentaires d’une activité
  • Maitriser les procédures financières

  • Profil recherché

Le Secrétaire comptable doit posséder une parfaite maîtrise de la langue française et de bonnes connaissances en comptabilité générale. Il doit justifier d’une formation académique ou professionnelle en Secrétariat bureautique avec des notions de base en comptabilité ;

Il doit également avoir des compétences en :

  • Gestion administrative et du personnel
  • Classement de données et archivage
  • Utilisation d’outils bureautiques
  • Utilisation de logiciels comptables, logiciels de paie et tableurs
  • Modalités d’accueil
  • Utilisation d’outils collaboratifs (planning partagé, web conférence, réseau social d’entreprise)

  • Qualités majeures
  • Avoir de bonnes notions en gestion d’équipe ;
  • Avoir une grande capacité à travailler sous pression et au-delà des horaires réglementaires non seulement au bureau mais également sur le terrain;
  • Aimer l’agriculture et être capable de se déplacer sur les sites agricoles de l’organisation
  • Résidant dans les environs de la commune de Abomey-Calavi ou être prêt à y habiter ;
  • Être apte à présenter un parent comme garant ;
  • Être très autonome et immédiatement disponible.

PIECES A FOURNIR POUR CANDIDATER AU POSTE

  • Lettre de motivation adressée à la Présidente de Les Jardins de l’Espoir ;
  • Curriculum vitae ;
  • Une photocopie de la pièce d’identité en cours de validité.

Le dossier sera déposé sous pli fermé avec la mention : CANDIDATURE AU POSTE DE SECRETAIRE COMPTABLE, sur l’un des sites de l’association situé à Godomey-Togoudo, à côté du Maquis Da Yovo ou envoyé par mail à espoir.jardins@gmail.com portant l’objet CANDIDATURE AU POSTE DE SECRETAIRE COMPTABLE au plus tard le 25 Avril 2024 à 17 heures.

Pour plus amples informations, veuillez contacter les numéros suivants : 95 93 82 87 / 40 96 22 96.




Accès à l’énergie dans l’espace CEDEAO: Des avancées vers la durabilité énergétique

En 2013, lors de la 43ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO, les États se sont engagés à un accès universel aux services énergétiques propres, abordables et durables pour l’ensemble de leurs populations à l’horizon 2030. Une décennie après et dans un rapport publié en décembre 2023, la Commission de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest) dresse un bilan exhaustif des avancées et des défis en matière  d’énergie au sein de la sous-region ouest-africaine.

Selon Bayaornibè DABIRE, Directeur de l’Energie et des Mines de la Commission de la CEDEAO, cette publication de la Direction de l’Energie et des Mines de la CEDEAO présente les chiffres clés sur l’énergie dans l’espace CEDEAO. L’édition 2023 fournit des données sur l’approvisionnement, la transformation, la consommation d’énergie, les échanges d’énergie et les principaux indicateurs environnementaux et de développement durable jusqu’à l’année 2021 a-t-il indiqué.

Ce rapport met en lumière la diversification de l’approvisionnement énergétique de la CEDEAO. Il s’agit de la biomasse énergie, du pétrole brut et ses dérivés, du gaz naturel, de l’hydroélectricité, du charbon minéral, du solaire, et d’autres sources. En 2021, cet approvisionnement est estimé à 145 785 ktep, avec une prédominance écrasante de la biomasse énergie, représentant près de 61% du total, suivi de l’hydroélectricité à 1,4% et des importations d’électricité à 0,1%.

Approvisionnement, Production, Transformation et Consommation de l’énergie en Afrique de l’ouest

Entre 2010 et 2021, l’approvisionnement total en énergie a augmenté de manière significative, passant de 103 199 ktep à 145 785 ktep. La progression la plus remarquable a été observée dans le secteur de l’énergie solaire photovoltaïque, avec une croissance moyenne annuelle de 48%, permettant une augmentation de la production d’électricité de 18 GWH à 1 500 GWH en 2021.

En ce qui concerne la production d’énergie électrique en 2021, le gaz naturel est en tête avec 42%, suivi des produits pétroliers à 37%, de l’hydroélectricité à 19%, et du solaire photovoltaïque à 1%.

La production de charbon de bois reste significative dans certains pays de la CEDEAO, avec une augmentation observée ces dernières années. La Guinée, le Libéria et le Togo se distinguent en produisant plus de charbon de bois par habitant que les autres pays, avec une moyenne de 52 kg par habitant dans l’espace CEDEAO.

En ce qui concerne la consommation d’énergie, les secteurs résidentiel et des transports sont les plus gros consommateurs dans la CEDEAO, tandis que l’agriculture en est le secteur le moins consommateur.

Accès à l’énergie et défis environnementaux

Entre 2018 et 2021, la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité a augmenté de 3,3% par an, témoignant d’une tendance positive vers la durabilité énergétique. En termes d’accès à l’électricité, certains pays comme le Cap-Vert, le Mali, la Gambie, le Nigéria, le Togo, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Sénégal se démarquent en offrant un meilleur accès à l’électricité que d’autres dans l’espace CEDEAO.

Le secteur des transports, en particulier le transport routier, demeure la principale source d’émissions de CO2 dans la CEDEAO, représentant environ 46% des émissions totales. Cette réalité souligne l’urgence d’adopter des politiques et des pratiques plus durables pour atténuer l’impact environnemental de cette sous-région dynamique mais confrontée à des défis énergétiques majeurs.

Sédiko DOUKA, Commissaire chargé des Infrastructures, de l’énergie et de la digitalisation, Commission de la CEDEAO pense que la décennie entamée est importante car elle doit servir de boussole et permettre de faire les efforts nécessaires pour atteindre les objectifs fixes au regard de l’engagement pris par les Etats pour assurer l’accès à l’énergie de leurs population.

Megan Valère SOSSOU




Non-réhabilitation des sites miniers au Burkina Faso : que deviennent les 60 milliards FCFA versés par les sociétés minières ?

Les différents Codes miniers que le Burkina Faso a adoptés encadrent la question de la fermeture et de la réhabilitation des sites miniers. En effet, les sociétés minières qui sont en fin d’exploitation ont l’obligation de réhabiliter le cadre ayant servi à leurs activités. Pour ce faire, elles cotisent annuellement pendant la phase d’exploitation de leur mine afin que cette manne financière puisse servir à la réhabilitation. Malgré tout, aucun site n’a été réhabilité. Alors, quel est le point des cotisations des sociétés minières ? Que deviennent ces milliards FCFA ?Pourquoi les sites ne sont pas réhabilités malgré les milliards FCFA versés par les sociétés minières ? Nous avons cherché à comprendre cette impossible réhabilitation des sites miniers fermés au Burkina Faso.

Site minier /Ph:DR

L’exploitation minière à un impact significatif sur l’environnement. Mais à la fin de l’exploitation d’une mine, la société a l’obligation de réaliser des travaux de remblaiement, de re-couverture des sols par l’utilisation des matériaux de remblaiement des fonds de carrière, excavation, puits et la reconstitution de la base du biotope par des plantations des différentes espèces, etc. C’est pour couvrir les frais liés à ces différentes opérations de restauration de l’environnement et du cadre ayant servi aux activités minières que le Code minier fait obligation pour chaque exploitant minier, de créer un compte à la BCEAO ou dans une banque commerciale où elles cotisent en fonction des éléments contenus dans le plan de gestion environnemental et social. Le montant issu de ces cotisations servira à toutes les activités de réhabilitation.

Le Code minier adopté en 2015 s’est voulu clair sur la question. En effet, en son article 141, la loi n°036-CNT portant Code minier prescrit que « tout titulaire d’un permis d’exploitation de grande ou de petite mine, d’un permis d’exploitation semi-mécanisée ou d’une autorisation d’exploitation industrielle de substances de carrières est tenu d’ouvrir et d’alimenter un compte fiduciaire à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ou dans une banque commerciale du Burkina Faso qui servira à la constitution d’un fonds pour couvrir les coûts de la mise en œuvre du programme de préservation et de réhabilitation de l’environnement. Les sommes ainsi utilisées sont en franchise des impôts sur les bénéfices. Les modalités d’alimentation et de gestion de ce fonds sont établies par voie réglementaire ».

La gestion de ces fonds cotisés par les mines relève des compétences du Fonds d’intervention pour l’environnement (FIE). Dans ce sens, le FIE « est mobilisateur et gestionnaire du fonds. Il a œuvré à l’ouverture des comptes » par les sociétés minières, expliquent les responsables du FIE. En outre, le décret n°2017-0047/PRES/PM/MEMC/ MEEVCC/MINEFID/MATDS 15 février 2017, portant organisation, fonctionnement et modalités de perception des ressources du Fonds de réhabilitation et de fermeture des mines, précise les conditions d’approvisionnement du compte ainsi que les conditions d’utilisation des fonds qui y sont versés.

Ces milliards FCFA qui dorment en banque

Selon les informations recueillies auprès de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE-BF), les sociétés minières ont assuré le versement de leurs cotisations. En 2016 par exemple, le solde global de leurs cotisations était à seulement 9.110.134.041 FCFA contre 23.950.892.373 FCFA attendus en fin 2015 selon les chiffres de l’ITIE-BF. Ce qui donnait déjà un manque à gagner de 14.840.758.332 FCFA.

Par la suite, la situation semble avoir plus ou moins évolué. A la date du 31 décembre 2022 et selon le rapport d’avancement 2023 de l’ITIE, ce sont 57.128.711.498 FCFA qui ont été cotisés par 11 sociétés minières. A la même date, il était cependant attendu des sociétés minières, des cotisations à hauteur de 60.640.610.823 FCFA. En fin 2022, le manque à gagner est de 3.511.899.325 FCFA. Ce qui veut dire que le compte n’est pas encore bon pour ce fonds de réhabilitation malgré les efforts des sociétés minières. Néanmoins, « il est important de souligner que toutes les sociétés minières contribuent », précise ITIE-Burkina.

Pour l’année 2023, des sociétés ont déjà opéré des versements pour le Fonds. A la fin du premier semestre de l’année 2023, l’on apprend auprès du FIE, que 12 sociétés ont procédé au paiement des cotisations du fonds de réhabilitation et de fermeture des sites miniers. L’ensemble des cotisations depuis l’initiative du fonds de Réhabilitation en 2015 donne la somme de 60.933.070.629 FCFA à la date du 30 juin 2023.

Impossible réhabilitation ?

Cependant, cette réhabilitation des sites miniers au Burkina Faso connaît des difficultés, sinon des blocages, selon les responsables du FIE. Ces derniers confirment d’ailleurs que les sites des mines en situation de fermeture n’ont pas encore été réhabilités. Selon les informations d’ITIE Burkina, à ce jour, il est fait état de « 6 mines en arrêt pour diverses raisons » et non des mines fermées.

Des sociétés minières disposent de leur plan de réhabilitation, mais peinent à les voir étudiés par un Comité. En effet, les plans de réhabilitation et de fermeture d’une mine industrielle et semi mécanisée ou une carrière industrielle sont examinés et validés par le Comité technique interministériel d’examen des plans et programmes de réhabilitation et de fermeture des mines.

Ce Comité a été créé par l’arrêté interministériel n°2019-554/MEEVCC/MMC/ MINEFID/MATDCS du 30 octobre 2019. Composé de 24 membres, il est présidé par le Secrétaire général du ministère en charge de l’Environnement. Les membres ont été officiellement installés le 9 décembre 2020. La procédure veut que chaque mine adresse son plan de réhabilitation au ministre chargé des Mines qui saisit le Président du Comité pour statuer. Malheureusement, révèlent les responsables du FIE, à la date du 30 juin 2023, aucun plan de réhabilitation et de fermeture de mine n’a été soumis au Comité.

« Les charges de fonctionnement du CT/EV et du Comité Interministériel de suivi-contrôle sont supportées par le Fonds de réhabilitation et de fermeture des mines. »

Le FIE accuse « le manque de ressources pour le fonctionnement du Comité mis en place ». En outre, le manque de ressources nécessaires au fonctionnement des comités mis en place; le manque de textes qui fixent les modalités d’accès aux ressources et la non-tenue des comités chargés de l’examen et de la validation des plans et programmes de réhabilitation et de fermeture des mines constituent des barrières à la mise en œuvre de la réhabilitation des sites miniers, à en croire les experts du FIE.

En effet, l’article 21 de l’Arrêté n°2019-554/MEEVCC/MMC/ MINEFID/MATDCS dit que « les charges de fonctionnement du CT/EV et du Comité interministériel de suivi-contrôle sont supportées par le Fonds de réhabilitation et de fermeture des mines ». Et l’article 22 ajoute que « les indemnités de session des membres du CT/EV, les frais de mission des membres du comité interministériel et suivi-contrôle et les indemnités de session du conseil d’administration du Fonds d’intervention pour l’environnement sont servis conformément aux textes en vigueur ». Le texte ne précise donc pas l’origine des indemnités et autres prises en charge, puisque les activités financées par les cotisations sont clairement citées dans le décret.

Faut-il parler de problèmes de prise en charge des membres du Comité ? Non, répond un technicien de l’ITIE-Burkina. Avant lui, nous avons tenté de poser la même question aux acteurs directs de l’Etat, mais nos demandes d’entretien avec le Ministère des Mines, celui de l’Environnement, et l’Agence nationale des évaluations environnementales, toutes datées du 5 juillet 2023 n’ont pas eu de réponse.

L’une des difficultés majeures, selon notre source de l’ITIE-Burkina, est de pouvoir disposer de ressources humaines aguerries pour faire des travaux de terrain, évaluer l’impact réel des activités minières avant de pouvoir apprécier les éventuelles propositions de plan de réhabilitation des sites. A cela, confie-t-il, s’ajoute la question sécuritaire qui ne facilite pas des travaux de ce type.

Néanmoins, selon l’Inspecteur de l’environnement Juste Bationo, la question de la prise en charge des membres du Comité technique demeure une réalité. Il explique le lien avec les questions de prises en charge par les dispositions réglementaires qui encadrent les conditions de décaissement des fonds.

« Il est difficile à l’Administration de procéder au déblocage des fonds pour la tenue des sessions de validation des plans et programmes annuels de réhabilitation et de fermeture. »

Il y a plusieurs conditions à remplir, selon lui : « Les dépenses relatives aux travaux de réhabilitation et de fermeture des sites miniers ne peuvent être autorisées qu’après la réalisation d’une évaluation précise du coût de la réhabilitation et de fermeture des sites miniers, la transmission du rapport d’évaluation du comité technique faisant ressortir les conclusions des travaux, l’avis final, la liste des membres ayant participé aux travaux ainsi que la version définitive du plan de réhabilitation et de fermeture au Conseil d’Administration du FIE et l’établissement d’un rapport d’exécution physique et financière des travaux de l’année précédente s’il y a lieu. »

Cette autorisation des dépenses de réhabilitation est assurée par le comité technique interministériel chargé de l’évaluation et de la validation des plans de réhabilitation. De ce fait, il est difficile à l’Administration « de procéder au déblocage des fonds pour la tenue des sessions de validation des plans et programmes annuels de réhabilitation et de fermeture ». Selon le Directeur général par intérim du FIE, il faut vite trouver une solution aux différentes difficultés liées à la réhabilitation des mines.

Afin de comprendre ces blocages, nous avons adressé une correspondance au ministère en charge de l’Environnement ainsi qu’à celui chargé des Mines et au Comité. Mais jusqu’au moment où nous bouclions ces lignes, nous n’avions reçu aucune réponse.

Face à toutes ces difficultés constatées dans le dispositif, l’on apprend qu’une relecture des textes régissant la réhabilitation est en cours afin de rendre le Comité plus opérationnel. Cela permettra de prendre en compte les nouvelles réalités qui s’imposent. En outre, les acteurs s’accordent à dire qu’il serait judicieux d’envisager une réhabilitation progressive des mines.

Situation environnementale déplorable

En clair, tant que les sites ne sont pas réhabilités, la situation environnementale des sites miniers demeure préoccupante. En cas de non-réhabilitation, les conséquences sont donc énormes. Ainsi, selon un expert de l’ITIE, la non-réhabilitation cause des problèmes pour les populations environnantes. Les bacs à résidus chargés de produits chimiques toxiques comme le cyanure, dit-il, peuvent contaminer la nappe phréatique et les trous béants menacent la sécurité physique des populations.

La mine de Kalsaka, dans la région du Nord, en est l’illustration. Fermée depuis 2013, la nonréhabilitation fait craindre le pire. Des animaux sont morts à l’intérieur du site qui a connu un saccage des populations, selon les témoignages de l’ancien maire. La mine de Poura est aussi une parfaite illustration. Elle n’a connu aucune réhabilitation depuis sa fermeture en 1999. Selon des témoignages recueillis sur place, les eaux souterraines de la ville de Poura ont été contaminées par des produits toxiques. Des dizaines d’animaux sont morts après avoir bu de l’eau contaminée. La mine de Zinc de Perkoa, celle d’or de Youga en arrêt risque de subir le même cas si la réhabilitation n’est pas effective. Pourtant, toutes ces mines ont versé leur cotisation au fonds de la réhabilitation. Mieux, Kalsaka et Essakane ont déposé respectivement en août 2015 et en novembre 2020 leur plan de réhabilitation auprès du ministère des Mines. Les dossiers de Kalsaka et de Essakane n’ont jamais été transmis à ce Comité, encore moins examiné. Ces 02 sociétés qui sont à jour de leur cotisation au fonds de réhabilitation et de fermeture des mines n’y ont pas accès pour débuter la réhabilitation.

Le manque de moyens est battu en brèche par une enquête réalisée en 2016 par les députés de la septième législature. Pour les députés, « les compagnies minières sont en deçà des réponses environnementales légalement et socialement attendues ». Et les députés de déplorer le fait que les ministères des Mines et de l’Environnement ne montrent aucune volonté réelle « à obtenir les mesures correctives nécessaires ».

Pire, du fait de la non-utilisation des fonds par l’Etat, certaines sociétés minières ont souhaité utiliser leurs fonds logés dans les banques pour la mise en œuvre de leur plan de gestion environnementale et sociale (PGES), ce qui est différent du plan de fermeture et de réhabilitation.

Ce manque de moyen financier est aussi battu en brèche par bon nombre d’observateurs du secteur minier qui estiment qu’il existe plusieurs moyens de financer le fonctionnement de ce Comité. Les services financiers du ministère de l’Environnement peuvent solliciter des ressources au titre des dépenses interministérielles du budget national. Il suffit d’en faire la demande au ministère des Finances ou de créer une ligne dans le budget de l’année.

Enquête réalisée par Aimé Kobo NABALOUM avec l’appui de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO).

Encadré :

Situation nominative des sociétés mines

Liste des Mines en fonction : Essakane SA, Houndé Gold, Mana, Boungou, Wahghion, Roxgold, Bissa Gold, Ymiougou, Orezone, Somisa, Karma

Liste des sociétés minières en situation d’arrêt Kalsaka mining SA, Semafo Burkina SA, Somita SA, Netiana mining Company, Société des mines de Belahouro (SMB), Bouere-Dohoun Gold Operation SA et Nantou mining Perkoa.



Un réseau de biostatisticiens se met en place pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre

Un réseau de biostatisticiens pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre verra le jour à la fin de l’atelier de renforcement des capacités en biostatistique qui se déroule à Abomey-Calavi du 18 au 20 décembre 2023. Cet atelier, faisant suite à celui organisé en Gambie il y a un peu plus d’un an, intervient dans un contexte où le fardeau des maladies infectieuses et les problèmes environnementaux en Afrique subsaharienne demeurent parmi les plus élevés au monde. De plus, l’expertise en biostatistique, discipline appliquant la théorie et les méthodes statistiques à l’environnement, les sciences biologiques notamment la santé publique pour mieux comprendre les épidémies, est très limitée.

Vue d’ensemble des participants

Dans ce contexte, les biostatisticiens de l’Afrique de l’Ouest et du Centre se mobilisent pour, à partir d’une grande quantité de données existantes, contribuer à une prise de décision efficace, étant donné le faible nombre de statisticiens/biostatisticiens dans la région. « Il est crucial de former les jeunes dans ce domaine. Des initiatives sont en cours dans la région, et nous devons unir nos efforts pour des actions plus efficaces et efficientes », a déclaré le Prof. Romain GLELE KAKAI, Directeur du Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations Forestières (LABEF/FSA/UAC) et président du comité national d’organisation.

Cet atelier réunit des experts d’Afrique de l’Ouest et centrale, d’Europe et des États-Unis, ainsi que de jeunes chercheurs en début de carrière dans le domaine de la biostatistique/biomathématique. Pendant trois jours, il sera question d’examiner l’état du renforcement des capacités en biostatistiques/biomathématiques en Afrique de l’Ouest et du Centre, de mettre à jour les connaissances sur les avancées récentes en biostatistique/biomathématique dans la région, et de réfléchir à la mobilisation de fonds pour renforcer les ressources en biostatistique. « L’organisation de cet atelier à Cotonou envoie un message fort.

La biostatistique concerne directement la population dans le sens où nous abordons les problèmes environnementaux et de santé auxquels elle est confrontée. Nous discuterons de la manière d’obtenir des résultats probants pour aider les décideurs à prendre des décisions efficientes », a souligné le Professeur Ngianga-Bakwin KANDALA de l’Université de Western au Canada.

cérémonie d’ouverture

En ouvrant les travaux, Prof. Marcel HOUINATO, Directeur de l’École Doctorale de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’UAC, a remercié l’office des Affaires étrangères de la République fédérale d’Allemagne, qui a permis la mise en place d’un hub de recherche sur la modélisation socio-écologique de la dynamique de la COVID-19 en collaboration avec l’Université de Freiburg (Allemagne) et qui soutient l’organisation de cet atelier. « Je suis convaincu que les présentations, les échanges et les discussions de cet atelier permettront de définir des stratégies visant à dynamiser davantage le réseautage et les collaborations pour le renforcement des capacités en biostatistique en Afrique de l’Ouest et du Centre », a-t-il affirmé.

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Establishment of a BiostatisticiansNetwork for West and Central Africa

A network of biostatisticians for West and Central Africa will be established at the end of the capacitybuilding workshop taking place in Abomey-Calavi from December 18 to 20, 2023. Following the one organized in The Gambia just over a year ago, this workshop comes at a time when the burden of infectious diseases in sub-Saharan Africa remains among the highest globally. Moreover, expertise in biostatistics, a discipline applying statistical theory and methods to public health to better understand epidemics, is severely limited.

In this context, biostatisticians from West and Central Africa are mobilizing to contribute to effective decision-making based on a large quantity of existing data, given the scarcity of statisticians/biostatisticians in the region. « It is crucial to train the youth in this field. Initiatives are underway in the region, and we must unite our efforts for more effective and efficient actions, » stated Prof. Romain GLELE KAKAI, Director of the Laboratory of Biomathematics and Forest Estimations (LABEF/FSA/UAC) and President of the National Organizing Committee.

This workshop brings together experts from West and Central Africa, Europe, and the United States, as well as young researchers in the early stages of their careers in biostatistics/biomathematics. Over three days, the agenda includes examining the state of capacity-building in biostatistics/biomathematics in West and Central Africa, updating knowledge on recent advances in biostatistics/biomathematics in the region, and reflecting on mobilizing funds to strengthen biostatistical resources.

« The organization of this workshop in Cotonou sends a powerful message. Biostatistics directly concerns the population in the sense that it addresses the health and environmental issues they face. We will discuss how to obtain conclusive results to assist decision-makers, » emphasized Prof. Ngianga-Bakwin KANDALA from the University of Western in Canada.

In opening the proceedings, Prof. Marcel HOUINATO, Director of the Doctoral School of the Faculty of Agricultural Sciences at UAC, thanked the Federal Foreign Office of Germany, which facilitated the establishment of a research hub on socio-ecological modeling of COVID-19 dynamics in collaboration with the University of Freiburg and supported the organization of this workshop.

« I am confident that the presentations, exchanges, and discussions at this workshop will lead to strategies to energize further networking and collaborations for strengthening biostatistical capacities in West and Central Africa, » he asserted.




Climat et Biodiversité au Bénin : l’ONG Save Our Planet pour une citoyenneté active

La 4e édition tant attendue de la Conférence Citoyenne pour le Climat et la Biodiversité au Bénin, organisée par l’ONG Save Our Planet, s’est ouverte le samedi 9 décembre 2023, à l’université d’Abomey-Calavi. Cet événement a rassemblé des citoyens engagés, des experts et des organisations de la société civile renommées.

En prenant la parole à l’ouverture de la conférence, Megan Valère SOSSOU, Directeur Exécutif de l’ONG Save Our Planet a salué la présence effective des participants et acteurs invités avant de préciser l’objectif de la Conférence. « Il s’agit d’impliquer activement les citoyens dans la formulation de recommandations stratégiques afin de renforcer les initiatives de lutte contre les changements climatiques et de préservation la biodiversité au Bénin », a précisé Megan Valère SOSSOU.

En ouvrant officiellement les travaux de la 4e édition de conférence Citoyenne pour le Climat et la Biodiversité au Bénin, le parrain de l’événement, le Professeur Michel BOKO, a loué l’initiative de l’ONG Save Our Planet, soulignant le lien indissociable entre biodiversité et climat. « C’est pourquoi, je trouve votre initiative très pertinente, et je vous en félicite », a-t-il déclaré.

Le panel inaugural, animé par le Journaliste Fulbert ADJIMEHOSSOU, a jeté les bases des dialogues participatifs. Ce panel a été enrichi par le Professeur Honoraire en Climatologie Michel Boko, la Coordonnatrice LABIS Porto-Novo, Laurette Bernisse SOUALY et Directeur Exécutif de JEVEV ONG, Henri TOTIN. Les échanges ont permis aux experts d’explorer comment transformer la jeunesse et l’innovation au service du climat, de la Biodiversité et du Développement Durable. Ils ont évoqué plusieurs initiatives, dont celles de la valorisation de la jacinthe d’eau en composts, de la transformation des déchets plastiques et de la valorisation des déchets des équipements électriques et électroniques.

Dans son intervention, Henri TOTIN, Directeur Exécutif de l’ONG JEVEV a exposé le projet innovant de son organisation dans la communauté de Ganvié qui consiste à gérer autrement la problématique de la prolifération envahissante des jacinthes d’eau pour libérer le couloir de navigation sur l’eau. Une initiative qui participe au nexus Climat Biodiversité et Développement durable a-t-il indiqué.

Comme à Ganvié dans la commune de So-Ava, à Porto-Novo précisément au Laboratoire d’Innovation Sociale (LABIS), l’innovation, l’employabilité et l’engagement citoyen sont au cœur des actions. Pour Laurette Bernisse SOUALY, sa Coordonnatrice, « dans le contexte actuel, on ne peut pas parler de la citoyenneté, de l’entreprenariat, de l’employabilité sans parler des questions liées à l’environnement ».

Parlant d’innovation au service de l’environnement, le Professeur Michel BOKO encourage vivement les jeunes à innover pour répondre aux défis climatiques et écologiques. Cependant, il invite à la vigilance en matière d’innovation pour ne pas créer un autre problème pour l’environnement ou pour l’Homme se basant sur le cas de la valorisation des plastiques, dont les substances sont extrêmement dangereuses pour l’homme et pour l’environnement. Ce panel inaugural enrichissant a planté le décor aux panels de renforcement de capacité et de partage d’expérience.

Ainsi, la première intervention dans ce cadre a été menée par Carin GOGAN, Expert Senior en Suivi Évaluation et capitalisation au Projet BENKADI, qui a mis en lumière le rôle de la Plateforme des Acteurs de la Société Civile (PASCiB) dans l’Adaptation basée sur les Écosystèmes du Projet Benkadi. Cette présentation a souligné l’importance de l’engagement de la société civile dans les initiatives d’adaptation locale.

Étienne Houédoté DEGBOE, Directeur Exécutif par Intérim de l’ONG SOS Biodiversity, a ensuite analysé le nouveau cadre mondial sur la biodiversité, partageant les expériences fructueuses de son organisation en matière de conservation de la biodiversité au Bénin. Horace Fiacre Enock KPOSSI, MSc en Gestion des Aires Protégées et Réserves de Biosphère, a ensuite présenté des perspectives sur la gestion efficace de ces aires face aux menaces terroristes émergentes en Afrique de l’Ouest, mettant en avant l’implication des communautés locales et la mise en place de numéros verts pour renforcer la sécurité.

La particularité de ce panel en ligne est la coopération avec les experts du nord sur le rôle de l’innovation dans le nexus Climat-Biodiversité et Développement Durable. Cette session en ligne a été animée par Giraud TOGBE, journaliste scientifique au Sénégal avec pour invitées : Pauline MODRIE, Conseillère en Développement Durable, et Flore Fiers, Chargée de projet spécialisée en Innovation. Les intervenants ont souligné l’importance des petites solutions durables et de l’application pratique des innovations au quotidien au service du développement durable.

Les chercheurs Mireille ODOUNFA et Paulette GUEDEZOUME, du LABEF, ont ensuite abordé la nécessité d’introduire l’intelligence artificielle dans l’agriculture, soulignant les avantages des modèles d’apprentissage automatiques et des algorithmes pour une agriculture plus intelligente et adaptative. Dans sa présentation sur le rôle des médias dans le nexus Climat Biodiversité et Développement, Fulbert Adjimehossou, Secrétaire général du Réseau des Acteurs des Médias pour l’Eau, l’Environnement et le Climat (RAMEC), a fait une analyse anatomique de l’univers médiatique croisé aux enjeux environnementaux. Il a souligné le rôle crucial des médias dans la sensibilisation autour des questions environnementales, en particulier sur les changements climatiques et la biodiversité. Il a encouragé les médias à aller au-delà des comptes-rendus factuels et à initier des enquêtes approfondies pour mieux informer et sensibiliser les populations.

La conférence a également inclus une simulation de négociation climatique, impliquant diverses parties prenantes telles que les entreprises et les Organisations de la société civile. Cette immersion a offert aux jeunes participants une compréhension approfondie des différents aspects d’une négociation climatique, renforçant ainsi leur capacité à défendre la justice climatique.

La particularité de cette nouvelle édition de la Conférence a été la distinction honorifique « Eco Awards Benin ». En effet, l’ONG Save Our Planet a distingué ses membres les plus actifs et qui ont contribué ardemment à atteindre ses objectifs ces dernières années à travers Eco Awards Benin. Une vingtaine de membres dans plusieurs catégories. La clôture de la conférence a été marquée par l’annonce d’une déclaration citoyenne, synthèse des contributions des participants et experts, destinée aux autorités politico-administratives pour influencer les politiques de développement.

La 4e édition de la Conférence Citoyenne pour le Climat et la Biodiversité au Bénin a été un succès retentissant, soulignant l’engagement continu de l’ONG Save Our Planet dans la promotion de solutions innovantes et durables pour relever les défis environnementaux majeurs.

Venance Ayebo TOSSOUKPE




Urgence médicale en Afrique subsaharienne : Des lacunes criantes dans l’accès aux soins chirurgicaux appellent à une action immédiate

Une évaluation approfondie menée en 2022 dans 601 hôpitaux de district de 32 pays d’Afrique subsaharienne a révélé des lacunes et des disparités alarmantes dans l’accès aux soins chirurgicaux, obstétriques et anesthésiques. Les domaines examinés comprenaient l’infrastructure, les ressources humaines, la prestation de services, la gestion de l’information, les finances, la gouvernance et le leadership.

Les résultats de l’étude, présentés lors du symposium international le 6 mai 2022, soulignent une situation préoccupante nécessitant une action immédiate. Parmi les conclusions les plus frappantes :

– 75 % des pays ne disposent pas de Plan National de Chirurgie, Obstétrique et Anesthésie ;

– La densité de professionnels de la santé spécialistes est de 1,36 pour 100 000 habitants ;

– Un hôpital de district sur quatre manque d’eau et d’électricité, et seulement un sur vingt-cinq a une connexion internet ;

– 70 % des pays n’ont pas de système d’assurance maladie universelle efficace ;

– 70,1 % des hôpitaux de district n’ont pas de salle d’opération dédiée à la chirurgie infantile ;

– Seulement 26,3 % des hôpitaux de district peuvent fournir une transfusion sanguine dans les deux heures suivant la demande.

Ces résultats mettent en lumière la vulnérabilité des systèmes de santé en Afrique subsaharienne, avec la chirurgie comme composante particulièrement négligée malgré les avancées médicales récentes. Dr Pierre M’PELÉ, Coordinateur de l’équipe scientifique, a souligné l’importance de l’action politique pour remédier à cette situation.

L’Initiative Chirurgie Afrique 2030 a été lancée pour mobiliser des investissements et des actions coordonnées en vue d’améliorer l’accès aux soins chirurgicaux, obstétriques et d’anesthésie. Cette initiative se concentre sur la mise en œuvre de la Déclaration de Dakar et de son Plan d’action régional 2022-2030, avec un objectif clair d’atteindre la couverture sanitaire universelle d’ici 2030.

Les gouvernements africains et leurs populations sont appelés à jouer un rôle clé dans ces efforts, notamment en améliorant l’accès à des soins chirurgicaux de qualité pour tous. Le Collège Ouest-Africain des Chirurgiens, Mercy Ships, et le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique sont parmi les partenaires clés dans cette initiative.

Plusieurs partenaires internationaux ont apporté leur soutien technique et financier à l’évaluation de base et se sont engagés à continuer leur soutien dans la mise en œuvre de la Déclaration de Dakar et de son Plan d’action régional 2022-2030.

Face au défi pressant, l’Initiative Chirurgie Afrique 2030 appelle à une coordination accrue des partenaires, au suivi des progrès conformément à l’évaluation de base de 2022, et à un engagement continu pour améliorer l’accès aux soins chirurgicaux, obstétriques et d’anesthésie en Afrique subsaharienne.

Le communiqué de presse est à téléchargé ici COMMUNIQUE DE PRESSE

L’intégralité du communiqué de presse est à lire ici




Consultation nationale au Bénin : Vers une gestion durable et sécurisée du complexe W-Arly-Pendjari

Après le Niger et le Burkina Faso, le Bénin a tenu sa consultation nationale dans le cadre de l’initiative visant à soutenir la gestion durable du complexe W-Arly-Pendjari (WAP). Cette rencontre organisée par le CENAGREF, s’est déroulée les 19 et 20 décembre 2024 à Grand-Popo, avec le soutien de partenaires internationaux tels que l’UNESCO, la Fondation des Savanes Ouest-Africaines (FSOA), l’UICN et la GIZ, et grâce au financement du gouvernement norvégien. L’événement a réuni des acteurs clés de la conservation, des forces de défense, de la sécurité publique, des experts ainsi que des représentants des communautés locales.

Face à la crise sécuritaire persistante au sein du complexe WAP, les trois pays concernés le Bénin, le Burkina Faso et le Niger ont réaffirmé leur engagement à protéger et gérer durablement ce patrimoine naturel commun. Une initiative qui met en avant la coopération transfrontalière renforcée pour répondre aux défis liés à ce site classé au patrimoine mondial.

Au cours des échanges et des travaux de groupe, les participants ont recensé les dispositifs et actions de sécurisation en place, tout en identifiant les risques et lacunes. Ces réflexions ont permis d’élaborer un plan d’action spécifique pour la protection du complexe.

Les participants témoignent

Pendant plusieurs jours d’intenses activités de réflexion, les acteurs ont pu faire le diagnostics et proposer des solutions nécessaires à la gestion durable et sécurisée du complexe. Sylvestre Djagoun, enseignant-chercheur à l’Université d’Abomey-Calavi et consultant, a salué la qualité des discussions et l’implication des acteurs dans la gestion du complexe WAP.

Pour Bello Abdel Aziz, Directeur du Parc National W au Bénin, les solutions proposées représentent une réponse efficace aux défis de sécurisation du complexe. Il a particulièrement mis en avant la participation active des communautés locales à cette rencontre, tout en soulignant l’importance d’initiatives sociales complémentaires pour renforcer la confiance des populations envers l’État.

À l’issue de cette consultation, Ibrahim Baré Oumarou, Trésorier Général de l’Association Nationale des Organisations Professionnelles des Éleveurs de Ruminants au Bénin, a exprimé son espoir de voir les parcs véritablement renaître et continuer à jouer un rôle crucial dans le développement durable.

Pour Junior Ohouko, de l’Unité Afrique du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, cette initiative se distingue par son approche inclusive et participative. « Nous collaborons d’abord avec les acteurs responsables de la gestion, notamment le CENAGREF et tous les autres acteurs dans chacun des trois pays. »

A noter que ces consultations nationales des différents pays aboutiront à l’élaboration d’un Plan Régional d’Urgence commun et à l’organisation d’une table ronde des partenaires techniques et financiers.

Megan Valère SOSSOU




L’Alliance d’Afrique Francophone pour l’Eau et l’Assainissement donne de la voix pour le droit à l’eau et à l’assainissement

Le lundi 16 décembre 2024 à Dakar (Sénégal) l’Alliance d’Afrique Francophone pour l’Eau et l’Assainissement (AAFEA) a formulé une déclaration en faveur de l’eau et de l’assainissement en Afrique dont voici le contenu.

La crise mondiale de l’eau reste alarmante : 2,2 milliards de personnes, soit un quart de la population mondiale, n’ont pas accès à une eau potable gérée en toute sécurité, et 1,5 milliard ne disposent même pas d’un service élémentaire d’eau potable selon le rapport 2023 du Joint Monitoring Program (JMP) de l’OMS et de l’UNICEF. Ces chiffres reflètent une situation d’insécurité hydrique persistante à l’échelle mondiale. En Afrique subsaharienne, 14 % de la population, principalement des femmes, passent plus de 30minutes par jour pour collecter de l’eau. Les conflits aggravent la situation, rendant ainsi l’accès à l’eau et à l’assainissement encore plus difficile, comme au Burkina Faso, où l’insécurité a déplacé2 millions de personnes, dont 53 % de femmes, au 31 mars 2023. S’agissant de l’assainissement, seule 24 % de la population d’Afrique subsaharienne a accès à des services d’assainissement gérés en toute sécurité selon le même rapport OMS/Unicef.

Face à cette situation alarmante, les Organisations de la Société Civile (OSC) jouent un rôle essentiel non seulement pour garantir la reconnaissance effective du droit à l’eau et à l’assainissement en tant que droits humains fondamentaux par les États (sur le plan politique et juridique à l’échelle nationale), mais aussi pour s’assurer de la concrétisation de ces droits au niveau national et local. Regroupant dix pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, l’Alliance d’Afrique Francophone pour l’Eau et l’Assainissement (AAFEA), œuvre pour que les droits humains à l’eau et à l’assainissement soient une réalité universelle. L’AAFEA contribue, par ses actions, à l’atteinte des ODD et en particulier l’ODD 6 « Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau ». Ce onzième atelier d’échange de l’Alliance d’Afrique Francophone pour l’Eau et l’Assainissement qui se clôture aujourd’hui a été un moment fort d’échange et de renforcement de capacités autour de la question des droits humains à l’eau et à l’assainissement, notamment en Afrique de l’Ouest et du Centre.

Au terme de cet atelier, les collectifs membres de l’AAFEA ont formulé plusieurs messages à l’endroit des décideurs pour rendre effectifs les droits humains à l’eau et à l’assainissement et favoriser l’atteinte de l’ODD 6. Ces messages sont :

1. Formaliser sur le plan juridique et politique les droits humains à l’eau et à l’assainissement Dans de nombreux États, les droits humains à l’eau et à l’assainissement restent insuffisamment reconnus ou appliqués, faute de volonté politique, de mécanismes d’application efficaces et en raison des crises sécuritaires. Les collectifs membres de l’AAFEA recommandent aux États d’intégrer ces droits dans les cadres juridiques, les mettre en œuvre par des décrets, établir des mécanismes de suivi et adopter des plans inclusifs basés sur la non-discrimination et l’universalité, en ciblant les populations vulnérables. Une Approche Basée sur les Droits Humains (ABDH) est nécessaire pour garantir un accès universel à l’eau et à l’assainissement et contribuer à une paix sociale durable.

2. Allouer des financements adaptés, suffisants, répondant aux besoins réels des communautés Les financements pour l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène sont, dans certains cas, insuffisants ou peu priorisés dans les budgets nationaux, avec une attention encore moindre pour l’assainissement et l’hygiène.

Les collectifs membres de l’AAFEA recommandent aux États de mobiliser et d’allouer des financements suffisants, transparents et adaptés aux besoins du secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, en visant au moins 3 % du budget national. Nous leur recommandons de communiquer régulièrement sur ces allocations et exploiter des sources innovantes comme les partenariats public-privé, les financements climatiques et la coopération internationale. Enfin, il est nécessaire de travailler à renforcer la traçabilité des flux financiers, et lever les obstacles entravant l’exécution des ressources.

3. Assurer une bonne gouvernance du secteur, intégrant la participation citoyenne et la redevabilité L’absence de gouvernance solide dans le secteur de l’eau et de l’assainissement engendre des dérives telles qu’une répartition floue des responsabilités, un manque de transparence, l’absence de régulation et de dialogue entre acteurs, ainsi qu’une faible participation du public et de la société civile. Ces lacunes, lorsqu’elles existent, compromettent la mise en œuvre efficace des politiques publiques à l’échelle des territoires.

Pour les collectifs membres de l’AAFEA, il est primordial que les stratégies du secteur de l’eau et de l’assainissement incluent des indicateurs de transparence, d’équité, de redevabilité et de participation citoyenne. Les usagers-citoyens doivent être impliqués dans les instances consultatives et décisionnelles à tous les niveaux. Les rôles des institutions et des collectivités locales, actrices clés du développement, doivent être clarifiés et articulés. Les États ont l’obligation de promouvoir des plates-formes de dialogue multi-acteurs et de renforcer les capacités techniques et opérationnelles des acteurs pour harmoniser et optimiser les actions dans le secteur.

Nous, collectifs membres de l’Alliance d’Afrique Francophone pour l’Eau et l’Assainissement, sommes convaincus que la concrétisation de ces messages aboutira à une effectivité des droits humains à l’eau et à l’assainissement, notamment en Afrique de l’Ouest et du Centre. Nous espérons que Monsieur le Ministre appréciera et portera ces messages dans les instances africaines et mondiales de décision sur l’eau et l’assainissement.

Par les collectifs membres de l’Alliance d’Afrique Francophone pour l’Eau et l’Assainissement (AAFEA) :

CANEA – Cadre de Concertation des acteurs Non Étatiques pour l’Eau et l’Assainissement (Bénin)

SPONG – Secrétariat Permanent des ONG (Burkina Faso) l AME – Alliance pour la Maîtrise de l’Eau (Cameroun)

CN-CIEPA – Coalition Nationale de la Campagne Internationale pour l’Eau potable et l’Assainissement (Mali)

CCOAD – Chambre de concertation des Collectifs d’ONG et d’Associations de Développement (Niger)

CNAPE – Coalition Nationale Action et Plaidoyer pour l’Eau (République de Guinée)

POSCEAS – Plateforme des Organisations de la Société Civile de l’Eau et de l’Assainissement auSénégal (Sénégal)

REAT – Réseau des Organisations de la Société Civile d’Eau et d’Assainissement au Tchad (Tchad)

CCEABT – Conseil de Concertation pour l’Eau et l’Assainissement de Base au Togo (Togo).




Gestion durable du complexe W-Arly-Pendjari : les acteurs du Bénin en consultation nationale

Dans le cadre de l’initiative visant à renforcer la gestion durable du complexe W-Arly-Pendjari, le Centre National de Gestion des Réserves de Faune (CENAGREF) organise, depuis ce jeudi 19 décembre 2024, une consultation nationale à Grand-Popo.

Cette initiative bénéficie du soutien du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, en collaboration avec le ministère du Cadre de Vie et des Transports chargé du Développement Durable, et de l’appui financier du gouvernement de la Norvège. Il s’agit de soutenir la conservation des sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial en Afrique dont le complexe W-Arly-Pendjari appartient.

La rencontre réunit une trentaine de participants, comprenant des experts, des représentants de la société civile, ainsi que des membres des forces de défense nationale et de sécurité publique.

Pour sa part, la secrétaire générale de la Commission nationale béninoise pour l’UNESCO, Pr Abossèdé Paulette Okpeicha, a insisté sur la nécessité pour le Bénin, le Burkina Faso et le Niger de synchroniser leurs actions pour améliorer la gestion et la protection de ce joyau qui joue des rôles capitaux. Elle a souhaité qu’à l’issue des travaux des actions concrètes soient identifiées pour relever les défis actuels soulignant l’engagement du Bénin à la Convention de l’UNESCO du 16 Novembre 1972.

Abdel-Aziz Babamoussa, Directeur Général du CENAGREF, a salué les progrès réalisés dans le cadre de l’accord tripartite signé en 2019, tout en exhortant à une mobilisation continue des ressources nécessaires pour mettre en œuvre les stratégies définies lors de cette rencontre et des prochaines assises régionales.

Dans son mot de bienvenue, Georges Sossou, Directeur Technique du CENAGREF, rappelé l’objectif de la rencontre. Il s’agit à l’en croire d’instaurer des processus transfrontaliers efficaces et opérationnels, respectant la souveraineté des États, pour protéger le Complexe W-Arly-Pendjari.

« Je saisis donc cette occasion pour saluer les avancées réalisées dans le cadre de l’Accord tripartite signé en 2019 et pour encourager la mobilisation continue des ressources nécessaires à la mise en œuvre des stratégies qui seront définies ici et lors des prochaines assises régionales » a confié le Directeur générale du CENAGREF avant de lancer officiellement au nom du Ministre du Cadre de Vie et des Transports chargé du Développement Durable.

Il importe de rappeler que cette initiative se tient après celle du Niger et du Burkina. Des consultations qui ont pour objectif d’engager tous les acteurs clés dans l’élaboration de Plans Nationaux d’Actions spécifiques à chaque pays. Elles constituent la première étape d’une série d’activité prévue au plan national et régional en vue d’une gestion durable du complexe W-Arly-Pendjari.

Megan Valère SOSSOU




Usage des drones au Bénin : la loi comme bouclier de la vie privée

Connus principalement pour leur usage dans des missions militaires autrefois, les drones sont devenus des outils indispensables dans divers domaines civils. Mais leur usage au Bénin est soumis à une réglementation stricte, sous peine de sanctions.

« Il y a trois mois, lors d’une cérémonie d’inhumation dans mon quartier à Zakpo Adame, un drone a survolé notre concession alors que je prenais une douche à l’extérieur, près de notre chambre. J’ai été très dérangée de le voir juste au-dessus de ma tête. », a confié Eudoxie Aiclounon, depuis Bohicon perplexe quant à la finalité des enregistrements effectués.

Des témoignages comme celui-ci reflètent la préoccupation croissante des citoyens sur les drones qui peuvent être utilisés pour espionner des espaces privés, filmer des événements sans consentement, voire collecter des données sensibles.

Pour David Gnaha, photojournaliste et pilote drone, bien qu’il soit très difficile d’identifier formellement une personne dans une vue du ciel sauf cas exceptionnel, il est important de respecter la vie privée.

Au Bénin, l’organe en charge de la protection des données personnelles est l’Autorité de Protection des Données Personnelles (APDP). Bellor GANHOUNOUTO est Consultant délégué à la protection des données personnelles à l’APDP. Il explique que l’APDP, dans sa mission de veiller à la protection des données personnelles, organise des séances de formation et de sensibilisation. L’APDP peut se saisir d’office un dossier, tout comme toute personne se sentant victime peut également saisir l’autorité, a-t-il informé. A ce sujet, il déplore l’ignorance des auteurs et des victimes, des droits et devoirs en la matière.

Des mesures pour un usage éthique

L’Agence Nationale de l’Aviation Civile (Anac) est responsable de la régulation de l’utilisation des appareils volants au Bénin. Elle exige que tous les exploitants de drones, qu’ils soient à des fins ludiques ou professionnelles, adressent une demande formelle d’autorisation via son site web avant tout usage. La même démarche est également possible sur le site web des services publics.

« Tous les amateurs doivent savoir que le survol de drone exige qu’on ait une autorisation au niveau de l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac) et en plus une formation certifiant. C’est pourquoi au niveau de notre creuset, nous accompagnons tous ceux qui sont passionnés à suivre une formation pour avoir le niveau et la certification requise afin de faire le survol de drone dans de meilleures conditions et éviter les dégâts », avait déclaré Daniel Tossou, président de l’Association Béninoise des Professionnels et Amateurs de Drone (Abepa-Drone) à nos confrères de Etele.

Du cadre juridique

Au Bénin l’utilisation des drones est encadrée par la règlementation technique relative à l’utilisation des aéronefs pilotés à distance, adoptée le 17 Septembre 2018. La règlementation permet aux drones à usage ludique de monter jusqu’à 122 mètres de hauteur maximale tandis que ceux à usage professionnel sont limités à 91,5 mètres.

Selon Qowiyou FASSASSI, juriste spécialisé en droit du numérique, survoler un domicile privé avec un drone constitue une violation de la vie privée, donnant ainsi le droit aux personnes concernées de saisir la justice. Si l’infraction est commise par une entreprise, elle risque une sanction selon l’article 453 du Code du numérique qui considère comme grave toute atteinte à la vie privée.

Si pour le Juriste l’article 20 de la Constitution protège l’inviolabilité du domicile il n’en demeure pas moins du Code de l’information et de la communication en ses articles 48 et 49, « toute personne a droit au respect de sa vie privée. Cela s’entend que toute personne est libre de gérer sa propre existence comme elle la pense sans craindre aucune ingérence extérieure et ou publicité. »

L’Autorité de Protection des Données Personnelles (APDP) peut mettre en demeure en vertu de l’article 454 du Code du numérique. Quant au nouveau Code pénal, il prévoit dans son article 608, des peines allant de six mois à cinq ans d’emprisonnement et des amendes de 500 000 à 2 000 000 de francs CFA pour les infractions liées à l’atteinte à la vie privée par l’écoute, l’enregistrement ou la transmission d’images sans consentement. Cependant, lorsque la personne est dans un lieu public, la notion de vie privée ne s’applique pas.

En attendant des dispositions légales plus spécifiques aux drones en matière de protection de la vie privée, les citoyens sont invités à contribuer au contrôle de l’usage des drones. L’APDP encourage à signaler tout abus, tandis que les professionnels multiplient les campagnes de sensibilisation et de formation aux bonnes pratiques.

Megan Valère SOSSOU

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Au Bénin, l’utilisation des drones est courante en raison de leur utilité pour la société, à des fins diverses, comme dans le cadre du projet d’Autonomisation des femmes et du dividende démographique en Afrique subsaharienne (SWEDD) en 2021. En effet, pendant la pandémie de la COVID-19, des drones ont été utilisés pour livrer des médicaments dans des zones reculées, comme à Firou, une localité de la commune de Kérou, au nord du Bénin. Cela prouve que les drones peuvent desservir des zones reculées et inaccessibles en produits essentiels.
C’est le cas de Léopold Degbegnon, Ingénieur en Géodésie qui a utilisé le drone pour le calcul des réserves de granite sur le site d’Okouta dans l’arrondissement de Setto au centre Benin. Pour l’ingénieur, l’utilisation du drone est plus rapide, moins coûteuse avec des livrables plus précises que l’utilisation d’un avion, lente et plus coûteuse. En clair, l’utilisation des drones constitue des opportunités pour les domaines de la santé, de l’agriculture, de la cartographie, du divertissement et bien d’autres. Elle mérite d’être surveillée pour prévenir les dérives pouvant violer la vie privée d’autrui.




Patrick Atangana Fouda : Un héros de la lutte contre le VIH nous quitte

Tout comme la communauté internationale, l’ONUSIDA pleure la perte de Patrick Atangana Fouda, un activiste exceptionnel et une figure emblématique de la lutte contre le VIH. Militant infatigable et voix des personnes vivant avec le VIH, Patrick a consacré sa vie à défendre les droits humains, à promouvoir l’accès aux soins et à briser le silence entourant cette maladie.

Vivant lui-même avec le VIH depuis sa naissance, Patrick Atangana Fouda a su transformer sa réalité personnelle en un puissant moteur de changement. Il a courageusement partagé son histoire pour sensibiliser à l’importance de la prévention, de la prise en charge et, surtout, de la lutte contre la stigmatisation. À travers son propre parcours, il a incarné l’espoir et la résilience, prouvant que vivre avec le VIH n’est pas une limite, mais une opportunité de redéfinir les perceptions et d’inspirer les autres.

À travers son plaidoyer courageux et ses interventions percutantes, il a rappelé à tous l’urgence d’agir pour garantir un accès équitable à la prévention, aux traitements et aux droits humains pour les personnes vivant avec le VIH. Une anecdote marquante de sa vie témoignage de son esprit combatif et de sa volonté d’agir. Lors d’une conférence internationale sur le VIH, Patrick avait pris la parole spontanément après un panel pour interpeller les décideurs. Avec une voix ferme et une passion palpable, il avait déclaré : « Je suis ici, vivant avec le VIH. Je ne suis pas seulement un chiffre dans vos rapports, je suis une personne avec des rêves, une famille, et une dignité. Faites plus que des promesses, agissez maintenant ! » Ses mots, empreints de sincérité et de force, avaient ému tous les participants, réaffirmant la nécessité de replacer les voix des personnes affectées au centre de nos stratégies et incitant plusieurs organisations présentes à renforcer leurs engagements pour les communautés les plus affectées.

Patrick a mené un combat acharné pour défendre les droits et le bien-être des jeunes vivant avec le VIH, particulièrement les enfants. Il était profondément convaincu que chaque enfant, indépendamment de son statut sérologique, mérite tout comme lui, une vie pleine de possibilités et d’espoir. À travers ses initiatives, il a plaidé pour un accès équitable aux traitements pour les enfants vivant avec le VIH, dénonçant les inégalités criantes dans l’accès aux médicaments pédiatriques.

Son travail auprès des jeunes, notamment ceux d’Afrique de l’Ouest et du Centre, a inspiré toute une génération à se lever contre la stigmatisation et à exiger un avenir meilleur. Avec l’appui de notre bureau il a fondé le Réseau Afrique de l’Ouest et Afrique Central de D’adolescents et Jeunes Positifs (RAJ+ AOC), la première organisation régionale francophone d’adolescent(e)s et jeunes vivant avec le VIH. Patrick croyait fermement que l’éducation, la sensibilisation et la solidarité sont des piliers essentiels pour mettre fin à la transmission du VIH et pour garantir des vies dignes et épanouies.

Son combat pour le SIDA pédiatrique reste l’une des contributions les plus marquantes de son parcours. Il s’est battu sans relâche pour que les enfants vivant avec le VIH reçoivent des traitements adaptés, insistant sur le fait qu’aucun enfant ne devrait mourir à cause d’un manque de médicaments ou d’une prise en charge inadéquate.

Son partenariat avec l’ONUSIDA a été d’une valeur inestimable. Patrick était non seulement une voix pour les communautés, mais aussi un allié stratégique dans nos efforts pour briser les chaînes de la stigmatisation et de la discrimination. Il a contribué à façonner des initiatives clés visant à améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH, tout en plaidant sans relâche pour des politiques inclusives et durables.

Patrick a joué un rôle central dans de nombreuses initiatives internationales visant à améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH. Ses interventions dans des forums mondiaux, ses collaborations avec des organisations de santé publique, et ses efforts pour renforcer les systèmes de santé en Afrique ont été déterminants. Grâce à son travail, des milliers de personnes ont pu accéder à des services vitaux, tandis que des communautés entières ont appris à mieux comprendre et soutenir les personnes vivant avec le VIH.

Mais Patrick n’était pas seulement un militant. Il était une source d’inspiration pour les jeunes et pour tous ceux qui le connaissaient. Sa force intérieure, son humanité et sa détermination à surmonter les défis étaient palpables dans chacune de ses actions. Quelques jours avant sa mort, aux côtés des collègues d’ONUSIDA, il participait activement aux travaux de préparation de la Conférence internationale sur le SIDA et les IST en Afrique (ICASA) au Ghana, pour s’assurer que la voix des jeunes était entendue. Alors que nous pleurons sa perte, nous restons résolus à poursuivre son combat avec la même détermination et la même passion qu’il incarnait.

La vie de Patrick Atangana Fouda témoigne de l’impact qu’une personne peut avoir en choisissant de transformer sa propre expérience en une force pour le bien commun. Son engagement et sa résilience continueront d’inspirer les générations futures dans la lutte pour un monde sans VIH et sans stigmatisation.

C’est pourquoi au nom de l’ONUSIDA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, j’adresse un message d’espoir et de détermination à tous les jeunes de notre région. Patrick croyait en votre force, en votre capacité à transformer vos défis en opportunités, et en votre pouvoir de bâtir un avenir sans stigmatisation ni exclusion.

En son honneur, je vous invite à poursuivre le combat qu’il a si courageusement mené. Faites entendre vos voix, engagez-vous pour le changement et inspirez le monde par votre résilience. Patrick aurait voulu que vous continuiez à vous battre, non seulement pour vous-mêmes, mais pour tous ceux qui comptent sur votre leadership et votre courage.

Repose en paix, Patrick. Ton combat et ton héritage vivront à travers ces jeunes que tu as tant aimés et défendus.

Berthilde Gahongayire




Le Mobile Money, terreau de l’agriculture au Bénin

Le Mobile Money booste l’activité agricole autrefois confrontée aux barrières géographiques, aux difficultés de trésorerie, à la lourdeur administrative, à l’insécurité et aux retards de paiement, souvent causés par des circuits bancaires classiques.

Un agriculteur avec son téléphone mobile

Selon les données de l’Enquête Statistique Agricole de la Direction de la Statistique Agricole, la production de soja est passée de 421 886 tonnes en 2022 à 520 929 tonnes en 2023, soit une croissance de 19 %. Quant au maïs, la production a progressé de 1 619 605 tonnes en 2022 à 2 059 254 tonnes en 2023, une hausse remarquable de 27,1 %, attribuable aux paiements en ligne.

Firmin et dame Adagbe témoignent des gains en temps, en sécurité et en productivité. « Grâce à ce système, nous avons vendu notre maïs à des acheteurs de Cotonou sans nous déplacer. Les paiements sont instantanés et sécurisés », raconte Dame Adagbe.

Firmin renchérit, parlant de la plateforme mise en place par l’Association de Lutte pour la Promotion des Initiatives de Développement (ALIDé) : « Avec la solution Bank to Wallet, les frais de transaction sont fixes : seulement 200 F CFA par opération, quel que soit le montant. Le remboursement aussi se fait directement sur la plateforme ».

Aujourd’hui, la plateforme de ALIDé compte plus de 12 000 utilisateurs actifs, composés d’agriculteurs, de commerçants, de fournisseurs d’intrants, de transformateurs et bien d’autres.

Firmin Matchi, producteur de soja résidant à Ansèkè, une localité de la commune de Ouèssè, située à plus de 330 kilomètres de Cotonou, raconte : « C’était vraiment difficile d’effectuer des transactions financières pour un achat d’intrants ou pour vendre un sac de soja. Je faisais plusieurs navettes avec l’état défectueux de la route et le coût élevé du transport avant même d’obtenir des crédits agricoles ».

Quant à dame Adagbe, dite Maman Ro, productrice et commerçante de maïs dans la localité de Mougnon, commune de Djidja, les structures financières dites décentralisées ne l’étaient pas vraiment. Elle explique : « Il fallait attendre deux, trois, voire quatre mois pour obtenir un crédit agricole. Les agences secondaires renvoyaient les dossiers aux principales pour traitement, ce qui impliquait des navettes épuisantes physiquement, financièrement et psychologiquement ». Elle ajoute qu’auparavant, avec des crédits difficilement contractés, elle devait se déplacer avec d’importantes sommes d’argent en liquide, ce qui l’exposait aux risques de braquage.

Comme Firmin et dame Adagbe, nombreux sont les agriculteurs et agricultrices confrontés à d’énormes difficultés pour effectuer des transactions financières depuis leur localité.

Une tonne à l’hectare

La plateforme de paiement instantané déployée par ALIDé a permis de transformer la réalité financière des agriculteurs.

Firmin Matchi, a vu sa production s’améliorer grâce à ces paiements instantanés. Aujourd’hui, il cultive 10 hectares contre seulement 3 auparavant, avec une production de soja variant entre 500 kg et 1 tonne à l’hectare.

Des progrès facilités par les crédits agricoles obtenus via ALIDé enregistrée dans la base de données, MoMo Marchands de MTN Bénin en tant qu’accepteur.

Nicaise Ganhounouto, Assistant du Responsable marketing et exploitation à ALIDé, explique : « Depuis 2018, avec l’appui de l’un de nos partenaires, nous avons proposé aux producteurs la solution Bank to Wallet en collaboration avec le réseau de téléphonie MTN Bénin. Ce service permet d’effectuer des transactions directement depuis un téléphone mobile. Les clients peuvent décaisser un crédit ou rembourser via la même plateforme ».

L’initiative de ALIDé s’inscrit dans un environnement favorable où le mobile money connaît une croissance accélérée au Bénin. Selon les données des opérateurs MTN Bénin, Moov Africa et Celtiis, partagées avec l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et de la Poste (ARCEP), le nombre de comptes mobile money a triplé entre 2019 et 2023.

De 3 707 281 utilisateurs actifs recensés au dernier trimestre 2019, le Bénin a atteint 11 171 087 utilisateurs au dernier trimestre 2023, soit un taux de pénétration supérieur à 88 %. Ce qui signifie que 8 Béninois sur 10 possèdent au moins un compte d’argent mobile actif.

Pour Colette Kiki Houeze Biga, experte en financement agricole, la numérisation des services financiers a réduit le fossé entre les populations rurales et urbaines. Elle déclare : « Ce système favorise la fluidité des transactions et la traçabilité des flux financiers, un élément capital dans l’accès au financement ».

Elle ajoute : « L’activité agricole est saisonnière. Quand un financement ne vient pas au moment indiqué, cela compromet toute la saison. À long terme, l’accès rapide aux services financiers améliore la productivité et la compétitivité des filières agricoles ».

« Aujourd’hui, 1 400 milliards de dollars transitent chaque année sur près de 1,75 milliard de comptes enregistrés, soit environ 2,7 millions de dollars par minute », indique le rapport 2023 du Groupe Special Mobile Association (GSMA), une organisation mondiale qui rassemble l’écosystème de la téléphonie mobile.

Dans ce contexte où l’Afrique de l’Ouest s’impose comme un leader mondial du mobile money, le Bénin ne fait pas exception. Le pays s’appuie sur le développement numérique pour transformer la vie de milliers d’agriculteurs. Toutefois, certains obstacles persistent. Le manque d’éducation financière et numérique, ainsi que la couverture limitée du réseau mobile dans certaines zones rurales, freinent encore l’adoption généralisée du Mobile Money.

Megan Valère SOSSOU




Ces pesanteurs qui clouent au sol les innovations africaines

Bien qu’elles répondent aux besoins du continent, les solutions africaines sont souvent étouffées par le caractère extraverti de nos habitudes de consommation, entre autres.

  • En plein essor dans de nombreux domaines, les innovations africaines peinent paradoxalement à s’imposer
  • Reflexe des importations, complexe du colonisé et absence de politiques nationales sont les raisons citées
  • On invite les Etats à avoir de véritables politiques de R&D et les innovateurs à se mettre en réseau

« Cette machine que vous voyez est mise au point pour rendre le travail des menuisiers moins pénible », explique à SciDev.Net Fatoumata Binta Diallo, ingénieure à la Dakar American University of Science & Technology (DAUST) et membre d’une équipe d’innovateurs venus présenter leurs innovations au salon d’exposition dénommé DAUST Impact, tenu au mois de mai dernier.

La DAUST est une école spécialisée dans la formation aux métiers de l’ingénierie mécanique et informatique ainsi qu’aux nouvelles technologies. Elle est l’une des rares institutions au Sénégal à avoir l’innovation technologique et scientifique comme priorité.

En guise de démonstration, l’ingénieure actionne, en quelques clics sur son ordinateur portable, le mécanisme de découpe du bois. Une vingtaine de secondes plus tard, les planches disposées sous la lame de la machine sont toutes découpées.

 « Vous voyez ? C’est tellement facile et rapide », commente-t-elle, avant de poursuivre : « Nous avons remarqué qu’au Sénégal, les travailleurs du bois entrent en contact direct avec les outils de découpe et cela comporte beaucoup de risques d’accidents. Certains se blessent grièvement ou perdent leurs doigts. Notre machine vient enlever de leur travail cette partie qui comporte des risques de blessure ».

Cette machine à découper fait partie d’une cinquantaine de projets exposés au cours de ce salon organisé par la DAUST à Somone, ville située à environ 80 kilomètres de Dakar, la capitale sénégalaise.

« Ces projets couvrent beaucoup de domaines : l’agriculture, les biens de services, la santé, l’environnement, la robotique, le spatial, la substitution du minéral de bentonite par un minéral local dans le domaine du pétrole et du gaz, etc. », fait savoir Mamadou Diop, enseignant-chercheur et directeur des études de la DAUST.

Ce salon d’exposition est une parfaite illustration de ce que le paysage des inventions et innovations en Afrique est en plein essor. Quel que soit le domaine, les initiatives se multiplient…

Au Congo, par exemple, l’ingénieur Luvick Otoka a conçu un détecteur de fuite de gaz dénommé « Keba na Gaz ». Destiné aux ménages afin de leur permettre d’éviter d’éventuels incendies, le détecteur est disponible en plusieurs modèles.

« Le premier qui est fini à 100 % détecte la fuite de gaz et vous alerte par des signaux lumineux et des bips sonores. Le son devient de plus en plus aigu si aucune disposition n’est prise et ne s’arrête que quand il n’y a plus de gaz présent dans la maison. Il a une batterie incorporée et peut fonctionner sans électricité », explique le concepteur.

Ses compatriotes Landry Ndinga et Yannick Mboumba, deux jeunes entrepreneurs, ont quant à eux conçu un générateur d’eau qui transforme l’air ambiant en eau potable. Ils ambitionnent, grâce à leur invention, dénommée « Moboti Mayi », d’améliorer l’accès à l’eau potable au Congo, mais aussi dans les pays africains confrontés à un manque d’eau potable.

Le générateur d’eau est muni d’un dispositif qui permet de produire de l’eau en transformant la vapeur d’eau contenue dans l’air ambiant et peut fonctionner à la fois avec le courant domestique, le groupe électrogène et les panneaux solaires, expliquent-ils.

Complexe d’infériorité

Pour autant, malgré ce dynamisme, les inventions et innovations africaines peinent à jouer les premiers rôles sur le continent, mais aussi à l’échelle internationale. Selon l’Indice mondial de l’innovation de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle 2023, sur les 132 pays classés, les pays africains occupent pratiquement les derniers rangs.

Yannick Mboumba et Landry Ndinga pensent que cette situation s’explique par le fait que « les conservateurs restent accrochés aux solutions traditionnelles plutôt que de s’ouvrir aux solutions innovantes d’une part ; et d’autre part par le fait que la jeune génération est plus friande des solutions technologiques et scientifiques proposées par des chercheurs et promoteurs d’ailleurs ».

Un point de vue partagé par le Béninois Apollinaire Gandonou, inventeur du « foyer sans soucis ». C’est un foyer écologique connecté à un panneau solaire et qui utilise les coques de noix de palme comme combustible.

« Nous n’aimons pas consommer local. Nous n’aimons pas donner de la valeur aux produits locaux. Nous sommes friands de ce qui est importé », déplore-t-il.

 « On se dit souvent que les autres produisent mieux que nous », renchérit Luvick Otoka. Or, ajoute-t-il, « nos innovations sont mieux adaptées à notre contexte socio-culturel. Il faudrait que les consommateurs sachent que nos solutions ne sont peut-être pas mieux présentées que celles des autres, mais elles sont efficaces pour résoudre nos réels problèmes. Et il se trouve juste que les conditions ne sont pas réunies pour produire comme les autres. Mais il nous faut une approche patriotique et panafricaine ».

Concepteur de la couveuse néonatale connectée, Serge Armel Njidjou est plus nuancé. L’innovateur et entrepreneur technologique camerounais reconnait qu’il subsiste un « complexe d’infériorité de certains Africains » vis-à-vis des produits importés. Mais, il reconnaît que ce qu’on présente comme innovation, ce sont des choses qui ne sont souvent pas très connectées à l’écosystème utilisateur.

« L’innovation pour moi, c’est quelque chose de nouveau dans un contexte, mais surtout qui est adopté. (…) On a beaucoup de spectacles, mais pas de vraies innovations. Ce sont de petits changements qu’on met en œuvre dans un environnement pour l’adapter au contexte », explique-t-il.

 « Par exemple, je n’ai pas inventé la couveuse, il y avait déjà des couveuses. Mais je suis parti du principe que comme on a beaucoup de problèmes d’électricité, peut-être il faudrait des couveuses solaires. Comme on a peu de pédiatres, peut-être qu’il faudrait des couveuses connectées, pour que les pédiatres puissent suivre les nouveau-nés sur leurs téléphones », explique Armel Njidjou.

Et de poursuivre : « une fois que je fais le prototype, il faut que j’emmène à l’hôpital et que les gens l’utilisent et que ça corresponde à leurs préoccupations et à leurs habitudes, qu’ils y trouvent leur intérêt et qu’ils soient prêts à l’adopter. Tant que ces étapes ne sont pas franchies, on ne peut même pas parler d’innovation ».

En général, si ces étapes étaient franchies, insiste-t-il, la suite serait plus facile, « parce qu’on saurait que c’est un produit qui correspond à tels utilisateurs, à tels bénéficiaires qui sont potentiellement prêts à consommer et donc qu’on doit développer », soutient l’innovateur.

Absence de législation et de fonds dédiés à l’innovation

Toutefois, Armel Njidjou reconnaît aussi que notre environnement n’est pas favorable à l’éclosion des innovations. Il affirme que « la graine de l’innovation ne peut pas pousser sur une terre aussi aride que la nôtre. Nos États n’ont pas de législations pour favoriser l’innovation », regrette-t-il.

 « Si vous voulez faire un truc technique, vous avez besoin d’outils de production. Ailleurs, vous allez trouver des fablabs (laboratoires de fabrication) pour faire au moins rapidement les premiers prototypes. Ici, vous n’allez pas les trouver. Comment avoir donc les moyens qui vont financer votre prototype ? Par conséquent, beaucoup d’initiatives restent au stade artisanal… », affirme-t-il.

L’ingénieur togolais en électromécanique et fondateur du Centre de recherche, d’inventions et d’innovations technologiques (CRIIT Lado Concept), Edouard Akakpo-Lado, soutient pour sa part qu’il manque de fonds dédiés à la recherche et au développement en Afrique. « Les recherches sont faites avec des fonds propres par des inventeurs et innovateurs isolés dans leur coin », souligne l’intéressé pour le regretter.

Conséquence : de nombreuses inventions et innovations ne sont pas viables au bout d’une certaine période, constate Apollinaire Gandonou.

« Généralement, l’inventeur fait tout du début jusqu’à la fin avec ses propres moyens. À un moment donné, quand il est essoufflé, tout tombe à l’eau parce qu’il n’y a pas de soutien technique ni financier. Moi, par exemple, je suis allé au Nigeria pour faire du taxi-moto. Ce sont mes économies que j’ai investies dans mon projet. Mais avec ça, le résultat ne sera jamais comparable à celui de quelqu’un qui a les accompagnements qu’il faut », analyse-t-il.

Abdoulaye Faye, cofondateur et directeur technique de « CAYTU Robotics », partage cet avis. Sa start-up se distingue dans la fabrication de robots de services et la fourniture de plateformes de contrôle à distance. Connue notamment pour son drone de livraison de repas, opérant depuis Dakar jusqu’aux États-Unis, la société a été honorée par le Grand Prix du chef de l’État pour l’innovation et la recherche lors de la semaine du numérique au Sénégal en mai 2023.

Il soutient que « le domaine de l’innovation et de la recherche est un domaine où il faut acheter beaucoup de matériels qui coûtent cher. C’est donc un apport en financement qui peut permettre un réel développement de ce secteur. C’est le financement qui peut aussi permettre de recruter de nouveaux talents, de produire des prototypes et d’être compétitif à l’international », relève-t-il.

Contraintes financières

Yannick Mboumba et Landry Ndinga connaissent très bien ces contraintes financières. Selon leur témoignage, jusqu’ici, ils ont financé sur fonds propres les différents prototypes du générateur d’eau « Moboti Mayi », qui a une capacité actuelle de production de 12 litres d’eau par jour.

 « Nous avons besoin de partenaires techniques et financiers pour améliorer la dernière version de façon à réduire le temps de production et augmenter considérablement la quantité d’eau produite. Mais depuis des années, nous n’avons que des promesses. Il n’y a vraiment pas du concret pour nous permettre d’avancer », déplorent-ils.

Également confronté à ce manque de financement, Luvick Otoka affirme être dans l’incapacité de produire en grande quantité son détecteur de fuite de gaz. Pourtant, dit-il, la demande est « forte »…

« Nous sommes en train de chercher les fonds pour une production considérable parce que, avec nos propres moyens, nous ne pouvons produire que 500 exemplaires alors que la demande est grande. Il y a des entreprises qui veulent 1 000 ou 2 000 exemplaires. Avec nos moyens propres, nous ne sommes pas capables de satisfaire une telle demande », confie l’inventeur.

Pour Dodzi Kossi, directeur de la recherche scientifique et technique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche du Togo, c’est ce faible soutien financier accordé aux innovateurs locaux qui favorise l’importation de produits étrangers par les États africains.

« Parfois, les gens importent des produits parce qu’il n’y a pas mieux sur le plan national, parce qu’il n’y a pas mieux à proximité. C’est pourquoi ils sont obligés d’importer certains produits. Ailleurs, les inventeurs et les innovateurs sont subventionnés ; ce qui leur permet de mettre sur le marché, y compris sur les marchés internationaux, des produits subventionnés beaucoup plus compétitifs et qui présentent des gages de qualité », explique-t-il.

« La réponse aux questions de développement implique un engagement transversal des États qui commence par la qualification d’une ressource humaine qui soit à la hauteur de la nécessité d’apporter des solutions technologiques pour faciliter la transformation locale des ressources minières, minéralières et organisationnelles », appuie François Bouansa, directeur de l’Innovation technologique à la Direction générale de l’innovation technologique (DGIT) en République du Congo.

Cependant, poursuit-il, la concurrence sur le marché de la mondialisation impose des défis à relever à l’échelle organisationnelle, de production en chaine et de tous les moyens technologiques qui s’y prêtent.

« Les besoins urgents des marchés ne permettent pas aux administrations africaines de rivaliser avec les pays industrialisés. L’avantage technologique des nations développées et la compétence des ressources humaines favorisent une production de qualité en chaine à un prix défiant toute concurrence », précise François Bouansa.

Manque de connexion

D’autres facteurs tels que le manque de connexion entre innovateurs, centres d’innovations et les grandes entreprises du secteur privé africain peuvent expliquer la faible compétitivité des innovations africaines à l’échelle mondiale, précise Mamadou Diop.

« L’une des causes du manque de soutien aux chercheurs et innovateurs africains, c’est l’absence d’une tradition de collaboration entre les universités et les entreprises qui sont dans le domaine industriel », introduit-il.

Pour lui, cette absence de collaboration a pour corollaire le manque de financement des start-up et des porteurs de projets innovants pour leur permettre d’être plus créatifs et compétitifs.

« Normalement, pense-t-il, les entreprises devraient financer les recherches scientifiques et la mise en place des prototypes. Il faut donc renforcer la collaboration entre chercheurs et entreprises susceptibles d’utiliser les résultats des recherches », ajoute-t-il.

Les responsabilités sont partagées entre les inventeurs et les innovateurs africains d’une part et les États d’autre part, soutient pour sa part François Bouansa. Ce dernier déplore le fait que les chercheurs et entrepreneurs travaillent la plupart du temps sur les mêmes projets et n’arrivent pas à se constituer en réseau. Leur incapacité à créer des partenariats afin d’éviter de compter sur les financements de leurs États constitue aussi un frein, soutient-il.

Mais pour Djiba Millimono, coordinateur du « Grand concours jeunes entrepreneurs », un projet qui a pour but de lutter contre le chômage des jeunes et l’émigration en les accompagnant dans les domaines du numérique et de l’agrobusiness en Guinée, l’Afrique « est un peu sanctuarisée ».

« Il n’y a pas un véritable programme d’accompagnement de ces start-up qui évoluent dans le domaine de l’innovation, ni un cadre juridique qui favorise un réseautage pouvant leur permettre de compétir ou d’avoir un accompagnement. A cela s’ajoutent la cherté des matières premières et un manque d’identification des besoins du marché… », détaille-t-il.

Pour illustrer ce manque d’accompagnement, François Bouansa révèle par exemple qu’en dépit de l’arsenal administratif mis en place au Congo pour identifier, appuyer et accompagner les inventeurs et innovateurs, « dans la pratique, on ne constate pas grand-chose. La DGIT, qui a entre autres missions d’identifier et de faire la promotion des inventeurs et innovateurs, a le budget le plus faible du ministère. »

De telles conditions ne permettent pas aux inventeurs, innovateurs et chercheurs « de réaliser de véritables exploits. Alors les produits obtenus dans ces conditions précaires ne peuvent pas s’imposer sur le terrain, mais vont rester dans les tiroirs », ajoute cette source.

Système de valorisation

Toutefois, certaines inventions ou innovations africaines ont réussi à se démarquer en Afrique et même au-delà. C’est le cas par exemple du Cardiopad, conçu et fabriqué par l’ingénieur camerounais Arthur Zang. Ou encore de la couveuse néonatale connectée d’ Armel Njidjou.

« À l’époque, on avait juste notre atelier à Bafoussam (Ouest-Cameroun). Aujourd’hui, on a trois sites (Yaoundé, Douala, Bafoussam) avec une présence dans 5 pays africains (Mali, Sénégal, RDC, Benin et Côte d’Ivoire). Le produit a été homologué en 2020. On va atteindre les 200 couveuses vendues », se félicite ce dernier.

Cependant, il soutient que « la projection à l’international est difficile. Un peu partout chez nous, c’est comme si les lois sont faites pour importer. Quand vous fabriquez, vous vous retrouvez face à des législations complétement illogiques, face à des fonctionnaires qui ne comprennent rien, et on est sur le médical. Le processus d’homologation dans divers pays est pour nous une barrière alors que le potentiel est vraiment énorme », confie-t-il.

Pour Rosy Kadel Ntsiloulou, secrétaire général de l’Association des inventions et innovations du Congo Brazzaville, les inventions qui sont créées en Afrique auront de la valeur si et seulement si nous mettons en place un autre système capable de les valoriser.

« Une fois que nous les valoriserons nous-mêmes, les autres leur accorderont de la valeur. Il y a des produits, par exemple, qui vont vous demander de l’or pur, un petit cristal de diamant ou du cobalt ou encore du mercure. Mais on ne peut pas les avoir parce qu’on n’a pas tous les moyens nécessaires, ni les centres de recherches technologiques adéquats pour pouvoir faire les recherches, transformer ces matières premières en produits qui seront utilisés afin d’avoir des inventions qui auront une viabilité dans le temps et l’espace », soutient-il.

Soutien à l’innovation

Même si innovateurs et inventeurs s’accordent sur les maux qui freinent une véritable émergence des innovations et inventions en Afrique, certaines institutions, organismes et autres fondations s’investissent de plus en plus dans l’accompagnement des porteurs de projets innovants sur le continent.

C’est le cas par exemple au Sénégal de l’Agence belge de développement (Enabel), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), ou encore de l’Agence luxembourgeoise de coopération et de développement (Luxdev). Cette dernière a inscrit le financement et le soutien à l’innovation comme priorités, selon sa responsable chargée du secteur privé et des partenariats, Ndèye Awa Guèye.

A travers son projet LuxAid challenge Fund, doté d’un million d’euros et lancé en novembre 2023, l’agence entend accompagner et cofinancer un total de dix innovations à fort impact portées par des jeunes entreprises ayant moins de 5 années d’existence ou des start-up du Mali, du Burkina Faso et du Sénégal, selon les explications de Ndèye Awa Guèye.

Pour cette première édition, elle précise que seuls les secteurs relevant de la sécurité alimentaire et de l’apprentissage à distance seront financés. Chaque start-up ou projet retenu pourra bénéficier d’un cofinancement allant jusqu’à cent quarante mille euros.

À travers son programme d’entrepreneuriat lancé en 2015, la Fondation Tony Elumelu figure parmi les organisations qui accordent des financements aux start-up sur le continent. Contactée à plusieurs reprises, elle n’a cependant pas souhaité répondre aux questions de SciDev.Net.

Quant à la Fondation Mo Ibrahim, elle renvoie SciDev.Net au rapport du Forum Ibrahim 2024 qui souligne que l’Afrique a besoin de financement pour atteindre ses objectifs de développement.

En plus des financements, Serge Armel Njidjou martèle qu’il faut avoir la culture du travail en équipe. « C’est tellement compliqué que, pour avoir une chance de réussir, il faut être une équipe. Il y a très peu d’équipes d’innovateurs chez nous ; ce sont toujours des individualités. Les aventures solitaires ne sont pas susceptibles d’inspirer la confiance des gens qui pourraient financer ou accompagner l’innovation », insiste-t-il.

Incubateurs technologiques

L’une des solutions préconisées par François Bouansa est la mise en place d’incubateurs technologiques. « L’incubateur sera le puissant catalyseur du succès des projets dans le paysage dynamique de l’innovation et de l’entrepreneuriat », dit-il.

Ce dernier explique que « la mise en place d’un incubateur constitue un pôle de créativité et de développement qui rassemble des inventeurs, des chercheurs et des entrepreneurs dans un espace collaboratif qui facilite les rencontres fortuites, créant des opportunités de réseautage et conduisant à des innovations raffinées ».

En outre, Dodzi Kossi pense qu’il faut mettre en place des mécanismes d’accompagnement tels que des fablabs qu’il présente comme des espaces où il y a des infrastructures nécessaires pour que les innovateurs qui n’ont pas la possibilité de créer eux-mêmes un centre de développement de leurs produits, puissent avoir l’équipement nécessaire pour le faire.

« Quand vous prenez aujourd’hui la Silicon Valley (États-Unis), c’est un espace où il y a tous les équipements et toutes les infrastructures. Un espace où les inventeurs, chercheurs et autres… font des expérimentations et développent des produits. Pourquoi ne pas créer aussi des parcs scientifiques et technologiques, des technopoles dans nos pays où les inventeurs puissent développer leur talent ? » S’interroge-t-il.

A l’en croire, les jeunes ont des talents, ils conçoivent les premiers modèles, mais ce ne sont pas des modèles aboutis parce qu’il n’y a pas d’appui pour déjà faire le prototypage. « Or c’est le premier prototype qui attire les investissements », indique Dodzi Kossi.

Quelques incubateurs technologiques existent dans certains pays africains. Au Sénégal par exemple, l’incubateur technologique FRTN Technologie, spécialisé dans la formation et l’accompagnement des porteurs de projets technologiques, guide les innovateurs jusqu’à la mise sur le marché de leurs produits, depuis la phase de conceptualisation jusqu’à celle de la disponibilité du produit final.

« L’une des structures à avoir bénéficié de notre accompagnement est « Clarize Technology Group », une start-up spécialisée dans la proposition de solutions cloud aux entreprises et aux particuliers. Nous avons aussi accompagné PRO DEME, une start-up spécialisée, elle, dans la gestion de déchets et la production de l’énergie renouvelable », explique Mbemba Diallo, start-up mentor chez FRTN Technologie.

Toutefois, « malgré les efforts qui sont faits, nos innovateurs ont toujours des difficultés d’accès aux sources de financements… », regrette-t-il.

Selon Dodzi Kossi, les États africains devraient tenir leur promesse faite en 2006 de consacrer 1 % de leur produit intérieur brut (PIB) à la recherche et au développement. « Aujourd’hui, c’est à peine 0,51 % du PIB en moyenne que nous investissons dans les pays africains », se désole le directeur de la recherche scientifique et technique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche du Togo.

Il propose aussi la mise en place de mécanismes d’assurance qualité pour garantir la qualité et la compétitivité des produits, « parce que nous sommes de plus en plus dans des marchés ouverts. Si nous ne prenons pas garde, ce sont d’autres produits qui vont encore inonder nos pays ».

Armel Ndjidjou rappelle que la priorité devrait être accordée aux produits locaux. « Il faut qu’on comprenne que pour que nos petites initiatives émergent, il faut que dès qu’on a une bonne innovation, qu’on la protège pour qu’elle se développe », conclut-il.

Brice Kinhou, Kuessi Giraud Togbé, Beatrice Longmene Kaze et Charles Kolou




L’UNFPA offre un don de plus d’un milliard de francs CFA au Ministère de la Santé du Bénin

Le mardi 10 décembre 2024, une cérémonie de remise de matériels, équipements et produits de santé d’une valeur totale de 1 177 800 506 francs CFA s’est tenue entre le représentant résident de l’UNFPA au Bénin, M. Richmond TIEMOKO, et le ministre de la Santé, Prof. Benjamin HOUNKPATIN.

Ce don représente un acte fort dans le renforcement du système de santé béninois, particulièrement dans les domaines de la santé maternelle, néonatale et reproductive.

Parmi les matériels remis, on retrouve 95 concentrateurs d’oxygène, pour améliorer la prise en charge des patients en situation d’hypoxie. 75 tables d’accouchement et 15 tables d’examen, pour optimiser les conditions de travail dans les maternités. 126 lits d’hospitalisation avec matelas et 44 autoclaves de 24 litres, indispensables pour la stérilisation des instruments médicaux. 37 ventouses obstétricales et 191 kits d’AMIU, pour appuyer les interventions obstétricales complexes. 50 000 comprimés d’Azithromycine (250 mg), utilisés pour prévenir les infections. 5 oxymètres de pouls et 2 tables de réanimation pour nouveau-nés, essentiels pour la surveillance et le soin des patients les plus vulnérables. 33 kits d’accouchement pour sage-femme, adaptés aux maternités SONU (Soins Obstétricaux et Néonatals d’Urgence). 12 échographes et une table opératoire, pour renforcer les capacités diagnostiques et chirurgicales. Des modèles anatomiques, pour la formation des professionnels de santé.

L’UNFPA a également fourni 1 ambulance et 1 véhicule de supervision pour le Département de l’Atlantique. 8 motos ambulances, afin de faciliter les références des patients vers les centres de santé communautaires. 32 motos pour les Agents de Santé Communautaires Qualifiés (ASCQ), afin de renforcer leur mobilité.

Le don est aussi composé des contraceptifs, des produits vitaux pour la santé maternelle, ainsi que des équipements innovants tels que : 4 000 ballons de tamponnement utérin et 15 000 draps gradués de collection des pertes sanguines, dont la réception est prévue dans les prochains jours.

Cette initiative de l’UNFPA vise à améliorer les soins de santé dans les structures publiques et à réduire les décès maternels et néonatals au Bénin. Le ministre de la Santé, Prof. Benjamin HOUNKPATIN, a exprimé sa gratitude envers l’UNFPA pour cet appui qui contribuera grandement à atteindre les objectifs nationaux en matière de santé.




Forum des Médias du REMAPSEN à Dakar : Brands on a Mission récompense l’engagement des jeunes pour la SDSR

Lors de la cérémonie de clôture, vendredi dernier à Dakar au Sénégal, du Forum des Médias organisé, par le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN), partenaire de Brands on a Mission (BOAM), les lauréats de la première édition des Fatima TV Youth Media Awards ont été dévoilés. Ces prix, qui célèbrent des récits novateurs portés par de jeunes Africains, s’inscrivent dans le cadre du projet African Voices de BOAM.

C’est M. Tobi Onabolu, représentant de BOAM au Bénin, qui a eu l’honneur d’annoncer les résultats. Le grand prix a été attribué à Boris-Kaloff Batata, 29 ans, du Cameroun, pour son documentaire audio, « l’abus sexuel » dans le monde du handicap, une œuvre poignante qui met en lumière les défis spécifiques rencontrés par les personnes handicapées face aux violences sexuelles.

Deux prix de distinction ont également été attribués à Uche Odiri, 35 ans, du Nigeria, pour son article « Briser le cycle : Comment les difficultés économiques menacent la santé maternelle et infantile à Lagos ». Et à Akamé Toké Bennet, 32 ans, du Cameroun, pour son documentaire sur « l’éducation, le genre et la communauté musulmane » dans l’Est du Cameroun.

Ces récompenses marquent une étape importante dans l’engagement des jeunes africains à utiliser les médias pour aborder les questions de Santé et de Droits Sexuels et Reproductifs (SDSR), de justice sociale et d’égalité des sexes.

Une soirée dédiée aux récits et à l’innovation

La cérémonie, tenue dans une ambiance conviviale et rythmée par des prestations artistiques, a également mis en lumière Fatima, influenceuse virtuelle pré-adolescente créée par BOAM. Reflétant les expériences des jeunes filles africaines, Fatima est une figure centrale du projet African Voices, conçu pour promouvoir des discussions ouvertes et intergénérationnelles sur des sujets souvent stigmatisés.

Dans son discours, Tobi Onabolu a cité la professeure Myriam Sidibé, fondatrice de BOAM, qui a souligné que : « Ces prix illustrent le pouvoir des récits pour transformer les perceptions et mobiliser des actions autour des enjeux critiques de notre continent. Les jeunes Africains ont démontré qu’ils peuvent être des leaders du changement. »

Le Forum des Médias du REMAPSEN, véritable plateforme d’expression pour les professionnels et acteurs du développement, a ainsi conclu ses travaux sur une note optimiste, mettant en avant le rôle des médias et de la jeunesse dans la construction d’un avenir équitable et inclusif.




La reine d’Oussouye : une voix forte contre les violences faites aux femmes et aux filles

« Il faut briser le silence pour mieux lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles en Afrique » la reine du royaume d’Oussouye.

Parmi les intervenants au Forum des Médias sur l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles en Afrique figurent des leaders communautaires tels que la reine Ahan Kalidji Béatrice, une figure emblématique de la défense des droits des femmes et des filles.

Ahan Kalidji Béatrice

Très engagée aux côtés de d’ONU Femmes pour la lutte contre les mariages précoces et les mutilations génitales féminines, elle a co-animé un panel à la deuxième journée du forum. Il s’est agi du partage de son expérience dans la lutte contre des violences faites aux femmes et aux filles.

Intronisée à l’âge de 14 ans en août 2000, Ahan Kalidji Béatrice, qui venait tout juste de réussir son examen d’entrée en 6e, codirige aujourd’hui les 17 villages de son royaume aux côtés de son époux, le roi Sibilumbaï Diédhiou. Bien que ses rêves de poursuivre ses études aient été contrariés par les traditions royales, elle s’est imposée comme une ardente militante des droits des femmes.

Son engagement l’a menée à remettre en question certaines pratiques du royaume. Traditionnellement, chaque village envoyait une jeune fille et un jeune garçon à la cour royale, mais la reine a insisté pour que ces enfants restent dans leurs familles et poursuivent leur scolarité.

Une reine engagée contre les violences faites aux femmes et aux filles

Aujourd’hui ambassadrice d’ONU Femmes, Ahan Kalidji Béatrice milite contre les mariages précoces et les mutilations génitales féminines, qu’elle considère comme des traditions néfastes pour les jeunes filles.

Parlant de la violence physique, il est inacceptable qu’un homme frappe sa femme dans le royaume d’Oussouye«Dans le royaume d’Oussouye, il est formellement interdit à un homme de lever la main sur son épouse. Si vous frappez votre femme, c’est comme si vous frappiez votre mère », rappelle-t-elle fermement. Cependant, la forme verbale des violences faites aux femmes et aux filles serait plus grave. Son rôle de médiatrice entre les hommes et les femmes de son royaume lui a permis de comprendre les profondes cicatrices laissées par ces formes de violence.

C’est pourquoi, chaque année, lors de la fête annuelle du royaume, une journée est consacrée à la dénonciation des violences, notamment les vols, les viols et autres abus. La reine invite sa communauté à briser le silence et à s’exprimer sur ces problématiques.

Ayant elle-même été victime d’un mariage précoce, la reine d’Oussouye fait de cette lutte son cheval de bataille. À travers des campagnes de sensibilisation et d’éducation soutenues par ONU Femmes, elle œuvre pour l’éradication de ces pratiques.

Son intervention au Forum des Médias a résonné comme un appel à l’action. « Le silence alimente la perpétuation des violences », a-t-elle déclaré, invitant les participants à unir leurs efforts pour construire une Afrique où les femmes et les filles peuvent vivre sans crainte ni oppression.

Le Forum, qui s’achève ce vendredi 6 décembre 2024, a permis de savoir que des voix comme celle d’Ahan Kalidji Béatrice sont essentielles pour faire progresser la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles sur le continent.

Megan Valère SOSSOU




Forum des Médias à Dakar : Le cri d’alarme de Dr Dieynaba Ndao contre les violences faites aux femmes et aux filles en Afrique

Le Forum des Médias sur l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles en Afrique, actuellement en cours à Dakar, Sénégal, offre une plateforme de partage de connaissances et d’expériences pour plusieurs acteurs et experts engagés dans cette lutte.

Dr Dieynaba Ndao, Chargée de projets Genre et Santé Sexuelle et Reproductive au Bureau régional Afrique de l’Ouest et du Centre d’ONU Femmes, a dressé un tableau préoccupant de la situation des femmes et des filles dans ces régions. Les données présentées lors de son intervention mettent en lumière une réalité alarmante.

« Quarante femmes sur cent en Afrique de l’Ouest ont subi une forme de violence, contre soixante-neuf sur cent en Afrique centrale », a-t-elle révélé. Une part de cette violence se manifeste désormais sur les réseaux sociaux, où quarante-cinq utilisatrices de Facebook et Twitter sur cent ont rapporté avoir été victimes de violences basées sur le genre.

Les filles ne sont pas épargnées a-t-elle déclaré, « trente-neuf d’entre elles sur cent sont mariées avant l’âge de dix-huit ans ». Par ailleurs, la prévalence des mutilations génitales féminines (MGF) atteint des niveaux alarmants, touchant vingt-huit femmes sur cent, avec des pics allant jusqu’à quatre-vingt-quinze sur cent dans certains pays.

Selon Dr Ndao, les violences à l’égard des femmes et des filles revêtent de multiples formes, notamment la violence exercée par un partenaire intime (physique, sexuelle ou émotionnelle), la violence économique, les mariages forcés et précoces, les mutilations génitales féminines, la traite des êtres humains, les crimes d’honneur, ainsi que les violences facilitées par les technologies numériques.

Ces violences, qui affectent des millions de femmes et de filles chaque année, trouvent leurs racines dans des structures patriarcales, des normes sociales discriminatoires et un accès limité à la justice.

Organisé par le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN), avec l’appui technique et financier d’ONU Femmes et des Fonds français MUSKOKA, ce forum s’achèvera ce vendredi 6 décembre 2024. Il se positionne comme un appel à une mobilisation renforcée pour un avenir où les femmes et les filles pourront vivre libres de toute forme de violence.




PAS II : Renforcer la communication des statistiques officielles pour une Afrique plus éclairée

Le Programme Panafricain de Statistiques II (PAS II) a clôturé aujourd’hui ses rencontres stratégiques sur la communication des statistiques officielles à Casablanca, qui ont réuni durant deux jours près de 70 participants venus de toute l’Afrique. Experts en communication, représentants des Instituts Nationaux de Statistique (INS) et partenaires techniques ont partagé leurs expériences et leurs idées pour renforcer la diffusion et l’utilisation des données statistiques sur le continent.

« Vers une Afrique mieux informée : améliorer la communication des statistiques officielles pour renforcer la transparence et la gouvernance »Ces rencontres, organisées dans le cadre du partenariat stratégique entre l’Union Européenne et l’Union Africaine, avaient pour objectif principal de renforcer les capacités des INS africains en matière de communication et de diffusion des données statistiques. Dans un monde où les données sont essentielles à la prise de décision éclairée, il est crucial que les statistiques officielles soient accessibles, compréhensibles et utilisées efficacement par tous.

 Des recommandations concrètes pour des accessibles statistiques plus Les participants ont formulé des recommandations concrètes pour améliorer la communication statistique en Afrique, axées sur sept points clés :

• Renforcer la collaboration entre statisticiens et communicateurs au sein des INS.

• Améliorer les ressources et les capacités des unités de communication.

• Développer et mettre en œuvre des stratégies de communication partagées.

• Promouvoir la simplification et l’accessibilité des données.

• Investir dans des outils numériques modernes.

• Adopter une approche de communication centrée sur l’utilisateur.

• Promouvoir la sensibilisation et la culture statistique.« Les statistiques, un outil essentiel pour les décideurs et les citoyens. »

Ces recommandations visent à transformer la communication des statistiques officielles en Afrique, en rendant les données plus accessibles, compréhensibles et exploitables par les décideurs, les chercheurs et le grand public. Un appel à la collaboration pour une Afrique plus éclairée STATAFRIC et le PAS II appellent les INS et leurs partenaires a s’engager activement dans la mise en œuvre de ces recommandations.

« la communication statistique n’est pas qu’un uniquement un défi technique, mais une responsabilité partagée aux implications profondes pour la transparence, la gouvernance et le progrès social » a déclaré M. Adoum Gagoloum, Chef de la division des statistiques Economiques, STATAFRIC.

Prochaines étapes et perspectives d’avenir

« Les idées et stratégies développées ici doivent désormais être traduites en actions concrètes qui façonneront l’avenir de la communication statistique à travers l’Afrique » M. Adoum Gagoloum, Chef de la division des statistiques Economiques, STATAFRIC.

« Avec STATFRIC et nos partenaires, nous allons prendre en compte les résultats de cette rencontre et identifier les plans et actions possibles pour appuyer les Instituts Nationaux de nos Etats Membres pour l’amélioration de la communication des informations statistiques dans nos Etats Membres ». a souligné M. Adoum Gagoloum, Chef de la division des statistiques Economiques, STATAFRIC.

Le PAS II remercie chaleureusement l’Union Européenne, Eurostat, Expertise France et tous les participants, les partenaires et les organisateurs qui ont contribué au succès de ces rencontres stratégiques.

Megan Valère SOSSOU




Élimination des violences faites aux femmes et aux filles en Afrique : un engagement collectif des médias en Afrique

Du 4 au 6 décembre 2024, le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN), avec l’appui technique et financier d’ONU Femmes et des Fonds français MUSKOKA, organise le Forum des Médias sur l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles en Afrique : Respect des droits humains et autonomisation ».

Cette rencontre de haut niveau réunit une diversité d’acteurs à savoir des acteurs des médias africains, acteurs de la société civile et des experts engagés dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, pour l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes.

Une mobilisation médiatique pour les droits des femmes

Selon le Président du REMAPSEN, Bamba Youssouf, « ce forum constitue un point de départ d’un engagement collectif des médias en Afrique » avec à la clé  « le renforcement des productions médiatiques de sensibilisation et de plaidoyer en vue de toucher toutes les cibles notamment les plus reculées pour un monde sans violences envers les femmes. »

A la question,  « Que peuvent réellement apportés les médias à cette lutte » contre les violences faites aux femmes et aux filles, le Président du REMAPSEN, Bamba Youssouf, a répondu que « les médias peuvent éduquer, sensibiliser, influer sur les comportements et mobiliser l’opinion et les décideurs pour orienter les débats politiques et inciter à des actions concrètes en faveur de la femme. »

« Les médias peuvent éduquer, sensibiliser, influer sur les comportements et mobiliser l’opinion publique ainsi que les décideurs, afin d’orienter les débats politiques et inciter à des actions concrètes en faveur des femmes », a-t-il souligné.

Dans une région encore confrontée à des crises politico-militaires, Bamba Youssouf a insisté sur le rôle crucial des médias : « Ils deviennent un outil puissant pour assurer la continuité des services de prévention et promouvoir la prise en charge des violences dans divers domaines de la vie sociale. »

Un forum sous le signe des 16 jours d’activisme

Organisé en plein cœur des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, ce forum s’inscrit dans une dynamique internationale. Bamba Youssouf a tenu à remercier ONU Femmes et les Fonds français MUSKOKA pour leur soutien essentiel dans l’organisation de cette rencontre, avant de saluer la présence du représentant du ministre de la Famille, une preuve, selon lui, de l’engagement du gouvernement sénégalais pour la cause féminine.

Arlette Mvondo, Représentante Résidente d’ONU Femmes au Sénégal, a lancé un appel vibrant en faveur d’un engagement médiatique accru pour protéger les droits des femmes et des filles. Représentant le Directeur régional d’ONU Femmes pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, elle a insisté sur le rôle des journalistes et des communicants : « chaque reportage, chaque article, chaque image peut contribuer à bâtir un monde où les femmes et les filles ne sont plus réduites au silence par la peur et la violence, mais où leurs droits et leurs dignités sont protégés et respectés. »

Présent à cette rencontre, Oumar Samb, conseiller technique et représentant de la ministre de la Famille et des Solidarités, Mme Maïmouna Dieye, a souligné la nécessité de renforcer la mobilisation collective. « Les violences basées sur le genre, qu’elles soient physiques, psychologiques ou économiques, représentent une violation grave des droits humains.»

C’est pourquoi, en lançant officiellement, il invite les médias à être des alliés actifs de ce combat, car l’accès à l’éducation, à un emploi décent, à la santé, à la justice, au financement, entre autres, demeure des droits universels pour tout être humain.

Pour rappel, ce rendez-vous s’inscrit dans la continuité des précédents forums organisés par le REMAPSEN. En 2022, à Dakar, l’accent avait été mis sur l’impact de la COVID-19 sur les programmes de prévention et de prise en charge du VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre. En 2023, à Lomé, la santé infantile et la nutrition étaient au cœur des discussions.

Avec cette nouvelle édition, le REMAPSEN ambitionne de renforcer la mobilisation médiatique contre les violences basées sur le genre, pour un continent africain où les droits des femmes sont pleinement respectés et leur autonomie assurée.

Megan Valère SOSSOU




5e édition de la Conférence Citoyenne pour l’Environnement et le Climat : Pari gagné pour l’ONG Save Our Planet

Lancée officiellement sous le leadership de sa Présidente Aichatou BALLA, la 5e édition de la Conférence Citoyenne pour l’Environnement et le Climat s’est tenue ce samedi 30 novembre 2024 à Parakou, la cité des Koubourou. Cette initiative citoyenne, intergénérationnelle et d’envergure nationale organisée par l’ONG Save Our Planet depuis 2020, vise à impliquer activement les citoyens dans la gouvernance locale pour la protection de l’environnement et la lutte contre les changements climatiques au Bénin.

L’édition 2024 s’est tenue sous le thème « Agriculture durable, Énergie renouvelable et financement climatique : quels enjeux pour le Bénin ? » et a rassemblé une cinquantaine de participants. Les discussions ont été animées par trois experts, sous la modération du journaliste environnementaliste Venance Ayébo Tossoukpe.

Les interventions clés ont été assurées par Megan Valère SOSSOU, spécialiste du climat et environnementaliste, N’gobi Dimitri KOTO, expert en gestion des risques et catastrophes hydroclimatiques et Hassimiou DOMBOURI YAYA, géographe environnementaliste.

Dialogue ouvert, participatif et constructif

Une présentation d’œuvres visuelles en liant avec l’Environnement et le Climat a été faite par Naomie Lucrèce YABI, agronome et membre de Save Our Planet. Ces créations ont permis aux participants d’approfondir leur compréhension des enjeux climatiques et environnementaux.

Les participants ont bénéficié de plusieurs communications enrichissantes, notamment : Dispositions légales en matière de protection de l’environnement, par Bignon Nicanor KOUTON, Responsable Innovation et Technologie de Save Our Planet ;

Gestion de l’eau pour une agriculture durable, animée par Abdoul-Fadel BIO DOGO et Abdoul-Hack OROU WAGOU, membres du Réseau Béninois du Parlement Mondial des Jeunes pour l’Eau (RB PMJE).

Les travaux de groupe ont permis aux participants de formuler des solutions basées sur les résultats des ateliers consultatifs locaux, menés dans cinq villes : Natitingou, Dassa-Zoumè, Sakété, Porto-Novo et Abomey-Calavi. Ces propositions, synthétisées dans une déclaration finale, seront soumises aux décideurs publics pour relever les défis environnementaux et climatiques au Bénin.

Célébration et reconnaissance

Fidèle à sa tradition, l’ONG Save Our Planet a récompensé ses membres les plus engagés à travers les Eco Awards 2024. Treize (13) membres ont été distingués pour leur dynamisme, leur expertise et leur engagement exceptionnel au service des objectifs de l’ONG. De plus, les partenaires et les participants ont reçu respectivement des attestations de reconnaissance et de participation.

De la phase des ateliers locaux à la conférence nationale, plus d’une centaine de personnes ont été sensibilisées et formées sur les principes de l’engagement citoyen. Beaucoup ont exprimé leur volonté de mettre en œuvre des initiatives concrètes pour contribuer au développement durable du Bénin.

Cette 5e édition, saluée par les participants pour sa qualité organisationnelle, a bénéficié du soutien de plusieurs partenaires : Journal Santé Environnement, CAEB Parakou, Réseau Béninois du Parlement Mondial des Jeunes pour l’Eau (RB PMJE), OPESS ONG, LANA N’SI TCHELE ONG et RASIPE ONG.

En plus d’être la pionnière des échanges citoyens sur l’Environnement et le Climat, la Conférence Citoyenne pour l’Environnement et le Climat continue de s’imposer comme une plateforme incontournable pour le dialogue et l’action en faveur de la durabilité au Bénin.

Constance AGOSSA




Rencontre stratégique au CEVASTE à Pahou : Un plaidoyer pour des politiques agroécologiques au Bénin

Face aux défis environnementaux et climatiques que subisse le Benin avec ses effets néfastes sur l’agriculture et la sécurité alimentaire, le Centre d’Expérimentation et de Valorisation de l’Agroécologie et des Sciences et Techniques Endogènes (CEVASTE) en partenariat avec le Réseau Africain de la Biodiversité (ABN), s’est engagé à promouvoir l’agroécologie, la gestion durable de l’eau et la préservation des sols au Bénin.

C’est pourquoi dans le cadre de son projet visant à renforcer le réseautage et  influencer les politiques sur la souveraineté alimentaire, la résilience communautaire et régénération de la diversité  biculturelle en Afrique, le CEVASTE a organisé une rencontre stratégique ce jeudi 28 novembre 2024 à Pahou sous le leadership du père JAH.

Les participants à la rencontre stratégique

L’objectif de cette rencontre stratégique à en croire est de sensibiliser les décideurs et de formuler des recommandations pour l’adoption de pratiques agro écologiques. Un objectif qui a reçu l’adhésion de nombreux acteurs.

Autrement dit, selon Jean Daniel Edwens, chargé de projet au CEVASTE, il s’agit d’impulser des réformes favorables à l’agroécologie les politiques et l’opinion publique.

Cette journée stratégique a réuni une diversité d’acteurs : chefs de villages, agriculteurs, chercheurs, et membres d’organisations partenaires, notamment la Fédération d’Agroécologie du Bénin (FAEB). Ces parties prenantes ont apporté leurs perspectives pour enrichir les discussions.

Le Président de la FAEB, dans son intervention, a exposé les avantages de l’agroécologie, notamment son rôle dans la préservation des ressources naturelles. Il a également exprimé son inquiétude face à la disparition progressive de certains mets traditionnels, témoins d’une richesse culturelle menacée.

Visualisation de film documentaire

Un documentaire illustrant des techniques agroécologiques a été projeté, suscitant des échanges animés parmi les participants. Les discussions ont porté sur des stratégies concrètes pour intégrer l’agroécologie dans les pratiques agricoles et les politiques publiques.

Pour Gbedewa Bernard, chef du village de Tori-Gbedewahoué, l’agroécologie constitue une voie essentielle pour garantir la sécurité alimentaire et, par conséquent, une meilleure santé pour les communautés.

Quant aux producteurs, ils se sont réjoui et ont remercié le CEVASTE de leur avoir donné cette opportunité de renforcement de capacité et du réseautage sur l’agroécologie au Bénin. Ils ont été mieux aguerris et comptent restituer à leurs différentes bases l’importance d’adopter les techniques agroécologiques pour une prise de conscience générale.

A noter que cette activité s’inscrit dans la volonté de renforcer la visibilité de l’agroécologie comme une alternative durable et viable pour répondre aux crises environnementales.

Cette rencontre stratégique tenue dans le cadre du projet, Renforcer le réseautage, Influencer les politiques sur la souveraineté alimentaire, la résilience communautaire et régénération de la diversité  biculturelle en Afrique témoigne de l’engagement du CEVASTE à promouvoir l’agroécologie, la gestion durable de l’eau et la préservation des sols au Bénin.

Jacob SOBAKIN




Amnesty International Bénin plaide pour des réformes en santé publique

Dans le cadre de la campagne nationale sur l’éducation au droit à la santé au Bénin, Amnesty International Bénin et ses partenaires ont organisé, ce mardi 26 novembre 2024, une grande caravane motorisée de sensibilisation à travers la ville de Cotonou. Une foule composée d’hommes, de femmes et de jeunes est partie de la Place de l’Étoile Rouge, la caravane a emprunté plusieurs axes stratégiques avant de s’arrêter devant le ministère de la Santé, à Akpakpa.

Sur place, Orion Biao, Coordonnateur de l’Éducation aux droits humains à Amnesty International Bénin, a pris la parole pour livrer un message poignant. « La santé est un droit fondamental de l’être humain, indispensable à l’exercice de tous les autres droits », a-t-il déclaré devant une assemblée attentive. Il a également évoqué les conclusions alarmantes d’une étude menée par Amnesty International Bénin en 2023.

« Cette étude révèle que 71 % des usagers et usagères des services de santé estiment que leur droit à l’information n’est pas respecté. Le consentement aux soins, pourtant essentiel, reste un défi majeur. Pire encore, des femmes enceintes rapportent des abus allant de l’absence d’explications sur les soins reçus à des violences verbales et physiques », a-t-il dénoncé avec gravité.

Ces pratiques, a-t-il ajouté, exposent particulièrement les femmes à des vulnérabilités inacceptables dans un environnement hospitalier censé être protecteur.

Un plaidoyer fort devant le ministère de la Santé

Pour conclure, il a plaidé : « Nous souhaiterions compter sur votre sensibilité professionnelle pour accélérer les réformes et entreprendre des actions fortes visant à bannir toutes les pratiques de soins violentes et persistantes. »

Rappelons que de nombreuses personnes ont pris part à cette mobilisation, portant des messages invitant au respect du droit à la santé de la personne humaine au Bénin. Parmi les slogans inscrits sur les pancartes brandies, on pouvait lire :

« Les violences gynécologiques et obstétricales sont inacceptables. Exigeons des soins respectueux et humains. », « Chaque femme mérite un accouchement respectueux. », « La santé des femmes, c’est notre responsabilité à tous. », « Consentement, écoute, respect : des droits fondamentaux en gynécologie et obstétrique. », « Accoucher dans la dignité et le respect est un droit, pas un privilège. »

Megan Valère SOSSOU




Respect des droits humains : clé pour éradiquer la pandémie du SIDA selon le nouveau rapport de l’ONUSIDA

À l’approche de la Journée mondiale de lutte contre le sida (1er décembre), un nouveau rapport de l’ONUSIDA révèle que le monde peut atteindre l’objectif de mettre fin au sida en tant que menace de santé publique d’ici 2030 – mais uniquement si les dirigeants protègent les droits humains de toutes les personnes vivantes avec le VIH ou à risque. Le message du rapport est résumé dans son titre : « Emprunter la voie des droits pour mettre fin au sida ».

Mme Berthilde Gahongayiré, Directrice régionale de L’ONUSIDA pour l’Afrique de l’ouest et du centre.

« Malgré les progrès considérables réalisés dans la lutte contre le VIH, les violations des droits humains continuent d’empêcher le monde d’éradiquer le sida », a déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Quand des filles sont privées d’éducation, quand les violences basées sur le genre impuni, quand des personnes risquent d’être arrêtées pour ce qu’elles sont ou qui elles aiment, ou quand accéder aux services de santé devient dangereux en raison de leur communauté, elles se voient privées des services essentiels pour sauver leur vie et mettre fin à la pandémie. Protéger la santé de tous implique de protéger les droits de tous. »

Parmi les 39,9 millions de personnes vivant avec le VIH, 9,3 millions n’ont toujours pas accès aux traitements vitaux. L’année dernière, 630 000 personnes sont mortes de maladies liées au sida, tandis que 1,3 million de nouvelles infections ont été enregistrées dans le monde. Dans au moins 28 pays, le nombre de nouvelles infections est en hausse. Pour inverser cette tendance, il est impératif que les programmes vitaux soient accessibles à tous sans crainte.

En 2023, chaque jour, 570 jeunes femmes et filles âgées de 15 à 24 ans ont contracté le VIH. Dans 22 pays d’Afrique orientale et australe, les jeunes femmes et filles de cette tranche d’âge sont trois fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que leurs homologues masculins.

« Aucune fille ne devrait être privée de l’éducation et de l’information dont elle a besoin pour se protéger », a déclaré Nomonde Ngema, une militante de 21 ans vivant avec le VIH. « La discrimination et la violence envers les filles doivent être traitées comme des urgences de droits humains et de santé. »

La criminalisation et la stigmatisation des communautés marginalisées entravent l’accès aux services de santé essentiels contre le VIH. Dans la Déclaration politique de 2021 sur l’élimination du VIH/sida, les pays se sont engagés à ce qu’en 2025, moins de 10 % des pays maintiennent des cadres juridiques et politiques restrictifs limitant l’accès aux services de lutte contre le VIH. Pourtant, en 2023, 63 pays criminalisent encore les relations entre personnes de même sexe. Ces lois freinent la réponse au VIH : parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, la prévalence du VIH est cinq fois plus élevée dans les pays où ces relations sont criminalisées.

Mme Jeanne Gapiya-Niyonzima  Fondatrice de l’ANSS et Première personne au Burundi à annoncer publiquement qu’elle vivait avec le Vih.

« Les lois et politiques punitives éloignent les personnes vulnérables des services essentiels pour prévenir, tester et traiter le VIH », a expliqué Axel Bautista, responsable de l’engagement communautaire chez MPact Global Action for Gay Men’s Health & Rights. « Au lieu de punir les communautés marginalisées, les gouvernements doivent garantir leurs droits humains. »

La science continue d’innover contre le sida. Les médicaments à action prolongée, qui ne nécessitent que quelques injections par an, pourraient changer la donne, mais seulement si une approche fondée sur les droits humains est adoptée pour rendre ces technologies accessibles et abordables à travers le monde.

« Les outils médicaux qui sauvent des vies ne peuvent être prévus comme de simples marchandises », a déclaré Alexandra Calmy, spécialiste du VIH aux Hôpitaux universitaires de Genève. « Les options thérapeutiques et préventives révolutionnaires en cours de développement doivent être mises à disposition sans délai pour garantir un accès universel. »

« Nous connaissons le chemin pour construire une société où chacun peut prospérer », a affirmé Jeanne Gapiya-Niyonzima, fondatrice de l’ANSS et première personne au Burundi à révéler publiquement qu’elle a vécu avec le VIH. « Si le monde veut mettre fin au sida en tant que menace de santé publique, il doit protéger les droits de chaque individu. »

Le rapport comprend dix essais rédigés par des dirigeants de la lutte mondiale contre le sida, notamment Elton John ; l’archevêque du Cap, Thabo Makgoba ; le président irlandais, Michael D. Higgins ; le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk ; et l’ancienne présidente de la Société internationale du sida, Adeeba Kamarulzaman.

Dans son essai, Elton John écrit : « Je connais le sentiment de honte et ses conséquences. Tant que le VIH sera perçu comme une maladie qui touche « les autres » et non les soi-disant « personnes décentes », le sida ne sera pas vaincu. La science, la médecine et la technologie sont peut-être le « quoi » pour mettre fin au sida, mais l’inclusion, l’empathie et la compassion sont le « comment ». »

Le président Michael D. Higgins ajoute : « Garantir la plénitude des droits humains est une nécessité pratique cruciale si nous voulons débarrasser le monde du fléau du sida. Tenir la promesse de mettre fin au sida en tant que menace de santé publique est un choix politique et financier. Il est grand temps de choisir la bonne voie. »




Pour mettre fin au sida, il faut protéger les droits de chacun

À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida (1er décembre), l’ONUSIDA souligne que le respect des droits de l’homme de toutes les personnes vivant avec le VIH ou exposées au risque d’infection est essentiel pour mettre fin au sida d’ici à 2030.

Le monde a fait d’énormes progrès pour réduire l’impact du VIH au cours des 15 dernières années.

Au niveau mondial, 30,7 millions de personnes – soit 77 % des personnes vivant avec le VIH – seront sous traitement en 2023, contre seulement 7,7 millions en 2010. Cette évolution s’est traduite par une baisse spectaculaire du nombre de décès liés au sida, qui a diminué de 51 % au cours de la même période.

Au Bénin, un total de 58505 personnes, soit 86 % des personnes vivant avec le VIH, étaient sous traitement en 2023. Cela a entraîné une baisse spectaculaire de 51% des décès liés au sida depuis 2010.

Cependant, malgré la mise au point d’une série de traitements et d’outils de prévention efficaces, le monde n’est toujours pas en mesure de mettre fin au sida en tant que menace pour la santé mondiale d’ici à 2030. Les progrès sont trop lents. En effet, dans au moins 28 pays, les nouvelles infections par le VIH sont en augmentation.

Comment protéger les progrès déjà réalisés dans la lutte contre le VIH et continuer à progresser vers cet objectif vital de 2030 ?

Un nouveau rapport de l’ONUSIDA publié avant la Journée mondiale du sida, intitulé « Take the Rights Path » (Suivons le chemin des droits), montre que le respect des droits est la voie à suivre pour une riposte au VIH qui soit solide et durable.

Le monde peut mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique si les droits de l’homme de toutes les personnes vivant avec le VIH ou exposées au risque d’infection sont protégés.

Le respect des droits des femmes et des jeunes filles est essentiel pour mettre fin à la pandémie de sida. La violence fondée sur le sexe accroît la vulnérabilité au VIH.

Au Bénin, selon les dernières études, la majorité des actes de violences a été dirigée contre les femmes ou filles. Ainsi 60% des femmes de 15 ans ou plus et 45% des filles ont déclaré avoir été victimes de violences basées sur le genre, notamment les violences psychologiques ou morales, les violences physiques, les violences économiques, les violences patrimoniales ou culturelles, les violences sexuelles, le harcèlement, les enlèvements et séquestrations, le lévirat et l’inceste.[1]

Le refus de l’éducation et de l’information met les gens en danger. Il est urgent d’investir dans l’éducation des filles et d’offrir une éducation sexuelle complète – un élément essentiel de la prévention du VIH.

Les obstacles à la santé doivent être levés. Par exemple, plus de la moitié des pays ont des lois qui empêchent les jeunes de se faire dépister pour connaître leur statut sérologique, à moins qu’ils n’obtiennent l’autorisation de leurs parents, ce qui fait fuir les jeunes et conduit beaucoup d’entre eux à ne pas savoir s’ils vivent avec le VIH.

Bien que de nombreux pays aient réalisé des progrès considérables pour réduire l’impact du VIH sur les enfants, l’engagement de protéger tous les enfants vivant avec le VIH et affectés par le virus n’est pas respecté. Un enfant sur trois ne bénéficie pas d’un test de dépistage du VIH au cours des deux premiers mois de sa vie, la fourniture d’une thérapie antirétrovirale à vie aux femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH n’a pas augmenté au cours de la dernière décennie et la couverture du traitement du VIH est nettement plus faible pour les enfants (57 %) que pour les adultes (77 %).

Au Bénin, si l’on constate de bons progrès chez les adultes, la situation chez les enfants reste toujours aussi critique. Seuls 36% des enfants en 2023 ont accès à un traitement antirétroviral (contre 92% chez les adultes).

La criminalisation et la marginalisation de groupes de personnes, tels que les homosexuels, les transsexuels, les travailleurs du sexe et les toxicomanes, sapent également les efforts déployés pour mettre fin au sida. L’adoption d’une législation encore plus sévère à l’encontre de ces groupes dans de nombreux pays augmente les niveaux de stigmatisation et de discrimination et éloigne les gens des services de traitement et de prévention du VIH.

La réaction hostile aux droits qui menace de réduire à néant une grande partie des progrès accomplis dans la lutte mondiale contre le sida doit être combattue de front. Pour protéger la santé de chacun, nous devons protéger les droits de tous.

Il y a de l’espoir.  

Dans le monde entier, un certain nombre de lois qui entravaient la fourniture de services de santé publique à des groupes de personnes vulnérables ont été supprimées. On observe également une nette tendance à la suppression des lois contre-productives qui criminalisent l’exposition au VIH, la non-divulgation ou la transmission du virus.

Depuis quelques années, le Bénin a engagé le processus de révision de sa loi sur le VIH pour alléger les dispositions pénales au regard des avancées enregistrées en matière prévention et de prise en charge de l’infection. Cette loi en cours d’adoption protègera mieux les personnes vivant avec le VIH et celles exposées au risque d’infection à VIH et leur favorisera un meilleur accès aux soins.

Le nouveau rapport de l’ONUSIDA fournit une feuille de route claire : Pour mettre fin au sida, il faut suivre la voie des droits.

ONUSIDA Bénin




Réduction des émissions de gaz à effet de serre : Des écarts persistants et inquiétants

Un nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) alerte sur l’insuffisance des mesures climatiques prises par les États pour contenir le réchauffement climatique. Ce Rapport 2024 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions, publié chaque année avant les négociations internationales sur le climat, dresse un constat alarmant.

Selon les conclusions du rapport, les politiques climatiques actuelles placeraient la planète sur une trajectoire de réchauffement catastrophique de 3,1 °C d’ici la fin du siècle, bien au-delà des objectifs de l’Accord de Paris de 2015, qui visent à limiter l’augmentation des températures à 1,5 °C, ou à défaut, bien en dessous de 2 °C. Ce chiffre dépasse également les prévisions antérieures de l’ONU, qui estimaient le réchauffement entre 2,5 °C et 2,9 °C.

Le rapport met en évidence l’écart critique entre les émissions actuelles, les engagements des pays (connus sous le nom de Contributions déterminées au niveau national – NDC) et les réductions nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux. Cet écart reflète directement l’aggravation des catastrophes climatiques : sécheresses, inondations, vagues de chaleur et autres événements extrêmes, qui se multiplient à une échelle sans précédent.

Des solutions à portée de main

Malgré ces constats inquiétants, le rapport identifie plusieurs pistes prometteuses pour réduire significativement les émissions :

  • Les énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire photovoltaïque et l’éolien, pourraient contribuer à 27 % des réductions nécessaires d’ici 2030, et à 38 % d’ici 2035.
  • La conservation des forêts jouerait un rôle crucial, représentant 20 % des réductions nécessaires.
  • L’optimisation de l’efficacité énergétique, l’électrification des secteurs clés et la réduction des combustibles fossiles dans les bâtiments, les transports et l’industrie sont également identifiées comme des leviers stratégiques.

2025 : une année décisive

L’année 2025 sera un tournant dans la lutte contre le changement climatique. À cette date, les pays signataires de l’accords de Paris de 2015 devront soumettre leurs nouveaux objectifs de réduction des émissions pour 2035. Ces engagements, qui seront discutés lors des prochaines conférences, devront refléter une ambition accrue pour limiter le réchauffement global à 2 °C, tout en continuant de viser 1,5 °C.

Les Nations Unies appellent les gouvernements, les entreprises et les citoyens à redoubler d’efforts pour combler l’écart entre les actions actuelles et les besoins urgents pour un avenir durable. Face à l’urgence, le rapport réaffirme que la transition énergétique, la conservation des écosystèmes et la coopération internationale sont plus que jamais des priorités pour éviter les scénarios climatiques les plus sombres.

Megan Valère SOSSOU




VIH pédiatrique en Afrique de l’Ouest et du Centre, une priorité absolue pour les droits des enfants

Le VIH pédiatrique demeure une crise silencieuse en Afrique de l’Ouest et du Centre. En 2023, moins de 35 % des enfants vivant avec le VIH dans cette région ont eu accès à un traitement. Ce chiffre alarmant, bien en-deçà de celui des adultes, révèle non seulement un problème de santé publique mais aussi une injustice flagrante en matière de droits de l’enfant. Pour ces enfants, le droit fondamental à la santé reste inaccessible, exposant des millions de jeunes vies aux conséquences dévastatrices d’une maladie pourtant gérable.

Berthilde GAHONGAYIRE, Directrice du Bureau Régional de l’ONUSIDA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre

L’importance d’une approche centrée sur les enfants

Les enfants vivant avec le VIH sont confrontés à des défis uniques : un besoin de soins spécifiques, de médicaments adaptés et de suivis médicaux continus. Pourtant, le traitement pédiatrique reste rare, difficile d’accès et, dans bien des cas, indisponible. Dans un contexte où la stigmatisation et le manque de ressources viennent amplifier les obstacles, il est de notre responsabilité collective de mettre en place une stratégie de lutte contre le VIH pédiatrique priorisant les besoins de ces jeunes patients.

Un enjeu de droits humains

Priver un enfant du traitement nécessaire, c’est porter atteinte à ses droits fondamentaux. La Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant affirme le droit de chaque enfant à la santé. Or, en Afrique de l’Ouest et du Centre, des milliers d’enfants sont privés de ce droit, faute de financement et de services de santé adaptés.

Chaque enfant a droit à un départ équitable dans la vie, et garantir cet accès aux soins contre le VIH, c’est lui permettre d’envisager un avenir en bonne santé. Les défis de la prévention et du dépistage Un autre enjeu critique est le dépistage précoce. Bien que les outils de prévention de la transmission mère-enfant soient disponibles, leur accès reste limité. Trop souvent, les femmes enceintes ne sont pas dépistées, et les enfants naissent sans savoir s’ils sont porteurs du virus. Cette réalité souligne le besoin de renforcer les programmes de santé prénatale et de sensibilisation, afin d’assurer un dépistage systématique et une prise en charge dès les premiers jours de vie.

Renforcer les systèmes de santé pour des soins pédiatriques équitables

Assurer un avenir sans VIH pour les enfants nécessite des engagements fermes de la part des gouvernements, des bailleurs de fonds et des partenaires. Cela implique de soutenir les systèmes de santé, de former des professionnels spécialisés dans les soins pédiatriques, et de garantir l’approvisionnement en médicaments adaptés. En outre, il est crucial d’impliquer les communautés et les familles dans les campagnes de sensibilisation, pour lutter contre la stigmatisation et encourager un environnement où chaque enfant peut bénéficier du soutien dont il a besoin.

Un appel à l’action pour les droits des enfants

Il est temps que la communauté internationale et les gouvernements locaux reconnaissent le VIH pédiatrique comme une urgence humanitaire et une priorité pour les droits de l’enfant. Les enfants n’ont pas choisi de vivre avec le VIH, mais nous avons le pouvoir de leur offrir les soins et le soutien qu’ils méritent. Chaque jour sans action est un jour de souffrance pour ces jeunes. Nous devons donc nous mobiliser, accroître les ressources et les efforts pour garantir que chaque enfant en Afrique de l’Ouest et du Centre puisse accéder à un traitement de qualité et vivre une vie pleine et épanouie. L’avenir des enfants vivant avec le VIH dépend de nos actions aujourd’hui. Assurons-nous de respecter leur droit à la santé et à un avenir en bonne santé.

Op-Ed de Berthilde GAHONGAYIRE, Directrice du Bureau Régional de l’ONUSIDA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre




Afrique de l’ouest et du centre: L’UNICEF, l’OMS, l’UNFPA et ONU Femmes en lutte contre la mortalité maternelle et infantile

Des agences des Nations unies ont lancé mardi 19 novembre à Dakar un programme de consultation régionale dénommé ”Chaque femme, chaque nouveau-né partout”, par lequel les acteurs concernés ont l’ambition d’apporter des réponses indiquées au défi de la croissance du taux de mortalité maternelle et infantile en Afrique de l’Ouest et du Centre.

L’UNICEF, l’OMS, l’UNFPA et ONU Femmes comptent travailler ensemble à travers ce programme pour ”accélérer les progrès dans la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile”, a expliqué le directeur de cabinet du ministère de la Santé et de l’Action sociale, docteur Samba Cor Sarr à l’ouverture du forum de lancement.

Il a relevé que “la santé de la mère et de l’enfant constitue l’une des principales préoccupations de la santé publique dans le monde”.

En 2020, ”près de 800 femmes sont mortes par jour, de causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement”, a souligné docteur Sarr devant des participants venus de 25 pays du continent. Il a ajouté que pendant la même période, “près de 95 % de morts maternelles sont survenues dans les pays à revenus faibles”.

Dr Samba Cor Sarr, Directeur de Cabinet représentant M. Le Ministre de la Santé et de l’action sociale du Sénégal. 

“L’Afrique subsaharienne a enregistré 57% de l’ensemble des décès chez les enfants de moins de 5 ans, son taux de mortalité néonatale était également le plus élevé au monde en 2022”, a rappelé le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale.

De concert avec les ministères en charge de la Santé des pays concernés, les agences onusiennes en question comptent mettre au centre de leurs objectifs, le programme “Chaque femme, chaque nouveau-né”, partout en Afrique de l’Ouest et du Centre.

L’objectif poursuivi à travers cette consultation régionale est de ”concevoir des actions coordonnées et mesurables pour accélérer les progrès vers les Objectifs de développement durable (ODD) avant de diffuser les meilleures pratiques et approches techniques en matière de santé maternelle et infantile”, selon Samba Cor Sarr.

M.Gilles Fagninou, Directeur Régional de L’UNICEF pour l’Afrique de l’ouest et du Centre. 

Le directeur régional de l’UNICEF en Afrique de l’Ouest et du Centre, Gilles Fagninou, a justifié la pertinence de cette consultation par la nécessité d’aller “plus vite dans la réduction de la mortalité maternelle et infantile”.

Il a rappelé qu’une femme meurt toutes les quatre minutes en donnant la vie, là où toutes les 17 secondes un nouveau-né perd la vie.

”Il suffirait de rassembler les forces humaines des 25 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre pour atteindre l’objectif d’ici 2030″, a-t-il indiqué.

C’est pourquoi, il a relevé que ”la mobilisation, l’engagement des autorités étatiques seront au cœur des solutions”.

Cette consultation régionale prend fin vendredi.

SOURCE: Agence de Presse du Sénégal ( APS)




COP 29 : « Le financement climatique n’est pas de la charité», Secrétaire général de l’ONU

Le mardi 12 novembre 2024, lors du Sommet mondial pour l’action climatique de la COP29, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré que la révolution des énergies propres était inéluctable, mais que le monde devait agir plus rapidement pour maintenir le réchauffement en dessous de 1,5 °C. Il a appelé les nations à se concentrer sur trois priorités urgentes : réduire les émissions de 43 % d’ici 2030, doubler le financement de l’adaptation d’ici 2025 pour protéger les communautés vulnérables et garantir un financement climatique équitable pour les pays en développement. Le financement climatique, a-t-il souligné, n’est pas une œuvre de charité, mais un investissement vital dans notre avenir commun.

À quoi ressemblerait le monde si les conflits armés étaient suspendus pendant les mois où se tient la COP sur le climat ? Il est certain que moins de civils perdraient leur vie, leurs moyens de subsistance et leurs maisons à cause des ravages de la guerre. Et, fait intéressant, la nature aurait un peu de répit car les émissions mondiales et les dommages environnementaux causés par la guerre seraient nettement moins importants.

C’est précisément ce que la présidence de la COP29 espérait réaliser le 15 novembre 2024, lors de la Journée de la paix, du secours et du relèvement de la COP29 à Bakou, où elle a annoncé l’adoption de l’« Appel à la trêve de la COP » par 132 nations, avec le soutien de plus de 1 000 institutions mondiales, représentants du secteur privé, organisations de la société civile et personnalités influentes.

Inspirée de la Trêve olympique, cette initiative appelle à un arrêt temporaire des opérations militaires pendant la conférence afin de promouvoir la paix et la préservation de l’environnement.

Plusieurs pays africains, dont le Nigéria, l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Soudan, le Mali et le Niger, ont adhéré à cette initiative, ce qui montre la volonté de l’Afrique de prendre l’initiative de donner la priorité à la protection de l’environnement. Il est toutefois frappant de constater que les grandes puissances mondiales engagées directement ou indirectement dans des conflits importants – les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Russie et Israël – n’ont pas encore approuvé la trêve. Cela soulève d’importantes questions sur l’engagement mondial à lutter contre les émissions militarisées et sur les implications plus larges de cette initiative pour le succès.

De la rencontre initiée par la plateforme des entreprises, de l’investissement et de la philanthropie sur le climat

Le 14 novembre 2024, la plateforme des entreprises, de l’investissement et de la philanthropie sur le climat (BIPCP) de la COP29 a réuni plus de 1 000 dirigeants d’entreprises, de la finance et de la philanthropie pour discuter du rôle essentiel du secteur privé dans la lutte contre le changement climatique. L’un des moments forts de l’événement a été l’annonce par des groupes d’investisseurs gérant plus de 10 000 milliards de dollars d’actifs d’élaborer une vision et un plan d’action unifiés pour mobiliser les capitaux privés sur les marchés climatiques. L’événement, organisé par la présidence de la COP29, le ministère azerbaïdjanais de l’Économie et AZPROMO, a mis l’accent sur la création d’écosystèmes inclusifs pour rendre l’action climatique pratique et réalisable pour les entreprises du monde entier.

Le même jour, le dialogue de l’Initiative de Bakou pour le financement, l’investissement et le commerce climatiques (BICFIT) de la COP29 a été lancé , une initiative essentielle pour intégrer la finance, l’investissement et le commerce dans l’agenda climatique mondial. Approuvée par les présidences actuelles, passées et futures de la COP, l’initiative vise à garantir que les stratégies financières s’alignent sur les actions climatiques définies dans l’Accord de Paris.




Yêyinou Laura Estelle Loko du Bénin gagnante du Prix ​​TWAS-Abdool Karim en sciences biologiques 2024

La TWAS a annoncé la liste des récompenses pour 2024 ce 14 novembre. L’Académie a décerné 25 distinctions à des scientifiques du monde en développement pour leurs réalisations exceptionnelles.

Yêyinou Laura Estelle Loko

Le Conseil de la TWAS a annoncé aujourd’hui une nouvelle liste de 25 lauréats. En effet, la présidente de la TWAS, Quarraisha Abdool Karim, a dévoilé les noms des lauréats des prix, y compris la conférence de la médaille TWAS, lors de l’assemblée générale de la TWAS. Les assemblées générales de la TWAS sont des sessions à huis clos pour discuter des questions relatives à l’Académie et ont lieu tous les deux ans. Parmi les 25 distingués se trouve une scientifique béninoise, Yêyinou Laura Estelle Loko.

« Pour sa contribution au développement de méthodes de lutte biologique respectueuses de l’environnement contre les insectes ravageurs et pour ses réalisations dans l’amélioration des connaissances et la conservation des ressources phytogénétiques en République du Bénin. »

Yêyinou Laura Estelle Loko est professeure agrégée de zoologie et de génétique et directrice de l’École nationale supérieure des biosciences appliquées et des biotechnologies ( ENSBBA ), Bénin. Elle est lauréate du prix OWSD – Elsevier Foundation Award for Early-Career Women Scientists in the Developing World 2023, lauréate du One Planet Fellowship (2020) et lauréate de la bourse régionale postdoctorale L’Oréal-UNESCO pour les femmes en sciences de l’Afrique subsaharienne (2014).

Loko a déclaré : « Ce prix est un grand honneur et une motivation pour continuer à faire de la science ma passion et à contribuer au développement durable. »

A noter que les prix de l’Académie sont des distinctions spéciales destinées aux scientifiques du Sud global, conçues pour apporter une reconnaissance particulière à leurs réalisations. Ces distinctions comptent parmi les plus prestigieuses pour la recherche et l’application de la science et de la technologie au développement durable dans le monde en développement. En 2024, l’assemblée générale de la TWAS s’est déroulée en ligne et a été coordonnée par le secrétariat de la TWAS à Trieste, en Italie.

Megan Valère SOSSOU




Journée Mondiale des toilettes 2024 : Une campagne panafricaine pour l’assainissement

EAU AFRIQUE mobilise pour répondre à l’urgence des toilettes scolaires en Afrique

La question de l’accès à l’assainissement reste un défi majeur à l’échelle mondiale. Selon un rapport conjoint de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’UNICEF, un tiers de la population mondiale, soit environ 2,1 milliards de personnes n’a pas accès à l’eau potable, et au moins 1,7 milliard d’individus ne disposent pas de services d’assainissement de base, tels que des toilettes privées ou des latrines.

En Afrique subsaharienne, la situation est particulièrement critique. Un rapport de l’UNESCO révèle qu’une fille sur dix manque l’école pendant son cycle menstruel, ce qui représente environ 20 % de l’année scolaire. Le manque d’accès à des toilettes propres et sécurisées constitue un obstacle significatif à l’éducation, à l’égalité et à la sécurité des enfants. 

Face à ce constat alarmant, Eau Afrique, un organisme panafricain engagé dans les enjeux de l’eau et de l’assainissement, lance une campagne ambitieuse : #ToilettesScolairesUrgences, prévue du 2 décembre 2024 au 1er mars 2025. 

Le diagnostic : des toilettes en crise

Malgré leur rôle fondamental, les toilettes restent un sujet tabou en Afrique. Dans les établissements scolaires et universitaires, les infrastructures sanitaires sont souvent insuffisantes, vétustes ou non conformes. 

Ces conditions entraînent des problèmes de santé récurrents, notamment des infections urinaires chez les élèves, et accentuent le désintérêt pour leur utilisation. Par ailleurs, certains jeunes évitent ces espaces perçus comme insalubres ou insécurisés, ce qui compromet leur intimité et leur bien-être. 

La campagne vise à sensibiliser les acteurs de la communauté éducative aux problématiques de santé liées à l’usage des toilettes et impulser des actions collectives pour remédier la crise de l’assainissement et de l’hygiène en milieu scolaire et universitaire.

Il s’agira d’une part de mobiliser les jeunes autour de la question des toilettes dans une approche globale d’hygiène et de bien-être et d’autre part d’encourager des comportements respectueux de l’environnement et une prise de conscience individuelle et collective. 

Du Bluezoom au Konnect

Des ciné-débats autour du documentaire, « Toilettes Scolaires Urgences » seront organisés dans les écoles et universités. Ces projections, suivies de discussions avec des experts de la santé et de l’hygiène, offriront un espace d’information et de réflexion sur les défis liés aux sanitaires scolaires. 

Il sera diffusé des récits d’expériences via des outils digitaux, imprimés et audiovisuels. Les témoignages de jeunes, parents, enseignants et décideurs seront partagés pour engager une mobilisation collective. 

Rappelons que depuis 15 ans,  Eau Afrique agit pour le développement humain durable en Afrique à travers des programmes novateurs axés sur l’eau, l’hygiène et l’assainissement. Fort de son expertise, l’organisme est un partenaire clé des acteurs du développement durable sur tout le continent. 

Avec cette campagne, elle souhaite transformer un enjeu souvent négligé en priorité absolue, en mobilisant l’ensemble des parties prenantes pour des infrastructures sanitaires dignes et adaptées.

Megan Valère SOSSOU




Préservation des sols et Sécurité alimentaire : l’IFDC plaide pour une utilisation raisonnée des engrais minéraux

Au cours du rendez-vous du REMAPSEN organisé par la coordination Bénin du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé de l’Environnement (REMAPSEN) en partenariat avec l’International Fertilizer Development Center (IFDC) Bénin-Togo plusieurs préjugés ont été levés sur les engrais minéraux. Intitulé « IFDC en action après le sommet de Nairobi : focus sur la santé des sols et l’innovation agricole pour un développement durable », cette rencontre entre acteurs des médias et spécialistes du sol a permis de démystifier les nombreux préjugés sur les engrais minéraux.

Selon Ekoue DOSSA, Directeur de la Santé des Sols et de la Productivité Agricole à l’IFDC, la matière organique est le fondement de la santé des sols. Il a expliqué que l’association de matières organiques et de matières minérales est essentielle pour assurer une bonne santé des sols, condition sine qua non pour des rendements agricoles durables. Il a exposé les pratiques permettant de préserver la fertilité des sols.

Bonne dose du bon engrais au bon moment et au bon endroit

L’usage des engrais minéraux nécessite le respect de quatre règles d’or. Pour le spécialiste Dossa Ekue, les engrais minéraux sont indispensables pour maintenir la fertilité des sols, mais nécessitent une utilisation raisonnée. Les quatre règles d’or pour optimiser l’efficacité des engrais minéraux et limiter leur impact environnemental :

1. Choisir le bon engrais: Adapter le type d’engrais aux besoins spécifiques de la culture et aux caractéristiques du sol.

2. Appliquer la bonne dose : Éviter tout excès pour prévenir la pollution par ruissellement qui peut affecter les nappes phréatiques et nuire à la santé humaine.

3. Appliquer au bon moment : Fertiliser au moment où la plante en a le plus besoin pour une meilleure absorption.

4. Appliquer au bon endroit : Placer l’engrais à proximité des racines pour en maximiser l’utilisation par les cultures.

En respectant ces principes, soutient le spécialiste, il est possible d’améliorer les rendements agricoles tout en réduisant la pollution environnementale.

Un sol en santé est un sol qui soutient durablement la production agricole sans compromettre la santé humaine et animale ni polluer l’environnement a-t-il indiqué.

Pour maintenir la santé des sols, l’IFDC recommande des pratiques agricoles durables et encourage les agriculteurs à procéder à des diagnostics de leurs sols, afin d’apporter les corrections nécessaires.

Le Directeur Pays de l’IFDC, M. Abalo Adodo, présent à la rencontre a invité les participants à devenir des ambassadeurs de l’IFDC auprès des agriculteurs. « Votre rôle est crucial pour promouvoir une agriculture durable, capable de faire face aux défis de l’insécurité alimentaire », a-t-il déclaré en insistant sur l’importance d’une information équilibrée et scientifique sur les engrais.

Towanou ABALO